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 Contexte politique péninsulaire : 9e année du XI Cycle

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MessageSujet: Contexte politique péninsulaire : 9e année du XI Cycle   Contexte politique péninsulaire : 9e année du XI Cycle I_icon_minitimeVen 16 Oct 2015 - 17:18


Ce résumé s'adresse aux nouveaux (et éventuellement, à quelques anciens) joueurs qui n'auraient pas suivi le déroulement des différents événements survenus ces derniers mois dans la péninsule. Il leur permettra, je l'espère, de comprendre les enjeux actuels et de mieux cerner les différents partis qui s'opposent actuellement au sein de la noblesse péninsulaire.

Ainsi, nous devrions être en mesure de répondre à cette question que vous vous posez désespérément avec ces évènements qui se sont déroulés en l'an 8 du XIème Cycle :



Pourquoi les monsieurs ils sont pas d'accord ?

Il fut un temps encore récent, la péninsule toute entière était réunie, formant le royaume des Hommes avec Diantra pour capitale, sous le règne du roi Trystan Ier.

La mort de Trystan et de son épouse Lilianna dans des circonstances troubles laissa deux enfants orphelins, Eliam et Lyhann. Alors qu'on plaçait le premier sur le trône, un cousin éloigné de Trystan, Aetius d'Ivrey, s'empara de la régence. La personnalité sulfureuse de ce dernier lui attira nombre d'ennemis, mais il réussit néanmoins à mater la plupart des contestations pendant son « règne ».

Sa mort inattendue dans l'accident magique de la tour de l'Arcanum entraîna dans son sillage l'enfant-roi Eliam et la jeune Lyhann. Laissant un pouvoir vacant, et un trône vide en l'absence d'héritier direct.

C'est Arsinoé d'Olyssea, l'épouse d'Aetius d'Ivrey, la marquise de Sainte-Berthilde, qui fut la plus prompte à réagir. Avec le soutien de Cléophas d'Angleroy, Grand Chancelier du Royaume et baron de Merval, elle profita des funérailles royales, à l'occasion desquelles l'ensemble de la noblesse péninsulaire s'était réunie, pour proclamer le règne de son fils Bohémond, né de son union avec Aetius - dont la parenté royale, quoique lointaine, en faisait un « prince de sang ».

Cette prise de pouvoir fut contestée par une partie de la noblesse. Blanche d'Ancenis, baronne de Hautval, appela publiquement les nobles à ne pas prêter hommage. On ne sait si elle agissait par conviction ou par jalousie : elle-même avait été mariée à Aetius d'Ivrey jusqu'à leur divorce, et leur union avait donné deux filles - deux filles qui auraient pu, selon le même procédé de droit, être légitimes à occuper le trône. Blanche et son mari Nimmio, comte de Velteroc, portaient ainsi les principales voix de la contestation. Nimmio, pour sa part, avait aussi des raisons personnelles de s'opposer à Arsinoé : celle-ci n'avait pas accédé à sa demande de lui octroyer le duché d'Erac, en échange duquel il l'aurait assurée de son soutien.

Mais la première tête à tomber parmi les contestataires fut celle d'Asdrubal, duc de Soltariel, qui se vit bientôt remplacer par Maciste d'Aphel, un homme plus favorable à Arsinoé. Et la contestation, pendant un certain temps, se tut.

Le temps passant, Arsinoé d'Olyssea organisa une expédition militaire sur les marches du Nord du royaume ; elle entendait reconquérir la baronnie d'Oësgard qui, depuis trop longtemps, avait retiré son allégeance au marquis de Serramire et s'était érigée en royaume autonome.
Elle commit alors une erreur politique qui allait lui coûter cher : elle nomma à la tête de l'expédition le baron d'Etherna, Jérôme de Clairssac, en le déliant du serment qui le liait au marquisat d'Odélian pour le placer sous sa suzeraineté directe. Cela attisa les foudres de la marquise Madeleyne d'Odélian, mais également celles du marquis de Serramire, car Arsinoé n'entendait pas lui rendre Oësgard en temps que fief vassal, mais l'octroyer à Jérôme.

Se sentant spoliée, Madeleyne marcha avec ses troupes jusqu'à Diantra, où elle rencontra Arsinoé. Un accord fut finalement trouvé ; un accord qui aurait vraisemblablement entraîné la perte de Jérôme, si un événement inattendu ne s'était pas produit.

Les forces de Velteroc et de Hautval avaient répondu à la semonce de Nimmio et de Blanche. Le couple avait décidé de passer à l'action. Les armées royales et leurs alliés d'Odélian furent pris par surprise dans leur campement, et massacrés dans ce que l'Histoire retiendrait comme la bataille des champs pourpres. Bientôt, le duché de Langehack joignit ses forces aux rebelles ; Nimmio marcha alors sur Diantra, sans rencontrer aucune résistance sur la route.

Arsinoé d'Olyssea prit la fuite, et l'on ne la revit jamais. Quoique les rares témoignages à son sujet soient contradictoires, il fut bientôt admis qu'elle avait trouvé la mort dans quelque naufrage. Le sort de l'enfant-roi, Bohémond, demeurait pourtant incertain.

Les négociations s'ouvrirent entre Cléophas d'Angleroy, Chancelier du Royaume qui tenait Diantra, et Nimmio de Velteroc. Aucun accord ne fut trouvé ; le feu se déclara peu après en ville, à la faveur duquel Cléophas s'enfuit. Les causes de l'incendie demeurent à ce jour obscures, chacun des camps tenant l'autre pour responsable. Le Chancelier trouva alors refuge à Soltariel, et Maciste et son épouse Kahina d'Ys lui accordèrent leur protection.

La surprise de ses hôtes fut de taille lorsque Cléophas leur présenta un enfant, qu'il affirmait être le roi Bohémond.

Alors Kahina d'Ys, faisant appel tant à son audace qu'à l'intelligence politique qui avait permit à cette estréventine de s'élever au milieu d'une cour qui persistait à la considérer comme une étrangère, déclara que Soltariel était dorénavant la capitale du royaume, et qu'elle exercerait dorénavant la régence au nom de Bohémond. Elle déclara félons Nimmio de Velteroc et ses alliés.

Il va sans dire que dans le reste du royaume, nombreux furent ceux qui doutèrent que l'enfant fut véritablement le roi Bohémond. La vérité, probablement, ne pourra jamais éclater au grand jour ; elle s'adaptera au fil du temps dans l'esprit des hommes, se muant à la faveur des intérêts antagonistes qu'ils poursuivent.

N'accordant que peu de crédit à la prétendue survivance d'un roi dont il contestait de toute façon la légitimité, Nimmio s'empara de Diantra. Il soumit bientôt les anciens domaines royaux, et proposa à ses alliés la tenue d'un grand conseil au sein duquel on discuterait de l'avenir du royaume, afin de poser les bases d'une nouvelle dynastie qui serait reconnue par tous.

Mais il apparut bientôt que le comte de Velteroc, auproclamé Archiduc du Grand Médian après avoir soumis le duc d'Erac, s'était bercé d'une douce utopie. Car il avait cru que ses actions emporteraient l'adhésion du plus grand nombre, et que chacun s'accorderait à reconnaître la légitimité et la nécessité de ses actions. Mais tout le monde n'était pas prêt à cela. Et alors qu'encouragé par ses conseillers, il se proposait de prendre le trône pour lui-même, un rival inattendu se présenta en la personne de Harold du Lyron. Aux champs de bataille se succédaient un nouveau combat, un combat politique fait de négociations, de compromis, que Nimmio était bien moins certain de remporter.

A l'heure actuelle, le Médian débat toujours pour tenter de répondre à cette épineuse question : « Qui voulez-vous pour Roi ? »

Dans la partie nord du royaume, au-delà de l'Avosne, les choses ne sont pas moins floues. En Sainte-Berthilde, fief d'Arsinoé qui, par héritage, devait échoir à l'enfant-roi Bohémond, un seigneur ambitieux du nom de Godefroy de Saint-Aimé déclara avoir retrouvé le petit roi, qui aurait péri quelques jours plus tard d'une pneumonie.

Cette affirmation, si elle contredisait ce qui se racontait dans le sud - Bohémond ayant, selon eux, trouvé refuge et protection à Soltariel - permettait surtout à Godefroy de Saint-Aimé de revendiquer pour lui-même le marquisat de Sainte-Berthilde, car il était le suivant sur la liste de succession.

Les armées de ses voisins du nord étaient maintenant engagées dans le conflit qui se jouait toujours dans l'ancienne baronnie d'Oësgard ; ce qui avait été au départ une campagne de reconquête contre des rebelles était devenu une guerre sanglante avec l'entrée en scène d'envahisseurs drows, qui avaient flairé l'affaiblissement du royaume et avaient saisi cette occasion inespérée d'en découdre.

La menace drow mobilise les forces du nord, et force la noblesse à temporiser : les marquisats de Sainte-Berthilde, de Serramire et d'Odélian devront remettre à plus tard la lutte de pouvoir qui se joue dans la péninsule. Mais une fois les drows chassés, quel parti embrasseront-ils ? Reconnaîtront-ils l'enfant-roi présenté par Soltariel comme étant le leur ? Préféreront-ils croire à la mort de ce dernier, ainsi que l'avance Godefroy de Saint-Aimé ? Ou se rangeront-ils dans le camp de Nimmio, qui entend refonder un royaume sur les bases de celui qui vient de s'écrouler ?



Bilan :

Trois tendances sont à distinguer :

- le Sud, qui considère Bohémond vivant, et que le royaume a déplacé sa capitale à Soltariel, assurant ainsi la continuité du règne de Bohémond ;
- le Médian, qui considère que la dynastie est éteinte depuis la mort d'Eliam et que Bohémond n'était pas légitime, et veut installer un nouveau roi ;
- le Nord, où les opinions ne sont pas tranchées dans l'attente de la fin de la guerre contre les drows.
Écrit par Roderik de Wenden.
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