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| La fuite d'une esclave | Velkyn | |
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Anîhl
Hybride
Nombre de messages : 17 Âge : 25 Date d'inscription : 08/05/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 92 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: La fuite d'une esclave | Velkyn Mer 18 Mai 2016 - 13:23 | |
| La maison, petite et sobre d’apparence, se trouvait un peu à l’écart des autres. Elle avait été construite au creux d’un renfoncement de la paroi volcanique, et ressemblait à un jouet déposé dans une alcôve. Située vers le haut du Puy d'Elda, elle était juste en-dessous du niveau des parias et des marginaux. Elle n’avait pas de fenêtres, et seule une petite porte grossièrement taillée donnait sur l’extérieur. Anîhl était assise sur une chaise, le coude appuyé sur la table qui trônait au centre de la pièce. Elle tripotait distraitement un bout de cuir arraché de son pantalon, en balançant inlassablement son genou de gauche à droite. Son regard transparent était fixé sur un point dans le vide. Elle était plongée dans un ennui profond. La rumeur d’une discussion lui parvenait de l’extérieur. Anîhl distingua les exclamations de Vanina, la voisine la plus proche, et Raken, qui lui faisait la cour depuis des mois. Leurs voix s’approchèrent progressivement, et il y eut un éclat de rire. Puis Vanina et Raken s’éloignèrent, rétablissant à leur place le silence dans la maison. Anîhl savait que Vanina passait tous les julas pour aller voir Errenir, son amant du moment. La jeune fille l’avait entendue en parler à une amie il y a quelques ennéades. Raken n’avait aucune chance avec elle. Mais il s’en consolerait bien vite, car il était un coureur de jupons par nature. Anîhl n’avais jamais vu ni Vanina, ni Raken. Elle ne savait pas à quoi ils ressemblaient, mais elle connaissait probablement mieux leur vie que tout le quartier. Elle écoutait souvent ce qui se passait au-delà des murs de cette maison, à défaut de pouvoir mettre un pied en-dehors. Des pas se firent à nouveau entendre, et cette fois la jeune fille se leva d’un bond. Elle amorçait déjà un geste pour aller se cacher, lorsque la porte s’ouvrit dans un grincement. -Tu es encore en haut ? Retourne au sous-sol, tu n’as rien à faire ici. Anîhl grogna et ne s’exécuta pas tout de suite. Sa mère entra dans la pièce en poussant la porte derrière elle. Avant qu'elle ne claque, Anîhl aperçut la large grotte, et au loin, le soleil déjà presque disparu derrière les bords du cratère. La mère d'Anîhl déposa un sac en toile sur la table, qui tinta lourdement. Elle avait les traits tirés et semblait fatiguée. Teva leva le regard. Ses iris rouges rencontrèrent les yeux gris de sa fille, qui soutint son regard. -Je dois repartir tout de suite, annonça-t-elle. Ils veulent nous garder sous la main le plus possible, vu que l’armée manque d’effectifs. Son visage sévère s’étira en une grimace ennuyée. -Le Karliik Glenn veut que l’on forme des nouvelles recrues. Comme si on n’avait que ça à faire… C’est des soldats qu’il faut engager, pas des assassins. Anîhl ne répondit pas. Toujours debout et les bras ballants, elle regarda sa mère s’affairer dans la pièce, rassembler quelques affaires pour les ranger dans le sac en toile déjà plein. Enfin, elle passa son chargement sur son dos, rouvrit la porte de la maison et jeta par-dessus son épaule, avant de claquer la porte : -Je rentrerai probablement dans la nuit. Fais quelques exercices, tu va devenir toute molle si tu bayes aux corneilles pendant toute la journée. Je ne veux pas d'une fille bonne à rien. La porte se referma, et Anîhl se retrouva seule. -Oui, Mère, murmura-t-elle d’une voix basse et froide. Elle demeura encore quelques instants sans bouger, puis elle tourna brusquement les talons et se dirigea vers un coin de la pièce. Une trappe avait été découpée dans le sol, et la jeune fille l’ouvrit d’un coup de pied. La plaque en bois pivota sur ses gonds et vint se cogner contre le mur, révélant une échelle qui s’enfonçait à pic dans une semi-obscurité. Anîhl resta quelques instants debout face au trou devant elle, hésitante. Elle respirait vite, et ses yeux brillaient d’une lueur inquiétante. Elle avait envie de faire quelque chose de complètement fou. « Je rentrerai dans la nuit. » Elle allait faire quelque chose de complètement fou. Animée d’une soudaine énergie, elle bondit dans la trappe sans prendre le temps d’emprunter l’échelle. Elle se réceptionna sur le sol irrégulier d’un vaste sous-sol, que deux ou trois torches éclairaient d’une lueur jaune et tremblotante. La lumière se reflétait parfois sur l’acier de dizaines d’armes, alignées tout le long des murs. Lances, épées, haches, couteaux. Anîhl s’avança parmi la collection de sa mère. Elle effleura du bout des doigts les lames acérées et les manches gainés de cuir. Elle connaissait ces armes par cœur. Enfin, ses doigts se refermèrent sur une poignée. C’était une dague, longue d’une quarantaine de centimètres, dont la silhouette s’incurvait élégamment. Le regard de la jeune fille tomba sur sa jumelle, rangée un peu plus en retrait parmi d’autres créations. Elle se baissa et l’attrapa à son tour. Les dagues étaient ses armes favorites. Anîhl se tourna à présent vers l’autre coin du sous-sol. À moitié dissimulée par la pénombre se trouvait sa couche, simple amas de couvertures étendues sur le sol. Elle s’accroupit et fouilla dans les draps, puis en tira une lourde ceinture de cuir qui cliqueta un peu quand elle la passa autour de sa taille. Enfin, elle glissa les dagues dans les sangles de sa ceinture. Avant de remonter au rez-de-chaussée de la maison, la jeune fille attarda son regard sur une petite stèle, plantée près de l’entrée de la cave. Elle sembla se raviser et vint s’accroupir devant, joignant les mains pour une courte prière. Elle avait intérêt à ce qu’Uriz et Teiweon éclairent ses pas dans l’entreprise qu’elle s’apprêtait à faire. Anîhl déplia les jambes, et attrapa l’échelle. Elle s’y hissa en quelques mouvements habiles, se redressa sur le sol et referma la trappe. Puis elle s’affaira dans la pièce principale de manière similaire à sa mère quelques instants plus tôt, dénichant un sac en toile et le remplissant de quelques vivres, une carte chiffonnée qu’elle trouva au-dessus de l’armoire qui constituait le seul meuble de valeur de la maison, une demi-douzaine de fioles vides au cas où. Elle ouvrit l’armoire et s’immobilisa devant, semblant hésiter. Malgré tout, elle finit par s’emparer d’une boîte dont elle cassa le verrou avec le pommeau d’une de ses dagues. Elle ouvrit le coffret et en sortit une des bourses rebondies qui y étaient cachées. Sa mère n’aurait aucun mal à combler ce trou dans ses économies. Anîhl replaça la boîte où elle l’avait trouvée, referma le placard. Puis elle s’approcha de la porte, attrapa la poignée, la baissa. Elle s’apprêtait à faire la plus grande bêtise de sa vie. |
| | | Velkyn Xaran
Drow
Nombre de messages : 371 Âge : 36 Date d'inscription : 02/03/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 678 Taille : Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: Re: La fuite d'une esclave | Velkyn Ven 20 Mai 2016 - 1:19 | |
| Vash'Ner Kal'Vahir Les quartiers résidentiels étaient, pour la pluparts des quartiers, forts bien tassés. On ouvrait une porte pour tomber pratiquement nez à nez avec une autre, puis une autre. Si tant bien, qu’il n’était pas rare que certaines personnes se pilent sur les pieds, à force d’être restreint dans un si petit espace. Au détour de quelques dédales de ruelles, on arrive à la place publique : un endroit vaste où tous et chacun pouvaient se voir tels qu’ils étaient. Certains groupuscules discutaient de tout et de rien, d’autres marchandaient à voix basse quelques objets de valeur ou illégaux, tandis que le restant de la foule était captivé par l’évènement du moment : un entraînement publique. Le petit peuple aimait l’action qu’offraient ces entraînements car de tous ceux dont ils avaient le luxe de percevoir, ceux du culte d’Uriz étaient pour la plupart, fort bien distrayants. Ces prêtres étaient reconnus pour leur intensité, leur férocité mais aussi, leur soif de victoire. Même quelques passes d’arme dans le bût de s’améliorer, étaient pour eux, une occasion supplémentaire de se faire valoir aux yeux du Créateur. Au travers les nombreux cris d’acclamations de la foule en liesse, retentissait ceux des deux combattants harnachés de pieds en cap. Leur rugissement tonnait dans tout le quartier et rameutait d’avantage de spectateurs.
Il faut croire que certaines journées étaient plus prospères que d’autres, parce que la bonne fortune semblait sourire à pleine dents à Anîhl. Si moindrement la fugueuse s’était affublé de quelques pièces de tissus pour se dissimuler, aussi sommairement soit-il, personne ne la remarquerait. Ils étaient de toute manière, fort bien trop occupés à contempler deux personnes à se faire du mal. Ces deux personnes d’ailleurs, commençaient à montrer certains signes de fatigue. Éreintés par les coups reçus et portés, leur harnois en témoignaient et c’est ce pourquoi, leurs coups commençaient à perdre en vigueur. Avec un peu d’attention, on remarquait comme leur poitrail se gonflait et faisait s’écarter les nombreuses plaques qui le recouvrait, tant leur respiration était conséquente. Il fallait tout de même qu’un vaincqueur soit déclaré, la foule le demandait!
Les cris fusaient de nouveau, à tue-tête ils criaient à gorge déployée afin qu’ils se déchaînent une ultime et dernière fois. L’un des deux prêtres poussa un cri et in extremis, il frappa droit sur l’une des plaques que recouvrait la clavicule de son adversaire. Le coup, aussi puissant était-il, fit perdre l’équilibre au tas de ferraille qui recula d’une dizaine de pas pour tenter de se remettre d’aplomb. Sans succès, il tomba à la renverse en bousculant plusieurs personnes qui s’écartaient à son passage en formant un couloir. Lorsqu’il tomba, dos contre le sol humide des quartiers résidentiels, il ouvra les yeux et tomba, dans le plus pur des hasards, nez à nez avec Anîhl.
Il cligna des yeux plusieurs fois, espérant qu’il hallucinait. Le pauvre avait quand même été corrigé avec peu de douceur et, une fois ses esprits retrouvés, il dévisageât la femme avec l’air le plus dégoûté qu’il soit. Sa peau pâle, la couleur de ses iris, ses cheveux sombres mais surtout, surtout, l’absence de fer autour de ses chevilles ou de ses poignets. Elle n’était vraisemblablement pas esclave et personne autour ne semblait avoir l’emprise sur elle. Dare-dare, il tentant de se redresser sur ses jambes maçonnes, bien qu’encore ébranlé, puis s’exclamait sur un timbre de voix qui n’augurait rien de bon :
« Espèce de petite pourriture, à qui appartiens-tu ? Quel est ton nom ? »
À la questionner, les gens commençaient à se questionner et Anîhl commença à recevoir nombres d’œillades curieuses. Elle n’avait certainement pas intérêt à traîner dans le coin, sans quoi elle serait vite fait identifiée et, son futur ne serait fort bien peu prospère … Le prêtre cracha contre le sol, aux pieds de l’hybride, puis il lui redemanda, la voix d’avantage menaçante encore :
« Je vais te le redemander une dernière fois : qui es-tu ? »
La main du prêtre était fermement cramponnée contre la garde de sa lame et était prête, à tout moment d’occire son interlocutrice. Ce ne serait, après tout, qu’une autre flaque de sang, qui coulerait aux pieds du guerrier …
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| | | Anîhl
Hybride
Nombre de messages : 17 Âge : 25 Date d'inscription : 08/05/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 92 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: La fuite d'une esclave | Velkyn Dim 10 Juil 2016 - 16:09 | |
| Dès qu'Anîhl mit un pied hors de la maison, elle fut assaillie par des milliers de nouveautés. Le gris de la grotte, le bleu sombre du ciel, le brun des toits de maison. L'odeur un peu écoeurante de l'humidité sur les parois, la fragrance alléchante d'un dîner préparé dans un foyer. Le froid du soir tombant piquant l'intérieur des narines, les cailloux du sol irrégulier rentrant dans le pied. Quelqu'un passa dans la rue et Anîhl sursauta. C'était un homme. Il était plus grand, plus large d'épaules que sa mère. Sa peau était sombre, mais d'une teinte différente que celle de sa mère. Ses cheveux blancs étaient courts, à la différence de ceux de sa mère. Anîhl regarda avec fascination le dos de l'homme s'éloigner, puis elle se ressaisit. Elle observa bien les lieux pour être sûre de les retrouver à son retour, puis elle partit. Elle sentait son coeur battre la chamade alors qu'elle s'avançait dans les ruelles de son quartier. Tout était nouveau. Elle qui avait passé sa vie à écouter, pouvait maintenant voir, sentir, toucher. À chaque fois que quelqu'un apparaissait dans son champ de vision, elle se dissimulait dans l'ombre d'une maison pour ne pas être vue. Elle demeurait alors dans sa cachette en retenant sa respiration, jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus entendre de bruit de pas. Elle se demanda si parmi les gens qu'elle croisait, l'un d'eux était Vanina, ou Raken. Les rues n'étaient pas très remplies à cette heure, mais chaque apparition était une nouvelle découverte pour Anîhl. Les Drows étaient tous différents les uns des autres, plus qu'elle n'aurait pu l'imaginer ; mais tous avaient la peau sombre, les cheveux blancs et les yeux rouges. Comment quelques simples gènes elfiques avaient-ils pu la rendre si étrangère ? Impossible de se fondre dans la foule avec une chevelure et une peau dont les couleurs avaient été inversées. Les quartiers étroits et tassés s'élargirent peu à peu sous les pas d'Anîhl. Enfin, la rue qu'elle remontait déboucha sur une place. Les Drows tentaient de rationaliser l'espace au maximum en collant les habitations les unes aux autres, mais la place publique était une exception car elle offrait une zone large et dégagée. La place était pleine de monde. Tous s'étaient rassemblés en cercle autour du centre de leur attention. Depuis son emplacement en marge de la place, Anîhl ne pouvait pas voir de quoi il s'agissait. Les gens semblaient captivés et poussaient par moments des cris excités. En tendant l'oreille, Anîhl comprit qu'il devait s'agir d'un combat. Du fer s'entrechoquait et des râles échappaient aux combattants sous l'effort. La curiosité d'Anîhl était forte. Elle brûlait d'envie d'assister au spectacle. Oserait-elle commettre cette folie ? Elle n'était plus à ça près aujourd'hui. Elle avança de quelques pas, le coeur prêt à exploser dans sa poitrine et l'adrénaline battant dans ses veines. Si quelqu'un la remarquait, tout était fini. Personne ne fit attention à elle. Elle se fondit dans la masse et s'approcha un peu de la zone des combats. Les adversaires apparurent dans son champ de vision. Anîhl n'entendit qu'un cri rauque et le fracas des armes, et l'un des combattants tomba à la renverse, juste devant elle. Son heaume se détacha et roula jusqu'aux pieds de la jeune femme. Anîhl vit l'épée interminablement longue du guerrier, son armure rutilante, les tatouages sur sa peau sombre. Puis l'homme croisa son regard et elle sut qu'il avait compris. Il se leva, lui aboya dessus. Anîhl se figea. Que faire que faire que faire. L'homme cracha par terre et réitéra sa question. Un grand silence était tombé sur la place. Le regard d'Anîhl tomba sur la main de l'homme, posée sur la garde de son épée. Fuir. Automatiquement, le corps d'Anîhl se mit en mouvement et elle tourna les talons, envoyant valdinguer le heaume de l'homme. Elle traversa la place en courant et s'enfonça en zigzaguant dans les ruelles. Derrière elle, des exclamations et des bruits de course laissaient supposer qu'elle avait au moins un poursuivant mais elle ne se retourna pas pour vérifier. Elle était certaine que l'homme en armure la courserait. Elle ne connaissait pas le quartier, l'homme si. Elle ne passait pas inaperçue et n'importe qui d'autre pouvait la repérer d'un moment à un autre. L'homme savait manier une épée aussi grande que lui. Une porte s'ouvrit devant le nez d'Anîhl et elle fit un bond sur le côté pour l'éviter. Elle continua à courir. Elle n'entendait plus de bruit de cavalcade derrière elle. Pitié qu'il n'ait pas lancé la place entière à mes trousses. La nuit était enfin tombée, à présent. Anîhl ralentit enfin le pas. Elle était à bout de souffle et un point de côté lui brûlait les côtes à chaque inspiration. Elle n'avait aucune idée de l'endroit où elle se trouvait. Les habitations étaient plus rares que ce qu'elle avait traversé, et le terrain était en pente. Peut-être approchait-elle du niveau supérieur des habitations. Le niveau des parias. Son poursuivant ne viendrait pas la chercher là. Avec un peu de chance. Elle continua à marcher. Jusqu'à ce qu'un bruit lui fasse tourner la tête. - Spoiler:
PARDON pour le temps de réponse vraiment trop long ! J'ai tellement perdu l'habitude de RP que je suis même plus fichue de respecter des délais. J'espère que tu m'en veux pas trop, que t'es toujourd chaud pour le RP et que ma réponse te plait !
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| Sujet: Re: La fuite d'une esclave | Velkyn | |
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