Nombre de messages : 1016 Âge : 224 Date d'inscription : 08/04/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 32 ans à la fin de l'Ellipse Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Le reflet de l'envie [Arichis] Lun 2 Mai 2016 - 1:07
Dans la nuit du neuvième jour de la neuvième énnéade de Verimios, de l'an de Grâce huit du onzième cycle.
Le repas s'était fini dans la même allégresse qu'il avait commencé et les discussions étaient allées bon train à la table de la baronne. Pourtant la frivolité des conversations ne dupait personne – ni le père, ni la fille et pas même sa sœur. Ce n'était là que la mise en bouche de tractations qui dureraient aussi longtemps qu'il serait nécessaire afin qu'un accord soit trouvé entre les deux familles. Le rupture du précédent arrangement nourrissait les craintes de la baronne tandis que de l'autre côté, le Patriarche tentait de trouver une alternative plus convenable. Si elle ne pouvait lui en vouloir de chercher à obtenir le meilleur accommodement, elle le tenait responsable du déshonneur qu'entraînerait un revirement de situation. La belle Angélique se verrait entaché sans qu'elle n'ait eut son mot à dire et sa candide jeunesse ne pourrait comprendre les volontés politiques, cela lui nuirait jusqu'à la rendre souffrante, à coup sûr. La baronne se trouvait dans la petite chambre de la mère de lait de sa propre fille. Il était tard et la petite chose dormait à poing fermé mais elle ne pouvait s'empêcher de rester là, auprès d'elle. Duncan aurait fait un bon père pour cet enfant, et même s'il ne lui avait jamais avoué avant le trépas, elle était persuadée qu'il se ravissait presque autant qu'elle de la glorieuse naissance. Pénélope grandissait si vite qu'Alanya avait peur. Elle était terrifiée de fermer les paupières et de retrouver sa fille grande et mûre. Elle ne voulait pas lui être étrangère et plus encore : la Belle tentait - peut-être veinement – de lier aux affaires de la politique sa vie se mère. Après tout n'était-elle pas les deux à la fois ? Ne pouvait-on pas concevoir qu'une femme puisse être à la fois aimante et protectrice puis impitoyable et rusée ? C'était là deux choses bien distinctes que tous aimait à lui rappeler quotidiennement. Non, elle le souvenir venait seul, lorsque lassée d'une journée éprouvante elle se retrouvait dans cette masure simplette, observant un bébé dormir. Elle regrettait sa mère en ces moments là. Les Cinq lui pardonnent mais son entêtement l'avait écarté de sa vie sans ménagement et la voilà à présent bien seule dans ce grand château. Quels que fût les tord de la génitrice, il n'y avait rien d'impardonnable. Pire encore, ce n'était pas à Sidoine de s'excuser mais à sa fille qui, aveuglée par la tristesse et l'épuisement, avait choisi de la punir pour ses propres manquement. S'il y avait une personne à blâmer ce n'était pas la nurse, ni les visites politiques, ni même sa mère ; c'était elle. Elle seule était fautive de ne savoir tout gérer. Elle avait placée un tel espoir sur les épaule du Lys qu'aujourd'hui, elle se retrouvait face à des problèmes inextricables qu'elle ne pouvait tous résoudre. Lentement et sans un bruit, elle s'approcha de la nourrice qui s'était installée plus loin, laissant à la mère et son enfant un instant de paix. Elle n'était pas jeune et elle avait certainement élevé plus de bébé qu'Alanya n'en verrait jamais. Elle était douce et sereine, aimante et prévenante envers l'héritière de l'Alonnan. Bien que redevable envers cette roturière d'élever sa fille, elle ne pouvait s'empêcher de secrètement la jalouser. Qu'il devait être bon de s'occuper d'un bambin à longueur de temps ! La suzeraine lui accorda un petit sourire. « Allez quérir Hugues je vous prie ». Sa voix n'était qu'un murmure, de peur de réveiller la petite qui sommeillait paisiblement à quelques pas de là. « Comme il vous sciera votre Honneur ». La vieille s'inclina respectueusement avant de sortir de la pièce. La mère approcha un siège de sa fille et la regarda de longues minutes, dans un silence presque complet. Quel serait son avenir ? Bien décidé à faire prospérer sa lignée, la baronne irait jusqu'à donner sa vie pour que ce petit poupon rosâtre ne manque jamais de rien. Elle veillerait jusqu'à son dernier souffle aux intérêts de Pénélope – et elle l'espérait – de ses enfants à venir. Il ne devait pas être loin de dix heures lorsque la nourrice posa la main sur l'épaule de la Dame. Hugues l'attendait déjà à l'extérieur et à grand renfort de soupir, elle se résolu à quitter le cocon si agréable de la chambrette, la laissant aux bons soins de la femme. Hugues semblait exténué lui aussi. Ses vêtements avaient perdus de leur sublime, et son teint était moins vif. La journée avait été longue pour tout le monde, et surtout pour ce curieux personnage qui la suivait depuis son retour de Diantra. Il se courba dans une révérence bien moins théâtrale qu'à l'accoutumée. Le rictus sur ses lèvres trahit quelques douleurs dans son échine, des contractions qui auraient tôt fait de disparaître avec une bonne nuit de sommeil. « Votre Honneur ». « Le repas a été très agréable Hugues ». Le compliment était non seulement sincère mais aussi une appréciation de son travail pour l'arrangement qu'ils avaient tout deux convenus plus tôt. « Nous en parlerons demain cependant. Il vous faudra vous acquitter encore d'une tâche avant d'aller vous coucher, je le crains ». Elle lui offrit un petit sourire réconfortant, tandis que les yeux de l'enrobé monsieur retrouvaient un peu plus de vivacité. « Tout ce que son Honneur voudra ». « Allez quérir sa Grandeur et dîtes lui que la baronne que mande aux thermes si cela lui sied ». Les sourcils de l'homme s'écarquillèrent sous la surprise mais il ne dit rien de plus. Avait-elle raison de lui confier pareil secret, elle n'en savait rien. Il était un homme intelligent qui avait su la servir avec brio jusqu'alors, aussi doutait-elle qu'il n'aille vendre la mèche à moins de trouver meilleure opportunité. Devenir l'intendant personnel de la baronne n'était pas une mince affaire et elle lui accordait malgré tout beaucoup de crédit. « Allons, ne faites pas cette tête Hugues et hâtez-vous. N'oubliez pas de rester discret sur cette affaire ». Il hocha la tête avant de repartir au pas de course. La menace était subtilement dissimulée mais elle savait jouer de sa notoriété. N'était-ce pas elle qui avait fait tuer toute une famille noble ? Elle avait non seulement le respect de son peuple mais aussi la crainte de ses semblables. Et les rumeurs allaient bon train à la cour d'Alonna, aussi pénible cela était. C'était donc de manière résignée qu'elle avait depuis peu pris l’initiative de mettre son nez dans ces petits mots et d'y faire librement circuler quelques chuchotements. En nourrissant la curiosité et le mystère de manière équilibrée, elle s'assurait l'intérêt et le relatif calme de sa noblesse. Les dernières décisions avaient été difficiles à faire accepter au Conseil, aussi ne voulait-elle pas réitérer la bataille qui avait eu lieu dans la grande salle. Il était de son devoir de contrôler ses gens. Elle était seule lorsqu'elle arriva aux bains. Les grandes salles en sous-sol étaient une magnifique enfilade de colonnes et d'arches quoique sobres qui, à la faveur d'un rayon de lune et d'une bougie, donnait à l'ensemble un air féerique. Elle aimait ces endroits où le calme régnait en maître. Il n'y avait plus de titre ni de devoirs ici bas, seulement un lourd sentiment de délectation. Seuls quelques petits plocs venaient troubler le silence et les grands bassins d'eau claire. Il faudrait encore un peu de temps avant que le Patriarche ne vienne se joindre à elle alors, dans un premier temps, elle s'attacha les cheveux, les relevants aléatoirement pour laisser sa nuque à nu, victime de la relative fraîcheur de l'air du soir. Dans des gestes habiles et peut-être mille fois répétés, elle se dévêtit seule, laissant le tissus choir sur le sol humide. Lorsque sa peau douce rencontra l'eau, elle eut un frisson. La différence entre la marre tempérée et l'extérieur relativement frisquet était une sensation délectable et elle ne tarda guère à s'y glisser toute entière, profitant de ce rare moment de plénitude absolue. Seule à la lumière vacillante des bougie, elle trouvait enfin un instant hors du temps. Même le bruit de son corps se mouvant dans la nappe souterraine la relaxait. Elle sentait ses muscles se détendre avec le temps, se laissant aller sans craindre du passé ou de l'avenir. Elle était dans le moment présent et c'était tout ce qui importait. Bientôt dix minutes qu'elle se trouvait dedans lorsque des bruits de pas décidés résonnèrent sur la pierre nue. Quelques palabres échangées lui indiquèrent que Hugues s'en était allé à l'entrée du lieux, laissant le Régent approcher seul des bassins. Elle ne vit d'abord qu'une silhouette, puis la lueur des chandelles lécha les traits tirés de l'homme qui approchait. « Bienvenu dans mon antre Arichis. Veuillez pardonner ma convocation tardive mais je suis restée un moment avec notre fille après votre départ ». La belle était appuyée dans le bord opposé, son dos contre la pierre creusée, l'eau noircit par les ténèbres de la nuit cachant son corps exposé sans pudeur. « Nous avions des choses à tirer au clair, je comprends ». Il était calme et habillé comme précédemment. Il avait expliqué à sa plus jeune fille les déboire qu'ils avaient commis et ce que cette unions avait donné. Elle se demandait ce qu'elle avait dû penser et le jugement que la jeune Cécyllia portait à présent sur sa personne. « En effet. J'ignorais que votre fille serait mis au courant si vite. Comprenez qu'il m'appartient aussi de juger si c'est une bonne chose que notre petit égarement s'ébruite ». Il n'y avait dans voix aucune forme de reproche. C'était un simple constat qu'elle partageait avec lui, elle n'était pas là pour cela – bien qu'il s'agissait d'une introduction toute trouvée. « Elle devait le savoir. Pénélope est après tout sa demie-soeur ». Il était debout, immobile. Elle n'avait pas prévue qu'il en sois autrement et s'il voulait s'asseoir, il n'avait qu'à poser son cul sur le sol humide – ou la rejoindre dans l'eau. Elle jouait avec l'eau entre ses doigts, dans de fébriles clapotis apaisant. « Cela était-il réellement nécéssaire Arichis ? Si nous n'avons plus d'intérêts commun, n'allez pas me faire croire que vous resterez concerné par cet enfant ». « Il me semblait que vous acceptiez que nos familles se réunissent à nouveau. Vous connaissez l'importance que j'accorde à ces notions, les Anoszias veillent toujours les uns sur les autres et lorsque Pénélope grandira, elle doit pouvoir compter sur les siens ». Malgré tout, il avait l'air sincère et si tout deux se retrouvaient dans une fâcheuse situation, la petite n'en restait pas moins leur enfant. « Eh bien Alanya, me laisserez-vous ainsi debout ou m'inviterez-vous à vous rejoindre ? ». La belle fit scintiller ses canines dans un sourire en coin. « Depuis quand le grand Dragon d'Ydril a-t-il besoin de mon autorisation ? La cour du Soltaar ne vous réussit pas ». Elle s'approcha du bord où se trouvait le grand homme, s'accoudant au rebord lascivement. « Et pour en revenir à notre fille, pensiez vous que j'attendrais pour assurer son avenir ? Oschide est dors et déjà son parrain et elle ira s'épanouir auprès de son enfant avec Méliane – qui aura presque son âge. Les côtes chaudes du Langecin seront un écrin bien plus sûr que ces murs ». Bien sûr qu'elle ne l'avait pas attendu. Elle était la seule sur qui elle pouvait réellement compté et quand bien même le Patriarche lui tournerait un jour le dos, elle avait l'amitié de son fils – mais surtout de sa tendre épouse. Il ne tarda pas à se déshabiller, un vague sourire aux lèvres. Que pouvait penser un homme de sa stature ? Elle l'observait sans un bruit. « Vous l'avez rappelé plus tôt, nous sommes sous votre toit. Bien que je salue votre initiative, je préférerai qu'elle soit éduquée par mes soins avant de rejoindre Oschide ». « Non content de déjà prendre ma sœur, vous souhaitez aussi rapter ma fille ? Allons Arichis, vous avez fort bien éduqué votre fils, les derniers événements en témoignent encore. Il saura se débrouiller pour lui inculquer quelques valeurs communes, vous ne pensez pas ? ». Il délassait avec rapidité ses chausses et sa tunique, laissant au sol un amas de vêtements tout prêt des siens. « Non, je ne pense pas. Les derniers événements sont en défaveur de mon fils, je serais plus rassurée de l'avoir à mes côtés lorsqu'elle sera en âge ». Et comme elle l'avait fait avant son arrivée, il se laissa glisser dans l'eau reflétant les lueurs des flammes. « Un enfant doit grandir avec ses parents ». Elle se tournait vers lui sans plus de hâte, continuant à suivre l'homme des yeux. « De tout vos enfants, il est le seul à s'être autant illustré. S'il n'est certes pas en mesure d'assurer seul encore ses desseins, il est celui qui vous ressemble le plus ». Elle s'arrêta un instant pour réfléchir dans un demi sourire. « N'est-ce pas pour cela que vous êtes aussi dur avec lui ? Toujours est-il que Pénélope se rendra à Langehack. Vous pourrez la visiter autant que votre fils vous accueillera et elle pourra aller à vous lorsque Oschide se rendra au Soltaar mais pour le reste, je suis inflexible ». Si elle le disait calmement, elle n'en était pas moins ferme. Il était impensable que le Régent détienne sa fille, elle en serait trop inquiète. Le Dragon pataugea jusqu'au fond du bassin, se cachant dans un coin. « Nous verrons alors ». Sans s'approcher, Alanya le fixait dans la pénombre intimiste. « Si vous refusez d'être rien de moins qu'un géniteur, je le refuse également Arichis ». Elle entrait dans le vif du sujet et enfin ils arrêteraient de parler de choses futiles, qui au fond, ne comptait pas vraiment – ni pour l'un ni pour l'autre. « Je ne suis pas seulement une femme que vous avez engrossé par erreur, et vous le savez. » Prédateur, il s'approchait de quelques brasses. « Evidemment que vous ne l'êtes pas ». Elle fronça les sourcils, pensive, sans sourciller à l'approche du Régent. Il ne la considérait pas différemment que la mère de sa fille et cela la contrariait profondément. Elle avait été là lorsque Alastein l'avait enfermé dans la tour. Elle avait plaidé sa cause et l'avait aidé à sa maigre mesure. Pourtant, il ne la voyait pas comme elle le voyait. Elle n'était pas un endroit chaud où avait poussé sa graine, ni même un con réconfortant qu'il pourrait posséder quand cela lui plairait. « Je ne suis pas une pute votre Grandeur et vous ne pourrez pas disposer de moi comme vous l'entendez en pensant que c'est là notre lien ». Ses sourcils restaient invariablement plissés, et ses yeux se faisaient perçant malgré la relative obscurité. « Je vous parle d'alliance immuable, pas de désir qui se mourra quand l'un de nous sera lassé ». Il continua à s'approcher encore et elle se retrouva contrainte de s'appuyer contre la paroi, acculée. Il la surplombait d'une bonne tête, obligée de lever la tête pour pouvoir apercevoir son regard. Une main sur une hanche, son corps ne se trouvait qu'à quelques centimètres du sien. « Notre alliance immuable est née en même temps que notre fille. Pénélope a besoin de son père, tout autant que de sa mère, et bien qu'elle soit née dans des conditions non honorable et que nous ne pouvons nous marier, elle a besoin qu'on s'entende ». Sa main libre se glissa sous son menton, ne laissant à la baronne aucune chance de détourner les yeux des siens. Il parlait sans faillir et elle eut envie d'y croire, malgré le danger que cela induisait. « Comprenez Alanya que je considère nos liens comme sacré. Je serais votre bouclier et votre lance, l'homme sur qui vous pouvez vous reposez. ». Elle posa une main sur son torse sans même baisser les yeux. Elle affrontait son regard sans crainte. Elle n'était pas faible et elle le savait. Elle était de taille à regarder le Dragon dans les yeux. « J'aimerai vous croire car j'ai été sotte d'un jour vous offrir une parcelle de mon âme. Mais qu'adviendra-t-il du chevalier confident lorsque nos intérêts divergeront ? S'il advenait qu'un jour pour vous élever avec votre famille légitime, vous deviez vous opposer à moi ? ». « Vous faîtes parti de ma légitime famille. Vos intérêts deviennent les miens et jamais l'une de mes actions ne vous fera du tort Alanya ». La Belle éclata d'un rire amer. « Allons Arichis, vous savez comme moi que même avec toute votre volonté je ne serais jamais rien d'autre que la mère de votre batârde de fille. Seul le déshonneur et la moquerie caressera les lèvres de nos semblables s'ils venaient à l'apprendre. Vous savez impossible la seule chose qui donnerait à nos écarts un peu plus de crédibilité ». Elle posa une main ruisselante sur sa joue. Un geste plein de tendresse qui s'accordait avec le maigre sourire qui flottait sur ses lèvres. « Il est déraisonnable de croire le contraire, j'en ai peur ». « La moquerie sortira toujours de la bouche de nos ennemis. Si ce n'est pour ceci, ce sera pour cela. Vous doutez de moi Alanya... ». Il sourit, attrapant avec douceur sa main pour en embrasser le dos. « Vous doutez de moi alors que vous en aviez pas l'habitude. Aujourd'hui, j'ai le pouvoir de nous protéger ». La Belle soupira. Bien sûr qu'elle doutait de lui, n'était-ce pas là une chose normale ? Elle ne voulait pas être de celle qui s'endorme sur de beaux rêves pour se réveiller trempée de sueur dans un univers de cauchemars. Elle ne voulait pas qu'il soit son démon. « Ce n'est pas de votre sincérité que je remets en doute mon ami, mais la capacité des autres à nuire à nos vies respectives. Pensez-vous que vos enfants comprendront lorsque vous leurs annoncerait la naissance d'un nouvel enfant, au mépris du souvenir de leur mère ? Et votre future épouse, si vous veniez à vous remarier. J'espère qu'elle ne sera pas trop jalouse, sinon je doute qu'elle accepte même que vous m'adressiez un jour prochain la parole ». Elle soupira, las de se battre contre ces emplumés qui s'écraseraient de toute façon sur le mur de son mépris. « On se rira de vous à votre propre cour et les mœurs s'offusqueront. Rien de tout cela n'est fait pour me rassurer, j'en ai bien peur ». La main du Patriarche quitta son menton pour se poser sur sa hanche dans une caresse. Le contact lui tira un frisson. Comment pouvait-elle désirer l'homme qui avait plus tôt craché sur l'accord qu'ils avaient convenu ? Pire, comment pouvait-elle le croire quand il lui susurrait qu'il n'intenterait rien contre elle. Le sourcil arqué, il restait si proche... « Si vous doutez de mes paroles, alors aucun de mes mots ne saura vous apaiser. Nous verrons bien ce que les Cinq nous réserveront. Je vous ai fait une promesse, je compte bien m'y tenir ». « La dernière fois, j'ai cru à tout vos mots comme une pucelle croit en l'amour. J'ai été stupide une fois, permettez moi de ne pas vouloir refaire la même erreur ». Elle se mordit la lèvre distraitement, laissant ses mains caresser le torse de son amant. « Nous n'avions pas alors les même motivations ». Et il la serra tout contre lui. Elle sentait sa peau contre la sienne et bien qu'elle fut heureuse, elle ne put s'empêcher de penser que le dernier homme à l'avoir ainsi cajolé était le Boiteux. Si original que cela soit, elle avait réellement éprouvé de l'attachement pour le Lys dont la ténacité faisait écho à la sienne. Et sans qu'elle ne put résister, ils s'embrassèrent une première fois. La relation qu'elle entretenait avec cet homme était étrange. Ce n'était ni une histoire de coucherie, ni d'amour véritable. C'était au delà de cela et elle n'aurait su dire de quoi il s'agissait réellement. « J'irais voir votre marquis pour qu'il reconnaisse mon roi, si je vous ai à mes côtés je suis sûr que nous serons capable de l'en convaincre. En confortant ma position au sein de la royauté, je conforte nos intérêts si vous daignez me révéler les vôtres ». Elle sourit. Elle aurait voulu l'embrasser à nouveau et le faire taire mais ils y avaient mille et une chose à régler avant de profiter de l'instant présent. Ses mains parcouraient son corps tandis que ses mirettes se plantaient dans les siennes. « Le Corbeau a bien des défauts mais pas celui de l'entêtement. Il vous écoutera et entendra chacun de vos mots. C'est un homme censé qui cherche à rétablir le Royaume telle qu'il fût avant toutes ces discordes. Bien sûr, ce serait mentir de dire qu'il n'y cherche pas un profit personnel. Aymeric a toujours voulu retrouver son duché et l’influence Serramiroise dans le Nord et partout ailleurs. » Elle déposa un baiser dans son cou. « Si vous lui offrait la prospérité et la pérennisation de son pouvoir, je pense que vos discussions ne pourront s'engager que sous de bonnes hospices et j'y veillerait personnellement ». Elle s'écarta un bref instant pour lui faire face. « Selon quels sont mes intérêts ? Vous êtes un homme habile Arichis, je pense que vous l'avez déjà deviné ». « Nous saurons donner réponse favorable à ses demandes tant que celles-ci restent raisonnable. Serramire n'aurait jamais du perdre son titre de duché. Je suis ravi d'entendre que vous nous appuierez. Vous voyez, nous œuvrons déjà ensemble à notre pérennité ». Elle sourit et la proximité des deux corps se faisait sentir. Il était homme envieux et elle ne pouvait nier son attirance. Duncan aurait pu se trouver raide mort auprès d'eux que cela n'aurait pas refroidit la Belle. Pourtant, elle n'en restait pas dupe. Ces petites confidences n'étaient en rien anodine et Arichis savait qu'il tirerait avantage de la présence d'une alliée dans le Nord s'il voulait parvenir à ses fins. Sans la clé de voûte du Royaume, il n'aurait plus qu'à régenter le Soltaar. « Cela fait un moment que nous ne sommes pas vus. Éclairez-moi là-dessus, je ne saurais vous les devinez sur le moment ». Elle eut un petit sourire. L'ignorait-il vraiment ou feignait-il la naïveté ? « Allons, qu'est-ce qu'une femme telle que moi peut désirer ? Je vous pensais plus perspicace mon ami... ». Ses doigts courraient sur son corps. Le jeu promettait d'être drôle. Comment le seigneur du sud voyait-il sa partenaire ? Elle aurait enfin la réponse.
Dernière édition par Alanya de Broissieux le Lun 30 Mai 2016 - 15:36, édité 1 fois
Arichis d'Anoszia
Ancien
Nombre de messages : 1618 Âge : 30 Date d'inscription : 27/05/2013
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 47 ans (né en 961) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: Le reflet de l'envie [Arichis] Lun 2 Mai 2016 - 21:58
Il avait comme une impression de déjà-vu. La même scène qu’au château d’Ydril se répétait. Il prit un instant de réflexion, les intentions de la baronne n’étaient pas claires et Arichis ne l’avait pas fréquenté depuis un moment pour connaitre le fond réel de sa pensée. Il la savait avoir épouser un chevalier ethernien qui ne lui avait rien rapporter que des réformes qu’il jugeait inutile, sans doute avait-elle voulu chercher du réconfort derrière la protection d’un homme bien qu’il ne comprenait pas pourquoi une femme comme elle en avait besoin. Elle tenait à ses accords avec les Anoszia et avait été furieuse en apprenant la rupture, Arichis arriva certes à rattraper le coup mais il était sûr qu’elle avait gardé un goût amer. En acceptant en premier lieu le mariage entre Sysiphe et Angélique, elle s’était assurée un financement pour ses projets fluviaux, elle misait sans aucun doute sur le développement de sa baronnie.
« Un homme ? » S’amusa le régent.
« Entre autre. Disons que cela est un supplément à mes désirs ». Elle sourit en posant ses lèvres au coin des siennes. Il l’embrassa pleinement une nouvelle fois, ses mains parcourant ses flancs offert et descendit ses lèvres sur son cou traçant un sillon humide. Il aurait cru que cela aurait été plus difficile que cela de reconquérir les faveurs de sa belle mais à son bonheur cela n’était pas. Il se décolla de sa peau à contre cœur, la conversation était plus importante.
« Vous souhaitez élever Alonna parmi les grands, assurer la pérennité de votre maison. Comme nous tous, mais encore ? »
« Je ne cherche pas seulement une place et un nom. Ce sont deux choses qui arriveront avec le temps et la patience. Je ne veux pas être une parmi tant d'autre Arichis, ni a vos yeux ni aux yeux du monde ». Elle le regardait en souriant. Elle n'arrivait décidément pas à nommer ce qu'il y avait entre eux, mais c'était suffisamment pour qu'elle y soit profondément attachée. «Je ne veux pas m'élever mais rayonner ».
Il y en avait si peu à ses yeux. Son affection avait été offerte à quelques unes, moins nombreuses que les doigts de la main. Une main remonta le long du flanc, glissant sur le ventre jusqu’à un sein pour en caresser l’auréole d’un doigt. Il accrocha son regard.
« Vous surestimez mes charmes, vous êtes la seule Alanya. Et par-dessus tout vous êtes la mère de mon enfant. »
Quant à rayonner, Arichis jurerait entendre le Soleil-Blanc. La baronne était capable de grandes choses, pour peu qu’elle se trouve les bons alliés pour. Le régent y veillerait.
« A mes côtés, vous les éblouirez tous. » Elle eut un sourire curieux. Comment la considérait-il dans ce cas ? Elle frissonna sans s'éloigner d'un iota, caressant son corps en retour. « Suis-je une lubie pour vous ? » Elle déposa des petits baisers sur son cou. « Ce ne sera que pour mieux vous éclairer, Arichis ». « Vous êtes celle que j’aurais aimé prendre comme épouse, j’ose espérer pouvoir vous considérez comme une partenaire. » Elle haussa un sourcil, agréablement surprise par la révélation. Ainsi donc il se pourrait que le Dragon ne l'estime pas comme un simple amusement. Elle se hissa sur la pointe des pieds, approchant ses lèvres de son oreille. « Laissez donc le temps faire son œuvre. Un jour peut-être une alliance plus immuable sera envisageable ». C'était une idée qui ne lui déplaisait pas. Et quand bien même trouvait-il époux et femme, elle doutait que cette proximité ne change un jour. «En attendant, je suis non seulement votre partenaire mais votre amante »
Un jour peut-être, mais en attendant il devait en épouser une autre afin d’accroitre son pouvoir et mettre en sécurité sa famille. S’unir avec Alanya n’était pour le moment pas possible, cela ne servirait à rien à part combler un caprice et mettre en danger ce à quoi il avait œuvré toutes ces ennéades. Ses doigts dressèrent ces tétons, la proximité aidant, et la bouche du régent se saisit de ces mamelons provocateurs, un bras enroulé autour de sa taille et l’eau lui arrivant au niveau du bassin. Au bout de quelques longues secondes, il se redressa pour l’embrasser et lui murmurer.
« Promettez-moi de ne plus prendre d’époux. Vous n’en n’avez pas besoin. »
Elle se mordait la lèvre, regrettant de n'être capable de le repousser d'avantage. Elle lui en voulait pour sûr mais ce qu'ils partageaient lui semblait bien plus fort. « Je ne peux vous le promettre, je le crains. » Il se retira de son étreinte, s’éloignant d’elle en reculant de quelques mètres dans les bains. Si elle prenait un époux, cela signifiait qu’elle aurait quelqu’un pour l’influencer, quelqu’un pour la détourner de lui. Or même si leur union était impossible, il la voulait à ses côtés. Peut-être un brin possessif, il se convainquait que c’était par intérêt de prime.
« Ne vous suffis-je pas ? Je me répète, mais vous n’en n’avez nul besoin, vous avez déjà votre héritière et une famille. » Elle lui souriait. Était-il si jaloux ? Elle se rapprocha de lui en quelques brasses mais garda tout de même une distance respectable. « De quoi avez-vous peur ? » Elle le comprenait. Elle non plus ne voulait le voir s'éloigner d'elle. Elle ne voulait pas être une de ces maîtresses que l'on entretien plus par habitude que par envie.
« D’une néfaste influence qui vous éloignerez de moi. » Son regard habituellement sévère la dardait alors qu’elle se rapprochait de lui, au milieu du bassin. Les chandelles de la pièce provoquaient un jeu d’ombres et de lumières se reflétant sur l’eau limpide ajoutaient de l’effet à la scène jouée.
« Il n'y a d'influence que si on laisse faire, Arichis. Et fort heureusement, je ne suis pas de celles-ci ». Elle regardait le Régent. La pièce intimiste était l'endroit rêvé pour les deux amants. Entre lumière chancelante et ténèbres obscurs, les corps se dessinaient aléatoirement. « Et moi, dois-je craindre de perdre un jour mes privilèges ? » Elle souriait en avançant lentement vers l'homme qui lui faisait face. Après tant d'années de célibat, elle doutait qu'il reprenne une femme de si tôt.
L’Anoszia en doutait, bien que la baronne ait fort caractère, elle restait une femme sensible aux beaux mots. Il l‘autorisa à se rapprocher un peu plus et alla même à sa rencontre pour lui rattraper la taille comme il aimait si bien le faire. Il la désirait. Il désirait la prendre sur le champ dans l’eau, bien qu’il n’ait jamais tenté l’expérience auparavant dans des bains.
« Si vous trahissez notre confiance un jour. »
Il se garda de lui révéler ses projets de mariage car malgré toutes ces belles paroles, elle ne s’en était pas encore montrée digne. Puis, le mariage n’était pas encore certain. Octavia ne lui avait pas rendu une réponse claire à ce sujet.
Elle frissonna sans se départir de son sourire. Tout cela n'était qu'un jeu ajoutant à la politique un peu d'intérêt. Une morne activité que de d'écouter et convaincre des personnes qui n avaient cure de vos envies. « Cela vous va bien de dire cela ! » Elle déposa un baiser sur sa bouche avant de mordre sa lèvre et finalement lâcher. « Pourquoi êtes-vous réticent à mon encontre ? Êtes vous terrifié a ce point ? » Même si elle taquinait, le fond de la question était intéressant. Elle était curieuse d'entendre sa réponse.
Le baiser insolent dressa sa vigueur sous l’eau. Il ne la craignait pas ni s’en méfiait réellement, il était juste sur ses gardes avec elle car malgré l’affection qui lui portait et la confiance qu’il voulait plaçait en elle, il ne la fréquentait que trop peu pour connaitre ses réels desseins et pensées.
« Je ne suis pas terrifié. Je vous veux qu’à mes côtés, c’est tout aussi simple que cela. » « Vous aimez posséder, c'est aussi simple que cela » Le sourire amusé, elle se colla à lui une nouvelle fois. Elle finit par murmurer à son oreille. « Et je ne suis à personne, pas même à vous ». Elle s'écarta en rejoignant le bord du bassin opposé à lui. Elle était aussi indomptable que sa région et pour sûr celui qui voulait la brider n'était pas né.
« Je ne cherche pas à vous contrôler… » Ce n’était pas son but, il voulait seulement s’assurer que jamais elle n’emprunte une route différente de la leur. Arichis la laissa donc s’éloigner à son tour et en profita pour enfuir sa tête sous l’eau un instant car il commençait à prendre froid. Ruisselant, il fini par la sortir au bout de quelques secondes plaquant ses cheveux contre son crâne. Il décida de ne pas s’étaler sur le sujet, il n’était après tout pas en position de gagner ce débat-ci. Elle l'observa un instant. Il était bien conservé pour son âge et elle devait lui avouer un certain charme. L'eau coulant sur son corps donnait un air d'autant plus enviable lorsque les flammes éclairaient sa silhouette. « Vous êtes bien trop frileux mon ami » Elle se hissa sur le rebord de la nappe liquide, laissant seulement ses mollets immergés tandis qu'elle souriait, confortablement assise face à lui. Devant ce tableau de beauté, Arichis se rapprocha, sourire aux lèvres. Alanya avait la peau blanche immaculée, non halée par le soleil du sud ou le dur labeur, la grossesse lui avait rajoutée des formes à son grand bonheur et n’avait point enlaidi son corps. Assise sur le rebord, elle se trouvait plus que lui le dépassant ainsi d’une demi-tête lorsqu’il arriva à sa hauteur pour poser ses mains sur les genoux de sa belle. « C’est qu’il manque de chaleur par ici. » Taquina le vieux renard.
Elle le regardait avec amusement en le surplombant ainsi. Ses doigts jouèrent sur ses épaules détrempées. « Alors il vaudrait peut être mieux que vous regagnez vos appartements. Je crains qu'on ne puisse allumer de feu ici » La fausse naïveté était tout de même assez bien imitée, quoi que ses lèvres étirées la trahissaient. Arichis laissa échapper un rire tandis que ses mains glissèrent vers l’intérieur des cuisses de l’alonnaise tout en la fixant, les écartant légèrement. Il n’était pas venu jusqu’ici pour se laisser éconduire par la baronne.
« Nous avions pourtant incendié la Tour à Ydril lors de votre dernier passage… » Elle caressa la joue du Dragon en ricanant a l'évocation de leur première rencontre. Elle avait été beaucoup plus impressionnée qu'elle ne l'était désormais face a cet homme que l'on disait sévère. « Votre entière et unique faute, j'étais seule et éplorée et vous avez abusé de ma crédulité » Ses lèvres s'approchèrent des siennes, l'embrassant quelques secondes avant de se redresser comme avant, frissonnant sous ses doigts aventuriers. Le baiser échangeait rappelé à Arichis la satisfaction d’avoir une femme pour réchauffer le lit. Il n’avait pas connu ça depuis des lustres bien que Cynisca demeurait avec lui de longues nuitées durant les années écoulées, il ne ressentait pas alors cette satisfaction qu’il avait connu avec Hélène. Cette assurance de la retrouver chaque soir. Peut-être était-ce d’ailleurs cet appétit qui avait eu raison de la hautvaloise, mais il ne regrettait rien car de leur dernière union était née Cécyllia.
« Et vous voilà à nouveau seule et éplorée. » Chacune de leur rencontre suivait d’une mort, à croire que la Broissieux avait eu un rôle à jouer dedans. Les mains glissèrent de l’intérieur des cuisses à l’arrière du dos pour agripper ses fesses et la soulever légèrement afin de la rapprocher de lui l’obligeant ainsi à s’incliner en arrière. Surprenant, le régent déposa un baiser sur le bas ventre de son amante, non loin de son antre. Elle se mordillait la lèvre tandis que drôlement installée, elle frissonna au contact de sa bouche sur sa peau refroidie par l'eau et l'air ambiant de la nuit. Il était en plus de cela un bon amant. Vibrante sous ses caprices, elle le regardait en souriant. « Mes appartements sont bien plus confortable et il se trouve que j'ai une bien grande chambre pour moi seule... ». La proposition était faite à mi-mot de peur de paraître trop familière. Elle comprendrait que le Dragon refuse de découcher et pourtant...
Ses douces intentions prenaient dangereusement le chemin de ses lèvres intimes sans jamais entrer en contact avec. Arichis ne décolla pas ses lippes, et sa tête toujours enfuie demanda. « Etait-elle loin ? » Il n’avait pas envie de briser l’instant mais il savait en même temps qu’il était déraisonnable de la prendre contre les pierres froides du sol ou dans l’eau tiède des bains, ce n’était pas l’envie qui manquait pourtant. Elle frémit. Lui jetant un regard plein d'envie elle portait une moue presque suppliante. « A combien de temps estimez vous que c'est loin ? » « Quelques mètres ? » Espéra-t-il. Alanya avait cette fâcheuse habitude de répondre à une question par une autre. Arichis apposa finalement ses lèvres sur sa féminité humide par l’eau ou l’excitation, il ne saurait dire. A leur dernière rencontre il ne l’avait pas gratifié de cette manière, ils avaient même était assez bestiaux dans leurs rapports. Le régent se demanda d’ailleurs si Hugues attendait toujours derrière la porte ou s’il avait prit congé, il chassa toutefois l’image du gros bonhomme de son esprit d’un clignement des yeux pour se concentrer sur sa tâche. Elle frissonna en étouffant un petit gémissement de satisfaction. Elle ferma les yeux en se laissant aller aux bons soins de l'Ydrilote qui savait ce qu'il faisait, c’était indéniable. « Trop loin... Beaucoup trop loin » Et surtout beaucoup trop envie pour se maîtriser jusque là. Ils auraient tout le loisir de s'y rendre plus tard s'ils le voulaient. « Regrettable… » Les cajoleries du régent cessèrent tout juste après les premiers gémissements. Il se redressa, redéposant les cuisses de sa belle contre la pierre qui devait tout à coup lui sembler froide, il plongea jusqu’aux épaules dans l’eau encore tiède pour chasser ses frissons puis il se releva pour sortir du bassin laissant l’eau ruisselait sur son corps offert à la baronne. Il s’allongea sur la pierre froide à ses côtés, prenant la position inconfortable pour ne pas maltraiter son dos à elle, il l’invita à le rejoindre. La petite moue d'inconfort eut raison de l'impatience de la Belle. Préférant lui offrir le confort d'une chambre, elle déposa quelques baisers sur son humide et offert. Elle se releva promptement en lui donnant du linge sec qui les attendait depuis le début. « Moins de cinq minutes en pressant le pas, ça ne devrait pas être si terrible... ». Bien sûr que ça l'était. Elle avait envie de lui mais ne pouvait se résoudre à le laisser dans une posture qui le meurtrissait au dépend de son plaisir. Elle s'enroula dans le tissu propre en ne quittant pas son amant des yeux. Arichis poussa un soupir de frustration et se releva pour prendre la serviette afin de se sécher.
Alanya de Saint-Aimé
Ancien
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Sujet: Re: Le reflet de l'envie [Arichis] Lun 20 Juin 2016 - 20:20
Elle se pressa de sécher les gouttelettes qui coulaient de son corps en regardant le Régent. Elle se vêtit tout aussi promptement, avant de caresser le corps de son amant. « Si nous passons par l'escalier des domestiques nous y seront plus vite ». Elle avait hâte de le retrouver. Il sourit faiblement, s'affairant d'avantage à s'habiller promptement qu'à parler. Alanya avait appris à le connaître, le Régent n'était pas de ceux que les paroles touchaient. Il préférait de loin les actes aux longs bavardages insipides, et elle partageait fort bien son avis. Il avait le geste maladroit et même si elle fit mine de rien, il ne pouvait guère cacher son empressement. Tout deux s'emitoufèrent dans leurs habits détrempés par l'eau qui dégoulinait encore de leur corps. Ouvrant la porte avec prudence, le grand homme darda sur elle un regard envieux qui la fit frissonner. « Je vous suit ». Ils s'enfoncèrent alors dans les couloirs ténébreux, priant les Cinq qu'aucune personne ne déambule a cette heure de la nuit. Ils marchaient d'un bon pas à travers le castel et si elle n'osait le montrer à son amant, la baronne craignait chaque fois qu'elle entendait des conversation au détour d'un couloir. Deux hommes étaient plantés devant les lourds battant de ses appartements : une précaution qu'avait jugé utile Hermance Lesdiguières, son sénéchal. C'était des gars robustes qui avaient le mérite d'avoir l'entière confiance de l'homme – et par conséquent, celui de sa suzeraine. Si plus tôt elle avait craint d'être vue, elle se planta en compagnie d'Arichis devant leur mine impassible. Ils étaient les garant d'un secret de plus, aussi ne détourna-t-elle même pas le regard lorsqu'elle s'adressa à eux. « Laissez nous entrer ». Ils s'écartèrent sans un mot, la tête basse. Eux non plus n'étaient pas du genre loquace et au fond d'elle, la baronne les en remercia. « Veillez a ce que l'on ne nous dérange pas ». Elle pénétra dans ses appartements, un feu brûlait joyeusement dans la pièce principale. Elle n'eut même pas le temps de se retourner complètement que déjà l'Anoszia se saisissait de ses cuisses, la portant à travers la chambre comme si elle n'avait jamais été plus qu'une brindille. Pour son âge c'était un homme fort bien entretenu et bien que les rides marquaient sa peau, le temps semblait avoir oublié de faire son œuvre sur cet homme qui aurait pu être son père. Sans ménagement il la jeta sur l'épais matelas, retirant avec la même grâce sa chemise à peine enfilé. Le tissus retrouvant le sol, il ne tarda pas à se porter au dessus de son corps, un sourire accroché aux lèvres. « Nous y revoilà ». La situation semblait l'amuser et ce n'était pas pour déplaire à la belle. Un petit rire s'échappa de sa bouche entre ouverte, se tortillant tant bien que mal pour se défaire des derniers remparts de sa pudeur. Le regard avide, ses mains parcouraient sans ménagement le corps savamment éclairé par les flammes du Dragon. La Sainte Néera lui soit témoin, il lui avait manqué ! Oubliant les convenances, ses souvenirs douloureux s'estompèrent à la faveur de sa seule envie. Même feu Duncan n'eut bientôt plus d'importance, lui qui avait été le dernier à fouler cette couche. Deux hommes de sa vie avaient périt après avoir profité de son corps dans cette même pièce et elle s'en foutait. Plus rien n'importait sinon le Régent. « Une éternité vous dis-je ». Même sa colère semblait s'être volatilisée. La gorge assaillit de milles baisers, il ne pouvait cacher son envie, pas plus qu'elle. « Il n'est pas aisé de manquer au Dragon ». Elle collait son corps vibrant au sien, ses doigts jouant sur sa peau. Bien sûr qu'il lui avait manqué aussi d'une certaine manière mais était-ce simplement pour son aptitude au lit ? Elle chercha un instant ses lèvres pour l'embrasser passionnément. Des secondes qui parurent éternité. «Est-ce moi ou mon corps qui vous a manqué ? » Elle chuchotait en souriant, bien trop affairée pour lui en vouloir d'une quelconque manière - peu importait sa réponse. Leurs lèvres semblaient ne jamais se défaire l'une de l'autre. Leur baiser si ardent embaumait la pièce d'une passion qu'elle n'avait connu qu'avec lui. Mais ses mots eurent plus d'impact qu'elle n'aurait voulu et le patriarche sembla se perdre dans quelques réflexions difficile. Il se détacha finalement de la baronne et tomba sur le dos, tout près d'elle. « Votre personne ». A quoi pensait-il? Elle se tourna vers lui, les sourcils froncés. Avait-elle dit quelque chose qui l'avait blessé pour qu'il s'arrête ainsi ? Elle l'observa quelques minutes dans le silence pesant. Les flammes crépitaient joyeusement tandis qu'elle cherchait sur son visage le moindre indice. « Qui a-t-il ? » « Rien, je songeai à tantôt ». Pour une fois la réponse lui semblait sincère et entière bien que quelque peu évasive. Elle ne posa pas plus de questions lorsqu'il l'invita à s'approcher un peu plus de lui, ses yeux dans les siens. « Je m'excuse pour les accords rompus ». Ce qui était fait ne pouvait être défait. Alanya ne l'ignorait pas et les excuses, quoi que plaisante à l'oreille n'était rien d'autre que du vent. Il avait fait ce qu'il avait cru juste pour les siens et au fond, malgré la colère d'avoir été si impunément trahie, elle aurait sans doute fait de même. C'était là la dure loi de la politique et en devenant baronne, la Belle en avait accepté les termes – même les plus déplaisant. Cela lui servirait de leçon et si elle ne le montrait pas, cette histoire s'était endormie dans un coin obscur de sa mémoire. Un jour viendrait où elle pourrait prendre son dû mais pas aujourd'hui. Elle sourit faiblement, effaçant la conversation déplaisante de son esprit pour ne se concentrer que sur le corps étendu de l'homme. « Puis-je vous demander de me débarrasser de mon carcan ? C'est que je commence à m'y sentir à l’étroit ». Elle eut un petit rire. Ses doigts habiles vinrent à bout du tissus non sans prendre plaisir à caresser sa peau sensible avec délicatesse. « Est-ce mieux ainsi ? ». La Broissieux roula sur lui en déposant un chaste baiser sur ses lèvres. Le silence avait repris sa place mais quelque chose dérangeait encore la belle. Se décollant un peu pour le regarder, laissant un léger sourire s'afficher sur sa bouche, elle lui demanda : « Il n'y a pas que cela qui vous préoccupe, me trompe-je ? ». Il chassa les dernières craintes d'Alanya d'un sourire franc comme elle lui en connaissait que peu. Ses mains caressèrent le bas de dos tandis qu'il la rassurait d'une voix tendre. « Des broutilles. Je pensais à notre fille puis à la mienne. Mais de telles pensées n’ont pas lieu d’être en ce moment. ». Ses lèvres se posèrent sur la peau alerte de son cou, lui provoquant plus d'un frisson. Il lui avait manqué pour sûr ! Son corps nu contre le sien, elle n'avait pas envie que ce moment s'arrête : s'ils les deux seigneurs avaient des différents politiques, dans cette pièce il ne subsistait que l'étrange attirance qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre. Au fond, ce n'était peut-être qu'une simple convoitise – vouloir cette chose si puissante, si intouchable – mais cela lui convenait. Elle ne voulait pas aimer, non. La baronne ne désirait plus qu'une chose des hommes, une chose qu'Arichis était à même de lui offrir en cet instant. Délicatement elle déposa à son tour des baisers sur ses épaules, puis sur sa gorge avant de s'emparer avec ardeur de ses lèvres. Alors elle toute les émotions qu'elle avait muselé plus tôt déferlèrent dans son petit corps tendu sous l'envie. Sa langue joua avec celle du Régent tandis qu'elle attrapait avec force ses poignets. Elle contrôlait la danse à quelques centimètres à peine de lui, le laissant pour une fois dominé. Par le saint con de Néera, elle se sentait tellement puissante à cette instant. La passion se mélangeait sans mal à sa colère, se muant en une fureur étrange mais néanmoins enivrante. Sans crier gare, ses crocs se plantèrent dans les lèvres du Régent. Elle ne le ménagea pas, le maintenant fermement en laissant une petite plaie sanguinolente là où se trouvait plus tôt la douceur de sa bouche. Il ne sembla nullement impressionné, se laissant lui aussi glissé dans ce baiser où la salive se mélangeait au sang. Elle lâcha l'une des mains pour se saisir de son attribut fièrement dressé qu'elle caressa avec envie, non sans se faire désirer un peu : ici elle était mairesse des lieux et pas seulement. Ses caresses ne furent pas sans effet cette fois là et si le Dragon avait su mesurer sa fierté, il ne pouvait résister d'avantage et fit chavirer la Belle non sans qu'elle n'émette de résistance. Il la surplombait, un sourire narquois aux lèvres et elle, ne lâchait pas son objet. « Vous n'avez pas perdu la main à ce que je vois ». A ces mots, elle resserra sa prise. Une menace muette et un signe sans ambiguité : elle menait toujours la danse, qu'importe le changement de position. Il ne pouvait gagner si facilement et même si elle l'eut voulu de toute ses forces, elle ne pouvait se résoudre à le laisser gagner si facilement . Elle lui mordilla le lobe de l'oreille avant de lui susurrer dans un souffle : « Je sais que vous préférez les femmes de poigne ». Et alors qu'elle effleurer la peau de son cou de son expiration, elle se sauva de l'étreinte pour faire face au Régent. Elle avait été vive et lui trop lent ou trop surpris pour réagir à temps. « Pensiez-vous que j'étais de celles que l'on a facilement Arichis? » « J'osais l'espérer ». Il eut un sourire entendu, si bien qu'il se saisit de sa taille pour la replacer convenablement au dessus de lui, l'invitant à lui offrir un sein. Il s'appliqua à le lui caresser de sa langue : elle était au bord de l'implosion. Elle le désirait sans plus attendre et dans un geste lent, elle fit glisser son vît en elle sans un souffle court. C'était si bon... Depuis combien de temps n'avait-elle vécu cela ? Duncan. Son cœur se pinça mais l'envie était bien trop grande à présent pour ne point y céder. Le Régent était là, en elle et cela lui plaisait.
Arichis d'Anoszia
Ancien
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Sujet: Re: Le reflet de l'envie [Arichis] Sam 16 Juil 2016 - 1:14
Le lien qui unissait Alanya à Arichis d’Anoszia était spécial. Pour avoir déjà été amoureux de son épouse, il pouvait certifier qu’il ne l’était pas de la baronne. Mais épris serait peut être le mot juste. Leur aventure avait commencé à Ydril, où première fois veuve, la Broissieux s’était déplacé à l’antre du Dragon pour chercher une alliance. Esthète dans l’âme, Arichis admirait les œuvres et cela peu importait leur nature. Alanya avec ses manières nordistes, son langage mielleux sudiste et son pouvoir alonnan l’avait séduit. Il l’avait faite sienne dans ce salon, dans cette tour et maintenant dans cette chambre. Leur relation était différente de celle qu’il partageait avec Cynisca, sa maitresse ydriaine. Cynisca était une valeur sûre, il la considérait comme acquise et se reposait sur elle d’une manière différente qu’avec la belle nordique. Avec Alanya, il ne devait pas se montrer faible, il ne devait pas perdre de son éclat à ses yeux. Etre continuellement à la hauteur des moments partagés.
A califourchon au dessus de lui, le faucon agrippait toujours son vit de ses serres tandis que le dragon enflammait une poitrine offerte à la douceur de ses flammes. Lentement Alanya introduisit son membre en elle en ne quittant pas des yeux le patriarche qui retenait son souffle. Bien plus étroite que les dernières femmes qu’il avait fréquentées, il se sentit proche de l’extase et à son tour lentement, commença bien que la position ne lui était pas favorable un mouvement de va-et-vient en relâchant le sein dont il s’était fait le bourreau. Les gémissements de la belle faible dans la semi-pénombre de la nuit transcendaient un Arichis gâté que les mains de la baronne maintenaient contre le lit alors que ses mouvements se faisaient de plus en plus assurés. Le patriarche appréciait de voir l’aplomb dont s’était dotée son amante depuis la dernière fois. Confortablement allongé, les mains sur les cuisses de la baronne qui s’activait par-dessus lui, il maintenait son regard dans le sien. Il avait l’Alonna qui le dominait. Mais croire qu’un Anoszia se laisserait ainsi dompter, si facilement et si rapidement était mal connaitre la famille ydriaine. Arichis monta les mains vers sa fine taille, de par sa force d’un côté et sa volonté de l’autre il obligea Alanya à s’allonger tandis que lui se relever en même temps. Sa main se porta sur ce ventre qui avait abrité son enfant, le caressa tout autour du nombril alors que ses yeux, toujours ancré dans ceux de sa belle, ne les quittaient pas.
« Puisse un jour où nous ne devrions pas nous séparer l’un de l’autre. »
La fière baronne soutenait son regard sans fléchir, mais d’un coup moins farouche. L’Anoszia était friand du contact visuel, les yeux d’une personne étaient les miroirs de son âme apprenait-il à ses enfants, et en ce moment il cherchait à sonder celle de sa maitresse. Les caresses de sa belle sur son corps laissaient dans leurs sillages une peau qui n’en demandait que d’avantage, ses doigts habiles étudiant la moindre parcelle de son corps.
«Cela ne vous fait pas peur ?»
Sa voix était un murmure, un souffle tandis qu'elle embrassait son cou et mordillait son oreille en se relevant vers elle. D’une main impérieuse, Arichis repoussa Alanya sur le matelas, et en profita pour flatter cette poitrine qui avait grossit depuis leur dernière entrevue. Cela ne lui faisait pas peur, il ne craignait pas de l’avoir à ses côtés. Ce que certain considérait comme une faiblesse, Arichis lui parlait de nécessité. Tout homme avait besoin d’une femme, tout homme ne gouvernait pas seul. Jusqu’à maintenant, il n’avait jamais ressenti le besoin d’avoir une partenaire. Il doutait en trouver une en la personne de Tibéria. Il doutait que la hautvaloise ne lui accorde la confiance nécessaire pour cela. « Nenni ma mie. Ce jour je l’attends avec impatience. »
Il ne prononçait pas des mots dénoués de sens ou des paroles frivoles. Daignant se pencher vers la baronne, il l’embrassa d’abord doucement avant d’y mêler la même passion dont elle avait fait preuve plus tôt alors que ses coups de butoirs se faisaient de plus en plus fréquents. Arichis était du genre à apprécier les bons moments de la vie, oubliant les intrigues de cours et les enjeux politiques. Dans ces moments là, Arichis se sentait flatter l’ego d’ainsi coucher avec une femme qu’on pouvait facilement qualifier de remarquable. Une baronne. La sentir frissonner sous ses attentions lui donner l’impression d’être plus puissant que ces rois du nord. La sentir s’emballer de cette manière lui rappelait ô combien il était encore désirable à ses yeux. La voir le suivre avec assiduité dans ses mouvements, sauvagement, l’inspirait plus que de raisons. Plus tôt dans la journée, il lui avait fait une demande, celle de reconnaitre publiquement Pénélope comme sa fille, à laquelle elle ne s’était pas opposée. Il ne craignait pas la réaction des seigneurs du nord. Si certains pourraient se montrer outrer, la plupart ne pourront que la jalouser et docilement incliner la tête. Depuis l’année où elle avait été intronisée Alanya lui avait montré qu’elle n’était pas Constance de Lourbier, qu’elle n’était pas femme à s’écraser.
« Dîtes-moi Alanya, suis-je ensorceler ? »
Qu’elle l’ordonne et il lui offrirait une lune à l’instant. Las de cette position, il se pencha en avant, posant ses mains sur les draps froissés pour appui, plus proche de son visage. Voilà de longues minutes qu’il s’était introduit en elles, et chaque seconde était une lutte pour ne point se relâcher.
«Telle est la question que je me pose».
Elle gémissait de plus en plus, mordant ses lèvres pour ne pas se faire trop entendre bien qu'au fond, elle s'en fichait. Elle aimait trop ce moment pour l'étouffer. En cet instant, le Dragon était sien. Celui-ci enfouissait sa tête dans le cou de sa belle, laissant ses boucles lui caressaient l’oreille alors que sa barbe la chatouillait. Il embrassa la peau tendre de son cou, s’attardant parfois plus que nécessaire afin de laisser sa trace rosée sur elle. Ses mouvements ne cessaient pas, tantôt rapide, tantôt lent pour ne pas trop s’épuiser. Il rirait devant les dieux si de cette nuit naissait un deuxième enfant. Docile en dessous de lui, il avait une impression de puissance jouissive. Mais au lieu de continuer, il se retira d’elle, pour la frustrée un peu, mais surtout pour changer de position las de celle-ci. Il l’embrassa aussitôt pour ne pas lui laisser le temps de le questionner puis lui intima de se retourner sur le ventre. Genoux sur les draps, il la reprit ainsi, introduisant son membre avide en elle dans un soupir de soulagement sonore. Là, il retrouva un rythme plus soutenu, déterminé à en profiter le plus longtemps possible en se maintenant à elle par ses mains autour de la taille. Elle se creusa le dos, panthère dans ces draps salit par les longues minutes d'ébats, suivant autant qu’elle le pouvait le régent dans son rythme. Elle se mordait la lèvre, le corps vibrant au bord de l'extase. Il pouvait admirer la salière dans son dos, caressa les creux d’un doigt en augmentant le rythme de plus en plus rapide, de plus en plus fort. Le bruit de leurs corps s’entrechoquant raisonnait entre les murs de pierre de la chambre. Arichis remonta ses mains vers les épaules d’Alanya pour la redresser, toujours en elle, pour qu’elle ne soit plus à quatre pattes devant lui et pour étrécir son antre. Il huma le parfum de ses cheveux en fermant les yeux pour ancrer ce souvenir en lui murmura non loin de l’oreille.
« Tu devrais venir à mon mariage, il est prévu pour la cinquième ennéade. »
Elle nota le tutoiement, mais malgré l'étreinte et la douceur des caresses, elle ne pu s'empêcher de froncer les sourcils. Alanya avait mauvais caractère et elle supportait mal de passer en second plan. Moins enthousiaste que plus tôt, elle tourna la tête vers le Patriariche qui en profita pour voler un baiser lui tordant presque le cou.
«Pour te voir te pavaner au bras d'une autre ?» « Tout en sachant que c’est à tes côtés que j’aspire être. »Un coup de rein la fit tressauter. Elle gémit plus fort. Bien sûr elle ne le croyait qu’à moitié mais à ce moment là elle voulu y croire. Frissonnant contre son corps, elle était transpirante, proche de l'extase. Ses mots étaient entrecoupés par sa respiration haletante. «Crois tu qu'un jour cela sois possible ?» « Il n’y… a pas de raisons… pour que cela ne le soit pas. »[i] Répondit-il entre trois souffles, se sentant approcher de son apothéose. « A nous de faire que ce jour arrive » dit-il en posant une main dans le dos de la baronne la forçant à reprendre sa position initiale sur ses quatre membres. Il donna un premier coup, un deuxième puis lâcha sa semence en elle et donna un troisième coup. Elle lâcha un dernier râle, peu de temps après lui. Il l'avait comblé, une fois de plus. S'étalant dans les draps défaits, elle se tourna vers lui en souriant. « Puisse les Cinq nous entendre». Alanya caressa le corps de l'ydriain avec contemplation. Sa présence l'apaisait et la sienne le gâtait. Arichis attrapa la main qui le cajolait pour en porter les phalanges à ses lèvres et les baiser. C’est là qu’il se rendit compte que dans un moment de relâchement il s’était permit de la tutoyer et s’en voulut. Il préféra ne pas s’excuser et attira Alanya dans ses bras, contre son torse laissant ses cheveux le chatouillait et sa chaleur le rassérénait. Elle se posa contre lui, retrouvant une respiration normale peu à peu. Le silence s'installa un moment avant qu'elle se lève la tête pour le regarder.
«Je vous souhaite mille bonheur avec votre future épouse. » « Hm. Merci. Le mariage n’est qu’un arrangement politique, vous le savez. Dit-il en replaçant une mèche et caressant le pourtour de ses lèvres de son pouce. Tibéria lui permettait d’officialiser son pouvoir sur le soltaar, rassembler les nobles du duché autour de sa bannière après le règne court de Maciste, de son estreventine d’épouse et la tempétueuse Margot avant eux.
« Lorsqu’Aymeric aura renouvelé son serment auprès du roi, vous n’auriez qu’à me le demander et vous aurez une place au conseil de régence ou y être représenté si vous ne souhaitez pas vous y installer. » Promettait-il en parcourant son épaule de sa main.
«Les arrangements politiques peuvent mener à de bonnes choses».[/color] Ses pensées se tournèrent vers Duncan. Si elle ne l'avait pas aimé comme une femme aime son homme, elle ne pouvait nier être de marbre devant le blond téméraire. Elle se perdit un instant dans le flot de ses souvenirs avant de se raccrocher a la réalité. «Que ferais-je au conseil de Régence ?» « M’aider. » Répondit-il du tac au tac. De bonnes choses en ressortaient toujours de par les enfants. Mais Arichis se concentra plus tôt sur la deuxième question, lui qui pensait Alanya plus ambitieuse que cela, il s’était peut-être trompé sur son compte. Avoir un siège lui permettait d’avoir une voix, de s’exprimer avec les pairs du royaume, de défendre les intérêts de ses fiefs et de gratifier sa maison d’un honneur incomparable. Elle eut un petit rire en se serrant contre lui malgré tout.
« Je n'aide que moi-même et notre fille, je le crains».
Si elle l'avait prononcé sur le ton de la boutade, il n'en était rien. Elle avait été élevée pour le pouvoir et par lui seul elle jurait. L'Alonnan brillerait sur tout le Royaume sous peu, et elle entendait mener ses projets à bien. Oh, bien sûr, elle était plus qu'intéressée par le conseil de Régence, mais pour qui passerait-elle si elle y accédait par le biais de son amant ? Elle n'était pas de ces femmes là.
« J'ose croire que ma voix sera entendue bien avant cela Arichis». [i]Le feu de l'ambition luisait dans son regard d'acier. « Et ceux qui feront mine d'être sourd ploieront».
C’est ainsi qu’Arichis aimait l’entendre. De son épaule sa main remonta vers ses cheveux, caressant sa tête en redescendant ensuite vers ses boucles puis son cou si fin de nouveau. D’une certaine manière toutefois, elle le rejetait et bien qu’il n’en laissait rien paraitre, quoi que son silence était parlant, il en était déçu, à son étonnement. Sa volonté d’indépendance totale vis-à-vis de lui le laissait perplexe, le poussant à se demander ce qu’elle attendait finalement réellement de lui et jusqu’à où leur entente pouvait aller. La baronne soupira de bien être. Elle avait oublié, l'espace d'une nuit ses tracas pour se laisser aller dans les bras du suderon qu'elle logeait. Même sa charmante fille - Cécyllia - avec qui il partageait ses appartement ne lui semblait qu'une présence lointaine. Le mutisme du Régent ne l'inquiéta guère. Il était avare en parole et quand bien même elle aurait pu froisser son égo, cela lui était égal. Ils jouaient tout deux le même jeu et s'il se refusait à en accepter les règles d'une autre personne, cela ne la concernait pas. Elle avait toujours été une femme pragmatique, croyant bien plus aux actes qu'aux choses dîtes. Elle avait eu le malheur de croire en la bonté et l'honnêteté une fois, elle ne s'y fera pas reprendre.
« Je ne pense pas avoir la décence nécessaire pour assister à vos noces».
Le silence rompu, elle était passé du coq à l'âne comme si durant toutes ces longues minutes dans le calme de la chambre, elle avait réfléchi à cet épineux problème.
« C’est dommage j’aurais aimé vous… revoir une dernière fois avant de m’unir à une étrangère. »
Mais aussi avoir la haute noblesse à sa table et montrer à ses futurs vassaux l’étendue des ses alliances et les ramifications que celles-ci impliquent ici et là. Attentionné, Arichis déposa un baiser sur le front de la jeune femme.
« Nous nous reverrons en d'autres circonstances. Je crains de ne supporter la vue d'une de vos prétendante - a fortiori lorsque celle-ci ne se retrouve à votre bras que par le hasard du sang, jouissant de tout le travail que vous avez abattu comme si cela lui était dû».
Alanya était dure, critique mais nullement jalouse. C'était un air qu'elle appréciait se donner auprès de ses conquêtes - bien qu'elles furent peu nombreuses. Jalouse non, mais possessive sans doute aucun: ce qui lui appartenait ne pouvait être aux autres, et à y réfléchir, peut-être pensait-elle un peu sa remarque acerbe.
« Lorsque votre douce épouse vous ennuiera assez, vous serez le bienvenu à Alonna». Le sourire en coin ne laissait pas de doute sur le sens caché de ses propos. « Le Nord vous rappellera ce que passion signifie».
Malheureusement Arichis ne pouvait faire tout le travail dans l’entreprise à laquelle il s’était lancé. Tibéria de Soltariel devra jouer son rôle lorsque viendra le moment des pourparlers avec la noblesse soltarii sans doute peu désireuse de voir une maison jusque là mineure du comté se hissait plus haut qu’eux. Les paroles d’Alanya avaient quelque chose de flattant aux oreilles du régent qui aimait se sentir désiré. Elles étaient également idyllique car Alonna était bien trop éloigné pour être soumise aux escapades capricieuse du patriarche, d’où l’une des raisons pour laquelle il souhaitait l’avoir près de lui, au conseil de régence.
« Je comprends ma mie. »
Il se décala un peu afin de pouvoir l’embrasser, joignant ses lèvres aux siennes pour une promesse sourde. Il avait envie de la reprendre là, à l’instant. Elle lui rendait son baiser avec douceur, ses lèvres collées aux siennes. Lentement, elle se collait à lui, caressant son dos, sa nuque puis ses cheveux du bout des doigts. Le moment était trop parfait pour qu'il en soit autrement et pourtant, elle ne pouvait s'enlever de la tête qu'au lendemain tout cela serait fini. Quand le reverrait-elle ? D'ici là tant de choses pouvaient survenir, tant de son côté que de celui du Régent. Elle lui lança un regard enflammé tandis qu'elle reprenait son souffle après le baiser. Si c'était là leur dernière nuit, elle veillerait à ce qu'il s'en souvienne jusqu'à sa mort.
« A nous deux, nous aurions le monde à nos pieds».
Elle le flattait peut-être mais lui, le pensait. Les Broissieux n’étaient pas issue d’une longue et ancienne dynastie, le prestige de leur maison était tout récent et embrumé de par les récents évènements, pourtant leur héritière Alanya, se montrait être une femme de poigne implacable. Alors qu’elle reprenait son souffle, il se releva afin de pouvoir la maintenir au dessous de lui. De là il posa sa tête entre ses seins et descendit vers son ventre, embrassant la région au dessus du nombril. Le dragon avait encore faim.
« Notre famille guidera les brebis. »Répondit-il sur le même temps entre deux baisers. Il avait bien dit « notre », considérant Alanya comme faisant partie de la sienne à présent qu’elle avait donné naissance à sa fille et que sa sœur mariait son frère. Elle frissonna en le regardant faire. Un sourire s'étirait sur ses lèvres devant la gourmandise du Patriarche mais elle ne s'en plaignait pas. L'âge lui avait fait acquérir de l'expérience dans ce domaine, si bien que contrairement à Duncan - puceau lors de leur mariage - Alanya n'avait pas à le guider. Cela était de loin sa relation la plus plaisante: même Desmond ne l'avait pas aimé ainsi. Plus de dix années côte à côte et ils ne partageaient que rarement la même couche, préférant laisser les honneurs d'une telle besogne à quelques putes enorgueillit par la présence d'un baron entre leurs cuisses détrempées. Elle caressa les cheveux d'Arichis.
« Pour cela, il me faudra prendre plus de poids dans le Nord». Elle avait sortit la phrase avec plus de sérieux qu'elle ne l'aurait voulu.
Le patriarche enhardi par les caresses de son amante descendit plus bas, fleuretant à l’orée de sa toison. La baronne avait raison, au Nord sa voix était moindre. Elle avait réussit à se débarrasser du Clairssac dès le début de son règne sans soucis mais avait acceptée de retrouver la suzeraineté de Serramire sans contrepartie. Arichis était de ceux qui croyaient à la féodalité et à la valeur des serments, un baron devait toujours être le vassal d’un marquis ou d’un duc mais son pragmatisme le poussait à s’adapter à toutes situations.
« Vous auriez dû rejoindre le giron de Serramire que pour de généreuses contrepartie. » Un baiser puis un autre. « Des occasions se présenteront bien assez tôt, n’ayez crainte. »
Elle frémit sans le lâcher du regard. Arichis n'avait pas tord dans le fond mais ce sujet restait assez secret pour le moment. Faute d'avoir encore l'or de ses ports, elle ne pouvait en dire d'avantage dans ses projets. Il ne fallait que cela s'ébruite trop.
« N'ayez crainte Arichis, Aymeric et moi partageons quelques... Attrait commun. Le prix sera payé, un jour ou l'autre».
Si Alanya était de nature impulsive, sa patience politique, elle, semblait à toute épreuve. Le temps était un allié précieux lorsqu'on savait le manier avec délicatesse. Intrigué, Arichis arrêta ses caresses buccales et remonta à la hauteur de sa belle pour la jauger un instant avant de demander.
« Des attraits communs ? Quels sont-ils ? »Il était curieux, il ne pouvait pas le nier. Enfouissant sa tête dans le cou de la baronne, il s’amusa à l’y chatouiller en attendant une réponse. Elle retint un petit rire tandis que ses mains se baladaient de nouveau sur son corps. Il semblait bien curieux tout à coup, et quoi qu'un peu déçue qu'il se soit arrêté en si bon chemin, elle ne fit mine de rien.
« Disons que sa vision politique ne me déplait pas en tout point pour le moment». Elle déposa un baiser là où elle pouvait. « Et il est bel homme, cela n'enlève rien». Expressément sérieuse, dans la voix - malgré son petit sourire qu'elle ne sut tenir -, elle aimait taquiner le Dragon. Mais bien que le ton y était, Arichis devinait la boutade.
« Lasse de planer avec le Dragon, vous préférez les bas-cieux du Maitre Corbac ? »
Il porta une main à son entrejambe, glissant des doigts autour de la feinte de son intimité dans une menace muette.
« Ne me faîtes-vous donc pas confiance ? »
Elle frissonna en mordillant sa lèvre. Elle le désirait de nouveau. « Il ne me semble pas encore avoir le mal de l'air».
La baronne l'embrassa avec fougue, ses doigts glissant là où ils pouvaient se rendre. Elle n'aurait su lui répondre quant à sa question. Elle semblait prête à lui faire confiance et pourtant, quelque chose la freinait encore sans qu'elle ne sache quoi. Arichis répondit avec la même intensité au baiser tandis que ses doigts s’activaient dans son entrecuisse. Il voulait la faire suer, il voulait la faire craquer. Il nota bien qu’elle éluda sa question, mais il était plus têtu qu’un bélier Berdevin.
« Qu’est ce qui vous freine ? »
Elle lâcha un petit gémissement étouffé. C'était un homme plein de ressources, qui au lit la comblait plus que de raison. Bien plus sensible après une première exaltation, elle frissonnait sous ses caresses intimes. Sa main glissa sous son ventre pour tenter d'empoigner son phallus. Elle le regardait droit dans les yeux - et malgré un soupir, elle abdiqua.
« Je ne saurais le dire moi même».
Contrairement à tantôt, Arichis n’était pas encore dur. Amusé de la voir commencer à céder, un sourire espiègle au coin des lèvres, de sa main inactive il attrapa son poignet pour dégager sa main qui empoignait sa virilité et la remettre contre son corps. Il en profita pour embrasser furtivement un sein avant de répondre.
« Je souhaite vous accorder ma confiance, mais pour cela il faut que ça soit réciproque. »
Elle l'observait avec envie, frémissant toujours un peu plus sous les assauts de sa bouche et de ses doigts. Elle ne savait trop quoi répondre. Il avait raison et même si la situation ne s'y prêtait pas, elle fit mine d'abdiquer en son sens, trop envieuse pour lui tenir tête.
« Votre entière confiance ? »
Arichis jubilait à la vue de son amante dans cet état, la savoir sous son contrôle, ou plutôt de ses doigts lui plaisait. Elle contournait la question, lui souhaitait l’entendre s’en remettre à lui. Il la voulait avec lui. A ses côtés.
« Entière. »
Il enfonça ses doigts un peu plus profonds, il voulait la voir se cambrer sous ses assauts. Ce qu’elle fit en gémissant, elle caressait son dos pouvant à peine articuler un pronom.
«Je... Humpf»
Arichis sourit et retira ses doigts un à un. Il se redressa pour se mettre sur ses genoux afin de reprendre une position plus agréable en se mettant par-dessus Alanya, l’obligeant à se caler tout contre le matelas où la sueur se mélangeait à leurs fluides corporels. Il posa un baiser sur son cou, sa mâchoire, sa joue. Elle poussa ce qui restait des draps, tendue comme jamais sous ses lèvres. Elle était a sa merci, tentant vainement de poursuivre sa phrase. Arichis n’était pas encore en état pour la reprendre, il descendit le long de sa gorge, fleuretant à la frontière de sa gorge mais s’arrêta pour s’affaisser sur le dos juste à côté d’elle, reprendre un peu de sa respiration et la laisser lui répondre car il attendait une réelle réponse de sa part. Il n’était pas monté au nord juste pour le plaisir de ses cuisses, même si cela restait un motif tout à fait valable. Il tourna la tête vers elle. Elle frissonna en cherchant à lui offrir le plus de caresses possibles. Elle était prête mais lui ne semblait pas pressé. Il semblait attendre une réponse alors, sans réfléchir, elle lâcha:
«Entière». « Bien. »Répondit simplement le patriarche.
Il espérait qu’elle était honnête avec lui. Il avait appris que souvent les femmes l’étaient dans les moments comme ça. Il la croyait car il voulait la croire. Il en avait besoin. Il attrapa une des mains qui le caressait pour en porter les phalanges en bouche afin de lui offrir un galant et comique baisemain. La baronne fronça les sourcils sans doute frustrée devant l’inaction d’Arichis. Lassée d'attendre elle se retourna sur lui dans un élan calculé. Les bras tendus au dessus de lui, elle le dévorait du regard et lui souriait. Il plaça ses mains sur les hanches de sa belle, caressant ses flancs avant de glisser vers sa chute de rein tendrement. Son regard de braise ne le laissait pas impassible, et petit à petit de nouveau sa vigueur se réveillait. Elle lui mordilla les lèvres un instant puis, dans un souffle:
«C'est trop long...». Ses baisers se firent plus aventureux, léchant son ventre puis son pelvis avec lenteur. Elle voulait le faire languir a son tour. « A qui la faute ? » Frissonna le vicomte en posant ses mains cette fois-ci sur la chevelure de sa belle alors qu’elle descendait lentement le long de son ventre puis vers son bassin. Elle ne lui avait jamais prodigué ce genre de caresses auparavant mais il savait bien que s’il la laissait faire, alors elle aura le contrôle sur lui durant tout ce temps.
«La votre»
Et elle ne lui laissa pas le temps de répliquer qu'elle le prenait déjà en bouche. Sa langue caressa lentement sa peau sensible tandis qu'elle commençait sur le même rythme de légers va et vient. Arichis poussa un léger gémissement en fermant les yeux pour se concentrer, il lui caressait son cuir chevelu pour l’encourager à continuer et au fur et à mesure de ses vas-et-viens, sa vigueur gonflait dans sa bouche.
« Si je savais, je vous aurez frustrée plus tôt… »
Elle lui lança un regard embrasé. Ce n'était pas tant la frustration qui l'avait conduite a faire ça que l'envie qu'elle lui portait en cet instant. La chambre transpirait la luxure et même si le dernier a avoir jouit de ses services buccaux n'était plus de ce monde, cela ne la freina guère: elle pourrait y réfléchir après. La cadence s'intensifia tandis qu'elle variait avec assiduité ses coups de langue et la pression de ses lèvres sur l'objet de son désir. Alanya était douée, ses accélérations et ses efforts à varier les sensations ne le laissait pas de marbre, elle pouvait le voir froncer les sourcils et contracter son abdomen à cause de ses assauts répétés. Elle se donnait les moyens de le faire jouir, et il aurait pu s’il n’était pas autant déterminer à durer le plus longtemps possible. Savourant le moment, il leva les yeux au plafond un moment avant de chercher de nouveau le regard de son amante. Il se réjouissait de la mort de son époux, grâce à cela, la baronne était de nouveau sienne, dans sa chambre nuptial. Ses doigts furetaient sur son corps tendu, lui laissant de longues minutes pour apprécier le doux supplice qu'elle lui infligeait. Elle lâcha enfin son vit, les joues endolories par l'effort mais ne laissa rien paraître tandis qu'elle se hissait collée a lui.
«Alors ?» La question était ponctuée d'un petit sourire en coin qui ne parvenait pas à atténuer l'impatience dans le ton de sa voix.
« L’effort est apprécié. » Plaisanta l’Anoszia en souriant.
Trop long sur le moment, il trouva cela trop court à la fin. Elle se colla à lui, Arichis profita du produit de ses prouesses buccales pour la pénétrer de nouveau, dans un râle, déterminé à ne pas gâcher cette érection méritée. Cette fois encore elle était au dessus de lui, mais il ne la laissa pas mener le rythme, il l’attira dans ses bras, sentant sa poitrine s’écraser sur son torse et actionna son bassin pour la combler. Les cheveux de la baronne lui collaient sur la joue, mais il ne s’en tracassa pas. Elle embrassait son cou, frémissante, étouffant dans leur étreinte quelques gémissement. Elle suivait les mouvements du Patriarche sans trop y réfléchir, conquise par le bien être de leur union. Elle aimait ça et ne manquait pas de lui faire savoir à sa manière.
« J’aimerais acheter une des mines de Lodiaker. »
Arichis ne perdait pas le nord. Il profitait de ses coups de butoir pour parler affaire et tenter d’avoir l’avantage sur la baronne. Il accéléra ses va-et-vient avant qu’elle ne puisse répondre avant d’être à bout de souffles quelques dizaines de secondes plus tard. Si elle ne réagit pas de prime abord, ce n'était que pour mieux se stopper net ensuite. Se redressant vivement sans enlever sa virilité de son con, elle appuya une main ferme à la lisière du cou de l'homme. Elle était le faucon.
«Pas. Maintenant».
La Broissieux eut presque la réaction à laquelle il s’était attendu, mais il s’en serait voulu de ne pas avoir essayé. Sa main à la naissance de son cou ne permettait aucune ambigüité. Elle l’avait forcé à s’arrêter net, même s’il était toujours en elle. Il posa sa senestre sur sa hanche, il avait bien noté qu’elle avait détaché chacun des deux mots.
« On avait pourtant habitude de parler affaire au lit. » Il la provoquait presque délibérément.
Elle fronça les sourcils et maintien sa prise un peu plus fort. A quoi jouait-il ? De suite bien moins prompt au câlin, elle ne bougeait plus d'un iota. Le regard sévère, il l'agaçait.
«N'ai-je pas été assez claire la première fois ?»
Le régent devait commencer à devenir sénile car il avait oublié de quelle première fois elle parlait. Il sourit simplement et força la pression de sa main sur son cou pour se redresser et basculer Alanya sur le dos. A son tour il attrapa ses mains, entremêlant ses doigts aux siens. Il reprit ses mouvements, de plus en plus fort.
« A votre guise Baronne. »
Elle tenta de se débattre mais elle était bien moins forte que son amant. Elle avait le goût amer de cette veine tentative et même s'il mettait du cœur à l'ouvrage, son plaisir n'était plus aussi prononcé. Soufflant sous l'exercice, elle le laissait faire avec patience. Arichis vit bien qu’elle avait été refroidîtes par ses dires, mais il ne s’en formalisa bien et continua ses coup de butoirs, de plus en plus fort et rapide. Lorsqu’il se sentit proche de la jouissance, il enfoui sa tête dans le cou de sa belle et poussa l’effort un peu plus loin avant de jouir une nouvelle fois dans son intimité. Il n’était pas contre l’idée de donner à Pénélope un petit frère. Transpirante et comblée malgré sa vexation, Alanya caressa les cheveux du Patriarche, a bout de souffle. La cheminée crépitait encore et même si elle n'avait pu profiter de cette seconde étreinte autant que la première. Arichis lui semblait ravi. Le poussant délicatement sur le côté, elle se releva pour verser deux coupes d'un vin âpre.
« Je dois avouer que vous m’aviez manquer Alanya. »
Dit-il en observant son déhanché et son postérieur. Il reposa sa tête sur l’édredon et tenta de reprendre son souffle. Autant d’exercice à son âge n’était plus aussi aisé mais toujours aussi plaisant. La baronne se retourna en portant les coupes au lit. Se hissant à ses côtés, elle eut un petit sourire.
«Ah oui ? N'y a-t-il aucune femme digne de votre intérêt au Sud ?»
Il attrapa une coupe dont il bu une gorgée en retenant une grimace, ses papilles étaient habituées à de meilleurs crus. Le régent sourit en posant une paume sur une hanche.
« Il y en a. Mais elles ne sont pas vous. »
La Broissieux bu aussi. Cela lui faisait du bien après tant d'exercices. Elle observait distraitement le Régent. Il n'était certes plus de prime jeunesse mais son corps restait athlétique. Nul doute qu'il pouvait concurrencer les jeunots sur bien des points.
«Vos paroles sont flatteuses Arichis. En d'autre temps j'y aurais certainement cru».
Le petit sourire était entendu. Il ne l'endormirait pas avec de belles paroles, comme il pouvait le faire dans sa région natale. Bien sûr, elle restait sensible a tant d'égard, pour autant elle ne se laissait pas distraire de trop: l'homme était habile, et il saurait tirer profit d'une quelconque faiblesse de sa part.
« Je vous ai pourtant promis d’être honnête avec vous, et vous m’avez confié votre confiance. Mes paroles sont sincères Alanya, vous n’avez pas à être méfiante à mon égard. »
Le régent ne fit pas mine d’être vexé, il était trop fatigué pour de la comédie. Il termina plutôt sa coupe cul sec et la reposa sur un chevet à portée de main. Il s’asseye sur le rebord du lit en caressant le dos de son amante.
« Vous n’avez plus rien à craindre de ma part. »
Elle frissonna sous les doigts de son amant. Elle ne détacha pas pour autant ses mirettes de lui, souriant en coin - un sourire dont elle avait le secret.
«En quoi suis-je plus intrigante à vos yeux ?» Elle avala de nouveau deux gorgées du liquide sombre.
« Vous savez me tenir tête. Je vois en vous ce que j’étais en plus jeune. A bien des égards, nous nous ressemblons. »Elle déposa un baiser dans le cou en riant doucement.
«Vous n'êtes qu'un met sur une table garnie mon ami. Si je ne savais vous tenir tête comment parviendrais-je a la fin du dîner?» Elle lui mordilla le lobe d'oreille.
« Un met sur une table ? Moi qui me pensais spécial ne suis qu’un apéritif ? » Il avait dit cela sur le ton de la plaisanterie en attirant Alanya sur ses genoux même si en vrai cela le vexé de n’être qu’un parmi d’autres. Elle caressa son torse du bout des doigts en parsemant sa mâchoire de baiser.
«Allons ! Il n'appartient qu'à vous de devenir mieux que cela».
Elle ne rigolait qu’à moitié. Au fond, elle avait toujours aspiré à se tenir au côté d'un homme tel que lui. Arichis frémit sous les caresses de sa belle et laissa même échapper un rire. Il espérait qu’un jour il puisse avoir le même niveau d’intimité avec Tibéria de Soltariel, il était conscient d’un bon pouvoir s’acquiers avec une bonne confiance.
« Je vous l’ai déjà dit. Un jour, cela sera possible. »
Alanya se recula un peu sans se départir de son sourire.
«Je ne me nourrit pas d'espoir Arichis. Tibéria est jeune et même si je souhaiterais l'inverse, j'espère qu'elle comblera vos jours. Vous le méritez.» « J’en doute sincèrement. L’espoir nous fait vivre, et je ne le perds pas pour notre cause. Et quand bien même cela soit impossible, vous restez la mère de ma fille et cela prévaut sur toutes les femmes que je puisse avoir. »
Elle déposa un chaste baiser sur ses lèvres avant de finir sa coupe et de la déposer près de celle de son amant.
«Je parle de vous et moi, Arichis, pas de notre fille «. « Notre relation restera toujours unique et spéciale, je vous le promets. » Dit-il en enserrant ses bras autour de sa taille, la rapprochant un peu plus de lui.
Ils puaient la sueur mais elle s'en fichait. Les moments aussi calmes étaient rares, et c'était ce caractère unique qui la faisait apprécier d'autant plus. Elle eut un petit rire qui se répercuta sur les murs de pierres.
« Je doute que votre épouse soit du même avis «. « Son avis n’est pas requis. » Sourit l’Anoszia en embrassant sa gorge. Assise sur ses genoux, elle le surplombait. Il en profita donc pour la flatter d’embrassade. Elle souriait en caressant son dos de ses mains. La baronne appréciait l'étreinte.
« Voilà qui me plaît d'autant plus «. « A présent que nous sommes dans de meilleurs conditions, peut-être pouvons nous parler affaire. »
Elle soupira mais le sourire accroché aux lèvres. Tant bien que mal, elle se releva et enfila une nuisette de satin qui épousait ses courbes avant de s'assoir sur la chaise de son secrétaire en le regardant.
«Je vous écoute»
Arichis la regarda faire avec une flamme de désir dans les yeux, elle n’avait pas autant de forme que Blanche mais ses courbes, augmentait par sa grossesse, n’en restaient pas moins désirable. Le régent resta nue sur le lit, posant simplement les mains dessus.
« J’aimerais acquérir une mine à Lodiaker à bon prix. A ma mort Pénélope en héritera et non pas l’un de mes autres héritiers. »
Elle eut un petit rire, fixant son regard sur son amant.
«Pénélope en héritera a ma mort, lorsqu'elle prendra place sur le trône de la baronnie». « Mais avec la somme d’argent avec laquelle je l’achèterais également. » «Les mines sont à ce jour notre seule moyen de revenu stable. Si je vous offre ce que vous souhaitez, l'Alonna ne pourra plus subvenir a tout ses besoins et vous le savez». « Je ne demande pas l’acquisition de toutes les mines, je n’oserais pas. Rien qu’une. » «Même une serait une perte trop considérable pour que je puisse l'accepter. Que souhaitez vous faire de cette unique mine ?» « Mon prix ne sera pas minable. Sur le long terme votre perte peut être considérable, mais sur le long terme cette mine vous reviendra de nouveau. On ne se mentira pas, je me fais vieux et je n’ai plus des dizaines d’années devant moi. »
Elle se releva pour aller s'appuyer contre le pied du lit, droite sur ses jambes nues.
«Mais la baronnie a besoin de cela maintenant et non dans dix années. Si c'est la production de minerais que vous voulez, croyiez-moi je me ferais une joie de vous en vendre l'entièreté». « Une exclusivité ? » «Si vous y mettez le prix, bien entendu». « Le prix ne doit pas excéder le raisonnable, disons trois pourcent en plus du prix initial des marchés. » «Quinze pourcent au dessus du prix du marché pour l'exclusivité de notre production». « Quinze pourcent représente énormément, même pour nous autre riche au sud. Sur dix souverains par exemple, cela représente un souverain et cinq écus ce qui multiplier par la quantité sortant de vos mines comme des milliers de souverains de bénéfices. Quatre pourcent. » «Huit. Une exclusivité avec le Sud est un pari risqué, et pour vous, un avantage considérable». « L’avantage ne sera pas considérable si nous y perdons plus d’argent que ce qui nous reviendra plus tard. Cinq pourcent Alanya. Et avec cinq pourcent notre investissement est déjà plus que risqué. » «Concluons sur six. Avec cela cent pourcent de nos exportations minières seront vôtre, soit près de soixante sept pourcent de leur activité - le reste étant utilisé pour le fonctionnement de l'Alonna». « Six pourcent dans ce cas. Je vous ferais parvenir un contrat au plus tôt. »Sourit l’Anoszia en tendant une main à Alanya assise sur ses genoux en face de lui avec un sourire pour sceller leur accord. Elle attrapa sa main et Arichis en profita pour l’attirer à elle et échanger un long baiser.
«Ne vous tracassez pas. Dès demain un traité sera rédigé par mon ministre, vous n'aurez qu’à le signer avant votre départ, tout comme le contrat de mariage». « Excellent ma mie. Je pense que nous pouvons dormir tranquillement à présent. J’imagine que toute autre forme d’alliance officielle entre nous n’est pas envisageable de votre part ? » «Autre forme ?» Elle sourit en s'allongeant près de lui. Le patriarche fit de même en s’accoudant sur une main et caressant son ventre d’une autre. « Nous avons déjà une alliance commerciale, lorsque je reconnaitrais Pénélope comme ma fille, l’alliance politique sera officialisé. Il nous reste la militaire, mais je doute que vous accouriez à notre secours si Aléandra se dote du même vent de folie qu’Alastein et décide de nous chasser. » Elle caressa le corps de son amant. «Effectivement. Militairement, il sera difficile d'intervenir dans vos contrées. Et concernant Pénélope, je reste catégorique. Aux yeux du monde elle restera la fille de feu min époux». « Très bien, restons en là alors. »
Alanya de Saint-Aimé
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Sujet: Re: Le reflet de l'envie [Arichis] Mar 19 Juil 2016 - 23:00
Alanya était fraîche et de relative bonne humeur. Le soleil ne brillait pas encore mais son manque de sommeil ne la chagrina pas pour autant. La nuit – quoi que courte et agitée- avait été l'une des meilleures depuis son couronnement au castel d'Alonna. Elle avait due dormir une heure tout au plus et enroulée dans les draps froissés, elle observait à la lueur vacillante du feu de cheminée le repos paisible de l'Anoszia. Elle avait profité du silence des lieux pour prendre quelques dispositions, notemment auprès de son ministre auquel elle avait envoyé un papier jusque dans ses appartements. Le Régent partirait tôt au matin, et elle ne pouvait se permettre de la laisser partir sans certitudes. S'étirant avec précaution, elle déposa quelques baiser le long de sa mâchoire, sous son oreille. Elle n'avait jamais eu le loisir de se coucher à ses côtés, et même si elle ne trouva pas cela déplaisant, elle n'en n'aurait pas fait une habitude. Ce lit avait connu bien trop d'hommes qu'elle avait vu mourir à ses côtés. Elle préférait à présent la quiétude de la literie froide aux tendres embrassades de réveil.
« Il est temps, Arichis ».
S'éveillant doucement, il lui sourit. La douce s'écarta un peu pour caresser avec tendresse la joue de son amant. Un bon réveil était signe d'une belle journée, quelle que fut la nuit passée. S'enroulant le draps autour de son corps nu, elle se leva doucement pour allumer quelques bougies. La lueur du feu était certes belle, mais peu suffisante en ces heures matinales. Un vague sourire aux lèvres, elle observa un instant, chandelier dans la main, le corps étendu de son amant.
« Votre repos a-t-il été bon ? » « Trop court ». Il leva les yeux vers elle. « J'aurais aimé m'attarder d'avantage à vos côtés ». Même l'ombre de son départ imminent n'eut pas raison de sa joie. Elle grimpa sur le lit et déposa un baiser sur sa joue. « Cela vous donnera une raison pour me revenir tôt ». Il attrapa une de ses mains et la baisa avec douceur avant de s'asseoir au bord du lit. Elle ne le quittait pas des yeux, se régalant le regard une dernière fois avant son départ. Passer la porte, ils ne pourraient plus se permettre une telle proximité. Cela la chagrinait un peu, au fond. Elle ne s'en formalisa cependant pas. « Je crains que cela ne puisse se faire dans les deux mois qui arrivent ». Elle effleura la peau chaude de son dos du bout des doigts avant de déposer un baiser au creux de son cou. « Vous êtes revenu à moi plus vite que vous ne l'escomptiez lorsque nous étions à Ydril. Souhaitons qu'il en aille de même pour la prochaine fois ». « Quelque chose me dit que c'est à Soltariel que nous nous reverrons ». Il se leva, l'attira vers lui pour délicatement poser ses lèvres sur les siennes « Pouvez demander à ce qu'on m'apporte une tenue ? Il serait inconvenant de me présenter ainsi devant Cécyllia ». Elle eut un petit rire, lui rendant un bref baiser avant d'aller toquer à la porte. Sans un mot, on entendit des bruits de pas dans le couloir jouxtant ses appartements. Elle se tourna vers l'Anoszia. « Permettez Monseigneur, mais j'ai profité de votre sommeil pour faire mander mon ministre. Nous pourrons signer nos accords avant votre départ ; ce dernier sera bien entendu préparé par mes gens ». Elle lui adressa un sourire. Malgré la teneur politique de la discussion, elle n'avait pas le cœur à s'en tenir à si peu. « Bien, vous n'avez pas perdu de temps. S'ils sont conformes à ce que nous avons évoqué, je les signerais sinon je devrais les soumettre à mes conseillers ». Elle s'installa près de lui, plongeant son regard gris dans ses yeux, le sourire accroché à son minois. « Je pensais que vous me connaissiez mieux que cela... »Elle se leva tandis que la porte s'ouvrait sur quatre servantes chargées d'étoffes – tant pour elle que le Régent. La première déposa pudiquement près d'Arichis des braies propres et une chemise blanche à laquelle s'ajoutait un beau veston de manufacture Alonnaise. Une autre se saisit d'une brosse à cheveux tandis que les deux autres s'affairait à enfiler les jupons et la robe de la Belle. « J'ai bien peur que vous ne pourrez quitter le castel avant d'avoir votre signature apposée sur le vélin ». Arichis ne semblait pas gêné pour un sou et plutôt que de se laisser guider par les petites mains serviables, il décida de s'habiller seul. « Ha ha des menaces comme à mon arrivée ». Elle sourit, subissant l'étouffant étau de son corset tout juste serré. Quel abruti avait inventé pareil appareil de torture ? « Je crains, Arichis, avoir pris d'autres mesures pendant que vous dormiez »... Elle était évasive, mais il était clair qu'elle ne bluffait pas : Arichis ne pourrait pas se défiler et devrait s'accorder avec elle des accords ou sinon il resterait une nuit, une énnéade, un mois de plus s'il le fallait. « D'autres mesures ? ». Elle soupira en tournant légèrement la tête vers lui pour ne pas gêner sa coiffure. Ne comprenait-il pas qu'elle ne menaçait jamais à la légère ? « Ne vous inquiétez dont pas. Sachez simplement que vous ne pourrez partir d'ici que lorsque je l'aurais décidé ». Arichis se rapprocha de la Belle et écarta sa domestique sans ménagement, se plaçant dans son dos. Elle ne broncha pas. Elle connaissait le tempérament volcanique du Régent et elle savait à quoi elle s'exposait. Serrant les lacets un peu plus, elle se sentit d'autant plus oppressée. « Vous regretterez vos menaces Alanya de Broissieux » . S’accommodant un peu mieux à l'étroitesse de son maintien, elle n'était pourtant pas à l'aise. « Je ne menace pas Arichis ». Elle inspira aussi profondément qu'elle le pu. « Je n'allais pas faire la même erreur une seconde fois ». « Votre erreur fut de vous placer sous la vassalité du Brochant sans m'en aviser. A présent votre sort est lié au sien ». Elle se tourna vers lui, droite et impérieuse. Elle n'était plus l'amante mais la baronne. « Vous n'êtes pas mon tuteur Arichis, comprenez moi bien. J'ai une vision différente de la vôtre. Pour autant l'affront dont vous m'avez souillé n'était en rien du fait d'Aymeric . Vous avez fait des choix, vous aussi. Des choix qui vous avantage, et aujourd'hui vous en payez le prix dans ma maison ». Le visage fermé, il semblait irrité. « J'en payerais que dalle. Un contrat sous la contrainte n'en est pas un qu'importe ce que vous souhaitez me faire signer. Vous étiez mon pilier au nord et vois m'avez abandonné. Faites attention aux mots que vous employez avec moi jeune femme ». La douceur avait quitté sa voix et la nuit semblait bien loin à présent. Pour autant, Alanya ne put retenir un petit rire cynique. « Je ne vous contraint pas à signer le contrat tel quel. Je vous contraint à rester ici pour y réfléchir jusqu'à trouver un accord qui nous convienne à tout deux. Une fois cela fait, vous reprendrez la route avec une escorte ». Elle s'assit sur le lit. Elle venait de faire tomber le Roi. « Ce que je demande mon ami – et vous conviendrez que cela est légitime – c'est une assurance. Ce qui s'est passé avec le mariage d'Angélique ne se reproduira plus, que vous le vouliez ou non. Je ne suis pas une de vos mignonnes, vicomte. ». « Parlons affaire alors. » « Permettez que je finisse ma toilette ». A vrai dire, elle avait presque finit. Elle allait prendre un malin plaisir à faire comprendre au Régent qu'il n'était pas en mesure d'exiger quoique ce soit d'elle – du moins, pas pour le moment. « Permission accordée ». Elle lui sourit, passant ses derniers atours dans le silence pesant de la chambre. Les servantes s'affairaient non sans une œillade ou deux vers l'invité nocturne de la baronne. C'était des petites mains fidèles mais néanmoins craintive – tant pour leur vie que celle de leur suzeraine. Cette dernière n'éprouvait aucune crainte quant à la suite des événements. Enfilant un châle pour ne pas souffrir de la fraîcheur du petit matin, elle n'adressa pas un regard au Dragon quant elle se dirigea vers la porte pour l'ouvrir en grand, précédée de ses domestiques. « Si vous voulez bien me suivre ». Il s’exécuta et se retrouva bien vite face à la réalité : Alanya ne menaçait pas. Quatre gardes attendaient patiemment et encadrèrent l'Anoszia sans un mot. Elle ne s'en formalisa pas et avança dans les couloirs. Ils déambulèrent quelques minutes avant d'arriver près d'un petit salon privé devant lequel se tenait un jeune homme fort charmant mais dont les cernes et les bras chargés ne trompaient pas de sa nuit plus courte encore que la leur. « Votre Grandeur, je vous présente le ministre Galainier ». Il resta silencieux mais son regard en disait plus long que tout les mots. Il aurait préféré le voir mort à cet instant mais le petit bourgeois ne tiqua pas pour autant et sourit en s'inclinant poliment. Au moins, la baronne pouvait se targuer d'un personnel exemplaire. « Un honneur votre Grandeur, mais nous avons fort à faire ! ». Pénétrant dans le petit salon coquet – qui était en réalité son bureau -, il fit s'installer les deux amants autour d'une petite table basse où trônait quelques mets pour combler une éventuelle fringale. Un échanson patientait dans l'ombre, silencieux. Il déposa deux copies devant eux. « Voici, Monseigneur, ma Dame, un premier essai quant à votre accord selon le papier de son Honneur. Nous sommes ici pour officialiser l'accord commercial et l'accord de mariage, aussi vous recommanderai-je de bien prendre connaissance des documents ».
La baronne comme l'Anoszia gardèrent le silence et se plongèrent dans la lecture des documents préparés soigneusement par le ministre. Elle sourit, satisfaite. Malgré la promptitude de la demande, il avait fait du bon travail. Elle laissait Arichis finir: il serait le premier à prendre parole.
[quote= HRP] Le document de l'accord commercial arrive. Arichis a déjà les grandes lignes de son contenu pour poursuivre le rp en attendant.[/quote]
Arichis d'Anoszia
Ancien
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Sujet: Re: Le reflet de l'envie [Arichis] Dim 31 Juil 2016 - 13:34
« Trois des sept mines. Qu’en est-il des quatre autres ?»Demanda Arichis en reposant le document. Le ministre regarda Alanya qui l'enquit de répondre à Arichis du coin l'œil, l'imitant en reposant le papier. «Elles ne sont pas en fonction. Nous tentons d'exploiter au mieux les trois premiers filons, plutôt que perdre des ressources et des moyens dans l'exploitation des sept filons». « Si c’est le cas, elles peuvent être une dot adéquate pour Angélique. » « Hors de question ». Le ton de la baronne était sans détour. Arichis souhaitait s’approprier le marché Alonnan, être l’un des seuls distributeurs de fers en péninsule. En ce moment, il était partagé entre la non-collaboration avec Alanya pour les menaces qu’elle avait osé lui proférer plus tôt et la tentation de tirer profit de sa bouderie pour avoir ce qu’il souhaitait. « De quoi la dot sera-t-elle constitué alors ? »Elle fronça les sourcils. « Qu'importe ce que je vous propose, cela ne vous conviendra pas. Me trompe-je ?» « La dot doit être à la hauteur du nom que la petite épouse. Mais vous descendez de la bourgeoisie, vous devez l’ignorer sans doute. » L'insulte glissa sur elle comme l'eau. Elle n'était pas issue de la bourgeoisie et il le savait, c'était ce qui importait.
« Vous n'êtes que Vicomte et votre frère n'est qu'un seigneur et fin négoce. Voyez, je sais parfaitement de quoi il en retourne ». Elle lui sourit poliment. Ils échangeaient des insultes par sous-entendu. Arichis serra la mâchoire, il allait devenir le prochain duc de Soltariel, il n’était plus qu’un simple vicomte. « Les Broissieux épousent les Anoszia, le nom vaut cher. Encore une fois quel sera le montant de la dot ?» « Certes votre nom est plus ancien que le nôtre, pour autant sa valeur n'en est pas plus grande ». Elle ne se séparait pas de son sourire. « Angélique héritera non seulement de la seigneurie d'Entiane, mais des terres viticoles qui lui reviennent de droit. Qu'est ce qu'un marchand pourrait vouloir de plus ? » « On ne parle pas héritage, on parle dot. Quelle est sa dot ? » Commença à s’impatienter Arichis qui n’allait rien céder à la baronne. Elle n’était plus son amante, plus la mère de sa fille, elle n’était plus qu’une femme qui avait essayé de le piéger et l’amadouer par ses charmes. Alanya regarda son ministre qui ne disait mot. Le Régent semblait passablement énervé et elle ne pouvait que le comprendre. " Rodem ". Elle avait parlé avec calme et douceur. « Le fief n’appartient à personne déjà ?»Le ton était toujours aussi sec. " Il est mien. Pour la pérennité de notre alliance, je concèderai la seigneurie ". La pérennité mon cul pensa l’Anoszia qui considérait leur alliance comme morte.
« Trois des quatre mines non utilisées. » Il ne perdait pas le nord. " Laissez nous M. Galainier ". Le ton était moins doux mais sans pour autant être en proie à une quelconque colère. La porte se ferma quelques secondes plus tard. Même l'échanson avait quitté son coin. Ils étaient réellement seuls. " Non, Arichis ". Le régent suivit Galanier du regard. Des ministres, quelle idée stupide d’appeler des conseillers ainsi. Retournant son attention sur Alanya « Deux mines alors. Un patelin au fin fond du royaume n’est pas digne d’un Anoszia. » " Il ne s'agit pas d'un patelin Arichis, mais l'une des plus grandes seigneuries de l'Alonnan ". Elle soupira en fermant les yeux un bref instant. " Ce n'est pas qu'une terre que je vous offre là, le savez-vous ? " « Vous ne m’offrez rien du tout. »En réalité la dot était conséquente, mais l’Anoszia allait continuer de jouer l’outrager juste pour voir s’il pouvait en tirer d’avantage. La baronne serra la mâchoire. Sa patience avait des limites et le Régent se comportait comme un adolescent. " Une voix au conseil de l'Alonnan, l'une de mes plus grosses cités. Cela n'est pas rien, et quand bien même cela ne vus convenez pas, vous n'aurez pas les mines ". « Simèon n’est pas un sédentaire, il est marchand. Sa vie, son commerce et sa famille sont à Ydril. Dans ce cas, renégociant l’exploitation des mines. Les quatre mines seront exploitées par mes gens, à mes frais, et nous vous payerons que les taxes de passage. Puisque vous ne les utilisez pas, vous ne perdez pas d’argent et en gagner même grâce aux taxes.» " Arichis, comprenez bien qu'en faisant cela, je fais une croix sur une ressource dont pourrait avoir besoin l'Alonnan à long terme. Ce n'est pas possible, ni maintenant ni jamais ". Elle se leva pour aller se servir un verre d'eau. " Vous n'êtes pas un sot. Vous savez que cet arrangement vous sera bien plus bénéfique qu'à moi, d'autant plus sur le long terme ". « Les mines vous reviendront après une exploitation de vingt ans. » " Et d'ici là, mon peuple en souffrira. Ni vous ni moi ne pouvons prévoir quand le filon ne sera plus exploitable. Demain, dans un an, dans un siècle..." Elle revint à sa place en buvant son verre d'une traite. " Demandez-moi autre chose ". « Quinze ans. Votre peuple n’en souffrira pas, vu que vous ne les exploitez pas. » " Pas pour le moment ". Le reprit-elle. " Ma réponse est catégorique ". « Treize ans. Vous avez besoin de l’argent des taxes.» " Vos taxes seraient rentabilisées trente fois si je les ouvrais ". « Vous n’avez pas les moyens de les ouvrir, sans quoi elles le seront déjà. » Elle soupira. Là il se trompait. Si l'Alonnan n'avait pas une économie florissante, elle n'en était pas moins dépourvue de moyens et Alanya était assez ingénieuse pour trouver le moyen de les faire fonctionner, si elle le désirait. " Vous n'avez pas l'habitude que l'on vous tienne tête, n'est-ce pas ? " « Je n’ai pas l’habitude de discuter avec des ignorants du domaine. Votre entêtement à me déplaire vaudra à Alonna de l’argent.Et des amis Signons les documents tels que mentionné. Rodem comme dot, 75% des taxes après le financement de vos ports sur une durée de deux ans si les taxes ne suffisent pas à rembourser d’ici la, un intérêt de cinq pourcent de la somme avancée par saison et les exploitations de vos trois mines avec une clause de non-compétition sur le marché. Finissons au plus vite que je puisse rentrer chez moi. » Elle resta immobile, fixant le Régent droit dans les mirettes. Ainsi posée, elle était glaciale et impérieuse, son regard pénétrant jusqu'à l'âme. Mais Arichis lui était immobile, sa mâchoire serrée et la mine hostile. Il ne cachait pas son mécontentement. " Et si je faisais reconnaître Pénélope comme votre fille ? ". Le ton quoique calme était aussi froid qu'une tombe. Elle n'était plus d'humeur à supporter le mauvais caractère du Dragon et si elle savait que cela lui passerait avec le temps, elle ne voulait pas perdre l'allié qu'il était. " Cela serait-il un prix suffisant à vos yeux pour que vous pardonniez mes... mesures ? " Elle venait de lui voler l’idée qu’il avait de faire reconnaitre Pénélope par le Roi pour la punir de son affront. « Vous avez osez me menacer Alanya. »Siffla presque le régent. Elle eut un petit sourire en coin. Elle ne le lâchait pas des yeux. " Je ne vous ai pas menacé Arichis. Si vous étiez resté plus longtemps, les choses n'auraient pas été aussi... Précipitées. Je ne demandais qu'à être assurée que nos accords ne soient pas une fois encore tristement modifiés ". Si elle pensait que c’était une raison valable pour avoir sous-entendu de l’emprisonner, elle le connaissait mal. « Finissons-en, je dois rencontrer l’Altenberg.» " Il n'est pas cinq heures et il nous reste quelques petites choses à voir encore ". Elle lissa un pli sur sa robe, ses lèvres toujours étirées. " Souhaitez-vous que j'aille faire lever votre fille ? ". « Non. »Arichis se leva. « Si nous ne signons rien, je préfère m’en aller. » Elle ne bougea pas. " J'ai une proposition à vous faire. " « J’écoute.» "Asseyez vous". Elle pouvait toujours rêver. «Est-ce un ordre ? »Commença de nouveau à s’énerver Arichis. Elle sourit simplement. Cela ne lui ferait pas de mal, pour sûr. " Voulez-vous entendre ma proposition, ou non ? " « J’écoute. »Répéta-t-il presque insolent " Alors asseyez-vous Arichis. Nous ne parlons pas de la pluie et du beau temps. La discussion mérite que vous restiez à hauteur de mes yeux ". Elle s'entraînait déjà à être mère, mais pas avec sa fille, non ! Avec son amant. « Je ne m’assiérai pas avec vous, à moins que vous me menaciez de nouveau. Parlez, ou laissez-moi disposer. »S’impatienta le régent dont les yeux brillaient presque de colère. Elle s'exaspéra en se levant à son tour pour se resservir de l'eau, ignorant la colère qui émanait de l'Ydrilote. Elle ne lui accorda pas même un regard. " Vous n'avez plus cinq ans Arichis ". La réflexion avait claqué dans un l'air avec l'intransigeance nécessaire. " Je vous demande seulement de vous asseoir. Nous n'en aurons pas pour long ". « Demande refusée. »Ses jointures blanchirent sur la coupe, pour autant, elle ne montra rien, retournant s'asseoir sur le sofa, sans un mot. Arichis resta debout, fixant Alanya comme s’il souhaitait lui éclater la tête avec la pensée. Jouant au propre jeu du Régent, elle leva ses billes rondes, faussement innocente. Aucun son ne sortit pour autant de sa bouche. « Suis-je votre prisonnier alors ? Si non, je m’en vais.» " Vous êtes mien depuis longtemps Arichis ". Elle sirota sa coupe dans le silence de la pièce. " Vous l'avez dit vous-même hier ". « Si vous le dîtes. »Elle ne semblait pas saisir les pensées d’Arichis qui étaient pourtant claires, il n’était pas d’humeur à être taquiner. « Puisque vous ne souhaitez pas parler, je m’en vais. »Le régent tourna les talons. Elle ne broncha pas, les mirettes fixement posées dans le vide. " Ce n'est pas moi qui ne souhaite pas parler, mais vous qui n'êtes pas prêt à écouter ". Elle déposa le calice sur la table. " Mettez donc de côté votre colère un instant. Nous aurons tout le loisir de nous quereller comme des enfants plus tard ". Lui donnant dos. « Nous n’avons plus à parler. Vous avez osé me menacer. Moi, un officier du Roi. Excusez-vous et nous pourrions discuter. Sans quoi nous n’avons plus rien à faire ensemble. » Dit-il en oubliant même sa fille et posant la main sur la poignée de la porte, près à sortir. Elle frappa du poing sur la table, excédée. Elle ne pouvait plus contenir sa fureur. Elle l'aurait volontiers étripé à cet instant.
" Vous n'êtes pas venu ici comme officier du Roy, Arichis ! Bon sang, votre égo est aussi étendu que le royaume lui-même ! ". Il ne pourrait de toute façon pas sortir. La porte était gardée par la même troupe que lors de leur venue. " Par le Saint con de Néera, qu'elle force m'a donc poussé dans les bras d'un pareil entêté ! " Il ne sursauta même pas et ouvrit simplement la porte, les gardes à l’extérieur barrèrent le chemin. « Je vois, je suis donc prisonnier ? »Il eut un rictus. « Vous emprisonnez un officier du Roi, vraiment. » " Je ne suis pas assez folle pour m'emprisonner avec vous ! ". Elle se leva et lui fit face. " Par pitié, cessez d'être une mule bornée et asseyons-nous ". « Je ne vais pas m’assoir de grès. »Lorsqu’Arichis décidait d’être têtu, il l’était jusqu’au bout. " Alors au moins fermez cette satanée porte ! ". Il ferma la porte et se retourna vers elle. Le regard d’Alanya était assassin. Elle imaginait mille et une façons de le tuer, là, dans cette pièce et pourtant dans toute cette rage, elle avait envie de le baiser. " Signons tout deux l'accord de mariage pour le moment ". Elle attendait sa réaction. « Puisque j’y suis obligé. »Se moqua-t-il " Je n'ai pas fini Arichis ". Elle retrouvait peu à peu contenance. " Signons l'accord de mariage. Angélique partira avec vous. Elle portera avec elle les contrats et, une fois à Ydril, vous négocierez avec elle de notre accord commercial. Cela vous permettra de consulter vos conseillers et m'assurera de votre engagement dans notre cause commune ". Elle s'approcha d'un pas, plongeant dans son regard azur. " Elle aura toute la largesse pour traiter avec vous - et vous seul. Par ailleurs, nous rajouterons une mention sur le contrat de mariage exigeant que vous la traitiez avec l'égard d'une ambassadrice ". « Nous n’avons pas des manières aussi barbares qu’ici. Elle sera traitée dignement. »Arichis ne se détendait pas. « Allons, vous n'avez pas été maltraité, ni vous ni vos gens ». Elle fronça les sourcils. « Cet arrangement vous convient-il mieux ?» « Signons et séparons-nous. »Répondit-il simplement. Elle soupira en se penchant sur le document, apposant sa signature en bas du contrat avant de le tendre à son amant. « Arichis s'il te plait... «. Sa voix était serrée dans sa gorge. Le Patriarche se pencha sur les documents, ils mentionnaient le mariage, la dot avec Rodem pour Simèon, le financement des ports avec les modalités de remboursement à négocier pour plus tard. Il lu deux fois pour éviter les mauvaises surprises et signa, insensible aux suppliques de celle qui lui avait donné une fille. Elle l'observa. Arichis avait décidemment mauvais caractère, mais même si cela prenait du temps, elle savait qu'il lui reviendrait un jour. « J'eus préféré une fin meilleure. Sincèrement ». Elle disait vrai, et le Régent la connaissait assez bien pour l'entendre. « En me menaçant dès mon réveil. Vos espérances furent mal placées. » « M'avez vous seulement laissé le choix ? «. Elle s'approcha tout près de lui, assez près pour sentir son odeur mais pour autant, elle ne fit aucun geste vers lui. « Vous m'avez trahit une fois Arichis, je devais m'assurer que cela ne recommence pas. Pour l'Alonnan. Pour vous. Pour moi. Pour notre fille». « N’invoquez pas des raisons indigne de votre mensonge. Tant que votre suzerain n’aura pas prononcé de nouveau son serment à son Roi, vous serez considérée comme une traitresse avec lui. Vous connaissiez mes raisons, vous les avez ignorées puis vous m’avez menacé. Restons-en là. » « Je ne mens pas Arichis «. C'était peine perdue, il n'était capable d'écouter que sa propre colère. « Je vous ai promis de plaider votre cause auprès de mon suzerain. Croyez bien que si j'avais pu faire d'avantage... «. « Nous verrons, vous en aurez très vite l’occasion au tournoi. »Arichis s’éloigna de la baronne et se dirigea vers la porte. « Adieu.»Mélodramatiqua le régent « Nous nous reverrons bientôt «.
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Sujet: Re: Le reflet de l'envie [Arichis]
Le reflet de l'envie [Arichis]
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