Hypheidre Tripathanos [Alric]

Nom/Prénom : Tripathanos Hypheidre
Âge/Date de naissance : 38 années (date de naissance imprécise)
Sexe : Féminin
Race : Humaine
Faction : Péninsullement neutre.
Particularité : Légèrement illuminée ? Et un énorme tatouage religieux (un peu glauque) dans le dos.

Alignement : Chaotique neutre oscillant avec un tempérament chaotique bon
Métier : Haute-Prêtresse de Tyra
Classe d'arme : Magie

Équipement :
Peut-on réellement parler "d'équipement" ici ? Pas d'arme, elle n'a pas à tuer. Pas d'armure, elle n'est pas menacée. Alors quoi ? On trouvera dans sa besace un petit couteau utile à la cueillette, quelques fioles aux couleurs bigarrées et rien de plus pour ce qui est de ses possessions.
Niveau vêtements, de longues tuniques faites d'étoffes lourdes et lumineuses. Le culte de la Mort n'a rien d'austère pour elle; le noir n'est réservé qu'aux cérémonies funéraires.
En bijoux, un simple collier d'or "aux armes" de Tyra.
La seule chose qui peut un peu détoner dans son accoutrement sont ses lourds manteaux et ses multiples châles; bien qu'elle réside dans le sud, elle est très frileuse. Vraiment très frileuse.  

Description physique :
Plutôt petite, assez fine. De loin sa silhouette peut faire penser à celle d'une enfant grande pour son âge. Un pas léger et souple, des mouvements vifs emprunts d'une impression d'insouciance juvénile. Il est impensable au premier abord, d'imaginer ce à quoi elle a dédié sa vie.

De plus près, son visage fin est ... Lumineux. On pourrait croire que l'inquiétude, la peur, la souffrance n'ont jamais eu de prise sur ses traits. C'est ce qui en outre, la fait paraître considérablement jeune. Le regard dans le vague, toujours un peu ailleurs, elle rappelle une jeune amoureuse écervelée. Ses yeux noisette lui donnent un regard tendre et emprunt de bonté, tandis que les longs cheveux châtains qui encadrent son visage complètent ce tableau romantique. Néanmoins, l'âge a commencé à poser ses jalons sur sa figure. De légères ridules apparaissent à l'angle de ses sourires, des pattes d'oie commencent à poindre aux coins de ses yeux doux. L'âge a commencé à donner un peu de caractère à son visage sans doute trop simple et sans trait marquant.

L'impression de fragilité qu'elle dégage est cependant démentie par divers détails que seule une observation un peu poussée peut révéler. Ses mains aux ongles noirs de terre sont pleines de cals et de cicatrices. Ces marques peu élégantes sont généralement recouvertes par de longues manches et même des gants. Ses jambes ainsi que ses pieds, sculptés par l'effort, révèlent à quel point elle est habituée à la marche et au cheval. Son dos, quant à lui, est une fresque vivante. On y voit l'épisode durant lequel Tyra creva les yeux de Morgar. Lorsqu'elle bouge, la scène semble prendre vie. Ce tatouage, tout en couleur va du bas de ses reins à sa nuque.

Description mentale :
Hypheidre adore Tyra et ne lui a pas consacré sa vie en vain. Depuis petite, elle se considère en effet comme sa fille et ne voit absolument pas l’aspect « morbide » que sa mère peut avoir aux yeux de la plupart des gens. Pour la jeune femme la Mort est comparable à … Une certitude rassurante, qui un jour viendra vous envelopper, comme une chaude couverture. La Mort vous accueille, la Mort vous soulage, la Mort ne vous décevra pas car elle est inéluctable, la Mort n'est pas synonyme de tristesse, la Mort est au final ce qui rend la Vie vivante et précieuse. Cette réflexion ne vient pas des livres ou des multiples explications des prêtres, non. C’est une réelle prise de conscience qui a forgé sa vie.
C’est pour cela qu’elle est entièrement dévouée à la déesse au point d’être parfois … Au bord du fanatisme. Quiconque ira contre les intérêts de Tyra, ira contre ses intérêts. Dans ce cas, Hypheidre n’est pas contente. Du tout. Du coup, faire cadeau de votre vie à sa déesse en guise de réparation de l’affront que vous avez causé, lui semble un minimum.
Non, elle ne tuera pas. Elle n’en a pas le droit et en est incapable. Mais elle fera en sorte que vous en veniez à révérer la déesse plus que votre propre vie ; elle sait être convaincante. Bonne diplomate, sans doute un peu psychologue sur les bords, elle aime connaître les gens qu’elle côtoie « à fond ». C’est son seul pouvoir sur eux et elle n’hésite pas l’employer. Mais elle est jeune ; il lui arrive de se tromper. Or, elle est têtue et fière. Néanmoins, elle ne cherche pas à avoir raison à tous prix, pas pour elle-même. Sa propre personne ne compte pas ; c’est son engagement auprès de Tyra qui est source de sa fierté. C’est le seul biais par lequel il est possible de la blesser : s’attaquer à sa personne est inutile. Son apparence ne compte pas (sauf quand ça peut lui servir), son honneur, sa place, rien ne compte. Elle n’avance dans la vie que pour la Mort.
La parole donnée ? Oui, pourquoi pas. Si au fil du temps ça ne dessert pas sa maîtresse bien entendu.  La fidélité ? A Tyra, c’est tout. L’amour ? Pareil.
Il est difficile d’accéder à son cœur. Elle est si … illuminée. Pourtant, il y a bien quelque chose en-dessous de toute cette foi débordante. Il y a la marque de l’abandon, il y a la marque de l’incertitude, il y a la marque de la jeunesse et de l’inexpérience. Hypheidre, c’est tout ça aussi. Ce n’est pas uniquement le petit soldat (ou chien, choisir le terme le plus approprié) de Tyra. Mais ça, elle ne le sait pas encore.

Capacités magiques :
Hypheidre avait beau être assidue dans l'apprentissage de la magie, elle n'était pas excellente. Jusqu'à qu'elle aie eu son "illumination". Elle a pu apprendre plus vite, mieux, mais n'a néanmoins pas vraiment corrigé certaines bases imparfaites - pas vacillantes, mais presque. Il lui faut donc en général énormément de concentration.
Ses sorts d’adepte sont en général exécutés à la perfection. Ses prières apaisantes fonctionnent réellement. Elle bénit les vivants aisément et a la capacité de les délivrer de leurs terreurs les plus profondes pour les plonger dans un sommeil sans rêve et paisible qui peut aller jusqu'à 6h. En contrepartie il lui faudra rester en contact physique avec cette personne tout le temps du sommeil pour que cela soit efficace. Il faudra aussi qu'elle dorme autant de temps que la personne aura dormi pour se remettre.
Ce sort peut aussi être utilisé "à moitié" : elle peut soulager les angoisses temporairement, agissant comme une sorte de calmant. Néanmoins, cela n'est jamais très long.
C’est à partir des sorts supérieurs que ça commence à se gâter un peu. Aujourd’hui encore elle est obligée de travailler sa prison des ombres car elle ne tient pas longtemps, quelques secondes à peine. Son bannissement, quant à lui, est assez puissant, si elle a du temps devant elle pour l’exécuter. En revanche, elle est assez contente de sa forme éthérée ; elle tient en général 4h voire  4h30 si elle est en très grande forme. Elle n’utilise cependant ce sort que rarement car son utilisation l’épuise : pour 4h en forme éthérée, il lui faut un minimum de 4 jours au lit. Pour simplement tenir debout sans flancher au bout de 5 minutes.

Il y a par contre un sort qu’elle essaie d’utiliser autant que possible, c’est la vision séculaire. Oh, pas longtemps, quelques secondes tout au plus. Mais elle sait qu’il lui sera utile, alors elle le travaille de son mieux. Il lui reste cependant encore pas mal à apprendre à son sujet ; il arrive qu’elle le déclenche sans vraiment le vouloir. Ce qui n’est pas simple à gérer car en général cela lui laisse des migraines assez intenses. Mais bon, obstinée comme elle est … Elle continue.

Ce qui lui permet de canaliser son Art ? Avoir chaud. Enfin non. Être très, très couverte. C'est pour cela qu'elle est couverte de manteaux, châles, écharpes diverses. Il y en a néanmoins une qui lui est spécifique et dont elle ne se sépare jamais, noire brodée de gris.
Il lui faut aussi une sorte de rituel, bien à elle. Il y en a même deux. Dans le meilleur des cas, comme lorsqu'il s'agit de bénir et qu'elle a du temps devant elle, elle cueille. Elle coupe des fleurs, des plantes diverses. Mais bon, comme il n'y a pas toujours de quoi cueillir et qu'il n'y a pas nécessairement le temps pour ça, elle fouillera cette fois dans sa besace pour enduire ses mains du liquide que contiennent ses fioles. C'est en fait un mélange de terre, d'humus, d'herbe et de plantes coupées qui lui rappellent la cueillette. Parfois elle va même jusqu'à s'entailler les mains avec son couteau de cueillette quand cela lui est nécessaire.
Elle ne peut en aucun cas pratiquer la magie sans l'un de ces deux rituels et encore moins sans son écharpe fétiche. De plus, plus il fait froid, plus il lui est difficile de se concentrer et d'user correctement de son Art. Seuls les sorts "basiques" marchent à peu près. Le reste devient limite dangereux à utiliser... Autant pour elle que pour ceux qui se trouvent autours.


Histoire :

«  Je n’ai l’habitude de parler de moi. En général … Ce n’est que par et pour Tyra que je m’exprime. Mais je me rends compte tout à coup que ma vie n’a pas su se construire sans cette déesse et qu’au final, moi-même, je ne suis rien. Rien d’autre que l’incarnation d’une foi presque aveugle. C’est déjà ça. Je peux déjà me définir comme étant une fervente croyante, ce n’est pas si mal comme début.
Mais d’où ça vient ça ? Cette foi qui a été l’essence même de mon existence ?
Je pense que ma vie ne se serait jamais déroulée ainsi si j’avais eu une famille. Je n’ai en effet pas connu mes parents. C’est une jeune fille seule qui m’a déposée – sans doute juste après ma naissance – devant la porte du temple de la Déesse. Depuis, j’ai toujours vécu dans son ombre protectrice. Par l’intermédiaire de ses ouailles, elle a fait de moi sa fille on peut dire. Elle et sa communauté sont devenus ma famille. C’est la mort qui m’a donné la vie, en quelque sorte. C’est pour cela que je veux …
Qu’est-ce que je veux en fait, concrètement ?
Je veux que tous reconnaissent Tyra pour ce qu’elle est. Une Mère aimante, une femme bafouée, une déesse qui est sans doute plus humaine que les autres. A mon sens c’est elle qui nous a le mieux compris. La mort n’est pas quelque chose d’effrayant, c’est … Comme la naissance, comme l’adolescence, la vieillesse, c’est une simple étape de la vie. Elle est utile. Ce n’est pas comme on le croit une sorte de délivrance, ou une punition. Je refuse de voir la mort ainsi. Et j’aimerais que les autres comprennent cela. Je crois que ça réglerais beaucoup de choses dans le monde.
Je n’ai… pas toujours pensé comme ça. Aujourd’hui, je le regrette. L’adolescence n’a pas été un passage facile pour moi. La seule mère que j’avais était une déesse et en plus, la mère des Morts et … Je m’étais dit qu’il faudrait peut-être que je la rejoigne. Que ce serait mieux. Comme la mer fait aussi partie des attributions de ma déesse, j’avais eu l’idée, lorsque j’avais … Un peu plus d’une dizaine d’années. Douze, treize ans peut-être, sans doute pas plus. J’ai sauté dans l’eau, d’assez haut. On a repêché mon corps sur la plage le lendemain.
Mais je n’avais pas rejoint Tyra. Elle n’avait pas voulu, ce n’était pas le moment. Je n’étais cependant pas vivante pour autant. Enfin, pas vraiment. Je me trouvais dans une sorte de comas, qui dura une lune entière.  Au réveil, j’étais changée. Soudain, tout avait pris une couleur nouvelle. Je comprenais. Je ne me souviens pas de ce que j’ai vu pendant cette lune de sommeil. Mais tout devenait simple à mes yeux. La magie – bon, juste un peu plus simple, je n’étais soudain pas devenue une Archimage quand même -, la concentration à l’étude, la compréhension des êtres qui m’entouraient … Je venais de prendre 10 ans de maturité. Je crois .. Que cela effraya un peu mon entourage lorsqu'il remarqua ces changements. On avertit un prêtre ou un Grand-Prêtre quelconque. Sans suite.
Je continuais donc ma petite vie, qui au final était à peine changée. Vers mes 15 ans, je devins l’assistante d’un Prêtre. Celui-ci voyageait à travers toute la Péninsule; je le suivis donc. C'est ainsi que je découvris peu à peu mon pays. Ainsi que mon goût pour la marche et les herbes. Je n'y connais pas grand-chose, à peine quelques-unes de leurs vertus. Mais ce fut un réel pas dans mon apprentissage magique. Je découvrais là le rituel qui me permet de canaliser réellement mon Art aujourd'hui.
Je voyageais avec ce nouveau mentor pendant quatre ans. Il me permit de raisonner autrement du point de vue de l'Art : je passais d'une théorie peu utile à une pratique concrète et intéressante. Ce ne fut pas simple, je le reconnais. Encore aujourd'hui je pratique ses exercices; j'ai beau avoir une bonne discipline, je sais qu'il me faudra encore des années,- des décennies même - de travail pour espérer arriver à une maîtrise réelle des quelques sorts que je sais.

J'appris d'autres choses à ses côtés. Mais celle qui m'est la plus utile à ce jour est la connaissance des hommes. J'avoue n'avoir jamais rencontré un homme à ce point capable de comprendre ses semblables (et même les autres d'ailleurs). J'espère parvenir à un tel niveau de compréhension des êtres un jour. Pour le moment ... Je me débrouille comme je peux. Mais je sais que ce ne sont pas les livres qui permettent d'en savoir autant. Ce sont les voyages, les rencontres, les discussions. C'est pour cela que je ris sous cape quand un quelconque lettré se lance dans un livre sur la compréhension de telle ou telle mœurs. Surtout quand je sais qu'il n'est jamais sorti de chez lui pour voir ce que ça donnait sur place.
Je ne pense pas tout savoir à ce sujet, ça c'est certain. Mais à mon avis, c'est une grande force; ça me permet d'être encore un peu curieuse de ce qui m'entoure. Je crois que je ne remercierai jamais assez ce prêtre qui m'a appris tout ça.
Déjà âgé quand il me prit en charge, je le quittais lorsqu'il devint trop vieux pour voyager. Je voulais continuer le périple que nous avions entamé ensemble.
Avant cela, je demandais à passer du rang de Novice à celui de Prêtresse. Depuis longtemps déjà, c'était ma vocation; le temps passé auprès de ce vénérable homme n'avait fait que confirmer cette intuition.
Je passais donc un examen écrit et magique pour vérifier mes compétences, méditais beaucoup et endurais un entretien final avant qu'on ne m'accorde le statut de Prêtresse quelques semaines plus tard.
Ma jeunesse à cette époque avait donné lieu à quelques protestations. Heureusement, mon ancien maître m'avait fournis des lettres de recommandations si conséquentes que la résistance qu'on opposait à ma montée en grade ne dura pas bien longtemps.
Ensuite, je repris ma route, sentant qu'il serait plus utile d'aller vers les gens plutôt que d'attendre que ceux-ci viennent à moi. J'avais appris à les aimer, je ne comptais pas les quitter comme ça.

Là encore, je rencontrais une foultitude de personnes. Surtout des malheureux en fait. La déchirure du Voile n'avait pas aidé grand monde parmi les petites gens. Je compris que les répercussions de cet événement mettraient des siècles à s'effacer dans l'esprit de ceux-ci. Les dieux avaient leur place et nous la nôtre. Ce chamboulement n'avait fait de bien à personne et ce, de chaque côté. J'en suis encore aujourd'hui intimement persuadée.
Tout ce malheur finit cependant par me donner la nausée. Trop, trop, trop de souffrance, de tristesse, de haine. Je ne comprenais pas tout cela et ce, encore aujourd'hui. Je ne comprends pas que l'on vive pour cela et comme cela.
Alors, je me suis retirée du monde pour faire une pause. Je ne m'étais pas préparée à tant de choses. J'avais besoin de me ressourcer.
Je trouvais un monastère sur ma route et y restais quelque temps. Là, j'eus l'impression que j'avais trouvé ce que j'avais toujours cherché au fond de moi. Un lieu où la vie n'est plus; où il n'y avait que Tyra et la dévotion à celle-ci. Je restais longtemps dans cet endroit.
Un jour, prise dans une prière, j'entrais en transe. Enfin, une sorte de transe ... Encore une fois, je ne peux pas dire ce qui s'est passé. J'aime à me dire que Tyra me parlait. Durant plusieurs heures je restais immobile, respirant à peine. La nuit était tombée depuis longtemps. Lorsque j'émergeais, j'avais pris une décision : il était temps de quitter cette retraite dorée. Au matin, j'étais partie, à nouveau sur les routes. J'étais alors plus sereine que jamais. La douleur, les malheurs des autres ne m'atteignaient plus comme autrefois. Non pas que je m'en fichais, non. Simplement, cela me touchait sans me faire mal. Leurs peines ne me remplissaient plus que de compréhension et non d'empathie. Enfin, j'étais apte à aider mon prochain sans pour autant me détruire.
Les cérémonies funèbres et la tristesse des proches - par exemple - ne m'emplissaient plus d'effroi face à ces peines abyssales que je ne pouvais comprendre. Cette sérénité nouvelle rejaillissait d'ailleurs sur ces êtres éplorés et je crois qu'inconsciemment, cette confiance que j'avais était une sorte de soulagement pour eux. Comme si d'un coup, la Mort n'était plus si sombre.
C'est ce que je m'attachais - et m'attache - à répandre comme message autour de moi. La mort est définitive pour les vivants, mais elle n'est pas une fin en soi. Il y a très certainement encore beaucoup après; et pas que des tourments infâmes.  

A vingt-deux ans, je rentrais à Diantra. En chemin, pour que chacun sache - quelle que soit ma tenue - que je suis une adoratrice de Tary, je me fis tatouer dans le dos un de mes épisodes préférés de l'histoire de la déesse. Lorsque celle-ci crève les yeux de son frère. Pourquoi celui-ci ? Je sais que ça peut paraître très morbide. Mais à mon sens, c'est dans cet épisode qu'elle a illustré à quel point elle était humaine. Les dieux ne sont pas parfaits, les dieux ont des passions, des sentiments, des déboires, font des erreurs. Et c'est là que je l'admire, que je la respecte : parce que je sais qu'elle nous comprend tous mieux que personne. Et non pas parce qu'elle aurait une conscience innée des choses, non. Etant donné qu'elle a ressentit tout ce que nous ressentons. Mais bref, je m'éloigne un peu.

De retour à Diantra, je voulus me faire introniser Grande-Prêtresse. A cet âge, ce fut compliqué. Mais j'étais animée par une détermination qui n'était pas .. Vraiment mienne. Je ne me souviens pas d'avoir fait montre d'une telle résolution pour atteindre un but avant cela.
Bref.
Là encore, des examens m'attendaient. Seulement là, ce fut encore plus dur que la dernière fois. Du fait de ma jeunesse, aucune indulgence n'était permise. Bon, pas d'indulgence pour qui que ce soit, certes, mais l'on m'attendait au tournant.
J'échouais à ma première tentative. Restée trop longtemps sur les routes, éloignée de la capitale religieuse, je n'avais plus autant travaillé et étudié qu'auparavant. De plus, selon certains j'étais trop "illuminée" pour être à ma place dans leurs rangs. Cela signifiait que je n'avais que peu, voir pas d'appuis du tout. Je m'accrochais pourtant, certaine de mon bon droit, certaine que je devais arriver à ce poste. Cependant, je ne voulais pas me représenter à cette épreuve sans être certaine de la réussir. Résultat, je ne me représentais à l'examen que sept années après. Et cette fois, je l'ai eu. J'avais alors presque 30 ans.
Le voulais-je vraiment ? J'étais bien quand même sur les routes ... Mais j'avais l'intime conviction que je devais grimper les échelons. C'était mon devoir. Rares furent ceux qui le comprirent. Beaucoup plus furent ceux qui me prirent pour une jeune écervelée ambitieuse et malveillante.

Alors que ... C'est complètement faux. Bon, j'étais et je suis certaine encore jeune, ça, c'est un fait. Écervelée, sans doute un peu, qui sait. Mais ambitieuse et malveillante, non. Le pouvoir ne m'attire pas. Sincèrement, non. Pourquoi ? Je me considère comme au-dessus des vices humains, c'est ça ? Du tout. Je considère plutôt qu'il n'y aura jamais de pouvoir supérieur à celui de Tyra et que quelle que soit la personne, elle sera toujours en deçà du statut de "Mère des Morts". Tout ce que j'ai fait, tout ce que je fais encore aujourd'hui, c'est pour elle. Les vieux grincheux en penseront ce qu'ils veulent. Si je suis d'ailleurs à mon poste actuel, c'est parce qu'elle l'a bien voulu.
Et que j'ai eu la chance d'avoir les bonnes personnes à mes côtés. En effet, certains de mes collègues étaient mécontents du Haut-Prêtre précédent. Je n'ai jamais trop compris pourquoi, mais... Chacun ses idées.
Enfin bon ... Toujours est-il que c'étaient mes amis et sont d'ailleurs mes plus proches conseillers actuels.

Pour eux, j'étais un signe à moi toute seule. Moi, si jeune, à 30 ans à peine, Grande-Prêtresse ? De leur point de vue, j'étais LE signe du changement. Que Tyra m'avait placée là pour monter encore plus haut.
Peu à peu, ces vénérables personnes finirent par me convaincre que c'était la volonté de notre Déesse.
Si eux le disaient, c'est que c'était crédible. Enfin, je veux dire, ils étaient crédibles en le disant.
Les événements de l'époque confirmaient d'ailleurs leur théorie.
Moi, le sang neuf, venait au moment même où les Dieux surgissaient sur notre Terre. Il était évident que ça ne pouvait pas être une coïncidence.
Un argument comme un autre je dirais.

Pour ma part le Voile fut un événement décevant. Je rêvais tant de voir Tyra ! De la voir vraiment ! Mais jamais elle ne m'est apparue. A personne d'ailleurs, si j'en crois les témoignages. Un moment je cru en perdre la foi. Puis ... Je me suis dit que ce n'était peut-être pas le moment finalement. Après tout, je n'ai jamais été que sa servante, je ne pouvais guère exiger une entrevue. Je pense qu'elle devait être aussi assez occupée avec tous les morts dont elle devait prendre soin; ses frères et sœurs faisaient un carnage tel ... Je n'ai guère eu le temps de réfléchir durant cette période : nous avions nous-mêmes tant de travail. Il fallait bien soigner les blessures causées par nos dieux indélicats.
Ce fut tout simplement épuisant pour beaucoup d'entre nous. Je n'ai pu repenser à ma candidature en tant que Haute-Prêtresse que de longs mois après la fin du Voile.

Mes amis campaient toujours leur position malgré les temps affreux que nous traversions : je devais devenir Haute-Prêtresse. Il restait malgré tout beaucoup de sceptiques.

Mais maintenant que je suis arrivée à ce poste, cela prouve bien qu'ils avaient tort non ?

Comment suis-je finalement parvenue à cette situation  ? C'était il y a de cela deux ans maintenant. Le Haut-Prêtre venait de mourir; lui aussi était vieux, à peine plus que mes amis. Certains Grands-Prêtres étaient pressentis pour sa succession depuis un moment déjà. Evidemment, comme l'on s'en doute, cela ne se passa pas comme prévu. Sur son lit de mort, c'est moi qu'il désigna. Je n'étais même pas au courant - je jure, sur tout ce que vous voulez que je ne l'ai forcé à rien, à ce moment, je dormais. Les témoins encaissèrent mal le coup. Comment dire ..? On commença par m'accuser de meurtre, puis de lui avoir secrètement tourné la tête, ce genre de choses.
A ma décharge, ce n'était pas un meurtre, il était vieux et je ne l'ai approché que trois fois dans ma vie. Et pas à moins de 10 mètres. En plus, on ne se connaissait même pas. Les hésitants et les insatisfaits, après m'avoir calomniée un moment, décidèrent que je n'avais rien à faire à ce poste.
C'était sans compter sur mes amis, déterminés à me faire monter à la place suprême. Pour eux, la volonté de Tyra devait s'accomplir. Ils avaient réussi à convaincre l'ex-Haut-Prêtre, mais les gens ne l'ont pas cru à sa mort. Ils tentèrent d'autres choses. Je ne su jamais vraiment quoi mais au bout de quelques mois, les trois quarts de l'opinion étaient rangés derrière "moi".
Alors, on finit par me révéler que le Haut-Prêtre précédent m'avait désignée mais qu'on ne l'avait pas écouté.
Car oui, je n'étais pas au courant de tout ça. Quelques bruits à peine étaient parvenus à mes oreilles et il y avait déjà bien longtemps que je ne comptais plus les regards pernicieux et méfiants. Ce fut une surprise.
Puis je fus prise d'une vive indignation. Comment avait-on osé désobéir à Tyra au sein-même du cœur de son culte ? Je n'explosais cependant pas. Ce n'était .. Pas très diplomatique. Et puis, j'étais si reconnaissante à mes amis d'avoir réalisé ma destinée ! D'office, avant-même d'être intronisée, je leur choisissais des places proches de la mienne : j'avais besoin d'eux et de leurs conseils avisés. Surtout vu l'hostilité d'un bon nombre de mes collègues.

Au niveau d'encore beaucoup de Hauts-Prêtres, cela ne passait décidément pas. On ralentit un maximum toute cérémonie d'intronisation, on m'écarta le plus possible et ce, jusqu'à la dernière extrémité. Mais au bout d'un moment, l'absence de Haut-Prêtre pour l'un des cultes les plus répandus dans le monde commença à faire jaser. La mort dans l'âme - excusez le jeu de mot, mais je le trouve assez cocasse au vu de la situation - on me nomma Haute-Prêtresse à la grande joie de plus de monde que je ne l'aurai cru. Je crois que ce fut un soulagement pour beaucoup que la place vacante soit enfin reprise.

Et depuis maintenant deux ans, je dois affronter le mépris d'un bon nombre de mes subordonnés directs qui auparavant me traitaient déjà avec une froideur assez .. Déplaisante. Ils n'ont semble-t-il toujours pas compris pourquoi -pour qui - j'étais là à présent. Qu'ils restent dans leur obscurité.
Moi, je reste en place. Je ne suis là que pour Tyra, pas pour eux. Enfin si, un peu. Mais ils ne sont pas ma priorité et de loin.»

HRP

Comment trouves-tu le forum ? : C'est beau et c'est ... Vaste. Très, très vaste. Et ça semble bien ficelé, en plus.
Comment as-tu connu le forum ? : J'ai vu de la lumière, alors je suis entrée ? Je farfouillais juste sur la Toile.
Crédit AVATAR et signature : Kit → Moi. Image de base → Lingxiaxian (Devianart)

Compte autorisé par : Votre texte ici (Uniquement en cas de compte supplémentaire bien entendu)

Citation :

Âge/Date de naissance : 28 années

Voici le lien du calendrier miradelphien si tu es perdue

Citation :

Lorsqu'elle bouge, la scène semble prendre vie. Ce tatouage, tout en couleur va du bas de ses reins à sa nuque.

Code:

[Métier & Classe] : Haute-Prêtresse de Tyra

[Race & Sexe] : Humaine

[Classe d'arme] : Magie

[Alignement] : Chaotique neutre