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| Secrets d'alcôve | |
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Aymeric de Brochant
Humain
Nombre de messages : 714 Âge : 33 Date d'inscription : 22/02/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 35 ans Taille : 6 pieds Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Secrets d'alcôve Sam 15 Aoû 2015 - 14:06 | |
| 2ème jour de la 8ème énéade de Barkios, 8ème année du 11ème cycle. Une foule populeuse et braillarde s’échappait de la cathédrale, accompagnée d'une entêtante cacophonie de bourdons en tout genre. On venait de donner une fois de plus une grande messe, comme il en avait rarement eut ces dernières années. La chose n'était pas anodine ; durant ces derniers jours, Aymeric avait veillé à ce qu'en sus du rassemblement des armées, on se préoccupât avec attention du soutient des clergés. Personne n'ignorait les obédiences impies des elfes noirs, aussi le marquis avait espéré qu'en se dressant contre les puysards, il aurait le concours de la foi.
C'est pourquoi l'homme faisait montre d'une piété assidue, fréquentant l'office chaque jour. Il traitait avec une gravité égale ses devoirs envers les prélats, en se rendant fréquemment dans les prieurés et les abbayes mogarites dont la campagne serramiroise abondait. En outre, il n'avait pas manqué de rencontrer les grands pontifes des divers cultes, tâchant de leur transmettre au mieux toute la détresse qu'émanait du front, et le grand besoin qu'on aurait là bas de saint-hommes.
Ces va-et-viens continus firent ainsi d'Aymeric un habitué des églises en tout genre, si bien que faute de temps, on le vit bientôt prendre ses quartiers, pour quelques heures, dans les chapelles et les cloîtres. Était-ce par commodité, ou avait il été touché par la foi ? Le marquis, pourtant peu adepte des grandes démonstrations de piété, vint pourtant se recueillir à plusieurs reprises, et on l'aperçu ces jours là faire montre d'une grande dévotion.
Ainsi, lorsque les fidèles vidèrent les grandes travées de la cathédrale, Aymeric, quant à lui, prenait le chemin d'une petite chapelle, nichée dans le creux d'une abside. Il s'agissait là d'un passage aménagé par les ducs d'antan pour regagner au plus vite Castel Tolbioc, et par un soucis de commodité, il n'était pas rare qu'on y entrepose quelques victuailles, diverses offrandes ou encore de beaux vêtements, de manière à ce que les ducs, avant d'entrer dans la maison des dieux, eurent la possibilité de se prélasser au mieux.
Aymeric avait fait table rase de cette pratique quelque peu iconoclaste deux jours plutôt, prenant le soin de convier le grand prêtre de la damedieu pour bénir l'endroit, rendu à son austérité originelle, toute monacale. Désormais, il prenait fréquemment le temps de se recueillir ici. Il s'agissait d'une petite salle, voûtée en croisée d'ogive, depuis laquelle on pouvait aisément gagner le reste du complexe religieux.
Le marquis se reposait ainsi dans cette petite pièce, tâchant de trouver quelque quiétude avant d'entreprendre ses nombreux travaux. L'arrière-ban finissait de s'assembler, si bien que les deux châteaux de Serramire croulaient sous les hommes. Bientôt, on prendrait la route de l'Hasseroyale, et avec elle, la destination vers la guerre. Son frère étant reparti pour gagner l'avant-garde, il incomberait à Aymeric de mener la réserve. Un soucis cependant le préoccupait : il lui faudrait traverser à nouveau les marches, et la seigneurie de Montévlin. Non qu'il craignit une résistance - les forces de Jared ne pouvant rivaliser avec la troupe levée en ce moment - pourtant, cette perspective chagrinait le marquis, lui rappelant, en sus du défaut de ce mauvais vassal, qu'il n'avait plus eut de nouvelle du châtelain, suite à la bataille d'Amblère.
Ces considérations occupaient l'esprit d'Aymeric, quand débouchant d'une petite porte, un homme fit irruption. À son apparence, il ne faisait nullement partie des hommes du marquis, et ce dernier soupçonna l'inconnu d'être un moine. Pourtant, à moins d'être lourdement défroqué, celui-là tenait plus, par son allant, du vagabond que du religieux. Glissant instinctivement sa main au côté, Aymeric se souvint, non sans se maudire intérieurement, qu'il sortait du saint-lieu, et avait délaissé sa brette. Devant le silence du loqueteux, il s'apprêta à appeler la garde pour chasser cet intrus, quand dans un éclair de lucidité, le visage de l'homme lui sembla soudainement familier.
"Je ne m'attendais pas à vous trouver ici, Jérôme, lança-t-il d'un ton glacial, donnez moi donc une bonne raison de ne pas vous faire embastiller." |
| | | Jérôme de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: Secrets d'alcôve Sam 15 Aoû 2015 - 18:54 | |
| Le temps passait et rien n'avançait, cela en devenait frustrant mais l'on ne pouvait pas faire grand chose lorsque les événements ne s'imbriquent pas dans l'ordre que vous voulez. Malgré tout ce qu'il s'était passé, Jérôme désirait toujours s'entretenir avec le marquis de Serramire mais les choses étaient on ne peut plus compliquées, déjà en raison de la commise et du titre de félon déposé sur lui mais également avec le serment l'engageant auprès d'Odélian. Jérôme était las de tout cela et il voulait en découdre avec les drows, la haine qui s'était ancré en lui menaçant de déborder à chaque instant. Il ne s'était pas passé un jour depuis qu'il avait sauvé Aline sans qu'il ne s'entraîne avec une ardeur décuplée même s'il n'avait jamais prit cet exercice à la légère auparavant. Toutefois, il n'était pas suicidaire et il tentait, malgré les nombreuses campagnes à son actif, d'économiser le plus possible ses hommes. Il savait qu'en se jetant sur les sombres avec ses effectifs actuels, il courait à la catastrophe, tout comme le marquis l'avait fait. De même que Odélian avait envoyé des renforts. Sainte-Berthilde et Aretria également mais Jérôme ne savait pas si elles appuieraient Aymeric ou lui. Le mieux serait d'enterrer la hache de guerre, au moins le temps de repousser l'ennemi séculaire et de voir s'il était possible de trouver un compromis. Une ébauche avait eu lieu à Sainte-Berthilde afin de constituer un conseil du nord mais il était utopique de lui donner des bases solides tant qu'il y avait une telle rivalité entre deux seigneurs. Le conseil, ainsi que la discussion qu'il avait eut avec Roland lui avaient apporté un nouveau regard sur la situation et sur certains sacrifices à faire. Pour autant, il était peu enclin à ce que ce soit lui qui fasse tous les efforts.
Le réseau d'espionnage du baron s'était fortement étoffé alors qu'il lui en avait donné les moyens. Pour l'instant, cela n'avait pas fonctionné comme il le souhaitait bien que certaines informations d'importances lui soient parvenu mais de manière fragmentaire et bien entendu pas lorsqu'il voyageait et ces derniers temps, il n'avait pas arrêté. Les dernières informations qu'il avait reçu l'avait pourtant intéressé. En effet, le marquis, qui avait apparemment reçu un sortilège drow et était tombé dans une sorte de coma, s'était remit et il était de nouveau très actif. D'après ce qu'il avait apprit, celui-ci semblait être devenu un fervent des cinq et il multipliait les offrandes. Il était dit aussi que le marquis restait souvent un temps plus long après l'office et qu'il était peut être possible de l'approcher à ces moments.
Jérôme, qui n'avait pas (du moins il le pensait) un orgueil démesuré, ne s'encombrait pas de certaines fioritures comme d'autres nobles qui ne voyaient que leur image. Le baron n'avait d'ailleurs pas hésité à voyagé sans déployer ses bannières, par sécurité et aussi par nécessité de voyager vite. Il n'hésita donc pas très longtemps avant de se décider même si ses gardes n'appréciaient pas l'idée qui avait germé dans la tête de leur suzerain. Ils trouvèrent donc des vêtements de gueux et se vêtirent comme les paysans du coin. Ils se faufilèrent l'un après l'autre, afin de ne pas attirer l'attention de la garde aux portes de la ville. Une fois à l'intérieur, tout était plus simple. Jérôme apprit alors que le marquis allait assister à une offrande. Il s'y rendit avant le début et il entra sans difficulté dans l'édifice, les fidèles nombreux étant présent à toutes heures de la journée afin de prier. Jérôme savait qu'une pièce avait la préférence du marquis lorsque tout était fini, ou du moins il s'engouffrait derrière une porte et entra dans une salle. Le baron s'y engouffra puis il en ouvrit une autre, à l'autre bout et il attendit patiemment. Il pria intérieurement Néera afin que tout se passe pour le mieux. Il savait que ses hommes attendaient, certains à l'intérieur de l'édifice, sans arme, d'autre à l'extérieur, armés. Lui même n'avait pas d'arme, ne voulant pas commettre un sacrilège alors qu'il avait besoin de la protection des Dieux plus que jamais.
Un peu après que le prêtre eut terminé, la porte s'ouvrit, ce qui fit manquer un battement au cœur du baron. Il espérait que ce soit le marquis et qu'il soit seul mais les meilleurs plans avaient toujours des points faibles et ils devaient constamment être reconsidérés ou modifiés. Dans l’entrebâillement de la seconde porte, il souffla lorsqu'il aperçu la silhouette et le visage de celui qu'il attendait et qu'il était seul. Apparemment perdu dans ses pensées, il ne vit pas tout de suite la présence du baron. Jérôme poussa la porte et il entra dans la salle ou se trouvait Aymeric. Restant silencieux au début, Jérôme aperçu le mouvement instinctif du marquis à son côté afin de sortir son arme. Ensuite il comprit qui était celui qui lui faisait face alors que Jérôme avait abaissé la capuche qui l'avait masqué jusque la. L'étonnement d'abord, puis une menace furent les premiers mots qui sortirent de la bouche du marquis. Jérôme décida de débuter sur la plaisanterie même les deux hommes savaient bien que le moment était crucial
"Bien le bonjour, Aymeric, je vais bien merci et je vois que vous aussi, c'est une joie de vous voir sur pied. J'espère que toute votre famille se porte bien aussi"
Après ce trait d'humour plus que limite, il reprit sans laisser la temps au marquis de répondre
"Plusieurs raisons pour vous ne donniez pas l'alarme. Déjà parce que je suis certain que vous êtes heureux de me revoir. Ensuite parce que je pense qu'il est plus que temps d'avoir une discussion, depuis le temps que nous l'attendions tous les deux, non ? Et puis, il y a beaucoup de choses à dire qui pourrait s'avérer être un bien plus grand que nos deux petites personnes. Enfin, parce que vous vous doutez bien que je ne suis pas venu seul. Et même si ce n'est pas une menace, je ne me laisserais pas embastiller sans résistance, il y a trop de choses à faire."
Jérôme avait déjà prit la ville de Serramire par surprise et même si une armée ne serait pas passée inaperçue, il était amusant de voir la réaction du marquis sur un questionnement du nombre de personnes qui pouvaient avoir accompagnés le baron. Il laissa un peu de temps au marquis afin qu'il digère ce qu'il venait de dire puis il reprit
"Monsieur le marquis, pardonnez moi la façon dont je vous interpelle, mais je pense que vous savez que nous avons beaucoup de choses à nous dire et qu'une rencontre officiel en ce moment n'était guère possible. Je fais confiance à votre intelligence pour ne pas tenter quelque chose qui pourrait mal se terminer" |
| | | Aymeric de Brochant
Humain
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| Sujet: Re: Secrets d'alcôve Sam 15 Aoû 2015 - 21:31 | |
| En écoutant le baron, Aymeric se surprit à sourire. Son interlocuteur avait vu juste : il était heureux de voir Jérôme. Les différends que séparaient ces deux hommes, le marquis n'avait jamais perdu cette admiration qu'il entretenait à l'égard de son contemporain. Il avait toujours su apprécier son audace, et cette imprévisibilité farouche qu'avait montré à moult reprises le maréchal. Naturellement, il concevait une rancune certaine envers celui qu'il avait installé dans les fiefs de la maison de Bastylle, pourtant, si tant est qu'il put conserver l'espoir de ramener Jérôme dans son giron, Aymeric maintenait un penchant indulgent envers ce bien mauvais vassal.
Aussi n'accueillit-il pas les fanfaronnades de ce dernier sans un soupçon d'ironie. Jérôme devait se sentir bien en défaut, pour invoquer ainsi de si piteux soutiens. Ou bien s'agissait il d'une deuxième tentative d'humour ? La première avait échoué, mais la seconde brillait par sa fraicheur. Le maréchal ignorait il seulement que la ville suintait en ce moment même plus de soldats qu'elle n'eut de pores ? Il n'avait dû certainement qu'à la chance, de ne pas rencontrer une des multiples hordes dont la cité abondait ces jours-ci. Qu'à cela ne tienne! Aymeric n'avait guère l'envie d'instruire son invité surprise de ces états là.
"Tranquillisez vous, Jérôme, je ne me suis pas résolu à une fin funeste, lança-t-il d'un ton affable, avant de reprendre, cassant : en ce qui me concerne, du moins. Vous êtes bien téméraire de venir ainsi dans mes murs, et vos quelques hommes n'y changent rien. Savez vous seulement à quel point l'on maudit votre nom, dans le pays ? Il ne se trouve une seule journée sans qu'un de mes chevaliers ne réclame le droit d'en découdre avec vous. Tous, mon bon neveu Nestor le premier, n'ont pas de mot assez dur pour condamner votre trahison. Vous m'avez causé de nombreux griefs par le passé, et à l'amitié dont je vous honorais, vous avez préféré l'appât du gain. Je vous tenais pour purgé du goût pour les combats et de l'amour pour les conquête, après votre défaite l'an passé. Hélas, l'examen de vos dires et de vos actes m'ont montré mon erreur."
Il avait certes forcé le trait, mais dans les grandes lignes, c'était la vérité. Lorsque l'on avait appris le ralliement de Clairssac à la régente, nombreux avaient alors rappelé la vindicte du baron d'Etherna à l'égard de Serramire. On s'était souvenu, non sans émoi, de la cruelle et ô combien exagérée par le temps chevauchée de jadis, dont l'aboutissement, lorsque Jérôme avait finit par s'incliner devant le seigneur de Brochant, apparaissait désormais comme une renardie. Le coquin avait patiemment attendu son heure, se disait on dans les chaumières! Aymeric avait alors accueilli ces rumeurs non sans amusement.
"Toutefois l'insistance de vos proches à m'assurer vos bonnes intentions plaide en votre faveur. Je ne puis moi même oublier l'estime que je vous portais auparavant. Vous pouvez louer la fidélité de vos amis et de vos serviteurs, qui ont su éveiller à nouveau en moi la mansuétude que j'eus jadis à votre égard. La lettre que vous m'envoyâtes concourt en ce sens, Jérôme, mais un doute subsiste : avez vous délibérément, voulu me trahir au profit de la régence ? Je vous demanderais de ne pas me mentir, pour l'honneur, vous comprenez."
Jérôme eut bien pu déblatérer un amas sirupeux de sornettes en ce moment là, cela n'importait que peu. À la vérité, Aymeric avait cessé de se figurer si l'initiative de cette guerre en oesgardie avait initialement procédé de l'ambition du baron, qu'avait su décupler les manigance d'Arsinoé, ou si à l'inverse, cette cabale était venue de la régente, qui avait usé de son nouveau maréchal comme pion pour diviser le Nord. Tout ce qu'il l'importait était désormais que Jérôme reconnaisse ses erreurs, qu'elles fussent le produit de bonne ou de mauvaise foi.
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| | | Jérôme de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: Secrets d'alcôve Dim 16 Aoû 2015 - 7:16 | |
| Un sourire s'afficha sur le visage du marquis, peut être que la tension qui était palpable allait s'atténuer. Jérôme l'espérait car il n'était pas bon de discuter lorsqu'il y avait trop de pression et Néera savait qu'il y en avait à cet instant. Téméraire, Jérôme l'était sans nul doute. Il avait ménagé plusieurs sortie en cas de fiasco, des espions pour l'abriter en cas de fuite, des caches bien dissimulées et en dernier recours, des hommes à lui pour avéré la présence du baron du baron dans cette ville. Il se doutait bien qu'il n'aurait guère de chance de fuite si le marquis décidait de le pourchasser et une rançon ou encore une possibilité de guerre s'il tenait le baron emprisonné, voir pire mais Jérôme comptait sur son intelligence.
Le marquis prit alors la parole et il commença bien évidemment par lui rappeler sa trahison et la haine que lui vouait les autres vassaux de Serramire, en commençant par Nestor. Il se doutait peut être que cela toucherait le baron qui avait lié sa famille avec celle de Versmilia et le fait qu'il s'était lié d'amitié avec lui. Il y parvint, c'est certain car la famille et les amis étaient importants aux yeux du seigneur d'Etherna. Aymeric continua de déverser son fiel sur sa déception, Jérôme le laissa faire car il était bon d'évacuer aussi la rancœur. Enfin il en vint au principal et il questionna le baron. C'était ce moment que Jérôme attendait depuis longtemps, plusieurs ennéades remplient d'événements tous plus dramatiques les uns que les autres. Il était temps, et même plus que temps, d'en finir et de parler face à face pour dénouer ce sac de nœud et voir ce qu'il pouvait en ressortir, en espérant que ce soit du bon.
Jérôme soupira, pensant aux phrases qu'il avait répété un nombre incommensurable de fois et au fait qu'il allait de nouveau les ressortir. Il espérait que ce serait la dernière fois puisque tout serait réglé, d'une façon ou d'une autre en ce jour. Il était soulagé d'entendre le marquis parlé de son estime pour lui car il en faudrait pour lui expliquer tout cela
"Je comprends vos griefs et vous me voyez navré de la tournure qu'ont prit les événements. Il semble qu'une longue suite de malentendus aient mené à la situation actuelle et que chaque étape ait envenimé de plus en plus le tout. Je suis heureux d'entendre que mes proches me sont restés fidèles, il est difficile de trouver de la loyauté, encore plus ces derniers temps. J'espère que de notre entretien, beaucoup de choses seront comprises et que les haines seront oubliées."
Il était facile de dire cela mais encore fallait il faire en sorte d'expliquer son geste et de trouver les mots afin de faire comprendre sa façon de voir les choses et l'enchevêtrement de choses qui l'avaient mené jusqu'ici.
"Peu de gens semblent avoir encore foi en mon honneur et pourtant Néera sait que j'en ai plus que nombre d'entre ceux qui me désavouent. Sur tout ce que je possède de plus cher et par devant la déesse mère, je vous jure que jamais, non jamais, je n'ai voulu vous trahir. Cela n'a jamais été le cas et si vous le permettez, j'aimerais m'expliquer."
Voila, il lui avait dit, maintenant, il fallait prouver ses dires car il était aisé de proclamer une chose, c'en était une autre que démontrer que c'était la vérité.
"Lors de notre premier entretien, je vous ai dis que le nord était ma préoccupation. C'était pour cela que j'étais venu à Serramire et je me suis incliné lorsque vous étés apparu en tant qu'homme fort. Je ne suis pas celui que beaucoup croient, je ne veux qu'un nord fort et uni même si la suite des événements ne démontre pas cela. Lorsque le Sgarde à faire sécession, c'était une hérésie pour moi. C'était inconcevable de laisser cela ainsi mais personne réagit. La couronne était au plus faible après la prise de pouvoir de la régente et cela s'est encore démontré lorsque Alonna à suivit. Deux terres s'étaient alors désolidarisées et je voyais la une gangrène qu'il fallait stopper. Je me suis rendu dans la capitale afin de vous en parler mais l'on m'a éconduit sans m'expliquer votre état.
Que me restait il comme possibilité ? je me suis rendu auprès de la couronne pour demander à la régente de m'accorder le droit de ramener les terres félonnes. Arsinoé m'a alors demandé de faire serment à la couronne tout me nommant maréchal et comte. Mais, pour moi, puisque votre suzeraineté sur la Sgarde et l'Alonna avait été renouvelé lors des funérailles du roi, il était évident que vous conserveriez celle-ci une fois les conquêtes faites. A aucun moment, je n'ai eu l'intention de vous spolier et je pensais même que cela vous aurait plu que de récupérer les terres. J'ai d'ailleurs été surpris, je l'avoue, lorsqu'aux funérailles, la suzeraineté de Serramire sur Alonna fut dites alors que ce n'était plus le cas depuis bien longtemps et par ordre du roi en personne. Mais cela semblait ramener une cohérence qui tendait à penser que l'unification du nord était en marche."
Jérôme souffla après cette longue tirade mais il reprit rapidement
"Je n'avais alors aucune idée de la roublardise de la régente et de ses intentions et j'ai été dupé même si je peux comprendre le doute des masses en voyant tout ce que j'y avais gagné."
Pouvait on croire cela avec tous les faits qu'il y avait eu ? c'était juste hallucinant et il était difficile de croire qu'il s'agissait de la vérité. Et pourtant, Jérôme avait été le plus parfait des vassaux pour Odélian avant sa rencontre avec la régente. L'honneur était, et l'était toujours, ancré en sa personne et il était inconcevable qu'il ne trahisse.
"Aymeric, lorsque j'ai eu écho de votre levée de ban et du fait que vous alliez marcher sur la Sgarde et contre moi, j'ai donné l'ordre à mes bannerets de ne pas se mettre sur votre chemin,; J'avais espoir qu'une rencontre rapide entre nous dissiperait les malentendus. J'aurais pu regrouper mon ban de Bastylle dans les montagnes et leur demander de résister. La prise des cols est ardu lorsqu'elles sont défendues même par un nombre inférieur en homme mais je ne l'ai pas fais car je ne souhaitais pas le conflit, je vous prie de me croire." |
| | | Aymeric de Brochant
Humain
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| Sujet: Re: Secrets d'alcôve Dim 16 Aoû 2015 - 11:51 | |
| Un silence suivit la déclaration du maréchal, avant d'être brisé par un long soupir venu d'Aymeric. "Je vous crois sur parole, Jérôme, et je prie la Damedieu d'avoir fait le bon choix." Durant ces mois, le marquis s'était longtemps raccroché à l'espoir que cette guerre n'ait tenu qu'à la force d'une intrigue - celle ourdie à Diantra par Arsinoé. Peut être s'agissait il d'une faiblesse, mais Aymeric avait ardemment souhaité pouvoir blanchir son vassal, malgré des griefs colossaux. À la vérité, il aurait grandement souffert de confirmer ses jugements précédents, portant ainsi la guerre au sein même du marquisat. Avec la fidélité réassurée de Jérôme, c'était un front qui disparaissait.
"Vous comprendrez aisément que je ne puisse le faire dès à présent publiquement, mais mon pardon vous est acquis. Moi aussi j'appelais de mes vœux à ce que cette guerre fut le produit d'une cabale, aussi n'ai-je porté le dégât sur vos fiefs au Nord, et une fois votre hommage rendu à nouveau, j'en lèverais sans attendre la commise."
Comme un homme se trouvant subitement désœuvré, Aymeric se tint dès lors coi. Il venait, en quelques menues paroles, de balayer toute l'origine de ces deux mois de guerre. Hélas, sur cette première algarade, avaient essaimé les conflits, et bien que la plaie ne fut désormais refermée, cette gangrène que sont les drows, elle, demeurait. Les rébellions elles aussi se trouvaient encore vivaces, certes, mais la réconciliation que venait d'obtenir Aymeric avait semblé, pour un temps, lui en ôter le soucis.
"Le jeune marquis d'Odelian sait-il tout cela, Jérôme ? reprit-il toutefois, se ressaisissant, car l'ignorez vous peut-être, mais le plus jeune des Berdevins a remarié Madeleyne, et l'on m'a appris qu'il s'était rendu dans l'Hasseroyale pour renforcer mes ostes. Je crains qu'il ne veuille ainsi vous nuire, cher ami, pour satisfaire au mieux sa nouvelle épouse. Il se dit que cette dernière vous voue une haine tenace. Si vous le souhaitez, lança-t-il, sans avoir l'air d'y toucher, je puis intercéder en votre nom auprès du jeune Gaston, car je le retrouverais sous peu en Oesgardie."
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| | | Jérôme de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: Secrets d'alcôve Lun 17 Aoû 2015 - 6:16 | |
| Le silence répondit aux déclarations du baron. La marquis avait il cru ce qu'il avait entendu ou allait il penser que Jérôme mentait éhontément et que tout n'était que fabulation de sa part. Il avait, en tout cas, mit tout son cœur et sa franchise dans ce qu'il avait dit et à ses yeux, c'était la réalité et la façon dont lui avait perçu les choses. Les premiers mots d'Aymeric furent pour dire qu'il le croyait. Un grand poids tomba des épaules du baron même s'il savait que rien n'était gagné. Le fardeau était lourd et voila qu'après Odélian, celui-ci lui était retiré également. La déesse l'avait elle entendu et le nord était il sur le point de se redresser et de faire cause commune ? voila une nouvelle qui serait fantastique.
Puis vint la suite, le marquis expliqua qu'il ne pouvait pas pardonner publiquement dans l'immédiat. Le marquis avait sut, au final, comprendre qu'il y avait anguille sous roche et c'était la raison qui l'avait poussé à ne pas attaquer Bastylle malgré la commise. Le fin de tous les malheurs du baron semblait vouloir s'envoler sauf qu'il y avait encore un point qui ne semblait pas être connu de la part d'Aymeric. Cela se confirma lorsqu'il continua, il savait qu'un nouveau marquis était en place à Odélian tout comme le fait qu'il s'était marié mais il n'était apparemment pas au courant du serment de Jérôme à l'encontre de Gaston pour la Sgarde. Il était temps de voir si le pardon serait toujours d'actualité lorsqu'il serait en pleine possession des informations. Jérôme avala sa salive, il était temps que tout soit su et que des solutions soient trouvées, le temps des demis mots était passé. S'ils s'étaient rencontré plus tôt entre Aymeric et lui même, rien de tout cela n'aurait eu lieu, quelle folie que d'avoir toujours retardé.
"Votre excellence, je vous remercie de la confiance que vous m'accordez, je suis heureux de voir que nous ne nous étions pas trompé lors de notre première entrevue. Il y a de grandes choses à faire et je serais ravis de vous renouveler mon serment en tant que vassal de Bastylle."
Commencer par ce qui était de mieux était une tactique, certains auraient terminé par cela mais il valait ne pas débuter négativement. Toutefois, il fallait bien en parler
"Le marquis d'Odélian m'a convoqué, il sait tout cela et il m'a pardonné mes écarts. Nous étions amis dans notre jeunesse et il ne l'a pas oublié. Je suis au courant de sa présence en Sgardie et j'allais d'ailleurs le rejoindre. Toutefois" Jérôme marqua une petite pause le temps de reprendre son souffle "La situation entre vous et moi ne s'améliorait pas malgré toutes les tentatives, comme lors de votre entretien avec Duncan du Lys, mon conseiller, la commise et le glaive que vous teniez au dessus de moi avec votre armée qui marchait sur moi et j'ai dû faire des choix. Alors que tous mes alliés me lâchaient pour diverses raisons et que j'étais esseulé, Gaston d'Odélian m'a alors tendu la main et offert le pardon MAIS il a demandé une contrepartie. Il m'a offert son aide pour la prise de l'Oësgardie en échange de mon serment pour cette terre."
Jérôme espérait que la colère n'emporterait pas le marquis et qu'il comprendrait la situation dans laquelle il était. Jamais Jérôme n'avait voulu trahir le marquis mais lorsqu'il avait vu qu'aucune de ses tentatives de médiation ne fonctionnait, il avait capitulé devait Gaston lorsqu'il lui avait imposé cela. Imposé car c'était bien une condition au pardon qu'on lui avait offert.
"J'espère que vous prendrez pleinement conscience de la situation à laquelle j'étais confronté à ce moment. Je n'avais aucune possibilité de savoir que l'on parviendrait enfin à se rencontrer et que le différend nous opposant s'effacerait. La menace était bien réelle et je ne savais plus quoi faire pour empêcher que le nord se déchire. Quelle ironie que nous ne soyons pas parvenu à nous rencontrer plus tôt, à se demander si les Dieux ne se jouent pas de nous"
Voila, tout était dit, Jérôme attendait maintenant de voir la réaction du marquis, il espérait qu'il serait plus enclin à trouver une solution que de l'invectiver ou de laisser la colère l'emporter. Lui même en avait plus qu'assez de tous les subterfuges et il n'espérer que retrouver une sérénité et la confiance de ses pairs. |
| | | Aymeric de Brochant
Humain
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| Sujet: Re: Secrets d'alcôve Lun 17 Aoû 2015 - 12:48 | |
| Rarement, de vie d'homme, avait on vu plus cauteleux personnage que Jérôme de Clairssac. Voila quelles étaient probablement les pensées d'Aymeric au sujet de l'homme qui, en quelques instants, avait accepté la main qu'on lui tendait, pour mieux enfoncer par la suite une dague dans la flanc de son bienfaiteur. Lorsqu'on était venu tantôt lui glisser à l'oreille ce prodigieux revirement, le marquis ne l'avait pas cru, continuant d'osciller entre le pardon et la vengeance, envers ce bien mauvais vassal que tout accusait. À peine venait il de se décider, que le gracié le trahissait à nouveau.
Un sourcil circonspect s'était soulevé à l'évocation du marquis d'Odelian, ne cessant de monter, tandis que Jérôme énumérait en hors d’œuvre les raisons de sa forfanterie. Lorsque celle-ci fut finalement avouée, le Maréchal put découvrir, chose rare s'il en est, un regard furieux sur la face du marquis. Ce dernier chassa cependant bien vite ce moment d'oubli, et reprit empire sur lui même. Quand dans un deuxième temps, Jérôme tenta de justifier son acte, la chose fut accueillie amèrement. *Je t'ai compris, sois en sûr ; ne pouvant plus compter sur la régence pour me trahir, tu t'es tourné vers ton ancien suzerain, pendard.*
S'il s'était autrefois félicité d'avoir à ses côté un vassal certes naïf à l'intrigue, mais valeureux au combat, Aymeric devait bien aujourd'hui réviser son jugement. À la vérité, Jérôme se révélait être un comploteur de premier ordre, doublé d'un pleutre. Il révélait sa vraie nature, le butor! Lorsqu'il s'agissait de faire main basse sur un fief en déshérence, il n'hésitait pas à spolier les terres de son suzerain ; mais était-il question d'une adversité, fut elle noirelfique ou humaine ? Voila notre homme qui s'empressait de courir le pays pour tenter de renouer des alliances. *Quelle ironie, que nous ne nous soyons vu ? À d'autres! Laisse les dieux à leur place, maraud ; quand je montais la garde au Nord, tu t’empressas de gagner Diantra et je ne sais quelle autre cour pour mieux liguer les hommes contre moi.*
Qu'à cela ne tienne! Avait on voulu le duper ? Grand bien lui fasse! S'il fallait jouer de renardie, on trouverait en la personne du marquis un concurrent sérieux. Celui-ci commença par conserver une faconde certes sévère, mais tenant plus de l'étang plat, quand son esprit semblait en ce moment même tel un grand bouillon de mauvaiseté. Il aurait été fort suspect de ne point s'exalter après une telle révélation - on ne venait que de lui révéler l'existence d'un nouveau complot, et d'un nouveau conjuré, après tout. Aussi le marquis, dont le souhait était de n'alarmer Jérôme à aucun moment, fustigea sans retenue le lieutenant de ce dernier.
"Peste soit de ce Duncan, lâcha-t-il, emporté, ce pourceau qui s'en vient me narguer sous mon toit, sème la discorde, nous dresse l'un contre l'autre! La malemort l'emporte, ce faussaire, cet assassin! Que n'ai-je laissé mes preux l'embrocher, comme tous m'en pressaient de les laisser faire. C'eut été une plaie purulente écartée du pays, je gage. Las! Je ne puis changer le passé, et il me faut me résoudre à accepter cette guigne."
Il affectait l'affliction, ce pauvre marquis! Il plaignait ce funeste et injuste destin le mettant une fois de plus face à ce bon vassal qui ne lui voulait, malgré sa terrible maladresse, que du bien, au fond. La comédie demeurait en effet, comme on peut le voir, un des artifices favoris d'Aymeric, et à n'en pas douter, si l'homme n'avait été dès la naissance appelé à diriger, il se fut certainement fait baladin. "Jérôme, gardez vous bien d'ébruiter ce serment, lui glissa-t-il d'un air soucieux. Si mes vassaux l'apprenaient, vous vous en doutez, rien ne saurait empêcher que la guerre ne reprenne entre nous, car à leur yeux, vous venez de répéter la conspiration qu'avait ourdi la régente." Et les dieux savent qu'une guerre avec Odelian, quand ce dernier acheminait deux mille hommes vers l'Hasseroyale, était bien la dernière chose qu'eut souhaité le marquis. "Partez céans, et pour l'amour des Cinq, ne gagnez point Odelian dans le Nord, comme vous le souhaitiez. Prenez la route du Sud, et regagnez vos ostes à Nulhadon ; je tâcherais de raisonner, si je le puis, le jeune Gaston."
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| | | Jérôme de Clairssac
Humain
Nombre de messages : 1159 Âge : 47 Date d'inscription : 10/01/2012
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| Sujet: Re: Secrets d'alcôve Mar 18 Aoû 2015 - 11:30 | |
| Jérôme était à l’affût des réactions du marquis. Il remarqua donc sans soucis les rictus qui démontraient sa colère, ce qui était en soit compréhensif. Le baron avait décidé de jouer carte sur table et de ne rien dissimuler. Il jouait la un jeu dangereux mais il voulait tout aplanir et que tous les non-dits soient dévoilés. Il comprenait que c'était un discours indigeste pour le marquis et qu'il mettait tout en oeuvre pour précipiter sa chute. Pourtant, il se disait que l’honnêteté pouvait payer et qu'il y avait peut être une solution pour faire table rase et repartir à zéro. Il laissa le marquis encaisser et attendit sa réponse, préparant ses arguments. Un silence s'installa et Jérôme comprit qu'il était juste impossible de croire en sa sincérité. Le marquis s'emporta alors sur Duncan et lui servit un discours autre que celui de son conseiller sur la teneur de leur rencontre, ce qui amena un rictus de surprise non feint sur les traits du baron. Aymeric continua, demandant à Jérôme de se taire sur son serment qui n'avait pourtant rien de secret et de regagner directement Nulhadon sans aller à la rencontre de Gaston. Étonné par le calme apparent du marquis, se demandant si celui-ci ne simulé pas pour mieux le crucifier, il oublia ses arguments et répondit comme les idées lui venaient en tête, mettant toute la sincérité et l'honnêteté qu'il pouvait dans ses mots.
"Votre excellence, j'ai conscience que mon discours ressemble à une farce et que je dois vous êtes bien pathétique en ce moment. Sur ma vie, je vous promet que mes intentions n'ont jamais été de trahir quiconque lorsque je me suis rendu auprès de la régente. L'on m'a fourvoyé, même si cela semble ridicule et que tout m'accuse."
Les événements avaient précipité bien des choses qu'il n'avait pas désiré et il était temps d'assumer les pleines conséquences
"Je suis vraiment navré de tous les malentendus et les manipulations qu'il y a eut. De même que les conséquences dont nous héritons aujourd'hui et qui doivent vous mettre hors de vous. Si je pouvais revenir en arrière, je le ferais sans l'ombre d'une hésitation afin d'éviter tout cela. Je préfère ne rien vous dissimuler afin que vous ne puissiez dire dans le futur que j'ai encore œuvré dans le but de vous manipuler."
La sincérité perlait de tous les pores de son corps mais encore fallait il que cela soit perçu par le marquis et qu'il ne voit pas la une énième tentative de la part du baron pour le manœuvrer, ce qui n'était absolument pas son intention.
"Votre excellence, je reviens d'une rencontre dont vous avez connaissance et qui s'est déroulée à Sainte-Berthilde. L'on a parlé la bas d'un conseil du nord. Vous vous souvenez sans doute de notre première rencontre et de tout ce que nous avions alors en commun concernant notre beau pays ?"
Il marqua une courte pause afin de le laisser voir le changement de direction de la discussion
"Le nord se doit de se renforcer et non de se diviser comme il l'était et l'est encore. Les drows sont peut être une réponse à nos différends ou alors une sanction divine pour nos manquements. Lors de cette réunion, une chose est ressortie, c'est que le conseil et l'union est impossible si deux marquisat comme Serramire et Odélian sont en conflit. Je vous conjure de méditer cela et de ne pas vous laisser emporter par la colère. Aujourd'hui, personne n'a levé la main sur l'autre et une alliance est obligatoire pour expulser le fléau sombre qui s'est abattu sur nous. Je prie pour que cette alliance ne soit pas éphémère et qu'une oeuvre plus grande en ressorte."
Il était évident qu'un conflit entre deux grands n'étaient pas envisageable et que cela détruirait le nord
"Je me doute que ma parole vous importe peu et qu'elle ne doit plus avoir beaucoup de valeur pour vous. Pourtant je vous fais le serment que si tout rentre dans l'ordre, je serais le vassal exemplaire et loyal que tout dirigeant recherche. Tout comme je l'ai été envers Grégoire à l'époque. Je ne cherche que l'apaisement, des solutions et le pardon pour mes échecs et tout ce qui a put paraître me concernant. Rentrer dans le rang est mon vœux le plus cher. La politique ne m'intéresse pas outre mes obligations de vassal et rester dans l'ombre de personnes plus expérimentées que moi en les conseillant ou en devenant leur bras droit me convient mieux. Je ne souhaite que diriger Etherna avec sagesse et redresser la Sgarde à son plus haut niveau une fois qu'elle sera également revenue sur le droit chemin."
L'on pourrait sans doute prendre Jérôme pour un pleutre ou une pleureuse suite à ce discours mais si le nord se déchirait par sa faute, ce serait une catastrophe. Aussi il acceptait de faire amende honorable et de baisser la tête si cela permettait d'apaiser les choses. Il avait rangé sa fierté et son orgueil de côté. |
| | | Aymeric de Brochant
Humain
Nombre de messages : 714 Âge : 33 Date d'inscription : 22/02/2014
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| Sujet: Re: Secrets d'alcôve Ven 21 Aoû 2015 - 15:56 | |
| Jérôme eût il compris l'ampleur du grief, qu'il se serait probablement tu. À l'évidence, le coquin ne mesurait pas la force de cette nouvelle trahison, tentant une fois de plus de justifier cette dernière par de pieuses intentions. Ne comprenait-il pas que depuis maintenant bientôt deux ans, ses nobles souhaits avaient plongé le Marquisat de Serramire dans un chaos le plus total ? S'il était d'un naturel patient, Aymeric, cette fois-ci, demeurait bel et bien agacé d'entendre le bon et doux baron d'Etherna assaisonner son couplet sur l'unité et la grandeur du Nord.
Le fiel ne manquât guère au marquis ; à vrai dire, ses entrailles devenaient de plus en plus bilieuses, à mesure que la logorrhée de Jérôme, elle, s'écoulait. Aymeric, dans un sursaut ulcéré à l'évocation de "notre beau pays", manqua de dévoiler son ressentiment. L'Ogre de l'Atral se croyait il vraiment être un homme du Nord ? Il était tout au plus un étranger que l'on tolérait ; au pire, un envahisseur dont on devait supporter l'irritante présence. Quand aux oesgardiens, il aurait de quoi rire. Face à eux, les hommes de Serramire pouvaient bien se targuer d'être des hôtes charitables. Si certains ici avaient su passer l'éponge après l'attaque d'Etherna, en Oesgardie, une vie ne serait pas de trop pour étouffer les rancœurs. Jérôme souhaitait il mener la baronnie "jusqu'au plus haut", selon ses dires ; les oesgardiens, eux, n'hésiteraient pas à l'entrainer au plus bas, dès qu'il le pourraient.
Ainsi, tandis que le Maréchal rebattait les oreilles du marquis de ses mea culpa, celui-ci se figurait la manière dont ses voisins un peu trop agités pourraient mener à sa perte ce vassal, quant à lui un peu trop remuant. Il en conçut un dessein sournois, étouffant le rictus qui vint à poindre sur son visage. Jérôme pouvait bien s’aplatir ventre à terre, Aymeric demeurait désormais résolu à la vengeance, et seule l'ombre menaçante du marquis d'Odelian dans l'Hasseroyale le dissuadait d'agir tout de suite et d'embastiller son malencontreux invité surprise. Mais qu'importe! La première leçon apprise des geôles avait été celle de la patience.
Quoi qu'il en soit, ce n'était guère nécessaire d'écouter plus longtemps la diatribe du baron d'Etherna. Lorsque ce dernier se fut tu, Aymeric reprit la parole : "Je vous ai entendu, Jérôme, et rassurez vous : à mes yeux vos intentions sont désormais limpides. La phrase avait été prononcée avec douceur, mais demeurait lourde de double sens. Toutefois, pour racheter vos fautes, les paroles ne suffisent. Nous ne saurions être réconciliés qu'une fois l'Oesgardie pacifiée, et je gage qu'au travers du combat contre les drows et les rebelles, vous pourriez trouver votre rédemption."
Souhaitait-il que Jérôme en vint à rencontrer son créateur lors de l'affrontement face aux puysards ? À l'évidence, cela aurait expédié un soucis ; mais Aymeric ne tiendrait les oesgardiens qu'en leur présentant face à eux la figure menaçante du Maréchal. Il avait presque réussi, tour de force s'il en est, à se rendre sympathique auprès de ce peuple ingrat et mauvais, par sa seule présence en acontre des armées de Jérôme. À n'en pas douter, le baron d'Etherna mort, ces coquins d'Oesgardie auraient tôt fait de retourner leur veste. Et si Aymeric eut ardemment souhaité d'être débarrassé de son encombrant vassal, il demeurait résolu plus encore à utiliser ce dernier, pour gagner les oesgardiens à sa cause et se prémunir des menées d'Odelian, comme il en avait usé autrefois pour bouter la maison de Bastylle, et obtenir le trône de Serramire.
"Ne vous attardez plus désormais, et gagnez prestement Nulhadon. Sous peu je manderais vos ostes, et ensemble nous marcherons contre les puysards."
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| | | Jérôme de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: Secrets d'alcôve Mar 25 Aoû 2015 - 12:48 | |
| Le marquis avait il cru ce que le baron lui avait dit ? la question était bonne et Jérôme n'aurait su le dire. Il avait fait ce qui était en son pouvoir mais il n'arriva pas a déchiffrer les sentiments d'Aymeric. Le ton était mielleux, peut être un peut trop et les mots avaient un double sens qui n'échappa pas au baron. Il était donc dans le flou total lorsque le marquis lui intima de partir pour Nulhadon et de préparer ses troupes. Un petit soulagement de voir la conversation ne pas se finir par une tentative désespéré de fuite ou de finir en prison. Jérôme souleva toutefois que le marquis parla de mander ses osts. Il releva mentalement qu'il avait parlé au pluriel, hors même s'il avait l'autorité sur Jérôme concernant les terres qu'il avait à Serramire, il ne l'avait pas sur son ost ethernien. Toutefois, le but étant l'apaisement et l'union devant se faire si l'on voulait repousser la menace sombre, le baron ne dit rien, gardant celui pour lui. Si le marquis voulait des actes, il en aurait vu la rage intérieure dont Jérôme bouillonnait à l'égard des sombres.
Jérôme s'inclina devant le marquis en signe de soumission
"Je retourne à Nulhadon pour reprendre la tête de mon ost. Puisse l'unification se faire rapidement pour repousser ce fléau qui gangrène nos terres."
Il fit demi tour et il partit aussi rapidement que possible. |
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