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 Seuls les insensés se font mercenaires [Niccolo]

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Atanae
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MessageSujet: Seuls les insensés se font mercenaires [Niccolo]   Seuls les insensés se font mercenaires [Niccolo] I_icon_minitimeDim 4 Jan 2015 - 1:12

« Tu tombes bien, Cap'taine, on a d'la viande fraîche ! »

L'apostrophe de Hilda fit hausser un sourcil à la blonde. Elle tendit les rênes de son cheval à son ordonnance et s'approcha de l'arbalétrière. Le sourire de cette dernière ne lui disait rien qui vaille. On eut dit qu'elle préparait une bonne blague.

« Fais voir. »

Les deux femmes s'avancèrent à travers la foule grouillante des gens d'armes jusqu'à une tente pointue sise en plein milieu des allées déjà boueuses du campement. Sur sa toile usée dont la blancheur originellement immaculée avait depuis longtemps disparu au profit d'une teinte plus grisâtre, l'aigle de gueules déployait ses ailes et semblait prêt à fondre sur la petite silhouette craintive qui se tenait juste devant, le regard anxieux, les mains serrées sur un modeste balluchon.

Atanae détailla la nouvelle venue d'un œil critique. Dire qu'elle n'était pas impressionnée était un euphémisme. Elle évalua d'abord l'age de la gamine à douze ou treize printemps, mais tandis qu'elle l'observait mieux, elle revit son estimation à la hausse : Elle était certes petite, mais ses formes étaient trop développées pour qu'elle aie moins de seize ou dix-sept ans. Mince, mais pas maigre, elle n'avait pas le ventre creux des paysans qui ne mangent pas à leur faim, mais plutôt l'air gracile et délicat de ceux qui n'ont jamais eu à effectuer un quelconque travail physique. La capitaine supposa qu'elle venait de la cité, la fille d'un marchand ou d'un bourgeois, peut-être. Elle portait des braies trop grandes pour elle et une « tunique » lacée sur le devant qui avait probablement commencé son existence en tant que robe, et dont on avait tout récemment massacré le jupon pour le faire arriver à mi-cuisses.

« C'est quoi, ton nom ? Et qu'est-ce que tu fous ici, au juste ? », demanda la blonde d'un ton plus sec qu'elle ne l'aurait voulu.

La petite souris sursauta, mais redressa le menton et parvint à ne pas détourner le regard. Au moins, elle a plus de cran que de force. La pauvrette semblait capable de s'écrouler au premier coup de vent.

« Je m'appelle Jenora et... enfin, on m'a dit... que vous recrutiez ».

La fin de la phrase était prononcée sur un ton bravache, comme si elle défiait quiconque de rire à tant de prétention.

Atanae secoua la tête.
« Tu es sure que c'est c'que tu veux, gamine ? C'est pas une vie pour une jolie p'tite donzelle comme toi, ici. On s'amuse pas, on fait la guerre. Et ça n'a rien à voir avec les histoires héroïques qu'on a pu t'raconter. La guerre, c'est sale, c'est dur, c'est douloureux et c'est ingrât. »
« Et ça rend moche ! », surenchérit Hilda derrière elle en pointant son propre visage avec un grand sourire, rendu asymétrique par les cicatrices de brûlure qui marbraient sa joue gauche.

La capitaine remarqua que leur jeune hôte évitait soigneusement de fixer le minois ravagé de sa camarade. Ce qui ne l'empêcha pas de répondre d'un ton décidé :

« J'en suis absolument certaine. C'est ce que je veux. La rumeur dit que vous engagez les femmes qui vous le demandent, alors je veux en être. Je n'en ai peut-être pas l'air, mais je peux apprendre à me battre. Ou m'occuper de vos chevaux. Aller chercher de l'eau. Préparer à manger. Je peux faire de nombreuses choses ! »

L'élocution précise et élégante de la gamine acheva de convaincre la blonde qu'il s'agissait sans doute de la rejetonne de quelque bourgeois de Langehack. Son histoire ne devait pas différer de celle de la plupart des femmes de la compagnie. Elle fuyait un mariage arrangé, ou une belle-mère trop acariâtre, ou quoi que ce soit de ce genre. Peu importait, au final. Les Aigles Rouges ne posaient pas vraiment de questions, de toute façon.
Elle ne serait pas la première à croire que la vie de mercenaires pouvait lui offrir liberté, gloire et aventure. Elle ne serait pas la première à déchanter au bout de quelques mois.

Atanae considéra à nouveau l'arrivante. Elle n'avait pas envie de l'engager. Elle n'était pas assez costaude, elle avait l'air trop raffinée, trop délicate pour convenir à la rude vie qu'ils menaient. Avec des bras aussi menus, elle pourrait à peine soulever une arbalète ! Je n'lui donne pas une chance sur dix de survivre à sa première bataille.
D'un autre coté, les chances de la plupart des nouvelles recrues n'étaient guère plus élevées. Tyra prélevait toujours largement son dû sur les novices. Et la capitaine s'était promis de laisser l'occasion de faire leur place à toutes celles qui se présenteraient. Ce n'est pas à moi de décider de sa vie pour elle. Si elle veut prendre le risque, elle en a le droit, comme les autres. Elle pourra toujours s'en aller si les choses ne lui conviennent pas. En attendant, si elle se rend utile...
Elle échangea avec sa camarade balafrée un regard blasé, puis revint à la gamine. Jenora, qu'elle s'appelait.

« Bah, tu viendras pas pleurer à la première égratignure. Hilda va t'emmener t'équiper et te trouver une tente ou crécher. »

Elle coupa court aux remerciements d'un geste de la main et s'éloigna, abandonnant la jeune fille aux griffes de sa sergent. Elle avait d'autres chats à fouetter d'ici au lendemain, et autrement plus importants.

« HO, GABRIEL ! », beugla-t-elle. Le gosse n'était jamais loin, rester a sa disposition faisait partie de ses obligations. Il ne mit que quelques secondes à apparaître – il s'était apparemment glissé près d'un feu de cuisson pour y dérober quelque chose qu'il avait précipitamment fourré dans sa bouche, et qu'il s'efforçait maintenant d'avaler aussi vite et aussi discrètement que possible.

« Va me chercher Mahaut, Lyderic et Marcus, et dis-leur de me retrouver dans ma tente. Qu'on ne nous dérange pas. Et fais passer le mot, on part demain à l'aube. »

Elle s'adresserait à ses hommes avant la brune histoire de calmer les mécontents, mais avant, il fallait organiser les choses avec ses officiers.



***


« ... Et donc, si tout se passe bien, on n'aura qu'un peu de construction à faire. Ensuite... »

« Cap'taine ! Cap'taine, vous devriez venir ! » Le gamin était tout essoufflé.

« Les Dieux t'emportent, gamin, j'avais dit que je n'voulais pas qu'on nous dérange ! »

« J'entends bien, Cap'taine, que oui, mais ils vont s'estourbir, et se mortir complètement s'ils continuent ! »

« Qui ça ? »

« Des gars à nous, et d'autres drôles en armes ! Ils sont à la rivière ! »

Elle étouffa un juron et sortit précipitamment. Si ces hommes d'armes étaient ceux du Duc et qu'ils étaient en train de batailler avec les siens, ça risquait de poser un sérieux problème vis à vis de leur nouvel employeur.

« Montre-moi le chemin », ordonna-t-elle au gosse, qui fila aussitôt. Elle le suivi tant bien que mal a travers le campement, puis un peu plus loin, jusqu’au ruisseau ou ils avaient fait leur eau. Ses officiers et plusieurs Aigles curieux leur emboîtèrent le pas.

Ils étaient effectivement en train de se battre, six des siens et quatre hommes dont elle ne connaissait pas la livrée. Une vague de soulagement la parcourut à ce constat : Au moins, ce n'étaient pas des gens du Duc. Ca n'en rendait pas moins la situation potentiellement dangereuse. Ils avaient de toute évidence commencé aux poings, mais certains venaient de dégainer, et tout cela s'apprêtait à dégénérer fort fâcheusement lorsqu'elle s'avança.

« HOLA, HEY, CESSEZ DONC, BOUGRES D'ANES ! QU'EST-CE QUI SE PASSE AU JUSTE ICI ?! »

Sa voix claire portait loin, son ton était celui du commandement, et ses propres mercenaires ne s'y trompèrent pas. Ils rompirent rapidement le combat et reculèrent vers elle, sans quitter leurs adversaires des yeux. Ceux-ci semblaient de leur coté fort peu disposés à obéir aux ordres d'une drôlesse inconnue, et plutôt inclinés à poursuivre la rixe, mais un regard vers la blonde et ceux qui l'entouraient leur indiqua qu'ils étaient désormais en – très – forte infériorité numérique, aussi restèrent-ils cois.

« Ces marauds s'apprêtaient à besogner la 'tiote contre son gré, Cap'taine. Ils ont mérité leur raclée ! » s'écria la seule femme qui avait pris part à la rixe, un de leurs rares fantassins de sexe féminin.

« Quelle 'tiote ? »

La guerrière indiqua une silhouette qui se tenait légèrement en retrait, et semblait travailler ardemment à ne pas se faire remarquer. Atanae soupira en reconnaissant la gamine qu'elle venait à peine de recruter.

« Toi, on peut dire que tu commences bien... »
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Niccolo Malevesta
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MessageSujet: Re: Seuls les insensés se font mercenaires [Niccolo]   Seuls les insensés se font mercenaires [Niccolo] I_icon_minitimeLun 5 Jan 2015 - 15:18

L'incident ne tarda pas à remonter au capitaine Malevesta, dont la compagnie avait établi son campement non-loin de là. Les frictions entre mercenaires du même bord étaient déjà monnaie courante, aussi il n'était pas difficile d'imaginer les conséquences fâcheuses que pouvait entraîner la proximité de deux bandes potentiellement rivales. Elles ont beau servir le même employeur, deux compagnies se font toujours concurrence.

Pourtant, cette fois-ci l'origine de la dispute ne tenait pas sur des motifs de cet ordre. Il était plutôt question de mœurs, comme on l'avait expliqué brièvement au capitaine avant qu'il n'arrive sur les lieux. Il était entouré de bon nombre des siens venus assister à la rencontre avec curiosité, persuadés que le grand Malevesta irait laver l'affront avec la majesté d'un empereur nisétien. Ses hommes étaient des sots, soit, mais c'étaient les siens. Il était seul juge et nul autre que lui ne devait les punir.
Personne d'autre, pas même un guerrier pourvu de nichons, en la personne de cette femme en armure de cuir qui lui faisait face. Niccolo la fixa un instant sans rien dire, la jaugeant d'abord du regard. Elle avait le visage maigre et les épaules larges de ces donzelles qui auraient voulu pouvoir pisser debout. Pas vraiment une beauté, à vrai dire. Mais Niccolo avait toujours su se montrer poli avec les femmes, bien plus qu'avec les hommes.

- Ces imbéciles... je veux dire, ces hommes font partie de ma compagnie. Puis-je connaître les raisons qui ont conduit à ce lamentable pugilat ?

Kaul lui avait résumé les faits, mais Niccolo préférait entendre la version de la blondasse en armure avant d'interroger les premiers concernés. Toutes les apparences semblaient montrer que ses hommes étaient en tort, à commencer par la gamine débraillée qui tentait de se cacher ; mais les apparences sont trompeuses et tant qu'il avait une chance de ne pas être obligé de s'excuser...

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MessageSujet: Re: Seuls les insensés se font mercenaires [Niccolo]   Seuls les insensés se font mercenaires [Niccolo] I_icon_minitimeMer 7 Jan 2015 - 22:54

Les affaires de viol étaient relativement rares au sein des Aigles Rouges. Pas qu'ils soient beaucoup plus saints qu'ailleurs, ces hommes et ces femmes couturés et rudes, pas qu'ils soient particulièrement sages, oh non. Mais les plus rustres des mâles rechignent bien souvent à servir sous les ordres d'une donzelle, ce qui faisait déjà un premier tri. Et puis la présence des femmes dans les rangs, justement, mettait un frein plutôt sec à cette pratique en particulier. Les drôlesses de la compagnie avaient développé une solidarité particulière entre elles, immédiate, violente et expéditive. Il y avait régulièrement un ou deux soudards un peu naïfs pour s'engager justement car ils croyaient qu'une compagnie pleine de femmes serait la porte ouverte aux opportunités d'exprimer leurs « talents » à un certain niveau, mais ceux-la déchantaient vite et repartaient souvent déçus. Et s'ils persistaient de manière un peu trop brutale... et bien, Atanae, juge suprême des Aigles Rouges et seule maîtresse de leur sort après les dieux, n'avait pas énormément de cas de sévices sexuels à traiter en personne, mais il arrivait ici ou là qu'elle eut à déterminer l'origine d'une amputation sauvage de parties génitales. Des cas qu'elle s'efforçait de réprimer avec la plus grande sévérité, mais il fallait bien admettre que la fâcheuse habitude qu'avaient ses gens de se couvrir entre eux dans ce genre de situations rendaient très difficile la détermination d'un quelconque coupable.

Nul doute que si elle était arrivée un peu plus tard, elle aurait à nouveau eu droit à de très convaincus et très unanimes « ils ont trébuché sur une hallebarde, Cap'taine, j'l'ai vu comme que j'vous vois ! » coté Aigles. Et un sacré sac de nœuds à dénouer en termes de diplomatie avec ce qui semblait bien être une autre compagnie. Émasculer ses propres compagnons d'armes est une chose certes grave, mais qui peut se régler en interne, faire subir le même traitement à la concurrence pose infiniment plus de problèmes.

Dieux merci, elle était arrivée avant, ce qui allait immensément lui faciliter les choses.

Il avait de la prestance, à première vue, cet autre capitaine, une tournure qu'elle ne put s'empêcher de lui envier un peu tandis qu'ils s'évaluaient mutuellement en silence. Elle resta cependant impassible, décidée à ne pas se laisser impressionner. Elle se fichait complètement de ce premier regard que lui lançaient toujours les hommes, ce coup d’œil avide qui cherchait par réflexe sur sa personne quelque forme féminine sur laquelle plaisamment s'attarder et qui repartait immanquablement bredouille. Qu'ils regardent ! Elle se moquait bien de son manque de beauté, son corps était fait pour pourfendre et non pour charmer.

« Apparemment, vos gars s'en seraient pris à une de nos mercenaires, et les miens ont réagi un peu brutalement», expliqua-t-elle. Elle insista très légèrement sur le mot « mercenaires ». Toutes les armées, y compris la sienne, avaient leur train de prostituées qui suivaient inlassablement les troupes, et à voir sa mise et sa carrure, la gamine – Dont Atanae avait déjà oublié le nom – passerait bien plus facilement pour l'une d'entre elles que pour une combattante. Elle était cependant bel et bien mercenaire, même si ça ne faisait que quelques heures, et cela lui donnait un statut plus important que s'il s'était agi d'une « simple » fille de joie, aussi la blonde tenait-elle à le souligner. Dans le monde rude qui était le sien, s'en prendre à une putain était à peine un crime, mais quiconque s'attaquait à un membre d'une compagnie en répondait devant le capitaine.

« Je m'appelle Atanae, capitaine des Aigles Rouges », se présenta-t-elle ensuite. « Et vous êtes ? »
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Niccolo Malevesta
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MessageSujet: Re: Seuls les insensés se font mercenaires [Niccolo]   Seuls les insensés se font mercenaires [Niccolo] I_icon_minitimeJeu 8 Jan 2015 - 1:30


Ainsi, il avait affaire aux Aigles Rouges. Difficile de dire si c'était là une bonne ou une mauvaise chose, puisqu'il n'en avait jamais entendu parler. La péninsule était un terrain de jeu nouveau pour Niccolo. Une nouveauté qui, malheureusement, n'avait pas incité ses hommes à se montrer moins imprudents que d'ordinaire. Le capitaine jeta un regard en biais à la gamine. Malgré ses allures de fille pas très propre, la meneuse des Aigles Rouges la désignait comme l'une de ses mercenaires. Niccolo était mal placé pour critiquer sa politique de recrutement, mais la môme n'avait rien d'une combattante.
Il n'allait tout de même pas perdre la face devant son homologue à cause d'une petite catin...

- Je suis Niccolo Malevesta, lança-t-il de son habituel ton un brin perché, comme s'il récitait un poème épique. Mercenaire romantique, et capitaine de la célèbre Compagnie Sans Nom. Nos exploits sont connus de Naelis aux confins des contrées désertiques du grand Est estréventin.

Il s'apprêtait déjà à sortir le couplet habituel de la bataille de Maaz-Bamden, fameux épisode où le sort avait fait de lui l'improbable libérateur d'une forteresse, et qu'il enjolivait à loisir pour en faire un exploit épique. Cependant le moment était quelque peu... inapproprié. Même lui s'en rendait compte.

- Je vous demanderais de bien vouloir me remettre mes hommes, je me chargerais de les sermonner. Tant que vous y êtes, vous ferez de même avec la gamine. Ses yeux de cochonne me laissent à penser qu'elle les a poussés au vice.

Les hommes de Niccolo étaient des raclures, des soudards totalement infréquentables, et il n'éprouvait pour eux aucune affection. Mais un capitaine n'abandonne pas ses gars, encore moins devant une autre compagnie.
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MessageSujet: Re: Seuls les insensés se font mercenaires [Niccolo]   Seuls les insensés se font mercenaires [Niccolo] I_icon_minitimeLun 12 Jan 2015 - 21:45

Il commençait à l'agacer, en vérité, cet homme. Elle l'écouta s'étendre sur les exploits de sa compagnie avec un air patient, et fut soulagée de le voir s'arrêter à temps.

« Compagnie Sans Nom , hein ? Jamais entendu parler, c'est curieux.»

Elle ne put retenir un léger sourire narquois. Provoquer un capitaine étranger alors que chacun des deux avait derrière lui une horde de guerriers qui ne cherchaient certainement qu'un prétexte pour se mettre sur la gueule, c'était sans doute pas bien malin,mais là, vraiment, elle ne pouvait s'en empêcher.
Derrière elle se firent entendre quelques ricanements narquois, qui lui confirmèrent que ses gens n'auraient rien eu contre un peu de sport. Ça chuchotait, ça se bousculait légèrement, et ça considérait l'équipe d'en face avec une suffisance provocante qui n'augurait rien de bon. Atanae gomma aussitôt toute trace d'ironie ou d'agressivité dans son attitude, décidée à tout faire pour éviter que les choses dégénèrent.
... Jusqu'à ce que cet âne bâté n'ouvre à nouveau la bouche.

Les bourdonnements de murmures dans son dos s'amplifièrent, et se firent mécontents. Les regards n'étaient plus moqueurs, mais colériques, et la blonde elle-même pinça les lèvres avant de toiser son interlocuteur. Son regard bleu-gris se fit dur comme le silex, et sa voix sèche, cassante.

« Gardez vos ordres pour vos soudards, Malavesta », aboya-t-elle, « Et apprenez à les tenir en laisse avant d'essayer de me dire comment me charger des miens. Je travaille pour le Duc et je n'ai pas de consignes à recevoir de vous. »

Manière d'affirmer sa légitimité sur les terres de Langehack. Si ça se trouve, la Compagnie Sans Nom bossait pour le même patron, mais dans le doute...

Elle leva cependant légèrement la main pour apaiser ceux qui l'entouraient. Elle lui aurait bien mis un pain dans le nez, à ce roquet, mais ça n'était vraiment pas le moment rêvé pour déclencher une escarmouche. Elle échangea rapidement un regard avec Lydéric, sur sa gauche, pour qu'il comprenne ses intentions et garde à l’œil les plus excités.

« Vos hommes ont délibérément agressé une mercenaire de ma compagnie, Capitaine. J’attends des excuses, les vôtres ou les leurs, à votre bon plaisir. »

Elle n'avait pas eu l'intention d'aller jusque là à l'origine, mais il l'avait mise en colère. Tant pis pour lui.
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MessageSujet: Re: Seuls les insensés se font mercenaires [Niccolo]   Seuls les insensés se font mercenaires [Niccolo] I_icon_minitimeMar 13 Jan 2015 - 0:45


Mais elle rit, cette gourgandine ! s'indignait Niccolo. Elle me rit au nez ! Elle foule de ses pieds le nom de notre glorieuse Compagnie, bien que celle-ci n'en ait pas ! C'est... c'est un sacrilège... la mémoire d'Abascante le Bâtard est entre mes mains, il ne tient qu'à moi de la défendre et de la faire respecter. Celle de Vezzino Monatore aussi...

Comme on peut le constater, Niccolo était un incorrigible bavard même lorsqu'il monologuait en son for intérieur.
Toujours est-il qu'à défaut d'être fraîche, la mercenaire était foutrement rancunière. Et sensible, elle aussi, à la réputation de sa compagnie. Pour autant, le bougre ne comptait pas se laisser désarçonner.

- Il n'est pas dans nos coutumes de fournir des excuses tant que nos fautes ne sont pas avérées, répliqua-t-il d'un ton sec. Avant d'ajouter, plus légèrement : mais puisque nous avons visiblement le même employeur, nous pouvons toujours demander justice auprès de Sa Grâceté le duc de Landesack, Ottiste d'Aniotta.

Nul doute que le grand manitou avait autre chose à foutre que de régler un différend aussi pathétique, mais Niccolo espérait inciter son homologue à se montrer plus mesurée, plus conciliante, et à relativiser. Elle a beau dire que la fille est une mercenaire, elle ressemble vraiment à une pute. Même moi je ne l'aurais pas engagée, c'est dire.

- Par les morts, vous ignorez tout de moi mais je vous en prie, ne me sous-estimez point, lança-t-il d'une voix pleine de fougue et de fierté. Mes exploits ont tapissé de sang les sols d'Ithri'Vaan, et ce n'est qu'une question de temps avant que le nom de Niccolo Malevesta soit murmuré avec crainte dans toute la péninsule, d'Ysari à Oësgard. J'ai remporté un millier de batailles, et j'ai semé la mort et le chaos dans de nombreuses cités. J'en ai sauvées aussi. J'ai pourfendu des princesses et des reines de beauté, et j'ai baisé des veuves et des orphelins. Il se reprit. Euh, l'inverse. Ma légende inspire déjà des chansons, et des dizaines d'histoires circulent à mon sujet. L'on m'a donné une multitude de surnoms dont l'énumération serait fastidieuse... alors, dites-moi, trouvez-vous vraiment que cet incident vaille la peine de faire couler le sang ?

Un sourire illumina soudainement son beau visage. Autour de lui, les hommes s'étaient tus, légèrement décontenancés, comme si son débit de paroles avait le don de les assommer plus sûrement qu'un coup de masse. L'éloquence est parfois plus redoutable que la plus acérée des épées, disait Monatore.

- Allons ! Parlons, mangeons et buvons ensemble, au lieu de nous battre. La fraternité, mes amis, réchauffe le cœur et le corps aussi sûrement que le con soyeux d'une fille de fermier. Il est inutile de nous battre, alors que nous avons tant de choses à partager. Prenez ma main, femme, et je vous conterais l'histoire de notre célèbre Marche de Trente Glorieux Jours dans les confins du désert.

Et dans un geste fraternel, il tendit une main gantée vers la cheftaine des Aigles Rouges. Elle avait beau être moche, elle ne pouvait avoir mauvais fond. Et puis il était tout à fait inutile de se battre maintenant, surtout si on les payait pour ne pas le faire. Les pauvres citoyens de cette ville n'ont pas forcément envie de découvrir des entrailles humaines répandues un peu partout dès qu'ils s'aventurent hors des murs. Respectons l'environnement.
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MessageSujet: Re: Seuls les insensés se font mercenaires [Niccolo]   Seuls les insensés se font mercenaires [Niccolo] I_icon_minitimeJeu 15 Jan 2015 - 13:40

Elle aurait aimé en placer une. Vraiment. Mais c'était impossible. Maintes fois elle entrouvrit les lèvres pour esquisser un mot, guettant la moindre pause, la moindre respiration, mais non, ils reprenait aussi vite qu'il s'était arrêté et le son n'avait pas le temps de quitter sa gorge. Elle se résolut donc à attendre, dans un silence un peu médusé. Il posa une question, elle voulut répondre, mais la encore, il ne lui en laissa pas le temps. Sa verve et le rythme de son discours avaient quelque chose d'un peu hypnotique, si bien que lorsque enfin, il s'arrêta, elle mit plusieurs secondes à réaliser qu'il avait bel et bien terminé, et à rassembler ses idées pour lui répondre.

« On pourrait bel et bien aller quérir la justice du duc de Langehack, Oschide d'Anozia », répondit-elle tout d'abord en insistant bien sur le nom précis de leur employeur commun. « Après tout, il y a eu plusieurs témoins de l'incident. Le cas ne devrait pas être trop difficile à juger. Bien sur, si le juge est clément, ils échapperont à la potence et ne recevront que le fouet, mais je suppose que je saurais m'en contenter. »
Elle bluffait avec aplomb. En vérité elle n'avait pas la moindre idée des peines encourues, ni même s'il y en avait tout court. Mais son interlocuteur était Estéventin, sans doute en Péninsule depuis peu, à l'entendre, et elle doutait qu'il soit plus érudit qu'elle sur le sujet.

« Ou alors, vous pourriez présenter vos excuses, et j'accepterai d'en rester là. »

Tu es en train de te faire un ennemi, ma grande. Elle contempla la main qu'il lui tendant mais resta immobile, froide. Peu importait ce qu'il pensait, de toute manière, ils seraient partis au matin. Ouair, et lui va rester, combattre pour le duc sur le continent, se faire une place confortable si ça se trouve, et quand tu reviendras, tu auras un comité d'accueil des plus chaleureux, nul doute.
Elle pinça les lèvres. Non, qu'elle se mette ce type à dos n'était pas l'important. Son sens du commandement lui intimait de ne pas céder. Tout ses hommes avaient les yeux rivés sur leur échange.
Elle était une femme, rien qu'une femme, et elle menait au combat plus de trois cent âmes. Il fallait qu'ils lui fassent confiance, et pour ça, ils devaient la croire forte. Qu'elle le laisse gagner sur ce coup et ils commenceraient à douter. Peut-être qu'un commandant plus viril aurait mieux su défendre leurs intérêts ? Peut-être qu'un homme aurait pu se faire respecter davantage ? La tentative de viol n'avait pas réellement d'importance, la gamine encore moins. Atanae ne se rappelait même pas son nom.
Non, c'était une petite lutte de pouvoir entre Sans Noms et Aigles Rouges, et il s'agissait de ne pas perdre la face.
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MessageSujet: Re: Seuls les insensés se font mercenaires [Niccolo]   Seuls les insensés se font mercenaires [Niccolo] I_icon_minitimeMer 21 Jan 2015 - 13:22


Le fouet pour ses hommes ? Bigre. Visiblement la cheftaine prenait la chose très au sérieux, et mettait beaucoup de coeur à défendre la laideronne. Sans doute une forme de solidarité, puisqu'elles partagent toutes deux un trait commun. Quoiqu'il en soit, Niccolo ne tenait pas tellement à soumettre le différend devant l'Anoszia. L'homme était quelqu'un d'occupé, la preuve en était qu'il avait accordé très peu de temps au grand Malevesta et n'avait pas prêté beaucoup d'attention à ses anecdotes épiques.

Les péninsulaires sont des gens bien compliqués, songea-t-il. Juger des hommes pour le viol d'une catin ? C'est absurde. A la rigueur, c'est un vol puisqu'ils n'ont pas payé.

- Bonne femme, sachez que je ne suis pas avare en excuses, mais je ne parle jamais à la légère et ne saurais engager la responsabilité de mes hommes sans la moindre preuve.

Il réalisa qu'il avait parlé un peu vite lorsque, tournant la tête, il constata qu'un de ses hommes avait encore le pantalon baissé et le matériel à l'air. Nom d'un petit bonhomme... Haussant les épaules d'un air résigné, il finit par dire :

- Madame, au nom de ma Compagnie, qui d'ailleurs n'en a pas, je... tiens à m'excuser pour ce regrettable malentendu. Il ne sera pas dit que Niccolo Malevesta n'est pas un homme d'honneur.

Et de tendre de nouveau sa main vers la cheftaine des Aigles Rouges :

- Faisons fi des malentendus passés, et recommençons depuis le début, si vous le voulez bien. Puis, reprenant sa fameuse litanie : Je suis Niccolo Malevesta, mercenaire romantique et capitaine de la célèbre Compagnie Sans Nom, dont les exploits sont connus de Naelis jusqu'aux confins des contrées désertiques du grand Est estréventin.

Le sourire jusqu'aux oreilles, il attendit que la cheftaine daigne accepter sa main tendue et aiinsi mettre fin au différend. On dirait que je vais me faire une copine. Une copine moche, mais une copine quand même.
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