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 Godefroy de Saint-Aimé, marquis de Sainte-Berthilde (personnage en construction)

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Garde-Loup
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Garde-Loup


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MessageSujet: Godefroy de Saint-Aimé, marquis de Sainte-Berthilde (personnage en construction)   Godefroy de Saint-Aimé, marquis de Sainte-Berthilde (personnage en construction) I_icon_minitimeMar 26 Jan 2016 - 8:20

Histoire.

« Il n’est rien d’inexorable : nous sommes tous fruits de la contingence. Et s’il ne nous est pas donné d’arriver selon nos termes, nous pouvons choisir la façon de quitter. » Un connard.

La généalogie des marquis de Sainte-Berthilde est complexe, leur histoire (la récente avant tout) est trouble et dense. Des flux de rumeurs et de faux ajoutèrent à la confusion sur la lignée d’Enguerrand Cerf-Jovial, aussi vais-je tenter de poursuivre l’œuvre de compilation de mes prédécesseurs, projet louable s’il en est.
Anoxar, je le numérote Troisième, fut le dernier marquis de Sainte-Berthilde en date à avoir tenu son fief durant plus d’une décennie. Bartholomé, que je surnomme le besogneux du fait de sa nombreuse progéniture, fut son père et son prédécesseur au titre de marquis. Le père de Bartholomé, marquis de Sainte-Berthilde avant lui, aurait porté le nom d’Aimé. Des choses que je sais sur lui, c’est qu’il bâtit le château de Saint-Aimé et fonda certainement l’abbaye du même nom. Enfin, il aurait atteint le statut de saint pour des raisons qui ne sont pas de ma connaissance.
Des saillies de Bartholomé le Besogneux naquirent de nombreux enfants : Anoxar fut son aîné, Clotaire son cadet, Romus son benjamin. Il put avoir plusieurs filles, mais je ne connais que Rowena. Un dernier fils est hors de la ligne de succession car il fut frappé de bâtardise : Sébaste. Les enfants de Bartholomé ne furent hélas pas aussi prolifiques que le patriarche en chaleur, ce qui causa de nombreux maux et périls pour le Berthildois.
En effet, Anoxar hérita des domaines et titres de son père Bartholomé. Il épousa Ivory de Mastharel et eut pour unique descendance une fille, Ivy, qui devint marquise à la disparition de son père. Elle épousa le tristement célèbre Aegar Kal’Halan. La jeune femme mourut en mettant bas, sans postérité, après moins d’une année à la tête des domaines de son père.
Clotaire son frère cadet reçut en fief la garde de l’abbaye de Saint-Aimé, la châtellenie de Saint-Aimé et la seigneurie de la Toranne. Il épousa Constance, fille de Bélisaire, seigneur de Saintmont. Elle lui donna un fils, Godefroy, qui est l’homme qui nous intéresse aujourd’hui.
Romus, le benjamin de la fratrie, reçut en fief la seigneurie d’Erignac. Il n’eut quant à lui qu’une fille aussi, d’une épouse dont j’ignore le nom : Emma, que je surnomme la Mage car elle fut initiée aux mystères de l’ordre de l’Arcanum. Elle devint marquise à la suite de la mort d’Ivy de Sainte-Berthilde et de la déchéance d’Aegar Kal’Halan, mais mourut un an plus tard, d’une chute de cheval.
Rowena quant à elle épousa Amaury d’Olyssea, fils aîné du baron d’Olyssea, dont elle eut deux enfants : Arsinoé, l’aînée, et Audoin, d’un an son cadet. Audoin d’Olyssea fut baron d’Hautval et épousa Blanche d’Ancenis, dont il eut un enfant mort en bas âge. Il rejoignit son oncle Semoras, baron d’Olyssea, dans la révolte des barons qui causa sa perte à Diantra. Bannies de Sainte-Berthilde par Aegar Kal’Halan, Rowena et Arsinoé durent abandonner le refuge d’Hautval, conquis par Eskevar lors de la révolte des barons, et rejoignirent Thaar, où Arsinoé se maria et eut un fils : Adrien. Arsinoé revint veuve à la Péninsule et hérita du marquisat de Sainte-Berthilde. Elle épousa en secondes noces Aetius d’Ivrey, et eut un second fils, Bohémond. Elle disparut dans des circonstances mystérieuses. Son aîné Adrien vit à la cour de Cantharel, sous la protection de Godefroy de Saint-Aimé, et son cadet, le roi Bohémond Ier, est soit mort, soit abrité à la cour de Soltariel.
Sébaste le bâtard enfin épousa Clervie de Foucombe, dont il eut deux enfants : Thiégaud et Aliénor, deux jumeaux.

La lourde, et dense et complexe, généalogie des fils de Bartholomé est maintenant aplanie je l’espère, et je vais pouvoir m’atteler à l’histoire d’un des maillons (un bien faible maillon) de la chaîne des marquis de Sainte-Berthilde : Godefroy de Saint-Aimé. Pour lui, je m’inspire grandement de sa précédente fiche, qui m’a séduite, et qui plante un protagoniste tel qu’il était il y a à peu près dix années depuis nos jours, à la veille du tournoi royal qui servit d’épilogue à la conclusion de la révolte des barons. Ce colosse à l’œil doux mais aux façons un peu rustres, lettré et chevalier, était alors un gentilhomme de belle allure et favorisé par une bonne étoile. Ce trentenaire aux cheveux longs allait recevoir en fief ce qui lui revenait du droit du sang : le marquisat de ses aïeux. Incessamment sous peu en tout cas. Si, si, vraiment vous dis-je.

Bon. La chose ne se fit finalement pas. Au gré d’une cabale énigmatique initiée selon les rumeurs par les enfants de Sébaste le bâtard, le roi Trystan préféra à Godefroy sa cousine Emma d’Erignac. On raconte que les velléités d’indépendance des Kal’Halan, après avoir quasiment mené à la scission du royaume en deux blocs, échaudèrent la couronne. Trystan ne goûtait guère la perspective d’avoir un homme fort à la tête du marquisat de Sainte-Berthilde, si bien qu’il éleva Emma, une femme et une magicienne qu’il avait la réputation de connaître, aux dépens des Saint-Aimé. Cette démonstration publique de défiance heurta ceux-ci grandement.

Mais point d’histoire à l’emporte-pièce. Reprenons du début. À la naissance de Godefroy, premier né de Clotaire de Saint-Aimé, sire de la Toranne et de Saint-Aimé, en l’inexpugnable castel du Tor, il y eut une grande rumeur de liesse parmi le baronnage et les peuples du pays. Le frère du marquis Anoxar III était un homme d’honneur, et son chagrin de n’avoir point d’enfant pour porter son nom après son trépas était connu de chacun. Constance, sa femme, partageait sa peine ; elle n’avait su lui donner d’enfant sain tout au long de ces années d’union, et ce ne fut d’après elle qu’avec l’assistance d’un savant très docte ayant su prédire une conjoncture astrale favorable que le miracle s’accomplit. On baptisa l’enfant du nom du saint qui protégeait le jour de sa naissance, qui devint son intercesseur dès lors, saint Godefroy le Giboyeur, leude d’Enguerrand Cerf-Jovial et martyr des Cinq. Constance ne donna jamais plus d’enfant à son seigneur et maître.

Les premières années du poupon se déroulèrent comme on l’espérait, sans accroc, et le nourrisson devint un jeune garçon tout à fait normal et vigoureux, d’une certaine correction pour son âge et d’une grande curiosité. A l’âge de sept années, quand on fut assuré que l’unique héritier du seigneur de Saint-Aimé fut assez solide, Clotaire mit fin à son séjour dans ses domaines de la Toranne pour rejoindre son fief de Saint-Aimé et présenter en passant à Anoxar III son neveu Godefroy. Le voyage dura plusieurs semaines, ralenti par les bagages de la maisonnée comme par les invitations des seigneurs à faire halte sous leur toit. On resta au moins une dizaine de jours à Cantharel auprès du marquis, et le père de Godefroy décida d’un détour jusqu’à Châteauvieux, où reposaient les ancêtres des Sainte-Berthilde, pour l’instruction de son jeune héritier. Malgré la durée du voyage et les nombreux lieux que l’enfant découvrit sur la route, il resta estomaqué par le château de Saint-Aimé. On remontait pour l’atteindre un tributaire d’abord méandreux du lac Balgure, on se faufilait sur un sentier bousculé par les forêts escarpées des monts-Corbeaux pour accéder à un col où un petit lac comme il en est tant dans les montagnes des Avosnes reposait. Là, sur un à-pic étroit, le castel de Saint-Aimé se dressait, encerclé par des versants vertigineux et boisés qui supportaient à leur faîte parfois des glaciers. Une seule construction humaine dominait le château fort, c’était l’abbaye de Saint-Aimé. Agrippée sur un à-plat coincé entre les arbres en pente et les pointes blanches qui allaient gratter la barbe des nuages, ce jeune cloître aux murs trapus sans cesse battus par la bise froide surplombait la vallée escarpée.
Ce décor contrastait entièrement avec les plates pâtures de la Toranne et de la Malelande. Les forêts, les rivières, les vents, les hommes du cru étaient inconnus d’un Godefroy émerveillé par ce paysage qui se jetait vers le ciel. L’impression si forte fut exacerbée par son père, lui aussi sensible à la beauté acérée des crêtes et des massifs avôniens, qui lui dit : « C’est entre ces montagnes que vécurent nos ancêtres. C’est parmi ces montagnes que Néera ouvrit notre cœur à son amour. C’est d’icelles que vinrent les hommes porter son culte aux ignorants et aux adorateurs des serpents. » Et l’enfant impressionné de perdre son regard vers les cimes étincelantes, les mots de son père résonnant en lui.
Ils passèrent près de deux ans dans les vallées de Saint-Aimé, à chasser principalement. L’enfant, très jeune mais précoce, accompagnait partout son père Clotaire et son oncle Romus, qui n’avait pas encore été marié, ainsi que les amis et vassaux de ses deux parents. Frotté à une société exclusivement virile, il fit ses premières armes avec eux. Lors de leur dernière traque avant leur départ pour la Toranne, au fin fond d’un bois giboyeux d’Hautval, il tourna un beau cerf et l’abattit avec pour seule aide sa dague et son lévrier. Enchevêtré avec l’animal tutélaire de leur maison, il contempla religieusement le sang dégoutter de l’encolure de sa proie. Couché auprès de lui, le garçon avait caressé le cerf harassé jusqu’à ce qu’il eut trouvé le repos suprême. Autour, une lumière diffuse et dorée transperçait les feuillages de l’épais bosquet tandis qu’au loin les aboiements des chiens et des hommes éclataient sourdement. Le souffle rauque et rapide des deux êtres s’allongea et s’approfondit, puis le cerf cessa de respirer après avoir dégagé un râle muet. Le jeune Godefroy avait huit ans, et depuis ce jour, sa main ne trembla plus. Quand les hommes trouvèrent cerf et garçon enchevêtrés, ils lui firent fête et lui octroyèrent sa première gorgée de vin.
On partit pour la Toranne deux jours plus tard. Fort de son fait d’armes, le garçon fut gardé aux côtés de son père qui l’instruisit de ses futurs devoirs et lui donna l’exemple. Il servait de page au seigneur Clotaire et le suivait comme son ombre.
La quiétude des coteaux de Saint-Aimé était bien loin ! Il y avait toujours quelque chose qui arrivait dans le plat-pays de la Toranne. Rivalités et coups de mains rythmaient l’existence du seigneur, qui rendait sa justice, en armes s’il fallait. Une affaire de sang amena même une famille à porter la main contre un chevalier de son père. Il décida en conséquence de renvoyer son héritier loin au sud, à la sécurité des montagnes. Il fut convenu que Godefroy serait écuyer de son grand-oncle Mérovée, seigneur de Saintmont, un château voisin de Saint-Aimé. Qui plus est, l’enfant devenait un homme, et le père ne souhaitait pas que son fils ne prenne ombrage de le servir personnellement. Un peu de distance avec l’adolescent turbulent qu’il deviendrait semblait dès lors un choix raisonnable.
Saintmont, à quelques vallées de Saint-Aimé, partageait de nombreuses similitudes avec le château paternel. La place-forte était cependant plus impressionnante, et la nature qui l’encerclait plus sauvage encore. On l’accueillit aimablement. Clotaire avait vu juste : Godefroy avait eu tendance à prendre ses aises dans les terres paternelles. Être reçu en tant qu’hôte dans un foyer étranger l’appela à faire preuve de plus de correction. Il côtoya ses cousins du côté maternel et les enfants des familiers de Gauvin du même âge que lui. Gauvin, le fils de Mérovée, remplaçait peu à peu son père qui vieillissait dans ses devoirs de seigneur. Lui n’avait plus goût aux choses matérielles. Il parlait à son petit-neveu du firmament, de l’amour de la damedieu et l’outremonde. Un an après l’arrivée de Godefroy, son grand-père rejoignit le cloître de Saint-Aimé pour s’y faire moine, laissant la charge de ses fiefs à son fils.
Gauvin, sire de Saintmont, prit Godefroy en valet au côté de son propre fils, Gauvin (il n’était pas d’une grande imagination). Les deux servirent leur maître courtoisement, s’astreignirent aux corvées et tâches échues avec un entrain que leur complicité soutenait. Bientôt, à la chasse comme à la guerre, ils devinrent d’inséparables compagnons. Ils jeûnèrent et prièrent et veillèrent ensemble, furent adoubés ensemble. Et partirent à l’aventure ensemble.
De vingt à trente ans, Godefroy vécut une vie d’errance, sautant de château en château, allant éprouver sa valeur et faire connaître son nom. Ses chasses s’allongèrent beaucoup, s’accrurent en fréquence et en intensité. Ce grand homme barbu, chevelu et hirsute, suivi d’une coterie de belluaires crottés, qui sortait du couvert des bois pour demander le gîte puis, apprêté, propre et rasé de frais, récitait des vers en moyen-olyan à l’assistance lors du banquet, était un grand sujet d’émerveillement. Tournois et béhourds n’étaient pas négligés pour autant, le chevalier et ses compagnons les affectionnaient grandement, pour la gloire et l’argent facile notamment. Et quand le devoir et l’honneur trompetaient, ils apparaissaient sur le champ, épée et torche en mains, vengeurs enthousiastes de leurs parents et alliés.
Cette vie rustique et sauvage de meute de trublions au bon sang et au bon acier n’inquiétait guère leur parentèle. Il fallait bien que jeunesse se fasse ! D’ailleurs, la troupaille fondit au fil des années par la force des choses. On se casait, on recevait un bon office, épousait un bon parti. On descendait de sa selle pour s’enraciner dans la terre. On se minéralisait. Deux d’entre les errants restèrent irréductibles, indifférents aux sirènes de la sédentarité : Godefroy de Saint-Aimé et Gauvin le Jeune de Saintmont. Parce que le premier s’était amouraché dès l’enfance de la sœur du second, Adena de Saintmont, et parce que le dit second n’avait que faire du monde profane, ils refusaient de quitter leur existence turbulente et marginale. Ne plus courir les bois, ne plus battre la campagne, ne plus vivre sur le sentier parmi leurs semblables, pour quoi faire ? Mettre ses étriers au clou, saillir une descendance, châtier et ronfler dans un lit amollissant ? Qui tuerait les monstres, chasserait les méchants, qui sauverait les brebis des loups ?
La réalité du monde se rappela à eux par la semonce paternelle. Les deux pères étaient troublés par leurs enfants qui ne concevaient pas de sortir de cette adolescence sans fin. Ils craignaient que leurs héritiers ne tournassent chefs de bande pour de bon, et que le nom de leur maison ne finît au bout d’une corde de chanvre dans quelque pays étranger. Les pères avaient besoin des fils à leur côté, déclarèrent-ils. Gauvin s’y plia et retourna à ses montagnes natales. Godefroy se cabra, et Clotaire de Saint-Aimé dut manigancer pour une place à la cour royale pour que ce dernier ne rejoigne la civilisation.

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MessageSujet: Re: Godefroy de Saint-Aimé, marquis de Sainte-Berthilde (personnage en construction)   Godefroy de Saint-Aimé, marquis de Sainte-Berthilde (personnage en construction) I_icon_minitimeMar 26 Jan 2016 - 13:39

Il me semble qu'Adrien, le premier fils d'Arsi, est chez Cléophas à Merval ou en Estrevent (ou alors je confonds avec le fils de Clélia et d'Anseric) mais je te conseille de vérifier auprès de lui Wink
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Maélyne de Lourmel
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MessageSujet: Re: Godefroy de Saint-Aimé, marquis de Sainte-Berthilde (personnage en construction)   Godefroy de Saint-Aimé, marquis de Sainte-Berthilde (personnage en construction) I_icon_minitimeSam 20 Fév 2016 - 18:55

Bonsoir.

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MessageSujet: Re: Godefroy de Saint-Aimé, marquis de Sainte-Berthilde (personnage en construction)   Godefroy de Saint-Aimé, marquis de Sainte-Berthilde (personnage en construction) I_icon_minitime

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