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 Une mort dans l'ombre

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Cécilie de Missède
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Cécilie de Missède


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MessageSujet: Une mort dans l'ombre   Une mort dans l'ombre I_icon_minitimeVen 20 Mai 2016 - 14:14


   
PandémoniumLieu du RP : Lourmel
   Date du RP : 9e ennéade de l'an 8 du 11e Cycle
   circonstances du RP : Si l'assassinat d'Aline de Lourmel avait eu lieu deux heures plus tard (poste en pandé puisque ça correspond plus)
   Ambiance du RP : Sombre





Sur un palier de pierre en bas des contreforts, Cécilie se laissa glisser contre le mur. Les jambes repliées contre sa poitrine, elle appuya sa tête contre la pierre, la gorge dégagée, les yeux fixés sur un ciel nocturne qu'elle ne voyait pas.

Elle ne pleurait pas. Sa respiration était calme. Son cœur battait à grands coups réguliers. Un moment, elle en voulut à Jindanor pour l'avoir obliger à ouvrir les vannes de ses émotions. Mais cela passa en une fraction de seconde, ça aurait été aussi futile que le reste… Mensonge pour trahison. Elle savait comment cela fonctionnait après tout. Ce n'était pas la première fois qu'elle assistait a une mort suspecte dans le castel d'un seigneur, même si c'était la première fois que cela touchait sa famille.

La vie est une sale garce.

Noble ou paysan. Femme, homme, enfant. Les constantes étaient les mêmes lors de chaque vie. La naissance, l'injustice et la mort. Choix ou non. Croyant ou hérétiques. Elle avait oublié cette vérité durant quelques mois. Le fait de fréquenter des personnes qui avaient confiance en elle sans doute…

Aline était si jeune encore… Et sous sa protection.

Elle avait demandée à Thenala de veiller sur la petite pendant qu'elle-même répondait a ses devoirs mais elle ne pouvait pas lui en vouloir de l'avoir laisser aux bons soins de sa gouvernante pour trouver le sommeil. Ils avaient trouvé la chevalière de Godfroy… Ils savaient que plusieurs membres de la garde étaient impliqués. Elle avait cru Yorik suffisamment sage et loyal pour les choisir correctement. Elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même.

Elle aurait put se jurer que cela n'arriverait pas de fois, mais elle n'avait rien d'autre à protéger. Rien d'autre qu'un titre creux et une lignée qui touchait à sa fin.

Au moins, elle savait a présent pourquoi ces couards avaient agis : Pour s'emparer de Lourmel. Au vu du destin funeste de la jeune Aline, s'ils avaient voulut tuer Maélyne, ils ne seraient pas embarrasser de détails. Ils attendaient donc quelque chose d'elle… beaucoup plus qu'une simple rançon. Un mariage ? Un lègue ? Dans tous les cas, le pouvoir de Lourmel changerait de main, il ne pouvait y avoir d'autres raisons.

Elle savait aussi que durant les jours prochains, elle risquait de se faire mettre au fer, ou tuer, à n'importe quel moment. Les faits étaient contre elle. Son frère venait d'arriver de Missède avec des hommes d'armes, et repartait tout aussi soudainement sous le couvert de la nuit en ce moment même. Des rivegeois avaient découverts les corps d'Aline et sa gouvernante. Elle était sur les lieux. Ses cheveux portaient encore l'odeur du sang. Et plus accablant encore : la disparition d'Aline faisait de Mathilde de Laval, sa mère, l'héritière légitime du fief de Lourmel. Tant que Maélyne ne reparaîtrait pas, c'était donc a Mathilde que revenait le titre de Dame et cela projetait sa fille aînée, Cécilie de Laval, en tête de liste de la succession.

Lorsqu'en plus, cette remplaçante providentielle qui habitait depuis des années à l'autre bout de la péninsule se trouvait en route pour Lourmel à l'occasion du tournois de Serramire, son arrivée prévue le sur-lendemain devenait soudain à une preuve de culpabilité.

La plante de ses pieds encore tachée de sang et de terre glissa sur l'herbe toujours détrempée de la veille, laissant ses jambes s'allonger sur le sol et sa chemise de nuit dévoiler ses jambes presque jusqu'au genou sans qu'elle n'y prête plus qu'une attention distraite. Elle tirait d'une main absente sur son jupon. L'air doux des nuits d'été caressait son visage, apportant jusqu'à elle les effluves viciées qu'elle avait sentit dans la chambre avec un ajout de terre grasse, d'eau saumâtre et de pollen.

Il ne restait plus qu'à espérer que tous les pions qu'elle avait placés fassent leur office. Elle eut une moue cynique en pensant que son père aurait été fier de sa réaction. Cette nuit serait plus longue encore que la précédente.




Elle n'avait réussi à dormir qu'un paire d'heure avant de se redresser précipitamment dans son lit. Dans le tonnerre de drap froissés, elle avait presque douté entendre ce petit cri suraiguë qui l'avait tirée du sommeil. Ce cri qu'elle entendait encore au loin comme s'il ne devait jamais cesser. Mais c'était le son mat et étouffée d'un corps mou s'écrasant sur l'herbe détrempée qui lui donnait la nausée.

Le silence une fois revenu, elle avait tendu l'oreille. Des cliquetis d'armure s'agitaient dans le couloir. Ils passèrent devant sa porte. S'éloignèrent vers un autre couloir de l'aile Est. Les cheveux défaits lui tombant pêle-mêle au creux des genoux, sans prendre le temps de chercher autre chose que le petit poignard que le Capitaine lui demandait de garder en permanence, elle se tira de sous ses couvertures. Quelques ennéades plus tôt, elle aurait été tétanisée par la peur, mais la panique qui  lui étreignait les entrailles à l'idée de comprendre ce qu'elle venait d'entendre était bien plus forte.

Prenant a pleine main la garde de la petite lame avec autant de grâce et de maîtrise que si cela avait été une torche, elle s'orienta de meuble en meuble pour arriver à la porte. Pas un bruit de pas. Elle sortit et se précipita sur sa droite, passant deux porte et ouvrant la troisième a la volée. Figée un instant sur le seuil, ni sursaut, ni salut… ni respiration. Seule une odeur lourde de sel, de cuivre et d'immondices lui tomba sur les épaules. Ses doigts se raidirent sur le manche du couteau pour ne pas le lâcher.

« Aline… ? Tu es là ma chérie ? C'est moi, Cécilie. »

Ce faisant, elle commença a avancer à tâtons dans cette pièces qu'elle ne connaissait que de façon très approximative. Sa main gauche passa du cadrant de la porte à l'armoire, de l'armoire au fauteuil. L'odeur écœurante lui donnait envie de vomir. Une odeur âcre qui vous prend a la gorge. Elle continua cependant jusqu'au lit de l'enfant, près de la fenêtre, appelant doucement sa nièce, espérant, le cœur battant, entendre une petite réponse.

« Il faut que tu te montres, Aline, sinon quelqu'un risque de revenir. Je peux t... »

* splotch *

Un frisson de d'horreur parcourut la peau de la jeune femme des pieds à la tête. Sa mâchoire se mis à claquer alors qu'elle soulevait doucement son pied nu. Une matière poisseuse et chaude lui collait à la peau. De temps a autre une goutte tombait de l'un de ses orteils dans un bruit crépusculaire. Un faut mouvement et le bas de la chemise de nuit qui lui battait les chevilles se colla à son talon mouillé.

Reposant le pied sur la pierre du sol, elle s'accroupit. Doucement, tout doucement, elle avança une main tremblante, balayant ce qui se trouvait autour d'elle juste au dessus du sol. Ses doigts heurtèrent une masse fibreuse et sèche qui faillit la faire basculer en arrière tant sa réaction de recule fut violente. Mais elle repartit a la charge, à deux doigts de rendre le contenu de son estomac. Des cheveux soigneusement coiffés et tirés. Le côté du visage était grand. Trop grand pour une fillette de six ans. Une femme… Sans doute la gouvernante…

Quelque chose dans ce demi visage poisseux lui rappela celui de l'elfe… La seule créature morte qu'elle avait effleurée du bouts des doigts. Pétrifiée près de ce corps encore chaud, la main sur sa tempe inerte, elle n'arrivait pas a penser… Lorsque des pas précipités se firent entendre dans le couloir. Elle se releva en sursautant. Son second pied s'écrasa dans le liquide poisseux. Les pas s'immobilisèrent au niveau de ce qui devait être la porte. Porte qu'elle avait oubliée de fermer.

Dans un cliquetis d'armure, le soldat se précipita sur elle.

Debout à côté de cadavre, son poignard rutilant à la main, la pointe de ses cheveux, ses pieds et le bas de sa chemise de nuit tâchés de sang, elle était incapable de bouger. Sa poitrine se soulevait à grands coups. Ses yeux inutiles étaient exorbités de terreur.

« Demoiselle ! Vous allez bien !? »

Le ton était empressé mais ne dépassa pas le niveau sonore du chuchotement. Elle n'eut pourtant aucun mal à le reconnaître.

« Lieutenant…
-Oui. Mais que c'est-il passé ?!
-Combien… Combien de corps ? »

Un silence répondit à sa question. Puis elle pensa a son poignard. A l'endroit ou elle se trouvait. Bien sûr il pouvait voir que l'arme de la demoiselle était propre comme un sous neuf et que les traces de sang ne couvraient que le bas de sa personne, mais la chose n'était pas évidente à concevoir pour une aveugle. Soudain inquiète, elle ajouta.

« Ce n'est pas moi je le jure…
-Vous n'avez pas besoin de le préciser. Mais venez. Ne restez pas… là. »

Le garde saisit doucement la main de la jeune femme pour l'entraîner vers le fauteuil. A chaque pas, elle sentait son pied accrocher étrangement au sol à travers la matière tiédasse. Il s'empara de son poignard, l'obligeant à desserrer ses doigts un a un.  Attrapant un chiffon qui traînait sur le bureau non loin, il s'empressa de le lui donner. Sous l’œil attentif du soldat, elle commença a frotter la plante de ses pieds mais elle semblait attendre autre chose de sa part.

« Anthoine… S'il te plaît, Est-ce que Aline est… ici ?
-Je suis désolé… on vient de retrouver la demoiselle Aline dans les jardins. Il semble qu'elle ait chuté depuis cette fenêtre…
-Elle est…
-Oui. Elle est morte. Je suis vraiment… désolé. »

Rapidement, la jeune femme se remis debout, ils n'étaient rester que quelques minutes en tout dans la petite pièce.




« J'ai besoin que tu ailles chercher le Capitaine et Jindanor, Rose.
-… Mieux vaut que le capitaine s'occupe de Jindanor. »

Cécilie tiqua un instant mais n'avait pas le temps de s'appesantir sur la question.

« Fait comme tu veux mais fait le vite. »




Trois petits coups retentirent à la porte. Puis trois autres. Et comme cela ne suffisait pas, une ombre s'insinua dans la chambre inconnu. Sous ses draps, Gaël sourit. Il savait bien qu'il avait tapé dans l’œil de cette couturière qu'il avait sauver des eaux le matin même. La ramener au château avait été une riche idée…

Les petits pas hésitants étaient sans aucun doute ceux d'une femme… Une femme qui semblait avoir beaucoup de mal à se repérer… Mais il ne bougea pas. Après tout si la mignonne voulait s'introduire dans le lit de l'écuyer pour s'occuper de lui, il allait la laisser faire.

Malheureusement, tous les rêves qui commençaient à lui chauffer le sang quand l'intruse l'appela doucement par son prénom… et qu'il reconnu la voix de sa sœur.

Il bondit presque hors du lit.

-Cécilie ! Par Néera, qu'est-ce que tu fais là ?
-Chhhhhhh. Je t'en prie, calme toi, nous n'avons pas beaucoup de temps. Pardonne-moi pour ce matin. Mais il faut que tu m'écoutes, maintenant.

Dans l'ombre, il parvint à la hauteur de sa sœur, elle avait l'air inquiète… et troublée.

-Que c'est-il passé ?
-Aline vint d'être retrouvée… Elle a été… Elle a été…

Les mots lui manquait une seconde fois. Ce n'était pas bien difficile à deviner… Il allait la prendre dans ses bras lorsque Cécilie se décida a franchir le pas.

-Aline a été tuée et la garde est corrompue. Est-ce que je peux compter sur toi, mon frère ?
-Bien sûr. Mes hommes nous sont loyaux. Tu ne risqueras rien.
-Non… Tu ne m'as pas comprise. Maélyne a été enlevée, pas tuée. Ils veulent se débarrasser des héritiers, pas de la branche. Moi je ne risque rien.

Mensonge éhonté mais il fallait qu'il accepte de partir coûte que coûte.

-Que veux-tu dire ?  
-Nous manquons de temps. Il faut que tu partes maintenant, avant que le château ne soit en alerte. Prend deux hommes avec toi et va retrouver Mère. Allez directement à Serramire sans passer par ici. C'est elle l'héritière de Maélyne a présent. C'est elle qu'on accusera. Il ne faut pas qu'elle arrive ici tant que cette affaire n'a pas été tirée au clair.

Sinon sa simple présence risquait de les faire purement condamner. Ici, ils étaient des coupables pratiques, des étrangers à qui profitaient les crimes…
Gaël resta un instant silencieux, tentant de comprendre la situation… Une sueur froide humidifia sa chemise. Cette histoire sordide le dépassait, mais Cécilie avait raison. Ils étaient les responsables tout désigné… Prit d'un élan d'amour fraternel et d'une certaine fierté, il la serra prestement contre lui avant de s'écarter pour rassembler ses affaires.

-Fait attention a toi, ma sœur. Je pars au plus vite.




« Anthoine, va chercher un prêtre de Tyra.
-Mais…
-Le Capitaine m'accompagne maintenant. Va. Il faut quelqu'un pour s'occuper d… d'elles. »

Si en plus il pouvait être hors du château lorsque tous les soupçons éclateraient, cela ne pouvait être que mieux. Elle attendit qu'il quitte la pièce avant de reprendre, a l'attention du dit capitaine.

« Capitaine.
-Oui ma Demoiselle ?
-Postez des hommes devant la chambre d'Aline et d'autres pour la surveillance de… son corps. Ne vous fiez à aucun homme, aucune femme que je ne vous aurai pas désigné comme fiable. Ne faites confiance qu'aux nôtres. Gaël est parti prévenir ma mère pour qu'elle ne se jette pas tête baissée dans ce panier de crabe. J'ai besoin que vous organisiez le plus rapidement et le plus discrètement possible une fouille des baraquements, des caves et des quartiers des serviteurs.
-Vous pensez que…
-Je pense que Roland, Berthold, Yorik et Arold devaient protéger Aline et qu'ils ont faillis. En fin d'après-midi, Rose m'a dit que la chef des cuisine avait remarqué qu'entre l'inventaire du matin et celui du soir, des vivres manquaient. Pas des sucreries que les gamins chipent de temps a autre : pain, fromage, viande. L'équivalent de plusieurs rations. La chevalière de Godfroy a été retrouvée dans la chambre de Maélyne. Aline et sa gouvernantes ont été attaquées et il n'y a aucune trace de leurs gardes personnels. Je vous laisse en tirer les conclusions qui s'imposent.

Un silence répondit à la jeune femme… Puis un claquement de talon.

-Je vous envoie deux gardes et je rassemble mes hommes.
-Inutile de multiplier ma garde personnelle. Jindanor suffira. Retrouvez-moi dans les jardins près de… près de l'aile Est.
-… Comme vous le souhaitez, ma Demoiselle.




Des coups de plus en plus empressés retentirent à la porte. Thenala hésita un instant et couvrit sa chemise de nuit d'une sur-robe avant de s'approcher de la porte a pas de loup.

« Qui est-ce ?
-Cécilie. Je sais que l'heure ne se prête pas aux visite mais cela ne peut attendre. Il en va de votre vie. »

La porte grinça légèrement en libérant le passage, laissant apparaître Cécilie et Rose.

-Je ne veux pas vous faire peur, mais nous manquons de temps. Il faut que vous soyez forte. Aline…
-Aline a été tuée alors qu'elle était sous garde constante. Les seuls a avoir put fomenter une chose pareille sont les gardes eux-mêmes.

Cécilie aurait voulu remercié sa suivante d'un regard mais elle ne put que reprendre pour en finir :

- Tant que vous serez ici, vous ne serez pas en sécurité. Mon frère est en train de seller des chevaux. Je ne peux que vous supplier de partir avec lui. Chacun des proches de Maélyne est un levier que ses ravisseurs peuvent utiliser pour la briser. Elle vient de perdre sa fille… Ne la faites pas porter votre deuil en plus.




Les bruits de la nuit régnaient encore dans les jardins. Bientôt viendrait le chaos et la panique. L'esprit de Cécilie se laissait glissé dans un espace proche de la transe, oublieuse de son propre corps pour maintenir la concentration qui lui permettait de sonder les alentours a travers les mélodie de l'Art. Près d'elle, Rose restait silencieuse, guettant sûrement l'approche de la moindre personne a travers des ombres qu'elle ne pouvait percer. Elle était allé se recueillir un instant sur le corps de l'enfant, mais il n'y avait plus qu'à patienter. En espérant que les premiers sur les lieux soient Jindanor ou le hommes du capitaine. Au loin, le claquement discret du pas de trois ou quatre chevaux s'éloignait doucement.
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