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 Le vent du sud

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Niklaus d'Altenberg
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MessageSujet: Le vent du sud   Le vent du sud I_icon_minitimeLun 6 Juil 2015 - 21:53

Le vent du sud



"Un port est un séjour charmant pour une âme fatiguée des luttes de la vie. L'ampleur du ciel, l'architecture mobile des nuages, les colorations changeantes de la mer, le scintillement des phares, sont un prisme merveilleusement propre à amuser les yeux sans jamais les lasser. Les formes élancées des navires, au gréement compliqué, auxquels la houle imprime des oscillations harmonieuses, servent à entretenir dans l'âme le goût du rythme et de la beauté. Et puis, surtout, il y a une sorte de plaisir mystérieux et aristocratique pour celui qui n'a plus ni curiosité ni ambition, à contempler, couché dans le belvédère ou accoudé sur le môle, tous ces mouvements de ceux qui partent et de ceux qui reviennent, de ceux qui ont encore la force de vouloir, le désir de voyager ou de s'enrichir."




Ville portuaire de Syriac,
8ième ennéade de Bàrkios de la 8ième année du 11ième cycle



Le soleil se levait doucettement sur la petite cité portuaire de Syriac, et la journée se serait annoncée chaude si le vent de l’ouest ne s’en était mêlé. La côte aux alentours était une succession gracieuse de grandes falaises de craie ou de granit, battues par les vents et les flots de l’océan d’Eris. Il était bien difficile d’y accoster et les quelques villages de pêche de l’Apreplaine s’étaient pour la plupart nichés sur les quelques endroits où le relief des falaises s’aplanissait pour laisser la place à de petites plages. Mais ces endroits étaient tous exigus et ne permettaient pas la construction d’un port en eau profonde.

Syriac en revanche  se trouvait dans une sorte de bras de mer entrant un peu plus profondément dans la terre et dont la profondeur en faisait un petit fjord. Les hommes et les femmes de l’Apreplaine avaient bien vite compris l’intérêt d’un tel endroit et avait utilisé cette caractéristique  topographique à leur avantage pour en faire un port plus important.

Avec la création du domaine, la ville avait eu une croissance très importante, axée sur la pêche puis sur le commerce côtier. L’intérieur des terres de l’Apreplaine ayant été difficile à coloniser, la ville de Syriac avait pendant longtemps été la capitale économique du domaine. Seul port des domaines royaux sur l’océan d’Eris, elle avait un statut particulièrement stratégique. Pour autant la piraterie dans l’océan d’Eris et les difficultés économique du reste de cette face du continent avait bien handicapé le port de commerce dont l’activité, si elle n’était pas négligeable, n’était certainement pas celle que l’on pouvait espérer.

A proximité de la ville se trouvait le village de Waldhouse, un grand village fortifié accolé au monastère du même nom qui en avait été le fondement. Le monastère consacré à Néera était connu dans la péninsule pour être un haut lieu d’étude en botanique et pour les arts naturels aidant la paysannerie. C’était aussi ce lieu sacré et neutre que le baron de l’Apreplaine avait choisi pour organiser un sommet éclair entre les différentes factions se partageant le centre de la péninsule.

Le baron avait quitté son invitée à  son manoir pour deux journées, la priant de bien vouloir l’excuser, afin d’inspecter les derniers préparatifs du sommet. Il y avait passé la matinée et était très fier et très heureux de ses aides. Ces derniers avaient remplis leur mission avec zèle et professionnalisme. La rencontre avec l’abbé et les moines s’étaient bien passé. Niklaus et sa famille avaient toujours été des barons respectueux du monastère et de sa sagesse et avait toujours soutenu financièrement les moines et leurs œuvres. Il était donc facile de maintenir une entente cordiale avec ces gens, et l’abbé était toujours heureux de rendre service au jeune homme qu’il considérait comme un ami du monastère.

Passé le repas de midi, qu’il avait passé à discuter avec les moines autour d’un repas frugal et rapide, le baron s’était rendu à Syriac, afin d’inspecter la ville et de donner audience à ses responsables. Le baron n’avait eu que peu de temps sur la côte ouest ces dernières semaines, tout occupé qu’il était avec les affaires de Diantra puis les rencontres politiques qui en avaient suivi. Il passa donc l’essentiel de son après-midi à faire le tour de la ville accompagné de la bourgmestre et du burgrave de la ville. Il donna à quinze heure audience au conseil de la commune et finit par aller à la rencontre des gens de manière impromptue durant le reste de l’après-midi. La ville n’était pas bien grande, et s’il ne pouvait pas rencontrer tout le monde, au moins le baron souhaitait-il marquer sa présence et démontrer à ses administrés qu’il était toujours sur le pont, malgré la disparition de la couronne.

Il se rendit enfin sur la place centrale pour donner un rapide discours. Il tenta de rassurer les Syraciens sur les sujets d’inquiétude du moment, en particulier l’occupation des troupes étrangères et les dernières décisions visant à éviter une famine. Après les grands torts de la guerre civile, chacun était inquiet, et cela était bien normal. Les prix augmentaient chaque jour, en grande partie en raison de l’extraordinaire inflation de la demande Diantraise, les occupants de la cité s’étant lancés dans un plan irréaliste de reconstruction qui tirait bien trop sur les capacités de production des régions avoisinantes, dont l’Apreplaine.

Il prit part à une prière silencieuse à la mémoire des disparus. Ce moment en particulier fut pour le baron un déchirement. Tant de morts, tant de drames, et ces femmes, enfants et parents qui se montraient forts dans leur extraordinaire douleur. Le baron ne pouvait pas les laisser tomber. Pas dans une telle tristesse. Ces gens lui faisaient confiance malgré ses errements passés et malgré les circonstances actuelles. Les Altenberg n’étaient que les administrateurs délégués par la Couronne pour ce grand bout de terre, mais au fil des ans, un lien spécial s’était créé entre la population et ses dirigeants imposés. Ce lien, le baron avait bien cru qu’il s’était brisé, mais au final, la guerre civile et la défaite de Christabel n’avait pas jeté l’opprobre sur le jeune homme. Jamais il n’oublierait cette fidélité.

L’attroupement se dispersa, et de nombreuses femmes vinrent néanmoins le voir tantôt pour lui expliquer leurs malheurs et leurs inquiétudes, tantôt pour lui donner leur soutien, tantôt pour simplement le saluer. Il tenta de répondre humainement et avec patience à toutes les critiques, toutes les inquiétudes et tous les encouragements. Au final il y passa plus de deux heures et le soleil commençait à décliner. Il mit fin à la réunion informelle et se décida à marcher avec la bourgmestre sur le port.

Le port de Syriac était de taille moyenne mais impeccablement pensé et entretenu. Malheureusement pour lui, il était visiblement en sous-capacité. Des navires de tailles moyennes s’affairaient dans le port, tous des navires de pêche. Seuls trois grands navires de commerce avaient jeté l’ancre. Le commerce sur l’Eris était anémique, surtout en cette période. Alors qu’on s’apprêtait à relever les grandes chaines barrant l’entrée du port pour la nuit, le baron put entendre donner l’ordre d’annuler la manœuvre. Un navire arrivait… Le baron décida d'observer l'entrée du navire au port, c'était toujours un spectacle intéressant. Et puis ainsi pourrait-il saluer ses occupants. Si l'on voulait être une plateforme commerciale, autant paraitre accueillant.
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Sarina de Feoda
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MessageSujet: Re: Le vent du sud   Le vent du sud I_icon_minitimeJeu 20 Aoû 2015 - 22:43

Presque une journée entière pour atteindre le port de Syriac... Je pensais qu'on y arriverait pas avec les courants maritimes de la mer d'Eris,  celle-ci ne jouissait pas d'une réputation plaisante à cause des nombreuses noyades,  coulée de bateaux et la piraterie environnante peu accueillante etc. Je m'attendais à n'importe quelle tentative d'abordage. Ça me rappelait surtout la perte regrettable de mon défunt père ! D'un côté,  je songeais au plaisir de sortir du palais et ses coutumes durant un bref séjour,  au cours duquel j'aurais l'occasion de rencontrer le baron d'Apreplaine,  homme ouvert au échange d'après le portrait qu'on m'a dépeint de lui. Était-il comme on me le décrivait ou au contraire un noble semblable aux autres ? Par là j'entendais sa façon de percevoir les événements actuels. Le bateau qui me transportait jusqu'à ma destination voguait assez vite grâce aux membres de l'équipe et le capitaine,  les courants furent en notre faveur pour l'aller et le retour espérons-le.

Combien de temps allait durer ce voyage ? Un séjour d'une semaine maximum,  si celui-ci ne connait aucune accroche au cours de notre discussion. Bref,  ne nous précipitons pas dans des pronostics hasardeux. La fin de journée s'annonçait à l'approche du port,  ainsi je ne risquais pas de rentrer le jour même. Syriac était le lieu de transition adéquate,  afin de me rendre ensuite au sein de la baronnie d'Apreplaine. Fort heureusement,  je fus reçu par le gestionnaire de ce territoire. Première impression,  je regarda autour de moi les environs,  un port modeste qui a commencé à prendre de l'importance ! Je descendis du bateau par la rempart avec grâce et légèreté. Un homme éduqué me fit un accueil sans protocole assommant. Mais bon,  j'avais peu de chance que ça arrive !

- Bonsoir,  j'espère que je viens pas trop tard ?  Il faut dire qu'Eris est une mer tumultueuse.

- Je me nomme Sarina de Feoda,  baronne d'Ysari et vous,  vous devez être le baron Nicklaus d'Apreplaine. Je vous remercie de me recevoir sur vos terres. Avez-vous un endroit où l'on peut se poser ? La traversée en mer a été mouvementée pour moi.

Dis-j'en m'adressant au baron d'Apreplaine aimablement, je le regarda dans les yeux avec une attitude naturelle et posée.
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Niklaus d'Altenberg
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MessageSujet: Re: Le vent du sud   Le vent du sud I_icon_minitimeMar 1 Sep 2015 - 19:25




Le navire avait prestement accosté à l’endroit qu’on lui avait désigné. L’activité dans le port se réduisait maintenant rapidement. Non pas que la nuit s’apprêtait à tomber, l’été arrivant permettait de conserver une certaine luminosité jusqu’en milieu de soirée, mais avec la fermeture de l’entrée du port, les accès étaient de toute manière terminés. La marée était de toute manière descendante, et l’on apercevait déjà, sur les marqueurs de l’entrée du port, que les navires nécessitant un fort tirant d’eau ne pouvaient plus s’échapper du port, le chenal étant à présent trop peu profond.

La rade de Syriac était en eaux profondes, contrairement aux rades de la mer Olienne qui étaient bien moins exposées aux marées. La situation naturelle de ce port, anciennement l’entrée d’une sorte de petit fjord, avait été du pain béni pour les anciens habitants qui s’étaient installés là il y avait déjà quelques siècles. Initialement un port de pêche, la petite bourgade avait évoluée pour devenir à présent le principal et unique port commercial des domaines sur l’océan d’Eris. Une situation stratégique qui n’avait pas échappé aux barons de l’Apreplaine.

On avait jeté la passerelle, et après les discussions d’usage entre le capitaine du navire et celui du port, le baron vit une jeune femme visiblement noble descendre la passerelle. Il la reçu avec un sourire et un rapide message de bienvenue. Cette dernière lui rendit une réponse directe et sans ambages, d’une voix sympathique. Le sourire du baron s’élargit.


« - Eris est un océan bien complexe à naviguer, je ne vous le fait pas dire. J’espère bien avoir un jour un mot à dire sur cette situation. Elle est ruineuse pour mon domaine et pour mes gens. »

La jeune dame lui confirma qu’elle soupçonnait son identité. A vrai dire il s’en était voulu de ne pas lui avoir fait de suite les présentations, il était habituellement mieux élevé que cela. La jeune noble, qui venait du sud, ce que le pavillon lui avait déjà plus ou moins indiqué, le remercia de l’accueillir.

« - N’en faites rien. Vous n’avez pas à me remercier. Le port ferme de toute manière environ une heure avant le coucher du soleil. Nous laissons toujours le temps aux navires à l’horizon de nous rejoindre s’ils le souhaitent avant de lever les chaines du port.

Vos informations sont très correctes Madame. Je suis étonné que mon nom soit parvenu à vos oreilles. A vrai dire je ne pensais pas être connu dans le sud de la péninsule. Je suis effectivement Niklaus et je suis baron d’Apreplaine, en revanche mon nom est d’Altenberg. Je ne suis baron que par la grâce de la Couronne et non par héritage. Tout du moins l’étais-je jusqu’à récemment.

Mais je m’éparpille. Je suppose que votre équipage reste dormir à son bord, si ce n’est pas le cas, plusieurs auberges doivent avoir de la place, la capitainerie du port pourra renseigner vos marins. Ou bien si nécessaire il restera l’abbaye, où plusieurs dortoirs sont disponibles.

Naturellement je serai heureux de faire de vous mon invité. Ma famille dispose d’une maison au cœur de la vieille ville, donnant sur la Laurence, non loin de Notre Dame des Mers. Si vous le souhaitez je peux vous y faire guider immédiatement. Je vous aurai guidé moi-même si j’avais pu, mais pour tout vous avouer je passais sur les quais de commerce avec un objectif en tête.

Je remontais vers le pont des Anges pour passer dans la partie militaire de la ville et rejoindre M. di Montecale, un expert militaire qui m’attend au fort Steinbrück. Je vais certainement être en retard.  Le brave homme a passé la journée à inspecter la ville et ses défenses et devait me donner son avis ce soir. »


Il mêla cette dernière phrase  à un regard et un signe de tête vers un fort qui se trouvait au bout de la digue du port, de l’autre côté de la rade.

« - Peut-être tout cela ne vous intéresse-t-il pas… Si c’est le cas, je peux vous proposer de vous faire guider chez moi et de vous y retrouver pour le diner avec M. di Montecale. Dans le cas contraire, je serai heureux de vous emmener avec moi, si la vue de chantiers navals et d’arsenaux ne vous donnent pas l’urticaire. »

Il eut un sourire.
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MessageSujet: Re: Le vent du sud   Le vent du sud I_icon_minitimeJeu 10 Sep 2015 - 21:45


- cela ne me dérange nullement de vous accompagner,  ainsi je verrais a quel point avance ce chantier naval,  et en même je pourrais me rendre compte des talents de cet expert militaire. Sire di Montecale,  ce nom me dit rien mais une rencontre avec celui-ci sera peut-être intéressante.

- Je vous remercie encore de l'hospitalité dont vous faites preuves a mon égard,  je suggère que mes marins amènent mes affaires à votre demeure familiale et nous nous rendons au lieu du rendez-vous,  ne le faisons pas attendre plus longtemps ne croyez-vous pas. J'ai envie que vous me montrez ce qui me semble important pour vous,  du moins l'un des projets qui une attention particulière. On ne doit jamais négliger les défenses d'un territoire,  et je constate que vous veillez a la sécurité de vos citoyens.

Dis-j'en répondant au seigneurs de ses lieux,  le baron en titre Niklaus d'Altenberg.

Est-ce que j'y connaissais quelques en chantier naval ? Très peu sur le sujet à vrai dire, mais quand tu étais la baronne d'une région côtière le minimum requis d'après moi... S'intéresser a ce domaine me saurait fort utile pour suivre l'état de mes bateaux. Cet homme se montrait courtois et diplomate,  l'air plus détendu à ce que je venais d'annoncer sur la terre ferme,  nul besoin de me servir un protocole de conduite accentué en ces lieux,  ça me faisait tellement de bien intérieurement. Je devais assumer la grande partie du pouvoir dut à l'état du baron d'Ysari,  mon époux était malade.  Juste avant cela on a pu rattraper les nuits sans lui... Bref,  je demanda au capitaine de faire le nécessaire pour amener mes affaires à la demeure de la maison Altenberg. Aux moins j'aurais un endroit décent où passer la nuit durant le temps de ce séjour. Il me paraissait prometteur en vue de l'attitude du baron,  mais ne sait-on jamais n'importe quoi pouvait arriver. En même temps,  j'étais ici pour établir un échange diplomatique et découvrir un peu mieux mon hôte.

Les jours me dirons si les prochaines rencontres seront enrichissantes,  bien que je doutais de trouver des importuns ici. Je suivis le baron à ses côtés vers le fort Steinbrûck,  on échangea quelques paroles sur le chemin jusqu'à la ville. On voyait vraisemblablement le dénommé di Montecale en train de revoir les plans du futur chantier, l'air concentré il vérifiait les détails de ces dessins afin que ceux-ci satisfasse le baron. Je n'étais pas une experte en ce domaine, il paraissait qualifié selon les dires de Niklaus d'Altenberg.

- Ces plans sont destinés à renforcer les défenses de la ville, c'est bien ça ? Ça ne vous dérange de m'en parler ?

Dis-j'en lui posant la question posément,  Niklaus me répondit...
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MessageSujet: Re: Le vent du sud   Le vent du sud I_icon_minitimeMer 28 Oct 2015 - 21:40



L'homme eut un sourire plaisant. La jeune femme était fort sympathique. Il lui proposa son bras et ils s'en furent. Le soleil déclinait, mais les couleurs du port étaient reposantes et agréables.

- Je suis heureux que vous ayez accepté de m'accompagner. Quoi de plus agréable qu'une promenade en fin d'après midi en si charmante compagnie ? L'été nous donne un climat bien clément pour le moment, c'est une chance inespérée.

L'activité dans le port était à son apogée. Les barques de pêche étaient toutes rentrées, tout comme les navires de plus grande importance cherchant les poissons loin au large. La criée allait bon train,  et si l'odeur n'était pas poétique, au moins le tableau était-il véritable. Les navires de commerce, qui n'étaient pas nombreux en cette période bien difficile économiquement ne déchargeaient que peu de marchandises et l'on sentait bien que la pêche faisait l'essentiel de l'activité portuaire en ce soir d'été.

De nombreux oiseaux de mer survolaient les lieux, et pas de manière désintéressée. Ces derniers étaient naturellement à l’affut du moindre crustacé ou de toute autre carcasse pisciforme. Leur cri n'était pas très sympathique, et certains se seraient bien passés de ces satanés volatiles. Mais le baron, à l'humeur constante et toujours heureux de voir se produire le très humble spectacle de la vie de son modeste domaine en était heureux.

Le couple de circonstance fit beaucoup parler, et le baron fut obligé de dire bonjour avec un sourire à beaucoup. Loin d'être loin de ses sujets, l'homme avait passé peu de temps dans la capitale et beaucoup auprès des siens. Il fallait dire que la succession avec son père avait été dure, ce dernier mourant prématurément. Une tragédie qui avait beaucoup marqué le mandat du jeune baron. Il eut un sourire pour son invitée.


- Madame, vous savez les gens aiment parler. Je pense que vous allez faire sensation. Mais au moins cela me permet-il de vous parler de ce qui m'est important. Voyez vous, je ne suis jamais plus heureux qu'ici, parmi mes gens. C'est à la fois un honneur rare et une très grande fierté que je ressens à être responsable de l'Apreplaine. Nous ne sommes peut-être pas le plus grand ou le plus fort des domaines, mais j'aime à penser que nous avons quelque chose d'exceptionnel. Nous sommes un domaine tranquille. Discrets mais bien présents. Voilà certainement notre devise.

Le baron eut un sourire. Il rougit quelque peu, presque embarrassé.

- Je ne sais comment vous décrire l'émotion que je ressens lorsque je pense à cette terre dont j'ai la responsabilité. Cette dernière m'incombe plus que tout. Et si je suis fier de ce que m'a famille a accompli, je sais également qu'il me faut être irréprochable à chaque difficulté que la Providence m'envoie pour pouvoir être à la hauteur de mes illustres ancêtres.

Il eut encore un sourire amical. A la fois complice et heureux. On sentait que le baron était content de sa journée. Non pas qu'il y ait gagné grand chose, mais sa simple présence en ces lieux et avec Sarina lui suffisait visiblement amplement à être heureux.

- Mais peut-être connaissez-vous cela ? La lourde tâche d'être aussi doué que ses ainés. Voilà une tâche à laquelle nous nobles sommes obligés de faire honneur.

Il n'en rajouta pas plus. Au détour de quelques étals, il repéra un marchand de fleur, et y fit un détour. La jeune femme qui s'en occupait eut un sourire embarrassé. Le baron lui fit un clin d'oeil, visiblement ce dernier était du genre taquin. Il offrit le bouquet d'anémones à son interlocutrice.

- Voici pour vous ma chère. En ce début d'été nos champs en sont couverts.

Il eut encore un sourire.

- Avec tout cela je ne vous ai pas répondu. Oui et non, nous n'augmentons pas vraiment les défenses de la ville, mais j'ai le projet d'en augmenter ses chantier navals et son arsenal. Monsieur di Montecale doit en vérifier les plans. Voyez-vous je pense que l'Eris est encore un océan bien mal maitrisé. Pire, il s'agit d'un endroit encore au tout début de son enfance. Le futur de la façade Eriséenne est certainement encore plus extraordinaire que la mer Olienne. Cette opportunité je souhaite la saisir. Imaginez seulement : avec un peu de maitrise, cet océan représente le lien entre le sud et le nord du continent, entre l'humanité et les nains, plus au nord et presque oubliés de nos commerces ! Si le commerce de l'Eris doit renaitre, je souhaite que l'Apreplaine y trouve une place de choix. Beaucoup regardent l'Olienne avec envie, je parie sur l'avenir et sur un océan différent.

Ils avaient bien avancés. Ils étaient arrivés au pont des Anges. Une construction impressionnante en pierres chevauchant la rivière de la Laurence, qui à son embouchure n'était pas négligeable. Elle se jetait de toute sa force dans le port de Syriac. Le baron y jeta un profond regard.

- Voici la Laurence chère amie... A la fois une rivière amie et une ennemie. Elle apporte tant de bienfaits en amont, mais parfois tant de désastres en aval. Par deux fois elle a débordée ici-même. Comme vous pouvez le constater, nous avons dû revoir les quais de cette dernière pour maitriser ses flots. L'Apreplaine est un lieu de pluie, parfois torrentielles au printemps. Dans ces cas les rivières sortent souvent de leurs lits. Pour autant ce pont, construit sous la supervision d'un de mes ancêtres, tient toujours. Comme quoi les hommes sont parfois les plus forts.

De l'autre côté du pont se trouvait des remparts assez imposants. On entrait visiblement dans la partie militaire. Mais les portes étaient grandes ouvertes. Deux gardes tenaient l'entrée de l'arsenal. Le baron ne fut pas embêté, étant évidemment connu des gardes. Il pointa du doigt un fort posé sur un promontoire rocheux dans la rade.


- Nous devons retrouver M. di Montecale là bas. C'est un homme admirable... Vous verrez... Mais je ne sais presque rien de vous Madame... Comment se trouve votre pays ? Comment le sud se trouve-t-il en se moment?
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MessageSujet: Re: Le vent du sud   Le vent du sud I_icon_minitimeLun 9 Nov 2015 - 3:37

- C'est une délicate attention de votre part, elles sont magnifique je vous remercie messire. Je voudrais vous apportez mon appui afin de faire perdurer cette amitié naissante, qu'en pensez-vous ?

- Vous veuillez sur vos gens, je crois que vous faites énormément pour eux et ça se retrouve dans les décisions concernant la gérance de l'Apreplaine. Certes, ce n'est ni le plus grand ou riche territoire de la péninsule mais elle produit des vivres et ouvre ses frontières pour nouer des liens. Je partage le même point de vue, la mer relie le nord et le sud, tenter de l'apprivoiser me parait peu probable. Cela dit, si on sait anticiper les courants maritimes à l'aide de solide connaissance en navigation et cartographie nous pouvons probablement améliorer le commerce maritime érisseen.

Dis-j'en pensant à la vision du baron d'Altenberg.

L'homme m'inspirait par ses mots, il faisait le maximum pour la prospérité du domaine que le baron gérait intelligemment. Au lieu de s'associer à d'autres maisons plus importantes comme la plupart de nos voisins, il privilégiait l'indépendance et l'identité du territoire, ses habitants bénéficiaient du fruit de la terre, des échanges commerciaux maritimes par l'intermédiaire de la mer d'Éris. Pouvait-on dominer la tumultueuse ? Je ne disais pas être une experte de la navigation. Je me trouvais bien loin de cette prétention mais en misant sur une excellente connaissance et l'expérience d'un marin aguerri les chances de naviguer devenaient abordables. Je devrais traverser celle-ci lors de mon retour jusqu'au port d'Ysari. Je sentais qu'un homme réfléchi, diplomate et mesuré me guidait agréablement vers son rendez-vous. Monsieur di Montecale était d'après ses termes un conseiller naval, ainsi l'homme adéquat en vue du projet de rénovation.

Je ne pouvais qu'apprécier son implication dans la vie quotidienne du peuple, ses vassaux qui lui rendaient autant pensais-je. Un seigneur aimant sa terre percevait mieux les attentes, besoins et possibilités de tout point relié à celle-ci. Il agissait selon ses principes et inspirations qui me semblaient prometteurs. Comme lui je donnais de moi-même pour diriger l'Ysari, sa philosophie se rapprochait de la mienne si je me trompais pas, je m'appuyais sur mon ressenti personnel. J'observais des individus vivantsdécemment malgré les caprices d'Éris.

- Je ne sais que vous dires sur mon propos, hormis le plaisir que je ressens à aider les ysarains qui font tellement pour la baronnie. Je ne cherche pas a être ce que je ne suis pas ou outrepasser mes prérogatives aux détriment d'autrui. Je pense aux bien-être de chacun comme vous. Le sud se porte relativement bien grâce aux commerces, la culture y est riche par les échanges avec mes voisins et l'Estrevent. L'Ysari est animée, je me balade parfois dans ses rues commerçantes pour m'imprégner de son ambiance.

Dis-j'en essayant de formuler une réponse sincère, je dessinais un léger sourire sur mes lèvres...
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MessageSujet: Re: Le vent du sud   Le vent du sud I_icon_minitimeLun 16 Nov 2015 - 21:14


On arrivait au coeur du port militaire de Syriac. Ce dernier n'était pas très impressionnant par son activité, mais était assez grand. Propre et bien entretenue, la pierre grise dont il était intégralement construit semblait vouloir concurrencer le gris d'un ciel d'orage. Une fois l'enceinte passée, ils furent directement accueillis par de grands bassins en maçonneries recouverts de grandes structures de briques et de bois aux tuiles d'un rouge sang. De grands dénivelés étaient organisés pour faire glisser des embarcations vers l'eau, permettant de faire passer rapidement des petites coques de leurs berceaux terrestres vers le début de l'océan.

Les essieux des cages d'écureuils enroulant les grands câbles retenant les berceaux, ou encore celles servant visiblement à la levée des poutres étaient impressionnantes de tailles. Un certain nombres nécessitaient visiblement l'aide de bœufs pour être manœuvrées, la force de l'homme ne pouvant visiblement suffire. L'activité dans le chantier naval était faible, un seul navire d'une taille moyenne était en chantier. Il en était encore aux prémices et n'avait pas encore été amené jusqu'à l'eau. Seul son squelette bien arrangé trônait fièrement sur l'un des berceaux mobiles.

La menuiserie toute proche était en revanche en pleine activité. Niklaus et son invitée n'y passèrent pas directement mais purent y jeter un œil depuis l'autre côté des bassins. En cette chaude fin de journée, les portes étaient grandes ouvertes pour évacuer la chaleur. On goudronnait justement un madrier aux formes courbées issues sans nul doute de deux arbres entrelacés par la main de l'homme.

Le petit château fort tenant la fin de l'enceinte trônait fièrement à leur gauche tandis qu'ils continuaient à suivre les quais donnant sur la rade et profitaient ainsi du spectacle agréable du soleil déclinant qui jouait à se refléter sur l'eau de l'anse, particulièrement calme ce soir. La lune avait fait son apparition dans le ciel encore bleu.

Des petites fumeroles commençaient à monter des tours à feu marquant l'entrée de la rade, on se doutait que d'ici à quelques heures, deux beaux feux bruleraient à ces endroits pour marquer aux navires en détresse l'entrée de la rade, qui, si elle était barrée par des chaines la nuit, permettait à son entrée d'offrir une halte tranquille.

Une passerelle de bois permettait d'enjamber les bassins du chantier naval sans avoir besoin d'en faire le tour, ce qui permit aux deux promeneurs d'éviter de faire un long détour. Le baron saluait au passage des personnes de sa connaissance ou les quelques patrouilles qui assuraient la garde dans cette enceinte militaire.

Vint ensuite le port militaire, qui n'était qu'à un quart rempli. Seuls les navires de la milice d'Apreplaine servant à assurer la paix maritime aux abords immédiats des côtes de la baronnie étaient encore là. La flotte royale n'existant pour ainsi dire pas sur cette océan.

Ils arrivèrent ensuite à l'arsenal où deux navires étaient accostés et en pleins travaux. L'un avait le pont totalement béant, les planches de ce dernier étant en cours de remplacement, l'autre n'avait aucune voile, ces dernières étant à la réfection. Tous les cordages des deux navires étaient entassés pèle-mêle sur le quai en attente d'être évacués et de nouveaux beaux cordages bien enroulés attendaient sagement d'y être placés. Il y en avait certainement pour plusieurs jours voire semaines de travaux méticuleux.

Un contremaitre vint voir le baron, et ce dernier pria son invitée de l'excuser une seconde. Ces derniers s'entretinrent à part quelques minutes, le baron acquiesçant aux gestes un peu agacés de son interlocuteur. Le baron finit par lui mettre une main sur l'épaule et sembla le calmer. Ils finirent par rigoler, visiblement à une plaisanterie du baron. Le contremaitre s'inclina finalement devant le baron, puis s'en fut après avoir présenté ses hommages à l'invitée du baron.

Sarina et Niklaus continuèrent ensuite en direction du fameux fort Steinbrück, bien plus moderne dans sa construction que le premier château fort qu'ils avaient passés. Ils entrèrent par le grand pont levis et furent rapidement dans la première enceinte. La basse cour était pour ainsi dire abandonnée, et si un groupe de personne ne s'étaient pas trouvée autour d'une table sur les remparts, on aurait pu croire que le fort était abandonné.

" - Ah ! Voici M. di Montecale, sa suite et mes chers assesseurs, visiblement en grande discussion ", fit le baron. Il  fit un signe de la main à la troupe qui sans nul doute les avaient vu arriver de loin, puisqu'ils se trouvaient à un endroit d'où la vue sur le port était pour ainsi dire complète." Venez, allons les rejoindre si vous le voulez bien."

Ils passèrent une porte saillante dans le grand mur d'enceinte qui donnait sur un grand escalier de pierre qui menait visiblement au chemin de ronde des remparts où se trouvait di Montecale et la troupe. Arrivés en haut, le baron donna sa main à la jeune femme, car le cordage qui servait de rambarde s'arrêtait brusquement.

Ils eurent encore quelques dizaine de mètres à faire pour contourner les remparts et se retrouver du même côté que la petite troupe. Il y avait là le burgrave de la ville, M. Jean de Lautraire, un grand homme sec au regard aiguisé et à la stature bien droite. Cet homme à l'intelligence visible et aux états de services militaire dans la flotte royale incontestable était le responsable du port militaire et de la place forte. Le baron l'avait recruté à son départ de la flotte royale pour des raisons de santé. Un grand homme massif était également là, il s'agissait de M. Falkenweier, son second et le capitaine de la garde de Syriac, en charge des garnisons de milices de la ville. M. Harold Esquier, le responsable du port de commerce, était également là. Il avait parfaitement le type de la population Syriacoise, un homme de taille moyenne aux cheveux d'un blond presque blanc et aux yeux d'un vert profond. A son physique, on ne pouvait douter qu'il s'agissait d'un enfant du pays. Il avait le physique costaud d'un marin au fait des duretés de la mer. Habillé de manière assez riche, cela contrastait avec son physique plutôt d'homme du rang habitués aux durs labeurs. A cela s'ajoutait un autre homme aux proportions quasiment inversement proportionnelles puisqu'il était aussi grand que gros. Cet ogre au sourire facile était M. Johann Meyer, le bailli du district, en charge de l'argent public sur ces terres. Grand bourgeois de la ville, il était un des principaux marchands et usurier du port. Pour autant sa probité était légendaire et s'était un homme aussi pieu qu'il était gourmand, d'où son tour de taille.

Mme Eugénie de Dugrène, la bourgmestre de Syriac, était aux côtés de M. di Montecale. Cette femme à la quarantaine d'année dégageait au premier abord une certaine froideur calculatrice. Elle était habillée totalement de noir dans une robe aussi stricte qu'élégante et seule un magnifique coquelicot de soie brodé sur son habit donnait une touche de couleur. Ses cheveux d'un noir antracite étaient noués en un impressionnant chignon et une rose violette (véritable cette fois) fermait la coiffure. On aurait pu croire la personnification d'un corbeau à l'air habile (le surnom que lui avait d'ailleurs donné affectueusement le baron). Malgré la froideur qu'elle dégeageait à première vue, elle fit un sourire agréable à la nouvelle venue, visiblement heureuse de ne plus être la seule femme du groupe. Tous vinrent saluer poliment le baron. Le baron fit les présentation. Pour en arriver finalement à M. di Montecale et à son frère.


" - Messieurs di Montecale, Madame Sarina de Feoda, baronne d'Ysari, qu'un bon vent nous amède des contrées sudiste, et que j'ai conviée à se joindre à nous. "

Sur la table qui entourait tout ce petit monde étaient étalées de grands plans estampillés du sceau du baron. Il s'agissait là des plans que ce dernier proposait pour l'extension du port et qu'il avait soumis à M. di Montecale.

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MessageSujet: Re: Le vent du sud   Le vent du sud I_icon_minitimeMer 25 Nov 2015 - 10:02


« Pourquoi remettre une digue là ? »

Albano avait vraiment des questions de débutant. Mais Enrico devait bien se résoudre à lui répondre, s’il voulait qu’il finisse par apprendre quelque chose.

« Vois ça comme une ligne de démarcation entre le port à usage militaire, et celui à usage commercial. De plus, si l’on peut éviter que les navires se prennent dans le cours de la Laurence pendant qu’ils manœuvrent vers les quais, ce serait plutôt utile. »


Le burgrave émit un petit ricanement, que l’amiral interpréta comme un consentement. De toute façon, techniquement, c’était lui l’expert, ici. Cependant, les états de service de Jean de Lautraire avaient amené Enrico à le respecter, en tant qu’ancien marin. Lorsqu’ils s’étaient rencontrés, ils avaient échangé un peu sur leurs propres expériences, très brièvement à vrai dire. Après tout, ils avaient un travail à effectuer. C’était en présence du bourgmestre de Syriac, une femme froide et stricte, ainsi que d’une pléthore de membres administratifs, qu’Enrico s’était mis à étudier le terrain depuis le Fort Steinbrück. Il avait eu quelques difficultés à prononcer les noms, ce dont les Apreplainois ne semblaient pas lui tenir rigueur. Il restait avant tout suderon, et pour lui, deux points sur un ‘u’ ne voulait pas dire grand-chose.

Armé d’un outil curieux et inédit, que l’on pouvait apparenter à une loupe améliorée, Enrico se mit à étudier le contrebas du fort d’un œil critique. Son œil passa rapidement des constructions futures aux navires en cours de réparation, sans que cela ne soit trop imprévisible. Il avait toujours aimé voir les armateurs et les ingénieurs navals travailler sur ces géants des mers, ces véritables foyers sur l’Eris. Il lorgna sur la coque, et que ne fut pas sa surprise de voir un homme piquer un homme sur une caisse. Avec un petit grondement, le vieux loup de mer cessa d’étudier le terrain, et se tourna vers le capitaine de la garde.

« Maître Falkenweier, pouvez-vous demander à l’un de vos hommes de réveiller le tire-au-flanc en train de piquer un somme, près de la cogue au ventre ouvert ? »

Le responsable des miliciens lui lança un regard étonné, mais ne tarda pas à transmettre cet ordre à l’un de ses sous-fifres. Enrico haussa les épaules.

« J’abhorre la fainéantise, et je vise à la perfection. »


Il se remit dès lors à étudier le plan. Il devait avouer qu’il avait été plutôt bien préparé, avec moult rigueur et précision. Ce n’était pas une simple idée du baron, mais sûrement un projet potassé et réfléchi sur des mois, voire peut-être même des années. De son avis, le port tel qu’il était représenté sur le plan était presque optimal. Dans les faits, cependant, la construction demanderait un petit paquet d’argent, et Enrico ne savait si la baronnie pouvait se le permettre en ces temps de crise monarchique. Malgré tout, il pensait Niklaus assez intelligent pour avoir révisé le coût de cette extension portuaire à sa juste valeur, et qu’il ait tout prévu concernant les frais à débourser.

L’amiral du Langecin était en train d’échanger avec le burgrave sur l’extension de la digue, lorsqu’un couple spécial se présenta à l’assemblée. Si le burgrave s’était tu tout de suite, Enrico, qui continuait de lui parler, lui demanda s’il avait bien compris ce qu’il avait dit, visiblement fâché qu’il regarde ailleurs pendant qu’il lui parle. C’est alors qu’Albano tapota l’épaule de son frère pour lui montrer le baron d’Altenberg et la dame qui l’accompagnait. Etonné, l’estropié à la jambe de bois fit une courte révérence.

« Excellence, je ne vous attendais pas de sitôt. »


Niklaus lui présenta dès lors la ravissante femme qui l’accompagnait. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il lui annonça qu’il s’agissait bel et bien de la baronne d’Ysari en personne. Il n’avait jamais pu l’admirer de visu, et s’était jusque-là contenté des dires sur sa beauté. Esquissant un sourire charmeur, Enrico ne dérogea pas à sa réputation en baisant la main de Sarina.

« Votre Excellence, quel plaisir de rencontrer une dame de haut-rang telle que vous, et qui plus est, venant de ma contrée natale ! »


Il se redressa, dardant de nouveau son regard sur le baron d’Apreplaine.

« Messire, je tenais à vous faire part de mon enthousiasme quant à vos plans d’extensions portuaires. Il a été finement organisé, mais, m’est avis qu’il vous faudrait également une palissade sur la face occidentale de votre nouveau chantier naval. En dehors de cela, le reste de mes recommandations se trouveront consignées dans mon rapport, que je m’en irai rédiger bientôt. »

Il joignit ses mains derrière son dos, et bomba légèrement le torse, réflexe militaire à la vie dure et qui réagissait tel un vieil automatisme.
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