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 Historiettes

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Blanche d'Ancenis
Ancien
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Blanche d'Ancenis


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MessageSujet: Historiettes    Historiettes  I_icon_minitimeDim 25 Oct 2015 - 21:46


Alanguie sur la couche, les premières lueurs du soleil dépeignaient, à travers les vitraux, une fresque admirable d'éclats bigarrés sur le mur. Les iris d'hiver d'Odeline contemplait les courbes vertigineusement enviables de sa maîtresse en silence. Elle observait ces soupirs, retenait son souffle lorsque le minois endormi de la Dame se crispait comme de douleur puis se détendait à son expression redevenue paisible. Un murmure acheva sa patience. « Ae….Tius… » Et de sa main, elle caressa tendrement la joue de Blanche. « Mh…. » Ce geste, aussi futile soit-il, plongea à nouveau la belle dans un sommeil sans faille. Se redressant, Odeline enfila ses braies, s'arma et quittait la chambre. Saluant les gardes au passage, elle s'enquit de la position de la gouvernante et s'y dirigea afin de savoir si tout était prêt pour le réveil. Un petit déjeuner de pris, ce fut deux heures plus tard que la porte des appartements de la Dame du Val s'ouvrait en grand et laissa place à une armée de femmes de chambre. « C'est l'heure de se réveiller » Chantonna la douce mais grasse voix de Grizèle. Les paupières paresseuses s'ouvraient et fixaient l'arc-en-ciel scintillant de son mur. Blanche redressa le buste, masquant en bâillement silencieux d'une main délicate. Elle attrapait la chemise de coton qu'Odeline lui tendit et l'enfila.

« Bonjour... »

Il y'a de ça une année ou deux, elle avait fait aménager une salle d'eau adjacente à ses appartements, pièce entièrement dédiée à sa toilette personnelle.

« Alexandre se remet-il de sa toux ? »
« Oui, Madame… Raymond et Serlon ont l'appétit d'un ogre »
« Et Alcyne et Astrée ? »
« Vous les verrez lors du petit déjeuner. »
« Il faut que je donne le sein... »
« Ils ont déjà eu de quoi se repaître de la part de leurs nourrices. »
« Oh... »


Une demoiselle ne tarda pas à venir l'aider à se redresser pour l'emmener jusqu'à ses bains où l'on avait versé du lait d'ânesse, de l'huile d'amande douce, du miel, et bien évidemment de l'eau chaude. D'une indolence australe, Blanche fut la proie des doigts adroits de ses maîtresses de chambre qui lui préférèrent la tenue d’Ève. Sa longue et épaisse chevelure d'ébène ondulant bien au delà de sa chute de reins fut l'attention particulière d'un tressage net qui souligna davantage les traits doucereux malgré ses années. Lors d'une courte hésitation, la Dame du Val se blottit dans les eaux laiteuses. Mille et unes mains entreprirent alors de récurer la moindre parcelle de son corps harassé.

« Pourriez-vous revenir dans une heure, je souhaite, profiter de mon bain, Odeline se chargera de la température. »


Dans une valse de petites courbettes coordonnées, les domestiques se retiraient sans autre forme de procès. Seule face à sa lieutenante, Blanche admirait plutôt sa manucure.

« Et bien déshabille toi et viens donc. »

Une des qualités de la Bretteuse n'était non pas sa loquacité mais son écoute. Habituée à la familiarité, elle s'exécuta sans retenue. Chemise, braies, bottes, fourreaux étaient posés là. Cependant, Odeline ne vint pas tout de suite. Elle estimait être sale et indigne de pouvoir côtoyer cette intimité crémeuse et s'employa à savonner sa silhouette avec ferveur dans l'unique but d'éviter toutes incommodités.

« Tu sais… J'ai subi les voyages autant en diligence qu'à cheval… Je sais ce qu'est la crasse. »

Et même si la Baronne pouvait se montrer précieuse, la saleté ne la répugnait pas. Malgré cette remarque, la Lieutenante n'en fit qu'à sa tête et rejoignit seulement les eaux opalines, entièrement propre. Cela lui arracha même un petit soupire de bonheur. Bien qu'elle risquait sa vie chaque jour pour les mirettes de sa maîtresse, certains moments avaient leurs avantages comme celui-ci; avait-elle seulement une fois imaginée se payer ce luxe ? Jamais. Se calant contre le rebord, les paupières se refermaient sur ses deux ciels orageux et elle profita désormais de ce bien-être réservé aux riches de ce monde. Le repos ne fut pas de longues durée puisque la sensation chaude et délicate d'une caresse s'imprima contre sa peau. Les yeux se rouvrirent découvrant Blanche agenouillée entrain de tâter allègrement ses courbes néanmoins à des endroits précis : les vestiges de ses guerres, ses cicatrices. L'une barrait l'un de ses flancs, une autre tailladait son pubis, sans parler de celles qui quadrillaient ses gambettes et ses bras. Par coquinerie, les index vinrent s'agiter sur le mamelon de ses deux beaux monts, titillant autant le téton. Elle soupesa sommairement sa poitrine avec cette expression d'orfèvre minutieux jaugeant la qualité d'une gemme.


« Il est vrai que pour ton métier, il vaut mieux ne pas être trop opulente à ce niveau... les hommes aiment aussi les plus petit gabarit. En même temps… Pour un homme, trois trous et une paire de seins suffisent. »


Les dernières notes de ses propos étaient plutôt dits sur un ton de mépris. Odeline d'une patience olympienne fit taire les divagations de sa Dame en la retournant simplement et la calant entre ses cuisses. Les bras se refermaient sur le ventre de Blanche et la Lieutenante entreprit à nouveau de prendre du repos mais s'était sans compter sur l'intervention de la Duchesse.


« Parfois, tu es un peu trop virile. »


Heureusement que la Bretteuse n'était pas de ceux qui se vexent facilement. Dans la réalité qui était la sienne, la masculinité en valait de sa vie. L'étreinte câline rompue, Odeline remonta lentement ses doigts le long de la colonne vertébrale de l'Ancenoise et entreprit de délasser lentement ses muscles noueux. La Magelame avait appris bien de nombreuses choses tout au long de ses années.


« Détendez vous et profitez. »
« Très bien, très bien, je me tais. »



Comme la caresse d'une plume, Blanche laissa choir ses paumes contre les genoux de sa partenaire bain et s'abandonna à ses doigts de fée. Ses ongles grattouillaient alors fébrilement son grain de beau, jouant par moment distraitement avec la surface rugueuse de ses stigmates. Elle finit finalement par se vautrer toute entière contre Odeline.
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Blanche d'Ancenis
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MessageSujet: Re: Historiettes    Historiettes  I_icon_minitimeMer 30 Mar 2016 - 11:26


La brise légère berçait les étoffes sculptant sublimement les courbes de la jeune femme. Voilà maintenant quelques semaines que les dissensions s’étaient tues laissant leurs ombres en de menus chuchotements. Les perles cérulées rivées sur les dernières lueurs de l’astre solaire mourant derrière ses monts, Blanche demeurait pensive. La nuit faisait désormais place nette et ses pensées vadrouilleuses prirent le pas sur la réalité de cet instant. Du haut de la toiture d’une des plus hautes tours de la Citadelle de Hautval, la Duchesse s’élança dans le vide, la grâce guidant sa gestuelle. Le saut de l’Ange dura quelques secondes et tel une nymphe céleste, la silhouette tourbillonna pour retomber d’un pas aérien sur un toit en contrebas. La folle danse se poursuit jusqu’à atterrir sur les pavés des jardins de la résidence. Il était l’heure de dîner et elle dût se résoudre à quitter sa tunique et son pantalon de cuir contre une de ses robes. Après un soupir transgressant ses lèvres rouges, Blanche rentra au château. La kyrielle de servante se chargea de prendre soin d’elle. Après le dîner, elle passa un moment avec ses enfants comme à son habitude puis reprit le chemin de ses appartements. Entre les tapisseries habillant les murs, Odeline l’alpagua. D’un chassé-croisé agile, la Lieutenante vint lui barrer la route, main contre le mur. Ses yeux d’ambre sondaient longuement sa Maîtresse dont l’attitude était l’écho de l’indifférence.

« Je veux bien croire que tous ces événements t’ont affecté et je peux comprendre que ta réponse à cela soit de te cloîtrer dans un cocon de velours mais... combien de temps encore cela va t-il durer ? Je t’ai laissé du temps... Quand vas-tu te confier ?... Comme avant. »

Les yeux roulèrent lentement le long du bras d’Odeline jusqu’à ce que lentement les courbes se décalent pour passer son chemin.

« J’ai encore du temps devant moi. »

Cette réponse énigmatique conclut le dialogue et voyant qu’il n’y avait rien à en retirer pour l’instant, Odeline ne s’en formalisa pas. Elle se contenta de soupir, ramenant ses doigts à son front.

A l’heure où tous étaient couchés, Blanche se prépara. Elle revêtit sa tenue de cuir, resserrant sa tunique par un foulard à sa taille et s’affubla sous une cape noire. Les doigts vinrent caresser lentement la porte de sa chambre pour finalement l’ouvrir et s’engouffrer dans le couloir gardé. Une prétendue insomnie justifia sa promenade qui se terminerait dans sa bibliothèque personnelle où elle demanda à n’être dérangée sous aucun prétexte. Une fois à l’intérieur, elle patienta jusque tout soupçon soit écarté. Sa foulée éolienne la mena jusqu’à l’une des colonnes habillant la pièce. Du bout de ses doigts tâtonnant, elle appuya sur une pierre bien précise qui déclencha l’ouverture d’un petit passage secret derrière l’une des nombreuses étagères de la bibliothèque. La Dame s’y engouffra, prenant garde à bien refermer derrière. Le passage était poussiéreux, encombré de diverses toiles d’arachnides ou encore de quelques cadavres de rongeurs. Tout cela ne l’atteignait pas. Blanche se sentait vide de l’intérieur alors que paradoxalement son orgueil grandissait. Les souterrains la menèrent dans les dédales labyrinthiques sous Hautval dont les plans étaient connus seulement de ceux qui dirigeaient la forteresse. La longue marche tortueuse toucha à sa fin à l’orée d’un bois, l’entrée d’une petite grotte était cachée par des lierres et quelques grosses pierres. Elle s’en extirpa et eut un soupir de soulagement. Là-bas, l’y lambinait un homme sur une monture qui attendit qu’elle grimpe pour lancer le destrier au galop et s’enfoncer les méandres boisés des montagnes. À plusieurs lieues, non loin d’un ruisseau, le cavalier fit halte et tout deux descendirent de la monture. Sa main chassa négligemment sa capuche découvrant un visage androgyne encadré d’une longue chevelure argentée. Les oreilles étaient pointues et malgré cette si belle apparence, quelque chose clochait. Ce sourire, en coin, un brin énigmatique. Il fit un pas, ses doigts venant caresser le pendentif enjolivant le haut de son buste. A cela, Blanche eut un petit mouvement de recul. Sa voix sifflante mais pour autant enchanteresse berça les oreilles de la Duchesse.


« Tu es prête petite fleur ? »

L’ombre d’un instant, Blanche eut un doute mais finalement acquiesça. Sa main fut prise et dans un rire dément l’hybride l’emmena plus loin encore dans la forêt jusqu’à cette petite clairière où l’attendait trois autres personnes, parmi elles, il y avait Odeline, éternelle suivante. Les deux autres n’étaient autre que des disciples de l’hybride. Le terrain avait naturellement été préparée pour la kabbale. Quelques lettres elfiques et drowesques tracées sur le sol tandis qu’au centre trônait un bocal piégeant une fée. C’était la première fois que Blanche en voyait une, elle était si belle comme dans les contes.

« Ma petite et si frêle fleur… Nous allons te donner ce que tu souhaites… Mais tu en connais les contreparties. Ihihi. »

Il se défit de sa cape préparant le rituel en même temps avec ces acolytes qui délassaient Blanche de sa chape. Elle s’avança au centre près du réceptacle et s’y agenouilla. Odeline ne devait être que spectatrice. Les trois mages firent un cercle et quelques cantiques dans une langue que la Baronne ne connaissait pas, commencèrent à résonner. L’hybride reprit ses explications.

« C’est simple. Pour réaliser ton souhait, le sang doit être versé. Son sang… Ihihi. Et tu dois manger son cœur ! Après cela, tu te sentiras mieux. »

Le Mage se mordilla alors la lèvre inférieure d’excitation devant l’air troublé du pauvre agneau qui lui faisait face. C’était tellement délectable. Un frisson parcourra toute son échine de délice.

« Si tu ne le fais pas. Teiweon ou Tari t’accueillera… Hm je ne sais pas encore à quelle déesse je céderais ton âme. »

La peur se transcrit alors sur ses traits. Elle eut un petit tremblement tandis qu’elle jeta un regard désemparé vers Odeline qui était prête à dégainer mais Blanche signa la négative. Si elles tentaient quoique ce soit, cette clairière serait alors leur tombeau. Prenant une profonde inspiration, Blanche ferma les yeux pour se concentrer.

« Tu es prête, ma petite fleur ? »

Acquiesçant, l’Hybride put enfin entamer les cantiques. Les lettres au sol commencèrent à briller et un rideau scintillant renfermait désormais l’humaine et la créature féerique. La Dame du Val dévissa lentement le bocal d’où s’extirpa frénétiquement la Fée qui tenta de s’enfuir en vain, prise dans les filets du rituel. Une barrière l’empêchait de s’évader sous l’œil extatique de l’Hybride. La chasse débuta.
Les doigts palpitant se saisirent de la dague rangée sagement dans son fourreau. Le bras élégamment tendu en direction de la sidhe, la Splendeur obsidienne tissa la toile, pinçant chaque corde de celle-ci pour la refermer lentement sur la créature. Les phalanges ondulaient avec la même foulée qu’un récital de clavecin. Peu à peu quelques l’air environnant commença à tourbillonner autours de l’engeance de Kyria qui se fit prisonnière de cet étau de vent. La pauvre chose se débattit vociférant nombres de malédiction à l’encontre de son assaillante qui perdit quelque peu sa détermination, craignant la colère des dieux mais la douce voix succulente de l’Hybride la rappela à l’ordre.


« Petite fleur... Petite fleur... Crains moi davantage. »

Ses mots divinement glacés raviva une fougue sans pareille au sein de ses entrailles. La Dame bondit et serra ce petit corps frêle entre sa paume, froissant les ailes délicates de la fée qui finirent par se briser sans la pression était forte. Blanche était haletante, les yeux révulsés. La rage grondait au sein de sa gorge et toute humanité avait quitté sa conscience. Le corps de la Fée fut plaqué au sol tandis que la pointe s’abattit sur ce magnifique minois qui fut ravagé par la lame. La mort fut brutale mais sans douleur. Les muscles du cadavre rendirent leur dernier spasme et Blanche relâcha le corps gisant. Les billes bleues se levèrent vers l’Hybride qui murmuraient toujours... Elle devait le faire... Il le fallait. Elle ne pouvait plus faire marche-arrière. Dévissant la dague, elle éventra minutieusement la fée puis s’aspergea le minois de son fluide vitale. Le sang coula lentement, nimbant d’abord ses paupières, maculant ses lèvres et ruisselant ensuite dans son cou jusqu’au creux de ses deux seins. Le breuvage atypique était un met délicat contre toute attente. Il fallait désormais dévorer ce cœur qu’elle ne tarda pas à soutirer de cette bouillie organe. Il était minuscule et l’ingéra sans peine sous l’œil apitoyé d’Odeline. La folie de la Dame ne s’arrêta pas là et pour le plus grand plaisir de l’Hybride, la Fée fut entièrement consumée, ne laissant pour ainsi dire que les os. Dans la nuit noire, les cantiques cessèrent et c’est avec une grande satisfaction que l’Hybride s’approcha pour soulever la Meurtrière tremblotante.

« Là... Là... C’est fini. Tu as bien travaillé. Ne sens-tu pas ta peau ridée, tendue à nouveau ? Ne sens-tu pas ta jeunesse retrouvée ? Touche. »

Fébrilement, la dague relâchée, les doigts  tâtonnèrent le minois ensanglanté. Blanche sourit. Sa beauté était celle de ses jeunes années mais à quel prix ? Le visage du Mage se cala délicatement dans le cou de la Baronne. Elle sentait son souffle chaud parcourir sa nuque jusqu’à sentir ses dents venir mordiller son oreille. Il murmurait toujours de cette bienveillance factice.

« Évidemment, ce n’est que de courte durée, bientôt... Il faudra réitérer le rituel... Il faudra s’attaquer à quelque chose de plus gros. »

Le corps de l’Ancenoise se raidit alors qu’elle éclata en sanglot, se lovant davantage contre l’Hybride.


« Toi, là... Je te rendrais ta maîtresse au petit matin. Retrouve-moi devant la grotte. »
« Je reste ! »
« Hm...  Vraiment ? N’as-tu pas confiance en moi ? »
« Ai-je l’air de vous faire confiance ? »
« AhrgAhrgahrg... C’est vrai... Eh bien soit, tu dormiras avec mes chers disciples... Demain ta maîtresse sera quelqu’un d’autre. Tu verras. Cela risque d’être amusant. »

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