Noms: Il n’est pas rare pour les elfes d’avoir plusieurs noms. Aenor (sacré) fut son premier nom, donné par son père. Uirdir (éternité) fut son second nom, donné par sa mère. Enfin, le nom par lequel il est reconnu aujourd’hui est Caleldir (lumière), qui lui fut donné par Thurilosdir. Âge/Date de naissance : Caleldir est né en l’an 202 du 9ème cycle. Il a donc 1806 ans. Sexe : Masculin. Race : Elfe. Faction : L’Ithri’Vaan. Particularité : Caleldir est uni à Thurilosdir, elfe sylvain et chef guerrier de la Noss des Laegrim. Uni par les seuls liens du coeur car leur amour ne saurait survivre au grand jour. L’homosexualité n’est pas un tabou chez les elfes (à l’opposé de l’inceste qui l’est certainement) car ils ne sont pas assujettis à l’instinct de reproduction comme d’autres races. Néanmoins, si cet amour est compris, le couple reste ancré dans le modèle traditionnel male-femelle.
Alignement : Caleldir est un être fondamentalement bon, néanmoins ses siècles d'expérience lui ont appris à emprunter les chemin de traverse afin d'arriver à ses buts. Son alignement est donc chaotique bon. Métier : Mage. Classe d'arme : Magie / Corps à corps
Équipement : Caleldir ne s’est jamais vraiment attaché à quoi que ce soit de matériel; sans doute parce qu’il a passé la grande majorité de sa vie à voyager entre Alëandir et le campement des Laegrim. Depuis son emprisonnement de plusieurs décennies au Puys, Caleldir ne possède presque plus rien. Il est vêtu simplement, d’une tunique cintrée et bleue de mage qui accentue les courbes longilignes de sa stature d’elfe. Il porte également un manteau à capuchon gris et des bottes en cuir. Son unique arme se prénomme Daedheloth. Une fine lame elfe qui lui a été offerte par Thurilosdir lors de leur premier entrainement. Il porte également un collier que son père lui avait offert alors qu’il n’était encore qu’un tout jeune elfe. Au bout d’un fil d’argent se balance un gland d’un des grands chênes de la cité d’Alëandir. Le gland a été lui-même recouvert d’argent. Caleldir l’utilise souvent comme catalyseur de ses pouvoirs, bien qu’il utilise Daedheloth aussi de temps à autre.
Description physique : Caleldir hérita de la grande taille de son père, elfe des cités, tandis que de sa mère, issue d’une longue lignée d’elfes sylvains, il reçu un front court, des yeux bleus, une certaine fluidité de mouvement et des cheveux noir de jais. Le charme de Caleldir était principalement dû aux expressions animées de son visage. Délicat, agile, sa démarche était rapide et élégante. Après la bataille du lac d’Uraal, il fut affublé d’une légère cicatrice sur sa joue droite et d’une plus grande sur son bras gauche; son torse en est également parsemé. D’une manière générale, Caleldir s’est bien accommodé de l’épreuve du temps, ses pouvoirs et connaissances en matière du corps semblent lui avoir garantie une protection contre l’usure des années qui passent. Néanmoins, les quarante années passées en prison au Puys changèrent son apparence de manière significative. L’épreuve était trop grande; ses cheveux avaient viré au blanc et sa peau était encore plus pâle qu’à l’origine. Il avait également maigri et perdu en vigueur.
Description mentale : La personnalité d’un individu tel que Caleldir est irrémédiablement façonné par les âges qu’il a traversés. En résulte un esprit complexe et souvent paradoxal. Ses décennies passées à méditer ont fait de lui un elfe sage qui réfléchit toujours avant d’agir, cependant il pense vite et agit encore plus prestement; il tient ça de sa mère. Bien que fondamentalement bon, il n’hésite pas à user de tous les moyens et recours en son pouvoir pour parvenir à ses fins. Caleldir sait être approchable tout en gardant toujours une certaine distance avec ses interlocuteurs. Il aime rire et parler avec les gens. Il aime les aider mais disparaîtra sans ronds de jambe avant même d’être remercié pour son aide. Bien qu’il ne supporte pas perdre son temps, si une chose vaut le coup d’attendre il saura faire preuve d’une patience démesurée. Mystérieux et insondable, il parle la plupart du temps sans ambages ; le reste du temps énigmes et traits d’humour sont ses outils de langage. Il abhorre la lâcheté plus que tout et peut se montrer intransigeant envers ses collaborateurs. En général, il évite le conflit mais n’est pas contre se dégourdir les jambes, les mains et la langue. Dans toutes épreuves de vie il tient sa dignité comme bouclier. Il n’y a que deux choses qui puissent lui rendre anxieux; le destin des elfes et Thurilosdir, et que tous deux puissent être en danger. Comme tout elfe qui passe le cape du millénaire, Caleldir est sujet au malaise de l’éternité. Néanmoins, l’amour de Caleldir pour Thurilosdir le garda alerte dans le rapport à sa vie. Cet amour, jamais complètement réalisé, toujours sujet à une certaine tension, lui donna une raison d’être personnelle, une envie de vivre chaque jour dans l’espoir que demain les réunira pour toujours.
Capacités magiques : En tant que mage, Caleldir a reçu sa formation à l’académie d’Alëandir., où il a grandi, favorisant une exposition forte à la magie dès son plus jeune âge. Il a également largement bénéficié de l’expérience de son père, Angolon, qui y enseigna, de sa mère Húrel, chef spirituel de la Noss des Laegrim et enfin, en moindre mesure car bien plus tard, du fameux mage Caranthir. Caleldir pratique la magie de la vie. Il entreprit son apprentissage par l’étude de la guérison et préservation des maux du corps et de l’esprit; il les comprend et est capable de les diagnostiquer sans peine. En touchant un être, il est capable d’entrevoir l’histoire des souffrances et des peines de celui-ci; les possibles interprétations qui en découlent ne sont en revanche que produits de son imagination. Il est également à même de faire faillir le corps et de le soumettre aux mêmes maux qu’il saurait guérir. Il peut modifier le corps afin d’en changer l’apparence et la consistance mais le résultat ne peut être définitif; il a également découvert au Puys que ce pouvoir se trouverait neutraliser par les ténèbres. Après des siècles de pratique, Caleldir s’est tourné vers la théorie qui est maintenant sa principale source d’intérêt. Il a développé un traité théorique de la magie de la vie liant les maux du corps à ceux de l’esprit. Il étudia notamment les traumatismes de la guerre sur les elfes - il a lui même participé à la bataille du lac d’Uraal - ainsi que les effets du mal de l’éternité sur le corps des immortels. Il n’a pas étudié la manipulation des corps morts et n’a donc aucun pouvoir en matière de nécromancie. Il ne peut donc pas ramener un mort à la vie ou faire repousser un membre perdu. Ses pouvoirs sont donc limités à la chair vivante. Enfin, pour ce qui est de la façon dont il canalise sa magie, il utilise en général le collier que son père lui a donné étant jeune. Il lui est également arrivé d’utiliser Daedheloth, essentiellement en cas de combat au corps à corps. Ses pouvoirs de guérison sont souvent le résultat de l’apposition de ses mains. Il a appris à les utiliser à distance en usant de la Symphonie des Arbres comme vecteur; ceci est plus difficile dans les cités elfiques où le chants de l’Anaëh est moins fort, et impossible en dehors du royaume des elfes.
Histoire : La Noss des Laegrim avait quitté le camps lorsque le soleil avait atteint son zenith. La chaleur de ce mois de Verimios était si suffocante que la balade au lac avait presque été annulée. Mais les elfes sont des créatures qui se complaisent dans les traditions et s’il en était une que les Laegrim ne manquerait pour rien au monde, c’était bien cette balade. Le campement était à deux heures à pied du lac d’Uraal, à travers les bois d’Anaëh. La marche se faisait généralement en silence, quoique, bien souvent, quelques gloussements d’excitation ne pouvaient êtres étouffés parmi les plus jeunes de la Noss. La balade fut à l’origine un pur divertissement mais au fil des années elle avait pris la forme d’un rituel qui avait toujours lieu un Elenwënas et qui honorait la déesse de la vie et l’Ëala du lac Uraal. Les deux divinités avait ce rapport à l’eau et selon les Laegrim, visiter Uraal était une façon de rendre hommage à Elenwë. Húrel n’avait donc aucune intention de manquer ce rendez-vous. Bien qu’enceinte jusqu’aux dents, elle faisait partie du voyage, à cheval cependant. Elle se rendait bien compte que son rôle de chef spirituel de la Noss lui permettait de contourner bien des choses. Notamment les questions, car si les Laegrim avait un profond respect pour la vie privée des membres de la communauté, les rumeurs se répandaient vite au sein du groupe. Húrel n’était pas mariée si bien que les elfes les plus naifs murmuraient que le père de l’enfant n’était autre que l’Ëala Uraal. Les plus avertis se souvinrent néanmoins de ce mage de passage qui avait passé quelques semaines au sein de la Noss l’année dernière. Les dernières minutes de la balade était finalement les moins éprouvantes. Les arbres clairsemés laissaient place à une petite plaine en bordure du lac. L’air y circulait plus librement et transportait cette odeur si particulière de l’Uraal. Les éclaireurs étaient arrivés plus tôt et avait installé le campement pour la fin de la journée. Seuls les femmes étaient autorisées à faire trempette; les pieds uniquement. Les hommes contemplaient le paysage, échangeaient quelques mots. Aux yeux d’une autre race, en ces instants l’ennui semblerait régner au bord du lac mais les elfes ressentaient l’excitation de tout un chacun. Bientôt les dégustations des fruits commenceraient et le plaisir atteindrait son apogée. Húrel, les deux pieds dans l’eau, fixait l’horizon. Elle implorait Elenwë de protéger son enfant. Elle priait doublement connaissant sa situation. Et aussi parce que son intuition lui laissait entendre que quelque chose n’était pas normal. Toute mère elfe voyait son intuition décuplée aux abords de la naissance, cela confinait presque à la divinisation et les Laegrim pensait que c’était une bénédiction de Kÿria, leur mère à tous. Húrel se retourna pour regagner la terre ferme lorsqu’elle se rendit compte de la teinte rouge de l’eau à ses pieds. Et ce fut donc sur les rives de l’Uraal que Húrel donna naissance à son fils. Les femmes étaient venues l’aider, les hommes s’étaient volontairement abîmés dans l’horizon. L’enfant, avait émis un petit cri puis s’était calmé. Il était paisible et en bonne santé. Cette visite au lac sera restée dans les annales de la Noss. Sur le chemin du retour, à l’entrée de l’Anaëh, l’enfant commença de s’agiter puis brailla à chaudes larmes tout le long du trajet. Les jours suivants, il n’eut de cesse de pleurer que pour dormir, quelques heures chaque jour, il mangeait peu, perdit du poids. Les Laegrim priaient les dieux, des veillées avaient lieu toutes les nuits. Mais Húrel savait qu’aucun rituel ne saurait améliorer les choses. Elle savait ce qu’elle devait faire. Elle n’avait même pas eu le coeur de lui donner un nom.
Les longs couloirs de l’académie de magie étaient parfaits pour apprendre à marcher. Caleldir fut nommé Aenor par son père - lui-même se prénommait Angolon - et ce fut donc ce nom qu’il porta pendant les premières années de sa vie. Angolon enseignait à l’académie, un tâche prenante qui résulta néanmoins du fait que Caleldir fut élevé par une grande partie de la communauté académique; intendants, professeurs, élèves, voire même simple visiteurs. Caleldir était un jeune elfe silencieux mais très actif. Il avait ce besoin de mouvement qui ne le laissait pas en place très longtemps. Très vite, les murs de l’académie furent trop étroits et puis ce fut ceux de la cité d’Alëandir qui révélèrent leurs limites. Il avait néanmoins interdiction de s’aventurer dans la forêt. Il n’en avait jamais exprimé l’envie de toute façon, rien que les lisières lui procuraient un inexplicable mal de tête. Caleldir était relativement curieux; il l’était tout particulièrement envers les autres malgré qu’il fut un solitaire. Fin observateur, il était aussi enclin à toucher les gens et à exprimer son affection à travers des gestes, ce qui n’était de manière générale pas commune mesure chez les elfes. Il développa très rapidement une fascination pour les activités de l’académie et trouvait toujours un moyen d’observer les leçons que son père donnait. Angolon abandonna rapidement sa volonté de le tenir à l’écart; la ténacité et l’ingéniosité de son fils à se faufiler d’un recoin à un autre l’en découragea. Lorsqu’il eut atteint l’âge de cinquante ans, son père l’emmena en lisière de forêt. Tous deux s’assirent auprès d’un arbre et firent silence. Le mal de tête de Caleldir s’intensifia. “Pourquoi la forêt est-elle si bruyante, père?” demanda-t-il sur le chemin du retour. “Elle se taira quand tu sauras l’écouter,” répondit Angolon. Caleldir ne comprit pas tout de suite le sens de cette phrase, il ne le comprit que des années plus tard lorsqu’ils eurent la conversation suivante: - Que fait-on ici, père? - On écoute. - Je n’entends rien. Je n’ai jamais rien entendu. - Tu entends trop, Aenor. Tu es né ainsi. Tu es né dans la forêt mais ta sensibilité à la Symphonie des Arbres a poussé ta mère à t’envoyer ici, vivre avec moi. - Vous les entendez, vous, les arbres? - Autrefois, oui. Au coeur de l’Anaëh, ils chantent plus fort. Ici, je n’y suis pas sensible. Dès lors, que ce fut d’une fenêtre de loin ou de près avec son père, Caleldir regardait la forêt d’un autre oeil. Non plus comme une limite mais comme un but à atteindre; une échappée, là où il devait être. C’était la première fois que sa mère était mentionnée. Il avait posé des questions auparavant mais elles étaient restées sans réponse. A présent, la forêt était sa mère. Sa présence était constante mais tout aussi constamment distante. Ce ne fut qu’aux alentours de son deuxième siècle qu’il su parfaitement se distancier des chants de la forêt et conjurer ses migraines, à force d’étude avec son père. A cette époque Angolon accepta de commencer son apprentissage de la magie. Caleldir développa un penchant pour tout ce qui avait trait à la guérison du corps et l’apaisement de l’esprit. Il apprit la douleur et comprit les désirs, mais ce n’aura été que des décennies plus tard qu’il en fut sujet, de la manière la plus violente qui soit. Il était indéniable aux yeux des membres de l’académie que Caleldir avait une prédisposition significative en matière de guérison. Le seul qui ne semblait pas le voir était Angolon.
En l’an 999 du cycle 9, Caleldir décida de partir à la recherche du Noss de sa mère. Il interrompit ses études à l’académie. Son père s’opposa d’abord à cette décision mais s’y résolut finalement comme s’il avait toujours su que ce jour viendrait. Il indiqua à son fils qu’il trouverait les Laegrim au prochain Elenwënas sur les rives du lac d’Uraal. Caleldir quitta Alëandir. Il ne prit pas le chemin le plus court et s’arrêta plus que de besoin. Plus il s’enfonçait dans l’Anaëh, plus il se trouvait submergé d’émotions. La Symphonie y était luxuriante. Caleldir marcha des heures durant, des larmes ruisselant sans discontinuer le long des traits racés de son visage. Il avait vécu presque toute sa vie à Alëandir, première cité du royaume des elfes, et pourtant il ne s’était jamais senti moins seul qu’au fin fond de l’Anaëh. Chacun des arbres avaient une mélodie unique sans que le tout ne manque nullement d’harmonie. Et puis, parfois, un chant s’érigeait au dessus des autres et était repris par la forêt toute entière. Des flots de larmes ne faisait pas justice à une telle beauté. C’est en s’essuyant les yeux d’un revers de manche que Caleldir manqua d’attention. Il se trouva subitement à bout portant. L’elfe qui avait braqué sa flèche sur lui était légèrement plus petit que Caleldir, ses cheveux longs étaient d’un noir de jais, ses yeux verts et ses traits forts et rugueux. - Man esselya ná? (Qui es-tu?) - Im Aenor (Je suis Aenor), répondit Caleldir. Il fut conduit en lisière de forêt. Caleldir n’avait pas eu peur; il avait ressenti l’indécision de son assaillant. Il devait être plus jeune que lui de quelques siècles. Un groupe d’elfe se trouvait sur les rives du lac d’Uraal. Ils semblaient s’apprêter à partir. Les regards se tournèrent vers Caleldir et l’elfe qui le tenait toujours en joue; d’autres arcs se bandèrent. Une femme émergea du groupe. - D’où viens-tu? - Je suis Aenor et je viens d’Alëandir. Caleldir perçut une certain confusion transparaitre dans le regard de l’elfe. - Qui sont tes parents? demanda-t-elle. - Mon père se nomme Angolon, d’Alëandir. Ma mère… Ma mère ne s’est pas encore présentée. Caleldir s’agenouilla aux pieds d’Húrel. La Noss regagna son campement. Caleldir respecta la tradition qui voulait que le chemin du retour - tout comme l’aller - se fasse en silence. Il garda ses questions pour plus tard et se contenta d’effleurer du regard tous ces visages nouveaux. Il leur attribuait déjà des personnalités propres et s’interrogeait sur leurs noms. Ici et là, il remarqua les éclaireurs dans les arbres. Celui qui l’avait prit par surprise alors qu’il séchait ses larmes l’intrigua tout particulièrement. Même lorsque sa silhouette disparaissait pendant plusieurs dizaines de minute, Caleldir s’en remettait au chant des arbres pour le suivre à la trace. Il nota qu’il avait tendance à faire des allers et venus entre l’avant du groupe et son milieu, où se trouvait Caleldir. De retour au campement, Caleldir fut frappé par le fonctionnement de la Noss. L’organisation était simple, sans détour; les rôles de chacun plus fluides qu’il n’aurait jamais su l’imaginer. Les éclaireurs qui n’étaient pas en patrouille aidaient à la préparation des repas, les bardes s’affairait à la construction d’une nouvelle hutte. Caleldir se trouva étrangement apaisé par autant de versatilité. Son apaisement fut néanmoins estompé lorsqu’il rencontra le chef guerrier des Laegrim. Ses traits étaient si proches de celui de l’éclaireur qui l’avait débusqué qu’il ne put s’empêcher d’y voir un lien de parenté; il apprit plus tard que c’était son père. Il se prénommait Tharnor et prenait son rôle de protecteur des Laegrim très à coeur. - Comment t’appelles-tu? demanda-t-il à Caleldir sur un ton agressif. - Uirdir, répondit Húrel. C’est ainsi que Caleldir fut nommé par sa mère. Húrel rayonnait d’une certaine dignité froide. Caleldir se demanda si cette froideur était due au fait qu’elle avait donné naissance sans jamais n’avoir pu être mère; en la voyant évoluer au sein de la Noss, il tendit à penser que non. Sa mère se complaisait plus dans les responsabilités que dans les émotions. Elle n’était pas hautaine, elle était efficace. Caleldir admirait cela tout en s’interrogeant sur leurs différences. En tant que chef spirituel des Laegrim, Húrel se devait d’être à l’écoute des siens et s’occuper d’eux. La magie de Caleldir le soumettait à des responsabilités similaires vis-à-vis des autres, néanmoins, lui s’attardait sur les émotions, cherchaient à les comprendre; il les considérait essentielle à la guérison des maux du corps et de l’esprit. Lors d’une promenade dans la forêt, sa mère lui raconta l’histoire de sa naissance et comment elle dut se résoudre à l’abandonner à son père. Elle ne s’attarda que très peu sur sa relation avec Angolon. Elle ne semblait pas capable d’en qualifier le type. Les aventures de courte durée n’était pas chose commue chez les elfes et pourtant Caleldir était issu d’une de ces anomalies qui surviennent de temps à autre. Húrel lui expliqua qu’ils étaient trop différents pour s’unir en couple mais que c’était précisément cela qui avait provoqué l’étincelle entre eux. Elle ajouta qu’elle n’avait pas été étonnée d’apprendre qu’Angolon avait rejoint Alëandir; “il n’aurait su se contenter de l’Anaëh” dit-telle sur un ton réprobateur. Caleldir n’osa pas lui demander si elle avait cherché à prendre de ses nouvelles durant tout ce temps. Le simple fait qu’il eut un doute le dérangeait et il ne voulu pas s’engager sur cette pente, il venait de la retrouver. A la fin de leur conversation, elle s’inquiéta de son problème de sensibilité à la Symphonie des Arbres. Caleldir lui indiqua que c’était loin d’être un problème à présent. Elle sembla presque déçue, comme si elle avait espéré lui transmettre quelque chose. De retour au camps, elle lui confessa quelques mots qui, bien qu’obscures à l’époque, restèrent à jamais ancré dans la mémoire de son fils: “Reste dans la Lumière.” Caleldir s’appliqua à s’intégrer à la Noss. Il lui fallut de nombreuses ennéades pour gagner la confiance de tous ses membres - exceptée celle de Tharnor, qui ne lui fut jamais réellement acquise. Il s’affaira à aider sa mère dans sa tâche de chef spirituel et apprit ainsi à agir comme tel. Il alla même jusqu’à parfaire son savoir en matière de guérison en s’imprégnant du savoir des Laegrim. Selon l’apprentissage de Caleldir la guérison passait par l’imposition des mains mais les quelques druides qui étaient plus ou moins rattachés à la Noss utilisaient la Symphonie des Arbres comme vecteur de leurs pouvoirs et, ainsi, pouvaient officier à distance à travers les chants d’Anaëh. Caleldir décida de rester au sein des Laegrim pour un temps indéterminé. Il fut secoué au réveil un jour de Karfias. C’était Thurilosdir, le fils de Tharnor. Il avait un message de la part de son père: “Si tu comptes rester au sein de la Noss, tu vas devoir apprendre à la défendre.” Caleldir, qui n’avait jamais vraiment eu de formation au combat, accepta sans broncher. “Quand commence ma formation? Avec qui? demanda-t-il. - Maintenant. Avec moi.” répondit Thurilosdir. Tous deux s’éloignèrent du camp. Thurilosdir marchait en silence, d’un pas rapide. Il semblait affecter une humeur acerbe. Caleldir suivait sans mot dire. Il tentait de se remémorer quelques essentiels du corps-à-corps car il n’avait pas envie de paraitre ridicule, tout du moins pas devant Thurilosdir; et il fut surpris par cette pensée qui le mit mal à l’aise. Arrivé dans une petite clairière, Thurilosdir dégaina son épée et en présenta une autre à Caleldir. Elle était légère et fine. Les connaissances de Caleldir en matière d’armement étaient limitées mais il s’interrogea néanmoins sur la nécessité d’une aussi belle lame pour un entrainement de ce type. Thurilosdir était un guerrier aguerri et magnait sa lame avec précision et fluidité. A aucun moment durant cette première leçon n’avait-il retenu ses coups. Caleldir s’estimait heureux chaque fois qu’il réussissait à parer. Jusqu’un moment où il en eut marre. - Que fais-tu? s’enquit-il à bout de souffle. - J’enseigne, répondit Thurilosdir. - Non, tu essayes de prouver quelque chose. Thurilosdir parut mal à l’aise. - Tes coups ne m’apprennent rien si ce n’est que tu te bats bien, renchérit Caleldir. Ils me disent en revanche que tu masques quelques chose. Thurilosdir, vexé dans son amour propre, quitta la clairière. Le lendemain il réveilla Caleldir un nouvelle fois et l’emmena dans la clairière. Ces coups étaient moins rapides et acérés. L’enseignement avait commencé et continua des mois durant, chaque jours ou presque. Caleldir fit des progrès, doucement mais de manière significative, tant avec la lame que dans sa relation avec Thurilosdir. En général, ils ne parlaient pas à l’aller mais le retour était plus propice à la discussion. Thurilosdir lui raconta son enfance au sein de la Noss, lui parla de son père et de sa mère morte dans une attaque de Drows. Il partagea avec lui sa vision de l’Anaëh et celle de la destinée des elfes. Il n’avait peur de rien si ce n’était d’échouer à la protection des Laegrim. Caleldir se confia également. Ils débattirent de l’avenir des elfes à maintes reprises; c’était sans doute leur sujet de conversation privilégié. Thurilosdir accusait les elfes des cités d’avoir délaissé l’Anaëh et donc d’avoir fragiliser les frontières du royaume. Caleldir considérait les cités et la forêt comme un tout qui pouvait exister en symbiose. Ils s’amusèrent à imaginer le royaume gouverner par deux rois, eux. Finalement, les discussions interminables s’étendirent au-delà des heures d’entrainement et ils finirent par passer le plus clair de leur temps ensemble. Un jour qu’ils revenaient de la clairière, Húrel prit son fils à part et lui demanda d’où provenait l’épée qu’il portait. “Thurilosdir me la donnée.” Elle sourit puis perdit son sourire. Elle sourit de nouveau mais cette fois de manière quelque peu forcée. “Daedheloth, c’est le nom de cette lame. Elle appartenait à la mère de Thurilosdir. Elle est morte, cette épée à la main.” Caleldir resta pétrifié. Le fait que Thurilosdir lui avait fait cadeau d’une telle lame en disait beaucoup, le fait qu’il avait omis de lui dire son origine en disait beaucoup trop. Húrel n’avait rien ajouté, elle l’avait regardé le regard interdit puis, avant de partir, avait eu ces mots, de nouveau: “Reste dans la Lumière.” Caleldir nota que sa mère semblait particulièrement fatiguée à cette époque. A l’aube du dixième cycle, le Voile eut lieu et plongea l’Anaëh dans l’ombre pendant une heure. Les druides avaient anticipé l’évènement à la minute près et tous les Laegrim s’étaient réunis pour veiller ensemble, en silence. Des chants de félicité retentirent dans toute la forêt une fois l’éclipse terminée. La Noss célébra le passage du Voile avec un banquet mais Caleldir n’eut pas le temps d’y goûter. Thurilosdir l’emmena dans la clairière pour leur entrainement quotidien. A peine Caleldir eut-il le temps de dégainer qu’il se trouva désarmé par Thurilosdir. Celui-ci se rapprocha de lui et laissa tomber son épée à ses pieds. Caleldir retint son souffle. Thurilosdir l’embrassa. Le jour suivant Caleldir quitta la Noss; avant l’aube. Il avait informé sa mère de sa décision sans vraiment pouvoir la lui expliquer. Elle le fit pour lui: “On finit tous par fuir ce que l’on chérit le plus.” Caleldir regagna Alëandir. En chemin, il fit sa première expérience du regret et s’en trouva malade. Tout son intellect se mobilisait pour tenter en vain de justifier son départ. Mais chacune de ses raisons se trouvaient terrasser par une et une seule, la peur. Caleldir avait peur de son amour pour Thurilosdir.
Il retrouva son père à l’académie de magie. Pendant les siècles qui suivirent il continua d’étudier la magie et finit par enseigner à l’académie. C’est avec le fameux mage Caranthir qu’il rédigea une étude sur le corps et l’esprit et comment les maux de l’un affecte l’autre. C’est aussi sous l’influence de Caranthir que Caleldir étendit son champs de connaissance à l’infliction des maux qu’il avait passé sa vie à contrecarrer. Il apprit à instiller la douleur et à modifier les corps. Ce fut à cette époque qu’il apprit la mort de sa mère. On lui rapporta qu’elle avait rejoint le lac d’Uraal et s’était éteinte sur ses rives. Caleldir surmonta sa mort en rejoignant l’armée royale à la bataille du lac d’Uraal contre les Drows. La formation de Thurilosdir et Daedheloth se révélèrent utiles et l’aspect offensive de sa magie tout autant. Et il tira une certaine fierté à l’idée qu’il pût rendre hommage à sa mère en combattant pour son peuple sur les lieux de sa mort. La guerre fut un massacre malgré la victoire des elfes. Caranthir périt et Caleldir fut sévèrement blessé. Il resta inconscient en lisière de l’Anaëh sans avoir quiconque à appeler à l’aide. Puis il se traina dans la forêt jusqu’à ce que son corps ne cède finalement sous ses multiples blessures. Recroquevillé dans le tronc creux d’un arbre, il concentra le reste de ses pouvoirs sur les arbres et ils les implora de chanter pour lui. Ses pensées se tournèrent enfin vers Thurilosdir et puis il plongea dans le néant. Il se réveilla au sein de la Noss. Thurilosdir était à côté de lui. Caleldir avait été lavé de son sang et ses blessures avaient été pansées. Il se sentait faible mais le visage de Thurilosdir réveilla son corps tout entier. - Tu as une mine effroyable, dit le Laegrim. - Je suis un guerrier maintenant, répondit Caleldir avec une esquisse de sourire. - Pourquoi es-tu parti? demanda Thurilosdir après un long silence. - Nauthannen i ned ôl reniannen. (J’ai cru m’être perdu dans un rêve.) - Amin khiluva lle a' gurtha ar' thar, Caleldir. (Je te suivrai dans la mort et au-delà, Caleldir.) C’est ainsi que Caleldir prit ce nom et le garda à jamais. Il resta au sein de la Noss pendant près d’un siècle. Les entrainements réguliers avec Thurilosdir reprirent, seulement cette fois, fort de son expérience de la guerre, Caleldir avait parfois le dessus. Il assistait également sa mère dans sa tâche de guide spirituel des Laegrim et commença de pousser les limites de sa magie vers des confins plus théoriques. Il aida également Thurilosdir à prendre la place de son père en tant que chef guerrier lorsque celui-ci décéda dans une attaque de Drows. En l’an 802 du dixième cycle, Caleldir attendait Thurilosdir dans leur clairière pour l’entrainement. Il était en retard. Caleldir s’assit au centre et écouta les arbres. Ils seraient là dans dix minutes. Ils approchaient. Ils étaient vingt. Ils étaient là. Vingt elfes de la cité, armés d’arcs et d’épées, l’encerclant. - Votre père vous demande à Alëandir. Il… Thurilosdir surgit de nulle part et se tendit soudainement au côté de Caleldir. - Que se passe-t-il? demanda-t-il, prêt à en découdre. - Amin mela lle (Je t’aime), dit Caleldir avant de poser sa main sur l’épaule de Thurilosdir. Quelques secondes plus tard, Thurilosdir glissa au sol, son corps succombant au sommeil.
Caleldir fut une nouvelle fois de retour à Alëandir. Il y trouva son père qui était devenu conseiller du roi Telrunya. Angolon avait changé. Croyant avoir perdu son fils à la bataille d’Uraal, son esprit avait quelque peu diminué; Caleldir semblait être le seul à s’en apercevoir. Son père lui demanda de prendre sa place de conseiller auprès du roi. Caleldir refusa. Mais quand il commença à parler des “sauvages” et de Thurilosdir. Caleldir prit peur et se rendit compte que pour le bien de la Noss, il se devait d’accepter. Il entra donc au service du roi et s’arrangea pour retrouver Thurilosdir en secret quand il le pouvait. Il réalisa qu’une autre raison pour laquelle son père le voulait proche du roi fut pour le protéger. Le conseil semblait s’inquiéter de sa sécurité plus que d’ordinaire; des petits groupes de Drow avaient semblait-il pénétré Anaëh. Caleldir fut vigilant et offrit toute la protection dont il était capable au roi. En l’an 965 du 10ème cycle, Telrunya fut assassiné par Tebryn, empoisonneur Drow renommé, qui avait appris que Caleldir était lié à Thurilosdir et qu’ils se retrouvaient régulièrement en secret en dehors de la cité. Tebryn profita de l’absence de Caleldir pour mettre un terme aux jours de Telrunya. Lors du retour de Caleldir, il était trop tard. Tebryn avait fui. Le royaume des elfes était sans roi. L’affliction d’Angolon quand il découvrit les circonstances de la mort de Telrunya fut des plus profondes. Caleldir vit l’entendement quitter le regard de son père. Ils se trouvaient tous deux dans la salle des conseillers, entourés d’une dizaine d’elfes de hauts rangs mortifiés et en proie au désespoir. - NOTRE ROI EST MORT! … Et tes mains sont couvertes de son sang. Le malaise s’installa dans la pièce. - Vous perdez la raison, père. - Et tu ne l’as jamais eue! La chair, c’est tout ce qu’y t’intéresse. Tu y as succombé de la manière la plus vile qui soit. - Il y a de cela plus de mille ans, un elfe succomba à la chair lui aussi. S’il ne l’avait pas fait, je ne serais pas là aujourd’hui. - Tu n’as plus ta place ici. L’opprobre que tu as jeté sur ta famille… - Ma famille? - ASSEZ! Caleldir tenta de calmer le jeux. Angolon vrillait. - Comment pourrais-je regagner votre estime père? - Mon estime? Il ne s’agit pas de regagner la mienne. Notre roi est mort… - Je ne peux ramener Telrunya. - Venge-le. Traque Tebryn et tue-le. Caleldir accepta et partit le soir même. Il savait que cette mission n’était que pure folie. Tous les conseillers le savaient du reste, sauf son père, peut être, dont la folie était sa nouvelle raison d’être. Caleldir n’informa pas Thurilosdir de son départ; il savait qu’il aurait essayé de le retenir, ou pire, de l’accompagner. Angolon mourut peu après leur conversation; son esprit, embué de folie, défaillit définitivement.
Caleldir espérait rattraper Tebryn avant qu’il ne passe les frontières de l’Anaëh. Il le pista mais se rendit compte que la vélocité la plus grande était celle provoquée par la peur de la mort; Tebryn avait quitté l’Anaëh au plus vite et se dirigeait vers le Puys d’Elda. Les arbres étaient silencieux sur son passage. Caleldir n’avait jamais quitté l’Anaëh; il était rare pour un elfe d’entreprendre un tel voyage, mais il l’était tout autant d’aller à l’encontre d’un ordre paternel. Quitter l’Anaëh le bouleversa émotionnellement et les terres désolées ne lui inspiraient rien de bon. Il poussa néanmoins son destrier à bout, n'hésitant pas à user de son pouvoir pour qu'il récupère plus vite. Il filait, enveloppé d'un manteau gris, en territoire ennemi. Lorsque des Drows croisaient sa route, il usait encore de ses pouvoirs pour griser sa peau et modifier ses traits, poussant son corps à changer d’apparence. Il lui fallut près de cinq ennéades pour gagner le Puys. Lors de son dernier jour, il se rendit compte que Tebryn, accompagné d’une dizaine de cavaliers, n’était plus devant mais derrière lui; il avait dû le dépasser sans s’en rendre compte. Caleldir abandonna sa monture et suivi l’assassin de son roi dans le Puys, usant encore une fois de sa magie pour se fondre dans la masse. Mais dans les profondeurs de l’Elda, la Lumière faisait place aux ténèbres. Et bientôt la peau de l’elfe retrouva sa blancheur et ses cheveux leur noirceur. Il se rappela alors de la phrase énigmatique de sa mère, “Reste dans la Lumière.” A seulement, quelques mètres du nouveau souverain des Drows, Caleldir retrouva l’apparence aux elfes de l’Anaëh et fut intercepté. Tebryn le reconnu et le jeta en prison en vue d’une execution prochaine. Mais les premiers pas tumultueux du règne du Drow engendrèrent des priorités autres qui laissèrent Caleldir croupir dans une cave du Puys pendant plus de quarante ans. Durant ce temps, il se plongea dans un état de semi-conscience et laissa son esprit errer. Thurilosdir était dans la plupart de ses rêves, sa mère venait le visiter de temps à autre et son père lui avait même pardonné. Il savait que ces rêves étaient essentiels à sa survie. Il connaissait les fonctionnements de l’esprit et sa relation avec le corps. Alors, il passait le plus clair de son temps à marcher dans l’Anaëh, tel un fantôme, un esprit au corps brisé. L’aube du onzième cycle rendit ses rêves beaucoup plus matériels. Le Voile était tombé et l’ombre et la lumière s’épousaient. Caleldir sentit un changement. La magie était perturbée, renouvelée; un nouveau souffle qui annonçait un nouvel espoir. Au cours d’un de ses rêves, il errait encore une fois dans l’Anaëh. La forêt était si verte et si vivace. Des elfes à cheval regagnaient la cité. Caleldir reconnut Thurilosdir et une poignée de Laegrims, Ils attaquèrent le convoi des elfes de la cité. L’horreur de voir des frères s’entretuer toucha Caleldir au plus profond de son être; il pressentit de grands troubles au son du royaume de l’Anaëh. Il se réveilla en sursaut. Il ne put réprimer un cri qui résonna dans la cave et ses alentours. Son coeur battait à tout rompre, réveillant son corps sans ambages. Le geôlier Drow ouvra la porte de la cellule d’un coup et s’approcha de Caleldir, prêt à lui asséner un grand coup de pied dans les côtes. Caleldir ne manqua pas un instant et flanqua sa main sur le torse du Drow. Il sentit son coeur faire un bond dans sa poitrine, de surprise. Puis Caleldir le força à ralentir. Il se releva et se tint debout de tout sa grandeur tandis que le Drow, lui, tombait à genoux, son coeur rendant ses derniers battements. Caleldir réalisa alors que ses cheveux avait viré au blanc et que sa peau était pour le moins translucide; ces décennies d’enfermement l’avait presque transformé en un Drow. Par précaution, il s’enveloppa d’une cape à capuchon. En sortant de sa cave, il aperçut ses effets dans une cavité pleine de poussière. Il ne prit que Daedheloth et la dissimula dans les replis de sa cape. Quitter le Puys ne fut pas mince affaire. Les galeries étaient tortueuses et bien gardées. Caleldir se fia à son nez et se dirigea vers l’air frais. Lorsqu’il arriva dans les galeries où lumière du jour avait son entrée, il se sentit envelopper d’une nouvelle force. Il usa de sa magie pour parachever son camouflage et se procura une monture. Caleldir voyagea pendant cinq ennéades au cours desquelles, il dut se déporter vers l’ouest à cause de l’instabilité des regions sauvages. Sans que ce soit son but premier, il gagna l’Ithri’Vaan en espérant ensuite pouvoir prendre la route vers l’Anaëh. Le monde avait changé.
Dernière édition par Caleldir le Sam 7 Fév 2015 - 1:55, édité 5 fois
Blanche d'Ancenis
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Merci Blanche. Non, la section 'Capacités Magiques' reste à être rédigée.
Blanche d'Ancenis
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Sujet: Re: Caleldir - Mage Mer 4 Fév 2015 - 17:47
Ah oui, j'avais pas vu Mea Culpa. Si je peux te donner un conseil comme je l'avais dit à Jehan. Présente tes capacités magiques en faisant des paragraphes faisant allusion à ces 4 thématiques :
- présentation de ce qu'il sait faire (quelle magie il maîtrise, que sait-il faire avec) - Ses faiblesses (Ce qu'il ne maîtrise pas etc) - Si il fait des rituels - Ses "canalisateurs", "catalyseurs" (mouvements, sa bague etc etc).
C'est plus facile comme ça <3. Voila, bonne continuation pour tes capacités magiques si tu as des questions mes pvs et ceux du reste du staff sont ouverts :).
Alric de Vareg
Ancien
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Sujet: Re: Caleldir - Mage Sam 7 Fév 2015 - 18:56
Elle est difficile à corriger cette fiche parce qu'on voit bien que tu as compris le BG tout en voulant montrer que ton personnage est totalement exceptionnel. Il fait un peu "Porte-la-Peste gentil" je trouve, si tu as lu la fiche de ce personnage.
Par contre, je pense effectivement que tu devrais écouter May, même s'il n'a pas été très diplomate sur la CB et réduire l'âge de ton personnage. Je m'explique.
Au fond, tu as un elfe qui ne subit presque pas le mal-être de l'éternité alors qu'il a 1800 ans (record de longévité sur ce forum) et s'il n'avait été chez les drow il conservait encore un corps viril et presque jeune. Il n'aime pas perdre son temps alors que justement pour les elfes le fait de prendre la patience pour faire les choses est autant une règle de vie que quelque chose de profondément ancré en eux. Il a été directement à Alëandir alors que la ville est un sanctuaire pour les elfes où seuls les meilleurs des meilleurs sont acceptés comme apprentis. Sa mère est une Noss qui a accepté de le donner aux Cités au lieu de le laisser mourir comme la Nature l'exigerait, etc...
Tu pourrais me reprocher de tout rapporter à l'âge et je comprendrais. Mais, pour dire ça de manière concrète, si je prenais tous les elfes, les drow et les hybrides et que je comptais ceux qui ont dépassés 1800 ans, je devrais arriver à vue de nez à 80-100 dans toute l'histoire du monde. Ton personnage est actuellement pour les elfes un mythe vivant. Son père serait mort depuis des siècles (le simple fait d'être séparé de la mère de son enfant l'aurait probablement brisé), les elfes le vénéreraient comme une relique intouchable qu'il faudrait conserver, etc...
Pour le moment je voudrais déjà qu'on se penche sur ce problème, le reste de la fiche n'est pas nécessairement aussi conflictuel mais le point de l'âge a besoin d'être débattu et une solution trouvée.
Je comprends ton point de vue Alric et je te remercie de m’en faire part. Voici le mien:
Réduire l’âge de Caleldir n’est pas affaire d’un simple changement de date mais d’une refonte de son background - sauf si c’est question de lui retirer un ou deux cents ans mais je suppose que tu avais plus en tête. Donc, on ne peut pas se pencher sur ce problème et voir le reste ensuite parce que la cohérence de son histoire s’en trouvera affectée - et je suis sûr que tu serais d`accord avec moi sur ce point. Donc, il faut voir le tout. Je noterai que j’ai essayé de faire preuve de clarté et de précision au niveau des dates et de la cohérence chronologique. J’ai vu certaines fiches d’elfes où il est simplement écrit ‘plus d’un millénaire” ou même ‘millénaires’ en face de l’âge. C’est sûr, c’est plus facile comme ça mais je doute que tu aurais apprécié.
Voilà comment j’ai travaillé ce personnage. Je n’ai pas cherché à faire un personnage exceptionnel, juste riche et avec un background solide. Je ne sais pas ce qui est exceptionnel pour toi vu que je n’ai pas en tête les ‘standards’ du forum. Je pense néanmoins qu’un personnage exceptionnel aurait chamboulé le background des elfes, et Caleldir, à mon sens, ne l’impact nullement. Donc je suppose que quand tu parles d’exception, tu fais plutôt allusion à son histoire personnelle.
Comme tu l’as dit, j’ai compris le background des elfes (je prends ça pour un compliment et je t’en remercie au passage) donc j’ai intégré les fondements de leur civilisation. Néanmoins, il est vrai, l’histoire de Caleldir va plus loin dans les subtilités et en développe certains aspects.
La mère de Caleldir est une elfe de la Noss, donc elle appartient à cette catégorie d’elfes. En revanche, “Elle” s’appelle Húrel, elle est effectivement issue d’une Noss mais elle est aussi assez ambitieuse pour s’ériger en tant que tête spirituelle des Laegrim. Elle est curieuse et assurée et assume pleinement la relation qu’elle a eue avec Angolon. Elle manque d’un certain instinct maternelle c’est évident mais celui-ci est supplanté par sa spiritualité et sa charge au sein de la Noss. Et tout cela ne l’empêche pas de vénérer l’Anaëh au plus au point et de considérer la survie des Laegrim comme la chose la plus importante à ses yeux. Bref, la mère de Caleldir n’est pas “une elfe de la Noss”, mais Húrel, feue chef spirituel des Laegrim; elle a sa propre personnalité et son histoire. Elle a fait le choix de remettre son enfant à son père parce qu’elle n’avait pas le choix et parce qu’elle savait précisément le mal dont il était sujet. Caleldir n’était pas condamné à mourir puisqu’il pouvait vivre, ailleurs cependant. Les nouveaux-nés elfes sont précieux et Caleldir pouvait vivre. Son choix était clair. J’ai lu quelque part que les elfes n’ont pas nécessairement à faire preuve de virginité avant leur marriage et que cela relève de toute façon du domaine privé - à partir de là on ne peut pas supposer que toute les naissances sont forcément voulues et quand bien même elles seraient une bonne nouvelle pour la race des elfes, elles peuvent être plus compliquées sur le plan personnel.
Concernant la patience. La phrase à laquelle tu fais allusion et dans sa totalité est: “Bien qu’il ne supporte pas perdre son temps, si une chose vaut le coup d’attendre il saura faire preuve d’une patience démesurée.” Donc, Caleldir est très patient, cela ne fait pas de doute (que ce soit avec son père, avec Thurilosdir, au Puys, je pense que ça se ressent). Pour moi si une chose n’est pas importante aux yeux de Caleldir, il ne lui en accordera pas sa patience. Je comprends bien que les elfes sont très patients mais je ne les imagine pas telles des chiffes molles apathiques pour autant - et je ne dis pas que c'était ce que tu avais en tête. Néanmoins, si cette phrase porte à confusion, je la retravaillerais.
Le fait qu’il ait résisté plutôt pas mal au mal-être de l’éternité et ait gardé une apparence pour le moins vigoureuse - en tout cas jusqu’au Puys, est dû à deux choses. La première est que son domaine de prédilection en matière de magie est celle de la santé. Il a étudié les effets des traumatismes de vie sur les corps des elfes, les a comprit et dans une certaine mesure est capable de les traiter. Je suis loin d’avancer l’idée qu’il s’en retrouve immunisé mais tout comme quelqu’un qui se sait en proie au diabète fait attention à son régime alimentaire, dort plus de 6 heures par nuit et fait de l’exercice, Caleldir a connaissance et sait faire face aux mal-être de l’éternité et à la détérioration de son corps. Mais en réalité, la magie n’est même pas selon moi la raison principale de ces deux choses. Thurilosdir l’est. Leur amour est différent, c’est évident. Il ne s’est jamais réalisé, il n’existe que dans le futur; dans l’espoir qu’un jour… C’est cela qui affecte Caleldir au plus profond de son être et qui produit une émotion salvatrice face à la froideur des années qui passent. Caleldir a encore quelque chose à espérer de la vie, quelque chose de très personnel qui a infiltré tous les recoins de son histoire. Si demain, Thurilosdir meurt. Toute la magie de Caleldir ne suffira pas à le protéger du retour des années - comme une grande claque dans la gueule qu’il aurait esquivée trop longtemps. Et je compte bien le jouer en RP un jour ce moment-là!
J'espère avoir réussi à expliquer quelques subtilités de ce background et si tout cela n'était pas clair de prime abord, j'en suis désolé.
[Désolé pour la longueur du post. Je viens aussi de jeter un coup d’oeil à la fiche de Porte-la-Peste et j’ai du mal à voir la comparaison - même au niveau de la magie. Comme Blanche me l’avait indiqué, il joue avec un “détournement de la magie de la vie”.]
Alric de Vareg
Ancien
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Sujet: Re: Caleldir - Mage Dim 8 Fév 2015 - 18:24
Ouah la réponse à la correction de la taille d'une fiche... O_O
Pour répondre encore point par point:
- En fait il était exceptionnel effectivement par le nombre d'exceptions qui lui sont arrivées, dans la liste que j'ai énuméré. Comprends bien que prises individuellement, aucune de ces choses ne serait "grave". On peut supposer qu'une elfe assume une relation sexuelle sans sentiments, c'est très rare mais ça existe, on peut supposer qu'un elfe atteigne 1800 ans, il a réussi à s'échapper du Puy (un exploit que peu d'elfes avaient accomplis) etc... C'est plutôt le fait que tout se rassemble sur un nouveau personnage qui me fait me demander si ce n'est pas "trop".
-Bon la chef spirituelle des Noss (donc celle qui devrait être le plus hostile aux Cités) avec un mage elfe de pur passage (et qui donc devrait mépriser d'une certaine manière les Noss de par son éducation), ça j'ai un peu plus de mal. Après pour ce qui est de l'instinct maternel... C'est avec une pointe de cynisme que je t'annonce que c'est quand même très récent et très occidental IRLement parlant. La plupart des gens dans des époques comme le Moyen-Âge n'avait pas d'affection démesurée pour leurs enfants.
-Pour la patience, je voulais surtout dire que les elfes prennent leur temps pour faire les choses, ils aiment tout comprendre en profondeur avant d'avancer. Ce ne sont juste pas des "fonceurs" comme les humains. Pour un exemple plus concret... Imaginons qu'ils doivent apprendre le français (blasphème @_@), les elfes chercheront les mots les plus recherchés, assimileront toutes les règles même les plus indigestes de la langue et voudront s'exprimer au mieux mais ils ne se presseraient pas pour le faire. Il leur faudrait, au hasard, vingt ans pour l'apprendre alors qu'un humain en aurait mis cinq. Cela étant ils seront sans doute meilleur que lui à la fin, sauf exception.
-Si je peux encore passer outre le problème des parents en considérant que, bon, une fois de temps en temps une exception ça fait pas de mal, pour le mal-être ce sera plus compliqué.
Ce n'est pas une dégradation physique classique avec un corps qui vieillit ou des os qui se craquèlent, c'est bien plus insidieux que ça. C'est une perte de patience, une perte d'espoir, une perte d'envie de continuer, une sensation de déjà-vu constant et de lassitude. C'est cela qui conduit à la destruction de son corps, une auto-destruction, programmée en chaque éternel, l'ultime poison des dieux pour les empêcher de devenir immortels.
En réponse à cela, tu donnes l'amour inconditionnel, sans partage et infini de Caleldir envers Thurilosdir. Un amour en attente qui le maintient en vie. Sauf que ce n'est pas si simple. Les elfes restent amoureux généralement toute leur vie, et la plupart ne bougent pas non plus de leur forêt ou de leur Cité. On devrait donc s'attendre à ce que de nombreux elfes dépassent les deux millénaires,non? Et pourtant ce n'est pas le cas. Parce que le mal-être vient les chercher, les ralentis et les détruits (ou que la vie elle-même s'en charge d'ailleurs).
Ce n'est pas juste une maladie que l'on peut combattre par un mode de vie équilibré, ni par la magie qui endommage d'ailleurs autant le corps qu'elle le renforce (hé, il a pas réussi tous ses sorts! ). C'est bien pire et plus cruel que ça. Voilà donc pourquoi j'aimerais que ton personnage en souffre, il est passé chez les drows, une épreuve à laquelle peut-être même pas dix elfes ont survécus, il a quitté la forêt alors qu'il possédait la Symphonie, on l'a laissé partir à un âge très avancé (il avait 1600 ans si j'ai bien tout compris?)... Pour lui ce ne sera pas si simple de continuer, il est au bout, malgré tout l'amour qu'il peut avoir pour son aimée.
Au fond j'aime bien ton personnage, il pourrait faire un très bon héros de roman et je le pense sincèrement. Mais de mon côté je m'interroge sur la viabilité des événements exceptionnels qui lui sont arrivés.
Merci Alric! No problem, je vais faire court cette fois.
Souhaiterais-tu donc que son mal-être de l'éternité soit amplifié? Si oui, pourrais-tu m'indiquer vers quel âge il est commun que ce mal apparaisse?
Ces modifications faites, vers quoi allons-nous?
Alric de Vareg
Ancien
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Sujet: Re: Caleldir - Mage Dim 8 Fév 2015 - 20:00
Oui je le souhaiterais. /o/
Le mal-être commence à apparaître pour le commun des mortels aux alentours de 800 pour les plus tôt et peut-être 1200 pour les plus tard. Ca n'a jamais été vraiment spécifié je te l'avoue.
Pendant que tu le feras, je te tournerai vers une nouvelle lecture de ta fiche pour trouver d'autres éléments litigieux. Normalement ça ne devrait pas prendre trop de temps.
Un problème néanmoins: son père aurait eu au moment de leur discussion quelque chose comme... 2000 ans et quelques si je me trompe pas? Il faudrait peut-être le remplacer par un ami/un cousin etc... Plus jeune, parce qu'autant un quasi-double millénaire dans la famille c'est beaucoup, mais alors deux... >.>
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Sujet: Re: Caleldir - Mage
Caleldir - Mage
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