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| La Royaume de Sel | Cléophas | |
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Kahina d'Ys
Humain
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| Sujet: La Royaume de Sel | Cléophas Sam 27 Déc 2014 - 16:28 | |
| Peu après son arrivée à Soltariel, Arichis était venu la trouver. Le patriarche s’était fendu d’une diatribe pour l’encourager à réclamer Nelen et Malcarm, cédant une nouvelle fois à une rengaine qu’il avait tenue jadis à Arsinoé. Kahina avait caché son sourire derrière quelques paroles rassurantes, se refusant à le prévenir de ses projets. Les choses se seraient sans doute passées différemment s’il n’était pas sur le départ pour rejoindre son fils. Alors qu’elle s’apprêtait à voler au Langecin la moitié de ses territoires, elle s’était bien gardée d’en dire trop au vieux renard. Elle était loin d’avoir accordé sa confiance à l’animal, qui semblait vouloir tout faire pour la dissuader d’essayer.
Tant pis pour lui ! Alors qu’il aurait pu écrire l’Histoire, l’Anoszia devrait se contenter d’en être spectateur. Il ne serait pas là pour accueillir, dans quelques heures, un Cléophas que personne n’attendait à Soltariel, sinon elle-même. Il ne verrait pas se mêler aux bannières du Grand Soltaar celles de Scylla et de Merval, celles de la noblesse de Diantra et, plus tard, celles d’une noblesse Berthildoise anxieuses et aux abois. Il manquerait le triomphe de celle qu’il avait jadis méprisé. À son retour, elle ne serait plus simplement la Princesse des Deux Soleils, elle serait la Grande Protectrice du Royaume de Diantra, officiellement régente d’une couronne frappée à mort par Velteroc et ses alliés. Contrairement à ceux qu’elle érigerait bientôt en félons et ennemis honnis, elle avait réussi à tailler son royaume sans verser le sang, sans bataille meurtrière et elle se paierait même le luxe de s’auréoler de la lumière du sauveur.
Car c’était ça, sa plus grande fierté : celle d’avoir su garder, jusqu’au bout, sa dignité. On pouvait l’accuser de bien des maux — méchanceté, cruauté, avidité, rancœur —, mais au moins avait-elle su rester fidèle à ses serments. Elle n’avait pas trahi celle qui avait permis à Maciste de conquérir le Sud — mieux, elle lui réservait bien des honneurs et l’imaginait bien devenir un jour la Deïna de Soltariel un jour — et sauverait même son héritage, à défaut de son fils. Elle avait préféré faire de Soltariel le dernier bastion d’un Royaume dont elle n’avait jamais voulu plutôt que de céder aux sirènes de ceux qui réclamaient un « Royaume du Sud » à part entière. Ces gens-là étaient trop pressés. Elle se contenterait de la régence d’un royaume amputé dont elle léguerait la Couronne à son fils ; il deviendrait l’empereur d’une assemblée de princes et régnerait sur la côte de sel, comme elle l’avait toujours rêvé. Tout ce qu’elle avait à faire, c’était de condamner le nouveau duc du Médiant et l’improbable duc de Langehack, puis de laisser faire au temps son œuvre.
Il restait beaucoup à faire, mais le plus dur était désormais derrière elle. Déboussolé par son coup de force, ses détracteurs sauraient désormais se tenir à l’écart. Avec le soutien de Scylla et Merval, elle retrouvait toute la latitude dont elle pouvait rêver pour museler ses turbulents vassaux ydrilotes et ysarois. Nimmio de Velteroc demeurait la plus grande menace à ses plans, mais il n’était pas en mesure de l’attaquer frontalement. Il avait fait montre de quelques prodiges, mais la guerre coûtait cher. Quant à Oschide, qui à la mort d’Arichis était appelé à ployer le genou devant elle s’il voulait jouir d’un quelconque héritage, il avait mis sa terre d’adoption à genoux. Si Langehack était puissant, contre un Soltaar contrôlant la côte de Sel, il était impuissant.
« Sa très Sérénissime, la Princesse des Deux Soleils, Vénéré Soleil Blanc du Grand Soltaar, Somptueux Soleil Noir de la Rayonnante Ys, Princesse-baronne de Sybrondie, Grande Protectrice Régente du Royaume de Diantra devant les Dieux et les Hommes accueille le Prince du Mervallois, sa grâce Cléophas d’Angleroy, protecteur de Diantra et Grand Chancelier du Royaume. »
L’heure était venue.
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| | | Cléophas d'Angleroy
Ancien
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| Sujet: Re: La Royaume de Sel | Cléophas Lun 29 Déc 2014 - 19:00 | |
| « Terre ! Terre ! » Tu accueillis le mot comme une douce libération et comme une grâce presque inespérée. Le simple fait de te trouver là, à la proue de ce navire battant pavillon du Roi relevait du miracle, tant ta dernière nuit avait été mouvementée et lorsque tu espérais que ces images de flammes et de chair brûlée n’étaient que des cauchemars, il te suffisait de pencher le regard sur ton bras droit pour te le rappeler : tu étais là lorsque Diantra s’embrasa. Et tu avais souffert, comme le reste.
En arrivant à Port Royal, personne ne t’avait reconnu, tes cheveux avaient été noircis par les cendres, ton visage avait rougi de la chaleur de l’incendie, tes habits étaient couverts de poussière et de vase : il fallait le dire, tu étais tout simplement misérable. Devant toi, un long cortège de bourgeois endimanchés qui tentaient de régner sur ce simulacre de cité qu’ils venaient d’établir en attendant qu’un navire vînt les porter vers un littoral plus heureux ; et à côté d’eux, quelques plébéiens et leurs chiens et leur meute d’enfants crasseux qui se rongeaient le pouce dans le même espoir. Tous avaient échappé au Boucher préférant naviguer plutôt que marcher des kilomètres jusqu’à Soltariel. Dans le lot, tu reconnus quelques seigneurs des terres du Roi, accompagnés d’une centaine d’hommes des régiments diantrais, c’est à eux que tu devais d’être dans ce navire, des vêtements neufs sur le dos, un bandage autour du bras. Parmi la centaine de silhouettes errantes, ils te reconnurent, sans en croire leurs yeux. Ils vinrent à ta rencontre l’air méfiant, la main à la garde de l’épée, mais il leur suffit de t’entendre parler. Alors, ils mirent genou à terre, l’un des seigneurs te prit dans ses bras en criant « Il est en vie ! Il est en vie ! » attirant à toi tous les regards des badauds. C’est à ce moment précis que tu pris conscience que oui, tu étais en vie. Et que tous ceux qui avaient quitté la ville, l’avaient fait pensant que tu avais péri dans l’incendie qui avait dévoré le palais. Très vite, les hommes s’étaient pressés à ta rencontre, retirant leurs heaumes et couvre-chefs à ton passage. C’était désormais évident : tu étais l’expression d’un de ces miracles que très vite l’on attribuerait à Néera. Pour ta part, tu le devais à ta connaissance presque parfaite des souterrains du palais, que tu avais explorés et à cet escalier enchâssé entre deux murs qui descendait jusque dans les caves de la Chancellerie. Sans cela, tu aurais été relégué au nombre des martyrs incendiés. Mais cela tu le garderais pour toi, non pas par vanité mal placée, mais bien parce que ce peuple t’avait adopté comme étendard. Pour eux, tu avais vaincu les flammes, non sans y perdre un bras dont la chair à vif témoignait de ton ordalie. Pour eux, tu avais vaincu la mort elle-même et la malédiction jetée sur Diantra par des décennies de guerre et de luttes intestines. Cet enthousiasme te faisait sourire mais ce qui t’inquiétait vraiment était l’esprit de tes hommes qui devaient aussi penser que le brasier t’avait avalé. Le deuil devait peser sur eux comme la roche sur une anguille. Tu les délivrerais vite de leur fardeau.
Le voyage fut rapide. On dit les prières à Tyra et les litanies à Néera, on jeta du sel sur tout le navire et on agita partout des rameaux que l’on avait trouvés sur la route. Etrangement, ce qui prit le plus de temps dans ces préparatifs fut de décider sur quel navire on t’affecterait, tous voulant une part de cette chance qui semblait s’être accrochée à toi. On choisit une galère à la voile pourpre « en mémoire de Merval » ce qui t’avait touché sur le moment. Il fut décidé qu’on mettrait cap sur Sybrondil et que tu continuerais le voyage vers Soltariel en litière, pour ménager ta condition. Cela te convenait plus qu’amplement, et tu n’avais pas bronché lorsqu’on t’avait annoncé qu’on ne pourrait t’offrir qu’un repas frugal sur le navire et que la cabine ne bénéficiait pas d’un grand confort, mais tu n’y accordais que peu d’importance : tu n’avais de pensées rivées que vers Soltaar. Que vers Damys. Que vers un précieux joyau dont tu n’avais vu l’éclat depuis des mois.
« Serafein, nous approchons du port. Nous vous donnerons la litière et l’escorte d’un riche marchand qui a consenti à vous la laisser. Cela vous ira-t-il ? »
D’un signe de la main tu acquiesças. En dépit de ta grande volonté, ton séjour dans les eaux grouillantes et glacées de la Garnaad ne t’avait pas fait de bien. La douleur lancinante de la chair brûlée par le feu de Pharet t’empêchait de dormir ou te concentrer tes pensées sur quoi que ce soit pendant plus d’une minute. Ici il n’y avait ni mage ni apothicaire qui pût te soulager de ta douleur, seulement de bonshommes qui n’attendaient qu’à retrouver une maison calme. On te banda la chair de gaze imbibée de vinaigre qu’on changeait toutes les deux heures en un rituel aussi sommaire qu’il était douloureux. Plusieurs fois tu t’étais pâmé alors qu’on tentait de rincer les résidus de Pharet à l’aide de vin et d’épices. On t’avait bien donné de mordre dans un bâton pour supporter la douleur mais rien n’y faisait, les gouttes de naphte et de salpêtre collaient à ta peau et à la gaze de sorte que retirer une bandelette revenait à t’arracher des morceaux de chair à peine cicatrisés. On espérait qu’ainsi faisant, il ne resterait plus qu’une chair nouvelle et plus de poix, mais la vanité de l’entreprise t’apparaissait à mesure que tes forces diminuaient.
Aussi lorsque le navire s’immobilisa, un souffle d’espoir te ranima. Depuis le pont supérieur tu vis la litière et ses gardes t’attendre et au-delà les blanches demeures du Sybrond. On arriverait à Soltariel par l’Est « au même endroit que le Soleil » disaient tes compagnons de mer. Tous te saluèrent avec déférence, dans un silence respectueux alors que tu avançais vers ton véhicule. La route serait longue, on t’avait prévenu, et il n’y aurait personne pour changer tes bandages avant Soltariel. D’un hochement de tête tu signais le contrat, acceptant à ta décharge tous les malheurs qui pourraient t’arriver durant. Fort heureusement, il n’y en eut point.
On avait envoyé un cavalier porter la nouvelle à un de tes gens en avance du convoi, de sorte qu’à ton arrivée aux portes, tout un attroupement de mervalois et d’autres diantrais t’attendait, bannières levées. Au fond de toi tu le savais, ils s’attendaient à voir quelqu’un d’autre que leur seigneur descendre de cette litière mais peu leur importait, on leur avait donné de l’espoir, ils s’y étaient accrochés autant qu’ils le purent. Et ils ne furent pas déçus. Leurs visages étaient pétrifiés de stupeur devant ton corps amaigri et épuisé ; mais de cette stupeur heureuse qui arrache les mots. Ils te pensaient morts, ils t’avaient vu mourir, certains t’avaient même honoré d’élégies sur la route vers Soltariel. Aucun n’avait imaginé que tu aies pu t’en sortir. Et pourtant. En même temps que la nouvelle de ta survie, l’émissaire avait colporté à tous le surnom qu’on t’avait donné au port : Serafein, le Feu-Sauvé, en patois mervallois. Malgré cela, leurs bouches ne se délièrent pas. Leurs yeux étaient grands ouverts, leurs fronts déridés…mais comme à chaque fois, le silence régnait.
Damys, armé de sa courtoisie légendaire se fraya un passage dans l’assemblée à coups de « Poussez-vous ! Dégagez de là ! Faites de la place mon vieux ! » avant que sa langue a lui aussi ne fût coupée. Néanmoins, il fut le premier à t’approcher et à te tâter les bras, le visage, les cheveux, sans omettre de visiter ton bras de chair calcinée. Il ne lui fallut pas deux secondes avant qu’il ne sorte d’une de ses poches une fiole de potion censée endormir la douleur ; il y avait infusé de la myrrhe et d’autres résines, ainsi qu’un peu d’épices et de miel pour qu’elle fût buvable.
« Venez, Messire, on va vous passer quelque chose de plus seyant sur le dos, il y a dans le Palais quelqu’un qui vous attend. » Une ample tunique indigo aux bordures dorées et au col de fourrure couvrait le reste de ton habit. On avait lavé tes cheveux et ton visage dans une bassine d’eau citronnée, on avait bandé tes plaies de gaze fraîche et parfumée. On passa autour de ton cou la chaîne de ton office, on mit à ton doigt l’anneau de Merval. On te fit lever, asseoir, manger et reposer avant de te faire venir devant la Reine du Soltaar. Malgré tous les artifices, ton visage était encore have et tes yeux cernés d’azur et de bistre : l’épreuve de la guerre, pensais-tu. Avant ta visite, Damys te fit entrer dans une antichambre du Palais et te découvrit le joyau que tu avais tant attendu. On en avait pris soin, on l’avait poli et gardé en sûreté tout le long du trajet. A sa vue, le sourire te revint et le soulagement véritable aussi. Ton souci n’était allé que vers lui, et il venait de te l’ôter avec une douceur aussi grande que n’était sa valeur.
Tu n’avais jamais posé les yeux sur elle. Ni sur Soltariel d’ailleurs. En tant que Chancelier, le Nord t’avait accaparé. Encadré de quelques hommes aux couleurs de Merval, un héraut te fit entrer en sa Présence, clamant ton nom avec une grandiloquence jamais entendue alors. Dans le ciel tu t’en doutais, les Saints et les Dieux devaient être suspendus à ce moment et sonner des trompettes d’airain. Une faible révérence, celle d’un homme affaibli. Mais avec toi, tu amenais deux fiefs, une flotte, trois trésors et une capitale entière.
« Majesté…Permettez-moi, je vous prie, de vous présenter une personne qui m’est très chère, sans qui je ne serai pas là, sans qui rien de cela ne serait sans doute arrivé. » On fit ouvrir les portes une nouvelle fois, et une nourrice tint par la main un petit enfant, aux cheveux flavescents comme les blés et à la peau rosie par le Soleil du Sud.
« Bohémond ».
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| | | Kahina d'Ys
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| Sujet: Re: La Royaume de Sel | Cléophas Jeu 1 Jan 2015 - 18:26 | |
| Quand elle posa son regard opale sur l’enfant, Kahina ne sut d’abord que faire ; elle avait cru le bambin parti au loin, dans le Nord ou en Ithri’Vaan, mort même : elle le découvrait à ses pieds, perdu, les traits tirés par la fatigue. Pendant une seconde terrible, elle le haït, car il était un imprévu dans ses plans. Très vite, pourtant, elle chassa sa colère et contempla celui qui, pour les années à venir, incarnerait sa légitimité. Qu’importait son sang si, en tendant le doigt, elle pouvait effleurer la gorge d’un roi. Elle esquissa quelques pas en sa direction, jusqu’à pouvoir entendre sa respiration légèrement sifflante, et esquissa un léger sourire qu’elle voulait rassurant, puis s’agenouilla lentement devant lui et inclina sa nuque autant que faire se pouvait. Eut-elle été tête nue, elle aurait même laissé son front toucher le sol.
« Là d’où je viens, de puissants empereurs régnaient jadis sans partage sur un royaume si puissant qu’il tenait tête aux sombrelfes. C’était alors un grand honneur que de se prosterner devant eux. Aujourd’hui, je ne ressens aucune honte à faire de même face à toi, mon Roi. »
Qu’ils en profitassent, tous ! C’était la seule fois qu’ils la verraient ainsi.
Il y eut un moment de flottement, durant lequel tous se regardèrent sans savoir que faire. Puis, un soutien de l’estréventine plus intelligent que les autres s’avança légèrement avant d’imiter sa suzeraine et murmura : « Je n’ai aucune honte à me prosterner devant toi, mon Roi. » Il n’y prit aucun plaisir, bien au contraire, mais son action servit d’exemple à une noblesse déboussolée qui lui emboîta finalement le pas et Kahina se promit de ne pas l’oublier ceux qui avaient su faire taire leur orgueil et ceux dont les genoux n’avaient pas touché le sol.
La Huitième année du XIe cycle, au Sixième jour du mois de Bàrkios
Dans les Principautés orientales, la négociation était un art de vivre, omniprésente dans la vie de tous les jours qui s’accompagnait d’un véritable cérémonial plus ou moins flagrant en fonction des enjeux. Lorsque deux Princes étaient amenés à marchander un quelconque accord. Rien n’était laissé au hasard, des participants à leur placement, jusqu’aux éléments de langage. Kahina avait été baignée dans ce protocole subtil qui, de son avis, était aussi ennuyant qu’indispensable. Car de fait, en comparaison, il lui semblait que les us de ses sujets n’apportaient, dans les mêmes circonstances, que chaos et indécisions.
Cela faisait trois jours que la Cour du Grand Soltaar s’agitait aux grès de débats enflammés. Scylléens, Mervallois et Soltarii étaient pourtant condamnés à s’entendre, car un retour en arrière semblait peu probable. Néanmoins, s’il avait fallu une simple discussion en catimini pour convaincre le « Prince » Cléophas, désormais s’accumulaient assez de questions pour que personne ne s’ennuyât plus à Soltariel pour les mois à venir. Kahina n’en avait cure : pour elle, la peine prendrait fin ce soir-là, avec l’accouchement douloureux d’une première déclaration officielle à l’intention de la Péninsule et du monde. Elle laisserait à d’autres le soin de régler les questions en suspens. Elles ne manquaient pas et étaient de toutes sortes : taxes, frontières, mariages et alliances. Ses soutiens façonneraient son Royaume avec une mission claire : centraliser au mieux les pouvoirs à Soltariel. Elle ne doutait pas qu’il lui en coûterait bien peu.
Ignorant tout de l’honneur et de la vertu qui guident les preux, le vicieux Nimmio, de la maison Velteroc s’est élevé contre son suzerain, le brave Léandre dit d’Erac, de la maison d’Erac, et contre son roi, le très bon Bohémond Ier, de la maison Phyram. Conjurant une magie parmi les plus noires, le Velterien se rendit coupable de la plus ignoble des forfaitures en massacrant les justes héros de la Couronne, mené par le très valeureux sénéchal Aedán, de la maison Vercombe. S’avilissant plus encore, il se fit héraut de la désolation en portant la mort jusqu’aux domaines du Roi et sa capitale, Diantra, aidé dans sa quête de destruction par Oschide, de la maison Anoszia.
Par l’action du très juste Cléophas, de la maison d’Angleroy, Chancelier de la Couronne au nom du très bon Bohémond Ier, de la maison Phyram, le Roi put trouver refuge dans la Cour du Grand Soltaar, sous la protection de la très vertueuse Princesse des Deux Soleils, Kahina, de la maison d’Ys. Pour son acte de grand courage, qu’il soit connu de tous qu’en ce jour et pour tous les jours qui suivront, devant le Roi et les Hommes et par la grâce de la Damedieu qui règne au firmament, le très juste Cléophas, de la maison Angleroy, est élevé à la dignité de Prince du Mervallois.
Par l’action de la très vertueuse Princesse des Deux Soleils, Kahina, de la maison d’Ys, les preux fidèles aux serments millénaires restés loyaux au Roi ont pu trouver refuge dans le florissant Duché de Soltariel. Pour son grand courage, qu’il soit connu de tous qu’en ce jour et pour tous les jours qui suivront, devant le Roi et les Hommes et par la grâce de la Damedieu qui règne au firmament, la très vertueuse Princesse des Deux Soleils, Kahina, de la maison d’Ys, est élevée à la dignité de Princesse du Soltaar, Grande Protectrice du Royaume, Gardienne des intérêts et féaux du Roi. Qu’il soit reconnu qu’elle parle, en ce jour et jusqu’à la majorité du Roi, au nom du Roi et dans son intérêt, de concert et entourée des Princes du Royaume. Qu’il soit acté qu’en ce jour et jusqu’à la déroute des ennemis du Royaume, elle luttera pour rétablir la primauté et la toute-puissance du Roi, que les vices et crimes de fous menacent.
Par l’action de tous ceux qui vivent dans la très florissante cité de Soltariel, les Princes, comtes et barons fidèles au vrai Roi ont pu se rassembler pour porter haut les couleurs de la Couronne. Qu’il soit connu de tous qu’en ce jour et pour tous les jours qui suivront jusqu’à la déroute des ennemis du Royaume, devant le Roi et les Hommes et par la grâce de la Damedieu qui règne au firmament, la très florissante cité de Soltariel sera désormais la Capitale du Royaume Phyram. Qu’il soit reconnu que la Cour qui y siège, jusqu’alors nommée Cour du Grand Soltaar, sera désormais en ce jour et pour tous les jours qui suivront la Cour Royale où se réunissent les Princes, comtes et barons fidèles au vrai Roi. Qu’il soit acté qu’y sont bienvenus tout homme et toute femme, qui par son sang et sa vertu, prête serment au Roi. Ils participeront, aux côtés de tous les preux et des justes, à la mission de la très vertueuse Princesse des Deux Soleils, Kahina, de la maison d’Ys, de rétablir sur tout son Royaume l’autorité du Roi.
(S’en suit une autre série de nominations, sur le même format, concernant de plusieurs nobles diantrais, mervallois et scylléens, à diverses fonctions prestigieuses de ladite cour royale. Certaines personnalités récoltent même de nouveaux titres de noblesse, dont une ou deux devenant des « Princes » eux aussi, à l’instar d’un scylléen de premier ordre. Entre autres, le seigneur de Danaé est mis à l’honneur et récompensé pour son ralliement spontané)
Alors que certains espèrent, pour leur propre profit et au détriment du plus grand bien, menacer la très noble maison Phyram, il est affirmé que le très bon Bohémond Ier, de la maison Phyram, est le véritable Roi des hommes par la grâce de la Damedieu qui règne au firmament. Que se réjouissent ses fidèles, car il n’est de Roi plus grand que celui qui règne au-dessus des Princes. Que soient terrassés par la peur ses ennemis, car il n’est de Roi plus puissant que celui qui affronte la félonie.
Par l’action du vicieux Nimmio, de la maison Velteroc, l’unité et la prospérité du Royaume des Phyram sont menacées. Qu’il soit connu de tous qu’en ce jour et pour tous les jours qui suivront, devant le Roi et les Hommes et par la grâce de la Damedieu qui règne au firmament, Nimmio est déclaré félon de la Couronne, dépossédé de tous ses droits et de toutes ses terres. Qu’il soit reconnu que tous ceux qui lui prêtent assistance, par l’épée ou par la monnaie, justifient son action et prêtent asile à sa personne, subissent le même sort.
Par l’action de l’ambitieux Oschide, de la maison Anoszia, l’unité et la prospérité du Royaume des Phyram sont menacées. Qu’il soit connu de tous qu’en ce jour et pour tous les jours qui suivront, devant le Roi et les Hommes et par la grâce de la Damedieu qui règne au firmament, Oschide est déclaré félon de la Couronne, dépossédé de tous ses droits et de toutes ses terres. Qu’il soit reconnu que tous ceux qui lui prêtent assistance, par l’épée ou par la monnaie, justifient son action et prêtent asile à sa personne, subissent le même sort.
Par toute la Péninsule, le très bon Bohémond Ier, de la maison Phyram, désire régner dans la miséricorde et pour le plus grand bien. Qu’il soit connu dans tout le Royaume qu’à ceux qui, honorant le serment qui les liaient à ceux qui en ce jour sont déclarés félons, ont marché contre la maison Phyram est offert le pardon du Roi en échange de leur repentance. Qu’ils soient actés que le Roi les libère de leurs obligations passées et les appelle à sa Cour Royale, à Soltariel.
Cet armistice courra tout ce triste mois de Bàrkios et prendra fin aux dernières heures de son dernier jour.
Ainsi avait été négociée la déclaration de mariage de raison des grands territoires du Sud, dont Langehack était le grand perdant, et sa main mise sur les symboles de la Couronne de Diantra. Ce n’était encore que du cosmétique, mais il avait fallu trois jours et plusieurs centaines de bougies pour y parvenir. La suite des négociations durerait très certainement des années, mais Kahina n’en avait cure. Les hérauts partiraient dans quelques jours, écumant les grandes cours de la Péninsule pour déclamer cette déclaration solennelle aux très nombreuses signatures. Cléophas le premier, en sa qualité de chancelier, avait apposé son sceau, suivi de Kahina. Par la suite, c’était pratiquement toute la noblesse réunie à Soltariel qui avait fait de même… si bien que sur chaque copie, on trouvait des signatures différentes, parfois des doublons et très souvent quelques accidents causés par la précipitation.
Officiellement, le comte de Velteroc — reconnaître son nouveau titre n’était pas dans les plans de l’estréventine — était donc l’ennemi à abattre et Soltariel le sauveur d’une dynastie en péril. Dans ces conditions, les seules ambassades qu’elles enverraient demanderaient sa reddition pure et simple et son exil loin de ses terres. Il restait encore à parvenir à l’approcher par des canaux plus officieux, afin de commencer les véritables pourparlers, dont personne n’aurait jamais vent et que l’Histoire était appelée à ignorer.
Ce qu’elle vendrait à Nimmio n’était pas la paix, mais quelque chose d’autre : la stabilité.
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| | | Théobald de la Courcelle
Humain
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| Sujet: Re: La Royaume de Sel | Cléophas Mar 24 Fév 2015 - 14:30 | |
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Après une matinée à écouter les doléances des missédois, Théobald prit son repas dans les jardins du palais. Contrairement à son habitude il ne mangeait pas seul mais avec le commandant des gardes de la bibliothèque, Tiberias de Roch, son sénéchal Karl de Hautbois. En tel compagnie les sujets de conversations tournaient inévitablement autour de la guerre et sur les derniers rapports des troupes présentes aux cotés de Nimmio. Le repas prit fin juste avant le dessert quand le chancelier Dankrad de Montmuraille arriva précipitamment. Essoufflé l’homme pris quelques secondes avant de parler :
Seigneur, un messager de Soltariel est arrivé et vous attends dans la salle des doléances. Il est venu nous délivrer une déclaration de la duchesse Kahina !
Les trois hommes attablés se levèrent comme un seul homme et se dirigèrent rapidement en direction de la salle des doléances. La tension y était palpable, le messager était arrivé après que la nouvelle de l’alliance entre les restes de la régence et de la duchesse était parvenue à Misséde. Mais le messager ne semblait pas menacer ni être pris à parti, Misséde n’avait rien contre Soltariel et les soldats en étaient bien conscient. Seul une légitime méfiance était de mise. En voyant le baron arriver le messager fît une rapide courbette et lui remit le message. Mais Théobald refusa de le lire en public et préféra le faire en conseil restreint. Cependant il prit un peu de temps pour s’interresser aux voyages du messager. En entendant qu’il n’avait pas mangé depuis l’aube Théobald ordonna qu’on l’emmène aux cuisine et qu’on lui donne tout ce que le messager réclamerait.
Etrangement la lecture de la déclaration ne fît pas grand débat au conseil. Tous ici était d’accord sur la conduite à tenir, trahir maintenant Nimmio c’était voir Misséde disparaitre attaquer par au nord par Nimmio et au Sud par l’Anoszia. Mais pour autant Soltariel était une terre qui n’avait pas de raison d’être en conflit avec Misséde, et surtout qui était bien plus riche et puissante. Une réponse fût rapidement mis en place.
A la très vertueuse Princesse des Deux Soleils, Kahina, de la maison d’Ys, Salut.
Nous Théobald premier du nom, Baron de Misséde, seigneur d’Isgaard et d’Ybaen, reconnaissons vos titre et prétentions hormis celui Grande Protectrice du Royaume, Gardienne des intérêts et féaux du Roi
Nous avons rejoint les forces de Nimmio , Duc du Médian, Comte de Velteroc & Baron de Hautval et avons reconnu Oschide Anoszia comme suzerain légitime. Notre parole étant chose importante nous ne pouvons revenir dessus pour les raisons suivantes. Nous considérons la guerre du duc du Médian comme juste et légitime. N’ayant prêté aucun serment envers la régence, aucun acte de félonie n’a été commis.
Nous n’avons aucun grief à l’encontre de votre personne ou à l’encontre de Soltariel. Nous espérons vous comptez parmi nos amis et honni soit les guerres qui nous dressent les uns contre les autres. Nous chercherons toute possibilité de mettre fin à cette guerre qui divise notre grand royaume, notre personne se prononce pour la paix et ne vous combattra qu’avec grand regret. Sachez que nous ne soutiendrons aucune actions à votre encontre et nous souhaitons ,dés la paix venu ,établir des relations soutenus et cordiales entre nos deux territoires.
Que les cinq puissent vous garder et que votre règne soit long et glorieux.
Cette missive fût écrite sous la dicté Théobald premier du nom, Baron de Misséde, seigneur d’Isgaard et d’Ybaen, en présence de son conseil au grand complet à la quatrième ennéade du mois de Bàrkios
Le messager avait passé la nuit au sein du palais et il avait été traité plus que correctement. L’aube pointait à peine que l’homme scellait déjà son cheval, préssé de faire son devoir. Mais Tiberias lui aussi était un lève tôt et avait un message bien particulier du baron à transmettre au messager. Il aggripa ce dernier fermement par le bras et lui glissa à l’oreille :
Si la princesse cherche des soutients, qu’elle soit capable de les protéger si ils se retrouvent subitement entourés d’ennemis.
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