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| Une journée à Karras [PV : Cécilie, Wolfy.] [Terminé] | |
| | Auteur | Message |
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Jindanor Numanor
Humain
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 20 ans (988ème année du 10ème cycle) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Une journée à Karras [PV : Cécilie, Wolfy.] [Terminé] Dim 6 Sep 2015 - 14:22 | |
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Jindanor faisait toujours partis de cette garde rapprochée, voilà quelques temps maintenant qu'il avait rejoins celle-ci, celle de Dame Cécilie de Laval.
Cela faisait plusieurs jours déjà qu'ils avaient quitté Sainte berthilde et rejoins Lourmel, la cousine de la Dame les ayant acceptés. Cependant, le repos n'avait été que de courte durée, en effet, quelques jours aprés leur arrivé à Lourmel, il fut nécessaire d'empaqueter le nécessaire de voyage, encore une fois.
Un contrat de ce qu'avais cru entendre Jindanor, ils partaient pour Karras, la frontière des Wandres, une place forte tenue par un certain Guilhelm...D'av....truc. Un nom qu'il n'avait pas retenu, et qu'il ne pensait pas nécessaire de retenir, ce n'était pas avec celui-ci que le contrat devait se conclure de toute façon.
Le voyage fut assez paisible, chose qui mis Jindanor en confiance, ces terres que l'ont vanté pour leurs danger, n'était pas plus dangereuse que les campagnes Serramiroise après tout. Du moins, c'est ce qu'il pensait, après tout, il n'vait croisé que quelques bandes de loups, et un ours avec ses petits.
Ce paysage montagnards, c'était magnifique, chaque heures passaient, chaque paysage changeait et donnait une vue resplendissante sur ces monts... Sauvages, pures de toute civilisation péninsulaires... Les animaux semblaient y proliférer autant que dans les grandes forêts intouchées de la Péninsule.
La forteresse de Karras s'élevait en haut d'une colline, couvrant une plaine couvrant ses alentours, les fermes et les champs légumiers traînant dans les alentours, ainsi que quelques clôtures à bétails ...
"C'est une région qui me rappel l'Oësgard... En plus montagneux cependant." Dit-il, passant sa main dans sa nuque, ce voyage était assez long, il n'y aurait pas de pause...
Il n'y eut en effet aucune pause jusqu'à l'arrivée, une journée entière de marche, ses jambes grognaient et hurlaient pour un arrêt...Ses yeux étaient cernés, et ses muscles essoufflaient... Qu'est-ce qu'il ne donnerait pas pour un bain..Un peu de repos...Et un truc à becqueter.
Ils passèrent les portes, le convoi glissant dans la cour centrale du château... Hé bien, il espérait que cette aprés-midi lui laisserait le temps de se reposer maintenant...La marche avait été longue...Et les hommes qui composaient la garde étaient tout autant fatigué que les chevaux.
Il ouvrit la porte de la calèche, tendant sa main aux deux dames qui en descendraient.. Leurs souriant, malgré ces quelques traits tirés par la fatigue. Ils avaient bien de la chance que le temps ne décident pas d'en faire des siennes.
"Bienvenue à Karras, Madame..." Dit-il, quand vint le tour de Cécilie, le capitaine de la garde arrangeant déjà la disposition des quelques gardes et les tours de garde qui auraient lieu au soir... Pas question de repartir directement après la signature du contrat... Les hommes tomberaient comme des mouches, et les alentours étaient bien trop dangereux.
Dernière édition par Jindanor Numanor le Dim 25 Oct 2015 - 16:26, édité 1 fois |
| | | Cécilie de Missède
Humain
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| Sujet: Re: Une journée à Karras [PV : Cécilie, Wolfy.] [Terminé] Dim 6 Sep 2015 - 18:43 | |
| Pour une fois, le voyage promettait d'être court. Moins d'une journée d'après le capitaine. Toujours d'après le capitaine, et au vu des antécédents de la dame qu'il escortait, il serait également préférable de ne pas s'arrêter en chemin, ce a quoi Cécilie n'avait rien trouvé à redire.
En début d'après-midi, la calèche s'immobilisa donc dans la cours d'un autre lieu qu'elle n'avait jamais vu, jamais arpenté. Pendant que Rose sortait avec la lyre, Cécilie rangea le petite bas-relief sur lequel courrait ses doigts dans les plis de sa robes.
Une main s'empara de la sienne pour l'aider à descendre et la voix dégagée de Jindanor lui souhaitait, quelque peu comiquement, la bienvenu.
-Merci Jindanor.
Il y avait toujours quelque chose de miraculeux à toucher terre à bon port après un voyage.... Même un voyage en calèche. Elle s'étira légèrement pour détendre ses muscles noués. Parfois elle aurait voulut savoir monter à cheval plutôt que de rester cloîtrer à l'intérieur. Maintenant qu'elle pouvait sentir l'air frais et une odeur tenace de pin flotter autour d'elle, le fait de pouvoir voyager de manière plus légère lui faisait encore plus envie.
Mais les leçons d'équitation seraient pour plus tard.
-Bien... Autant finir cette affaire au plus vite. Nous aurons une journée pour découvrir l'endroit.
Rose eu l'air de parfaitement saisir ce que l'on attendait d'elle. En tout cas, elle-même saisit le bras de la demoiselle de Laval pour la guider à l'intérieur.
Le contrat n'était pas bien compliqué et ils n'étaient là que pour parler d'une close mineur qui n'avait pas été appliquée comme il convenait. Mais avec les marchands, les nobles, les diplomates, les escrocs, les nomades et les gens de peu, mieux valait se munir de patience et de volonté quand le sujet touchait de trop près aux réserves pécuniaires de l'un des partis.
Et comme la coutume le veut, les discussions furent plus longues que ce qui avait été prévu. L'après-midi fila vite. Et arriva le soupé prit avec le maître des lieux. |
| | | Loup-Gris
Humain
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| Sujet: Re: Une journée à Karras [PV : Cécilie, Wolfy.] [Terminé] Lun 7 Sep 2015 - 9:52 | |
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| « Que fait-on à présent, Jeune Loup ? »
L’intéressé était accroupi dans les fourrés, accompagné de tout son groupe de baroudeurs. Dissimulé par les feuilles et les branchages, il ne faisait plus qu’un avec la nature, se camouflant à la perfection dans son environnement. Il était Surt, fils de Maugrim Loup-Gris, chef du clan des Ulfednars. Qu’on l’appelle le Jeune Loup ne l’avait jamais dérangé. En vérité, il était fier de porter ce nom, car il signifiait être affilié au plus grand guerrier de son clan. C’était même de lui que venait l’idée de cette expédition. Loup-Gris avait décrété qu’il était temps pour son fils de se lier à une femme, et quel meilleur moyen de prouver que l’on est en homme qu’en allant mettre à mort quelques Péninsulaires ? Passer la frontière sans se faire remarquer fut assez ardu pour les quarante hommes et leur jeune leader. Mais lorsqu’on passe son temps à faire des raids par ces mêmes limites, il est aisé de repérer les failles du dispositif.
Surt se retourna pour observer ses féroces combattants. Ils n’étaient pas tous Ulfednars. Aux vingt originels, une dizaine d’Ornyxs s’étaient ralliés, ainsi qu’une autre dizaine de Salkades. Des alliés de longue date du clan de son père, qui se feraient un honneur d’accompagner le Jeune Loup dans sa quête pour devenir un héros. Pour le moment, aucun d’eux ne savait ce qu’ils allaient faire. Entrer en trombe dans un village en violant les donzelles et en pillant les marchands ? Rançonner une route en organisant des embuscades ? Tout ceci paraissait fort peu pour Surt, qui se voyait déjà en brave conquérant. L’envie de plaire à Maugrim, son père, était trop forte. Il lui fallait autre chose. Oui, une action plus difficile, plus héroïque. Un schéma se dessinait peu à peu dans la tête du Loup. Un schéma dangereux.
Il sourit à Gotrek, le meilleur guerrier et ami de Loup-Gris, celui qui avait posé la question. Sa fidélité envers le clan était légendaire, et il s’était proposé de lui-même à veiller sur le Jeune Loup pour le compte de son père.
« A présent. Nous allons faire peur aux Péninsulaires. Peu en ont eu l’idée, aujourd’hui je vous le dis ; nous nous introduirons dans leur village aux murs de rochers. Nous tuerons leurs gardes, et nous prendrons leurs femmes. »
Un grognement d’approbation parcourut tout le groupe. Tout le groupe, sauf Gotrek, qui fit claquer sa langue.
« Prends garde, jeune Surt. Les défenses des Hommes du Sud sont nombreuses, et il est très dur d’aller chercher le lâche derrière ses murs pour un combat loyal. »
Le Jeune Loup réfléchit. Il réfléchit même pendant un petit temps, souhaitant être sûr que tout cela puisse être possible. Après quoi, il mit sa main sur l’épaule de Gotrek le Guerrier, et lui dit :
« Nous allons fabriquer des échelles. La nuit nous dérobera aux yeux de nos ennemis. Ce soir sera une nuit sans lune, cachée par les nuages. Ma grand-mère Osa me l’a dit. »
A ce nom, tous les Ulfednars acquiescèrent sans sourciller. Pour les Ornyxs et les Salkades, en revanche, ce simple mot provoqua un courant de malaise, peu visible mais bien présent. La vieille sorcière savait instiller la peur dans les cœurs des plus courageux Wandrais, et nombre d’histoires circulaient sur cette puissante jeteuse de sorts. Il fut dit qu’elle pouvait voler, ou marcher sur l’eau. D’autres disaient qu’elle visitait les rêves des hommes, pour mieux se repaître de leur âme et de leur force vitale. Des on-dit. Mais des on-dit puissamment ancrés dans les esprits.
Gotrek fronça les sourcils, puis il frappa sa poitrine.
« Je te suis, Jeune Loup. Comme j’ai suivi ton père. »
Cette dernière phrase acheva de convaincre le géant. Avec un air solennel, il décréta :
« Nous aurons besoin de bois. Et d’hommes vaillants. Heureusement pour nous, les deux ne manquent pas, ici. »
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| | | Jindanor Numanor
Humain
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| Sujet: Re: Une journée à Karras [PV : Cécilie, Wolfy.] [Terminé] Lun 7 Sep 2015 - 17:50 | |
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Jindanor avait ainsi passé son après midi à suivre Cécilie et Rose pour la conclusion de ce contrat, faire la stèle d'armure dans un coin de la salle pendant une après midi entière lui avait couru par dessus le haricot...
Il fallait le dire, allez tenir une après-midi entière ainsi debout, sans avoir dormis une once, et en ayant parcourus plusieurs Kilomètre !
Il allait tomber comme une masse ce soir, bien dormir, ronfler comme l'ours qu'il était !... Ce qu'il avait hâte, il fallait l'avouer... Il ne tiendrait pas plus de quelques heures de plus.
Le repas, un bon repas, après tout, ce qu'il pouvait crever de faim... Sauf qu'il n'allait pas encore manger, ha non... Ordre du capitaine de faire une ronde dans les salles du château, se familiariser avec la bâtisse... Tandis que deux gardes resteraient auprès de Cécilie..
Le Capitaine était visiblement bien décidé à ne plus faire de faux pas, et à ne plus avoir quelque surprise que ce soit... Il en était même allé jusqu'à goûter la soupe, ce qui ne manqua pas d'offusquer l'hôte.
"Jamais trop prudent" furent ses mots... Il en était devenu paranoïaque cet homme..Persuadé qu'on en voulait à la vie de Cécilie... Jindanor en était venue à contracter une paranoïa proche de la sienne, si ce n'est quintuplée...
Oui, l'amour rends plus facilement inquiet.. Il en était venu à l'accepter depuis . Il était amoureux d'une femme qu'il ne saurait jamais atteindre, autant l'accepter tel que c'était. Cela ne faisait d'ailleurs que renforcer son attention, et sa paranoïa... Ce qui n'aidait pas réellement à calmer son stress en des lieux qu'il ne connaissait pas. Autant dire tout les lieux qu'ils fréquentaient...
Jindanor avait emporté Anthoine avec lui pour faire le tour de garde, il voulait pouvoir discutailler, s'occuper l'esprit, ou alors il le savait, il tomberait comme une loque au sol. N'importe quel lit serait le bienvenue... Un matelas, un rocher.. N'importe quoi qui accueillerait son sommeil à bras ouvert.
"Hé...Tu fatigues toi..." Lui fit Anthoine, avec un air aussi fatigué que l'était Jindanor..
"Tu peux parler... "Lui dit-il en ricanant légèrement, le bousculant amicalement, avant de continuer son chemin...
Ils parlèrent de tout et de rien, de culottes et de frusques, de seins et de saints... Un peu de tout, en effet. Et puis, il fallait bien qu'ils finissent sur ce sujet, Anthoine ne pensant qu'à sauter la petite servante qu'il avait observé plus tôt en arrivant dans l'enceinte du château.
"Une brune, aux yeux bleus, à la croupe bien ferme et aux seins... Mah ces seins... A les croquer"... Selon sa définition. Cette définition qui fit soupirer Jindanor, lassé et amusé de son ami qui ne semblait pouvoir se décrocher des croupes féminines. Bien qu'il n'ait pas osé porté le regard sur celle de Rose , ou même de la Dame, depuis que Jindanor avait rejoint le groupe.
Un pressentiment me direz-vous ? Peut-être, après tout, Jindanor était particulièrement protecteur quand il s'agissait de ces deux demoiselles. Autant Rose que Cécilie, à en croire qu'il les considéraient toutes deux comme la prunelle de ses yeux. Le plus surprenant restait sa serviabilité auprès de Rose, celle-ci semblait être une amie auquel tenait beaucoup Jindanor, surtout depuis qu'ils avaient su passer outre leur prise de tête, quelques jours avant leurs départ de Sainte-Berthilde. De ce que Rose lui avait dis, ce retournement de situation avait quelque peu surpris Cécilie, dans le bon sens cependant.
Vint enfin la fin de son tour de garde, chaque salle inspectée, une carte des lieux imprimées dans la rétine, Jindanor et Anthoine purent enfin rejoindre le capitaine, qui envoya enfin d'autres hommes faire leurs tour. Le repas touchait alors à sa fin, alors que Jindanor et Anthoine prenaient ainsi la place des deux gardes restaient au préalable.
Le plat donnait l'eau à la bouche de Jindanor, ils avaient bien pu croquer un saucisson pendant le voyage avec Anthoine mais la faim tenaillait encore... Saucisson que Jindanor avait copieusement volé avec l'aide de Rose dans une des cuisines de Sainte-Berthilde, l'opération commando ayant été un franc succès, aucune pertes du côté alliés, et l'ennemi n'avait rien vu venir alors que quelques pots de confitures et trois saucissons bien secs avaient été pillés. Il sourit légèrement en y repensant, c'était un peu cet acte qui avait relancé la bonne humeur entre ces deux partenaires.
Et Anthoine ne s'était pas gêné pour apprécier copieusement ce saussiflard, tentant même d'en piquer un morceau à Jindanor ! Mais pas touche à la nourriture ! Surtout la viande ! C'est sacré ! Alors il lui avait rendu, maugréant quelques messes basse alors que Jindanor le bousculait. Ha, oui, le voyage avait été bien plus sympathique qu'ils n'en avaient pris l'habitude, et c'était tant mieux !
Alors qu'il pensait, et rêvassait à moitié, le dîner se terminait officiellement, Cécilie et Rose saluant l'hôte, et se glissant assez rapidement hors de la salle. La fatigue semblait les attaquer elles aussi. Après tout, conclure un contrat était bien quelque chose d'harassant et de fatiguant. Jindanor n'appréciait guère ces quelques tractes et manières... Mais la vie nécessitait de manier les mots comme l'épée, surtout dans le domaine de la noblesse et de la bourgeoisie...
Tout ce que Jindanor espérait pour cette nuit, c'est qu'elle soit aussi calme que possible..Qu'il puisse dormir..Et peut-être discuter avec Dame Cécilie.. Après tout, ces quelques discutions, si elles pouvaient se multiplier, ce ne serait pas pour le déplaire, même si la fatigue lui rongeait les yeux et les muscles. Quoi qu'un bon bain ne serait pas de refus non plus... Avec un peu de chance ils pourront emprunter les casernements pour se curer les orteils avant le repos.
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| | | Cécilie de Missède
Humain
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| Sujet: Re: Une journée à Karras [PV : Cécilie, Wolfy.] [Terminé] Mar 8 Sep 2015 - 12:39 | |
| La journée n'avait pas été si longue. Le contrat avait bien du être rediscuté, mais c'était plus pour le principe que pour le fond. Sinon les opérations auraient été bien plus longue ! Non. Si Cécilie et Rose s'étaient rapidement éclipsées à la fin du repas, au lieu de s'attarder un peu avec leur hôte pour la soirée comme elles en avaient l'habitude, c'est parce qu'il était anormalement et mortellement ennuyeux...
Peut-être était-ce dû à son ton monotone, à son langage verbeux, au fait qu'il butait sur certains mots ou à son amour irraisonné pour les monologues grandiloquents et charmeurs, mais la conversation du maître des lieux tournait très très court. Cécilie avait puisé dans tout son savoir vivre pour orienter les radotages sur des sujets plus amusants, mais c'était peine perdu. Rien ne sortant de la bouche de cet homme n'était vraiment distrayant. Aussi, malgré un physique assez avantageux et un maintien des plus nobles, d'après Rose, les deux demoiselles avaient pris d'un commun accord le parti de l'éviter autant que la bienséance le leur permettait.
Le retour dans la chambre qui leur avait gracieusement été offerte pour la nuit fut donc un salut inespéré... et un moment opportun pour décider de ce qu'elles feraient le lendemain afin de ne pas trop déranger leur hôte. Cécilie avait pensé un instant à s'attarder dans un salon pour pouvoir croiser quelqu'un dont la compagnie et la conversation lui était bien plus agréable, mais s'était ravisée. La marche avait été longue, l'attente de l'après-midi également. Et si Rose et elle avaient put prendre du repos, bien qu'un peu chaotique, ce n'était pas le cas de sa garde. Dans de telles condition, elle ne voulait pas risquer de fatiguer qui que ce soit. Lui moins que les autres.
Comme elle ne devait passer qu'une nuit ou deux dans la place, Cécilie n'avait même pas pris la peine d'essayer de retenir l'emplacement des meuble. Le Capitaine avait tenu à inspecter la chambre de font en comble, donc elle savait au moins qu'aucun piège, aucun espion, ni poison, ni arme n'y avait été dissimulé. Elle aurait bien refuser cette intrusion, mais elle avait vite renoncé devant l'entêtement et la tension qu'elle entendait dans la voix du soldat. Mettre ce comportement sur le compte de son incroyable malchance et sur ce qu'il se passait au même moment en Oesgard était sans doute ce qu'il y avait de mieux à faire.
Aussi, pour s'occuper sans indisposer le pauvre capitaine ni être indisposer par le maître des lieux, il ne restait pas grand chose de plus à faire que de discuter, broder ou de jouer de la musique... Ce que les bibliothèques de Missède pouvaient manquer à Cécilie parfois... L'odeur de l'encre l'avait toujours fascinée, même si elle ne pouvait pas comprendre la moindre page en l'absence de Rose.
La soirée s'était donc poursuivit paisiblement entre des tentatives avortés de composition qui finirent magiquement en simulacres de contines populaires à l'humour aigrelet et les bavardages rieurs, sans rime ni raison, des deux femmes.
Il semblait à Cécilie que sa vie redevenait calme depuis son séjour à St Berthilde. Aucune attaque, aucun danger, et l’ambiance s'était peu à peu détendue. Elle avait remercier Arcam d'avoir entendu ses prières et retirer la rancœur de l'esprit de Rose. Non seulement son amie avait soudainement recommencer à adresser la parole à Jindanor... mais elle paraissait même plus amicale qu'avant. De leurs diverses mésaventures ne restaient que la paranoïa de sa garde et les vers qu'elle s'évertuait à trouver pour ses compositions.
Sujet après sujet, air après rire, s'égrainaient des heures légères. Il suffisait parfois d'esquiver un personnage ennuyeux pour retrouver la malice de l'enfance et raconter toutes sortes de fariboles que le soleil ne reconnaîtrait jamais. Bientôt, les rires devinrent plus étouffés, les paroles plus basses, les sous-entendus plus appuyés. La nuit avançait pas à pas. |
| | | Loup-Gris
Humain
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| Sujet: Re: Une journée à Karras [PV : Cécilie, Wolfy.] [Terminé] Ven 11 Sep 2015 - 21:44 | |
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| La nuit était calme. Pas un souffle de vent ne venait effleurer les peaux peinturlurées des hommes qui attendaient dans le bosquet, à quelques dizaines de mètres de Karras. Les fiers guerriers s’étaient peint le corps avec le mélange fait la veille. Ils passeraient bien plus inaperçus ainsi, et une fois face à leur ennemi, ils ressembleraient à des fantômes, instillant la peur dans leurs cœurs. Les échelles aussi avaient été fabriquées. Au nombre de deux, elles étaient rudimentaires, mais ne serviraient qu’à une petite partie du plan établi à l’avance. Surt voyait gros pour sa première action d’éclat, motivé par l’envie d’impressionner son père. Gotrek lui avait fait un discours sur la différence entre la folie et la témérité, que le Jeune Loup avait préféré ignorer avec dédain. Il n’avait pas besoin de ce vieux baroudeur pour se tailler un nom à jamais dans la montagne. On le nommera tout autrement après sa victoire. Peut-être l’appelerait-on…
Le Loup de Karras.
Les Wandrais progressèrent furtivement vers les murs du fort péninsulaire. L’obscurité régnait en ces lieux, les nuages occultant les cieux. Surt se demanda si Osa, qui avait prédit cet avantage, y était en fait pour quelque chose, et à cette pensée, il frissonna. Tous arrivèrent au mur en transportant leurs deux échelles. Sans un bruit, ils posèrent les constructions de bois contre les créneaux pierreux, et c’est le Jeune Loup en tête que le groupe progressa jusqu’en haut de la muraille. Sa tête dépassa un instant des créneaux, afin d’étudier l’endroit. Quelques sentinelles étaient réparties le long des murs, s’ennuyant à mourir devant le paysage sauvage du lointain. Rapidement, les guerriers peints passèrent par les échelles pour se mouvoir en toute aisance et en toute discrétion sur le mur. Certains étaient armés d’arcs. La première sentinelle fut rapidement mise hors d’état de nuire. Plusieurs autres subirent le même sort, alors que les Wandrais avançaient, allongeant les cadavres fraîchement abattus dans l’ombre.
Un Péninsulaire, un peu éloigné et perché en haut d’une tour, tourna sa torche un peu trop vers eux, et sembla attiré par une masse noire… Surt abattit son bras, et trois flèches sifflèrent vers l’homme. Ils visèrent bien entendu la torche, mais l’obscurité ambiante n’aidant pas, seule une flèche atteignit sa cible, qui s’effondra au sol. Elle ne sembla pas faire grand bruit par la suite. Aussi, pressé par le temps, le Jeune Loup continua sa marche macabre sur les murs, tranchant les gorges des sentinelles. L’une d’elle faillit crier, mais dut se contenter d’un hoquet de surprise lorsqu’une lame de fer se planta dans ses poumons. Gotrek avait l’œil, mais les deux étaient rivés sur Surt, trop vaillant… Tout ceci finirait mal si la prudence le quittait.
Confiant en sa force, Surt s’approcha de Gotrek, et lui susurra :
« Je monte le donjon avec cinq courageux Ulfednars. Prends les autres et continue notre œuvre mortelle. »
« Surt, pas d’imprudence. Ton sang est jeune et il bouillonne d’envie de réaliser des exploits. Mais te ramener mort à ton père attirerait sur moi la malédiction des esprits. »
Le jeune fils de Maugrim grogna, et Gotrek baissa les yeux.
« Laisse-moi mon heure de gloire, vieille carne. Je sais ce que je fais. »
Et sur ces paroles agressives, Surt emmena cinq volontaires avec lui. Tous étaient fiers d’accompagner le fils de leur chef à la bataille. Un homme dont on disait qu’il pouvait fendre un arbre en deux avec le tranchant de sa main, et jeter un rocher jusqu’au sommet de la montagne. Très jeune, et pourtant déjà si idéalisé. Loup-Gris n’avait pas vu cela d’un bon œil, espérant que rien de tout ceci ne lui monte à la tête. Jusqu’ici, sa réputation ne l’avait amené que dans les couches de jolies filles, ou à vaincre un ennemi en partie grâce à la peur qu’il inspirait. Mais aucun Péninsulaire ne le connaissait, et c’était à présent par son épée qu’il leur apprendrait qui il était.
Une fois devant le grand donjon, il se mit à escalader l’édifice à l’aide de ses mains. L’ascension pouvait paraître périlleuse, mais pour des Wandrais habitués à gravir les arbres et les montagnes, tout ceci n’était qu’un jeu d’enfant. Repérant une fenêtre, il grimpa avec résolution les quelques mètres qui le séparaient de son objectif, suivi de près par ses sbires. Des bruits de conversation émanaient de cet endroit. Des voix féminines. L’une d’elle rit, et Surt sourit. Il s’imaginait qu’elle ne rirait sûrement plus très longtemps. Il baissa le regard vers ses compagnons d’armes, et fit un signe de tête. Ils firent tous un grand sourire, et s’apprêtèrent à monter à la suite de leur meneur. Mû par son envie de se battre, le Jeune Loup se hissa sur le rebord de la fenêtre, sautant dans la chambrée où deux jeunes femmes se trouvaient. Les deux le regardaient, l’une était intriguée, l’autre horrifiée. Et lorsqu’il dégaina sa lame, leurs cris fusèrent, mélangés à son rire sardonique, alors qu’un autre homme montait par la fenêtre.
« Les Ulfednars réclament du sang ! »
En bas, Gotrek avait encore massacré quelques sentinelles avant que l’une d’elles ne crie, alertant quelques hommes. Il n’avait pas perdu de temps et s’était précipité vers cette petite formation afin de la combattre. Apparemment, aux bruits qu’il entendait dans la caserne non loin, les hommes s’amusaient ripaillaient. Bientôt, sûrement, il en serait autrement…
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| | | Jindanor Numanor
Humain
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| Sujet: Re: Une journée à Karras [PV : Cécilie, Wolfy.] [Terminé] Sam 12 Sep 2015 - 21:29 | |
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Un somme... Un peu de tranquillité, Jindanor était allongé dans un casernement interne au donjon, là où se trouvaient les quelques hommes de la garde de Cécilie ainsi que les gardes personnels du maître des lieux.
Tranquillité était cependant un bien grand mots... Jindanor se retournait sur cette couche, tournant...Grognant, ne trouvant pas le sommeil... Son esprit ne le laissait pas se reposer, l'assaillant de rêves plus macabres les uns que les autres, tournant au cauchemars en quelques secondes..
Il se trouvait sur ce carrefour... La nuit était fraîche, belle...
Il avançait d'un pas serein autour du campement, composés de ses camarades gardes et de la voiture de Dame Cécilie...
Une tache de sang, celle-ci se trouvait sur un buisson, un cadavre, quelques mètres plus loin, agonisant, la gorge ouverte, un flot vermeil s'en écoulant... Un hurlement...La pagaille. Son esprit se tordait de douleur, il prit la vie d'un des assaillants...Une autre, encore une autre...Une blessure vint saillir sa jambe droite, le faisant tomber à genoux... Il observa le combat se dérouler, se défendant comme il le pouvait, tentant malgré sa blessure d'avancer vers la voiture.... Une lame s'enfonça dans son dos, il sentit le métal froid traverser sa chair, perforer ses entrailles... Il cracha une giclée de sang, alors qu'il observait un flot d'êtres tout sauf humains s'enfoncer dans la calèche d'où s'extirpaient des hurlements stridents et des larmes... Puis un silence insoutenable... La lame s'extirpa de son dos pour venir s'enfoncer dans sa gorge...Tout devint rouge, tout devint sang...
Tout devint noir, tout devint mort.
"Rhm... Gh.... Ha !" Un réveil en sursaut...Encore un, ses cris ne dérangeaient pas ses camarades, bien trop fatigué pour faire attention au gémissement d'un frère pendant son sommeil... Il les comprenait bien, que ne donnerait-il pas pour que ces assauts sur son esprit cessent.
"Bon sang..." Grogna-t'il tout en passant sa main sur son visage, dans un souffle lourd et las il se releva, s'emparant de ses bottes qu'il enfila avant de se diriger vers l'armurerie, afin de faire une ronde... Celle-ci lui changerait les idées pensait-il.. Elle lui permettrait de se vider la tête...
Il prit un certain temps pour se vêtir, un certain temps pour passer son armure et réussir à la sangler seul...
"Bon sang... Qu'est-ce que c'est chiant... J'aurais dû demander de l'aide à Anthoine... Bah" maugréa-t'il tout en finissant de sangler son plastron, qui fut la pièce la plus chiante à vêtir.
Pourquoi aller réveiller un ami qui n'avait aucun mal à trouver le sommeil... Anthoine était ce genre d'homme qui tombait comme une bûche, ne se réveillant qu'à l'aube (Et encore fallait-il le secouer).
Ses pas le portèrent aisément dans le château, ces cauchemars à répétition, ces frayeurs avaient fournis un second souffle à ses muscles, l'adrénaline. Il n'allait pas s'en plaindre.. Il aurait bien l'occasion de se reposer plus tard après tout...
Lorsqu'il parvint à l'étage où se trouvait les appartements qu'occupaient Cécilie et Rose, il entendit tout d'abord leurs rires cristallins, ce qui le rassura suffisamment pour qu'il continue son tour de garde improvisé... Cependant, La disparition de ce petit bruit de fond le fit s'arrêter au bouts du couloir...
Un cri strident, Rose... ?... Non, les deux femmes hurlaient, alors il s'empara de sa lame, l'extirpant avec violence de son fourreau...
Jindanor se rua de toute ses forces vers la chambre qu'il savait être celle de Cécilie... Son épaule vint s'écraser contre le bois, le faisant grincer puis craquer, la serrure lâchant sous le poids du géant... Ce remue-ménage n'aida pas Cécilie et Rose à se calmer, mais sembla surprendre plus que de coutumes les hommes qui se trouvaient devant lui, les deux femmes se trouvant au milieu du No Man's Land qui se dessinait dans la chambre...
La fenêtre était ouverte, l'air frais de l'extérieur s'engouffrant dans la chambre... L'air frais, ajouté au regard froid et meurtrier de Jindanor glacèrent la salle. Le cliquetis de son armure alors qu'il ébrouait ses épaules tel un Taureau rappela le cliquetis d'une chaîne... Les traits du Garde s'assombrirent, prenant cette teinte de guerre, cette détermination n'était pas seulement guidée par l'honneur, quelque chose de bien plus profond régnait dans son cœur.
L'un des Ulfednars tenta de s'approcher de Rose et Cécilie, pour s'en emparer probablement... La lame de Jindanor ne fit qu'un sifflement dans l'air alors qu'il s'était avancé de quelques pas, alors qu'un avant bras tombait au sol, sa lame s'enfonçait avec les planches de bois désignaient comme parquet.
"Rose ! Emmenez Cécilie vers les casernement, retrouvez -..." Il s'arrêta, dans un grognement alors que l'un des Ulfednars se rua pour venger le bras tombé de son camarade, celui-ci hurlant à l'agonie en se tenant le moignon qui restait, tentant tant bien que mal d'arrêter l'hémorragie. Alors que l'Ulfednars abattait sa lame sur Jindanor, celui-ci redressa la sienne, faisant barrage, avant de le repousser vers les Quatre Wandrais qui se tenaient ainsi devant lui..
Les hurlement ne manqueraient pas d'alerter le Donjon, celui-ci résonnant comme un hall vide...
"Retrouvez le Capitaine ! ALLEZ !" Fut la fin de la phrase de Jindanor, alors qu'il retenait assez habilement les assaut de l'homme qui s'en prenait à lui, retenant l'avancé des compagnons de celui-ci par des gestes amples de son espadon.
Rose, suite à l'injective de Jindanor, se redressa, perdue, s'empara du bras de Cécilie et la tira hors de la salle avec elle... Hurlant à l'aide et au secours... Dirigeant sa maîtresse jusqu'à la zone que leur avait sommait Jindanor de se rendre...
Il était ainsi, seul, devant la porte devant Six wandrais, dont l'un pissant le sang sur le parquet...
Seul rempart, dernière porte entre Cécilie et ces Barbares...
Il espérait qu'il tiendrait suffisamment longtemps pour leur permettre de rejoindre la garde sans trop de problème...
Ainsi, les lames s'entrechoquèrent, Jindanor en sous-nombre fut légèrement bousculé et malmené... Légèrement est un doux euphémisme, car à peine était-il parvenu à tuer un autre de ses assaillants que l'un d'entre eux, un jeune homme d'apparence fougueuse et orgueilleuse, écrasa ses haches dans ses épaules, l'une ripant avec un bruit strident sur son armure avant de s'enfoncer dans l'encadrement de la porte...
Tandis que l'autre se logeait avec difficulté dans l'armure, allant trancher peu profondément l'épaule du Géant, lui arrachant un hurlement de douleur...
Pour se protéger, Jindanor repoussa son agresseur d'un poing en plein visage, avant de glisser sa lame dans la main la plus saine... Son épaule meurtri n'eut pas le temps de souffler alors que dans cette bousculade, la hache qui s'y était légèrement enfoncé, fut arrachée de la chair et du métal qu'elle avait plié.
"ARGH ! FOUTRE-..." Hurla Jindanor, envoyant sa lame en direction de ses derniers assaillants.... Son agresseur qui était parvenus à le blesser parvint à esquiver la lame en reculant de peu, tandis qu'un autre des wandrais s'écroulait, la gorge ouverte en une bouche béante dont s'écouler un geyser de sang.
... Il avait ainsi reculé de quelques pas, se trouvant dans le couloir, des bruits de pas précipité en armure semblant s'activer de toute part, à l'extérieur, d'où sortaient des hurlements, de l'intérieur, se précipitant plus loin de Jindanor et de ses assaillants...
Il serait seul contre ces adversaires... Il ne s'en tirerait pas si tel était le cas...
"Bordel..." Grogna-t'il alors que le sang perlait sur le métal de son armure, glissant vers son froc...
Il espérait qu'Anthoine le rejoindrait... Qu'un de ses camarades viendrait le tirait de ce foutoir... De ce bordel.
L'alarme sonnait...Les cloches sonnaient depuis quelques instants...
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| | | Cécilie de Missède
Humain
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| Sujet: Re: Une journée à Karras [PV : Cécilie, Wolfy.] [Terminé] Sam 12 Sep 2015 - 23:56 | |
| Entre deux gloussements, Rose s'était levée pour déposer les dernières parures de Cécilie dans leur malle de voyage. Elles s'étaient peu à peu préparer à se coucher mais n'y arrivaient décidément pas. L'une était déjà en chemise de nuit, recouverte d'une vieille sur-robe en laine pour lutter contre la fraîcheur, l'autre portait encore sa simple robe en attendant que l'on se décide à souffler définitivement les bougies qui trônaient sur la table de nuit.
-Tu ne pense quand même pas que... -Si ! Puisque je te le dis. Il me tenait les mains, qu'il avait moites d'ailleurs, alors je peux t'assurer que si. C'était bel et bien volontaire. -Les Cinq le pardonne... -Les Cinq peut-être mais je ne peux qu'imaginer la figure de mon frère -Gaël reste Gaël... et moi qui me demandait pourquoi il vous... -Rose ! ... Le couloir, ajouta-t-elle plus doucement.
Les oreilles aux aguets, la servante tentait de percevoir ce que Cécilie avait en tendu même par delà le son de sa voix. Un silence de quelques seconde s'étira, équivalent sonore du regard que Rose lançait à son amie alors qu'elle s'évertuait à ne pas éclater de rire... Mais ce fut peine perdue. D'abord un gloussement, puis un véritable rire raisonna dans la pièce. Un reniflement fort peu élégant et fort peu contrôlé le fit redoubler d'autant pendant une seconde, mais les deux jeune femme tentèrent maladroitement de se faire taire... ce qui faillit encore une fois dégénérer assez stupidement.
Après avoir faillit éborgner une certaine dame de compagnie dans un faux mouvement, elle se laissèrent aller cote à cote sur le lit et les babillages reprirent. Un claquement sonore. Un léger cri de surprise leur échappa. Elle se redressèrent. Rose se leva d'un bond, muette de stupeur. Toute couleur déserta son visage. Elle était incapable de bouger ou d'esquisser le moindre geste. Ses yeux gris s'agrandirent de terreur. Son esprit était totalement blanc, incapable de réfléchir à une quelconque solution.
C'était un cauchemar.
Devant elle, près de la fenêtre, se tenait un homme à moitié nu, couvert de peintures. Un autre se montrait déjà derrière lui, rampant dans la pièce par l’ouverture comme l'ombre d'un mauvais rêve.
-Rose... ? Murmura Cécilie juste à côté d'elle
Rose se força a déglutir.
Le sauvage dégaina sa lame.
Elle hurla.
Elle n'avait même pas conscience de la voix de Cécilie qui faisait échos à la sienne alors que la jeune noble se levait maladroitement. Elle ne senti pas non plus la main qui essayait de la faire reculer. Elle hurlait parce que c'était la seule chose qu'elle pouvait faire. Elle avait toujours trouvé les princesses des légendes. En apprenant à lire, elle s'était souvent demandé pourquoi elles ne réagissaient pas devant le danger ou les épreuves. Pourquoi même les héros restaient parfois planté devant leur adversaire au lieu de les terrasser du premier coup. Tout paraissait simple. Mais ces dernières ennéades lui avaient montré que la réalité n'avait rien à voir.
Elle hurlait parce qu'elle savait que les hommes en face d'elle ne la tuerai pas.
Qui un second claquement. Une porte qu'on ouvre à la volée et qui va s'écraser sur le mur. Rose se tourna à demi. La main sur son bras la lâcha dans un sursaut. La voix de la musicienne s'éteint. Le hurlement de terreur se teinta de surprise.
Par delà les cris et les coups de tonnerres, Cécilie tentait de comprendre ce qu'il se passait. Elle tendait désespérément l'oreille. Le bruit d'une lame, de plusieurs personne bougeant légèrement dans la pièce. Cette fois il n'y avait personne. Personne entre elle et ce qui la menaçaient. Personne d'autre que Rose et elle. Elle avait tenté de la tirer en arrière, de quitter la pièce. De faire quelque chose malgré la panique. Mais elle ne savait même pas ou étaient les meubles. La terreur avait emporté jusqu'à l'emplacement de la porte
Puis la porte avait explosée. D'autres pas. D'autres mouvements. Plus forts. Plus lourds. Métalliques. Un garde !? Néera, Tari, Arcam, Othar, Kiria ! Par tous les dieux ! Que ce soit lui ! Elle attrapa de nouveau le bras de Rose qui s'en débarrassa, presque hystérique. Mais elle tourna la tête. Son cri s'éteignit enfin. Soudain, la servante fit un pas en arrière, bousculant Cécilie, manquant de la renverser avec des geste désordonnés. Elle eut à peine le temps de reprendre son équilibre qu'un nouveau hurlement, de douleur cette fois, brisait la chape de silence qui s'était brièvement abattue sur la chambre. Un léger déplacement d'air glissa sur son visage. L'énorme bruit mat d'un objet métallique rencontrant quelque chose de dur.
"Rose !
Elle n'aurait pas été aussi tétanisée par la peur, Cécilie se serait écroulé en larme de joie. Un sentiment mêler de soulagement et d'une crainte renouvelée planait assez lourdement pour l'aider à combattre un peu la panique. Elle senti l'appel tendre Rose comme un arc. Mais elle ne bougea toujours pas.
De nouveaux coups, de nouveaux gémissements et cris. Impossible de démêler qui frappait qui, qui encaissait quoi. Un grognement roque la fit frémir.
-Jindanor !
Puis cela continua. Cette fois elle s'empara du bras de son amie malgré ses réaction et la tira le long du lit pour l'éloigner des coups qui pleuvaient. Une odeur âcre de sang emplissait déjà la pièce et faisaient danser des spectres horribles dans les pensées de la demoiselle qui failli lâcher prise... Encore.
ALLEZ !"
La voix de Jinanor claqua comme un fouet. Ce fut d'ailleurs l'effet qu'elle eut sur les deux femmes. Faisant volte face, guidant par quelques détails les mouvement de la jeune dame par pur réflexe, Rose sortit en trombe. Cécilie ne put que s’accrocher désespérément en espérant ne pas trébucher. Le coin de quelque chose lui heurta violemment la hanche avant qu'elle l'ai put franchir la porte mais elles continuèrent toutes deux à courir.
Elles courraient à perdre halène. Perdue dans un non temps ou elle ne pouvait qu'espérer avancer en sentant l'air sur son visage, Cécilie se sentait plus inutile que jamais. Elle ne pouvait rien faire. Elle ne pouvait que fuir alors que Jindanor...
Combien y avait-il d'homme dans sa chambre ?
Des larmes de frustrations et de terreurs manquaient de déborder. Elle se cramponnait à l'idée qu'elles se dirigeaient vers les casernements... mais au loin, les échos de cris et de combats continuait à les poursuivre... ou à les devancer ? Non... Ils ne pouvaient pas y en avoir d'autres...
Des cavalcades, des cris, ses pieds nus sur le sol froid, des hurlements. Tous résonnaient de tout côté comme un concerto ignoble sur le fond de cloche qui s'évertuait à jouer les métronomes.
Soudain, Rose pila net. Des pas rapides avançaient dans leur direction.
-Que fait-on ?
Sans répondre, Rose se remit à courir toujours plus vite dans un autre couloir.
-Les invités ! Cria quelqu'un
Les deux femmes sursautèrent. Des gardes !
-Ils sont dans nos appartements. Jindanor les a retenu. Il a besoin d'aide ! -Combien ? -Six, s’entendit répondre Rose.
Cécilie n'avait laissé à personne le temps de se présenter ou de parler. Son éclat déclencha une agitation.
-Suivez-nous.
Le groupe se mis en rang. Quatre Ils étaient quatre. Et pas un seul bruit de pas s'éloignait.
-Pas avant que vous ayez envoyé quelqu... Lâche-moi ! -Cécilie, arrête !
Pour la première fois en publique, Rose venait de s'opposer frontalement à elle. La main de sa suivante la tirait fermement en avant alors qu'elle essayait de résister par tous les moyens.
-Non ! Il va se faire tuer ! -Nous ne pouvons pas... ! -Carl ! Vas-y ! et rameute qui tu pourras sur le chemin.
Une voix avait tranché. Cécilie et Rose se tournèrent de concert vers le gade inconnu. Les trois hommes restant se réorganisèrent.
-Par ici.
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| | | Loup-Gris
Humain
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| Sujet: Re: Une journée à Karras [PV : Cécilie, Wolfy.] [Terminé] Mar 29 Sep 2015 - 10:14 | |
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| Les deux filles face à lui étaient terrifiées, et Surt regarda ses comparses derrière lui. Leurs yeux fauves louvoyaient d’une femme à l’autre, certains remplis de cette lueur animale bien connue des hommes. Le lot devant eux était tout sauf inintéressant, et le Jeune Loup se ferait un plaisir de les ramener en trophée chez lui pour les exhiber comme butin de pillage. Et une fois la nuit venue, il pourrait profiter de cette prise d’une toute autre façon, alors qu’il réfléchirait déjà qui prendre pour femme… Celle avec les yeux translucides serait la première, et son amie suivrait bien vite. Il se demanda s’il devait proposer à ses hommes d’en profiter aussi, mais bien vite, il se rendit compte qu’il n’aurait pas le temps. Des bruits se faisaient entendre dans le couloir, et il aboya un ordre à l’un des Ulfednars à ses côtés.
« Bredd, prends les femmes qui sentent le savon avec toi. Ce sont mes trophées, personne n’y touche hormis moi. Sur le chemin, peut-être que je vous laisserais vous y essayer un peu. »
Les autres hommes grognèrent, certains rirent. Et le fameux Bredd, un guerrier blond et trapu, se dirigea vers les deux demoiselles en panique, un sourire édenté et malsain rendant ses traits diaboliques. C’est alors que la porte de la chambre fut forcée dans un bruit tonitruant, envoyant le bois se fracasser contre la pierre nue du château avec violence. Du couloir émergeait une silhouette, massive et menaçante. Surt regarda le guerrier avec attention. C’était un homme un peu plus grand que lui, armé et vêtu pour la guerre. Une tignasse brune et une barbe de la même couleur mangeaient son visage, laissant cependant transparaître des yeux effarouchés et coléreux. Pas une colère comme les autres, non. Elle était noire et froide, la plus dangereuse de toute. A n’en point douter, il serait un adversaire redoutable. Bien taillé, bien armé, Surt avait les moyens de faire ses preuves. Passée la surprise, Bredd tenta de s’approcher des deux femmes en tendant un bras vers la plus jeune. Erreur monumentale.
Alors que le bras encore chaud du Wandrais touchait le sol comme un poids mort, son propriétaire hurla et grogna en se tenant le moignon, les yeux fermés et le visage contrit par la douleur. S’adossant au mur, il se mit à prier les Esprits pour que son bras repousse, une prière futile et illusoire qui ne ferait que détourner son attention de la blessure. Le Jeune Loup porta son attention au guerrier qui venait de trancher le bras de son compagnon d’armes. Il leva une hache dans sa direction.
« Le Guerrier de la Porte est à moi, prenez les filles ! »
Et comme si elles avaient anticipé les paroles, les deux jeunes dames furent évacuées de la salle par leur garde du corps. Les guerriers des Wandres grognèrent alors que les trophées de leur chef disparaissaient dans l’embrasure de la porte, se dépêchant sûrement pour appeler des renforts. Tant mieux, se disait Surt. Il pourrait se mesurer à de vrais hommes cette fois, mais tout d’abord, il anéantirait celui qui se tenait devant ses proies femelles. Un de ses hommes, armé d’un courage trop grand, se précipita sur le garde, et le paya vite de sa vie. Une lame s’enfonça profondément dans sa clavicule, et il fut achevé par Surt, qui avait bien annoncé que le combat était pour lui. D’un geste magistral, il lança ses deux haches à l’assaut du géant, tentant d’atteindre ses épaules. L’une d’elle ripa, mais l’autre parvint à faire couler le sang de son ennemi. Un poing bien senti le fit pourtant reculer, laissant un peu de répit à son adversaire alors qu’il goûtait à la force de ce dernier.
Entendant des bruits dans le couloir, les trois Wandrais oisifs se précipitèrent dans le gouffre afin de laisser leur chef se débrouiller, et de castagner du Péninsulaire. Cependant, alors que Surt évitait un coup bien placé du géant, la lame continua son chemin pour venir s’écraser en plein dans le visage de Shogom, taillant la peau, l’œil et les os dans un bruit dégueulasse. Il s’effondra au sol sans douleur alors que ses deux compagnons continuaient vers leur prochain combat. Ne restait plus face au géant que le Jeune Loup et son arrogance, à vouloir tuer un homme plus âgé et expérimenté que lui. Les haches parlèrent à nouveau, parées à chaque assaut par le bras armé de l’adversaire. Au cours de l’échange titanesque, la lame du grand Péninsulaire parvint à briser deux côtes à Surt, tandis que le visage de son opposant arborait déjà une nouvelle cicatrice. Dans la culture ulfednar, faire une cicatrice au visage était une marque de respect pour un combattant ayant donné du fil à retordre. Car elle était le souvenir d’un combat mémorable, et devait être inscrite dans la chair et le sang.
Le Guerrier de la Porte lui rendit la politesse, faisant tournoyer son arme afin de porter un sérieux coup dans la joue du Jeune Loup. Une dent partit valdinguer sous le choc, et il cracha une gerbe de sang. Reculant, Surt abattit ses deux haches au même moment. L’homme d’en face n put en parer qu’une, car l’autre, traîtresse, vint se planter dans son puissant jarret, lui arrachant un cri de douleur. La satisfaction d’avoir touché son adversaire ne fut que de courte durée, car pour repousser son ennemi, le géant asséna un sévère coup dans le poitrail du fils de Maugrim. Le sang coulait à flots chez les deux parties, et d’un commun accord, ils désengagèrent, se regardant en chien de faïence. Surt avait beau être arrogant, il savait reconnaître la valeur d’un combattant, même d’un ennemi. Il hocha difficilement la tête en direction du guerrier, en signe de respect martial, puis regarda ses hommes tenter de passer outre les gardes en bas de l’escalier. Deux Péninsulaires avaient la gorge ouverte, et un autre était dans un sale état, la jambe ouverte et un bras sanguinolent. Pourtant, ce furent les lances qui eurent raison des Loups, empalés sans rien pouvoir y faire, et taillés en pièces par des soldats fous de rage.
Le vent avait tourné, et le Jeune Loup devait s’en aller. Il se demandait si Gotrek s’en sortait en bas… Il alla tout de suite à la fenêtre en grimaçant, tenant un œil sur le Guerrier de la Porte qui avançait dans sa direction. Lorgnant dans la cour, ce qu’il vit le rendit maussade. Il n’y avait plus autant de Wandrais qu’au début, et les Péninsulaires avaient fini par s’organiser. Il vit Gotrek trancher la gorge d’un homme, avant de sonner la retraite avec sa corne. Rapidement, Surt se porta à la fenêtre, et regarda une dernière fois son ennemi, qui clopinait pour tenter de le faire tomber de l’encadrement. Avec un sourire d’adieu, il descendit de la fenêtre, utilisant les mêmes prises qu’il avait utilisées pour descendre de la tour. Son corps était meurtri, mais il devait continuer. La tête du géant passa par l’encadrement, et jura, alors que le Jeune Loup était déjà à mi-chemin, et s’apprêtait à sauter sur les remparts pour rejoindre les siens dans leur retraite sanglante. Car lorsqu’un Ulfednar se repliait, il mordait toujours.
Une fois sur les remparts, les choses furent plus simples. Malgré les combats virulents se déroulant dans les escaliers, une dizaine de Wandrais étaient parvenus à prendre la fuite, Gotrek à leur tête. Dès qu’il vit Surt, il le gifla avec force et conviction. Le visage déjà meurtri du fils de Loup-Gris resta un instant suspendu sur cette baffe, et il tenta de répliquer. Sa main fut bloquée par Gotrek, qui lui fit une clé de bras. Impuissant face au meilleur guerrier des Ulfednars, il était à sa merci.
« Trop grand, imbécile ! Tu as vu trop grand ! Regarde autour de toi, des braves sont morts aujourd’hui pour tes caprices d’arrogant. Tu n’as pas veillé sur la Meute, et tu en payeras le prix. Fuyons ! »
Et tous se dirigèrent vers les échelles, qu’ils dégringolèrent à toute allure, tentant d’éviter les flèches de leurs assaillants-défenseurs. Une fois dehors, sous le couvert des nuages sombres, ils se faufilèrent rapidement jusqu’au bois. Gotrek était empli de colère, et Surt blessé dans son ego. La nuit serait encore longue pour la Meute, mais elle serait instructive pour le fils du Loup. Dans le sang, il avait appris la mesure, et la retenue. La prudence, et la raison. Ce qu’il avait fait ici lui avait juste semblé audacieux, alors que cela n’avait été que pure folie. Gotrek saurait lui rappeler en chemin, et peut-être son père aussi. Avant de prendre femme, il devrait passer par l’épreuve des mots et des réprimandes… |
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| | | Jindanor Numanor
Humain
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| Sujet: Re: Une journée à Karras [PV : Cécilie, Wolfy.] [Terminé] Dim 4 Oct 2015 - 10:06 | |
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Le combat fut âpres, la douleur s'emparait de ses membres alors qu'il faisait goûter à son adversaire toute la force qu'il pouvait déployer, l'envoyant valdinguer à plusieurs reprises par des coups, malheureusement, non létaux. Son épaule ouverte hurlait, crachant une coulée de sang non négligeable qui s'écoulaient sur son torse... Il ne pouvait plus réellement déplacer cette épaule sans qu'une douleur criarde vienne s'emparer de son crâne et vriller sa chair... Le coup avait très certainement brisé un os, où du moins le métal de son armure s'amusait-il à titiller la chair à vif. Ha, ça pour un combat, c'en était un, le plus âpre de tout ceux qu'il avait mené jusqu'ici... Il avait tué bon nombres d'adversaire, mais celui-ci semblait s'accrocher à la vie autant que le ferait un prophète voulant prouver que son dieu existe... Une hache fila vers son visage, qu'il parvint à esquiver de peu, dessinant une cicatrice longue sur sa joue droite, affichant une série de molaire au travers de l'interstice creusé dans la chaire. Pour réponse sa lame quitta terre pour venir s'écraser dans le visage de son adversaire dans un mouvement circulaire, lui écrasant le plat de la lame dans la joue, lui faisant cracher une prémolaire, celle-ci valdinguant dans la pièce. Dessinant sur la joue de son adversaire une crevasse longue et ensanglantée. Une hache fila vers son jarrets, il la para avec une certaine surprise, alors qu'une autre s'enfonçait entre les plaques de métal qui protégeait sa jambe droite, venant glisser son métal froid entre les muscles, titillant les nerfs et déchirant quelques vaisseaux sanguins sans grande importance... Malgré tout, cela faisait un mal de chien, ce qui fit pousser un hurlement de douleur et de rage à Jindanor, alors qu'il envoyait sa contre attaque de son poing massif, qui vint s'écraser dans le torse de son adversaire, ses côtes déjà meurtris par le coup du plat de sa lame allaient lui rendre la politesse de son jarrets. Le combat était dur... La nuit avait été courte, Jindanor fatigué de par ce manque de sommeil, et la perte de sang assez importante, il commençait à comprendre que ce combat ne serait pas aussi facile que les autres... D'une part son adversaire était capable de se défendre avec autant de verve que Jindanor, et d'autre part, la situation ne jouait pas en sa faveur... Il semblait que l'autre partis en soi venu a la même conclusion... Ils se regardaient ainsi, en chien de faïence, les crocs sortis, la furie dans le sang. La mort dans le regard. Ils auraient tout deux voulus en finir ce soir, arracher les tripes de l'un et de l'autres... Cependant, un regard de son adversaire de par dessus l'épaule de Jindanor sembla le décider à abandonner... Dans un hochement de tête à son égard, il s'éloigna avec l'agilité de la jeunesse vers la fenêtre dont il était venu. Jindanor fou de rage et bien décidé à ne pas laisser s'échapper ce salauds boîta aussi vite qu'il le pouvait vers l'encadrure de la fenêtre, alors que le jeune homme commençait déjà à passer par celle-ci... Il ne laisserait pas cet enfant de catin s'en sortir... Chaque pas appuyé sur sa jambe blessée crachait une giclée de sang au sol, alors qu'il avait abandonné sa lame dans la chambre dans un bruit de métal laissé à l'abandon, il tenta de s'emparer de la crinière du guerrier, son bras ne put attraper que le vent glaciale de ces contrées, alors qu'il observait ce jeune homme descendre le long de la muraille. -BORDEL ! Jindanor hurla de toute ses tripes, un hurlement de rage et de frustration, digne d'un ours enragé à l'attention du jeune homme... Ce hurlement sembla le vider de ses forces, il se laissa glisser contre l'encradrure de la fenêtre, tombant sur le parquet vieillis de la bâtisse, adossé au mur de pierre... -....Chier...Il grogna en appliquant sa main valide sur la plaie la plus sanguinolente, sa jambe droite, au niveau de la cuisse présentait une blessure qui demanderait du temps à guérir... Si seulement elle guérirait. Son épaule droite elle avait commencé à arrêter de saigner... Il comprit alors avec soulagement que la peau avait dû être entaillée avec le muscle sur quelques millimètres... Au moins, ne se viderait-il pas de son sang de par cette plaie. Le pas précipité de quelques gardes se dirigeant vers la chambre de Cécilie se fut entendre... Tandis que Jindanor observait la chambre... Maculée de sang, et de chair déchirée... L'homme à qui il avait tranché le bras se trouvait à sa gauche, allongé au soir, le moignon à l'air libre. Il était mort en agonisant lentement. L'homme à qui il avait écrasé le crâne contre l'embrasure de la porte avec le tranchant de sa lame, trônait encore contre celle-ci, la face méconnaissable. Le troisième tué était écrasé contre le lit, le torse meurtris, et les épaules ouverte sur plusieurs centimètres... -... Rose va m'engueuler... Encore.... Dit-il alors qu'une douleur lancinante le fit se crisper... Ses muscles tendus, l'adrénaline, tout laissait maintenant place à une douleur vive et puissante. Son regard s'assombrit lentement alors que sa tête dodelinait d'avant en arrière... Il secoua la tête difficilement, tentant de rester éveillé, alors que les pas se faisait de plus en plus lent.. Ils étaient dans le couloir, sans doute entrain d'observer le massacre qu'avait perpétré le géant dans les rangs des Wandrais... -... Jindanor ? Bordel... Dis-moi que tu es toujours avec nous mon vieux... La voix d'Antoine lui fit rouvrir les yeux alors qu'il s'avachissait sur lui même, le torse se redressa en emportant sa tête, il devait encore être couvert de sang et magnifique à voir. Il cracha une gerbe de sang, sa joue meurtrie laissant s'écouler le liquide dans sa mâchoire. -Céc....Cécilie...R...Rose... Elles vont bien... ?Jindanor s'inquiétait plus pour la sécurité des Dames à un instant pareil, cela fit rire jaune son camarade Antoine, qui ordonna aux gardes qui l'accompagnait de l'aider à porter Jindanor... IL avait besoin de soin immédiat, de repos. -Ne t'en fais pas mon vieux... Elles vont bien, le capitaine de la garde et une vingtaine d'hommes sont restés avec elles et la famille de l'hôte... Ils sont dans la grande salle. J'étais dans le grand hall, avant qu'un garde ne court seul en direction des chambres, j'ai décidé de le suivre... Sans quoi le pauvre allait se faire tailler en pièce.-...Bien... Bien... Ca... Me rassure..Jindanor sombra dans l'inconscience, tandis qu'on le transportait au travers des étages, il sentit un pression sur ses plaies avant de tomber dans le noir complet. _____________________________________________________ Sa langue était pâteuse, sa joue endoloris... Il déglutit difficilement alors qu'il ouvrait lentement les yeux. Il observa un plafonds fait de charpente en chêne, et de toit en chaume... Il cligna deux fois des yeux avant d'apercevoir clairement son entourage, à sa droite se tenait Anthoine, assis sur une chaise, grommelant après un couteau qui ne parvenait pas à trancher au travers d'un sauciflard de plusieurs semaines de séchage. A sa gauche, quelques camarades qui jouaient aux cartes, dont l'un sembla tiquer en voyant la tête de Jindanor bouger en leur direction. -...hé...Hé ! Il bouge ! Il est vivant ce con ! HAHA ! Le toubib avait raison ! Il s'en est tiré le con !Après un rire joyeux collectif, JIndanor se retrouva rapidement redressé par Anthoine qui en avait laissé tomber son sauciflard au sol, alors que quelques autres s’agglutinaient près de son lit. Même certains blessés moindres s'étaient levés pour venir le voir. -Oh putain, tu nous en as fais une de frayeur pauvre couillon ! Ca va faire pas loin de quatre jours que tu es dans les roses !-... Quatre...Jours.. ? ...De l'eau...J'crève de soif...Un des gars s'empara d'une gourde en peau, qu'il lui tendis, Jindanor voulu s'en emparer de sa main gauche, mais sentit son épaule se vriller, il prit alors la décision sage de s'en emparer de sa main droite... Vidant son contenu comme s'il n'avait pas bu depuis une éternité. -...Oh...La vache...Merci... Où est Dame Cécilie...Rose... ? Et le Capitaine ?-Le Capitaine est ici... Jindanor Numanor.. Espèce de troufion sans cervelle, quatre jours que tu nous retardes ! Grogna la Capitaine en entrant par l'embrasure de la porte, sans doute que l'un des gars s'était précipité pour le rameuter. Tu t'es enfin décidé à sortir de ton p'tit sommeil ?... Sinon... Bon boulot fiston.Jindanor sourit légèrement, c'était rare d'avoir un compliment de sa part, et il n'était pas peu fier d'avoir pu servir correctement cette fois. -Bon... Maintenant que tu es réveillé, on va peut-être pouvoir lever le camp.. Je vais prévenir Dame Cécilie, Dame Maélyne doit être suffisamment tourmentée par la nouvelle de l'attaque, et elle insistait assez ouvertement pour que nous rejoignons Lourmel le plus tôt possible... Préparez moi c'gaillard. On part certainement dans la journée.-Bien chef ! Hurlèrent-ils tous en coeur, alors que le dit sortait du casernement... -Bon hé bien... On sait ce qu'on doit faire... Hm ? fit Antoine, tout en commençant à rassembler le matériel de Jindanor. Le forgeron à eu le temps de rafistoler ton armure... La prochaine fois "évite de combattre fatigué" bougre d'âne... Ce sont les mots du Capitaine. Pas les miens. Ricanna-t'il alors qu'il s'éloignait. -... Je t'emmerde...Tu le sais ça ? Répondit Jindanor en grognant, riard, il s'adossa plus correctement contre le mur... Observant ses blessures en grognant un peu. Celles-ci n'étaient pas sale, la guérison était en bon train, mais il allait lui falloir reprendre des forces... Ainsi s'empara-t'il du sauciflard tombé au sol, et croqua dedans avec allégresse... Bon sang, ce qu'il avait faim... IL mâcha sans retenue, avant de sentir une légère douleur dans sa joue... S'y prenant avec plus de pincette il avala son premier repas en soupirant d'aisance. -Boudiu... C'fais du bien...
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| | | Cécilie de Missède
Humain
Nombre de messages : 1257 Âge : 70 Date d'inscription : 01/03/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 21 ans - 1m59 Taille : 1m59 Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Re: Une journée à Karras [PV : Cécilie, Wolfy.] [Terminé] Mer 7 Oct 2015 - 10:05 | |
| Cécilie avait depuis longtemps cessé de compter le nombre de fois où quelqu'un était venu s'enquérir de son état. Ses pieds glacés étaient restés immobiles sur le carreau de pierre humide de froid de la grande salle. Derrière les mouvements et les murmures de ceux qui s'étaient barricadés ; derrière les bruits de ferraille, les raclements de gorges, les cliquetis d'armure, les frôlement de tissus rappeux ou doux, les pas comptés et les pleurs contenues d'un enfant, les échos des combats résonnaient toujours entre les murs de la bâtisse. Derrière l'odeur de cendre froide, de fumée et les relents de boustifaille, celle plus âpre du sang gagnait peu à peu du terrain.
Étrangement, la Demoiselle avait l'impression de saisir avec une grande précision ce qui se passait autour d'elle. Sans pouvoir identifier qui gagnait ou perdait par delà les portes closes, elle entendait les combats s'approcher ou s'éloigner. Elle entendait les soldats chargés de leur protection échanger des ordres à voix basse pour garder les entrés, chercher les personnes manquantes. Elle pouvait presque épouser la scène en un instant, rendre compte du nombre de personne et de leur état.
La panique avait disparue. Ne restait plus que la crainte. Un sentiment plus terrible encore car elle en sentait toute la porté sans que son esprit soit embrumé. Un calme froid s'était emparé d'elle en apparence. Elle se contenait. Elle se maîtrisait. Et tout son être tremblait avec la conscience de ce qui pouvait arrivé à tout instant, non pas à elle, mais à toutes les personnes autour d'elle. A Rose. A Jindanor. Elle aurait voulu pouvoir apporter du réconfort au bambin qui pleurait et à cette femme qui tapait frénétiquement du pied en tentant de garder le contrôle d'une voix déjà aigrelette. Mais elle ne savait pas comment s'y prendre...
Alors elle priait.
En silence, les main jointes, elle répéta en son cœur les prière qu'elle connaissait depuis toujours en leur trouvant un nouveau sens. Elle ne parvenait pas à leur être reconnaissante cette fois ci. Elle ne remercia pas Néera. Elle savait maintenant que d'une manière ou d'une autre, elle n'avait plus grâce aux yeux des divins. La malchance, les épreuves successives, les morts qui parsemaient sa route... Si elle n'était pas maudite, Tyra avait un curieux sens de l'humour. Mais elle demanda tout de même sa protection ainsi que celle de tous les dieux, avec une ferveur qu'elle n'avait jamais connue. Elle ne la demandait pas pour elle. Elle sentait au plus profond d'elle-même que sa propre condition n'avait aucune importance pour l'heure. Elle demandait la paix pour ceux qui étaient dans cette salle. Elle demandait la survie de Jindanor. Elle ne demandait pour elle qu'un peu de courage. La force de faire face au lieu de toujours devoir fuir.
Cette complainte lui écorchait la gorge, lui crevait le cœur de terreur, mais quelque chose avait changé. Ce soir, lorsqu'elle avait sut reconnaître le bruit d'une lame mise à nue, lorsque Rose avait perdu son sang froid, qu'elle-même avait réaliser la présence d'intru dans sa chambre, elle n'était pas restée tétanisée. Elle avait essayer de faire quelque chose. Elle avait essayé de tirer Rose en arrière. Plus tard elle avait refusé de fuir sans être sûre qu'un minimum d'assistance serait envoyé à Jindanor. Peu importe le résultat, elle avait tenté d'agir malgré sa peur, malgré sa panique. Malgré le fait que son propre nom était sur le point de disparaître derrière la tension qui l'avait envahie. C'était la première fois qu'elle comprenait, même de façon lacunaire, ce qui se déroulait autour d'elle dans une telle situation. La première fois que son esprit ne restait pas vide. Ses yeux n'étaient qu'un prétexte. Elle avait toujours été terrifiée de ce qu'il pourrait advenir d'elle si on la laissait sans protection. Jadis, elle avait appris à marcher seule, à se repérer avec une canne, elle pouvait apprendre et agir par elle-même. Elle ne pourrait sans doute jamais vaincre un adversaire mais cela ne voulait pas dire qu'elle était forcément inutile ou sans aucune défense. Il fallait qu'elle réussisse à affronter cette peur indicible.
Assise près d'elle, Rose ne disait mot. Elle était encore sous le choc, la musicienne pouvait presque entendre les dents de son amie claquées. Comme si c'était la chose la plus naturelle à faire, la jeune noble prit doucement la main de son amie afin de l'attirée à elle et passa son bras autour de ses épaules. La tête de Rose avait à peine touchée son épaule qu'elle éclatait en sanglots. Cécilie fredonnait une mélodie douce aux paroles apaisantes qu'elles connaissaient toutes deux depuis l'enfance en espérant que cela suffirait à la calmer un peu. Elle s'en voulait d'imposer de telles situations à son entourage. Mais que ce soit là le destin que les dieux avaient prévus pour elle ou la marque d'un abandon, elle devait prendre ses responsabilité. Et cela commençait par être présente pour ses proches comme ils étaient présents pour elle.
Alors que les pleurs de Rose devenaient de plus en plus forte et qu'elle se cramponnait plus encore au revers de la chemise de nuit de la musicienne, une idée folle se fraya un chemin dans l'esprit de cette dernière. Et si elle pouvait vraiment apaiser son amie ? Lui permettre de se reprendre pour les heures à venir ?
Tout en continuant à fredonner, elle se concentra sur les battements de son propre cœur et glissa par cette porte entrouverte qu'elle connaissait depuis longtemps. Aussitôt, des picotements se mirent à courir sur sa peu en vague de frissons. Elle sentait les personnes près d'elles comme de petits soleils irradiant desquels s'échappaient de mélodieux murmures, perceptibles à l'extrême frontière de sa conscience. Rose était frénétique et froide.
Avec une attention et une concentration extrême, Cécilie modula sa voix comme un contre chant. Les échos des combats se firent oubliés. Comme son maître le lui avait appris, il ne restait qu'elle et Rose. Elle et la peur, l'angoisse, la panique, le malaise, la frustration, la colère, le dégoût. Des émotions qu'elle comprenait mais qui n'étaient pas siennes. Comme une rengaine, elle répétait les mots inscrits dans son médaillon pendant que sa main gauche passait sur les reliefs du bijou. Des mots qui insufflaient à son esprit la paix nécessaire à son entreprise. Puis, comme on expire doucement, en remontant à la surface, elle relâcha l'énergie qui pulsait au creux de sa gorge et de sa poitrine. L'appréhension qu'elle éprouvait habituellement sous le regard de son professeur n'était plus. Seul comptait le but et le moyen d'y parvenir.
Cela ne dura qu'un instant. Le flots de magie se tarit bien vite et Cécilie arque-bouta toute la concentration qu'il lui restait pour replacer le Voile qui la séparait de cette perception étrange que lui offrait l'Art. Elle se tut, légèrement essoufflée, mais sa main continuait de passer doucement dans les cheveux de son amie.
Toujours blottie contre la jeune Noble, Rose avait soudainement arrêtée de pleurer. Sa respiration était ample et régulière comme si elle était sur le point de s'endormir. Elle ne tenta pas de se dégager de l'étreinte mais bougea légèrement de façon à pouvoir articuler d'une voix faible mais parfaitement intelligible.
-Pardon... Je ne sais pas ce qui me prend... J'ai... ça ira maintenant. Mais toi, comment vas-tu ? -Aussi bien que la dizaine de fois où on me l'a demandé, sourit la musicienne. -Tu es sûre ?
La voix de Rose était suspicieuse. Rien d'étonnant, voir la jeune dame encaisser sans broncher une situation de crise n'était pas chose courante.
-Oui, je suis sûre. -Je ne sais pas comment tu fais alors... J'ai l'impression de vivre un cauchemar... Je préfère ne pas penser à ce qu'ils auraient pu nous faire... Continua-t-elle à voix basse. -Tout ira bien maintenant, nous sommes entouré de garde. Bien sûr que j'ai peur. Mais nous devons garder notre calme. Céder à la panique ne mènera nulle part. -Oui. Tu as raison...
Un cris presque hystérique retenti non loin. La femme avait finalement craquée. Les pas lourds d'un soldats approchaient d'elle.
-Rose, peux-tu m'accompagner jusqu'à cette pauvre femme ? Murmura Cécilie.
Deux jours s'étaient écoulés depuis l'attaque. Rose et Cécilie étaient restées cloîtrées un jour entier dans une petite chambre gardée en permanence par deux hommes. Le contre-coup avait été terrible pour Rose. Après avoir fait face pendant le reste de l'attaque, ses nerfs avaient lâchés de nouveau. Cécilie n'était pas non plus au mieux de sa forme. Malgré la fatigue nerveuse, le sommeil la fuyait.
La seule chose qu'elle avait fait le premier jour était de rendre visite personnellement à sa garde. Rose n'avait pas supporter l'idée de sortir. Cécilie s'était donc rendu seule au casernement… enfin accompagnée de deux gardes. Les médecins avaient faillit lui interdire l'accès, arguant que la vue de telles blessures n'étaient pas pour une noble dame. Argument médiocre que Cécilie ne manqua pas de tourner en ridicule avec son sourire habituel. Heureusement, le Capitaine n'était jamais bien loin et s'occupa personnellement de sa protégée malgré la surprise de la voir venir en personne jusqu'au casernement.
Le bilan n'était pas anodin mais aurait put être nettement plus lourd. Une farandole de blessés en tout genre, quelques cas plus sérieux mais qui avaient de très bonne chance de se rétablir. Un mort à déploré. Et Jindanor, qui « s'en remettrait à coup sûr avec du repos » d'après l'officier. Il ne tenait qu'à lui de sortir du sommeil visiblement. Mais personne n'était capable de dire combien de temps il lui faudrait…
La raison aurait voulu que le cortège reparte dans la journée pour rentrer à Lourmel afin de pouvoir s'y reposer et être soigner sur le long terme, mais cela aurait voulu dire abandonner un moment les plus gravement blessés en ces lieux… Sans parler de Rose qui refusait catégoriquement de sortir. La demoiselle s'opposa donc formellement au conseil du Capitaine.
Au lieu de cela, on finit par lui céder le passage. Les murmures étonnés ou suspicieux de manquèrent pas, mais elle s'entretint un moment avec ses quelques hommes. Elle voulait leur assurer de vive voix qu'ils auraient quelques jours pour se remettre et les enjoindre à faire appel à elle s'il leur manquait quoi que ce soit ou si elle pouvait leur être d'une quelconque utilité. Elle aurait voulu qu'on lui permette de voir Jindanor, qui devait d'ailleurs êtres à peine à quelques mètres d'elle dans la salle, mais elle préféra attendre d'être ressortie pour s'entretenir discrètement avec un guérisseur pour en avoir le cœur net.
Le reste de la journée fut bien calme. Au chevet de Rose, elle avait de nouveau essayé de dormir un peu, sans succès. Le lendemain, voyant que son amie était toujours affligée, elle avait jugé plus opportun de la laisser se reposer tant que leur retour ne pourrait avoir lieu.
L'ennuyant maître des lieux qui lui avait proposé de rester le temps de se remettre s'était finalement révélé être un fin mélomane et il ne semblait ne faire aucun cas personnel de l'attaque qui avait eu lieu... Bien que sa discussion sur les autres sujets soit toujours un pensum. Cécilie s'était retrouvé à passer le temps qu'elle n'accordait pas à Rose avec lui et à prendre tous ses repas en sa compagnie. Et finalement, en vue des circonstance, c'était une distraction agréable.
Mais chaque soir, lorsqu'elle regagnait la chambre qu'elle partageait avec Rose, la musicienne se retrouvait seule avec son angoisse. Depuis l'attaque elle vivait dans la peur et pourtant il lui semblait qu'elle n'avait jamais été aussi apte à se contrôler et a donner le change. Le monde changeait trop vite, elle se sentait prise sur un manège sans fin sans aucun moyen de descendre. Même à grand coup de remèdes, elle ne dormait pas plus de quelques heures et d'un sommeil agité.
Trois jours s'écoulèrent ainsi jusqu'à ce que Rose soit capable de se reprendre un peu. Trois jours à guetter des nouvelles de ceux qui s'occupaient de ses gardes... sans succès. Voir que les choses reprenaient leur cours était un réel réconfort pour Cécilie. Cela ne changea en rien ses crainte mais elle se sentait de nouveau moins seule. Rose n'était pas vraiment dupe. Surprise du comportement de son amie, elle n'en avait pas moins remarqué ses cernes, son maintient tendu ou toute ces fois où ses doigts cherchaient les contours de son médaillon ou d'une petite pièce de bois sculptée.
La musicienne avait eu le temps de prévenir le château de Lourmel de leur retard mais les jours commençaient à s'égrainer plus vite que prévu... Et avec eux la masse qui l’oppressait ne cessait de s'alourdir. Le matin du quatrième jours, il lui semblait qu'elle allait entièrement se changer en pierre. Rose recommençait à plaisanter faiblement pour chasser la crainte d'une nouvelle attaque, mais . Au déjeuné, leur hôte avait remarqué la prestance grave et calme de Cécilie. A croire que l'angoisse lui allait bien...
Plus tard, elle essayait d'accorder une vieille vielle dans un salon lorsque le capitaine s'annonça. Il avait l'air un peu moins fatigué mais toute l'affaire n'avait en rien calmé sa paranoïa... Le cahot de son armure indiqua à la noble demoiselle qu'il la saluait, ce qu'elle s'empressa de faire à son tour.
-Trêve de banalités, Capitaine, dites moi que vous avez de bonne nouvelles.
Elle était si tendue qu'elle avait l'impression de pouvoir se briser à chaque instant.
-Oui Ma Dame. Jindanor s'est réveillé ce matin même. J'espère que vous accéderez à ma demande à présent et ne repousserez pas plus longtemps notre départ. -... Bien... Bien sûr... Si fait. Nous partirons en fin d'après-midi. Veuillez m'excusez. J'ai à parler avec notre hôte. -Bien sûr Ma Damoiselle. Nous serons prêt.
Une nouveau salut et un dernier à l'intention de Rose et le militaire disparaissait aussi rapidement qu'il était venu. Les deux jeunes femmes le suivirent de près, mais se tournèrent, elles, vers leur chambre pour empaqueter leurs quelques affaires.
-Rose ? -Oui ? Répondit une voix un peu étouffée au milieu des froissement de tissus et les raclement de bois. -Je crois bien avoir oublié mon mouchoir dans le salon, pourrais-tu allez le récupérer, s'il te plaît ? -Évidemment... Mais tu es sûre que tout va bien. Tu étais troublée tout à l'heure. Tu as l'air... différente depuis...
Les mots ne réussirent jamais à passer les lèvres de la jeune femme. Mais Cécilie n'en fit pas grand cas. Elle savait ce qu'attendait Rose.
-Cela nous a tous affecté. Bientôt nous seront de retour à Lourmel et ce ne sera qu'un mauvais souvenir... Allez ! Va ! Plus tôt nous aurons fini cela, plus tôt nous pourrons prendre congé de ces lieux.
La porte se referma sur Rose. Les pas lourds d'un des gardes qui passaient leur vive devant leur chambre s'éloignaient également sur ses traces.
Assise sur le lit, les mains plongées dans les pans de sa robes, Cécilie serra ses doigts sur les reliefs d'une pièce de bois à s'en faire blanchir les phalanges. Elle suffoquait. Cette fois, elle ne put retenir les larmes qui lui brûlaient les yeux. Son dos était secoué de soubresauts. Elle se mordait la lèvre jusqu'au sang pour qu'aucun son n'alerte ses gardiens.
Elle était terrifiée, toujours et encore. Elle était soulagée, plus que les mots ne pouvait l'exprimer. Elle était perdue au milieux de tant de sentiments contradictoires...
Sans vraiment savoir a qui de Néera ou de Tyra elle adressait ses mots, elle ne pouvait que répéter encore et encore :
-Merci. Ô Déesse, Merci. Pardonnez-moi. Puis elle ajouta, tentant vainement de se calmer. Ô Arcam, par pitié, ne me laisse pas ainsi...
Mais il en est de même que pour les moment d'égarement que tous connaissent un jour ou l'autre en se tournant de tout côté pour trouver le sommeil. Qui peut jurer que celui-ci a bien existé? |
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