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 A l'aube d'un renouveau. [Duncan]

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Alanya de Saint-Aimé
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MessageSujet: A l'aube d'un renouveau. [Duncan]   A l'aube d'un renouveau. [Duncan] I_icon_minitimeVen 5 Fév 2016 - 20:43


Le 2ème jour de la 4ème énnéade de Verimios ce la huitième année du onzième cycle.

Alanya martelait le vélin sans lever les yeux de ses travaux. Schémas, dessins et écrits se mêlaient sur la table dans un ordre quelque peu discustable. Elle avait mincit, son allitement ayant pour beaucoup eu raison de ses rondeurs de femme enceinte. Les médecins veillaient toujours à ce qu'elle se repose le plus possible, mais la baronne était entêtée. Si elle n'avait pu aller à l'encontre de ses indication l'énnéade précédente, elle avait depuis recouvré quelques forces suffisantes pour se lever et vaquer à ses occupations, quoi qu'elle fût toujours assignée à la tente baronniale.
Duncan avait veillé à ce qu'elle ne s'occupe de rien. Des hommes étaient postés à toute heure du jour et de la nuit devant leur quartiers, si bien qu'aucune sortie n'était envisageable. Il ne s'était d'ailleurs pas étendu sur le siège qui se déroulait dehors et Alanya n'avait pas encore eu la force de l'interroger plus que cela. Elle se contentait donc de ce qu'elle pouvait glâner de ça de là, rapportant avec le plus de précision possible la guerre qui se déroulait dehors.
La petite Pénélope passait quelques heures par jour avec sa mère. C'était une enfant plutôt sage bien que la rigueur et les bruits du campement la privait souvent du sommeil réparateur dont elle aurait besoin. Elle avait des cheveux bruns et ses yeux brillaient comme le soleil dans le ciel azur. Et pourtant, ce n'était pas là ce que voyait la baronne. Peut-être avait-elle même plus d'une fois prononcé à voix basse quelques mots de dégoût. Cet enfant était certes le sien mais il n'en restait pas moins laid à ses yeux. Une vulgaire boule rosâtre sans défense, avalant le lait donné avec autant d'acharnement qu'un soldat vidait sa bouteille. La pauvre petite l'incommodait plus qu'elle ne la ravissait de bonheur.
« Où se trouve le Baron Amaline ? ».
La jeune servante avait bien malgré elle remplacée Ingrid. Et si la baronne la trouvait aussi fade qu'une bouillie de navets, ce n'était pas là son seul défaut. Elle était grasse et empotée, et si elle n'osait trop se manifester à sa maîtresse, ses quelques prises de parole avait pour don de l'énerver. Elle n'était ni intéréssante ni même utile. Mais au moins était-elle présente lorsque la baronne avait besoin de savoir ce qu'il se passait au dehors.
« On dit qu'il est auprès du Marquis et des autres nobles, m'dame. »
Alanya cessa de grisser le papier avec sa plume, levant même la tête.
« D'où viens-tu pour avoir une diction si effroyable ? »
Elle ne répondit pas. « Alors ? J'attends. »
« J'viens d'un village près d'Nulhadon, m'dame de Broissieux. »
La jeune femme esquissa un sourire et se tourna finalement vers sa poulette de compagnie.
« Et donc, que dit-on de cette réunion ? Voilà bien la première fois que tu es avarde de détails. »
« I' parait qu'les seigneurs réfléchissent à une stratégie suit' à la sappe d'votre époux m'dame. »
« Bien, voilà qui est bien. Va donc quérir son Honneur dès que possible et dis lui que je le demande. Maintenant va, j'ai besoin de repos. ».
C'était bien sûr une maigre excuse pour avoir un instant à elle. Voilà bientôt trois énnéades qu'elle n'avait plus eu l'intimité qu'elle chérissait tant. Les médecins, quelques uns de ses sujets, Pénélope, Amaline... Aucun n'avait su voir le besoin réelle de la belle. Pas même son époux, bien qu'elle excusait son aveuglement. Après tout, le siège ne parlait presque que de lui. C'était un fin stratège militaire et, pour une fois, elle devait lui faire une entière confiance. Les quelques mumures qu'on avait pu lui rapporter la rassurait quelques peu, bien qu'elle savait qu'aucun n'était tout à fait honnête.
Elle continua ses récits presque une heure quand enfin on annonça l'arrivée imminente du Lys. La Grosse suait en cette journée plutôt chaude et sa masse graisseuse n'arrangeait rien.
« Reste ici Amaline et sert deux coupes. Et prépare une assiète pour son Honneur, j'ai peur que la guerre ne lui fasse oublier sa faim, au profit d'autres certainement. ».
Si la réflexion était plutôt franche, le ton détaché d'Alanya avait réussi à camoufler la remarque aux yeux de la gourde. Elle ne lui plaisait pas mais elle devrait s'en contenter jusqu'à son retour à Alonna...
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un renouveau. [Duncan]   A l'aube d'un renouveau. [Duncan] I_icon_minitimeVen 5 Fév 2016 - 22:10

Duncan sortait tout juste de sa rencontre - fort amusante, avec Jérôme de Clairssac. Avec les siens, il s'en retournait alors à son campement, lorsqu'une dame bien en chair vint à lui, l'informant que son épouse le demandait. Un instant, il se demanda qui était cette créature potelée, façonnée par les mains de la Laideur, puis il se rappela sa commission : c'était celle qui remplaçait l'ancienne suivante de son épouse, qui avait profité du tumulte du campement pour fuir vers d'autres landes paisibles - du moins, c'était ce qu'on disait. Alors, il se dirigea vers sa tente, en cette fin de matinée, non sans avoir donné ses directives à Hermance, qui devait alors s'occuper des derniers préparatifs avant l'assaut. Rapidement les ordres furent criés, et les soldats commencèrent à trotter et à courir dans le campement. De longues journées s'annonçaient.

Duncan pénétra dans sa tente, où deux couverts avaient été préparés, et son épouse assise se tenait là. Son teint était bien plus satisfaisant que celui qu'elle arborait une énnéade auparavant. Finalement, il ne l'avait que peu vue, tant elle était alitée, et tant il était occupé. Duncan lui sourit, et tandis que ses gardes se postaient devant l'entrée et qu'il refermait le pan de tissu, il regarda son casque, posé sur la table, et il décrocha son épée du fourreau pour la poser près de celui-ci.


« Vous semblez avoir bien meilleure mine. Cela me réchauffe le cœur. Quelles nouvelles de ce côté-ci du campement ? Vous portez-vous bien ? Et votre fille ? »

Il prit place à la table, et on les servit, jusqu'à ce que Lys ordonne qu'on les laisse. Jusque là, il était capable de se servir lui même, même s'il avait peiné en prenant place, manquant de glisser à cause de sa jambe atteinte. Il gardait sa canne près de lui, et c'est armé du sentiment de sécurité qu'elle lui prodiguait, qu'il entama les mets. Ces derniers paraissaient bien maigres en comparaison de ceux qu'il avait prit l'habitude de dîner à Alonna, mais ils étaient un luxe au cours d'un siège. Il apportait néanmoins un point d'honneur à bien nourrir ses soldats, et avait longuement « discuté » avec les intendants pour que le meilleur soit pour ses hommes. C'était eux qui monteraient en première ligne lorsque le mur s'effondrerait. Et il ne risquerait pas la vie de ses soldats pour un repas frugal.

« Alors, contez-moi des choses. Qu'est ce que le vent vous a conté comme ragots et comme histoires de par les campements ? »
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un renouveau. [Duncan]   A l'aube d'un renouveau. [Duncan] I_icon_minitimeVen 5 Fév 2016 - 22:43


« On raconte mon ami que votre sappe est un franc succès. Les Alonnais vous suivent et même s'ils ne semblent pas prendre toute la mesure de votre stratégie, ils vous font confiance. ».
Elle regardait l'homme installé près d'elle. Il mangeait avec entrain et cela lui faisait plaisir à voir. Ils n'avaient eu que peu de temps à s'accorder et celui-ci était totalement miné par les tracas qu'apporte un siège contre l'ennemi noir. Lentement elle s'occupait à grignoter, la faim ne la tiraillant pas encore en cette fin de matinée. Elle avait le coeur à tout autre chose et ses yeux ne quittaient pas une seule seconde le Lys. Elle l'observait sans jugement, heureuse d'enfin pouvoir parler à celui qui menait ses troupes sur le front. Plus encore, ils avaient tant à dire et si peu de temps encore pour le faire...
« Si je ne peux sortir de cette... Prison amenagée », elle insista sur ces mots. Elle aurait aimé pouvoir sortir prendre l'air frais plutôt qu'être assignée dans cette espace clos qui lui rappelait sa convalescence qui risquait d'être encore longue. « Je peux tout de même vous dire qu'étrangement, on se gausse de plus en plus joyeusement de la Licorne. Il parait que l'Ethernan rêve toujours de sa Sgarde maudite sans faillir. L'on dit même que sa chimère ne s'arrête pas à son blason. ». La belle esquissa un sourire franc et moqueur. Jérôme était comme un enfant : aussi impulsif, obstiné et peu enclin aux affaires politiques et elle ne doutait pas que toute rumeur avait son feu.
« On dit aussi que dans le clan Serramirois se trouve un capitaine fort habile. Welmer peut-être ? Walmer... Il me plairait de rencontrer cet homme. J'ai même entendu dire qu'il avait sauvé une femme venue ici en quête de gloire. Une folie s'il en est. Encore sera-t-elle utile aux plaisirs de ces messieurs. ».
La baronne ne machait pas ses mots, mais le Boiteux en avait entendu d'autre. Elle manquait tant de compagnie que les détours qu'imposait la noblesse lui semblait bien inutile. Elle avait besoin de s'exprimer librement et sans contrainte, et pour une fois, elle était presque sereine de le faire.
« Sinon, je tiens une chronique à jour. Je ne vous en avais pas encore fait part mais il me semblait important que chacun puisse au retour de la guerre en garder une trace manuscrite. J'essaye tant bien mal d'être le plus fidèle possible à la réalité mais être cloitrée ici n'aide en rien. Vous pourrez les lire lorsque votre coeur sera moins préoccupé à autre chose ». Elle lui offrit un sourire avant de siroter son verre. « Et vous mon cher époux... Dîtes moi ce qu'il se passe au dehors. Racontez moi mieux que cette gourde comment se déroule le siège. ». Alanya se redressa un instant posant sa coupe. « Et surtout, comment se profil l'avenir. ».
La belle parlait là d'un sujet politique pour sûr. Il n'y avait de guerre sans politique et rarement de politique sans guerre. Il était hors de question de laisser passer une telle chance de reconnaissance après tout ce que l'Alonnan avait pu subir. Ils étaient partis pour une raison précise – bien que jamais totalement avoué – et Alanya n'admettait jamais l'echec. Et la guerre de Sgarde ne serait pas une exception.
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un renouveau. [Duncan]   A l'aube d'un renouveau. [Duncan] I_icon_minitimeSam 6 Fév 2016 - 9:15

Son épouse parlait, et lui déjeunait. Il gardait ses yeux sur la nourriture qu'il guidait vers ses dents à l'aide de sa fourchette, et lorsqu'on le voyait, le Lys ne semblait pas donner cœur à l'ouvrage. Machinalement, les bouchées se succédaient, si bien qu'une petite boule se forma dans son estomac. Il avala la dernière pièce de viande, puis se recula lentement dans son siège, jouant avec ses doigts, et respirant lentement par le nez pour faire passer la gêne. Ses yeux se fermaient puis s'ouvraient soudainement, ses lèvres scellées retenant un soupir de mal-être. Avant de reprendre la parole, il inspira profondément, après avoir désaltéré son gosier d'une rasade de vin.

« Me suivre...» Ces palabres sonnaient presque comme une fatalité, tant irréalistes qu'ils étaient, sans être empreints d'une once néfaste. Cependant, avait-elle tord ? Elle ne pouvait être plus proche de la réalité. Le Lys ne se préoccupait pas de la place qu'il occuperait dans l'histoire. Il était plus occupé par le fait de la faire. « Ils me suivent car ils n'ont personne d'autre. »

Duncan fut soudain emplit d'une certaine tristesse, perceptible dans ses yeux, et qui voila son visage d'un linceul de peine. Ses yeux déclarèrent forfait, et se posèrent ailleurs que sur ceux de son épouse. A la recherche d'un secours, quelque soit sa nature, ils trouvèrent refuge dans l'amas de vélins qui trônait sur le bureau. Son épouse les décrit, eux, et leur fonction, et le secours qu'ils lui apportaient, lorsque, enfermée dans sa prison d'or, le temps lui rappelait l'ennui. Duncan secoua légèrement la tête, ramenant son regard sur la terre battue.

« Chaque armée a ses dirigeants talentueux, si bien que la réalité se revêt d'irréalisme lorsque tous se tiennent comme des frères rivaux sous une seule tente. Quant au siège...» Les épaules du Lys eurent un sursaut de vitalité, avant de s'affaisser. « Que puis-je vous dire de plus...Chaque jour ressemble à la veille, qui profile un sur-lendemain similaire. Les soldats se regardent sans un mot, ne sachant pas si ceux avec qui ils rompent le pain aujourd'hui, seront là demain. Et alors que dans les jours à venir, nous compterons nos morts par centaine...d'autres entretiennent le filon de la discorde, et semblent bâtir les fondations d'une guerre au lendemain de celle que nous nous apprêtons à clore...»

Le Lys planta son couteau dans la table. Lorsque ses doigts s'écartèrent, son manche vibra, avide de liberté. Le coup avait été si sec, qu'un tronçon d'acier dépassait du bois, sous le chêne. Ses lèvres se plissèrent, alors que sa langue les caressait.

« Je viens de voir Clairssac. Je lui ai fais une promesse, celle d'anéantir ses terres, si d'aventure, ses désirs d'Oësgard ne mourraient pas avec le dernier Noirelfe. J'entends bien la tenir. Avant de venir, j'ai fais sellé deux messagers. Le premier informera nos frontières au Nord de ne point laisser passer ce qui n'est pas Alonnais. Le second s'apprêtera, dès mon ordre, à partir au grand galop pour mobiliser les hommes, dans leurs campagnes, pour s'en aller démontrer que je ne fais pas de promesses à la légère. »
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un renouveau. [Duncan]   A l'aube d'un renouveau. [Duncan] I_icon_minitimeSam 6 Fév 2016 - 16:03


Le visage du Lys était sombre ce jour-là. Ses yeux vitrés laissaient facilement percevoir le désarroi qu'il vivait. La solitude était un mal qui touchait le coeur des Hommes et la baronne en connaissait les souffrances. Etrangement elle compatissait avec sa morosité. Elle ne l'avait vu que brièvement ces dernières énnéades mais elle savait la rigueur personnelle qu'imposait la direction d'autant d'hommes, d'autant de vie que l'on voyait disparaître un à un comme des bougies soufflées au petit matin. Pourtant elle ne bougea pas – pas de suite du moins. Il avait besoin de parler et il ne fallait pas le connaître pour s'en rendre compte. Son époux en avant gros sur le coeur et Alanya serait là pour l'écouter.
Souvent elle avait rêvé à ce qu'une personne l'écoute mais son éternelle méfiance avait tôt fait de dissuader la belle de s'ouvrir tout à fait. Elle n'avait personne et son tuteur s'était toujours arrangé pour qu'elle se débrouille seule. Elle l'entendait encore quelques fois, lorsque le silence était maître, lorsque ses pensées ne pouvaient s'accrocher à rien de plus matériel. « Le pouvoir est une bataille que l'on mène toujours seule Alanya, sois-en sûre. ». Un rictus se forma sur son visage, une mine de dégoût pour cet homme qui avait d'elle un monstre. Le regard de la baronne n'avait cependant pas quitté le Lys. Et si son oncle avait eu tord ? S'il pouvait arriver qu'une fois, le poids de sa charge puisse être partagé ?
Malgré ses pensées qui s'égaraient au gré du récit du Boiteux, elle continuait à peser tout ses mots, même lorsque le couteau se planta dans le bois de la table. Elle fut surprise mais ne recula pas. Alanya n'avait encore jamais vu son mari dans un tel état. Un mélange subtil de colère et d'amertume qu'elle aurait voulu effacer de son coeur. C'était bien là deux sentiments qui lui étaient étrangement familier. Alors, avec douceur, elle se leva sans dire un mot. Elle laissait le silence faire son oeuvre tandis qu'elle approchait de la chaise du Lys.
Elle lui saisit une main délicate tandis qu'elle s'accroupissait pour ne pas le dominer par la taille.
« Je ne doute pas de vous Duncan. ». La phrase était prononcé dans un souffle, aussi duce qu'une caresse. Pour une fois, elle faisait preuve d'autre chose que de la compassion. N'était-elle pas son épouse ? Son devoir était de le soutenir. « Et nos hommes non plus. Vous marchez tout les jours à travers le camps et pourtant vous ne voyez rien. Ce sont des Alonnais et croyez-moi, la plupart n'aurait jamais suivit un homme qui n'est pas des leur. ». Elle esquissa un faible sourire. « Aujourd'hui plus qu'hier et moins que demain vous avez su cueillir leur respect et leur fidélité. Votre esprit est certainement bien trop usé par ce siège pour le sentir mais je peux vous le jurer mon époux; si demain vous partiez en ligne de front bouter le noir Puysard, vous pourriez compter sur la volonté sans faille de la grande majorité à vos côtés. ».
Alanya se releva, ses jambes un peu engourdies par la position peu confortable qu'elle tenait quelques secondes plus tôt. Les mains de la baronne se posèrent sur ses épaules puis effleurèrent le cou du Lys, un signe de réconfort et de soutien. « Tu n'es pas seul Duncan. ». Ce n'était pas là un manque de respect mais un symbole de promiscuité, elle serait là, à ses côtés contre vents et marrées. « Jérôme est stupide de voir le monde comme un bambin et sa baronnie est déjà branlante. Allumons le feu du désespoir dans le coeur des Ethernans et elle se consummera d'elle-même, emportant avec elle les derniers vestiges de la lignée de la Licorne. ». S'il ne pouvait les voir, les yeux d'Alanya brillaient d'une colère depuis longtemps tûe. Elle n'avait jamais tout à fait pardonné à la Clairessac son asservissement et plus encore, c'était lui qui l'avait poussé à faire taire définitivement son cousin. Il n'avait pas encore payé mais elle saurait attendre le bon moment. « Avez-vous encore des amis et des alliés dans la noblesse d'Etherna ? Car si tel est le cas, il serait tant de leur présenter les bénéfiques actions de leur baron... ».
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un renouveau. [Duncan]   A l'aube d'un renouveau. [Duncan] I_icon_minitimeSam 6 Fév 2016 - 18:53

« Des amis ? » Cela était un luxe que Duncan ne pouvait pas se permettre.

Le Lys étendit sa nuque, posant le haut de son crâne sur le ventre de son épouse. Ses yeux s'attardèrent les redondantes formes qui se profilaient là. Étouffés par le corset qui les retenait en otage, Duncan se désira soudainement en être le preux libérateur. Il sentait la chaleur qui émanait de son épouse. Il redressa son visage, posant ses yeux sur l'extrémité de la table, et gratifia la main d'Alanya de la sienne, dicté par vif besoin de sentir sa peau. Seul...Peut-être, oui, il n'était pas seul ; mais cela n'avait jamais signifié qu'il était soutenu.

« Je connais chaque membre du conseil d'Etherna, ainsi que leurs familles, les sources de leurs richesses, et là où ils habitent aux différends mois de l'année. Les landes alonnaises peuvent encore monter cinq milles hommes, à grand renforts d'enrôlement des populations venues de l'Oësgard. C'est assez pour rayer Seram de la carte. Et si d'aventure cela ne suffisait pas, je connais les points qui causeront grand tord au bas-pays Ethernien. »

Et pour cause, qui, mieux que lui, était assez renseigné pour un jour prétendre à assaillir Etherna si la nécessité l'imposait. Il savait que certains, en terre Ethernienne, retourneraient leur veste pour peu qu'on leur proposait quelque chose de valeur. Peut-être était-il nécessaire de préparer cette option. Devait-il vraiment pousser Jérôme à la ruine pour qu'il renonce à ses rêves ? Tel le supplicié, forcé de hisser son fardeau, ce dernier inexorablement soumis aux lois de la gravité, retombant, jour après jour, semaine après semaine, année après année, mais le même espoir suscité par un presque succès, celui, qu'un jour, on le nomme baron d'Oësgard. Sa lassitude se mua lentement en colère. Celle de devoir se résoudre à détruire celui qui avait tant contribué à son ascension. Il arbora une mine de dégoût, tandis que ses muscles se tendaient, et se crispaient. Devait-il donc détruire cet homme et tout ce à quoi il aspirait, et tout ce qu'il avait un jour détenu ?
Et la table se renversa. Les couverts et les pots tombèrent, et certains se brisèrent. La crinière dorée du Lys se défit, des mèches tombant sur son visage, déformé par la rage. De sa canne, il balaya l'une des tables de ce qui se trouvait dessus, envoyant valser vases, vélins et encriers. Puis l'embout se planta dans la terre, la sculpture reptilienne à la gueule ouverte, béante, trônait fièrement, vainqueur de l'esprit du Lys. Lui-même, à moitié courbé, dos à son épouse, semblait méconnaissable avec son poing fermé, et ses traits tendus par la haine.


« GARDE ! » hurla-t-il, avant qu'un se présente. « Fais mander l'ordre à nos terres, que chaque village, chaque seigneurie, chaque ville, chaque forteresse se tienne prête, au moindre signal, à lever des hommes en grand nombre. Allez ! »

D'une face voilée par ses cheveux, le visage du Lys se tourna à moitié vers son épouse, un sourire sans joie se profilant entre les rictus de la haine.

« A quoi vous attendiez-vous ? Il n'en est pas deux comme moi. Seulement moi. »
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un renouveau. [Duncan]   A l'aube d'un renouveau. [Duncan] I_icon_minitimeSam 6 Fév 2016 - 19:27


Immobile mais pas insensible. La baronne affichait un large sourire carnassier. Ce n'était pas approprié. Rien de tout cela ne l'était vraiment de toute façon. Comment aurait-elle dû réagir ? Reculer certainement, appeler des gardes, des médecins peut-être. Elle ne s'y attendait pas. Il avait été le premier éclair de l'orage, puissant et si lumineux. Ainsi donc était fait Duncan du Lys, seigneur du Lys et de Rodem, baron d'Alonna. Il n'était qu'un assemblage fébrile d'une colère accrue par un mutisme forcé, une charge qu'on avait mis sur ses épaules peut-être un peu trop vite et un peu trop tôt.
Comme elle le comprenait. Oh oui, elle le comprenait en cet instant. Combien de fois avait-elle rêvé de faire exploser ce qui la rongeait au fond d'elle ? L'angoisse, la solitude, le dégoût... La colère. Voilà peut-être la raison qui la poussait à croire qu'elle pouvait s'attacher à lui. Elle regardait l'oeuvre de pareil sentiments et ne broncha pas. Pas même lorsqu'il appela un des gardes qui ne cacha même pas sa peur, son inquiétude et son jugement porté envers son couple baronnial. Peut-être s'attendait-il à ce qu'elle le retienne, peut-être attendait-il qu'elle fasse appeler les médecins. Mais Duncan n'était pas fou. Emporté et tempétueux en ces minutes certainement mais il n'avait pas encore tout à fait perdu le peu de lucidité qui lui restait.
Le ventre d'Alanya se contracta sous un sentiment étrange mêlé d'impatience et d'une étrange quiétude. Elle n'aurait jamais pensé que leur discussion mènerait à de pareil dégâts et pourtant elle s'y sentait à sa place. Debout et fière, ce même sourire figé sur ses lèvres, les yeux brillants d'une excitation toute nouvelle.
« Et je suis seulement moi, Duncan. »
La belle s'approcha avec précaution mais sans crainte. S'il voulait lui faire du mal, il le pouvait. Et pourtant, elle ne le craignait pas, elle ne le craignait plus. C'était un homme fatigué et blessé, aussi dangereux qu'un animal acculé et pourtant. Pourtant elle continuait à s'approcher de l'homme avachit sur sa canne, lassé par tout cela. Elle se mit alors face à lui, saisissant son visage entre ses mains douces mais qui l'obligèrent à la regarder.
« Le monde ploiera devant ceux qui lui sont supérieurs. Alors ils tomberont tous. Etherna, Odélian, Arétria, Serramire, Diantra.. Ceux qui un jour nous ont mis à genoux, nous ont traîné dans la boue... Ils paieront . »
La belle ne s'était pas déparaillée de son sourire si particulier. Elle avait même planté son regard dans celui de Duncan.
« Il n'y aura plus d'endroit pour se protéger de la haine qui nous anime tout deux. Ils n'auront le temps de cacher leurs femmes et enfants que déjà nous serons sur eux. ». Dans un geste lent, elle glissa une mèche blonde entre ses doigts. « Alors gardez votre haine pour le moment opportun. Chérissez la comme je peux le faire, comme une mère à son enfant. Nourrissez la toujours un peu plus et lorsque le moment opportun arrivera, je gage qu'aucun mur ne sera assez haut, qu'aucune ville ne sera assez lointaine et qu'aucun roi ne soit assez aimé pour nous résiter. ». Elle s'arrêta quelques secondes, laissant le silence se faire. « Mon ami ».
Ces mots, elle les avait murement réfléchis. Ils étaient l'écho de leurs désirs emmêlés, de ces sentiments qui façonnaient leur être à tout les deux. Ils étaient la hargne, la détermination et l'ambition nées de la colère, du dégoût et de la solitude. Ils étaient bien plus que ce qu'ils représentaient. Elle l'épaulerait quoi qu'il advienne.
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un renouveau. [Duncan]   A l'aube d'un renouveau. [Duncan] I_icon_minitimeSam 6 Fév 2016 - 19:53

Le prenait-elle pour un monstre ? Il n'était point veiné par une haine sans bornes, prête à être relâchée sur ses ennemis. Il n'avait de haine pour personne. Ce qu'il haïssait, c'était de devoir se résoudre à avoir recours à ce que l'Histoire retiendrait comme des actions condamnables. Il serait jugé, à peine écouté, et l'ignorance remporterait son combat contre la vérité.

« Ne me prenez pas pour ce que je ne suis pas. Haïssez comme il vous sierra, madame, mais ne m'inculquez pas des vertus qui n'en sont point. Je me résous à la nécessité. Cette dernière n'est pas toujours conciliable avec le désir. Mais ne vous méprenez point sur cela : je ne hais que ma résolution. Ni rien, ni personne d'autre. »

Il n'avait dit que la pure vérité. La haine lui était étrangère, lui qui, si désillusionné sur bien des points, gardait pourtant foi en un avenir meilleur dont il n'aspirait qu'à être un architecte. Mais il était un dirigeant. Et un bon dirigeant se devait de savoir plier à la nécessité, et à agir comme les lois de la réalité l'exigeaient, même si cela allait à l'encontre de la morale et de la conscience. Et pour se résoudre à cela, l'accepter, et l'embrasser, il éprouvait en cet instant de la haine. Mais jamais il ne se laisserait définir par la haine d'autrui.

« Je ne serais pas le pantin de mes sentiments. » Le Lys avait prononcé cette maxime en se recoiffant avec élégance. Il posa son regard sur son oeuvre, étalée à ses pieds. Il n'avait même pas envie de réparer cela. A cet instant, il ressentit de la peine pour son épouse, elle qui couvait toujours son mépris et sa colère envers tout ce qui pouvait faire l'objet de son ire. Quelle gâchis. Le Lys n'avait que faire que le monde ploie devant lui, et surtout, il n'avait que faire de provoquer cette génuflexion, qui, pensait-il, arriverait tôt ou tard.

« Aventurez-vous donc entre les tentes qui portent nos couleurs. Chassez ce qui noircit votre Être. Et revenez-moi pure, lavée de cette haine que vous semblez encline à prodiguer, sans quoi elle vous aveuglera et vous déformera tant que je ne vous reconnaîtrais même plus. »
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un renouveau. [Duncan]   A l'aube d'un renouveau. [Duncan] I_icon_minitimeSam 6 Fév 2016 - 20:38


Elle l'écouta patiemment, sans ciller. Avait-il raison avait-il tord, nul ne le saurait jamais tout à fait. Il y avait dans ce monde tant de chose qu'on ignorait toujours et qui serait quand même là, à deux pas de nos vies. Alanya n'avait pas retiré le contact qui s'établissait entre son époux et elle.
Ils n'avaient pas les mêmes raisons ni même la même volonté mais leur but, l'ambition finale restait la même quand bien même il s'en cachait, quand bien même il fasse appel à toute la vertu du monde. Lorsqu'on devait diriger – et que cela soit un pays, un dûché, un marquisat, une baronnie ou même un village – on ne pouvait être totalement lavé de tout sentiment néfaste. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle éclata dans un rire tonitruant qui aurait certainement pu se répercuter sur les murs s'ils ne s'étaient pas trouvé sous une tente.
Son hilarité passée, elle se ressaisit, lui faisant face, le dos droit et la mine amusée. Bien sûr qu'elle avait des choses à expier. Tant de choses à se faire pardonner, à évacuer et seule la mort pourrait l'en délivrer. Aucune balade, aucune victoire, aucune parole ne pourrait la soigner de ce mal qui la rongerai toute sa vie et qu'elle enfermait précieusement, comme un ami, au fond de son être. La baronne était tant de choses que Duncan se trompait en pensant la connaître.
« Rien ne me noircit Duncan. Je suis née ainsi et je mourrais de la même manière. »
Elle récupera une coupe sur le sol et lui tendit.
« Vous ne pourrez enlever à cette coupe sa vocation d'être remplie. Pareillement, je ne serais jamais celle qui saura expier ses fautes, quoi qu'elles fussent. ». Elle la jeta négligemment sur le sol, accrochant un nouveau sourire quoi que plus mystérieux sur son beau visage. « Vous ne pourrez changer ce que je suis, quand bien même l'aurais-je voulu. Je ne serais pas la pieuse personne qu'il vous faut, ni même l'amoureuse transit et, jusqu'à présent vous sembliez le comprendre. ».
La baronne s'abandonna dans un soupir las. C'est ce qu'elle était, las. Fatiguée de devoir faire semblant. Le Lys était au courant. Les silences en disent toujours plus long que les discours et c'était un homme habile. Ce genre de détail n'avait pu lui échapper. Elle reposa une main sur sa joue, fixant chacune des lignes de son visage, marquand chaque ridule, chaque changement comme si cela importait vraiment.
« J'ai appris à composer avec. Comme une boite dans laquelle on enferme tout les maux. Ni aveuglement ni changement jusqu'au jour où je le déciderai. »
Elle fit appeler sa servante, la grasse Amélyne qui se stoppa devant l'horreur du carnage. Elle devrait tout ramasser sans poser de questions cette fois. La baronne n'était pas en état de supporter son incompétence.
« Vous êtes intelligent Duncan. Bien plus que la plupart. Vous vous donnez une allure de colombe fragile mais vous ressemblez plus au venimeux serpent, pour tromper ceux qui vous entoure. Vous voulez le pouvoir... » Elle s'arrêta un instant avant de se corriger. « Non, vous estimez mériter le pouvoir. Et pour cela, vous n'admettez pas l'échec, quel qu'il fût. Nous nous rejoignons bien là dessus je dois dire. Et c'est ce qui me fera vous suivre dans vos décisions. »
Elle s'arrêta pour regarder du coin de l'oeil sa servante s'affairer. « Vous êtes aussi un homme prudent, préférant prendre les mesures avant qu'il ne sois trop tard. ». Pourquoi lui disait-elle tout cela ? Elle l'ignorait. « Mais cette fois, permettez moi de vous dire que vous vous précipitez. La guerre de Sgarde n'est pas encore fini.. ».
Dans un geste presque impulsif, elle déposa sur ses lèvres un baiser aussi bref que fougueux. « Je vous estime bien au delà de ce que vous pouvez imaginer cependant cette fois-ci, je vous demande de me faire confiance et d'attendre avant de rouler sur l'Ethernan. Il n'est pas aussi bon que vous et il arrivera le moment où il commettra la faute. »
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un renouveau. [Duncan]   A l'aube d'un renouveau. [Duncan] I_icon_minitimeSam 6 Fév 2016 - 21:02

Le Lys lâcha l'un de ces débuts de rires, empreints d'orgueil, souvent accompagnés de ces prémisses de sourire. Celui-là se dessinait là où, l'instant d'auparavant pouvait se lire la colère et la rage. Le pouvoir, qui plus que lui le méritait ? Qui, mieux que lui, savait ce qu'était de se hisser à la hauteur de ceux suffisamment biens nés. Elle ? Placée sur le trône par l'homme même qu'il s'était juré d'anéantir s'il poursuivait ses prétentions ? Le Lys se joignit à Alanya dans son rire, puis d'un soudain écart de tête, fit virevolter son brushing d'enfer.

« Bien sûr que je mérite le pouvoir. Je suis mon propre pouvoir. » La baronne pouvait revêtir l'habit du mystère et de l'inconnu, et s'armer de ces armes que l'on nomme Étrangeté, celles-là même qui attirent aussi irrémédiablement qu'elles coupent et font saigner. Qu'importe. « Cette coupe restera ce qu'elle est, quoiqu'il arrive, vous avez raison, je ne peux altérer sa nature. Mais je peux choisir si j'y mets du vin, ou de l'eau. Je peux choisir de la retourner, afin qu'elle ne soit point usée, je peux décider de tout ce à quoi elle servira. »

La baronne lui prodigua alors un conseil. Il se tut un instant, l'écoutant.

« Je ne déclarerais pas la guerre. Si Jérôme poursuit ses buts de s'emparer de la Sgarde, les hostilités ne viendront pas de nous. Le marquis s'y opposera, et les armes seront de nouveau tirées de leur fourreau. Mes troupes seront simplement prêtes à être levées depuis bien longtemps. Qui sera en mesure de le prédire ? Au mieux, cela sera un argument pour forcer Jérôme à renoncer. Au pis, je mettrais mes mises en gardes à exécution. »

Le Lys saisit alors doucement, mais virilement, son épouse à la gorge, et glissa sa langue dans la bouche de son épouse. Aussi soudainement que cela s'en venait, il fut pris d'une pulsion, et pendant un court instant, eut sauvagement envie de la prendre sur la table, sans aucune autre forme de procès. Mais il lutta contre cette envie sauvage d'arracher la robe de son épouse, de conquérir ce corps qui lui appartenait, et de lui rappeler que même si une de ses jambes était infirme, la troisième était toujours fidèle aux attentes placées en elle. Mais il se contenta de poser son front sur celui de son épouse.

« Vous savez que j'oeuvre toujours au mieux pour ce qui nôtre. Soyez bonne envers moi, et n'en doutez point. »
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un renouveau. [Duncan]   A l'aube d'un renouveau. [Duncan] I_icon_minitimeSam 6 Fév 2016 - 22:00

Alanya sentait le souffle chaud de son époux. Il n'avait pas lâché l'emprise sur sa gorge et peut-être ne cherchait-elle même pas à s'en défaire. Elle lui laissait volontier l'ascendant s'il le voulait. Elle lui laissait aussi le loisir de la modeler à ses fins. Elle n'avait pas plus à perdre que lui au final et pour une fois elle appréciait ne pas devoir choisir. Ne pas à avoir à réfléchir d'un chemin ou de l'autre. Et quand bien même l'aurait-elle fait, Duncan aurait de toute manière oeuvré en son intêret. Alors, plutôt que de chercher les complications, elle le laissait croire qu'il pouvait l'emplir d'eau ou de vin, s'en servir de coupe ou de bibelot, la retourner ou l'utiliser.
Après tout, n'avait-il pas la même vocation de son côté ? Ne s'était-elle pas mariée pour qu'un jour cela lui sois profitable ? Son époux ne l'estimait pas et au fond, cela lui importait peu. Qu'il la croit stupide et incompétente s'il le voulait. Elle ne prétendait de toute façon pas à une lutte au sein même de son couple: ça c'était idiot. S'il voulait être flatter, elle le flatterait. S'il voulait ses conseils, elle lui prodguerait. Au final, elle serait là pour lui et lui serait là pour elle le moment venu.
La belle passa une main ferme dans sa belle chevelure dorée, levant les yeux pour essayer de capter son regard une nouvelle fois.
« Oubliez l'image de l'épouse docile avec moi. Vous avez déjà mon estime, mais cela ne vous disculpera pas pour autant. Traitez moi avec égard. ».
A son tour elle lui saisit la gorge fermement, laissant son pouce caresser sa glotte. Il était bien plus fort qu'elle, surtout depuis la naissance de la petite Pénélope. Il pourrait facilement lui briser les os et la battre sans qu'elle ne bronche et pourtant, elle avait encore la témérité -ou serait-ce de la folie ? - de lui faire face.
« Je ne suis pas une pute de laquelle on dispose quand bon lui semble Duncan. Et ce n'est pas en espérant de moi que je valide chacune de vos décisions que vous obtiendrez gain de cause. ».
Elle lâcha sa prise et colla ses lèvres contre les siennes. Un instant hors du temps où leurs langues se mêlaient avec passion et rage, se jaugeant plus que ne s'aimant réellement. Il faudrait un moment avant que les deux ne rendent les armes et elle n'était pas du genre à céder en premier. Le souffle court et sans s'éloigner, elle reprit :
« Soyez plus qu'un époux de devoir, et considérez moi comme une amie véritable. Peut-être alors nous avancerons tout deux sans avoir peur de l'autre. ».
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un renouveau. [Duncan]   A l'aube d'un renouveau. [Duncan] I_icon_minitimeDim 7 Fév 2016 - 8:56

C'était une bien étrange chose que cette affection qui liait ces deux Êtres. Si différends, et pourtant se ressemblant profondément, qui pouvait prévoir ce qui se passerait dans une année. Ceux que la circonstance avait fait des alliés et des époux ne semblaient pas prompts à renoncer à ce qui les avait lié. Et cependant, ni l'un ni l'autre ne se risqueraient à dire que jamais ils ne seraient ennemis. Celle qui voyait en Duncan un feu ne pensait pas si bien dire. Il se laisserait bien volontiers canaliser, se faire endiguer pour mieux être dirigé contre ceux qui pouvaient avoir la folie de s'opposer à eux. Mais le feu est un élément fort traître, et tôt ou tard, il se délie de ses chaînes.

« Cela ne sera point de l'amitié entre nous, ma chère. »

Pouvait-on affirmer le contraire ?
Ces deux-là n'étaient point des amis partageant une couche et le plaisir de la chair. Ni l'un, ni l'autre, ne se risquerait un jour à prétendre avoir des amis. Mais ils n'étaient pas que des alliés, c'était bien plus que cela. Ils étaient faits d'un même matériau, de la même nature et de la même facture, mais que la Fortune avait jugée bon de séparer, et de les vouer à des œuvres différentes. Et comme ce qui se ressemble tend à s'assembler, ils se tenaient côte à côte, avec un anneau à leur doigt pour rappeler au monde qui ils étaient ; mais ils n'en étaient pas moins voués à des destins disparates.


« Reposez-vous sur moi, Madame : je ne vous ferais point l'affront de voir en vous une créature docile. Les créatures les plus féroces - même si elles sont dressées, aspirent à la liberté, et je n'entends pas vous priver de la vôtre. » Le Lys figea son sourire lorsque son épouse lui prit la gorge et lui rendit la politesse. Il saisit alors le côté de son épouse, passant son pouce sur le flanc, modelant la chair. « Ôtez-moi donc le duvet qui voile mes joues et mon menton. » Pour qui avait le moindre bon sens, jamais on aurait remis sa vie entre les mains de la baronne, qui se verrait affublée d'un rasoir tranchant. Mais on disait que même la tête défaite, un serpent pouvait toujours mordre - et tuer.

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MessageSujet: Re: A l'aube d'un renouveau. [Duncan]   A l'aube d'un renouveau. [Duncan] I_icon_minitimeDim 7 Fév 2016 - 15:43

Elle eut un faible sourire mais doucement ses doigts se desserrèrent pour finalement lâcher sa gorge. Elle pourrait bien le tuer, si l'envie lui en prenait et elle n'ignorait pas qu'il était capable de la même chose. Alanya n'aurait jamais osé le sous-estimer. Même si ils partageaient une volonté commune, elle ne doutait pas que viendrait le jour où ils s'encombreraient l'un l'autre. Que fera-t-elle à ce moment là ? Elle oserait certainement lui ôter sa vie s'il n'était pas plus rapide qu'elle. Ainsi donc c'était le sentiment que l'on éprouvait lorsqu'on connaissait sa fin. Elle tutoyait une fois encore son regard. Ils n'avaient décidémment rien à perdre.
Elle se tourna vers la grosse Amalyne qui, malgré son silence, ne perdait pas une miette de la discussion. Elle avait déjà relevé les chaises et rassemblé les affaires de la baronne. La belle soupira d'agacement. Elle était plus empotée qu'une amputée et cela avait tendance à l'agacer.
« Tu as entendu ? Vas chercher de l'eau et une lame... Et assure-toi qu'elle ne sois pas émoussée. »
L'amas de graisse de mit à courrir vers la sortie et s'eclipsa bien plus vite que ce qu'Alanya aurait pu penser. Un doigt agile passa sur la joue du baron et elle lui offrit un sourire sincère. Le premier de leur entrevue.
« Il est vrai que je vous préfère sans. »
Elle tendit une chaise à son mari tandis que, encore plus rapide que son retrait, la servante revint les mains chargées. L'eau semblait claire et le couteau assez aiguisé. Amalyne était si rouge qu'on aurait pu croire qu'elle ne respirait plus. Avec lenteur, la baronne examina la lame. Duncan était donc prêt à offrir sa gorge alors même qu'elle tenait l'acier. Elle s'imagina un instant. Juste un instant, tranchant dans la peau douce de son époux. « Tu peux te retirer Amalyne. Nous n'avons plus besoin toi. Va donc voir si les hommes n'ont besoin de rien. »
« Oui ma Dame. »
Peut-être que cette personne était-elle si limitée qu'elle ne comprennait rien à rien. Qu'est-ce qu'un homme pouvait bien attendre d'une femme à la guerre. Il fallait être stupide pour ne pas le comprendre. Alanya eut un petit rire tandis que les pans de la tente baronniale se refermaient. Enfin seuls.
« Dîtes-moi mon époux, vous n'avez point choisit la meilleure... »
Elle s'approcha de lui, se plaçant à l'arrière de la chaise sur laquelle il était assis, saisissant précautionnement la tête du baron pour la renverser. L'éclat de la lame brillait à la faveur d'un rayon de soleil intrusif.
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un renouveau. [Duncan]   A l'aube d'un renouveau. [Duncan] I_icon_minitimeDim 7 Fév 2016 - 21:46

La main du Lys attrapa vivement celle de son épouse. Un fin sourire se dessina sur le visage du baron, dont les yeux se tournèrent vers un fond de la tente qu'il avait épargné, et pour cause, ses affaires se trouvaient là. Alanya comprit, et avec un léger rire, alla quérir la pâte qu'on devait appliquer sur la peau. Non pas que Lys n'eut pas désiré expérimenter un rasage à vif, mais le tout ne devait guère être reluisant. Elle appliqua la pâte, et commença à le raser, alors que les yeux du Lys détaillaient la poitrine de son épouse.

« Vous attendiez-vous à ce que j'en trouve une de qualité dans ce pays, ma chère...Après tout, ce n'est pas vraiment de ma faute si l'ancienne a déserté...»

Sa longue chevelure dorée, fortement ternie par le manque de soins que l'on justifiait par le siège, épousait la robe de la baronne, là où, quelques jours auparavant, se tenait Pénélope. La lame filait lentement sur les joues du baron, et il ne pouvait s'empêcher d'être quelque peu sceptique. Mais il se rassura, en se disant que si son épouse le voulait mort, il le serait déjà, au bout d'une corde, depuis plusieurs jours. Il ferma les yeux, se reposant sur le ventre d'Alanya. Celle ci s'approcha pour mieux détailler ce qu'elle faisait, et le Lys ne fut pas mécontent de sentir les seins de sa belle bloquer son visage. Était-ce de savoir que bientôt il combattrait ?

« Et votre fille ? Comment se porte-t-elle ? »
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un renouveau. [Duncan]   A l'aube d'un renouveau. [Duncan] I_icon_minitimeDim 7 Fév 2016 - 23:02

La baronne faisait courrir la lame sur sa peau doucement, avec précision pour ne pas le couper. Elle l'avait déjà fait de nombreuses fois avec son oncle et plus tard avec Desmond. C'était un moment de rare tranquilité qu'elle retrouvait ici, une fois de plus, alors qu'à l'extérieur grondait les différents ost. Elle se demandait combien de temps faudrait-il avant que la véritable bataille sois donnée. Trois énnéades sans ravitaillement, assiégés et soumis à la cadence des machines Alonnaise: non, les Drows étaient en mauvaise posture. Des rumeurs circulaient depuis longtemps sur leur cannibalisme et leurs prêtres qui relevaient les morts. Devait-elle les croire, elle n'en savait trop rien. Elle sentait juste l'odeur du trépas arriver doucement.
Elle avait peur, oui. Peur pour ce qui allait venir par delà les murailles, peur pour tout ces hommes qu'elle avait fait mener au front. Peur pour son mari et pour l'avenir. Mais elle se blindait derrière une muraille, son visage stérile de toute inquiétude. Alanya ne pouvait se permettre de laisser libre cours à son anxiété, préférant donc faire jouer l'instrument froid sur la peau tiède de son époux. Et malgré ce qu'il pouvait dire, il ne semblait pas plus enclin de parler de la bataille qui s'annonçait au dehors, chérissant les quelques minutes d'apaisement que lui offrait leur entrevue.
« Pénélope se porte aussi bien qu'elle le peut. Un siège n'est pas forcément l'endroit le plus approprié pour un nouveau né. »
Qu'aurait-elle pu dire d'autre ? Elle la trouvait aussi laide que les autres nourrissons et ce, même si elle était la mère. Les médecins lui avaient assuré que ce serait une belle femme mais jusqu'à présent, ils n'étaient pas devin. Au moins était-elle heureuse qu'elle ne sois ni morte-née ni diforme. La première aurait été une triste nouvelle mais la seconde aurait été pire encore. Qu'aurait-elle fait avec un enfant mal formé ? Elle l'aurait très certainement tué, ainsi que toute personne ayant eu connaissance du problème. La perte d'un enfant n'est pas rare.
Alanya réfléchi un instant. Concentrée sur le visage de son époux qu'elle caressait avec le couteau, elle semblait pourtant bien loin de là.
« Il m'est triste de voir qu'elle ressemble beaucoup à son père. »
Et c'était vrai. Un brin de colère se mêla au chagrin que pouvait dévoiler ses yeux gris. Elle ne haïssait pas Desmond, il n'avait jamais été responsable des choix de son père. Non, elle le méprisait simplement. C'était un homme sans ambition, certes beau mais dont l'intelligence se limitait à garder le silence. Elle l'avait toujours de loin surpassé et c'était une des raisons qui avait poussé son oncle à l'aimer d'avantage que son propre fils. Mais l'amour de Philippe de Broissieux était le plus étrange qu'elle eut connu. Punitions, privations, éducation stricte et sans pitié, la belle avait appris à être ce qu'elle était aujourd'hui. Un bien ou un mal, elle n'aurait su en juger. Peut-être un peu des deux.
« Lorsque les temps seront apaisés, j'espère que vous apprendez à la connaître. ».
Elle esquissa un maigre sourire.
« Et vous mon époux ? On m'a aussi rapporté que vous êtes tant affairé que vous en oubliez la faim et le sommeil.. Je gage que si d'aventure vous deviez tomber de fatigue, votre réveil sera si douloureux que vous regretterez d'avoir ouvert les yeux. ».
Le ton était d'un coup plus léger. Elle se moquait gentimment, comme pour éffacer ses dernières paroles et chasser de son esprit la pensée des défunts.
« Durant ma convalescence je vous ai vu griffonner sur la table... Qu'écriviez vous? Je dois dire que je suis curieuse... ».
Elle l'était et la conversation prenait un tout autre ton, plus léger, à des lieues du siège et de ses obligations. Ils s'offraient tout deux une appartée salvatrice.
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un renouveau. [Duncan]   A l'aube d'un renouveau. [Duncan] I_icon_minitimeLun 8 Fév 2016 - 13:46

« Il m'est triste de voir qu'elle ressemble beaucoup à son père. Lorsque les temps seront apaisés, j'espère que vous apprendez à la connaître. »
« N'est-il point heureux qu'elle ressemble également à sa mère ? »

Le Lys esquissa un sourire. Son épouse avait besoin d'être rassurée, sinon supportée, dans ce qu'elle avait manifestement vécu comme une désillusion. Duncan ne doutait pas qu'Alanya saurait être une bonne mère, et élever, et éduquer ses enfants non pas comme ce qu'elle avait ressentie comme des années de souffrance. Et puis tous deux étaient conscients d'une chose : Pénélope ne serait pas le seul enfant d'Alanya. Lorsqu'elle serait en mesure de le faire, et une fois revenus à Alonna, Duncan entendait bien assurer sa lignée - et Alanya savait qu'assurer la lignée de Duncan assurerait également la sienne. Et puis, ce ne serait pas pour déplaire tant à l'un qu'à l'autre.

A droite, puis à gauche, le Lys inclinait son visage, dévoilant joue et gorge à son épouse, qui appliquait consciencieusement la lame sur la peau. Tandis qu'elle le rasait, le baron sentait l'air caresser de nouveau sa peau libre de toute pilosité. Rapidement, elle eut fini de toiletter son mari. Celui-ci se leva, s'emparant d'une serviette avec laquelle il s'essuya le visage après avoir pris soin de la tremper. Tenant sur une jambe, il attrapa sa canne sur laquelle il se reposa, avant de répondre :


« L'avenir, ma chère. J'écris l'avenir. Mais si votre véritable question est : de quoi l'avenir est-il composé, alors je répondrais : la Code, ma chère. J'écris mon Code. Il me reste encore beaucoup à faire pour asseoir et légitimer mon pouvoir, et si je nourris en moi l'espoir de le faire par la guerre, j'entends également y procéder par le droit. »

Il le pensait fermement, et sa voix démontrait une grande sincérité - non pas que si ce n'était point le cas, quiconque aurait été capable de discerner le vrai du faux. Toutefois Duncan avait ressenti l'envie, sinon le besoin, de son épouse, d'éloigner leurs esprits des reîtres et de l'acier tranchant. Il avait prit grandement plaisir à rédiger les quelques articles de son Code, à trier les actes juridiques et législatifs des derniers règnes, à compiler les textes, trier les leçons du Manuel, ordonner ce qui s'était fait depuis un siècle. Cela semblait presque irréel, si bien qu'il s'arrêta un instant. Combien de temps avait-il passé à ordonner les biens de ses suzerains ? A présent, il œuvrait pour lui, et il chérirait toujours l'Alonna comme la première terre qui lui avait donné la suzeraineté. Il sourit, hors de l'espace et le temps, presque bercé et séduit par la finalité de son projet : un immense Tome juridique. Ses lèvres se plissèrent, et son sourire se raffermit, comme s'il revenait dans la réalité du monde en posant les yeux sur son épouse. Les rêves et l'avenir avaient toujours ce penchant irréaliste et idéalisé...qui volait en éclats, à peine les pupilles lâchaient l'ancre de la réalité.
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un renouveau. [Duncan]   A l'aube d'un renouveau. [Duncan] I_icon_minitimeJeu 11 Fév 2016 - 16:19

Alanya souriait. Il avait raison et, des deux, ils étaient bien plus investi dans sa tâche qu'elle ne l'était. Et ce repos de charge la soulageait déjà beaucoup. Elle qui avait toujours supporté tout le poids des décisions, elle qui avait tant sacrifié, elle se retrouvait aujourd'hui épaulée. C'était cela aussi que la baronne appréciait chez le seigneur du Lys : malgré ses manipulations et sa propension à la trahison, il était un homme bon et respectueux. Certes, il n'écrivait pas le Code pour le plaisir des habitants Alonnais, il avait ses raisons -somme toute très bonnes par ailleurs- mais rien ne l'y contraignait pour autant. La belle aimait à croire que derrière ses grands airs, son époux n'était pas aussi égoïste qu'il laissait paraître.
Et en cet instant, tout pousser à croire que Duncan, né du Lys, était un homme profonémment bon et attaché à des valeurs oubliées. Ses yeux ne semblaient pas mentir tandis que sa voix était douce mais sans appel. Que pouvait-il bien penser ? Derrière ses mèches blondes se cachait un homme sans doute à nul autre pareil et Alanya avait cet étrange sentiment de complaisance en y pensant. Peut-être aimait-elle sa singularité. Peut-être était-elle attachée à ces petites choses qui les dissociaient autant qu'ils les associaient. Un symbiose bizarre mais non moins fonctionnelle pour le moment.
Lentement, elle s'appocha, posant une main chaude sur sa joue rasée. Un geste de tendresse, à des lieux de toute réflexion. Un geste impulsif qu'elle n'avait su contrôlé. Son pouce caressait sa peau. Elle aurait voulu retirer sa main, garder entre eux la distance et la retenue habituelle mais rien ne se prêtait à l'ordinaire. Demain il chevaucherait en tête des cinq mille hommes d'Alonna, et peut-être n'en reviendrait-il pas. Son coeur se pinça et une pointe de tristesse voila son visage.

« Et soyez sûr que vous avez toute mon approbation... Si je puis vous aider pour quoique ce soit, n'hésitez pas Duncan. Je connais mes gens mieux qu'ils ne se connaissent eux-mêmes. » Elle eut un faible sourire en pensant à tout ces seigneurs qu'elle avait un jour rencontré, à ceux qui siégeaient au Conseil et aux autres. Malgré tout, elle les aimait d'une certaine manière et dans une certaine mesure. Combien de fois les avait-elle maudits ? « Racontez-moi, où en est donc la législation Alonnaise ? Qu'avez-vous déjà vu et accomplit ? Que comptez-vous préparer ? S'il vous plaît mon époux, raocntez moi... »

La voix était pincée d'un profond regret : elle aurait aimé l'accompagner d'avantage, lui permettre à lui aussi de se reposer s'il en avait besoin – et il en avait besoin. Alors qu'il oeuvrait pour un pays qu'il connaissait à peine, qu'avait-elle fait ? Baronne était un titre qu'elle ne méritait surement pas. Malgré ses efforts, elle n'avait que le fantôme d'un projet tandis que lui avait déjà quelque chose de si tangible... Peut-être était-elle un peu jalouse, pour autant elle ne le montrait pas. Elle voulait sincèrement qu'il lui raconte ses recherches et son avancement. Pour une fois, elle voulait s'intéresser à lui et à l'Avenir.
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Duncan du Lys
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un renouveau. [Duncan]   A l'aube d'un renouveau. [Duncan] I_icon_minitimeVen 12 Fév 2016 - 13:28


Le Lys souffla légèrement. Son cœur et son esprit se trouvaient déjà sur le champ de bataille, à guerroyer. Il n’avait pas le cœur à parler d’autre chose, bien que le faire aurait sans doute apaisé ses doutes, et modéré ses craintes. Duncan posa son postérieur cuirassé contre une table. Son ton était calme, réfléchissant à ce qu’il pouvait dire d’intérêt. Mais comme il ne tenait pas en place, bientôt il se leva, arpentant la tente, s’appuyant sur sa canne. Son regarde se posait parfois sur sa femme.

« Que pourrais-je vous dire…J’entends organiser l’afflux de ces hommes et femmes qui déferlent sur nos terres. J’entends fonder un ordre, basé sur le mérite, qui recenserait la fine fleur de notre chevalerie. Éclaircir notre droit et notre État…Que dire de plus. Réformer ce qui doit être réformé.  Créer ce qui doit être créé. Instaurer un système de courrier, ou du moins, améliorer celui en place. » Duncan s’arrêta, n’ayant plus rien d’autre à dire. « Je vous ferais porter les manuscrits des décrets et rescrits. Vous pourrez vous occuper à trier ceux des anciens barons, dont les règnes respectifs sont tout au plus vieux d’un siècle, si cela vous occupe. »

Le Lys s’arrêta, et soupira. Il présenta ses excuses, avançant que la bataille du lendemain occupait son esprit. Il inclina son visage, puis sortit. Il devait se rendre chez ses médecins, afin de faire changer les bandages, mais surtout pour appliquer sur sa jambe infectée un baume pour voiler la douleur et la gêne. Le bas de son mollet, et le haut de son pied étaient touchés, là le talon et le dessous étaient épargnés. Marcher lui était donc possible, mais en armure, le contact entre peau et fer était quelque peu douloureux, sa canne lui était donc indispensable. A cheval, il ne sentait rien, et avec sa canne, se reposant sur elle, il ne sentait aucune gêne. Mais marcher lui était désagréable et parfois douloureux, et il ne risquerait pas de forcer sa résistance. La maladie était traitresse, et elle s’était jusque là cantonnée à des zones non fatales. Duncan ne se risquerait pas à forcer le sort.
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MessageSujet: Re: A l'aube d'un renouveau. [Duncan]   A l'aube d'un renouveau. [Duncan] I_icon_minitime

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