On n'est jamais sali que par la boue. [Aline]

1er jour de la 1ère ennéade de Bàrkios, an 8 du 11ème cycle.

Cela faisait maintenant plusieurs heures que durait l’assemblée entre les femmes régentes. Une pause fut accordée pour que chacune puisse se vider l’esprit avant de reprendre de plus belle. Certaines en profitèrent pour aller visiter les latrines –entre filles-. Maélyne ne comprenait pas pourquoi, mais bon, c’était certainement un effet de mode qui ne perdurera pas.

La jeune femme quant à elle se sentait assez mal à l’aise de revenir entre ces mures. Ce château avait tout de même été son foyer durant quelques années lorsqu’elle était l’épouse du Marquis Adrien de Bastylle. C’est également ici qu’elle donna naissance à sa fille, Aline de bastylle. Cela lui remémora de bons souvenirs mais également des évènements qu’elle préfèrerait oublier, tels que la mort de son époux, son abdication et la honte que cela lui procura.

Il fallait qu’elle sorte prendre l’air, pour se changer les idées. Les jardins du château suffiraient à la combler. C’était donc sa destination. C’est d’un pas assez lent, comme si l’envie de retourner à l’intérieur l’avait complètement quitté, que la Dame parcourait le jardin, seule.

Le soleil brillait, il ne faisait pas aussi chaud qu’en été mais la température était tout de même agréable. La Dame s’enfonça de plus en plus pour arriver près d’un grand arbre qu’elle affectionnait particulièrement. Elle s’avait qu’un banc en bois avait été sculpté juste à côté et que celui-ci donnait assez d’ombre pour profiter du soleil sans en subir les conséquences.

Elle s’approcha donc mais ne fit pas attention où elle mettait les pieds. Effectivement au fil des mois qui s’étaient écoulés, une racine de l’arbre était remontée à la surface. La jeune femme se prit malheureusement les pieds dedans.

« aaaaaaah !!! »

Cria-t-elle durant sa chute. Elle s’écrasa donc de tout son long juste aux pieds d’une jeune femme. Et comme si cela ne suffisait pas, sa tête avait atterrit dans une flaque de boue emportant un objet qui lui piquait la nuque.

Alors qu’elle se releva, elle découvrit que la jeune femme en question était en train de tricoter et qu’une aiguille lui piquait la nuque. Son état était des plus déplorable mais peu importe.

« Je crois que cela vous appartiens. » Dit-elle à la jeune fille assise sous l’arbre en lui tendant son aiguille complètement tordue.

Même si certaines femmes auraient hurlé à la mort en voyant l’état de leurs cheveux et de leurs robes après une chute pareille, la réaction de Maélyne fut tout autre. En voyant l’aiguille complètement tordue, elle ne put s’empêcher d’éclater de rire.

Enfin, une pause. Aline souffla intérieurement lorsque la décision fut prise de laisser les femmes régentes sortir de la grande salle, prendre un peu l'air avant de recommencer à discutailler sur les divers sujets du jour. La Dame de Montévlin se leva à son tour, toujours aussi calme que lors de la réunion, et quitta la pièce. Elle fit signe à son ami Thiev de ne pas l'accompagner (du moins pas de trop près), elle avait besoin d'être seule un temps... Il fallait dire que la matinée n'avait pas été très chaleureuse, quoi que certaines en disent, et le simple fait de sa présence avait fait jaser plus d'une personne autour de cette table. Oui, le frère d'Aline était vassal d'un "ennemi" à Aymeric de Brochant. Et alors, venait-on ici pour parler armées et tactiques de guerre ? Pas à ce qu'elle sache. Mais que voulez-vous, mettez en un même lieu une vingtaine de femmes et vous verrez que ce lieu deviendra un nid de vipères, où les personnes les plus seines d'esprit meurent en premier. Les hommes au moins se disent les choses en face... Enfin, vous l'aurez compris, il y avait une tension et du répondant lors de cette matinée.

Aline déambula dans le jardin, plongée dans ses pensées, sans faire très grande attention aux gens qui s'y trouvaient. Loin des vipères, elle s'assit sur un banc protégé par l'ombre d'un grand arbre. Elle ne prit même pas la peine de faire attention à l'endroit exact où elle se trouvait, instinctivement elle sortit de son escarcelle son nécessaire de couture : du tissu blanc sur lequel étaient brodées quelques fleurs hivernales, du fil et une aiguille. L'aiguille étant déjà plantée dans le tissu et le fil passé dans le chas du petit instrument, elle continua de suite son travail, ses gestes se faisant plus ou moins rapides et doux suivant ses pensées. C'était une habitude qu'elle avait prise, cela l'aidait à organiser ses pensées, ressasser ce qu'il s'était dit, canaliser ses émotions... ou tout simplement éviter de penser à certaines choses. Une habitude prise à l'âge de dix ans, lors d'un événement qui lui avait été particulièrement éprouvant. Depuis c'était comme si broder lui permettrait un jour de régler les nombreux problèmes l'entourant...

C'est alors que quelque chose des plus imprévues se produisit : un corps tomba à terre juste devant elle, emportant avec lui son aiguille, ce qui tira le fil assez fortement pour arracher la broderie des mains de la jeune femme, ce qui la fit sursauter tout en retenant sa respiration. SPLACH ! Et de la boue sur la belle robe verte ! Aline mit quelques secondes avant de se remettre de ses émotions et de comprendre ce qu'il venait de se passer ; une régente venait de se prendre les pieds dans une racine surélevée de l'arbre et était donc tombée tête la première dans une flaque de boue qu'Aline n'avait même pas remarquée. Quelque peu gênée par la situation - nombre de femmes prenaient très mal le fait d'être "humiliées" devant quelqu'un - Aline se leva doucement, se demandant si une aide de sa part à se relever serait mal perçue ou pas par la dame. Finalement celle qui s'avérait être Maélyne de Lourmel se releva d'elle-même, l'aiguille pliée en deux dans sa main, et tendit l'objet avec un sourire à la jeune noble.

"Je crois que cela vous appartiens.
-Oui, merci...

Puis Maélyne éclata de rire, visiblement plus amusée par son état déplorable qu'autre chose. Ceci arracha un sourire à la demoiselle qui jeta l'aiguille dont elle ne pouvait plus rien tira dans sa besace et en profita pour prendre en même temps un mouchoir propre qu'elle tendit à la pauvre femme.

-Ce sera mieux ainsi.

Le visage dégagé de la boue, ce serait déjà plus agréable pour la dame. Aline sourit, de ces sourires sincères qui n'apportent nullement d'hostilité dans le cœur des gens. Puis elle se baissa afin de reprendre son travail, broderie qu'elle regarda un petit moment tout en se rasseyant. L'hiver... c'était malheureusement une saison qui qualifiait bien ce qu'il se passait en ce moment dans le nord de la Péninsule, malgré que le printemps soit revenu. Elle fit signe à la Dame de Lourmel qu'elle pouvait s'asseoir... si elle était près de cet arbre, peut-être était-ce parce qu'elle cherchait un peu d'ombre.

-Peut-être vouliez-vous vous asseoir ?"

Elle ne savait si Maélyne avait fait attention à elle pendant la réunion, c'était fort possible en tout cas vu toutes les langues de vipère qui existaient dans ce milieu. De toute façon elle verrait bien si elle lui demanderait son nom ! La concernant Maélyne de Lourmel faisait partie des noms qu'Aline avait vite mémorisés et associés à des visages, et ce pour plusieurs raisons liées au passé. Même si elle ne se souvenait pas l'avoir déjà rencontrée... à part étant jeune enfant, peut-être ?

Dégoulinante de boue, c’était l’image qu’il fallait avoir de Maélyne à cet instant. Il fallait avouer que ce genre de chute lui était rare et que cela l’amusait plus qu’autre chose. Fort heureusement Maélyne était tombée aux pieds d’une dame qui semblait bien le prendre car rappelons le, sa chute à fait un gros SPLACH et avait facilement éclaboussé à un mètre à la ronde. Maélyne n’était donc pas la seule à se retrouver couverte de boue.

Cette jeune femme reprit son aiguille comme si c’était normal de la récupérer pliée puis la rangea avant de donner un mouchoir à Maélyne.

« Merci » lui dit-elle alors en commençant à se dégager le visage de cette terre boueuse qui sentait pas la rose.

« Peut-être voulez-vous vous asseoir ? »

La jeune femme était plutôt étonnée qu’elle lui propose ça. Elle s’attendait plutôt à la voir se lever de rage et la traiter de toutes les insultes inimaginables sortant de la bouche d’une dame en partant en courant changer sa robe. Mais ce fut une réaction tout autre. Comme si la jeune blonde avait à peine remarqué la chute.

« Volontiers » Lui répondit-elle avant de prendre place à côté d’elle.

Du moins elle essaya car elle dégoulinait de boue encore par endroit.

« Vous brodez très bien » Lui dit-elle ensuite.

La Dame avait parfaitement reconnu Aline de Montévlin, sœur de Jared de Montévlin, seigneur de Montévlin partit à la guerre dans le nord et vassal de Jérôme de Clairssac. D’ailleurs la position actuel du fief des Monts d’or était plutôt délicate mais ce n’était pas le but de Maélyne à raisonner la jeune femme. Elle s’en moquait complètement et d’ailleurs, elle pourrait sans doute avoir des nouvelles de Jérôme durant la conversation qui va suivre.

« Comment se porte ton frère, Aline ? »

Elle se rendit compte qu’elle ne la vouvoyait plus.

« Excusez-moi si je vous ai tutoyé, vous avez le même prénom que ma fille »

Maélyne répondit à la question d'Aline, n'entendant peut-être pas le petit i dans le verbe vouloir qui signifiait que la jeune femme parlait d'intention passée. Mais ce n'était aucunement grave, la présence de la Dame de Lourmel ne dérangeait guère Aline. Au contraire même l'invitation avait été quelque implicite dans l'interrogation de la montagnarde, aussi laissa-t-elle Maélyne s'installer plus ou moins confortablement. Il fallait dire que s'asseoir sur un banc alors qu'on était couverte de boue ne devait pas être très agréable, surtout avec ce liquide terreux qui dégoulinait le long des cheveux puis le long du buste, des bras et du dos. Bon Aline se souvenait avoir fait pire lorsqu'elle était jeune, se vautrant entièrement dans une flaque de boue si grande qu'elle la dépassait en longueur. Elle avait alors huit ans et était inconsciente du protocole que sa mère souhaitait lui inculquer à l'époque, aussi au lieu de se mettre à pleurer et de se réfugier auprès de sa mère la meilleure qu'elle trouva à faire fut d'attirer son frère Jared dans la même flaque et de commencer à faire une bataille de boue. Aline ne se souvenait pas avoir reçu une si forte rouste de la part de son père par la suite ! Cette correction ne l'empêchait pas, aujourd'hui, d'accepter d'être salie par les intempéries. Les chemins n'étaient pas tous faits de pierre...

"Vous brodez très bien.
-Merci. Mais ce ne sont que quelques fleurs.

La jeune femme sourit à sa voisine, contente de ressentir qu'elle voulait ouvrir un dialogue simple, sans lourdeur. Du moins était-ce l'état général de Maélyne ainsi que ses quelques phrases qui lui avaient fait ressentir cela.

-Comment se porte ton frère, Aline ?

La concernée resta un instant interdite, ne s'attendant aucunement à être tutoyée. Sa consœur se rendit tout de suite compte de son lapsus et s'en excusa aussitôt, expliquant que sa propre fille portait le même prénom qu'elle. Un prénom qui n'était pas si répandu que cela, pourtant.

-Ce n'est rien, ne vous inquiétez pas. Vous ne m'avez nullement offensée, je ne m'y attendais juste pas. En ce qui concerne Jared... Je ne sais pas si vous avez connu le départ d'un proche pour une guerre dans une autre région, il est difficile d'avoir assez de nouvelles pour être rassurée de ce qu'il s'y passe. De ce que je sais il se porte bien, merci.

Un nouveau sourire pendant qu'elle cherchait mécaniquement son aiguille sur sa broderie pour encore et toujours broder. C'était devenu plus fort qu'elle avec le temps et elle ne s'en rendait guère compte de ce toc qui ne la lâcherait certainement pas avant de nombreuses années. La séparation avec son frère était dure à supporter, d'autant plus qu'elle n'était pas sûre de le revoir un jour en vie... ou de le revoir tout court. Une angoisse permanente qu'elle supportait comme elle pouvait.

-Peut-être devrions-nous parler d'autre chose que de guerre tant que nous le pouvons, puisque nous retournerons sur le sujet tout à l'heure ? Comment vous portez-vous vous, Maélyne ? Et votre famille ? Si je me souviens bien nos familles étaient fort liées il y a encore quelques années. Que devenez-vous à Lourmel ?"

« Ce n'est rien, (…) porte bien, merci. »

« Je peux comprendre ce que vous ressentez. » Lui répondit-elle simplement. En réalité la Dame avait connu pire qu’un départ vu que celui dont elle était spectatrice n’avait pas de retour. Elle avait perdu sa sœur suite à la guerre entre Serramire et Etherna. Elle espérait qu’Aline ne vive pas la même situation. Elle espérait vraiment que la ravissante jeune fille qui se trouvait auprès d’elle ne connaissance pas ce sentiment qu’est la tristesse qu’on ressent jusqu’au plus profond de soi.

« Peut-être devrions-nous (…) quelques années. Que devenez-vous à Lourmel ? »

Leurs familles s’étaient déjà rencontrées oui mais vu que Maélyne n’avait pas réellement grandie en Serramire mais à Missède, elle ne connaissait pas les liens qui les unissaient vraiment.

« La routine n’a pas pu encore s’installer à Lourmel. Je me vois donc obligée de remettre certaines choses en place. J’y ai pris goût même si parfois je rêve d’un voyage vers le sud de la péninsule. » Dit-elle avec un sourire.

« Nous avons connu une vague de criminalité, comme tout le monde certainement. Et nous avons également lancé une expédition dans les Pycks d’Ortheim à la recherche de filons de minerais. Je devrais avoir enfin une réponse d’ici une ennéade. » Continua-t-elle.

La Dame espérait trouver quelque chose ce qui pourrait réduire les charges de la châtellenie même un petit filon lui conviendrait.

« Ensuite nous sommes en train de développer nos produits locaux. Je pense que le nord a de quoi ravir les papilles de nos proches ou lointain voisins…. Comme vous pouvez le voir, nous avons pas mal de projets même si pour le moment tout va au ralentit avec la guerre en Sgardie. »

Elle lui adressa à nouveau un sourire.

« Et vous ? De votre côté, tout se passe bien ? »

Sujet: Re: On n'est jamais sali que par la boue. [Aline] Mar 31 Mar 2015 - 15:53

Aline écouta silencieusement, prêtant une oreille attentive aux dires de la Dame de Lourmel. Rien de vraiment spécific à la clef mais il était toujours bon d'écouter ce qu'il se passait chez ses voisins et de tout simplement renouer des liens avec ceux qui n'étaient pas situés juste à côté des Monts d'Or. Et de toute façon prendre un temps pour passer un moment tranquille à tout simplement discuter avec une personne qui ne vous attend pas à chaque mot prononcé de travers était bien une chose qu'Aline appréciait.

"Et vous ? De votre côté, tout se passe bien ?

Aline prit un temps de réflexion, regardant sa broderie maintenant tachée par la boue. Que pouvait-elle dire de Montévlin, hormis que la situation politique n'était pas pour aider ? Elle n'avait pas envie de parler de choses désagréables, plutôt de choses joyeuses... ou du moins qui ne peinaient pas le cœur. Après quelques secondes elles se lança, parlant de son pays avec amour certain que Maélyne ne put qu'entendre.

-De mon côté pas grand chose, les Monts d'Or commencent à se remettre de l'hiver et malgré l'absence de nombre de nos hommes nous arrivons assez à gérer ce qu'il faut pour que nous ne soyons pas en manque. Les fleurs du printemps ne tarderont pas à clore, apportant gaité et beautés aux cœurs. D'ici quelques ennéades aura lieu la grande fête en l'honneur de notre Mère à Quatrevents, j'espère que les prières seront assez nombreuses pour faire arrêter la guerre assez tôt.

Elle sourit, sincèrement. Elle pensait réellement que si un grand nombre de personnes se réunissaient pour prier en même temps pour une même chose que l'évènement désiré se produirait, elle l'espérait pas trop tardivement. Il fallait dire que l'arrivée des Sombres présentée lors du conseil l'avait intriguée, effrayée même.

-Maélyne, vous qui êtes de Bastylle, puis-je vous demander... que pensez-vous de cette histoire entre Aymeric de Brochant et Jérôme de Clairssac ?"

La jeune demoiselle parlait de ses terres avec un tel bonheur que la jeune Lourmelloise l’envia un peu. Les monts d’or étaient d’une telle beauté lorsque les beaux jours revenaient. Elle se promit qu’un jour, elle y retournerait pour y contempler le paysage montagneux.

La jeune femme vint alors sur le sujet de Jérôme. Maélyne se doutait un peu qu’elles finiraient par en arriver là.

« Je trouve que Jérôme n’aurait pas dû prendre l’initiative d’aller reprendre Alonna et Oësgard sans nous et surtout s’allier à la régente et rompre son serment. » Dit-elle alors.

Son avis était assez claire là-dessus.

« J’ai connu Jérôme alors qu’il était venu avec ces hommes en Serramire. Je l’ai soutenu personnellement et c’est grâce à lui si, aujourd’hui Aymeric de Brochant est sur le trône. Donc je trouve que notre marquis aurait dû avant tout essayer de parlementer avant d’envoyer l’ost. » Continua-t-elle

« Entre autres, je trouves que les deux hommes ont tort d’une certaine manière. Mais vous savez, on ne peut demander de trop à nos hommes. Ils n’ont pas notre délicatesse et préfère généralement foncer dans le tas sans réfléchir plus loin que leurs lopins de terres. » Elle fit une pause.

« Je sais que Montévlin a prêté serment à Jérôme. Je m’en attriste un peu car j’estime que nous devons être entièrement unis pour pouvoir espérer une paix durable mais je vous comprends en même temps. » Termina-t-elle avant de reprendre une pause.

« Nous verrons si ces deux hommes arriveront à s’entendre à nouveau pour le bien être du nord, surtout face à la montée en puissance du Médian et de l’indépendance du Sud. La péninsule n’est plus unie, et nous nous préoccupons tellement à faire la guerre entre nous que nous devenons aveugle en dehors de nos frontières. Les elfes d’Anaeh ont perdu une bonne partie de leur forêt face aux noirelfes. Qui nous dit que ces mêmes sombres ne viendront pas à notre porte ? »

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