L'habit ne fait pas le moine, et c'est le moins que l'on puisse dire... Si le premier manant venu jugera (à raison) que la tenue d'Adanedhel Lorgan est aussi anarchique que ses cheveux, la raison de ce mauvais goût tient au bon sens : incapable de juger l'esthétique de ses guêtres, l’elfe n'accorde aucune importance à sa tenue. Aussi ira-t-il au plus confortable, sans autre critère. Il n'est donc pas étrange de l'apercevoir vêtu d'un manteau de voyage, longue étoffe de tissu grossier et à pièces de cuir aux articulations et points stratégiques. Une guenille, diront les mauvaises langues, tant l'étrangeté de la tenue se rapproche d'un assemblage monstrueux de morceaux de vêtements, visiblement peu destinés à être cousus. Aussi voit-on le cuir lourd tirer et tendre les pans du manteau, la soie du pantalon attachée grossièrement à de la chaude laine se retirer par endroit. Manches trop longues, ourlets larges, bottes en cuir de basse qualité, tout du mendiant et rien du prince, qu'il serait facile de se moquer. Aveugle aux colifichets, Adanedhel passe son chemin. Lui reconnait chaque morceau d'étoffe à sa matière et se retrouve parfaitement dans les bouts de tissus. Facile à enfiler, aisé à retirer, il ne se perd ni dans ses poches ni dans ses manches et cela lui va bien. Battant sur son flanc, au rythme de la marche, une besace usée dont il connait chaque recoin, idéalement à porté de main. Dans l'autre, son bâton en ivoire. Seule élément de son allure qui pourrait rappeler un début de richesse. Orné de grigris et de runes païennes, l'on ne sait si l'efle croit aux anciens mythes ou se sert simplement de leurs symboles pour abaisser la garde des autochtones...?
Description physique :
Ah, l'étrange silhouette qui se profile en face de vous ! L'étrange elfe, aussi, car c'en est un sous ses frusques de mendiant. Étrange oui, de ces gens dont l'aura vous interpelle, non pas que quelque flamboiement mystique lui émane de la peau ou qu'une puissance perceptible fasse s'hérisser vos nerfs, non... Encore gosse, pas bien âgé, même pour son espèce, sous la crasse qui le macule on le dirait tétant encore sa grognasse. Trois poils au menton, taillés au couteau, comme le premier gueux venu, rien d'anormal, me direz vous. Alors quoi ? Toison en bataille, trop longue, elle lui cache le visage. Sans doute ne l'a-t-il jamais coupé seul ? En tout cas, il a des feuilles dans les cheveux, de la boue aux semelles et des échardes dans les mains. Un cocard. Bagarreur ? Les apparences sont trompeuses. Une boucle d'oreille à la droite, marque d'un clan ? Rien n'est moins sûr. Un mètre soixante-dix, petit, un gamin qui ne sait rien de la vie, à courir dans la forêt après les rats, sans doute. Ou de ceux qui détroussent les voyageurs un temps, jusqu'à trouver une épée sur laquelle terminer leur vie.
Rien de bien méchant, en soi, alors quoi ?
Est-ce ce regard vif et noisette qui furette à la recherche de choses invisibles ? Ou les deux traces de brûlure qui les cerne, quasi symétriques, comme une peinture de guerre autour de chaque paupière ? La peau légèrement halée par le vent semble avoir bourlingué plus que de coutume. Si jeune, le contraste dérange sans qu'on l'identifie au premier coup d’œil. Et des dents blanches, un sourire d'aristocrate, une bouche bien nourrie de mets autrement plus raffinés que ce que graille chaque jour la plèbe. Détails, certes... mais pas suffisants. Il passe, sans vous voir, effleurant le sol de son bâton blanc, comme s'il le sondait, appendice gracieux agité d'une main d'ange... Une certaine forme de pureté. Voila ce qui choquait. Pouilleux en extérieur, ce gamin semble bien propre sur lui et ne sent rien. C'en est dérangeant... point de trace de la crasse suante du travailleur fatigué ou de la saleté vile du voleur embusqué, mais rien non plus du savon nobliau ou des herbes des sous bois... étrange elfe, peu courant, comme attaqué par la forêt. Peu apparent cependant, rien de très démonstratif, tout cela manque d'indices.
En fait, sans doute fallait-il attendre, l'entendre.
Sans doute les mécréants (et Arcamenel sait qu'ils sont nombreux) ne s'étant jamais assis dans un jardin, un jour d'automne, ne sauront-ils pas mettre de mots sur la voix d'Adanedhel. Sans doute d'ailleurs se contenteront-il de tourner vivement la tête pour chercher à travers la foule d'où peut bien venir ce timbre si particulier. Car ni grave ni haut perché, ni chantant ni rythmé, la douceur de la voix apaise naturellement. Il ne s'agit pourtant pas de ces sons chauds paternels ou rassurants de l'être aimé mais bien d'une saison, un instant de plénitude suspendu et pourtant naturel, presque commun à tel point qu'à n'y pas faire attention, l'on passe à côté... Adanedhel a une voix de cour d'eau, sifflant entre les galets ronds, de feuille rougie par le temps et chutant en silence. Une voix d'estampe ancienne posée au dessus d'un buffet, de bougie presque éteinte éclairant faiblement un livre de chevet... Peut-être, d'ailleurs, n'est-elle pas audible par tous de la même manière. La voix du disciple d'Arcamenel s'accorde aux sensibilités, touche avec tact l'essence émotive.
Cela est perturbant. Mais le jeune elfe sait en jouer. Enjoué d'apparence, doux et calme, il a prit l'habitude d'être l'épaule inconnue sur laquelle chacun vient s'épancher. Sans doute sans cela n'aurait-il pas survécu si longtemps... Aveugle, les yeux brûlés, seul l’apaisement qu'il émane écarte, parfois, les brimades cruelles. Un murmure cajoleur, une parole appropriée et le charme opérait, attirant l'attention, humanisant le conteur et le rendant intouchable... juste assez de temps pour reprendre l’avantage !
Car sous ses frusques de vagabond, un corps svelte se dessine. Muscles noueux et fins des jeunes (h)êtres, elfe crasseux dans toute sa splendeur, noblesse du geste et précision des coups, le religieux n'est pas une victime facile. Passé maître dans l'art du bâton, devenu comme son excroissance, à la fois guide dans l'obscurité de sa vue et camarade de combat, il virevolte d'une main à l'autre comme l'on jongle avec les torches aux cours des rois...
Description mentale :
A l'image de son dieu, Ardanedhel est encore jeune dans sa tête. Passionné, curieux, insatiable à tendance libidineux, il est l'archétype évident du jeune religieux en pleine exaltation. Cependant, ces caractéristiques s'inscrivent dans une longue tradition d'humilité et de servilité à ses supérieurs. Ainsi, Ardanedhel semble rarement se permettre un mot au dessus de l'autre, évitant le conflit par la douceur de son ton et la politesse de ses manières. Ce n'est qu'en intérieur que gronde l'étalon. Aussi vif d'esprit que patient d'âme, il a toujours su attendre son heure et apprendre avec calme et respect de ses différents mentors. Paradoxalement ouvert d'esprit, il allie un fanatisme inquisiteur en des concepts vagues tels que la jouissance et la libération des vivants du joug des valeurs à une oreille attentive aux mots et idées de chacun. Cet esprit fédérateur de cohésion entre les opinions autour d'un ennemi commun lui donne de larges tendances populistes et opportunistes. Double langue, humble et discret, il semble un adversaire politique ou idéologique complaisant et donc capable de concessions. En réalité, les-dites concessions ne sauraient se faire que sur une base radicale : l'anarchie religieuse. En effet, l'elfe croit que les vertus d'Arcamenel ne peuvent s'exprimer entièrement dans un corps ou esprit entravé par des œillères ou chaînes morales et institutionnelles. Partisan non pas de l'abrogation des privilèges mais de leur étendu à toutes les classes sociales, il voit en l'art, la passion et la satisfaction des sens l'unique moyen de révéler l'essence divine en chacun. De plus, sans doute influencé par sa cécité, il remet en question jusqu'au monde matériel et la réalité sensorielle. Pouvant tronquer ces derniers ou influencer les humeurs au moyen de l'hypnose, il conçoit vite l'univers comme une gigantesque source artificielle, d'inspiration divine, à exalter les sens. Ainsi, si le but unique du-dit univers réside dans le simple assouvissement des pulsions, illusion ou réalité se valent, surtout si l'artificiel est en réalité une production de la magie divine d'Arcemenel. Ainsi, Ardanedhel aura largement tendance à privilégier les sensations issues de la musique, du chant ou des images factices que certains clerc d'Arcam créent, au monde matériel.
Elfe aux goûts simples, il a su cependant s'adapter à la vie citadine. N"anmoins, il déteste presque viscéralement la foule et les attroupements qu'il ne peut évidement pas voir et donc appréhender. Partisan du calme et de la douceur, le publique braillard le rend mal à l'aise, surtout si trop proche de lui. De plus, le jeune elfe est un amoureux du raffinement et ne peut supporter les amusements populaires qui assouviraient la frustration des sens sans recourir à la passion et seraient donc une communion divine avec Arcamenel inachevée ou du moins corrompue. Ardanedhel est un amoureux de la perfection, tendance maniaque et ne saurait supporter de ne pas faire aboutir ses projets et créations. Lent dans son apprentissage mais rigoureux, il a cependant paradoxalement tendance à se laisser distraire par les différents courants de pensées qu'il peut rencontrer dans ses études et chercher à les étudier ou les résoudre tous plutôt que de s'en tenir à une ligne de conduite stricte et précise. Fougueusement doux, l'elfe est aussi un grand amoureux, bien que peu fidèle. Retrouvant dans la conquête et la séduction la vocation première de son dieu, il encourage auprès de ses disciples et multiplie lui même les aventures, son aveuglement le rendant plutôt doué avec les mains... Ce dernier cependant à eu tendance à le rendre quelque peu paranoïaque et s'il n'aime pas être trop entouré et s'isole fréquemment, la présence de compagnon lui est vitale, aussi bien pour le guider que pour s'éviter une quelconque attaque traitresse qu'il redoute comme la peste. A cela s'ajoute un côté très rancuniers et froidement cruel chez l'elfe. Toute hostilité envers lui sera bien souvent surestimée et fantasmée avant de donner cour, à plus ou moins long terme, à un retour de bâton largement démesuré. Le Noss ne supporte ni que l'on lui manque de respect, ni que l'on remette en question ses idéaux autrement qu'en y proposant des améliorations raisonnables. Manquer à cette règle ne vaudra aucun éclat de colère sanguin à l'offenseur mais bien une perfidie administrative voire physique.
La pensée d'Ardanedhel, pour faire simple, est très chaotique et n'a pour seule ligne directrice que sa foi et ses convictions théologiques. Le reste n'est qu'un emballage anarchique. Aussi n'est-il pas très attentif aux autres, bien que leur venant spontanément en aide afin de les faire entrer, à terme, dans le giron de son dieu. Il se fichera aussi éperdument des codes moraux ou éthiques, de la notion même de tact et de compassion. Assez froid sur ce plan, il n'en reste pas moins un passionné chaleureux prêt à faire illusion du cérémonial ou à sincèrement chercher des solutions aux problèmes philosophiques ou sentimentales des autres. Simplement le reste des contingences matérielles et émois pathétiques l'ennuient.
Capacités magiques :
Adanedhel est un chanteur, dans la droite lignée des prêtres d'Arcemenel. Jouant sur la sensibilité et l'humeur de ses auditeurs par "l'hypnose" (au sens large), il transcende sa foi en un aiguillon lyrique, fer de lance de sa magie et capable de changer les dispositions émotionnelles de chacun. De plus, il a atteint récemment des effets presque physiques tant les sens et les nerfs sont chatouillés par son chant. Ainsi on le sait capable de provoquer des nausées, déprime, mal-être ou au contraire extase, apaisement et éveil. Il lui est arrivé, souvent sans le vouloir, de provoquer aussi la passion amoureuse chez autrui. Pratique épuisante et qu'il ne contrôle pas encore, avançant prudemment de peur de créer, par accident, des pulsions meurtrières ou suicidaires chez ses proches.
Pour pratiquer, le jeune elfe a besoin de calme. Occultant ses sens (bien qu'habitué par sa cécité), il ne se raccroche qu'au chant pour s'extirper du néant sensoriel et ainsi éclater au grand jour. Pour les effets les plus puissants, l'immobilisme en position couchée est nécessaire ainsi qu'une bonne forme physique.
Il a cependant perdu toute capacité d'entendre la Symphonie des arbres au moment de son aveuglement. Son rapport avec la nature se borne donc à une certaine connaissance technique du fait de ses origines sylvestres ou à des illusions sensorielles non maîtrisées et de l'ordre du fantasme nostalgique de ses anciens liens avec Anaëh.
Histoire :
Adanedhel naquit sans histoire dans l'un des clans Noss qui peuplent l'Anaëh. Elfe de sang pur, fils de Palantir Lorgan lui même fils d'Anárion Lorgan et d'Itarillë fille d'Eldalótë, il grandit dans les montagnes boisées proches des Terres de Daranovar. Tribu nomade et modeste en taille, elle ne comptait qu'une trentaine de membres relativement peu belliqueux par rapport à la norme Noss, sans doute contraints par le nombre à faire profil bas face à d'éventuelles menaces. Le jeune elfe montra dès ces vingt premières années de vie terrestre un tempérament vif et doux. Garçon joueur et gazouillant, on le surprit à cavaler entre les jambes de ses aînés bien avant de savoir prononcer ses premiers mots. Enfant aimé et apprécié pour son imagination, il s'adonnait volontiers à conter des fables enfantines ou raconter à qui voulait l'entendre ses rencontres avec les Eälas lors d'escapades en solitaire dans la forêt. Amis imaginaires ou écoute particulière à la Symphonie, difficile à dire quand l'imagination et le mensonge des jeunes enfants se mêlent à la spiritualité omniprésente. Toujours est il que le jeune elfe se passionna rapidement pour les religions, trouvant dans le sacré une aventure satisfaisante pour sa nature aventureuse. Guerriers elfes de légendes, esprits et Dieux le faisaient plus rêver que la cueillette et la chasse quotidienne. Aussi quand un chaman le désigna pour être son élève, l'enfant qui entrait dans sa quarante-cinquième année fut ravi et ses parents n'osèrent s'opposer à la séparation.
Le gamin partit donc avec le vieil elfe. Pédagogue et cultivé, ce dernier se révéla cependant être un intégriste écologique, vouant à la nature, Anaëh et Kÿria un culte total et fanatique. Privé de subjectivité et d'esprit critique par l'isolement de son enseignement, Adanedhel voyait en lui un véritable maître à penser et ne remettait jamais en question ses préceptes. Pourtant, sans le savoir, le chaman réinterprétait la religion de Kÿria, changeait l'égocentrisme en une haine pure de toute civilisation et prônant le retour des elfes à un état toujours plus naturel, jusqu'à condamner les Noss. Ainsi, lentement, jour après jour, son apprenti en vint à détester ses parents et son clan, qu'il considérait l'avoir perverti en l'élevant dans le respect des traditions et de l'ordre sociale. L'enfant apprit le langage des plantes et des pierres, le respect des forces naturelles et les prières anciennes. Il se rapprocha de la faune jusqu'à attirer les oiseaux d'un chant et de la flore, restant immobile des mois durant jusqu'à ce qu'un arbrisseau enserre ses racines autour de son corps. Il apprit le nom des choses, le nouveau et l'ancien, découvrit les vertus inconnues de la terre et des sels minéraux. Il resta dans une rivière pendant trois semaines afin de parler aux poissons, si bien qu'il manqua de trépasser de froid. Il découvrit les caches secrètes de la forêt, les armures d'écorces et le système politique des champignons, les sources qui guérissent et les signes dans les nuages. De plus, et pour son malheur, il présenta rapidement des dispositions particulièrement favorables à la Symphonie qui provoquèrent autant l'admiration de son mentor qu'elles chatouillèrent son ambition. Voyant en son apprenti dévoué un possible représentant de son idéologie et prêt à reprendre le flambeau à ses côtés, il se montra progressivement de plus en plus exigent avec le jeune elfe, allant jusqu'à lui imposer des épreuves physiques éprouvantes voire impossibles pour quelqu'un de cet âge. Ce fut le début de la scission entre maître et élève. Le premier reprochait à Adanedhel son manque de progrès et sa réticence à un apprentissage particulièrement dur et violent psychologiquement, le second, encore jeune, en voulu à son maître pour ses brimades injustifiés et sa sévérité. En parallèle de cela, et pour ne rien arranger, le chaman absorbait avec régularité une grande quantité de sève d'un arbre rare aux propriétés hypnotiques qui avaient pour effet de l'endormir de longs jours. Le réveil était aussi bien un retour à la réalité qu'une cruelle déception après le monde de fantasmes et de rêves dans lequel voyageait le buveur. S'en suivait systématiquement des périodes de colères incontrôlées et éprouvantes pour les nerfs. C'est durant l'un de ces moments que le drame arriva. Alors qu'Adanedhel allait devenir octogénaire, il eut une discussion houleuse avec son mentor, lui reprochant notamment son opinion à propos des cinq, que le chaman jugeaient l'équivalent des Eälas mais que le jeune elfe fougueux considérait, lui, comme des dieux majeurs dont la forêt et les elfes seraient l'ultime achèvement. Durant la nuit, le chaman dans un accès de folie, brûla les yeux de son disciple à la bougie, consumant les chaires et l'iris.
Chassé par son mentor rongé de culpabilité et de mauvaise foi, aveuglé et rendu fou de douleur, Adanedhel trouva refuge auprès d'une rivière ou il baigna ses blessures aux yeux et au cœur plusieurs jours durant. Cette forêt plongée dans le noir n'avait rien à voir avec celle qu'il avait mainte fois arpentée et le jeune elfe se découvrit pour la première fois de sa vie perdu dans les bois, à la merci des créatures sauvages qui la hantaient et dont il se riait jusqu'alors. En une nuit, il avait tout perdu. Son savoir rendu inutile par sa cécité et la Symphonie rendue muette par la détresse et la colère, il ne "voyait" plus la forêt, ne ressentait rien, était incapable de différencier un bolet d'une trompette de la mort. Il envisagea un temps de rentrer auprès des siens pour y trouver refuge mais plus de quarante années passées loin de chez lui lui avaient retiré la mémoire du retour et il n'aurait même pas su retrouver son maître, s'il l'avait souhaité. Condamné à errer dans l'Anaëh à tout juste quatre-vingt ans, sans repère ni alliés, trahi dans sa confiance et ses convictions, il se résolut à avancer vers l'ouest en se repérant à l'aide de la chaleur du soleil sur son visage. Mais la forêt est, comme on le sait, vaste et traitre. S'il parvint presque miraculeusement à échapper aux prédateurs, les longs voyages en sous-bois lui cachaient trop souvent sa position et il tourna bien des fois en rond sans le savoir, revenant sur ses pas, trompé par l'heure de la journée...
Adanedhel passa quelques semaines dans cet état de survivance, se nourrissant à tâtons de racines et de plantes qu'il imaginait comestibles. A terme, hormis sa survie au jour le jour, le jeune elfe souffrit rapidement de cette sensation d'isolement, perdu dans le silence de la forêt. Il faut bien comprendre que jusqu'ici, il avait toujours "entendu" les arbres, joué avec les animaux dans une parfaite entente bucolique et champêtre. Cette hostilité soudaine de son environnement dont la perception paisible était sabotée par le chaos émotionnel du jeune homme le mortifiait. Et plus il sombrait dans le désespoir et la peur, moins la forêt trouvait résonance en lui. On parle aisément d'illumination pour ce genre de cas où, touché par une grâce divine, l'individu opte pour un comportement à priori inattendu, irrationnel et souvent salvateurs (les contre-exemples sont souvent trop morts pour témoigner). S'agissait-il d'une folie, d'un coup de pouce du ciel ou bien juste d'un relâchement d'Adanedhel, difficile à dire, toujours est-il que lui vint l'idée, à défaut d'entendre les arbres, de leur chanter. Un murmure en premier lieux, comme on chantonne lèvres serrées une mélodie sans en connaitre les paroles. Puis, flot enrichis de mille inspiration, pris d'un élan lyrique, le chant se gonfle, dépasse le silence pour envelopper la forêt. Mystique prière mue par une volonté désespérée de trouver un ami, un repère, en cette forêt devenue lugubre et dangereuse. Toujours est-il que la forêt "répondit" à son chant, il "voyait" de nouveau ! Comme ces pipistrelles qui entraient en contact avec le monde par le cri, l'elfe échangeait avec les arbres et pouvait à présent les distinguer presque clairement... du moins fut-ce ce qu'il crut. Fort de n'être plus seul, Adanedhel se mit à entraîner sa voix, chantant du jour au matin puisqu'il s'agissait de son dernier contact sensoriel fort avec la forêt et le monde. Bien sûr, sa "vision" n'était pas parfaite et la soutenir dans le temps demandait une énergie folle au jeune elfe qui en tomba d’inanition, surpris de voir ses forces décliner si vite.
Il se réveilla trois jours plus tard alité dans l'un des hospices de Daranovar. Sans le savoir, et cela avait sans doute du jouer pour sa survie, il errait depuis quelques temps dans les environs de la cité elfe et avait été retrouvé inanimé par une patrouille. Contraint de rester au lit encore une semaine, Adanedhel manifesta tout d'abord une violente hostilité aux soins que l'on voulait lui apporter. Paniqué de se retrouver pour la première fois de sa vie dans un environnement totalement inconnu et où la forêt jouait un rôle bien moindre qu'en son coeur sauvage, il se découvrit à nouveau perdu, isolé au milieu des ténèbres de sa vue. De plus, s'il avait rompu avec son maître, son éducation subsistait et il ne pouvait s'empêcher de considérer les elfes des cités comme des rebuts corrompus par la vie en société et traitres à la nature. On le drogua un peu au début, puis il se calma de lui même, en murmurant à nouveau. Les images et les sensations qu'il percevaient étaient celle des bois, comme s'il recréait par le chant un environnement familier et rassurant.
Bientôt se présenta à lui un elfe différent des médecins qui l'entouraient jusqu'alors. Il prit la main d'Ardanedhel et brisa l'illusion dans laquelle ce dernier se berçait. Le noir revint avant d'être bien vite remplacé par une autre vision : celle dérangeante et inconnue d'une pièce aux murs de pierres et de bois mort, la chambre d'un hospice. Après qu'il eut calmé le jeune elfe par des idées rassurantes, l’illusionniste se présenta à lui comme Elyas, un moine du culte d'Arcamenel, dieu du chant et des réalités parallèles. Faute de savoir où aller, le Noss se résolut à suivre cet étrange personne qui semblait pouvoir redonner partiellement la vue. De plus, ayant toujours vécu sous l'autorité d'un maître, la solitude et les responsabilités effrayaient le jeune elfe, aussi s'accrocha-t-il aux premières branches venues et trouva en la personne du moine un protecteur patient et muni (à ses yeux) de grands pouvoirs. Ils restèrent vingt ans dans la cité elfe, le temps pour Ardanedhel de se familiariser avec la vie citadine et les moeurs civilisés, considérées depuis toujours avec mépris par le chaman. Il se fit mal à ce nouvel environnement, ne pouvant retrouver comme en forêt la sérénité du silence nécessaire à sa survie aveugle. Bien que polie, il y avait foule, bruit et agitation, retardant son apprentissage de la cécité. S'il resta, c'est parce qu'Elyas lui offrit "la vue". Ce qu'il avait appelé raisonnance dans la forêt se révéla n'être que poudre aux yeux, illusion, mystification... Pourtant, c'était là un salut alternatif à l'obscurité pure de ses yeux morts. Par l'illusion, il pouvait créer la sensation de voir, puis de toucher, sentir sa création... il produisait un monde fictif sur les bases de son aveuglement. Mais il lui fallut étudier pour cela. A cent trois ans, Elyas les jugea prêts à prendre la route. Adanedhel savait lire avec les doigts, saluer un notable, maîtriser sa fougue ou sa colère, affronter un pantin au bâton et embrasser une elfette. Ils partirent à la rencontre des autres dignitaires du culte.
Pendant plus de quarante années, le maître et le disciple marchèrent de cités en cités, s'instruisant et semant les préceptes d'Arcamenel sur leur passage. Le jeune elfe se découvrit rapidement une foi ardente pour ce dieu peu connu jusqu'alors. Persuadé que ce dernier l'avait appelé alors qu'il se trouvait perdu dans la forêt, il écoutait religieusement les préceptes de son mentor jusqu'à pouvoir commencer à fonder une réflexion par lui même. Il se révéla particulièrement doué dans la pratique de la magie divine, ayant la chance de côtoyer un professeur compétent, et ne voyait en l'illusion qu'une manifestation évidente des miracles divins. Son aveuglement lui permettait aisément de faire le vide pour ne se raccrocher au monde que par le chant, comme une unique corde au milieu des ténèbres qu'il remonta tout d'abord avec violence jusqu'à faire éclater la lumière. Sa lumière. Arcamenel ne s'embarrassait plus des contraintes matérielles et créait sa propre volonté, avant de l'imposer aux autres. Il touchait les esprits et les coeurs au plus profond qui soit, grattant les sphères sensibles de chacun pour orienter humeurs, rêves et fantasmes... Paradoxalement, cet enseignement le rendit plus calme, plus philosophe. Aux débuts, Adanedhel projetait ses sens de façon lourde, brutale et peu efficace. Son chant sans subtilité correspondait bien aux attentes primaires et égoïstes des enfants, avides de goûts et d'expériences forte, peu enclins à la finesse. S'améliorant lentement, faisant corps avec la spiritualité et l'enseignement du silence, de la grâce et de la douceur, il en vint à remettre bien des choses en question, comme il devait réinventer sa réalité. Les codes moraux et les rites religieux ne trouvèrent bientôt plus sens à ses yeux, tous étant aisément tronqués par une hypnose puissante. A quoi bon croire en ce que l'on décousait si aisément ? Les concepts de respect et de loyauté le répugnèrent bientôt si bien qu'il abandonna son maître pour un autre, le Prêtre d'Eraïson, à qui il dissimula ses nouvelles valeurs et son mépris du cérémonial afin de s'attirer ses faveurs. C'était un homme du monde dont les affinités avec le dieu Arcamenel n'étaient pas publiquement connues. On le disait sage et érudit, ayant passé une longue existence dans l'ombre des bibliothèques elfiques. Ce que peu savaient, c'était que cet érudit en géographie de Miradelphia cherchait activement l'emplacement de la prison de son dieu, dans l'espoir prétentieux de l'en libérer un jour. Pour Adanedhel, ces actions isolées de représentants du culte semblaient improductives. Si chercher dans les livres pouvaient aisément se justifier, il n'en fallait pourtant pas négliger le terrain. Et le nombre. Le Noss resta vingt ans à ses côtés, se sédentarisant momentanément. Jeune premier parmi les quelques disciples, attirer l'attention de son nouveau maître se fit tout naturellement. De plus, sa cécité trouva grâce à ses yeux par le point commun évident avec le Gardien du culte, aveugle tout comme lui. On le reçut chez les moines, divers Prêtres et philosophes d'Anaëh chez qui il apprit beaucoup mais s'ennuya tout autant, son esprit vif et sa croyance en un Arcamenel tout puissant ne souffrait pas de voir le culte si peu reconnu.
A cent soixante-huit années de vie terrestre, Adanedhel obtint la permission de se rendre en pèlerinage au Grand Temple à Naelis, en Ithri'Vaan. Parti à pieds et accompagnant une caravane métissée qui commerçait le poisson entre les royaumes humains et les cités elfes, il allait pour la première fois de son existence sortir de l'Anaëh. S'il ne pouvait voir le paysage évoluer autour de lui, il réussissait cependant, à force de patiente et de calme, à sentir sous ses pieds les sous-bois se changer en mousse, puis en feuilles mortes qui devaient tapisser le sol des forêts frontières d'Aduram. Les cris de la faune, l'odeur du bois et la douceur de l'air variaient à mesure qu'ils poursuivaient leur chemin. L'elfe qui finissait tout juste de se stabiliser dans son apparence immortelle se félicita de pouvoir, par le silence, se repérer dans l'espace mais s'en méfiait toujours. Persuadé de d'être aisément trompé par quelque ennemi silencieux ou affaissement de son attention, seule la réalité sensorielle qu'il créait lui et imposait discrètement aux alentours trouvait grâce à ses yeux. Au moins la connaissait-il dans son entièreté. Il fallut trois semaines à l'équipe pour rejoindre les terres de Naelis. S'ils ne rencontrèrent aucun péril particulier, ils s'étaient arrêtés à de nombreuses reprises dans les cités et comptoirs humains en pleine reconstruction. Adanedhel du se faire violence pour s'habituer à cette nouvelle ambiance, pleine de bruits forts et inconnus, de senteurs puantes ou étrangement agréables pour du travail non-elfe... Il découvrait littéralement le monde hors du calme lent et paisible des cités d'Anaëh. A La Dross il expérimenta les plaisirs charnelles avec une jeune humaine dont il ne su jamais la couleur des cheveux mais apprit à apprécier le goût des baisers. Il goûta à des saveurs culinaires étranges, aux goûts forts et odorants de gibiers inconnus en forêt. Il apprit à monter à cheval, laborieusement, ce qu'il n'avait jusqu'alors jamais eu l'occasion de faire. S'il ne savait où diriger l'étalon, ce dernier connaissait bien son chemin et slalomait naturellement dans la foule, pourvu qu'un guide lui tienne la bride et marche devant. Cela épargna à l'elfe le désagrément de marcher au milieu des gens pressés lorsque l'on n'y voit rien.
Et puis il arriva en Naelis. Haut lieux du culte, il y trouva une communauté fluctuante de moines et de prêtres, grouillante fourmilière d'idées et de personnes aux opinions variées et bien plus stimulantes que tout ce qu'Adanedhel avait pu trouver dans l'Anaëh. Moins d'un jour après son arrivé en ville, il sut que son avenir se ferait en premier lieux en Ithri'Vaan. Après s'être imprégné pendant plus d'un mois des débats et échanges qui avaient lieux dans les alcôves ou le hall du temple, il se lia d'amitié avec quelques jeunes disciples humains, race qu'il avait jusqu'alors bien peu fréquenté, autant par rejet que par manque d'opportunités. Fort d'une petite bande de jeunes fanatiques, avant tout intéressés par le pouvoir des sens sur l'esprit et de l'esprit sur les sens, il se lança dans une politique ambitieuse de popularisation et de dédiabolisation du culte d'Arcamenel. Montant des tribunes en pleines rues, haranguant la foule à heure fixe et créant en divers épicentres des événements alliant culture et promotion de la vision d'Arcam. Concerts et lectures religieuses, théâtre mettant en valeur l'amour passionné et caricaturant bien souvent le mode de vie des nantis comme des gueux, tournant en dérision les valeurs morales de la société et ses superstitions tout en faisant l'apologie populiste d'une certaine jouissance épicurienne et d'un retour aux bienfaits de la nature, délaissant la civilisation esclavagiste et féodale. S'il n'était pas l'unique impulsion du mouvement, Ardanedhel y avait largement contribué par ses opinions sylvestres, issues de son éducation chamanique Noss, et qui le faisaient privilégier le chaos et la joyeuse anarchie à de quelconques dogmes qu'il jugeait castrateurs et avilissants. Sans prôner brutalement un mode de vie elfe, sûrement mal reçu par la population, sa philosophie se nourrit des mœurs de l'Ithri'Vaan avec une surprenante ouverture d'esprit au vu de son parcours personnel. En naquit un courant de pensé nouveau au sein du culte de l'Arcam, plus extrémiste dans ses idées et pouvant être jugé dangereux par les pouvoirs en place. A raison, si l'enseignement du Dieu n'avait jamais été paisible, il se contentait le plus souvent de se servir des situations sociales de chacun comme base à des histoires passionnelles, toutes différentes selon les données. Les jeunes moines et apprentis d'Arcamenel avaient poussé la philosophie plus loin, théorisant qu'un monde plus propice à une passion pure et loin d'être avilie justement par les conditions de vie de chacun était souhaitable. En cela, la société ainsi que toute forme de valeurs autres que celles d'Arcam étaient une atteinte à la liberté de la pleine exaltation des sens et des passions. Un vent d'anarchie et de marginalisation couvait et inquiéta rapidement les instances politiques et militaires de la ville de Naelis.
Adanedhel n'était sur place que depuis un an quand le Grand Prêtre du temple le convoqua, lui et les quelques autres têtes pensantes du mouvement. Encourageant leur pratique à demi-mot, il les obligea néanmoins à s'éloigner de la région, craignant des débordements néfastes à la pérénité du culte dans la cité. Ainsi furent-ils nombreux à prendre la route, comme c'était l'habitude des disciples d'Arcamenel, lâchant dans l'Ithri'Vaan une nouvelle génération de fanatiques ardents. L'elfe et ses camarades les plus proches formèrent une petite troupe d'une demi-douzaine de personnes qui arpenta longuement le pays, se rapprochant parfois dangereusement des frontières Droms au sud ou humaines à l'ouest. En ces lieux ils trouvèrent suspicion et réticence à leur foi et rebroussèrent chemin, n'étant pour la plupart pas des combattants. L'elfe "vit" grandir et vieillir ses compagnons. Ces derniers le dépassèrent rapidement en savoir divers et s'il était un élève assidu, sa condition d'elfe et d'aveugle l'handicapait malheureusement dans sa quête de puissance et d'indépendance.
Leurs idées tout de même trouvèrent auprès de la jeunesse peu pieuse une oreille attentive, proposant une échappatoire aux dogmes moralisateurs des autres dieux. Partout dans l'Ithri'Vaan s'allumait des mouvements contestataire des vieilles règles sociales, respects déplacés et pouvoirs militaires ou religieux trop exigent. Réprimés parfois, la plupart de ses petites communautés préférèrent prendre la route, suivant le plus souvent un ou deux prêtre. L'équipe d'Adanedhel ne fit pas exception et fédéra autour d'elle des regroupements hétéroclites, de marginaux le plus souvent, mais aussi de quelques sédentaires séduits au niveau de Thaar et Sol'Dorne dans le sud. Ambitieux, la "révolution d'Arcam" n'allait cependant pas assez vite aux yeux des prêtres qui ne savaient malheureusement pas quoi faire pour l'accélérer. Plus de quarante années s'écoulèrent où la "génération fanatique" avait prit de l'importance et de l'influence, il fut alors décidé de monter à la conquête du pouvoir clérical, seule possibilité d'agir à grande échelle et dans le cadre d'un programme ambitieux de popularisation et de radicalisation du culte. Décidés à noyauter durablement les instances dirigeantes. Le choix se porta sur Ardanedhel qui, bien qu'en retard sur ses camarades, avait le grand privilège d'être quasiment indétrônable une fois installé. Sa longévité serait le gage de la survie et de la diffusion à long terme de la jeune philosophie d'Arcamenel.
Les Grands Prêtres vieillissants subirent à grande échelle une vaste campagne de pression bassement politique afin de désigner comme successeurs des adeptes de la génération d'Ardanedhel. Si ces derniers avaient été jusqu'alors le plus souvent éloignés des hautes instances cléricales comme gage de bonne conduite du culte aux seigneurs et pouvoirs en place, il ne devint bientôt plus possible d'ignorer la mouvance radicale de plus en plus bruyante et oppressante. On convoqua les prêtres à Naeris où il fut décidé, par concessions, de donner la moitié des rares postes de Grand Prêtres aux extrémistes à la mort des dignitaire, à la condition qu'ils refusent toute prétention à s'emparer du poste de Haut Prêtre. La mesure fut accepté. Douze années plus tard, Gueudefroy de Ruven décéda de maladie et Ardanedhel fut nommé à sa place au rang de Grand Prêtre, devenant ainsi l'un des plus jeune (proportionnellement) représentant du culte d'Arcamenel.
L'elfe avait alors plus de deux-cent vingt ans et continuait sans relâche à perfectionner ses arts d'illusionniste, haussant sa voix au rang d'instrument de musique à part entière. Se recentrant autour d'une communauté conséquente dans la Cité de Thaar, il patienta encore trois ans avant de reprendre la route, n'ayant rien perdu de sa foi et de son idéologie. Au contraire, il l'avait mûrit. La plupart de ses anciens compagnons de pensée avaient été décimés par le temps et la maladie et une nouvelle génération de fanatiques entrait à présent dans le clergé. Génération pour laquelle il était la référence par défaut et qu'il incitait à demi mot à renforcer la lutte et à radicaliser leurs opinions. Véritable araignée aveugle donc chaque fil tissé se terminait en braises de révoltes anarchistes, Ardanedhel parvenait pourtant à rester discret et su relativement éviter les débordements trop visibles, entretenant un climat de crainte diffuse et imprécise dans la région quant aux déplacements de petites troupes de marginaux fanatiques aux mœurs orgiaques.
L'investiture d'un Gardien du culte d'Arcam bouleversa l'organisation jusqu'alors stable de la hiérarchie cléricale et les manigances politiciennes qui s'y déroulaient depuis quelques années. Elle accéléra notamment le départ d'Ardanedhel de la Cité de Thaar. Ce dernier estimait en effet prioritaire de retrouver le nouveau Gardien afin d'apprécier sa position par rapport à l'application du culte, voire peut-être de pouvoir s'entretenir avec Arcamenel Lui-même. L'elfe voyait cette nomination exceptionnelle comme un encouragement à la politique idéologique que lui et ses camarades avaient mené jusqu'alors au sein du culte, cette dernière tombait en effet à une période charnière pour la "génération fanatique" et il avait de sérieux espoirs que le Gardien était apparut afin de la soutenir et de remettre dans le droit chemin les Hauts Prêtres décadents. Ce ne pouvait être autre chose qu'un allié de poids. La discrétion de l'élu au sein du culte était une preuve de plus que ce dernier souhaitait être trouvé et non se placer docilement au service du haut clergé. L'idée que le Gardien puisse ne pas partager ses convictions ne l’effleura cependant aucunement, aveuglé sans doute qu'il était par sa foi.
A deux-cent vingt sept années, encore considéré comme jeune et peu expérimenté, il reprit cependant la route à travers le pays afin de répandre sa parole et aller au devant de ses ouailles.
Dernière édition par Adanedhel Lorgan le Dim 19 Oct 2014 - 13:56, édité 5 fois
Adanedhel Lorgan
Elfe
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Sujet: Re: Adanedhel Lorgan (terminé !) [Le Lys] Jeu 2 Oct 2014 - 23:45
Je UP juste pour signaler que la fiche est à présent terminée. :)
Blanche d'Ancenis
Ancien
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Sujet: Re: Adanedhel Lorgan (terminé !) [Le Lys] Dim 5 Oct 2014 - 20:37
Je crois que je suis condamnée à corriger des fiches de 20km de long é_è.
Je prends. Fais gaffe, parait que je suis la terreur des fiches et que suis trop chiante :)
Je m'occupe de toi dans les jours à venir.
Adanedhel Lorgan
Elfe
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Sujet: Re: Adanedhel Lorgan (terminé !) [Le Lys] Dim 5 Oct 2014 - 23:09
Haha, pas de soucis et merci a toi ! ^^
Du coup j'en profite pour dire deux trucs : déjà, par avance, mon style est parfois un peu metaphorique/lyrique dans mes fiches. Donc s'il y a le moindre truc qui te paraît flou, je l'expliquerai avec des "mots normaux". (Mais comme je me comprends, j'ai du mal a voir ce qui n'est en fait pas clair du tout ^^)
Et sinon sur la fin de l'histoire, je parle de "troupes" et de "regroupements" de fanatiques. Sont rarement plus d'une dizaine par groupe, faut pas s'imaginer une mafia, une armee ou des mouvements de foule inquietants. Juste... Des marginaux qui battent la campagne (et font forte impression dans les petits villages).
Duncan du Lys
Humain
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Sujet: Re: Adanedhel Lorgan (terminé !) [Le Lys] Jeu 16 Oct 2014 - 9:46
Bonjour, suite à la demande d'Arichis, je jette un œil suite à l'état végétatif dont souffre notre bien-aimée Blanche.
Fiche et histoire intéressante, bien écrite - hormis quelques petites fautes ( « céssité » => cécité ) et quelques répétitions ( « concessions...concessions. » ), le tout est agréable à lire. Les descriptions sont complètes, et les raisonnements psychologiques de ton personnage sont décrits dans son histoire ( Pourquoi accepter un nouveau maître au vu de l'expérience passée avec le chaman...etc. )
Il n'y a néanmoins très peu - voir pas - de passages citant le Gardien d'Arcamenel - à savoir May'Inil. L'Ithri'Vaan est une région où le pouvoir d'Arcam est très répandu, et ton personnage, en tant que membre du culte, se doit - selon moi - de savoir qu'un Gardien a été choisi et d'avoir une opinion - ou des actions - à ce sujet.
Que ressent ton personnage lorsque May'Inil est choisie ? Ressent-il de la joie, de la jalousie ? Veut-il la rencontrer ?
Il serait intéressant que cela figure dans ton histoire.
Cdlt,
Margot de Soltariel
Humain
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Sujet: Re: Adanedhel Lorgan (terminé !) [Le Lys] Jeu 16 Oct 2014 - 10:21
Hum, je tiens à signaler que May'Inil elle-même n'a jusque là informé qu'un cercle restreint dans son entourage de son état. Pour le reste du monde, elle a juste été affligé de cécité. Peu y avoir des rumeurs, évidemment, mais elle-même n'en a jamais confirmé une seule pour le moment.
En revanche elle commence à se faire connaître à l'échelle de la région en tant que prêtresse d'Isten et très proche du culte d'Arcam, avec des idées assez novatrices sur la place de ces deux cultes. Mais ça fait tout au plus quelques années.
Duncan du Lys
Humain
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Sujet: Re: Adanedhel Lorgan (terminé !) [Le Lys] Jeu 16 Oct 2014 - 10:38
Comme dit plus tôt avec Arthur, se dérober et se voiler est possible.
Néanmoins, le choix d'un Gardien est un événement que tous les mages peuvent ressentir, et dans le cas général, des adeptes d'Arcam pouvant être des mages, ils ont pu ressentir la nomination d'un Gardien. En ce cas, pourquoi en garder le secret ?
J'ai mentionné May', en tant que Gardienne, non en tant que personnage - précision nécessaire. Je fais état de la présence et de l'investiture d'un Gardien du vivant de Lorgan, alors qu'il membre - sinon déjà haut membre - du culte. Il me semble que bien que May', le personnage, puisse être discrète - ce qui est tout à fait possible, l'intronisation d'un Gardien est un fait qui me semble bien plus difficile à masquer.
Adanedhel Lorgan
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Sujet: Re: Adanedhel Lorgan (terminé !) [Le Lys] Dim 19 Oct 2014 - 13:52
Haha, je passais religieusement chaque jour vérifier s'il y avait du nouveau et il suffit de couper exceptionnellement internet quelques temps pour qu'une réponse tombe. ^^
Merci pour les remarques, je rajoute donc ce petit passage à mon histoire :
L'investiture d'un Gardien du culte d'Arcam bouleversa l'organisation jusqu'alors stable de la hiérarchie cléricale et les manigances politiciennes qui s'y déroulaient depuis quelques années. Elle accéléra notamment le départ d'Ardanedhel de la Cité de Thaar. Ce dernier estimait en effet prioritaire de retrouver le nouveau Gardien afin d'apprécier sa position par rapport à l'application du culte, voire peut-être de pouvoir s'entretenir avec Arcamenel Lui-même. L'elfe voyait cette nomination exceptionnelle comme un encouragement à la politique idéologique que lui et ses camarades avaient mené jusqu'alors au sein du culte, cette dernière tombait en effet à une période charnière pour la "génération fanatique" et il avait de sérieux espoirs que le Gardien était apparut afin de la soutenir et de remettre dans le droit chemin les Hauts Prêtres décadents. Ce ne pouvait être autre chose qu'un allié de poids. La discrétion de l'élu au sein du culte était une preuve de plus que ce dernier souhaitait être trouvé et non se placer docilement au service du haut clergé. L'idée que le Gardien puisse ne pas partager ses convictions ne l’effleura cependant aucunement, aveuglé sans doute qu'il était par sa foi.
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Ton petit formulaire qui fait de toi un Homme Vert :
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[Métier & Classe] : Grand Prêtre d'Arcamanel
[Race & Sexe] : Elfe des Cités d'Anaëh & Mâle
[Classe d'arme] : Défensif & Magie.
[Alignement] : Chaotique Neutre
Foire au RP ~ Pour tout ce qui est recherche de compagnons RP. En bref, que du bonheur ! Inventaire ~ Pour suivre ton évolution {obligatoire}. Journal de bord ~ Pour archiver tes liens de RP qui content l'histoire de ton personnage {facultatif}. Et enfin, si tu as des question, n'hésite surtout pas à demander l'aide d'un parrain, ou à tout simplement poser tes questions dans la partie créée à cet effet.