Le collier [PV Iseult]

Guilhem poussait sa monture au trot sous les frondaisons basses des arbres.

La journée était déjà bien commencée, mais le jeune homme avait eu besoin de prendre l'air. Il avait besoin de sortir de l'ambiance un peu trop attentiste de l'entourage du marquis et avait prit une journée pour chevaucher un peu dans la forêt. Bien sur, il n'était pas question de délaisser Brochant ou ne cesser de lui donner ses conseils. Non, il s'agissait simplement de prendre l'air. Et cela lui faisait le plus grand bien. D'autant plus qu'il n'aurait pas forcément l'occasion de le faire souvent tant les choses semblait se précipiter.

Hasseroi était entre les mains du marquis, mais la partie était loin d'être gagnée. Oesgard demeurait l'imprenable citadelle qu'elle avait toujours été et Flourens n'était pas un fou et il saurait la tenir. De plus, il restait l'ost de Clairssac qui risquait de poser problème. Et comme si cette impasse mexicaine n'était pas assez tendue comme cela, il semblait que les drows se réveillaient et marchaient sur les terres de l'est d'Oesgard. Brochant négociait au mieux de ses intérêts et Guilhem devait reconnaître qu'il était rusé et plutôt adroit.

Mais hormis la constitution d'une ambassade pour se rendre chez les elfes et trouver du soutient, il ne se passerait rien avant qu'ils ne reçoivent la réponse des oesgardiens.

C'était donc le moment de profiter un peu d'une pause avant de se trouver à nouveau lancé dans le tourbillon d'une longue et sans doute sanglante campagne.

Arrêtant sa monture, Guilhem attendit qu'elle le rejoigne.

Agniès.

La jeune femme semblait avoir gagné en beauté depuis qu'il l'avait trouvé dans ce manoir en ruine à vivoter. Il avait été bien inspiré de l'enmener avec lui et plus encore d'en faire son amante. Elle n'avait pas vraiment eu le choix et de toute façon, il ne le lui avait pas laisser. Mais cela avait été un bon choix. Elle était maintenant comme une pierre taillée dont on peu apprécier toute la finesse et l'éclat. Bien loin de ce qu'elle avait été.

Une fois n'était pas coutume, c'était en noble dame qu'elle était vêtue.

Si les vêtements Wandriens lui allaient à ravir, Guilhem aimait de temps à autre lui faire quitter ces frusques de sauvageonne pour une tenue civilisée.

Ils continuèrent un certain temps jusqu'à atteindre une source dont s'écoulait paresseusement un ruiseau. Cela ferait l'affaire pour une pause.

« Arrêtons nous un moment, fit Guilhem. »

Le seigneur de Karras mit pied à terre et alla chercher la cavalière qu'il aida à descendre de la monture en la prenant par la taille.

Il ne restait plus qu'à sortir les quelques provisions qu'elle avait préparé le matin même.

Le moins que l'on pouvait dire était que cette scène était parfaitement bucolique. Il ne maquait plus qu'une jolie petite coccinelle sur les doigts de la demoiselle et le portrait aurait été complet. Agniès avait un don pour se mettre et valeur et faire d'un simple moment un parfait sujet de peinture. Bien sur, elle était belle, mais il n'y avait pas que cela. Si elle n'avait eu pour elle que la beauté, il l'aurait utilisée, puis il serait passé à une autre fille sans plus se préoccuper d'elle. Mais elle avait cette sorte d'aura qui la rendait spéciale. Cette souveraine capacité à éveiller l'envie chez ceux qui la coutoyaient. Elle avait cette chose en plus qui faisait que, bien qu'elle ne se refusait jamais à son maître, elle n'en demeurait pas moins un objet d'envie que l'on souhaite simplement garder auprès de sois. D'une certaine façon, elle paraissait s'épanouir pleinement dans la servitude.

Cela en arrivait même à un point où il regrettait qu'elle soit incapable de parler. Il avait considéré cela comme une bonne chose au début. Ne pas avoir à subir ses plaintes et ses suppliques. Maintenant, il trouvait cela dommage. Il aurait beaucoup aimé entendre le son de sa voix. Qu'elle chante pour lui. Les amies qu'elle s'étaient faite dans le camp des Wandriens lui avaient appris beaucoup de choses, mais elles ne pouvaient pas lui avoir rendu la voix. Peut-être faudrait-il aller voir un Haut-Prêtre à Serramire. Il pourrait peut-être opérer à un quelconque miracle.

Toujours perdu dans ses pensées, Guilhem vint se mettre assis à côté de son amante et il commença à partager avec elle ce repas frugal. Le vin était bon, elle connaissait ses goûts et ne commettait plus d'impairs sur ce sujet depuis déjà un certain temps. Mais il était toujours bon de remarquer qu'elle avait bien appris et appliqué sa leçon. Son plaisir charnel n'était pas la seule et unique chose à quoi Guilhem employait sa belle esclave et, aussi anodin que cela paraisse, savoir quel genre de vin il préférait faisait partit de ces choses qu'elle devait savoir.

D'un petit geste, Guilhem essuya un filet de jus de poire qui coulait sur le menton de la belle avant de déposer sur ses lèvres un léger baiser.

La scène était d'un nian nian absolut, mais le jeune seigneur préférait en profiter avant qu'il ne soit trop tard. Bientôt, il faudrait partir pour l'Oesgard et l'ambiance serait tout autre. Qui serait capable de dire non seulement combien de temps cela allait prendre ? Des que le marquis aurait donné l'ordre, il faudrait partir. Et ce genre de moment simples mais agréables risquait fort de ne pas se représenter avant longtemps.

« Il y aura bientôt une campagne et je voudrait que tu m'accompagne, dit tranquillement Guilhem. »

Il la voulait proche de lui, à ses côtés.

Affronter les Oesgardiens et les Drows risquait fort de ne pas être une partie de plaisir. C'était pour cela qu'il la voulait avec lui. Il aurait besoin de se souvenir pour quoi il se battait et de quelqu'un pour s'assurer que tout ce qu'il fallait faire en travail d'intendance serait fait.

Le moins que l'on put dire sur la réaction d'Agniès, c'est qu'elle fut heureuse d'apprendre qu'elle partirait avec lui. Peut-être un petit peu trop heureuse d'ailleurs. Elle risquait fort de déchanter rapidement. Une campagne n'était pas vraiment une partie de plaisir, bien au contraire. On pataugeait dans la boue, on avait parfois du mal à manger, cela puait, les tentes laissaient trop peu d'intimité. Sans compter l'anxiété quasi omniprésente d'une attaque et le fait que les soldats n'auraient pas leur langue dans leur poche en la voyant se déplacer dans le campement. Oui, à n'en pas douter, la jolie brune risquait très fort de rapidement déchanter lorsqu'elle serait confrontée à la réalité de l'armée qu'elle allait accompagner. Mais pour le moment, le temps n'était pas venu de lui rappeler cette déplaisante réalité. Le baiser et le contact de son corps n'aidait pas vraiment Guilhem à se décider de la ramener sur terre. Il préférait largement qu'elle continu à flotter tranquillement dans sa petite bulle d'inconscience.

Mais peu importe pour le moment. Il avait simplement l'envie de profiter d'une pause avant de se lancer dans cette campagne et l'humeur joyeuse et délurée de son amante était parfaite pour cela.

Il la suivit des yeux lorsqu'elle se releva, s'installant en plein milieu de la rivière pour lui jeter de l'eau. L'ayant vu venir, Guilhem s'était vite reculé et avait réussi à éviter en partie l'eau qu'elle lui avait envoyée. Et il n'eut pas besoin de lire sur ses lèvres pour comprendre ce qu'elle voulait. Assez rapidement, il se mit à filer vers la demoiselle. Pas assez vite pour échapper à la seconde éclaboussure. Mais assez pour l'attraper. Les pierres glissantes du ruisseau firent le reste et le couple se retrouva les quatre fers en l'air, complètement trempé.

Vive comme une anguille, Agniès réussi à s'échapper, mais ne garda sur Guilhem qu'une courte avance qui se réduisit bien vite. Lorsqu'il réussi à l'attraper, ils tombèrent à nouveau tout les deux en riant. Mais cette fois, Guilhem bloquait la demoiselle pour l'empêcher de filer.

Il avait l'impression d'être un gamin. Croté, trempé et ses vêtements pleins d'herbe, il avait l'impression d'être un peu idiot. Mais d'un autre côté, cela faisait du bien.

Mais pas question de laisser filer sa jolie prise comme ça.

Guilhem restait là, au dessus d'elle à le regarder. Elle l'aimait, c'était une certitude absolue. Si jamais il y avait eu le moindre doute là dessus, il aurait suffit de la regarder à ce moment précis pour dissiper ses doutes. Elle était amoureuse de lui et lui semblait même totalement dévouée. C'était bien sur ce qu'il avait cherché à obtenir d'elle. Il avait foulu voir cet éclat de quasi vénération bien sur, c'était ce qu'il avait désiré obtenir d'elle. Mais dans un même temps, c'était un rien effrayant.

La main qu'il sentit déposée sur sa joue le tira de ses pensées. Il cessa de se perdre dans les yeux de la belle brunette pour lui sourire légèrement. Doucement, la main de la jeune femme écarta une mèche de cheveux qui lui dissimulait une partie du visage de son amant. Il appréciait toujours ces moments de tendresse. Non pas qu'ils étaient rares, mais ils était souvent simplement agréables. Doucement, Agniès se redressa légèrement pour venir poser ses lèvres sur les siennes. Le jeune seigneur ne put que tombe dans le panneau. Alors qu'il savourait le baiser de son amante, la jeune femme profita de son maque d'attention pour s'échapper.

Il avait eu un baiser pour le prix de sa jolie prise. Ce n'était pas mal et plutôt agréable. Guilhem ne chercha pas à la rattraper et la laissa prendre le dessus et s'installer sur lui. Visiblement, elle n'avait pas vraiment envie de se remettre à courir.

Le jeune homme la regarda défaire sa robe, exposant rapidement sa poitrine. Peut-être était-elle plus d'humeur plus coquine et plus volontaire que prévu. Généralement, elle était plus prude que cela. Bien sur, elle n'était pas frigide, mais elle avait parfois un rien de mal à se dévêtir ou n'en prenait pas l'initiative et attendant que Guilhem le lui demande. Son comportement était assez surprenant. Mais c'était une surprise plutôt agréable.

Pourtant, une nouvelle fois, Guilhem se trompait sur les intentions de son esclave qui, une fois débarrassée de son vêtement se contenta d'entrer dans l'eau pour y faire une trempette.

Elle ressemblait à une fée ou à une créature des bois. Elle avait toujours eu cette taille fine et ce corps presque filiforme qui donnait un peu l'impression à Guilhem qu'il risquait de la briser s'il la serrait trop fort. Mais dans ce décors, cela semblait ressortir autrement. À croire qu'il y avait du sang elfe qui courait quelque part dans ses veines.

Se relevant, Guilhem la regarda un moment dans l'eau. La tentation était assez forte de la rejoindre. Lui aussi était trempé. Assez rapidement, Guilhem entreprit de se déshabiller et d'étendre ses affaires avant de s'approcher de la jeune femme.

« Est-ce qu'il fa falloir que je t'attrape à nouveau jolie ondine ? »

De toute évidence, la demoiselle avait bien l'intention de le faire mariner et de s'amuser à le faire tourner en bourique. Soit. Si elle avait l'intention de rester inaccessible et de jouer des tours pendable, alors ils pouvaient y jouer à deux. Guilhem attendit qu'elle soit bien endormis, s’assurant qu'elle était bien au payse des rêves avant de mettre son plan à exécution. Allongée complètement nue sur la toile blanche, la jeune femme était tranquillement en train de dormir. C'était assez facile de s'en rendre compte. Lorsqu'elle dormait, elle faisait quelques petites grimaces avec ses lèvres. Allez savoir de quoi elle était en train de rêver, mais dans son rêve, elle était certainement en train de parler à quelqu'un.

En continu.

Allez savoir. Qu'elle soit muette n'était pas forcément une mauvaise chose. En tout cas, cela lui avait assuré qu'il n'était pas tombé sur une pipelette.

Enfin, peu importait. Pour le moment, il avait simplement envie de prendre une revanche bien sentie contre la demoiselle qui se jouait de lui avec un peu trop de plaisir et de facilité à son goût. C'était à son tour de lui jouer un tour pendable. Et il avait une idée très précise de ce qui allait arriver à la demoiselle. Rien de méchant. mais de quoi égaliser la marque.

Alors qu'elle était en train de dormir, Guilhem se dirigea vers la robe qui était en train de sécher et la récupéra avant de s'éloigner un peu vers les arbres pour aller la dissimuler et revenir tranquillement comme si de rien n'était.

Il regardait la jeune femme se reposer tranquillement tout en se demandant quel allait être sa réaction lorsqu'elle allait se réveiller et se rendre compte que ses vêtements n'étaient plus à leurs place.

Bien sur que c'était lui qui avait volé la robe.

Comment aurait-il put en être autrement ? Ils étaient tout les deux tout seul. Impossible de penser que quelqu'un aurait put venir sans se faire remarquer de Guilhem et serait repartit avec la robe alors que la demoiselle était en train de se reposer complètement nue. Personne qui soit parfaitement sain d'esprit n'aurait agis de la sorte. La seule conclusion possible était donc que c'était Guilhem qui avait escamoté la robe. Mais en même temps, le fait qu'il soit responsable de la disparition du vêtement n'impliquait en rien qu'il ait l'intention de le rendre. C'était même plutôt le contraire à vrai dire. Il la trouvait très bien comme elle l'était.

Docilement, la jeune femme vint se glisser contre lui et poser sa tête sur ses jambes. Guilhem ne la repoussa pas et ne bougea presque pas, se contentant de caresser doucement ses cheveux. Il aimait toujours autant lorsqu'elle adoptait cette position. Bien sur, la demoiselle ne faisait cela que pour tenter de le manipuler. Ce n'était pas parce qu'elle en avait envie qu'elle faisait cela, mais seulement dans l'espoir de pouvoir retrouver sa robe.

Enfin, ce n'était peut-être pas la seule et unique raison qui la poussait à faire cela. Mais il y avait sans doute du vrai là dedans. Et pour l'instant, Guilhem n'avait pas l'intention de lui rendre la robe. Il n'allait pas la forcer à rentrer au château complètement nue... quoi que. Enfin, pour le moment, il avait envie de profiter un peu du calme avec elle. Et cette façon de faire lui convenait parfaitement.

Alors qu'ils étaient tout les deux assis, Guilhem ne put s'empêcher de laisser son esprit vagabonder, se demandant ce qui allait se passer à présent pour lui et la jeune femme. Que pouvait-il faire avec elle ? Pour le moment, il n'avait pas vraiment pensé à l'avenir. Il s'était contenté de la posséder. C'était ce qui semblait le plus logique et le plus naturel. Après tout, son alliance avec les Wandriens avait été plutôt fragile jusqu'aux promesses de butin en Oesgard. Les troubles faisaient que jusqu'à maintenant, il aurait bien put perdre Karras de milliers de façons différentes. Maintenant que l'autorité de Brochant était établie sur Serramire, il pouvait penser à plus long terme.

Et avec cela, il ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'allait devenir sa belle esclave.

Un jour ou l'autre, il serait dans son intérêt de trouver une épouse et elle n'allait pas forcément apprécier la présence de cette demoiselle aux côtés de son époux. Dans le même temps, il n'avait pas envie de relâcher la demoiselle. Elle était sienne et il ne voulait pas que cela change. Ni lui donner une situation en lui donnant une grosse dot et en trouvant un chevalier quelconque qui pourrait l'épouser et serait prêt à passer l'éponge sur son passé.

Alors que faire d'elle ?

Un doute commença à ronger le jeune homme. Et si elle n'était là que parce qu'elle était sa captive ?

Guilhem resta un long moment sans bouger. Peu importait qu'elle ne reste avec lui que parce qu'il l'avait capturée. Peu importait cela. Elle était à lui. C'était tout se qui pouvait importer de toute façon. Il désirait cette jeune femme et il l'avait. Qu'est-ce que cela pouvait changer si elle ne restait avec lui que par obligation ? Peu importe que se soit simplement égoïste.

Le jeune homme serrait les dents alors que le refus de prendre le risque de perdre la jeune femme se heurtait à sa conscience.

Petit à petit, sa main glissa sur le fermoir de son collier et, retenant sa respiration, il l'ouvrit, faisant glisser le bijoux qui asservissait la jeune femme.

Il venait de faire une bêtise.

Pas le moindre doute. Il avait fait quelque chose d'idiot lorsqu'il avait retiré le collier de la jeune femme. C'était une absolue certitude. Agniès se redressa et l'observa. Guilhem était absolument persuadé qu'elle allait partir. Après tout, elle n'avait pas la moindre raison de rester. Il n'aurait pas dut lui offrir cette possibilité. C'était une erreur. Il lui fallait trouver un moyen de s'en sortir. Prétendre que c'était une erreur ? Oui, sûrement. Ou alors, il pouvait encore simplement lui sauter dessus pour s'imposer à elle. Même s'il avait fait l'erreur de lui proposer de la libérer, rien ne l'empêchait de la maîtriser pour l'asservir à nouveau.

Il la regarda prendre l'objet pour le jeter au loin. Difficile de croire qu'elle veuille rester avec lui alors qu'elle venait de se débarrasser du symbole même de leur relation. Toute restrictive qu'il pouvait être, ce collier était quant même le symbole de leur relation. Et elle venait tout juste de s'en débarrasser en le jetant aussi loin qu'elle le pouvait. Comment imaginer qu'elle allait faire autre chose que de filer au loin. Il ne s'en fallut que de peu que Guilhem ne lui saute dessus à ce moment là. Elle dut prendre le léger mouvement qu'il fit pour de la compréhension et un accompagnement de son baiser, mais il s’apprêtait en réalité à la plaquer au sol.

Ce baiser ressemblait à un baiser d'adieu, mais il y avait une petite voix dans la tête de Guilhem qui lui disait de ne pas bouger et d'attendre. Peut-être parce que c'était le dernier baiser qu'elle allait lui donner. Il était peu probable qu'elle ait encore envie de l'embrasser lorsqu'il serait revenu sur sa proposition et l'aurait forcé à rester sa prisonnière.

Mais après le baiser, il la sentit déposer sa tête sur son épaule, se serrant contre lui. Il ne savait plus vraiment ce qu'il devait en penser. Si elle avait vraiment envie de se libérer, elle aurait certainement déjà tenté de disparaître. Ou au moins d'insister pour récupérer sa robe.

Il la laissa prendre sa main pour l'embrasser doucement, comprenant qu'elle ne souhaitait pas partir, Guilhem réussi à se détendre alors que la jeune femme tenait doucement sa main. Il lui fallut un certain temps pour comprendre ce qu'elle essayait de lui dire en posant sa main sur son ventre.

Les nouvelles s’enchaînaient à un rythme rapide et même si elle tentait de se faire comprendre, il n'était pas toujours aisé de suivre les pensées de la muette.

Elle était enceinte.

Guilhem n'aurait sut dire ce qu'il pensait de cela. Il resta donc un long moment sans rien dire. Son amante attendait un enfant. Jusqu'à présent, il n'avait pas vraiment pensé à la possibilité de la mettre enceinte. Il savait qu'elle prenait une mixture pour s'assurer que cela n'arrive pas, comme toutes les esclaves Wandriennes. Il prenait cela comme un fait et ne cherchait pas à y changer quoi que se soit, se contentant de profiter de sa prisonnière. Mais cette fois, c'était différent. Elle avait non seulement décidé de rester, mais elle le lui avait également fait savoir.

Que faire à présent ? Même si elle avait jeté son collier, Guilhem pensait bien le lui remettre autour du cou. Celui-là ou un autre. Elle avait décidé de rester. Elle savait ce qui l'attendait.

Mais un bébé.

Qu'est-ce qu'il allait faire ? De toute évidence, elle voulait savoir ce qu'elle devait faire à présent. Mais il n'en avait pas la moindre idée en fin de compte. Surtout parce qu'en réalité, il n'avait jamais prit le temps d'y penser un tant soit peu.

Doucement, il caressa son ventre en pensait à la petite vie qui était en train de pousser à l'intérieur. Foncièrement, il aurait bien décidé qu'elle se débarasse de ça. Après tout, elle n'était là que pour son plaisir. Pour rien d'autre. Et il était difficile d'imaginer qu'elle soit toujours capable de le faire avec un enfant poussant dans son ventre. Mais... mais c'était aussi son enfant qu'elle portait.

« Gardons le, dit-il simplement. »

Doucement, sa main caressait le ventre de la jolie brunette.