Double face. | Oschide

Citation :

A l'attention d'Oschide d'Anoszia, duc de Langehack par la grâce des Cinq et en leurs noms, salut.

Bon seigneur, c'est rythmé par la marche des miens que je vous écris cette missive. Les tambours et les bottes martèlent le sol de cette terre que l'on nomme Sgardie, envahie à maintes reprises, et dont on peine à définir lesquelles de ces invasions sont légitimes. A l'heure où je vous écris, je crains pour la vie de nombreux hommes, attristés au souvenir des nombreuses vies fauchées par les Noirelfes.

Nous avons eu l'occasion de nous entretenir ensemble, au lendemain du Conseil de Diantra. J'ai le souvenir d'un être sage et fort drôle, maniant les mots qui marquent, et sain d'esprit. C'est pour cela que je me tourne aujourd'hui vers vous, en ces heures incertaines. Le chaos qui menace au Nord ne serait qu'un avant-goût d'un désastre bien plus grand si celui-ci devait se disloquer : la terre de la Sgarde fait l'objet de bien des désirs, et ceux là ne sont pas toujours fomentés par ceux à qui de droit cette terre revient. Et parmi ces derniers, il en est certains qui voient dans cette terre une solide base-arrière, bien au nord de leurs terres, et je ne peux que frissonner quant à leurs intentions belliqueuses, quand on songe aux agissements de leurs dirigeants, pas plus tard que cette année.

Je suis un paladin de l'équilibre, monseigneur, et je défends le retour de la terre d'Oësgard à son légitime suzerain. Je ne saurais être trop prudent, et aussi me limiterais-je à vous faire part de mon scepticisme, à l'idée que le marquisat d'Odélian ait un pied aussi loin dans le Nord. En réalité, bon sire, j'en implore à votre arbitrage, et à vos justes paroles, pour tempérer l'enthousiasme du marquisat d'Odélian.

Le compte des vies fauchées par les ambitions des grands ne se mesure plus qu'en milliers. C'est en ces temps troublés que les alliés et les amis doivent être proches les uns des autres, mon seigneur. Ainsi, de notre autorité combinée, nous pouvons espérer ramener l'équilibre et la paix, dans une terre qui en a même oublié l'existence. Je plains ceux qui souffrent des belliqueux, et parmi eux, Jérôme de Clairssac. Ce dernier n'a que trop souffert des caprices de ses suzerains, et à travers lui, c'est son peuple et sa baronnie qui souffrent. J'espère qu'un jour prochain, la raison retrouvera les sentiers de l'Odélian, et qu'un juste et bon seigneur saura - avec votre bénédiction, y guider la paix et la sérénité pour tous.

Puisse la fortune et la vertu vous accompagner,

Duncan du Lys, baron d'Alonna, seigneur de Rodem, seigneur et chevalier du Lys par la grâce des Cinq et en leurs noms.

A l'attention de Duncan du Lys, baron d'Alonna, seigneur de Rodem, seigneur et chevalier du Lys par la grâce des Cinq et en leurs noms, salut.  

Seigneur du Lys, c'est avec grande joie que j'ai reçu votre lettre. Vos nouvelles, bien que peu réconfortantes, ont suscité en moi une agréable surprise, mais aussi une relative perplexité. Je ne vous cache pas que le sort des terres du nord est pour nous une source d'inquiétude permanente. Nous espérons de tout cœur que vous saurez vous défaire des noirelfes et les repousser loin de nos frontières à l'aide de votre si grande et belle coalition. Pourtant, vos dires semblent aller à l'encontre de l'idée dont nous nous sommes tous fait de cette coalition. Si je vous comprends bien, vos doutes portent sur les intentions du marquisat d'Odélian, avec qui nous sommes en froid depuis maintes années à présent. Nous ne pouvons que partager votre sentiment de voir le marquisat s'installer si loin, mais n'est-ce pas simplement pour la bonne cause qu'est celle des noirelfes ? Si vos dires s'avèrent exactes, alors nous devons effectivement craindre ces nouvelles prétentions et palier au plus vite à faire revenir l'équilibre. Nous restons néanmoins sceptique quant aux moyens d'y parvenir, mais vous saurez peut-être mieux que nous comment nous y prendre étant donné vos connaissances du terrain. Nous partageons depuis peu des accords avec la baronnie d'Etherna, visant à l'aider financièrement et matériellement. Jérôme de Clairssac étant un ami de longue date maintenant, son sort nous préoccupe et si vos inquiétudes le concernent, nous nous devons de trouver une solution une fois votre retour sur vos terres.

Transmettez mes plus amples salutations à votre épouse pour qui j'ai grande affection et que j'espère être en bonne sécurité pour mettre au monde le futur héritier.

Puisse la guerre toucher à son terme et vous voir rentrer dans votre si beau pays.

Oschide d'Anoszia, duc de Langehack par la grâce des Cinq et en leurs noms.

Citation :

A l'attention d'Oschide d'Anoszia, duc de Langehack par la grâce des Cinq et en leurs noms, salut.

Bon seigneur, vos propos ont su apaiser en moi bien des doutes. Mon épouse m'avait vanté vos qualités, et je suis ravi de constater par moi-même qu'elle ne s'était point égarée. Malheureusement, les troubles politiques sont notre quotidien à tous, et j'ai bien peur que nous devions nous entraider si nous voulons voir renaître un royaume fort entre gens de bonne qualité.

Sachez, monseigneur, qu'à votre instar, Alonna n'oublie pas qui la soutient, et soutient qui l'aime assez pour en faire son alliée. Nous aurons grand plaisir, un jour prochain, à vous voir, ainsi qu'à voir les vôtres. Nous pourrons ainsi nous entretenir d'un grand nombre de sujets, et espérer que notre entente et notre amitié montrera bon exemple, et ainsi étendre cette vague de sympathie vers l'Odélian dont nous nous méfions tous deux.

A l'heure où je vous écris, ma lame est de paix, et mon bouclier de vertu, et j'oeuvre pour que stabilité et sérénité règnent à nouveau en nos landes. Vous connaissez les hommes, bon sire, ils ne sont guère sujet à la paix, et encore moins enclins à reconnaître la nécessité d'actes ne visant uniquement qu'à l'établir durablement. J'espère, qu'avec votre aide, nous pourrons les aider à y voir plus clair.

Puisse la fortune et la vertu vous accompagner,

Duncan du Lys, baron d'Alonna, seigneur de Rodem, seigneur et chevalier du Lys par la grâce des Cinq et en leurs noms.

A l'attention de Duncan du Lys, baron d'Alonna, seigneur de Rodem, seigneur et chevalier du Lys par la grâce des Cinq et en leurs noms, salut.

Seigneur du Lys, c'est en des temps troublés que je vous écris cette lettre. Je ne vous apprendrais rien quant à la création de la ligue du Médian. Sachez que nous, Oschide d'Anoszia et Méliane de Lancrais, avons refusé de prendre part à cette mascarade où à ce leurre comme nous l'appelons désormais. Fort de leur volonté de voir revenir la paix, les gens de la ligue en ont oublié les lois même de la féodalité qui régissent notre royaume depuis moult temps. Ainsi, nos anciens alliés qui se disent garants de la paix, menacent nos frontières et il est à craindre qu'ils soient prêts à marcher sur Diantra.

Diantra est notre et sa force symbolique oblige la ligue à devoir tout entreprendre pour la récupérer. Mais nous ne sommes pas résolus à leur laisser une once des fortifications d'icelle. J'ai bien peur que ces nouvelles ne présagent rien de bons, et si nous prions pour que la victoire soit votre contre nos sombres ennemis, il est à prévoir que la guerre se prolonge au cœur de notre péninsule.

Concernant la situation vis-à-vis d'Odélian, nous sommes encore dans l'attente d'une réponse quant aux démarches que nous avons entreprises. Nous ne pouvons nous permettre d'être menacés sur nos possessions et sur les routes reliant nos deux contrées. Ce pourquoi, nous vous proposons notre aide pleine et entière dans la mesure de notre possible. Il est évident qu'en cas d'un mouvement brusque et soudain des troupes du médian en notre direction, nous ne pourrons vous fournir l'aide nécessaire.

Puissiez-vous me transmettre de meilleurs nouvelles. Que Néera veille sur vous et sur votre épouse.

Oschide d'Anoszia, duc de Langehack par la grâce des Cinq et en leurs noms.

Citation :

7ème énnéade de Verimios, VIIIème année, XIème cycle

A l'attention d'Oschide d'Anoszia, duc de Langehack par la grâce des Cinq et en leurs noms, salut.

Nous sommes attristés, bon seigneur, de voir que le Nord n'est pas le seul à subir les maux dont se rendent coupables à la fois les Drows, et dans votre cas, les Hommes. Notre pire ennemi n'est autre que nous-même, monseigneur, et c'est avec réticence que nous avons appris la fondation de cette association. Sachez, bon sire, que notre loyauté va à la Couronne mais pas à celui qui la porte, et notre affection et soutien à ceux qui nous le rendent bien. Nous ne reconnaissons pas la « Ligue » légale, ou légitime, et le terme de mascarade me semble fort bien employé.

Sachez, monseigneur, que non seulement vous êtes notre ami mais aussi notre allié, et que nous n'abandonnons pas les nôtres. Si les forces coalisées, non contentes d'avoir renversé ce qui a été garant d'unité et de stabilité pendant des siècles, entendent prendre ce qui est vôtre, nous adresserons un ultime message à leur attention, leur sommant de renoncer à leur entreprise. Si cela n'amorce pas en eux la chimie de la raison, alors nos bannières flotteront à l'horizon.

Nul État du Nord, Alonna en tête, ne saurait reconnaître une entité, composée de seigneurs qui outrepassent leurs droits. Aussi je pense pouvoir assurer, sans grands risques de me tromper, que nos bannières ne seront pas les seules à flotter à l'horizon, si d'aventure les Vilains venaient à recevoir une quelconque aide de la part d'un autre État se trouvant au nord de Hautval et Velteroc. Croyez bien que si cela advenait, cet État serait alors notre ennemi. Mes prières vous accompagnent, et je prie aussi pour que nulle folie ne vienne à être commise, qui menacerait alors de briser le fin voile de l'équilibre qui s'est installé.

Je vous informe également, seigneur, de la défaite des Noirelfes en Oësgardie. Ce conflit est fini, et il a laissé nombre de stigmates dans les cœurs des hommes, le mien y compris. Une nouvelle guerre politique s'annonce, dont je vous ai rapporté les tenants dans nos précédentes lettres. Je prie pour que chacun rentre chez soi et y demeure, sans vile volonté.

Puisse la fortune et la vertu vous accompagner,

Duncan du Lys, baron d'Alonna, seigneur de Rodem, seigneur et chevalier du Lys par la grâce des Cinq et en leurs noms.