Foutue surprise..[Pv Krish/Velkyn] [Terminé]

fin Verimios de l'an 8 du XIe Cycle

Le temps était orageux, l'air lourd pesait dans les poumons, la chaleur des lieux liées à l'humidité des terres de l'Annon créait un véritable climat étouffant, d'autant qu'il se trouvait dans l'une des rares forêts touffue. Halandarin venait de quitter la plaine venteuse pour l'abris des sommets touffues, espérant que l'ombre apportait réduirait la chaleur accablante du soleil. Manque de chance, il se sentait d'autant plus étouffé.

Le paysage valonnés n'aidait d'autant pas les déplacements, collines en pique, falaises monnaies courantes aux côtés des fleuves nombreux de la région, s'il connaissait bien une chose sur la dite c'était de se méfier de ces orages subites, les pluies torrentielles qu'ils apportent dévalent le territoire valonnés pour se rassembler en immense torrents pouvant rendre un passage silencieux et agréable, en un véritable enfer aquatique, transportant rochers de plusieurs kilos et arbres morts. Et il savait tout autant une chose qui l'avait particulièrement amené à ces lieux... Le silence qui y régnait. La symphonie se faisait incroyablement silencieuse en ces terres, et pour ceux qui comme lui ne l'entendaient déjà pas bien beaucoups, ces territoires étaient d'un silence des plus agréables.

Ses exactions récentes, ses peines, ses douleurs, il avait bien assez des siens pour s'inquiéter de ceux d'une forêt millénaires aux immenses capacités.. Celle-ci osait se plaindre de ses petites douleurs, de quelques hectares enflammés, rasés ? Et lui ? Il avait donc opté pour le silence divin de l'Annon, il était aussi à la recherche de quelques poches de minerais. Après tout, il connaissait ces vals et ces monts, ils avaient d'intéressant que la terre se brisait souvent à leurs pieds, dévoilant ses richesses sans avoir trop besoin d'efforts pour les opportunistes.

Le siècle passé il y avait découvert un véritable falaise à flanc de fleuve torrentiels, celui-ci déchirait la falaise avec la force d'un géant, et emmenait avec lui d'immenses plaque de minerais qui se brisait plus bas sur les rochers... Aussi s'était-il glissé sur la fin des rapides pour y ériger un tamis, il avait ainsi ramassés quelques kilos d'or pur s'étant détaché de la roche qui le maintenait prisonnier depuis des siècles. Ce lieu il le connaissait encore, mais son accés s'était rendu d'autant plus compliqué que la falaise s'était fait ronger à un tel point que le fleuve se trouvait six mètres plus profond...

-... Par mon marteau... Cela va être particulièrement difficile d'y avoir accés, d'autant que .... Il se rapprocha, parlant seul comme pour combler le silence qu'il avait pourtant tant recherché, penchant son torse vers le vide il observa la falaise érodée. Il semblerait que le minerais ait glissé en contrebas... En un siècle aussi. Il soupira avant de se détourner et de reprendre sa route.

Il eut besoin à un moment d'utilisé l'un de ces grands arbres de bois fin et élancé, se hissant à son sommet avec tout son attirail sur le dos, il n'eut qu'à se balancer deux trois fois en avant pour le déraciner partiellement, et se créer un pont de fortune le menant de l'autre côté d'une falaise de roche calcaire, trouée de dizaines de grottes toutes les plus imposantes que les autres. S'y trouvaient quelques Acheris, ayant élus domicile dans celle-ci et qui, dérangé par le bruit de l'arbre se déracinant sortirent toutes griffes dehors prêts à en découdre... Halan, par prudence, se plaqua contre les feuillages de l'arbre qu'il venait d'utiliser comme pont de fortune... Et eut bien de la chance qu'un autre groupe d'Acheris sorte de la grotte pour une partie de chasse, autrement il aurait très certainement du plonger dans le lac en contrebas, dont il ne pensait pas que le fonds soit si... Sécurisé que cela.

Il avait quitté Eraïson, l'Anaëh, tous ses "semblables" pour être seul avec lui même, la marche lui permettait de repenser à ce qu'il avait fait... De s'assurer qu'il... Avait bien fait ?...
Il avait la pensée lourde, mais plus ce voyage passait, plus les heures s'écoulaient, plus le remords s’effritait. Il avait fais ce qu'il voulait faire. Rien de plus. Il n'était pas... Des leurs de toute manières... Il ne leurs ressemblait pas, il n'était pas ce monstre que l'on décrivait en lui, il n'était pas dans les canons elfiques, il n'était pas non plus respecté pour ses faits, mais simplement pour son titre et la peur qu'il instillait en certains... Alors si l'on devait le respecter de cette manière... Pourquoi pas ?

Il passa sa première nuit de voyage dans un calme serein, dans une tanière de Félin à pointes, ceux-ci ayant très certainement migré plus tôt dans l'année, puisqu'il vérifia qu'ils ne reviendraient pas le déranger durant la nuit, un feu fut réalisé, et la viande séchée dans son sac fut engloutie, il était partis seul dans cette contrée, bien moins dangereuse que l'Anaëh, mais tout autant risqué pour les non initiés, entre les reptils venimeux, ces insectes grouillants, les prédateurs nombreux, et les herbivores territoriaux, il fallait se l'avouer, ce territoire aussi magnifique et dégageait pouvait-il être, restait une jungle vierge de toute civilisation complexe...

Trois jours s'écoulèrent sans qu'aucune véritable découverte soit réalisé, bien qu'un lac marécageux fut approché au nord d'un des nombreux delta, et traversé en longeant la côte..



Les galets la composant n'étant que le résultat des rochers érodés sur leurs parcours le long d'un fleuve torrentiel, parsemés de rapides violent et de chutes d'eau de plusieurs dizaines de mètres. Cependant il ne put s'empêcher d'apprécier le lieux dégageait, le regard dans la distance, face à ces quelques monts imposant se dessinant aux kilomètres plus éloigné. Il décida de se poser ici même pour l'heure qui suivrait, se reposer de son crapahutage incessant, parce que môsieur était du côté le plus valonnés de l'Annon, cette barrière qui protégeait l'Anaëh d'autant par sa forêt vierge que ses vals imposants.

Mais demain, il parviendrait sur les plaines aux prairies immenses. Que les buffles et les autres herbivores affectionnent d'autant...

Il ne lui fallut pas moins de huit heures pour parvenir par delà les derniers monts, il se trouvait au devant de ces prairies immenses, couvertes de quelques touffes d'arbres servant d'ombrages aux prédateurs, et aux herbivores, cette partie de l'Annon dîte "plate" se composait de nombreux fleuves et ruisseaux calmes, et de quelques lacs imposants, et s'y trouvait les quelques grands troupeaux de cerfs d'Elda ou de buffles d'eaux...

-... Pfiouh... Tout ce crapahutage pour parvenir sur cette terre, et j'ai encore quelques centaines de lieux à parcourir... Il grommela avant de descendre de son perchoir, glissant le long de la roche érodée par les vents avant de s'élancer vers l'un des derniers arbres qu'il avait utilisé quelques jours plus tôt pour se faire un pont, qu'il utilisa ici pour ralentir sa chute, sans pour autant s'attendre à ce que cette saloperie se fende en deux au lieu de se déraciner, le craquement sourd du bois le surprise d'autant qu'il se trouvait au dessus de la dernière véritable chute des environs, s'emparant de la corde qu'il avait saisie autour de sa taille lors de son départ, il élança le grappin qui composait son extrémité vers un pan de falaise, priant de tout son cœur que cette saloperie de roche ne s'effriterait pas... Et que le grappin s'accrocherait bien.

La chute fut longue, mais le "tac" et le grattement distinctif d'un grappin cherchant son appuis le fit pâlir, jusqu'à ce que ses mains tenant fermement la corde la sentir violemment se tendre, ce qui eut pour effet de projeter son corps dans un effet de balancier au dessus du vide..

Son poids important le rassurait d'autant moins que cette corde avait vue de meilleurs jours, se balançant avec vigueur vers la paroies rocheuses, il fut bien heureux de parvenir à s'accrocher à une entaille de la roche, puisque le grappin lâcha tout bonnement prise, emmenant dans sa chute quelques gravats de roches frileuses... Il déglutit en remontant la corde...

-Plus jamais... Se murmura-t'il avant de reprendre sa route vers les plaines, route qui serait d'autant plus prudente dorénavant.

Mais... Ce qui foutue réellement sa journée en l'air, fut de parvenir aux abords de la forêt en contrebas de la falaise, et d'entendre des bêtes... Des chevaux, exactement ce qui n'était pas commun dans cette région... Plaqué dans les fourrées, Halandarin observa la direction d'où provenait les renaclements irrités de l'animal, et distingua bien aisément des voix... Sans pour autant comprendre ce qu'il se racontait..
Ce qui fut le plus gros choc fut de les voir passer à quelques pas de lui, l'un des sabots claquant littéralement à quelques mètres, un coursier, un de ces chevaux taillé pour la vitesse plus que l'endurance, ses muscles saillants surmonté d'une robe auburn, il se trouvait aux côtés d'un Destrier aux flancs noir couverts de boues, leurs cavaliers : Des Drow's...

Halan était d'autant plus heureux d'avoir apportés sa lance et sa lame personnelle...

Cependant, ce n'était pas tout... Ils n'étaient pas que deux, en effet le claquement des sabots de deux autres bêtes s'approchèrent, d'autant qu'une voix qu'il connaissait si bien qu'il eut un frisson..

De rage, d'enthousiasme, de peur ? Il n'aurait pas su le dire, plaqué dans la terre humide, il tendait simplement l'oreille. De ce qu'il voyait, entre les feuillages, ceux-ci ne l'avaient pas encore remarqué, mais cela ne saurait probablement tarder...

Krish Al'serat se tenait sur un étalon, à la robe dorée et sableuse.. Halan' serra la hanse de sa lance, avec une force brute, les dents serrées... Elle était toujours aussi hautaine, elle se tenait droite sur cette bête, vêtue d'un pantalon de cuir teinté noir, et d'une tunique rouge surplombant et se détachant fortement du reste de ce qu'elle portait, mettant en valeur le teint noir de son visage, qui malgré toute la rancœur que ressentait Halan venait de l'envoûter un court instant, avec fierté se tenait-elle, et engueulait deux des cavaliers avec vigueur et enthousiasme, le son du sarcasme pointant dans sa voix. Elle disposait de lames d'apparats, lames dont se rappelait très exactement Halan', et sa main gauche était recouverte d'un gant aux griffes métalliques bien trop familières.

Maintenant qu'il avait une vision complète des quatre caballeros , Halan' distingua aisément le symbole d'Uriz sur les armures des deux cavaliers sur leurs destriers, ce symbole il le connaissait que trop bien depuis ses combats à Eraïson. Le cartographe lui semblait le moins bien froqué, dans sa tenue de cuir maronnasse.

Ce qui emmerda d'autant plus le Toer Tamindal ? ... Un faucon d'Anaëh, qui se tenait dans les branches de l'arbre juste à sa droite, et qui semblait prendre l'elfe pour un agresseur. Un nid... Il fallait que ce corniaud de faucon fasses un nid ici ?! Et voilà qu'il beuglait dans sa direction, ce qui eut pour effet de les faire se tourner vers lui...

Et.......... Merde. FOUTUE NATURE DE MERDE.

Cela faisait presque trois ennéades qu'elle airait dans Yutar pour rassembler ce dont elle avait besoin pour son projet d'amélioration des forges… Le nouveau mois avait pointé son nez et la nouvelle année aussi, mais elle n'avait rien dit, rien fait remarqué. Son millième anniversaire pouvait attendre, pour l'heure, elle avait des affaires sur le feu… Beaucoup plus d'une. Mais elle devait se rendre a l'évidence. S'ils n'utilisaient pas des ressources extérieur à la zone sécurisé de la forteresse, ils ne feraient jamais mieux que ce qu'ils avaient déjà comme équipement.

Pour remédier à cela, elle avait fait seller son étalon, tirer par l'oreille un éclaireur cartographe, récupéré son mage personnel, son meilleurs garde (enfin… Wydrin n'était pas là… Ce que cette mégère pouvait lui manquer lorsqu'elle se retrouvait seule avec des abrutis armées jusqu'aux dents), et avait envoyé tout ce beau monde à la porte principale. Comme à son habitude, elle n'avait prévenu personne et compté (presque) exclusivement sur ses ressources personnelles. Mais par une opération divine (et avec lui c'était le cas de le dire), Velkyn avait appris son expédition. C'est donc avec le plus grand déplaisir qu'elle trouva deux prêtres d'Uriz, arme au côté et bride en main, en lieu et place de SON garde et de SON mage, au moment de quitter les murs. Elle fut un moment tenter de les envoyer promener… Mais c'étaient des prêtres tout de même. Alors elle s'était contenter de les congédier… Ce à quoi ils avaient répondu qu'ils suivraient les ordres du Haut-Prêtre jusqu'à ce que Teiweon vienne les faucher… Bande de crevards…

Les attentions de Velkyn pouvaient être aussi flatteuses et appréciées que des plus ennuyeuses. C'était peut-être le lot de tous ceux que les dieux gardaient à l’œil d'avoir de temps à autre envie d'en éborgner un ou deux…

En tout cas, depuis le matin, la recherche était allé bon train. Leur petit groupe était nettement discret et elle avait mis les deux prêtres à l'ouvrage comme elle n'aurait pas hésité à le faire des deux acolytes qu'elle avait d'abord choisis. En plus d'être aux aguets concernant de potentiels ennemis, ils étaient judicieusement utilisés pour trouver des endroits intéressants pour creuser de petites carrières, couper du bois suffisamment solide pour les manches ou capable de faire suffisamment de braise pour alimenter les foyers. Elle-même s'était concentrer sur les plantes et les minerais. Même après plusieurs mois à vagabonder dans cette flore pourrie, les soldats débarqués du puy et des terres stériles n'étaient pas fichus de faire la différence entre une ronce et un lierre. Hors même en forge, les plantes comme les substances animales avaient leur utilité. Trempage, alliage, coloration, décoration… autant en profité puisqu'elle était là.

Cela faisait bien deux siècles qu'elle n'avait pas fait ça elle-même… Décidément, ce séjour à Yutar avait des airs de vacances bien méritées.

Du haut Tril, son magnifique étalon dont la robe si particulière paraissait dorée (en même temps acheté le gagnant du prix du meilleur étalon de la foire annuel de Thaar pouvait être plutôt intéressant quand on veut un animal avec de l'allure…), elle venait de houspiller une fois de plus l'un de ses accompagnateur pour son manque de rigueur… Lorsque les prêtres dégainèrent leurs lames dans un même mouvement, l'un deux tirant violemment sur le bras de la Maîtresse des forges pour la jeter à bas de sa monture.

Après un petit cri de surprise fort peu impressionnant et un « Outch ! » sonore, Krish se fendit d'une ribambelle interminable de juron puysards aux aspects craquant et chuintant débordant de haine. Envers le sol ou celui qui l'avait déséquilibré ? Bonne question.

Son impressionnante démonstration de savoir littéraire ne l'avait pas empêchée de se remettre sur pied d'un bon, restant accroupi, ses deux lames en main, prête à répliquée. Cisailler les tendons des montures de ses ennemis pouvait se révéler aussi efficace que cisailler ceux des chevilles qui pendaient à quelques centimètres de sa tête…

Mais l'un d'eux sautait déjà à bas à son tour pour se précipité vers…

Krish en oublia même le savon historique qu'elle s’apprêtait à passer aux deux prêtres. Claquant l'arrière train du destrier qui lui bloquait la vue, elle faillit laisser la surprise la saisir un instant… Ce qui aurait été bien dommage étant donné que le prêtre arrivait déjà sur sa proie, bras en avant, prêt à faire usage de sa magie aussi bien que de son arme. Même le cartographe venait de bander l'arc qui barrait son dos.

-MIR RATH !!

La scène se figea… sauf l'elfe aux allures de drow qui se battait contre un faucon vraiment pas content.

-Jivviim ukta lu'Usstan belbau dosst karliik rath ulu Velkyn.

Elle avait volontairement utiliser son prénom dépourvu de tout titre pour leur rappeler que leur seule et unique devoir était de l'accompagnée et de lui obéir à elle sur ordre directe du Haut-Prêtre. La mission en elle-même pouvait être considérée comme un honneur mais fier ou non d'avoir reçu ces ordres, elle ne leur laisserait pas l'occasion de lui désobéir deux fois. C'était ça de se faire choyer. Les autres finissaient par oublier que vous n'étiez pas un être faible et sans défense.

-Evagna udossa jabbress…
-Elgg l'suru lu'co'ce ol. Llinshin draeval prollussk.
-Jhal nindol... darthirii.

-Uk zhah natha abbil dal Thaar. P'wal d'ukta blynol darthirii ph'nin elghinyrr… Uk zhah natha ktonos, natha x'ianxin, uk elggar mzil sargtlinen wun dra'malar. Ukt dalharuk zhah biu velg'larn vel'bolen shlu'ta pi'rescho xun nindol ilhar d'Sol'Dorn.Usstan xun naut zhaun ele uk zhah ghil, jhal uk zhah maglust. Usstan ssinssrin ulu telanth xuil ukta.

-Dosst quarth, Jabbress… accepta l'homme a contre cœur en posant son regard méprisant sur l'elfe.

-Ka Uriz lor pholor biu elfe, uk zhah nindol uss.

Tendus, les drows tournèrent leurs regards suspicieux sur l'elfe

-Nin, shlu'ta dos elgg nindol suru. Olt ashar't ph'nrunnin, soupira-t-elle en faisant un signe à l'archer.

La corde du cartographe vibra. La flèche empennée de plumes blanches siffla dans la direction de l'elfe. Un “ CHTOK ” sourd et un gargouillis se firent entendre. Le projectile venait de se planter dans la gorge du faucon. À quelques centimètres de la tête de l'elfe. Arme toujours au clair, les drow regardaient le gaillard blanc en chien de faïence. Krish se glissa a la hauteur de celui qui était arrivé presque au corps à corps et s'appuya nonchalamment sur son épaule, sa lame noir dans la main droite, l'autre gentiment reposée à sa ceinture.

-Ça fait un baille, Aesus ! Une pose déjeuné, ça te tente ?

Tril:

forme de ses lames:

Traduction:

 

Une toute nouvelle cicatrice se dessinait contre les jointures du Haut-Prêtre. Son poing fermé et pesant comme un marteau, vint faire voler en éclat les dents de son adversaire. La tête à la renverse et la mâchoire victime d’une luxation, le pauvre s’échouait contre le sol en un claquement audible de son crâne contre la roche. De l’écume ourlait ses lèvres, ses yeux étaient à la renverse et finalement, quelques convulsions bouleversaient sa charpente précaire. Un médecin se précipitait à lui, cherchant à étirer sa pauvre et misérable vie de tous les moyens qui lui étaient possibles. Debout, victorieux, Velkyn lorgnait pendant un moment l’homme qui gisait en son sang, détournant les yeux vers deux autres Prêtres qui attendaient au pan de la porte, silencieux comme des tombes. Une main venait quérir sa gourde pour s’abreuver de longues lampées d’eau, les interrogeant du regard.

« Nous avons la certitude que la Maîtresse des Forges entreprendra de manière imminente un voyage en dehors des murs »

Songeur, d’abord, Velkyn ne tinta pas le moindre le son. Sa main encore recouverte de ce liquide bouillant qu’était le sang de son adversaire, venait gratouiller son menton. Il redressa ensuite le nez vers le duo de combattant et élevait le ton, le souffle un peu court certes, mais toujours aussi sévère :

« Je vous relève tous deux de vos fonctions quotidiennes. Je vous veux tous deux harnachés de pieds en cap et prêt à la défendre, de votre vie, s’il le faut. Icelle vaut plus que cent autres Drow, vous comprenez donc l’importance qu’elle me revienne saine et sauve … Me suis-je bien fait comprendre ? »

Il essuya finalement sa main rougeâtre contre un pan de son pantalon de cuir et s’assura qu’ils avaient acquiescé sans rouspéter, bien qu’il remarqua comme les deux avaient lourdement déglutis à l’unisson. Ils le saluaient puis quittaient prestement pour se rendre à la sortie de la citée, là où ils pourraient intercepter avec aisance le but de leur nouvelle mission. On connaissait Illmyrin pour avoir la langue bien pendue alors qu’à l’inverse, son compagnon Nym,  ne pipait pratiquement jamais le moindre mot. C’était d’ailleurs l’une de ses meilleures qualités, le silence.

« Qu’a-t-elle donc de si spécial, pour que le Haut-Prêtre lui accorde autant d’importance? »

Il consulta des yeux son partenaire qui lui lança un regard complètement dénudé d’amitié. Il se contenta de soupirer face à son questionnement puéril et sans intérêt. Velkyn leur avait dicté des ordres clairs qui en tout temps ne pouvaient être ni questionnés, ni désobéis. Elle arriva enfin et son visage était un tableau qui aurait dû être immortalisé. Elle constata comme sa suite rapprochée avait été remplacée par le nouveau duo et pinça les lèvres pour se retenir. La bouillante furie était prompte à exploser à tout moment, calomniant à outrance quiconque pourrait la courroucer. N’eut été du fait qu’ils portaient la marque d’Uriz, fort probable qu’ils auraient payés le prix fort de leur affront, mais elle se contenta de les congédier.

L’un des deux guerriers, le plus agaçant, répondit alors, tout sourire au visage :

« J’ai bien peur de devoir décliner … Le Haut-Prêtre ne pouvait être plus clair, nous devons assurer votre protection, de tous les moyens possibles. Nous sommes pour les jours à venir, vos obligés. »

Il avait usé de phrases bien formulées, comme pour se railler un peu du fait qu’elle ne pourrait rien y changer: ils étaient là pour rester, peu importe ce qu’elle dirait.

***

Ils trottèrent tranquillement sans que rien ne vienne freiner leur balade en forêt. Aujourd’hui, les chevaux étaient dociles et prompt à une longue aventure dans les bois, bien qu’ils fussent tous loin d’être à l’aise dans ce genre d’environnement verdoyant. À se faire mener par Krish, les deux rustres commençaient à perdre patience mais force était d’admettre qu’ils suivaient tout de même les ordres à la lettre. Le dessin méritait tout de même le regard : deux grands gaillards à farfouiller le sol à la recherche d’herbes spéciales, alors qu’ils étaient en fait armés jusqu’aux dents … La belle scène!

Vint finalement le cri strident d’un faucon, venant perturber le calme et le silence dont Nym était toujours le plus grand fervent. Du coin de l’œil, Nym aperçu l’elfe et c’est aussitôt, qu’il tendait le bras pour agripper le poignet de sa Maîtresse et venir lui faire manger les racines. Sans aucun avertissement ni ménagement, il s’assura qu’elle soit à l’abri d’une arme à distance et dégainait sans autres cérémonies. Moins alerte mais tout aussi dangereux, son compagnon fit de même et à deux, se ruaient vers l’elfe. Jusqu’à temps où la voix portante d’une femme tue net leurs ardeurs.

« MIR RATH ! »

Ils se firent menacés de perdre leur chef puis se firent expliqué comme l’elfe ci-présent ne devait pas mourir. Ne pas mourir … Quoi ? Nym questionna pour la première fois son compagnon, sous le joug de l’incompréhension. Elle voulait sûrement le questionner, s’amuser avec lui, avant de le tuer, oui … Ce ne pouvait tout de même pas être une bonne connaissance d’elle, non ?

Les deux prêtres ne rangèrent pas leurs armes mais reculaient de plusieurs pas pour s’approcher de Krish, sans lui barrer la vue. Franchement peu avenant, les deux gardaient le dos droit mais en leur regard, portés tous deux vers l’elfe, on ne pouvait y lire que de la haine mélangé à une envie de passer au meurtre …

Les chiens restaient en laisse, pour le moment … La maîtresse allait peut-être devoir jouer du fouet pour que les deux clébards gardent les oreilles basses.

L'excitation de la bataille, le fait d'avoir été repéré par cette saloperie de piaf avait rendu Halan' aussi tendu qu'un arc, et alors qu'il se démerdait pour ne pas se faire crever les yeux par le dit faucon l'un des gardes de la Drow s'était déjà élancé sur lui, alors qu'il s'approchait pour l'empaler en bonne et due forme et certainement l'écraser à l'aide de sa magie destructrice, le hurlement de la Drow fit se figer ses trois accompagnateurs, manquant de déstabiliser Halandarin dans son combat acharnés contre l'animal.

C'était un combat digne des dieux ! Que dis-je, des TITANS ! Bon, sans exagéré, il se débattait comme il pouvait en râlant maintenant qu'il savait qu'il ne risquait rien de ces Drow... Foutue piaf ! Mais cet archer va finir par la décocher sa flèche ?!

-Evagna udossa jabbress…
-Elgg l'suru lu'co'ce ol. Llinshin draeval prollussk.
-Jhal nindol... darthirii.

-Uk zhah natha abbil dal Thaar. P'wal d'ukta blynol darthirii ph'nin elghinyrr… Uk zhah natha ktonos, natha x'ianxin, uk elggar mzil sargtlinen wun dra'malar. Ukt dalharuk zhah biu velg'larn vel'bolen shlu'ta pi'rescho xun nindol ilhar d'Sol'Dorn.Usstan xun naut zhaun ele uk zhah ghil, jhal uk zhah maglust. Usstan ssinssrin ulu telanth xuil ukta.

-Dosst quarth, Jabbress… accepta l'homme a contre cœur en posant son regard méprisant sur l'elfe.

-Ka Uriz lor pholor biu elfe, uk zhah nindol uss.

Alors si tout ça n'est pas du charabia pour vous, lui n'y comprenait pas un traître mots, les observant du coin de l'oeil tout en agitant sa main vers le piaf l'air agaçé, le Toer Tamindal grommelait des injures et différents noms d'oiseaux tous plus fleuris les uns que les autres.

-Espèce de chiure d'insecte ! Tu vas me laisser tranquille, oui ?! Gronda-t'il une nouvelle fois.

Ils le regardaient d'un air tendu, le regard suspicieux, pour le coup Halan' se demanda ce qu'elle avait pu bien dire encore celle-là...

-Nin, shlu'ta dos elgg nindol suru. Olt ashar't ph'nrunnin, soupira-t-elle en faisant un signe à l'archer.

-BON VOUS ALLEZ M'EN DÉBARRASSER DE CE PIAF OUI ?! Hurla-t'il alors que la flèche était lâchée, filant directement vers lui et le piaf, il serra les dents en s'attendant à ce qu'il en soit la cible, et remarqua en vérité que les assauts répété du piaf s'étaient arrêtés. Il tourna son visage vers le cadavre au sol, gigotant encore un peu.

-... Joli tir... Dirais-je ?

Et alors qu'il s'attendait à se faire découper en petites rondelles de saucisson frais, Krish atteris à quelques pas de lui, en vérité elle est totalement appuyée contre son épaule, son bras lui servant d'accoudoir alors que l'autre main agite sa lame noire. Halan' l'observe un peu dans l'doute.

-Ça fait un baille, Aesus ! Une pose déjeuné, ça te tente ?

-Déjà, oui, cela fait un p'tit moment en effet. Et j'ne suis pas contre la pause déjeuné tant que je n'en suis pas l'plat principal. Dit-il en la regardant légèrement distant, sa main est posée sur le pommeau de sa lame, celle-ci trônant dans son dos, vers sa taille, juste en dessous du sac de voyage assez léger qu'il a emporté. Par contre, la prochaine fois, ne loupe pas une occasion pareille de m’exécuter, tu sais bien qu'une occasion pareil ne se représentera pas avant une heure ou deux.

Il se riait de lui-même, ces derniers temps il avait la chance d'un miséreux. Incroyablement, il se surprenait à être partiellement calme en sa présence. Aussi dingue que cela puisse paraître.

-Tu m'crois si je te dis que c'est vraiment le piaf qui est prévu au menu ? Je n'ai jamais voulu t'exécuter. C'est toi qui t'es jeté sur mes gardes... et sur moi. En plus les dieux savent qu'en une ou deux heures, il peut s'en passer des choses...

-J'aurais bien du mal à te croire, mais avec toi, tout est possible. Répondit-il, nonchalamment, toujours sur ses gardes avec cependant une touche de détente. Et je tiens à rajouter pour ma défense que c'est CE piaf, qui a commencé ! Je ne me suis en aucun cas jeté sur tes gardes, si je l'avais fais ils seraient déjà baignant dans leur sang. D'autant que je ne me suis pas jeté sur toi, tu sais très bien ce qui se serait passé autrement.

-Bon... Et c'est qui ces trois glandus derrière toi là ? Ils me semblent bien enclin à s'en prendre à ma personne... Grommela-t'il en regardant les gaillards.

Sans prêtre la moindre attention à ses deux chien de garde, Krish raccrocha sa lame noire au côté et alla elle-même ramasser le faucon, remarquant au passage que celui qu'elle venait d'inviter à déjeuner tenait fermement le pommeau d'une lame astucieusement glissée dans son dos. Elle sourit à la remarque de l'elfe. Tout est possible…

-Exactement ! Et c'est même pour ça qu'on m'apprécie.

Mais la suite lui fit imperceptiblement froncer les sourcils. Elle jeta un regard mauvais aux deux prêtres.

-Ce ne sont pas mes gardes.

La once de respect qu'elle pouvait avoir pour les hommes et les femmes qui avaient dévoués leur vie aux dieux ne suffisait largement pas à calmer son tempérament. Oh que non ! Et maintenant qu'elle savait que son caractère et sa façon de vivre avait attirée le regard des dieux, elle n'allait certainement pas changer quoi que ce soit. Le talent. Le talent avant tout rendait hommage aux dieux et à leurs préceptes. Et ces deux là étaient exactement le contraire de ce mot. De viles sous-fifres qui obéissaient aux ordres au lieu de clamer leur puissance à la face du monde. Elle ne leur en voulait pas fondamentalement d'être des suiveurs, après tout, sans une masse grouillante à dirigée, les conquêtes de leur peuples auraient sûrement été bien plus complexe. Mais ils ne méritaient à peine plus de considération que tous les autres soldats de cette armée.

Mais il faudrait attendre d'être revenu à Yutar pour s'en débarrasser en voyant ça directement avec Velkyn. Remplacer ses hommes par deux des siens… Comme s'il voulait la surveiller… Qu'il refasse un coup pareil une seule fois et il ne reverrait plus jamais la lumière de Kiel !

- Ce sont des prêtres d'Uriz. Puis elle ajouta dans une langue rugueuse et gutturale bien différente de sa langue natale. Mon mari a remplacé mes hommes par ces deux gus, soit disant pour me protéger.

Sur ce coup, Velkyn avait réussi à imposer sa volonté à Krish. Un exploit en soit, même si cela ne pouvait pas durée. Même si c'était « pour son bien » ce genre de démonstration de pouvoir souligné d'un léger « je peux faire de toi ce qui me chante » déplaisait très fortement à la Maîtresse des Forges. Et plus que tout, elle sentait qu'ils n'étaient absolument pas satisfait d'être là ou ils se trouvaient.

-Pour te donner une idée, j'ai plus confiance en toi qu'en eux. Continua-t-elle dans la même langue rocailleuse dont elle se souvenait avoir déjà parler avec l'elfe.

Au moins, lui, elle avait la certitude qu'il n'avait pas reçu l'ordre de la tuer ou de faire quelque chose contre sa volonté. S'il voulait quelque chose, que ce soit sa peau ou son cul, c'était de son propre chef et était donc un minimum prévisible… bon, c'était complètement faux. Il restait imprévisible, mais au moins il était intéressant.

Portant deux doigts à sa bouche, elle émis un long sifflement auquel son étalon répondit immédiatement, dressant les oreilles et trottant jusqu'à elle. La selle en cuir noir qui trônait sur son dos était alourdie de sacoches gonflées. Quelques secondes de farfouillages suffirent à en sortir un bocal en étain tout en continuant en olyian.

-Je ne m'attendais pas à te rencontrer ici, Aesus. Après ce que tu as fait à Thaar, je pensais que tu étais devenu totalement fou. J'en étais presque déçue. Heureuse de m'être trompée. Ça veut dire que j'ai encore une chance que tu me laisses un jour juger de tes performances sur ton propre terrain…

En parlant, elle s'assit en tailleur dans un espace plus ou moins dégagé entre quelques arbres, le pot en étain ouvert sur ses genoux. D'une main adroite, elle brisa net le cou du volatile qui se débattait encore faiblement et fit sauter sa carotide d'un coup de dent avant de se suspendre par la pattes pour le son sang s'écoule dans le récipient. Voilà qu'elle était de retour quatre siècles en arrières quand elle voyageait seule dans des zones sauvages !

D'un revers, elle s'essuya les lèvres, laissant une trace écarlate sur le dos de sa main.

-Si quelqu'un veut bien s'occuper du feu. Jeta-elle a la cantonade comme si tout était absolument normal. Toi, apporte moi tes cartes, je veux les vérifier. Tu sais Aesus, Si tu veux garder ta lame à porter de main, tu n'es pas obligé de garder tout ton bardas sur ton dos pour autant.

Sur sa dernière phrase, elle avait planté son regard dans les iris d'acier de l'elfe. Sans ajouté un mot, un sourire se dessina sur ses lèvres. Un sourire... complice?

Alors qu'elle raccrochait sa lame, sans s'inquiéter d'Halan', celui-ci gardait toujours son regard rivé sur les gardes, s'il n'avait pas bien confiance en Krish, eux, il leur faisait aucun confiance que l'on ferait confiance au salopard qui vous a lâché une centaine de serpents mamba noir dans votre chambre à couchée.Alors qu'elle allait chercher le faucon perforé, Halan' ne lâcha pas prise sur le pommeau de sa lame, simple principe..

-Exactement ! Et c'est même pour ça qu'on m'apprécie. Lui répondit-elle, après son semblant de "compliments", Ce ne sont pas mes gardes. enchaînna-t'elle, concernant les deux gus devant lui, Halan se sentit donc d'autant moins serein, ces gars là n'étaient pas ses gardes ? Alors que faisaient-ils là ?

- Ce sont des prêtres d'Uriz. Puis elle ajouta dans une langue rugueuse et gutturale bien différente de sa langue natale. Mon mari a remplacé mes hommes par ces deux gus, soit disant pour me protéger.

La protéger, elle ? Vraiment ? C'était la surveiller plutôt qu'il fallait faire, hé, comme si on pouvait la protéger de qui que ce soit ? Qui oserait s'en prendre à elle ? Bon, d'accord, l'elfe qu'elle cotoyait actuellement était un peu l'anti-héros de la journée, le gaillard en qui on n'peut pas faire confiance, et pourtant faire confiance, un peu l'homme qu'on craint et qu'on craint pas en faîtes. Il avait déjà faillis la tuer au fond... Deux fois, non ? En une soirée qui plus est. Pas encore un record, mais il était bien décidé à le faire, ce record.

-Pour te donner une idée, j'ai plus confiance en toi qu'en eux. Continua-t-elle dans la même langue rocailleuse dont elle se souvenait avoir déjà parler avec l'elfe.


-Sais-tu Krish, que tu as toujours eu les mots pour me rassurer ? C'est presque un don chez toi. Parler cette langue lui chatouillait la glotte, et lui rappelait la rencontre, huhu et ce ton ironique, et pas que les bonnes parties, ces souvenir lui firent crisser son cuir sur le cuir entourant la garde de sa lame. Il la haïssait, c'était sûr, il attendait juste... Le bon moment. Il voulait se délecter de sa peur. Et puis, peut-être pourrait-il profiter avant cela ? Hm ?


-Je ne m'attendais pas à te rencontrer ici, Aesus. Après ce que tu as fait à Thaar, je pensais que tu étais devenu totalement fou. J'en étais presque déçue. Heureuse de m'être trompée. Ça veut dire que j'ai encore une chance que tu me laisses un jour juger de tes performances sur ton propre terrain…

-Fou ? Allons bon, parceque je me mets à hurler, à déchiqueter tes petits compagnons Drow comme on le ferait d'un bétail dont on a peu de cas, tu trouves que je deviens fou ? Je ne te comprends pas sur ce point, n'est-ce pas là ce que tu as fais a mes propres apprentis ? Hm ? Lui répondit-il en la regardant, il la suivait du regard calmement, se méfiant cependant toujours des gardes les entourant, comme si ceux-ci étaient plus dangereux que celle qui avait commis ces atrocités qu'il évoquait. Et bien entendu que tu t'es trompée, ce n'est pas parce que j'extermine toute la population d'une taverne que je suis fou, l'on appel ça une thérapie par les coups.

Et avec tout les coups qu'il avait pu donner, ce jour là et les suivants, les dieux seuls savaient si cette thérapie était efficace, car grand dieux, ce qu'il avait pu en donner... Et prendre de vies.
Alors qu'il l'observait préparer le piaf, Halan' eut un frisson, le sang, la voir avec du sang, que ce soit sur les lèvres, ou sur chaque centimètre de sa peau venait de lui procurer un il ne savait quoi qu'il appréciait tout particulièrement.. Et c'est là qu'il se dit qu'il devenait peut-être un peu fou. Son goûts pour la violence, la boisson, tout ceci s'était accentué depuis leurs dernières rencontres, et pourtant, en ce moment même... Il savourait presque celle-ci. Il la détaillait, comme si sa vision lui avait manqué, il la dévorait du regard, et était en tension perpétuelle. Non pas seulement à cause des prêtres d'Uriz, prêts à l’empaler et à faire de lui le festin prévus, mais à cause d'elle.

D'un revers de la main elle essuya le sang présent sur ses lèvres et le contours de sa bouche, ce qui tira l'elfe de ses pensées, il avait cru la suivre, il s'était cru à ses côtés, mais lorsqu'elle s'était assise en tailleurs, il n'avait pas passer la ligne défensive créée par les prêtres.. Ces gaillards l'observant d'un oeil presque aussi noir et dédaigneux qu'il aurait pu leurs fournir s'ils avaient combattus les uns contre les autres à Eraïson.. Il leurs souri, un de ces sourire franc et joyeux.

Oui, il se foutait de leurs gueules. Sans aucune once de peur, il savait qu'il pouvait compter sur Krish, elle n'accepterait pas que l'on le tue, elle voulait le tuer de ses mains, c'était bien plus sympathique, elle était comme lui, à quelques choses prés. Le service trois pièce en moins.

-Si quelqu'un veut bien s'occuper du feu. Jeta-elle a la cantonade comme si tout était absolument normal. Toi, apporte moi tes cartes, je veux les vérifier. Tu sais Aesus, Si tu veux garder ta lame à porter de main, tu n'es pas obligé de garder tout ton bardas sur ton dos pour autant.

Ohoh... Elle provoquait ses gardes, c'est vrai qu'il ne l'avait pas encore sommé de lâcher la garde de sa lame, il les regarda calmement, cette malice dans le regard, qui faisait entendre qu'il attendait le moindre mouvement agressif pour les découper. Il se prenait non pas pour la proie, mais pour le prédateur, une créature violente et mesquine, qui n'attendait qu'une chose, qu'ils lui tournent le dos. Bien entendu, il aurait demandé la "permission" avant de les éviscérer et de les transformer en un tas de chair méconnaissable, mais... Rah, il y avait cet imperceptible envie de se baigner dans leurs sang...

-Tu as raisons, il serait bête de garder ce sac sur mon dos... Messieurs, puis-je passer ? Au fond, en réalité, je me fiche de ce que vous pensez.. Je passe.. Et vous allez me laisser passer car votre Jabress, vous l'ordonnera..

Il n'eut pas besoin d'insister, il avait raison, et ils semblaient l'avoir remarqué, c'est avec rage et dédain qu'ils le laissent passer, ne le quittant pas du regard une seule seconde, alors qu'ils rejoignaient les côtés de la Drow. Lui, il avançait doucement, d'un pas assez lourd, tout en passant ses bras hors des anses de cuir, qu'il utilisa pour maintenir le sac loin du sol avant de parvenir au feu de camp. Il s'approcha pour s'asseoir juste à ses côtés, les gardes l'observant toujours avec cette hargne.

Il se demandait si il les mettait dans un sentiment d'insécurité, vous savez, ce sentiment qui vous ronge, ou si c'était simplement la peur d'échouer dans la protection de leurs cible et de se faire enguirlander par leurs chef en rentrant, quoi que les deux se mêlaient peut-être ? Aprés-tout, rien n'était impossible. Alors que leurs regard s'étaient planté l'un dans l'autre, sans plus de mots, le sourire qui s'était dessiné sur les lèvres de Krish, s'était formé à son tour sur celles d'Halan', il posa calmement le sac à sa droite, contre sa propre cuisse, se trouvant à quelque centimètres de la femme qui lui avait fais tourner la tête, et rendu fou de haîne. Et en même temps, plus vivant qu'il ne l'avait jamais été. Elle n'avait pas été la seule à l'avoir ressentis, et lui avait beau le ressentir avec bien moins d'effet qu'elle, il appréciait cette sensation. Lâchant calmement la garde de sa lame, il posa ses mains sur ses genoux.

-Alors... Pourquoi es-tu là, Halda Tamindal, si loin de ta forge ? Demanda-t'il en la regardant du coin de l'oeil, avant de tourner son visage vers elle. Elda Jabbress d'Ak'uech del'nth, sérieusement, tu n'aurais pas pu faire plus long  ? J'ai eu bien du mal à m'en souvenir entièrement. Et j'espère que ma langue n'a pas trop fourché. Dit-il, alors qu'il l'avait prononcé presque trop parfaitement. A en croire qu'il s'en souvenait comme si c'était hier.

Il glissa une de ses main dans sa sacoche, à la recherche d'un objet, une dague fut rencontrée, puis une boîte, et enfin, une bouteille d'alcool.

-Ha, voilà ce qu'il manquait. Dit-il avec le plus grand des calmes, sortant la bouteille remplie d'un alcool à la robe dorée. Un alcool Nain, assez costaud, mais au goût unique. Je l'avais commencé avec un ami chez, je pensais l'occasion parfaite, bien que je t'accorde n'pas avoir pensé te rencontrer ici..

-Fou ? Allons bon, parceque je me mets à hurler, à déchiqueter tes petits compagnons Drow comme on le ferait d'un bétail dont on a peu de cas, tu trouves que je deviens fou ? Je ne te comprends pas sur ce point, n'est-ce pas là ce que tu as fais a mes propres apprentis ? Hm ?

-Ai-je prétendu un seul instant que j'étais plus saine d'esprit que toi ? Répondit-elle du tac au tac avec un sourire carnassier avant qu'il ne continue.

Du coin de l’œil, elle continua a regarder son manège avec les deux gardes, le message avait l'air d'être bien passé. Tout en paraissant absolument concentré sur son piaf et la carte qu'on venait de lui apportée sur le côté, elle était suffisamment tendu pour bondir, attraper l'une de ses lames sacrées… ou même l'une des petites lames de lancée qui parsemaient mine de rien son corps. Bon… Il fallait avoué qu'il n'y avait qu'une chance infime de toucher correctement sa cible, mais lancer un petit couteau aiguisé ne pouvait être que bénéfique dans le domaine de la déconcentration de l'adversaire.

-Joli accent murmura-t-elle pour elle même lorsqu'elle l'entendit prononcer le mot Jabress avec précaution.

Puis il passa le mur de défense que formaient ses deux factotum pour venir s'asseoir à son côté. La dernière fois qu'ils avaient été si près l'un de l'autre avant de se séparer, une lueur meurtrière illuminait son regard et si elle n'avait pas été entourée de sa garde personnelle, elle n'avait aucune doute sur le fait que son joli cou aurait fini écrasé entre les immenses battoirs de son rival. La sensation de sa main sur sa gorge lui revint un instant. Elle frissonna en reconnaissant son sourire familier. Familier… hmmm…. Moui… certes… elle ne l'avait vu qu'une seule fois… mais familier quand même.

-Tjeak nindol uss lu'... nindol byr uss Indiqua-t-elle au cartographe en montrant deux croix bien précises. Nindol rek'larst orn tlu tjeak p'los l'sssiks'harl
-Note celui ci et celui là. Nous couvrirons cette zone avant le couché du soleil

-Dosst quarth, Jabbress. Répondit le cartographe en s’éloignant vers la selle se son propre coursier, son carquois battant sa hanche à chacun de ses pas. Il n'avait toujours pas débandé son arc…

Puis Halan lâcha enfin la garde de son arme pour poser ses mains bien en évidence sur ses genoux. De là ou il était, il pouvait certainement apercevoir la discrète dentelle de métal aussi noire que la peau de la drow qui ornait son cou comme un col montant et retombait en pointe sur sa clavicule, autant un bijou qu'une protection. L'acte à moitié pacifique de l'elfe ne passerait certainement pas inaperçu, mais Krish ne fit, pour une fois, pas un seul commentaire.

-Je cherches des ressources intéressantes… Mais rien de bien concluant pour le moment.

C'était un mensonge éhonté mais il y avait fort à parier qu'ils s'en fichaient l'un comme l'autre. Le Tamindal n'était pas stupide et il devait certainement avoir une excellente idée des types de minerais que l'on pouvait trouver dans la région.

-Je trouve ton accent excellent, mais je suis peut-être de parti pris tu me diras. Qu'en pensez-vous, vous autres ? Demanda-t-elle en posant un regard amusé sur les deux prêtres, tout particulièrement celui qui avait ouvert sa grande gueule une ou deux fois. Une petite cinquantaine d'années et il parle couramment l'eldéen, vous ne croyez pas ?

Ils ne devaient pas croiser tous les jours des elfes qui acceptent de manger de la viande fraîche et de prononce des mots en sombre parlé. En même temps c'était aussi sûrement la première fois qu'ils entendaient un elfe se faire surnommer Aesus. Aesus… Exilé dans la langue d'Elda. Le nom qu'ils donnaient aux premiers elfes ayant ouvert les yeux sur la véritable nature de Kÿria et la véritable grandeur des dieux. Un nom que certains considéraient avec une certaine reconnaissance, un certain respect.

-Excellente idée ! Ça va me rappeler des souvenir tien, sourit-elle de toutes ses dents en posant les yeux sur la vieille bouteille. Peut-être une présentation un peu plus formelle décoincera un peu ? Aesus, je te présente Nym et Illmyrin Del’Istovan, des disciples émérites d'Uriz et… Et comment tu t'appelles toi ?
-Heg'rhlar Kebo'k, Jabress.
-C'est ça. Et le cartographe qu'on m'a gentiment prêté : Heg'rhlar. Très chers observateurs, je vous présente Halandarin Las'Danir, Toer Tamindal, autrement dit, Maître des forges de la Forêt d'Anaëh.

Elle avait prononcé son titre elfique aussi fluidement qu'il avait prononcé le sien en langue eldéenne. Son accent restait perceptible, mais toute hésitation en était absente, chaque son engramé dans sa mémoire.

-On pourrait dire qu'il est… mon équivalent albinos ? Mais je n'ai pas encore eu l'occasion de vraiment m'en assurer, glissa-t-elle, féline, en croisant un bref instant le regard gris de l'elfe avant de reporter son attention sur les prêtres. Pour l'instant, voyez le juste comme un bon forgeron et un tueur accomplit.

Elle secoua légèrement le faucon pour s’assurer qu'il était bien exsangue et totalement inerte avant de regarder la volaille droit dans les yeux avec dépit. Fallait encore la plumer… Et a moins de vouloir se tuer à arracher les plumes à vif, il fallait encore ébouillanter la bête… arf. Ça allait encore prendre trois plombes et ils avaient encore pas mal de boulot aujourd'hui.

C'est à ce moment précis qu'elle croisa le regard du cartographe.

-Toi. Amène moi mes sacoches de selle. Et commence à me plumer ça. Écrire à la plume de faucon, ça te changera. On a qu'à profiter des abats pour l'instant... En omelette ça aurait été succulent... Toujours pas de candidat pour le feu ?

La viande fraîche et le sang encore chaud ne la rebutait pas, bien au contraire, et les morceaux de viande séchée qu'ils avaient amené feraient totalement l'affaire, mais c'était généralement plus sympathique de papoter autour d'un feu. Ça marquait une réelle pose... Et puis elle avait une envie tenace de sanguette au jasmin.

 

Spoiler:

Alors qu'elle usait encore de ce langage dont il ne connaissait que les prémices, les premières bases, l'elfe tendit l'oreille, histoire d'apprendre quelques mots, certains revenaient à de nombreuses reprises depuis qu'ils les avaient entendus discuter.. "Dosst quarth, Jabbress." Peut-être une affirmation ? Une confirmation ? Tout ce qu'il en avait compris c'est que le cartographe en question devait prendre quelque chose dans sa saccoche, et qu'il avait accepté.. Et il n'était pas si loin de la vérité.

L'elfe s'attardait à observer la tenue de la Drow, comme à son habitude elle savait faire du détail, et ces détails aussi misérables pourraient-ils être pour les profanes étaient un véritable chef d'oeuvre pour les yeux du Toer tamindal, la dentelle métalique était finement ouvragée et se mélangeait avec la peau de la porteuse d'une perfection qu'il aurait presque jalousée s'il n'avait su faire la même chose d'une armure d'Acier Veladrien... Comme la première fois, il la détaillée, et principalement ce qu'elle portait, mélange d'acier, de soie, de métal et d'alliages tous plus fameux qui lui donnait nombres d'idées rien qu'au premier coups d'oeil.

-Je cherches des ressources intéressantes… Mais rien de bien concluant pour le moment.

-Tu es une piètre menteuse... Ponctua-t'il dans un murmure, en connaissant parfaitement les alentours de cette région, ses poches de minerais et tout ce qui pouvait y être trouvé, qui pour les adeptes de la forge étaient un véritable nids à matériaux. Il lui tendit un sourire léger et malin, il s'en fichait à vrai dire, c'était simplement pour l'entendre, et engager une conversation plus poussée. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait parlé avec personne, et il s'était même habitué à se faire la discussion seul ces derniers jours.

-Je trouve ton accent excellent, mais je suis peut-être de parti pris tu me diras. Qu'en pensez-vous, vous autres ? Demanda-t-elle en posant un regard amusé sur les deux prêtres, tout particulièrement celui qui avait ouvert sa grande gueule une ou deux fois. Une petite cinquantaine d'années et il parle couramment l'eldéen, vous ne croyez pas ?

L'elfe regarda les trois gaillards, qui le regardaient avec un de ces regards emprunt de mépris.. Si elle n'était pas là, il n'y avait aucun doute qu'ils l'auraient déjà dépecé, et transformé en bon rôtis. Un rôtis... Rien que d'y penser, cela lui donna l'eau à la bouche. Il n'avait pas beaucoups mangeait ces derniers jours à par les pains et les plantes qu'il avait pris qui devaient constituer le plus grand de ses repas, le Tamindal n'avait jamais apprécié ceux-ci, particulièrement fade et peu goûtus pour son palais brûlé par l'alcool.Et en parlant d'alcool, c'est à ce moment qu'il sortit sa bouteille.

-Ha, voilà ce qu'il manquait. Dit-il avec le plus grand des calmes, sortant la bouteille remplie d'un alcool à la robe dorée. Un alcool Nain, assez costaud, mais au goût unique. Je l'avais commencé avec un ami chez, je pensais l'occasion parfaite, bien que je t'accorde n'pas avoir pensé te rencontrer ici..

-Excellente idée ! Ça va me rappeler des souvenir tien, sourit-elle de toutes ses dents en posant les yeux sur la vieille bouteille. Peut-être une présentation un peu plus formelle décoincera un peu ? Aesus, je te présente Nym et Illmyrin Del’Istovan, des disciples émérites d'Uriz et… Et comment tu t'appelles toi ?
-Heg'rhlar Kebo'k, Jabress.
-C'est ça. Et le cartographe qu'on m'a gentiment prêté : Heg'rhlar. Très chers observateurs, je vous présente Halandarin Las'Danir, Toer Tamindal, autrement dit, Maître des forges de la Forêt d'Anaëh.

-J'éviterais de répéter leurs noms, je risque de les ébréchés et je sens que cela va encore plus les tendre, tes jolies minois. Dis-moi, ils sont toujours aussi tendus ?


C'était une question rhétorique, pas besoin d'y répondre, bien sûr qu'ils étaient toujours aussi tendus, ils ne devaient pas avoir atteint leurs ages et puis ils étaient si accrochés à leurs ordres... Les pauvres n'avaient aucun sens de l'amusement. Ils ne pensait qu'à obéir... Gnagnagna... Ce que ça pouvait agacer le Toer Tamindal. Cependant ce qui rendait agréable la présentation fut son titre dit avec cet accent qu'il appréciait, et avec une fluidité qui lui fit tiquer un sourire surpris.

-On pourrait dire qu'il est… mon équivalent albinos ? Mais je n'ai pas encore eu l'occasion de vraiment m'en assurer, glissa-t-elle, féline, en croisant un bref instant le regard gris de l'elfe avant de reporter son attention sur les prêtres. Pour l'instant, voyez le juste comme un bon forgeron et un tueur accomplit.

Alors qu'elle croisait le regard d'Halan celui-ci se sentit défié, encore une fois, et cela ne fit faire qu'un tour à son sang, un "Bon" forgeron ? Ces mots avaient réveillé en lui cette pointe de défis et s'il voulait être certain qu'elle le considérerait comme ce qu'il était, il devrait lui donner une de ses oeuvres en mains.. L'elfe détourna le regard un instant pensif, il posa lui aussi son regard sur la volaille. Devoir la plumer... Pfuh, qu'ils se débrouillent avec ça !

-Toi. Amène moi mes sacoches de selle. Et commence à me plumer ça. Écrire à la plume de faucon, ça te changera. On a qu'à profiter des abats pour l'instant... En omelette ça aurait été succulent... Toujours pas de candidat pour le feu ? Hêla-t'elle le cartographe avant de regarder les autres gaillards.

- En terrain ennemi, il se peut qu’un feu ne soit pas la plus rusée des manières de passer inaperçu, Maîtresse … Fit Illmyrin, alors que le cartographe se casser le cul à allumer un feu, Halan pris sa décision.

-Tséh, si je n'ai pas encore eu l'occasion de te le prouver c'est simplement car nous n'étions pas chez moi. Bien que si j'avais pris quelques jours... Dit-il, nonchalamment avant de continuer.  Tu veux t'assurer de la chose ? L'elfe dégaina sèchement la lame qui trônait dans le fourreau lui-même sanglé à sa taille, la tenant tranchant vers l'extérieur, et allongée vers son avant-bras, les gardes sortirent presque leurs lames, alors que l'elfe commençait à faire glisser la garde entre ses doigts pour venir attraper le plat de la lame et tendre celle-ci vers les mains de la forgeronne. Acier Veladrien. Forgé par mes soins, elle m'a prit un p'tit moment celle-là.

Il n'avait pas réellement accepté qu'elle remette encore en doute ses capacités, ce n'était pas comme si il était prétentieux, mais il tenait à ce qu'on le respecte pour ses capacités, et non seulement pour quelques mots. Il avait eu l'occasion d'avoir une de ses lames en main, elle aurait l'occasion d'avoir une de ses lames en mains, encore une fois, bien que la dernière n'avait pas les même but.
Cette lame était fine, allongée, au poids si léger que sa taille semblait effarante, la lame aussi large qu'une plume d'oie s'allongée dans une vague aux reflets d'émeraudes, gravée de tout son long de divers écrit en Elfique "nouveau". Elle avait la taille d'un glaive, ou d'une longue daguasse, sa forme légèrement courbée vers l'extérieur lui donner une légère forme de griffe allongée. N'importe quel forgeron l'aurait cru bien trop fragile, de par sa fine allure et son poids si léger. Mais l'alliage la constituant n'était pas n'importe lequel, et il demandait un travail effarant pour n'importe quel forgeron de talent, des heures de travail, si ce n'est des jours, pour atteindre la perfection de l'alliage, des semaines d'affinement, pour donner à l'alliage cette qualité dont on pouvait juger à vue d'oeil. Aucune trace de griffures ne se mélait au métal, polie à la perfection, les gravures ressortaient de cette lueur d'émeraude avec une once d'un blanc laiteux venant de la pierre de lune.. Des semaines a battre l'alliage pour lui donner cette allure, des mois à la laisser tremper dans un des fluides nécessaire à la résistance et à la flexibilité de l'alliage.

Oui, l'acier Veladrien c'était tout un art, et rien qu'au toucher, l'on pouvait sentir que cette lame était faîte pour durer des siècles, des millénaires même. L'elfe n'était pas peu fière de celle-ci, bien qu'elle n'était que la première réalisée depuis des centaines d'années. Elle égalait la perfection de la dernière des lames réalisée par son plus vieil ancêtre, elle égalait la lame qu'il avait offert à la protectrice d'Ardamir.

-Alors... ? demanda-t'il en l'observant, avant de regarder les gaillards alentours qui semblaient tous prêt à lui bondir dessus maintenant qu'il avait donné sa seule arme à la dame qu'ils devaient protéger.

En terrain ennemi ? Vous avez le sens de la formule. Ellyrion est a plusieurs journées de marche et aucune troupe elfique n'est descendue aussi loin au sud depuis dix ans. Alors vos ennemis, allez les chercher en Anaëh. Si vous réfléchissiez un peu plus, ça vous éviterait de reculer bêtement comme les troupes ont été obligées de le faire récemment.

Elle ne prie pas la peine de lui lancer un seul regard comme il n'avait pas prie la peine de lui répondre. Par contre, sa main vola droit vers sa lame noire, prête à parer, quand l'elfe dégaina son épée.  Leurs mouvements avaient été parfaitement synchronisés. Leur regards se défiants sans se départir de leur sourire. Puis, d'un mouvement calculé, il tourna son épée pour s'emparer du plat de la lame et tendre la poignée à son homologue eldéenne.

Elle rengaina sous le regard de ses gardes, poussa rapidement le pot d’étain remplit de sang et s'empara avec précaution de la lame de son rival. Son gantelet de métal hérisser de pointe à chacune de ses articulations cliqueta comme sur du verre alors qu'elle posait l'arme sur ses genoux. Chacune de ses griffes vinrent caresser le métal pour en déterminer la dureté. Aucune ne laissa de trace plus durable que l’écho du léger choc suspendu dans l'air. Krish avait instantanément oublié la présence de ses gardes, de son rival, de la sanguette qui allait bientôt cuire sur le feu. Elle n'avait d'yeux que pour l’œuvre posée en équilibre sur ses cuises.

Sans hésiter un seul instant, elle saisit soudain le pommeau à deux mains et la planta dans la terre devant elle, écoutant le son, sentant la vibration. En tailleur, ses deux pieds lui servant de pince pour tenir la lame verticale, elle se servit de son gant comme d'un diapason à plusieurs endroits de la lame. Les reflets luis rappellent ceux de la pierre de lune, mais l'alliage et la méthode de pliage encaissaient bien mieux les chocs.

Toujours sans un mot, regrettant de ne pas être mieux équipée, elle défit son gantelet et le laissa tomber au sol dans un fracas de petites plaques de métal et de maille. Ainsi, on pouvait plus facilement s’apercevoir que chaque plaque était forgée dans un élément ou un alliage différent. Après quelques flexions des doigts pour s'habituer à la légèreté, sa main nue glissa sur les circonvolutions gravées dans l'arme avec un frisson. La texture en était toute particulière. Son revers frôla le fil. Elle l'en écarta avec un sourire presque fasciné.

D'un mouvement rapide, sans prendre garde à la petite griffure qui marquait désormais sa main, elle s'empara de ses deux lames courbes et vient heurter leur fil contre les deux côtés du tranchant de celle du forgeron elfe de toute la puissance de ses bras. Un son aiguë et cristallin se réverbéra de façon assez désagréable dans l'air. Le sourire de la Maîtresse des forges avait redoublé.

Sa lame noire était ébréchée. Un éclat avait carrément sauter à quelques pas, faisant reculer le cartographe. C'était déjà un exploit… Mais le résultat le plus intéressant était celui de la lame blanche. Les reflets dorés qui veinaient la lame en demi cercle et que Krish connaissait si bien avaient vibrés à un niveau qu'elle n'avait encore jamais testé. L'arme avait tenue bon.

Mais là ou elle l'avait crée pour être indéformable et indestructible, un minuscule accroc avait mordu son tranchant… Tout comme le fil de l'épée elfique avait été défait d'un minuscule éclat. Elle murmura quelques mots de prière à l'intention de Teiweon et Uriz, un sourire presque extatique sur les lèvres.

Elle ne s'était pas trompée.

La lame était non seulement une œuvre technique d'une talent incroyable… Mais son créateur avait indubitablement une âme capable de comprendre, de percevoir et de travailler l'essence même du métal. Encore incapable de savoir de quoi exactement était constitué l'alliage, elle n'en était pas moins séduite. Reposa l'arme en travers de ses genoux, elle rengaina ses armes meurtries et passa une nouvelle fois la main sur celle d'Halan… allant même jusqu'à passé le bout de son index sur le petit accroc qu'elle avait réussi à y encrer.

Une goutte de sang perla. Cela n'avait ni endommagé la solidité de l'arme, ni émoussé son tranchant… tout comme elle savait que sa propre lame était elle aussi intacte de ce côté là. Elle tourna lentement son regard vers le Toer Tamindal une ardeur et une fierté renouvelée dans le regard. Elle ne s'était pas trompé. Il pouvait être son digne rival... Et cela ne taraudait que plus sa curiosité. Si seulement ces fichus prêtres n'étaient pas là...

-En terrain ennemi ? Vous avez le sens de la formule. Ellyrion est a plusieurs journées de marche et aucune troupe elfique n'est descendue aussi loin au sud depuis dix ans. Alors vos ennemis, allez les chercher en Anaëh. Si vous réfléchissiez un peu plus, ça vous éviterait de reculer bêtement comme les troupes ont été obligées de le faire récemment.

-Et toc, ne put-il s'empêcher d'envoyer, en souriant de toutes ses dents au garde venant de l'ouvrir. Et si vous cherchez un ennemi, le plus proche à des kilomètres à la ronde, c'est moi. Et peut-être ce Félin à pointe, là bas. Dit-il en désignant un animal à quelques quatre cents mètres de là, chassant une tripotée de cerfs se baladant en harde.

Halan' s'attarda alors à observer le travail d'observation de cette femme qui doutait jusqu'alors encore de lui. Ha ! Dans tes dents l'Eldéenne. Quoi ? On a tous le droit d'aimer les compliments indirects. Et le sourire qu'elle laissait glisser sur ses lèvres à chaque détails qu'elle observait, qui la rendait presque folle, comme dans ses jeunes années, lorsqu'elle ne devait être qu'une enfant curieuse, c'est le genre de compliments qu'Halan' ne pouvait apprécier que venant d'une femme de son talent. Des elfes de son talent ? Il n'y en avait pas, a part lui.

Le plus satisfaisant à son regard ? Quand elle asséna un coups sur sa lame avec les siennes, ébréchant la sienne bien plus qu'elle ne l'aurait cru, assistant quand à lui a un léger éclat de métal de la sienne, sautillant sans pour autant abimer le tranchant de celle-ci. Fier ? C'était peu dire, cette lame, elle lui appartenait, cette lame, il se l'était forgée. Cette lame, il aurait tranché un arbre avec sans qu'elle ne s'effrite, il aurait enfoncer la roche sans qu'elle ne s'ébrèche, il aurait tué un milliers d'êtres sans qu'elle ne rouille, il l'aurait baigné dans un étang d'oxyde sans que le métal ne s'abîme.

Et ce qui ne manqua pas d'accrocher à son visage, un sourire fier et content de soi, fut lorsqu'elle testa une dernière fois le tranchant de l'arme, s'entaillant le pouce sans aucune difficulté. Elle se tourna vers lui, le regard ardant, emprunte d'une fierté sans pareille. Alors oui. On peut l'dire, ses chevilles gonflèrent d'un seul coups. Il savait avoir trouvé sa rivale. ET ce regard ne pouvait témoigner que d'une chose chez elle. Elle l'avait trouvée aussi.Fierté, défi, envie, curiosité, rage, haîne, tout vint se mélanger, en quelques instants, en quelques microsecondes... Si seulement ces fichus prêtres n'étaient pas là...

Il n'eut même pas à lui demander ce qu'elle pensait de cette lame, tendant simplement sa main avant de replonger son regard dans le feu qui venait de naître.

-Je suis heureux que cela te convienne. Tu m'en vois ravis. Dit-il, nonchalamment, observant les gardes avec une certaine moue. Ne peut-on pas être seuls un instant ? Par les dieux, ce que vous autres gardes pouvaient être collants. Il soupira, avant de se tourner de nouveau vers Krish, croisant son regard qu'il ne quitta pas pendant bien une minute. Ils se posaient des questions, et se répondaient d'un seul regard.

Cet alliage, c'est toi qui l'a inventé  ? Non... Je l'ai juste remis au goût du jours... C'est toi qui l'a forgé ? Qui d'autres veux-tu que ce soit ?  Heureuse ? Bien sûr. Cette conversation silencieuse sembla mettre mal à l'aise le carthographe et les gardes, ce qui fit redresser le regard d'Halan vers eux, avec un rire léger, alors qu'il regardait Krish du coin de l'oeil. Ouais... Il préférait de loin sa compagnie.

-Bon... Il vient ce repas ? J'ai les crocs ! Ponctua-t'il pour terminer, changer entièrement le sujet. Et toi Krish, quoi de nouveau ? Thaar, tout s'passe bien là bas ? Oh.. J'y pense, j'ai vu ta forge, mais tu n'as pas encore vue la mienne ! Il faut que tu me suives en Anaëh, avec moi comme compagnon de route, tu n'risque rien. Il sentit le regard noir des gardes, visiblement c'était pas de leurs goûts.

 

Le nom de la Maîtresse des Forges d’Elda était évidemment connu de tous pour son incroyable adresse au marteau. Elle savait user de cette chaleur que dégageait cette matière visqueuse qu’était la lave et créait avec brio, moult œuvres d’arts auxquels même les plus adroits guerriers ne pouvaient pas même rêver d’obtenir. Voilà une chose à laquelle tous s’accordaient à dire qu’icelle dominait en cet art. Ce que la majorité des gens ignoraient cependant, faute de l’avoir côtoyer, c’était sa manière de répondre du tac au tac. Sa manière de mordre jusqu’au sang au moindre accroc, ne serait-ce qu’un regard mal placé, une remarque désobligeante ou une présence non désirée … Qu’a cela ne tienne, quand bien même l’aurait-elle parjurée par milles et une façons, que Nym n’en serait pas resté plus stoïque. La fermeté à laquelle il fût soumit durant ses nombreuses années d’entraînement lui avait forgé une protection bien étanche contre les mots. Insultes, remarques, menaces, seuls les ordres comptaient. Ses deux bras étaient croisés contre son poitrail et tel une statue de marbre, il n’en bougea pas même le petit doigt.

Ses yeux trouvèrent tout de même la force d’aller épier le manège dont la Maître Forgeronne s’adonnait pour vérifier si la lame de son rival valait bien tous les éloges qu’elle avait reçue. Il va s’en dire qu’encore une fois, elle prouva hors de tout doutes son adresse quant aux armes tranchantes. Elle constata la qualité de l’arme bien avant que Nym s’en aperçoive et lorsque se fût chose fait, il regretta que le monde soit si mal fait. Comment se fait-il qu’une personne soit née Elfe avec un si grand talent ? Quel gaspillage … Si seulement une poignée d’homme Drow pouvait s’équiper d’une arme de la sorte, Nym n’osa pas même l’imaginer …

Dans l’air, quelque chose se passait entre la noirelfe et son cousin elfique. Quelque chose de palpable, comme une tension instable, une corde raide qui pourrait céder au moindre instant, à la moindre vibration. Eux deux se connaissaient et la simple idée qu’ils auraient pu avoir un rapport un tant soit peu rapproché, levait le cœur du garde du corps. Nauséeux à force de s’imaginer qu’elle puisse avoir joué le rôle de son amante, l’espace d’une nuit seulement, le força à tourner les yeux. Son regard chercha d’autres horizons question de se changer les idées puis, de toute manière, Krish avait raison, c’était improbable que quelqu’un rôde dans les environs avec la folle idée d’attenter à leurs vies. C’est pourtant ce qui se produisit.

Aussi silencieux qu’une ombre, sans produire le moindre son, une présence se manifesta pour venir faire épouser le tranchant d’une lame contre la gorge d’Halandarin. Son coude bien haut démontrait qu’il était fin prêt à passer à l’acte tandis que son autre bras vint se placarder contre le buste de l’elfe et ainsi, si possible, le tirer un peu plus loin afin de se sécuriser. Salopard d’Illm, il avait bien joué son jeu. En fait, jamais il ne s’était éloigné pour guêter les environs. Ou si il l’avait fait, c’est le petit duo d’elfe qu’il épiait depuis le tout début. Le Puysard, à l’instar de son Haut-Prêtre, cultivait une haine sans pareille envers ses cousins elfiques, quels qu’ils soient. Et ce, peu importait si une forgeronne, de renom ou non, demandait l’amnistie. D’autant plus lorsqu’iceux en particulier, possédait un arsenal d’aussi bonne facture. L’assassin imaginait d’ores et déjà son prochain meurtre, la main posée sur l’épée elfique d’Halandarin.

« Je suis à deux doigt de vomir. Je suis dégoûter de te voir agir de la sorte ... Comment Velkyn peut-il simplement te tenir en estime? Je crache sur ton patronyme, Al’Serat! »

Il resserra son emprise sur l'elfe, tandis qu'il entreprenait la suite d'une voix agitée et prompte à la violence :

« Voilà comment se passeront les choses … Tu me donnes son arme et je te laisse faire mumuse avec ton copain, tandis que je rentre tout tranquillement pour faire mon rapport … Je suis certain que ton mari appréciera de savoir comme tu te fais douce avec les Elfes … »

Nym avait détourné son attention pendant quelques secondes seulement et ce fût suffisant. Il déguaina aussitôt, pointant son compatriote du bout de sa lame. Oui, si il n’avait écouté que sa conscience, fort probable qu’il aurait laissé faire son homologue faire le sale boulot, s’aurait été rendre service à son peuple … Un elfe de moins, voilà qui aurait été la belle affaire. Le fait étant que, il menaçait aussi Krish et, même si elle était détestable, elle était tout de même la femme du Haut-Prêtre … D’accord, elle avait de ces fréquentations douteuses mais si tous deux étaient mariés, il devait y avoir une raison!

Nym menaça son compagnon de son épée et s’approcha de Krish comme d’un bouclier, mais n’émit pas le moindre son. Il consulta Krish du regard, comme pour voir la suite des choses.

Chose certaine, le dîner n’était pas prêt d’être servit …

« Oh j'ai mal à mon petit cœur. Vilaine Krish qui discute avec le vilain Aesus.» pleurnicha-t-elle avec un mouvement théâtral des plus dramatiques.

Elle laissa passé deux sanglots… avant de partir d'un grand rire, presque fou.

« Crache sur tout ce que tu veux mon mignon ! Je crache sur mes parents aussi bien que sur ma descendance. Ce nom ne signifie rien pour moi. Seuls mes choix, mes actes, mes réussites et mes échecs comptent. Si tu avais réfléchis une seconde à ce qu'étaient réellement nos valeurs au lieu de te prétendre doté de la moindre importance, de la moindre connaissance de la volonté des dieux parce que tu as été ordonné, il en serait de même pour toi ! »

Puis elle se reprit brutalement, changeant d'aspect en un battement de cil comme seuls les fou savent le faire. Un sourire de prédateur étirait ses lèvres d'une oreille à l'autre, juste en dessous d'un regard de lave aussi froid et mortel que les bras de Teiweon. Ce regard, lui, ne souriait pas du tout.

« Enfin, un otage reste un otage je suppose. »

Avant de se relever, elle attrapa son gant de métal et le rattacha, gardant toujours l'épée d'acier d'Halandan avec un certain respect. Elle ferma une ou deux fois le poings pour vérifier que toutes les articulations étaient en place puis referma définitivement sa poigne sur le pommeau de l'épée elfique sans se préoccuper de la situation tendue.

Arrivée à la hauteur du second prêtre, elle posa sa main libre sur le plat de sa lame pour l'obliger à  la baisser avec un regard assuré. Parce qu'il s'en prenait à son projet le plus ardu. Parce qu'il crachait sur ce qu'elle avait accomplit jusque là et tout ce qu'elle était, elle s'en chargerait. Certains semblaient avoir oublié qui elle était. Certains la prenaient pour une Doeben dépourvu de morale et de mordant. Elle en jouait et cela lui allait très bien. Les insultes ne la touchaient plus depuis longtemps car elle n'avait rien a prouvé à qui que ce soit. Mais elle ne tolérait pas que l'on s'approprie ce qui était à elle quand cela concernait son Art. Alors tout cela avait un arrière goût de merde qu'elle avait du mal a supporter.

Elle avança d'un pas.

« Tu es encore jeune, Illmyrin. Jeune et stupide visiblement. A qui crois-tu avoir affaire ? Sur combien de cadavres d'êtres inférieurs et présomptueux crois-tu que j'ai assis mon pouvoir ? »

L'étrange expression faisait inhabituellement ressortir les signes de l'âge gravés dans sa chaire. Ses épaules robustes, ses bras noueux, son visage taillé à la serpe et marqué de quelques rides, sa peau épaisse couturée de cicatrice violacées et de brûlures grisâtres… Ses longs cheveux blancs frémirent sous un coup de vent, mouvement presque incongrus qui tranchait avec l'immobilité parfaite de la forgeronne.

« Mon frère, un renégat, attend dans les geôle de mon palais d'être sacrifié à la gloire d'Uriz pour fêter mon premier Cycle d’existence. J'ai tuer mon père de mes propres mains. Un père qui était Barra de la Dothka depuis trois siècles. Velkyn était encore aux langes que je forgeais déjà pour des Obok'Senger. Il n'était pas encore prêtre que le Karlik Glenn me suppliait de forger pour lui. Et tu crois que la traîtrise d'un petit imbécile mal baisé tel que toi peut m'émouvoir ? »

Elle fit un second pas, attrapant l'arme d'Halan par la lame, de la main gantelée d'alliages de toutes sortes pour montrer qu'elle ne comptait pas s'en servir. Encore a un pas de distance, dans un mouvement ample et doux, elle leva l'épée comme si elle voulait la donner à ce cafard qui lui faisait face, son sourire toujours intact.

« Tu crois vraiment pouvoir me battre à ce jeu là ? » susurra-t-elle, mielleuse.

Elle n'approcha pas plus mais son mouvement tranquille continua sans accoue, sans violence. La pointe de la lame elfique s'immobilisa a un souffle de sa propre clavicule.

« Hélas pour toi, je pense avoir sous la main une vie bien plus précieuse que ton fameux otage. On reste calme et on ne fait aucun geste brusque. »

Sa main empoigna plus proprement le manche de l'arme pour pouvoir finir le travail sans risqué de s'entailler les doigts. La seconde s'approcha doucement de sa lame blanche jusqu'à la saisir.

« Je peux dire sans me tromper que s'il m'arrive le moindre désagrément, la punition sera sévère. Je peux aussi dire sans me tromper que si mon cœur arrête de battre, deux têtes tomberont. Alors tu vas lâcher cet homme, poser ton arme et laisser ton camarade te lier les mains. »

Elle s'était placée légèrement de travers, de manière a voir à la fois les deux prêtres et le cartographe. Au moindre geste de l'un d'entre eux, la lame qu'elle venait d'examiné transpercerait sa chair avec autant de facilité que si ça avait été du beur tiède.

« Vois-tu, habituellement, j'aurais juste garder l'arme et renvoyer l'elfe dans ses pénates jusqu'à ce que nous nous croisions à nouveau pour réitérer le processus, mais j'ai horreur qu'on touche a mes jouets. »

Pour ponctuer sa phrase, elle descendit la lame de quelques centimètres, entamant la peau et le muscle juste au dessus de sa poitrine, en droite direction du cœur. Un bouillon sombre forma une auréole sur sa tunique rouge. Elle ne cilla pas, les yeux vrillés dans ceux de la carne qui gémirait bientôt à ses pieds.

« Outch. Tu viens de perdre un bras. Et je suis très mauvaise joueuse. »

Son sourire redoubla alors qu'elle ajouta calmement

"oh! J'allais oublié. Velkyn vous a dit que j'étais enceinte?"

 

Calculé d’avance, le criminel en devenir se douta bien qu’elle n’aurait pas froid aux yeux et qu’elle ne reculerait pas sous la menace. Il lui lança quelques insultes qui coulèrent comme de l’eau sur un parapluie, la laissant indifférente. Évidemment, elle en avait vu d’autres. Mais par contre, de voir comme Nym réagissait lui avait fait un petit pincement. Était-il frappé de cécité pour ne pas s’apercevoir de la perfidie de Krish ? Possédée par la folie, manipulatrice et hérétique de surcroit, c’est ce qu’elle était, oui! Enfin, c’est ce qu’Illm le tortionnaire croyait dur comme fer. À l’opposé, Nym quant à lui, avait prit les ordres au pied de la lettre et ne faisait que les exécuter. Après tout, les mots avaient été clairement énoncés par celui dont Uriz avait considéré comme son représentant. Il avait abaissé les armes lorsque Krish lui en donna l’ordre, comme un chien dressé il obtempéra sans chigner. Bien qu’au fin fond de lui-même, il aurait voulu que son confrère passe à l’acte plutôt qu’aux menaces, ils n’en seraient pas là, autrement.

« Tu es encore jeune, Illmyrin. Jeune et stupide visiblement. A qui crois-tu avoir affaire ? Sur combien de cadavres d'êtres inférieurs et présomptueux crois-tu que j'ai assis mon pouvoir ? »

« J’ai à faire à une traitresse, une vieille bique qui un jour, troqua son avenir dans le Puy pour quelques richesses dans d’autres contrées. »

Les raisons qui jadis l’avaient poussée à quitter le Puy lui était inconnues. Mais chose certaine, la sachant aussi habile du marteau et de l’enclume, c’est aujourd’hui parjure que de ne pas faire profiter l’entièreté de son peuple d’un aussi grand talent. Elle était pour lui désormais, à proprement parler, une traitresse de bas étage qui ne méritait en aucun cas sa position. Il lui arrivait même à croire que c’est via un charme quelconque qu’elle avait conquis le cœur de Velkyn, autrement, comment se pourrait-il qu’il la porte en estime ?

« …  Et tu crois que la traîtrise d'un petit imbécile mal baisé tel que toi peut m'émouvoir ? »

« Si un trou de balle d’elfe aux talents douteux peuvent réussir, alors j’ai toutes mes chances ma jolie… »

Lorsqu’elle s’approcha de lui, lame tendue, son sourire s’élargissait jusqu’aux oreilles. À l’instar d’un petit clébard, elle jappait mais au final ne mordait pas. Peut-être avait-elle peur d’en perdre son dentier, avec l’âge qu’elle avait ? La pression au poitrail de l’elfe s’amenuisa, se préparer à se saisir de l’arme en question … Jusqu’à ce qu’elle se prenne elle-même en otage. Les yeux d’Illm s’écarquillèrent comme des billes. Elle délirait complètement, mais se pouvait-il qu’elle aille jusqu’au bout, pour une simple épée et la vie d’un elfe ?!

« Je peux dire sans me tromper que s'il m'arrive le moindre désagrément, la punition sera sévère. Je peux aussi dire sans me tromper que si mon cœur arrête de battre, deux têtes tomberont. Alors tu vas lâcher cet homme, poser ton arme et laisser ton camarade te lier les mains. »

« Tu ferais vraiment ça ? Tout près d’un millénaire, toi, qui a fait tant et tant de choses, tu t’ôterais la vie pour ce moucheront et pour un vulgaire bout de métal? »

Question de montrer qu’il ne rigolait pas non plus, sa lame vint frôler à peine seulement le derme du cou d’Halandarin, question de l’entailler pour en faire perler une menue goutte de sang. Il consulta Nym, comme s’il ne croyait pas aux menaces et qu’il pourrait bientôt lui donner un coup de main.  Nym leva la main vers Krish dans l’espoir de la raisonner, sachant très bien que ce n’était pas le fouet qui les attendrait, si l’Al’Serat revenait abîmée :

« Woah … On se calme … Personne n’a besoin d’y laisser la vie aujourd’hui … »

Puis elle s’entailla sans aucun remords. Enfin, un premier regard paniqué d’Illm. Il ne la portait pas en son cœur, ça non, mais il chérissait assez sa propre vie pour savoir qu’elle devait revenir en un seul morceau. Cette vieille truie bornée n’avait pas les idées claires, elle était clairement assez démente pour attenter à sa propre vie. Illm se mouvait dans les ombres, il tuait, mais parlementer avant de passer à l’action n’était pas dans ses habitudes. De sorte qu’au final, elle était en train de le briser sous la pression.

« Outch. Tu viens de perdre un bras. Et je suis très mauvaise joueuse. »

« Velkyn n’est pas idiot au point de croire que ses propres gardes t’auraient tailladée … »

Elle le coupa sèchement pour ajouter, cerise sur le gâteau :

« oh! J'allais oublié. Velkyn vous a dit que j'étais enceinte? »

Cette nouvelle ne laissa pas de marbre Nym qui se rangea aussitôt aux côtés de Krish, en fronçant sévèrement du regard envers son homologue. Jamais il ne pouvait laisser la chance d’être le responsable du décès de la progéniture de leur maître. Cet enfant avait une importance hors du commun à leurs yeux et il était désormais capital que sa porteuse en revienne indemne. Il ajouta sur un timbre qui ne lui ressemblait en rien, à la fois sévère et franchement impétueux :

« Fais ce qu’elle t’a dit! MAINTENANT! »

Illm déglutissait bruyamment, sa respiration s’emballant à toute allure. Halandrin pouvait pratiquement entendre son cœur battre la chamade, cherchant à se déloger de son poitrail. Sa main tremblotait et était sous l’emprise d’une horrible moiteur causée par le stress. Il fixa Krish directement en ses yeux et y lisait toute la conviction de ses menaces. Elle les mettrait en exécution si elle le devait, elle en était bien capable …  

Un poignard tomba contre le sol. Halandrin n’était plus sous la menace. Elle avait gagné …

Alors ce coups là... Dire qu'il ne s'y était pas attendu serait mentir, mais il n'aurait simplement pas cru qu'il viendrait d'un garde isolé, censé être sous les ordres de Krish. Il n'avait pas eu de sursaut lorsque la lame avait glissée sous sa gorge, il n'avait fait que faire entendre qu'il ne bougerait pas.

Il tenait à sa vie, aussi longtemps qu'il avait de quoi s'amuser. Hors, elle était toujours debout. Et cela voulait dire qu'il avait encore bien des raisons de tenir sur ses jambes. Un fils, toujours vivant, qui devait le voir, il était aussi une bonne raison d'être debout dans les jours à venir. Et peut-être même les années au fond.

« Je suis à deux doigt de vomir. Je suis dégoûter de te voir agir de la sorte ... Comment Velkyn peut-il simplement te tenir en estime? Je crache sur ton patronyme, Al’Serat! »

Il resserra son emprise sur l'elfe, tandis qu'il entreprenait la suite d'une voix agitée et prompte à la violence :

« Voilà comment se passeront les choses … Tu me donnes son arme et je te laisse faire mumuse avec ton copain, tandis que je rentre tout tranquillement pour faire mon rapport … Je suis certain que ton mari appréciera de savoir comme tu te fais douce avec les Elfes … »

Halandarin posa son regard sur Krish, légèrement amusé, oui, amusé par la situation, il n'était pas saint d'esprit de toute manière, il était peut-être pire qu'elle au fond, cela n'avait juste pas encore fait entièrement surface, il n'était qu'à la phase du sommet de l'icerberg. Lorsque Nym' s'approcha de Krish, Halan' eut un sourire fin, rapidement coupé par un sursaut de la lame tenue par l'homme derrière lui. Il ne pouvait visiblement pas se comporter comme il souhaitait, et observait la scène, en bon otage. Silencieux et souriant. Et d'autant plus souriant lorsque Krish se mit à réagir à ces "menaces".

« Oh j'ai mal à mon petit cœur. Vilaine Krish qui discute avec le vilain Aesus.» pleurnicha-t-elle avec un mouvement théâtral des plus dramatiques, elle laissa glisser deux sanglots, qui étirèrent un long sourire à Halan malgrés la situation. Quelle piètre actrice tout de même. Il faudrait qu'elle s'améliore tout de même, oh moins feindre des réels sentiments. Mais ce qui le fit sourire de toute ses dents fut la suite, son accés de rage, d'un rire fou.

« Crache sur tout ce que tu veux mon mignon ! Je crache sur mes parents aussi bien que sur ma descendance. Ce nom ne signifie rien pour moi. Seuls mes choix, mes actes, mes réussites et mes échecs comptent. Si tu avais réfléchis une seconde à ce qu'étaient réellement nos valeurs au lieu de te prétendre doté de la moindre importance, de la moindre connaissance de la volonté des dieux parce que tu as été ordonné, il en serait de même pour toi ! »

Elle souriait, un sourire carnassier, et un regard noir, il l'observait avec une certaine admiration. Elle se mettait donc dans cet état ? Cette colère ? Cela promettait d'être intéressant.

« Enfin, un otage reste un otage je suppose. »

-Euhm.. D'autant que l'Otage aimerait atteindre son Cycle de vie.. Si po-.. Coupé par un mouvement sec du type derrière lui, il se tût, et préféra attendre que Krish finisse son boulot. S'il connaissait une chose d'elle, c'est qu'elle pouvait être un de ces monstres sans nul autre pareils. Et puis, c'était surtout pour faire comprendre à Krish, qu'il n'en avait pas finis avec elle.

Elle avança d'un pas, baissant la lame de l'autre prêtre, faisant toute cette gestuelle que Halan imprimait dans sa rétine, tout en regardant de temps à autres son agresseur. Avec un calme presque olympien, étant donné les circonstances. L'Elfe tenait à sa vie, certes... Mais il savait une chose : Elle ne le laisserait pas mourir. Pas aussi facilement en tout cas. Elle n'avait pas finis de jouer.

« Tu es encore jeune, Illmyrin. Jeune et stupide visiblement. A qui crois-tu avoir affaire ? Sur combien de cadavres d'êtres inférieurs et présomptueux crois-tu que j'ai assis mon pouvoir ? »

« J’ai à faire à une traitresse, une vieille bique qui un jour, troqua son avenir dans le Puy pour quelques richesses dans d’autres contrées. »

Les phrases cinglantes se suivaient, avec une certaine verve qui rendait tout cela presque théâtrale. La trahison ! L'Ordalie d'un groupe ! Halan' observait tout cela, aux premières loges, avec cette adrénaline qui s'emparait de lui, les battements de son cœur accélérait, autant par ce magnifique spectacle que par le danger de la situation. C'était excitant !

« …  Et tu crois que la traîtrise d'un petit imbécile mal baisé tel que toi peut m'émouvoir ? »

- Et vlan.. Marmonna-t'il, au risque de se faire remonter la lame contre la gorge, une nouvelle fois.

« Si un trou de balle d’elfe aux talents douteux peuvent réussir, alors j’ai toutes mes chances ma jolie… »

- Et -....Hey ! Laissa-t'il s'échapper d'entre ses lèvres, en regardant son agresseur du coin de l'oeil. Visiblement, la seule personne que cette pique avait touché, c'était lui. Son orgueil légèrement mis à mal. Et c'était surtout pour dire quelque chose, c'est pas comme si il se faisait chier dans les bras de cet homme mais .. Un tantinet tout de même.

Elle s'approchait, et cela libérait un tantinet le poitrail de l'elfe, heureux d'être à semi-libéré de cette virile étreinte qui le mettait un tantinet mal à l'aise... Mais lorsque SA lame vint se poser sur la gorge de Krish, Halan perdit tout sourire, s'assombrissant presque instantanément.
Elle oserait, il le savait, et il ne fallut pas un instant pour qu'elle le prouve. Les sourcils froncés, prêts à se libérer au péril de sa vie, Halan s'était totalement crispé. Il n'avait pas peur pour sa vie.

Il avait peur qu'à cause de ce chien derrière lui, il perde toute chance de la briser de ses propres mains. Qu'il lui vole son souhait le plus embrumé et le plus incandescent. Qu'il LA lui vole. Jamais.  Jamais. Pas même le dernier des dieux n'avait le droit de lui ôter ce plaisir !

« Je peux dire sans me tromper que s'il m'arrive le moindre désagrément, la punition sera sévère. Je peux aussi dire sans me tromper que si mon cœur arrête de battre, deux têtes tomberont. Alors tu vas lâcher cet homme, poser ton arme et laisser ton camarade te lier les mains. »

« Tu ferais vraiment ça ? Tout près d’un millénaire, toi, qui a fait tant et tant de choses, tu t’ôterais la vie pour ce moucheront et pour un vulgaire bout de métal? »

Halan' serra les dents lorsque la lame vint lécher son cou, le gaillard voulait jouer avec Krish, visiblement, montrer qu'il avait des couilles, c'est ça ? Le Toer Tamindal écoutait, attentivement ce qui se disait, un millénaire ? Bientôt ? Hé bien elle ne lui avait pas dis que son anniversaire allait être dans ce mois ! Ce qui le fit le plus grogner fut : Bout de métal. Bout de métal ?! BOUTS DE METAL ?!

« Woah … On se calme … Personne n’a besoin d’y laisser la vie aujourd’hui … »

Et elle vint s'entailler, faisant serrer les poings d'Halan' au delà de toute mesure, à s'en faire crisser les os, à s'en faire craquer la peau. Son regard se plongea en direction de celui de l'Eldéenne, un regard Noir, elle n'avait en aucun cas le droit de se tuer elle même ! C'était SON DROIT.

« Outch. Tu viens de perdre un bras. Et je suis très mauvaise joueuse. »

Un bras ? Mais non, pas qu'un bras Krish, pas qu'un bras, il s'occuperait de lui personnellement, qu'il fasse l'erreur de lâcher son arme, qu'il libère l'elfe qu'il tenait au bouts de ses griffes, qu'il fasse ce microscopique erreur.

« Velkyn n’est pas idiot au point de croire que ses propres gardes t’auraient tailladée … »

Pas assez idiot, peut-être, mais suffisamment accrocs à l'Eldéenne pour vous faire payer tout d'même.Elle le coupa sèchement dans ses pensées ajoutant, telle la cerise sur le gâteau :

« oh! J'allais oublié. Velkyn vous a dit que j'étais enceinte? »

Halandarin cligna des yeux, littéralement. Il la regarda, enceinte ? Nan ? Il regarda Nym, qui s'approcha, hurlant et beuglant d'obéir à la Drow.

Illm' déglutit, il s'emballe, Halan' se crispe, entendant son coeur s'emballait au delà de toute mesures, ratant des bonds. La lame sous sa gorge tremblait comme une lame de rasoir tenue par un humain atteint de Parkinson, Halan' serrant les dents. C'était l'instant de vérité, soit il ne croierait pas au bluff, et c'était finis de Halan et de la belle Krish, soit il mordait à l'hameçon..

Un poignard tomba contre le sol, Halan' sentit l'emprise autour de lui se relâcher.. Il commença à rire, d'un rire presque dément. Il se tourna vers le Drow, avec un sourire carnassier. Le regard s'empourpra d'une rage contenue jusqu'ici. Il se baissa, doucement, pour prendre le poignard, l'observant un instant.

-Sombre crétin, cancrelats répugnant... Chancreux. Il redressa la tête vers Illm'. Bouts de métal ? FOUTUE...BOUTS....DE METAL ?! Se metta-t'il a hurler en sa direction, le poignard dans sa main droite, ses bras gesticulant pour agrémenter ce qu'il disait. Ce coutelas, répugnant avec lequel tu as osé me menacer, EST un bouts de métal. Il s'approcha violemment, plantant le poignard dans la rotule du Drow, avec une certaîne véhémence, tournant celle-ci violemment. Il vit des bras s'avancer pour l'en empêcher, provenant du Drow devant lui. Son poing libre, vint aterrir avec la force qu'il bat l'enclume, en plein visage du Drow, le projetant au sol, la dague toujours bloquée entre la rotule et l'articulation du genoux.

Il le regardait de haut, dents serrées.

-Et d'autant plus... Tu commences, tout joyeux, à croire que JE vais laisser passer ça ? Ton maître, tu en as peur, ça s'voit, tu n'es qu'un p'tit chien, incapable de faire preuve d'un tantinet de volonté. Une merde sans avenir. Crache sur moi, sur mon nom, sur mes "Talents douteux". Crache sur elle, sur son nom, sur tout ce qu'elle a réalisé. MAIS NE CRACHE PAS SUR MON TRAVAIL ! Il vient frapper de son pied sur le genoux blessé, enfonçant le poignard par delà le semblant de garde, accompagné par le hurlement du Drow, qui semblait légèrement surpris par la véhémence de l'elfe. Il se mit à genoux par la suite, arrachant la dague de son genoux avec une certaine difficulté, arrêtant le bras du Drow qui voulu l’attraper, pour se défendre du malade mentale qui s'en prenait à lui, le tordant tout en parvenant enfin à extirper le bout de métal, et venir le planter dans son coude tordant celui-ci dans le mauvais sens en venant glisser sur son torse, son genoux bloquait son visage dans l'herbe de la contrée, sa jambe glissant sur son épaule et bloquant l'autre bras,tandis qu'il s'étallait à faire son véritable boucher.

-Je vais t'apprendre à me craindre pour les derniers instants  ta petite vie misérable !

Oui. Il était en rage, il le punissait, autant pour avoir insulté son oeuvre, que pour avoir indirectement abimé celle qu'il voulait tuer de ses propres mains. Son souffle était saccadé, et il frappait à plusieurs reprises avec la dague. Il vint briser un coude, arracha la dague, frappa le biceps, qu'il déchira. Puis vint le planter à de multiples reprises, sur le torse, la gorge, les yeux.. Il n'épargna rien de cet être. Il le massacra. Avec toute la violence dont il savait faire preuve, il étira  un coups de couteau le long de son plexus, ouvrant littéralement sa cage thoracique... Avant de se relever, fier de son petit massacre, essoufflé et couvert de sang.

Et Halan' compris quelque chose.. L'autre, il n'avait pas tenté de l'en empêcher... Il se tourna, faisant face à Krish. Pourquoi ? Il n'avait rien écouté de ce qu'il se passait derrière lui, il n'avait pas fait attention, il était trop occupé à extérioriser une forme de rage, pure.

Dès que le poignard heurta le sol, le bras de Krish, mise de rien armée de sa lame blanche, s'étendit pour s'assurer que le second prêtre ne bougerait pas.

« Reste là et regarde. » indiqua-t-elle seulement sentencieusement.

D'un regard, elle intima au cartographe de baisser les mains. Le mage du C'nros offert par son supérieur à la Maîtresse des forges comme promesse que jamais il n'arrêterait de combattre avant qu'Anaëh soit réduite en cendre sembla se détendre. En un battement de cil, il reprit silencieusement le rôle auquel on l'avait assigné avec un professionnalisme parfait. Il retourna vers les chevaux, calmant les bêtes malgré la violence qui se déroulait sous leurs yeux. Même Velkyn n'aurait pas du s'y tromper, si sa femme avait survécu aussi longtemps sans aucune allégeance ni alliance durable, ce n'était pas en se rendant vulnérable au premier caprice d'un homme important.

Mais en attendant, le spectacle suivait son cours. Krish passa l'épée du forgeron elfe à sa ceinture, je gardant en main que sa propre lame blanche.

« Ose me dire que ce qui se trouve devant toi est un elfe. »

Pendant que Halandarin frappait encore et encore, les yeux de Krish ne le lâchait pas, suivant chacun de ses mouvements les plus précis. Il avait vaincu un homme qui avait passé sa vie à suivre un entraînement rigoureux, qui s'était voué corps et âme aux enseignements du Dieu des Combats. Il était sensé être l'un de ces êtres dont le Feu intérieur brûlait avec plus d'ardeur que ceux des autres fils et filles d'Elda. Il était sensé être le représentant de la force de son dieux sur Miradelphia. Il devait déjà avoir montré la puissance nécessaire à l'honorer, sinon il n'aurait pas été ordonné. Il avait été assez haut dans la hiérarchie pour que la Voix des Dieux en personne lui confit sa femme… et pourtant il venait de se faire balayer avec une redoutable facilité. Sans même s'en rendre compte, l'elfe s'était couvert du sang de son ennemis… et il continuait à décharger sa rage sur le corps duquel il avait lui-même arraché la vie.

« Ce n'est pas encore l'un des notre. Ce n'est qu'un Exilé. Il ne sait pas. Mais il apprendra… oh oui, il apprendra. Et son talents ne sera un chef d’œuvre offert aux dieux. »

Il était comme un enfant qui n'écoutait que ses instincts, succombant à la rage, au désir, à la haine, mais elle lui enseignerait la marche à suivre. Il deviendrait le chef d’œuvre qu'elle mettrait elle-même au service de Teiweon et Uriz. Bien plus utile pour leur peuple qu'une mort supplémentaire.

Un sourire presque mystique étirait les lèvres de la Maîtresse des forges. Sa respiration était ample et mesurée, de celles qui regardent le monde avec la certitude de voir un dessin s'accomplir. Le sombre avait cessé de hurler depuis un temps infini lorsque les mains blanches couvertes de rouge se laissèrent retomber de chaque côté des flancs du meurtrier. Il se releva lentement. De tout le spectacle, elle n'en avait pas laissé échapper une miette.

Lorsque l'elfe croisa son regard, elle sourit avec une certaine satisfaction et échangea un regard appuyé avec le prêtre survivant avant de porter deux doigts à ses lèvres pour siffler doucement. Tril arriva au petit trot. Elle rengaina son arme passa une main dans sa sacoche et en sorti un tissus qui avait du être blanc. Celui dont elle se servait pour essuyer ses œuvres après les combats.

« Merci d'avoir obéit Nym. Occupe toi du corps, il a beau être faible et stupide, il mérite d'être rendu à Teiweon. »

Deux pas et elle était arrivée à la hauteur de l'elfe. Ses doigts s'emparèrent de la main qui était encore refermer sur le coutelas de seconde zone, se moquant éperdument du sang qui les maculaient.

« Tu devrais lâcher ça, ça ne te va pas très bien. Tien. Pour ton cou. Sa lame était plus coupante que ce que j'aurai cru. Tu garderas une cicatrice. »

Son autre main déposa le tissus dans sa grosse pogne libre tout aussi poisseuse avant de glisser sur sa joue pour en essuyer une goutte de sang et… d'autre chose peut-être. A un souffle de lui, son habituel sourire goguenard sur les lèvres, elle ricana d'une voix qui était tout sauf apaisante :

« Calmé ? »

Au final, sa jeunesse lui aura coûté le prix fort. Son innocence, son inexpérience et son manque de courage auront tous joués un rôle capital en son déclin. Il n’avait dès lors pas réalisé qu’il avait été trop loin, il avait franchi un point de non-retour et ne pouvait en aucun cas faire marche arrière. À l’instant même où ses doigts se délièrent de son coutelas, il venait d’apposer sa griffe sur son arrêt de mort. Les mots de la Forgeronne furent tous exactes : il ne connaissait ni celle-ci, ni sa victime. Eut été autrement, il aurait su que sa vie lui aurait été violement arrachée à la moindre occasion offerte. Enfin, oui, il avait été stupide mais tout de même, il n’en restait pas moins qu’icelui savait qu’en se soumettant, il deviendrait une cible facile. Reconnu pour bien des choses mais aussi pour leur ténacité à la vengeance, les noirelfes ne pardonnaient que rarement. Krish ne faisant sûrement pas exception à la règle, Illm dressa le menton la fixant de sorte à ce qu’elle ne commette rien qui pourrait mettre sa vie en péril …

Mais ce fût en fait sa victime qui se montra agressive, plus qu’un peu, même. Son regard était devenu rouge et il y lisait la même colère que dans ceux de certains de ses homologues Drow, une rage qui transpirait la douleur, la cruauté et même, la folie. Les poings de l’assassin se refermèrent et il n’eut pas même le temps de s’éloigner qu’une lame vint perforer sa peau pour s’ancrer solidement en sa rotule. Ses cordes vocales tendues comme jamais lui permirent de pousser un cri de douleur sans pareille. Une grimace distordait son faciès à l’exact même moment, qu’in extremis, il tenta d’agripper son bourreau. Deux dents vol planèrent lorsqu’en pleine figure, il reçut un des plus pesants coups de massue en guise de coup de poing. Il s’étala contre l’herbe sans pouvoir retenir sa chute, sa tête se percutant de plein fouet contre le sol en un « toc » bien audible. Sous l’effet de l’adrénaline, il chercha à gigoter dans tous les sens pour tenter de se redresser mais, comble du malheur, un pied clouer pour de bon le couteau plantée en sa chair. La lame transperça son genou de bord en bord, se coinçant au passage entre deux os, ce qui rendit sa sortie plus laborieuse. Il se débattait, autant qu’un condamné à mort le pouvait. Il se disait, si au moins il ne s’en sortait pas, il trouverait au moins le moyen d’emmener avec lui son assaillant. Ses mains cherchaient désespérément, dans tous les sens, à l’agripper, le frapper, l’écorcher. Sa vue devenait trouble, un voile immaculé s’était déposé devant ses yeux et, à l’instar d’une vision troublée sous l’eau, il n’y voyait désormais plus qu’une ombre agitée. Il était désormais laissé pour mort. Il venait de pousser son dernier souffle. Sa vie l’avait quitté non pas dans une quiétude souhaitée, mais dans d’horribles et interminables souffrances. Teiweon aimait recueillir en son berceau, les âmes les plus tourmentées et malmenées.

Un peu plus loin, Nym fit le mirroir de sa maîtresse. Il observa l’elfe déferler sur son compagnon une hargne sans pareille, une colère aveugle et le laissa procéder à sa boucherie. Le sang dépeignait le sol tant il fût abondant. Les coups de couteau s’enchaînaient, sans jamais s’arrêter, jusqu’à ce qu’Halandrin manque de souffle. Son manque d’endurance lui aura au moins servit à quelque chose, n’eut été de cela, probablement qu’un paquet de tripes et d’os aurait été offert à leur Créatrice, plutôt qu’un corps malmené. Krish lui tinta quelques mots qui ne tombèrent pas dans l’œil d’un sourd, mais s’accorda le luxe de ne pas y donner suite. Bien qu’elle n’avait pas démontré autant de violence, quelque chose lui dicta qu’elle n’était elle aussi, pas aussi saine d’esprit qu’elle devrait l’être. Les dernières paroles qu’elle lui adressa lui inspirait qu’elle désirait le convertir … Vraiment ? Les demi-elfes n’étaient bons qu’à la chaîne et au fer, à quoi bon espérer pouvoir endoctriner correctement un natif elfique et même, de le voir accepté parmi les Drows ? Elle pouvait bien tenter ce qu’elle voulait, après tout, il n’avait envers elle que sa mission, suite à quoi probablement qu’il ne serait plus jamais en contact avec icelle …

« Merci d'avoir obéit Nym. Occupe toi du corps, il a beau être faible et stupide, il mérite d'être rendu à Teiweon.»

Il se contenta d’hocher, retrouvant son mutisme habituel. Il obtempéra et s’approcha de son compagnon, main contre son poignard, en précaution. Ces crises d’énervement étaient promptes à la récidive et lui, n’était pas de ceux qui s’y ferait prendre. Il écarta du duo le cadavre encore chaud d’Illm puis l’apporta près d’une souche où il déposa son crâne contre cette dernière, en guise d’oreiller. Il tenta au mieux de lui donner une posture un peu plus décente, les deux bras le long du corps, lui fermant les paupières et réunissant les jambes l’une contre l’autre. Il n’était pas mort en guerrier, loin de là. Il n’avait certes pas gagné sa place à la dextre d’Uriz, mais le culte ne s’en porterait que mieux. Pendant nombres d’années, les fils d’Uriz auraient eu à leur cheville le poids d’un boulet, mais n’étant plus, personne ne se verrait encombré d’un tel fardeau. Il était un maillon faible qui aurait fait céder, un jour ou l’autre, une lignée de guerrier qui ne pouvait compter que sur son adjacent pour garder la vie sauf.

Décidemment, cette sortie aux nobles intentions, s’était horriblement gâtée. Il ne restait plus qu’à espérer qu’elle se poursuive, sans autres accrocs et si possible, avec quelque chose à ramener au front, qu’Illm ne soit pas décédé en vain, au moins.

Musique:

Il cherchait son arme du regard, dans les mains de Krish tantôt.. Maintenant à sa ceinture, il afficha un sourire carnassier, alors qu'elle l'observait d'un air satisfait.. Il s'était maculé de sang, sans retenue. Elle porta deux doigts à ses lèvres, sifflant ainsi suffisamment pour que ce sifflement soit audible à bonne distance... Son étalon, Tril, arriva sans se faire attendre, son trot réalisé dans une grace presque divine. Cette bête était taillée parfaitement, aucuns défauts. A en croire qu'elle sortait d'une des plus grandes ferme de production.

Elle sortit un tissus, originellement blanc d'une saccoche pendant à la selle. Il ne doutait pas de son utilité habituelle. Il disposait du même en temps normal. Il porta son regard rapidement sur sa saccoche, trônant non loin du puits destiné à porter la flamme qui aurait déjà du faire chauffer leurs repas. Il serrait les dents, encore tendu comme un arc, galvanisé. Il avait adoré tuer ce Drow, plus qu'il n'avait apprécié mettre fins aux jours des 127 autres lors de la bataille d'Eraïson, plus qu'il n'avait apprécié encore de trucider ces chiens trônant dans la taverne où il avait retrouvé son apprentie, lacérée, violée... Brisée. Sa langue vint se glisser sur sa lèvre, où perlait une goutte de sang. Cuivrée, plus "épicé" que celui des siens.. C'était... Particulier. Il savait faire la différence entre les deux sangs.

« Merci d'avoir obéit Nym. Occupe toi du corps, il a beau être faible et stupide, il mérite d'être rendu à Teiweon. »

Sa voix tonna dans son monde, comme un rappel, il l'observa, vivement main droite crispée sur cette dague dont il s'était servie pour massacre ce Drow. Non. Il n'avait pas craint la réaction de Krish, pas même celle de son camarade... Pas même celle de l'archer. Il s'était amusé, comme un de ces malades à massacrer ce pitoyable adversaire... Elle couvrit la distance les séparant l'un de l'autre, une de ses mains glissa sur celle qui tenait ce "bouts de métal", le sang la maculant ne la gênant pas le moins du monde.

« Tu devrais lâcher ça, ça ne te va pas très bien. Tien. Pour ton cou. Sa lame était plus coupante que ce que j'aurai cru. Tu garderas une cicatrice. »

Elle glissa le tissus dans sa main libre, le maculant ainsi de sang, elle s'était assurée qu'il ait les mains pleines, qu'il soit plus lent à réagir pour venir s'en saisir.. Elle était moins bête que l'on ne le croyait. C'était infime pourtant, et malgré l'infime temps qu'il prendrait à se débarasser de l'un ou de l'autre, elle aurait le temps de parcourir l'espace de sa main griffue, pour venir en apposer une sur sa jugulaire. Il continuait de l'observer, l'oeil noyé de défie, de rage.. De colère.


« Calmé ? » Lâcha-t'elle, goguenarde, une main venant de glisser sur la joue de l'elfe.

-Cents vingt huits... Marmonna-t'il. Jamais.. Je ne serais calmé. Tu es bien placée pour le savoir. Lâcha-t'il, lentement, d'une voix grave, rauque... Presque trop gorgée de haîne pour être humanoïde. Ma Lame,Elda Jabbress d'Ak'uech del'nth. Laissa-t'il glisser entre ses lèvres, dans une parfaite représentation de la langue de la Dame devant lui. Le regard toujours plongé dans le sien.

La main porta la dague commença à se déserrer sur la dague, laissant un crissement du cuir maltraiter s'entendre... Il élança son bras, et par extension cette main, en direction du sol, violemment, rapidement, la lame avait un instant frôler la gorge de l'Eldéenne, avant de venir s'écraser dans l'humus frais. La main portant le tissus vint frotter son cou, et au passage le haut de son torse. Le tissus qu'il portait, à l'exactitude semblable à celui qu'il avait porté à Thaar, il y avait un moment de cela, était maculé de sang.

Il afficha lentement un sourire léger, quittant toute forme de haine de son faciés, ne laissant qu'un regard noir, plongé dans celui de l'Halda, la consumer, cet air de défis renouvelé. Son visage s'approcha du sien, extrêmement proche, avant de bifurquer vers son oreille, laissant s'échapper quelques mots en Drow, mots qu'il avait entendu, mots qu'il avait retenus. Mots qu'il avait compris.

-Tu es mienne. Sa main vint se redresser violemment, agrippant le manche de sa lame, qu'il extirpa de sa ceinture, la remontant d'une vive allure à sa gorge, il ne la frôla pas un instant, toujours le regard plongé dans le sien. La main de l'Heldéenne, griffue, était déjà à sa gorge, et son garde du corps, avait déjà dégainé, à quelques mètres de là, il s'élançait déjà.

Il vint baisser sa lame, en riant, un rire presque fou pour les personnes extérieur à leurs duo, et pourtant si saint d'esprit qu'il aurait fait trembler n'importe quel malade... Cette lame vint se glisser dans son dos, rejoignant son fourreau, il était toujours si prêts d'elle qu'il sentait ses fragrances se mêler avec le sang qui l'arborait.

-Dommage... Que tu sois accompagnée. Lâcha-t'il.

Quel accent...

Puis la lame avait volé en direction de sa gorge. Par pur réflexe, sa main était monter de quelques pouces avant de s'immobiliser. La dentelle métallique qui lui enserrait le cou ne résisterait pas à ce tranchant, mais son gant ne serait pas non plus de la moindre utilité. Alors autant lui épargner cela. Le réparé était toujours affreusement long à cause de la précision du mécanisme.

Son autre main avait eut un réflexe bien plus intelligent au demeurant. Sa lame noire, maintenant ébréchée, semblait s'être téléportée entre ses doigts. Et elle n'avait pas pris le temps de la lever jusqu'au cou ou au torse de son vis à vis... expression fort opportune puisque c'est en effet vers son vit que se posa la pointe de l'arme durant une fraction de seconde. L'habitude des attaques sous la ceinture peut-être.  

Lorsqu'il rengaina, la forgeronne eut une légère mou. Non pas que la situation lui plaise particulièrement... quoi que... Mais le métal dont était fait cette lame était tout particulier et elle aurait fortement apprécier le garder contre elle encore un peu... et l'étudier aussi plus tard.

« Trouillard. » murmura-t-elle pour toute réponse sans reculer d'un souffle avant de rengainer a son tour tout en comblant le vide qui existait entre eux deux pour venir poser un baiser sur ses lèvres. Non, se laisser intimidé par la présence d'un garde n'était vraiment pas sa tasse de thé... surtout maintenant qu'elle avait vu de quoi était capable son frère d'arme... ou plutôt de quoi il n'était pas capable.

Cependant, le geste ne dura qu'un instant et ses mains restèrent occupées à chercher quelque chose dans une sacoche à l'arrière de sa ceinture. Elle plongea de nouveau son regard dans celui de l'elfe.

« oh. Et je ne suis a personne. »

Un sourire provocateur ponctua sa phrase avant qu'elle ne recule pour se tourner vers son cartographe qui venait de lancer une courte phrase. La question que la forgeronne posa fut tout aussi brève et son acolyte répondit par un hochement de tête. Elle soupira.

« Le déjeuné semble être compromis, Aesus... L'odeur du sang commence a excité les prédateur visiblement... et comme tu l'as très justement fait remarquer, il y a un félin a pointe dans les environs... Briska ! J'avais vraiment envie de cette sanguette. »

Elle passa une main agacé sur son visage, repoussa quelque mèche qui s'était égarée sur son front et laissa retomber son bras avec un soupire désabusé.

« Il vaut mieux que nous repartions maintenant, s'il se décide à nous flairer adieux mes repérages de l'après-midi »

Elle donna quelques ordres aux deux drows pour activer leur départ avant de se retourner vers le beau diable a la peau d’albâtre, s'adressant de nouveau à lui dans la langue du petit peuple.

« Ce n'est que partie remise Aesus. Je quitte Yutar d'ici... Une ou deux ennéades. Reste dans les environs et nous nous croiserons peut-être de nouveau à ce moment là. Peut-être près du petit lac avec la cascade pas loin d'ici. J'aurai bien une affaire à te proposer... Un partenariat pour être précise. Une œuvre que je mûris déjà depuis un certain temps, je pense que ça pourrait t'intéresser. »

Un sourire glissa sur son visage avant qu'elle glisse un ton en-dessous, toujours dans la même langue.

« Et au cas ou tu te demande. Je ne mentais pas tout a l'heure. Je suis bien enceinte. Et tu fais parti des quatre pères potentiels. Sur ce, j'ai encore du travail. »

Millénaire, elle était vieille d’un millénaire et quand bien même, la rapidité dont elle fit preuve pour dégainer sa lame et répondre au moins aussi courtoisement qu’Halandarin, surpris Nym et c’était peu dire. Avait-elle tous les talents, pour être dotée d’une main aussi habile avec le fer et manipuler ses créations avec l’aisance d’une fine-lame aguerrie ? Reste que, Nym ne donna pas d’avantage sa place par ce qu’il redressa sa lame également en un temps record, la pointe d’icelle bien en évidence près de la gorge de son agresseur. C’était pour un garde du corps, une situation qui pouvait donner bien du fil à retorde. D’une part, un ennemi bien identifié, une cible potentiellement dangereuse qui pouvait, d’un coup de lame, mettre fin aux jours de sa mission. Alors que de l’autre côté, cette même personne, qui pouvait essuyer du revers de sa main tous les efforts de cette journée pénible, se faisait protéger par celle qui se devait d’être couvé et protégé. C’était sans queue ni tête !

Sa lame était bien tendue, prête à agir et, au-delà d’une situation semblable, le regard de Nym bifurqua vers celui de Krish, comme pour tenter d’y interpréter ses intentions, mais aussi ses impressions faces aux réactions imprévisibles de l’elfe à l’esprit dérangé et troublé. Elle sembla si sûre d’elle et après ce qu’il avait compris d’elle, Krish n’avait pas même la pointe d’un orteil enlisé dans cette houleuse situation.  

Ils s’embrassèrent … En bon soldat, il dû endurer cet horrible spectacle, cette mascarade de sentiments refoulés de parts et d’autres, en cas qu’icelui tente sur elle un coup de pute. Les dents de Nym crissaient ensembles, resserrant la mâchoire en ravalant la moindre des remarques désobligeantes qu’il pourrait vociférer avec véhémence. Il fût momentanément tenté de réfléchir à la question de son défunt compagnon : pourquoi elle ?  Comment un homme de foi, tel que Velkyn, porteur de la Voix d’Uriz, un Eldéen pure race et Prima de surcroît, pouvait-il accorder à une Doeben le moindre intérêt ?

Elle sait forger, mieux que quiconque. Elle se bat comme une furie et c'est peu dire. Elle s’exprime et ensorcelle les gens comme saurait le faire la plantureuse Isten. Certes, elle a en sa poche une multitude de talents qui somme toute, pouvait faire d’elle une Drow d’exception. Mais il n’en restait pas moins qu’elle semblait accorder pour ces adorateurs de simulacres divinités, un intérêt un peu trop personnel. En cela, aucune exception ne pouvait être envisagée. Quiconque arborait un tant soit peu les valeurs et les coutumes Eldéennes, le comprendrait sans rechigner. Cette question, bien que cela ne regardait en rien le garde à la fidélité inébranlable, se devrait un jour à être élucidée.

« Il vaut mieux que nous repartions maintenant, s'il se décide à nous flairer adieux mes repérages de l'après-midi »

Nym n’eut pas même à recevoir d’ordres, ni même le moindre regard. Sa lame retrouva son nid douillet qu’était son fourreau puis remballa les quelques outils qui avaient été étalés sur le sol par le cartographe. Il s’approcha du destrier de sa Maîtresse afin d’en redresser la selle et d’y resserrer adéquatement les sangles. Plus vite ils étaient repartis, plus vite l’envie de rôtir l’elfe sur la broche allait lui passer. Son faciès retrouva son air stoïque et tiraillait par quelques menues pressions les rênes du canasson afin de l’emporter à proximité de l’Al’Serat.

Il fallait partir, il était plus que temps.

« Trouillard. » Murmura-t'elle, à quelques centimètres de lui, alors qu'elle rengainait à son tour, libérant la taille de notre Toer Tamindal d'une certaine tension, ses lèvres vinrent sceller les siennes, enfermant toute réponses dans les limbes d'un baiser à la fois tendre, et véhément.
Après quelques instants, que leurs lèvres se soient décrochés, Halandarin ricana légèrement, croisant ses bras sur son torse, après une longue respiration.

« Oh. Et je ne suis a personne. » ponctué d'un sourire provocateur qui fut répliqué chez notre Forgeron. Il décroisa ses bras, posant son regard sur le garde qui pointait encore il y a quelques secondes son poitrail d'une lame suffisamment aiguisée pour le transpercer, avant d'observer les environs, ses yeux se plissant.

« Le déjeuné semble être compromis, Aesus... L'odeur du sang commence a excité les prédateur visiblement... et comme tu l'as très justement fait remarquer, il y a un félin a pointe dans les environs... Briska ! J'avais vraiment envie de cette sanguette. »

Compromis ? C'était si peu de le dire... Un Félin à pointe, ce n'est pas qu'un compromis. La créature attendait, dans le couvert des arbres, à quelques cinq cents mètres de là, sa couleur rocailleuse s'était couverte d'une mousse des environs, lui donnant une allure plus verte qu'à l'accoutumée. Difficile à desceller dans la verdure de la région, seul l'immense plaine leurs octroyait au moins l'espoir de le voir s'élancer et d'avoir le temps de se hisser sur leurs chevaux à temps..
Mais le Félin à pointe n'est pas connus pour sa lenteur. Mais pour sa résistance, son agilité, sa vitesse, sa puissance. Une créature des plus horrifiantes, et Halandarin en avait une certaine crainte depuis... Depuis l' "événement" .

« Il vaut mieux que nous repartions maintenant, s'il se décide à nous flairer adieux mes repérages de l'après-midi »

S'il décide de nous flairer ? Halandarin écoutait à moitié observant les environs, quelque peu inquiet, la dernière fois qu'il avait affronté cette créature, elle était mère d'une portée. Affamée, protectrice. Elle apprenait la chasse à ses petits. Sur une cohorte humaine, près d'une trentaine de morts, pour leurs festins. Alors Trois Drow's encore bien vivants, bien en chair, un Elfe, et un cadavre frais... Vous croyez réellement qu'ils n'étaient pas flairés ? Il détourna le regard, lorsqu'elle commença à lui adresser la parole.

« Ce n'est que partie remise Aesus. Je quitte Yutar d'ici... Une ou deux ennéades. Reste dans les environs et nous nous croiserons peut-être de nouveau à ce moment là. Peut-être près du petit lac avec la cascade pas loin d'ici. J'aurai bien une affaire à te proposer... Un partenariat pour être précise. Une œuvre que je mûris déjà depuis un certain temps, je pense que ça pourrait t'intéresser. »

Elle sourit légèrement, alors qu'elle glisse un ton en dessous de sa première tirade, une vérité qui fit tressaillir Halandarin.

« Et au cas ou tu te demande. Je ne mentais pas tout a l'heure. Je suis bien enceinte. Et tu fais parti des quatre pères potentiels. Sur ce, j'ai encore du travail. »

Des bruissements... Deux créatures, un couple.  Ce foutue félin à pointe n'était pas seul.

-Trop tard... Lâcha-t'il comme une évidence en se tournant, découvrant dans les arbres à quelques mètres d'eux seulement, la stature d'un mâle, des plus imposants... Sa gueule s'ouvrit lentement, il feula, à la manière des tigres et des autres félins, d'un ton plus grave et plus proche d'un sifflement reptilien cependant. Halan' posa sa main sur sa lame. Sa lance, où était sa lance ? Il l'avait laissé, à quelques dizaines de mètres de là alors qu'il avait entendu  ces voix plus tôt avant leurs rencontres.

-Monte.. Sur ton canasson... Souffla-t'il dans un murmure, alors qu'il reculait déjà pour presser le départ de la Drow, le regard posé sur le Félin devant lui... Devant eux.

Un hennissement, un raclement de sabots, suivis d'une peur panique chez les deux autres montures. Un coups d'oeil fit le transfert les informations nécessaire à Halan', l'autre Félin n'avait pas patienté et s'était avancé durant leurs petite discussion. Il avait déjà couvert une bonne distance.

Halan' sentit son coeur s'emballer, ses yeux s'étirèrent, il recula vivement, de trois pas, son bras droit non armé vint enserrer le bras de Krish, la bousculant sans aucune demi-mesure en direction de sa monture, avec même une certaine violence alors qu'il voyait les pattes arrière du félin se plier, ses muscles se tendre sous les plaque de roche composant son armure naturelle.

Une fraction de seconde plus tard, la bête s'élança, filant gueule grande ouverte sur Halan', il se plia, s'élançant en arrière d'un bond, finissant sur le dos alors que les pattes vinrent lacérer la terre meuble, là où il se trouvait un instant auparavant. Il était effrayé, littéralement effrayé par ces créatures, et non sans raisons. L'assaut de la bête était certainement coordonnés avec celui de sa compagne, la bête en effet, n'avait pas patientée, sautant des hautes herbes pour se ruer sur le mage cartographe de notre chère Halda, une patte vint manquer de lui lacérer le visage, alors qu'il élançait déjà sa monture.

Halan' se releva, aussi vite qu'il put, s'empara de sa saccoche près des flammes alors que les cavaliers commençaient déjà a emmener leurs bêtes loin de ces créatures.Les devancer, il fallait les devancer maintenant, et ça, ce n'serait pas chose aisée, Halandarin s'élança alors vers l'un des cheval sans cavaliers, qui n'avait pas gentiment attendu qu'il se décide ha ça non, il s'était déjà élancé, il n'attendit pas plus d'un milliardième de seconde pour s'y hisser, l'ayant rejoins dans un de ses plus beaux sprints.

Maintenant... Est-ce que cette course effrénée allait leurs permettre de tous en réchapper ?

Vith !

La main de l'elfe lui broya le bras alors qu'il la propulsait sans ménagement vers Tril.

« Le cheval du cadavre ! » indiqua-t-elle d'un mouvement de menton comme si c'était la phrase la plus sensé à ce moment là.

Ils avaient un cheval en trop alors il avait intérêt à poser ses fesses dessus en vitesse s'il voulait pas qu'elle vienne elle même lui botter le train ! Cependant, sans discuter le moins du monde, elle sauta en selle. Uriz et Teiweon soient loués, personne n'avait eut l'excellente idée de défaire les harnachements pour laisser les chevaux se détendre un peu... Non pas que ça l'aurait gênée pour monter, mais perdre ce qu'il y avait dans les sacoches était hors de question. Elle ne prêta pas un regard au prêtre, vérifia du coin de l’œil dans quel état était son cartographe et tenta de sonder les alentours pour savoir combien de bêtes les encerclait. Elle n'en vit qu'une malgré l'agitation des chevaux. Félins 1 Krish 0. Ce n'était pas en ayant été élevé e dans une ville souterraine qu'on améliorait ses talents de pisteur en milieu forestier.

Une seconde plus tard, celui qu'elle avait vu bondissait sur Halandarin et un autre sur son cartographe. Le mage lança sa monture sans demander son reste, zigzagant entre les arbres pour se donner le temps de bander son arc. Du haut de Tril, Krish vit l'énorme animal recouvert de... roche ? S'écraser à un souffle d'elle. Son pur-sang fit un écart, paniqué, mais soumis par son harnachement, il ne partit pas au galop. A la place, autant par réflexe de survit qu'à cause de la douce caresse du gantelet de sa cavalière sur sa croupe, il décocha une ruade mémorable au prédateur qui encaissa avec un feulement, tournant son attention vers son agresseur. Juste ce qu'il fallait à l'elfe pour se redresser.

« En selle la Salade ! » cria Krish avant de laisser libre court à la panique de sa monture.

Tril s'élança comme s'il avait Kiel aux trousses. Le cheval puissant et rapide, d'avantage fait pour le désert, les plaines et les fortes chaleurs que pour ce sous bois semé d’embûches, battait pourtant des records d'agilité pour distancer son poursuivant. La Forgeronne avait a peine le temps de voir ce qui se déroulait autour d'elle.

Un hurlement. L'autre félin venait de bondir, emportant le cheval du cartographe comme un fétu de paille. Le mage lui-même roula une bonne dizaine de mètre plus loin, sautant aussitôt sur ses pieds pour tenter de continuer à claudiquer, malgré l'arrêt brutal qu'il avait subit contre un arbre. Krish obliqua tout de suite dans sa direction. Le temps que le félin achève sa proie récalcitrante, il ne restait plus que quelques mètres à la cavalière.

C'était fou. Totalement fou. Mais on ne s'en prenait pas a sa propriété. Elle en avait encore besoin de cet imbécile là ! Zut !

Sans ralentir son coursier, elle se pencha au maximum pour saisir le bras que lui tendait le mage. Après quelques secondes fort peu agréables, quelques cris et grognements peu engageants, un faux pas de l'étalon et une grosse frayeur, le mage était en selle derrière sa patronne... Mais l’ennemi gagnait du terrain.

Proie plus lente, couleur vive, colère ou rendement course/protéine, en tout cas, l'une des deux bêtes avait tout de suite obliqué pour les prendre en chasse.

Vith... Ces bestioles sont plus rusées que des ferns... Et tu peux rien faire toi ?
-Je ne suis pas habitué à travailler sur les esprits des animaux. Quoi que je tente, ça va me prendre du temps.

Il était déjà essoufflé et il s'était cassé plusieurs os dans la chute... Si ce n'était pas pire.

-Super ! Prend tout le temps que tu veux, on en a à revendre.

L'air sifflait à ses oreilles. Si elle ne trouvait pas très vite une idée, elle allait être obligé de jeter ce boulet dans les pattes du félin pour s'en tirer finalement!

Nym posa sa main contre le cuir de l’équipement de son destrier et s’y cramponna soudainement, prit d’un spasme de surprise. Le feulement de l’animal sauvage, faisant échos sur toutes les parois rocheuses des environs, lui fit dresser le poil bien droit sur les bras. À peine eut-il le temps de se retourner pour constater de la gravité du moment qu’Halandarin se fit charger. Du tac au tac, le réflexe premier du guerrier était d’offrir à sa Maîtresse pleine protection, chose qui en de compte, était chose aisée puisqu’elle trouva le moyen de s’échapper temporairement de cette embrouille. Elle avait monté sur son immense destrier, avait chassé l’une des deux bêtes d’un coup de sabot, avait « sauver l’elfe » puis offrait maintenant soutient à son Drow de poche.

Pendant que tout ce spectacle se déroula, Nym se projeta près des généreuses flammes de leur cuisinette improvisée. Il farfouilla sa besace en la secouant dans tous les sens, énervé comme jamais, puis trouva une flasque qu’il déversa à la va-vite, partout au bout de l’extrémité de leur tisonnier. Immense torche à la main, il redressa le nez, paniqué, puis constata qu’ils s’étaient engagés dans une course effrénée, au triple galop.

Il piqua lui-même une course jusqu’à son équidé pour se soulever d’un élan, le pied dans l’étrier. Il talonna les flancs de la bête avec violence, criant à tue-tête des « Yah! », enfin de l’encourager à rejoindre les autres membres de son groupe. Chevauchant une bête qui côtoyait Yutar depuis plusieurs années déjà, icelle sembla toute désignée pour sautiller par-dessus le moindre obstacle. Il fila comme une flèche, torche à la main, le dos cambré dans l’espoir de gagner le plus de vitesse possible. Devant lui, les feuilles tombaient comme si un coup de vent avait bousculé la quiétude des bois. Le feulement de l’animal, toujours aussi violent et portant, avertissait quiconque aurait l’audace de se mettre en travers sa route.

Finalement, après une longue minute, il avait réussi. Il arriva presque à la hauteur de Krish, tout près de l’animal … Suffisamment près pour pouvoir dessiner plusieurs cercles et arcs de feu à l’aide de sa torche géante. Le chat gigantesque, ou bien agacé par la vive lumière des flammes ou par les gestes aggresif de Nym, changea du tout au tout de proie. Les yeux grands ouverts, les oreilles recroquevillées vers l’arrière, les griffes allongées et prêtes à se cramponner, il se propulsa d’un bond vers l’animal de Nym.

Tout ce que Krish pouvait alors entendre à ce moment fût le hennissement paniqué d’un cheval à ses arrières, accompagnant de surcroit un cri de détresse alors que Nym chuta en devenant le premier voltigeur de Miradelphia. Une fois au sol, propulsé par l’élan de sa chute, il exécuta une pirouette malhabile contre les feuilles mortes pour aboutir contre la souche d’un arbre mort. Des coups de sabots dans tous les sens, se débattant pour sa survie … Jusqu’à ce que ses yeux se ferment. Le cheval trouva Morphée, lorsque le félin en eut terminé en une morsure à son cou. Se pourléchant les babines, sa grande langue essuya le sang qui peignait son museau et ses moustaches, s’approcha d’un pas lent vers Nym, le regard brillant.

Incapable maintenant de bouger sa jambe droite dont la cheville était tordue, il trouva la force de dégainer son coutelas, bien qu’il ne lui sera d’aucune utilité. Il redressa le menton et observait Krish s’éloigner, disparaissant dans un buisson non loin … Son visage était accablé par la douleur et moult sueurs froides. Son arme ne lui serait d’aucune utilité, il le savait, mais il tenterait au mieux d’emporter avec lui cet horrible animal, lorsqu’il y passera..

Nym y passerait peut-être … Mais Krish pourrait retourner à Yutar, saine et sauve …

Il était en avant, éloigné de Krish et de son camarade Drow, loin de Nym qui venait d'être projeté au sol, et pourtant, il ne put s'empêcher de poser son regard sur la scène qui se déroulait.. Il faillit faire ralentir sa monture, pour observer ce spectacle, un sourire étendue sur les lèvres...

Un de moins. Plus que ce Cartographe... Il se mordit la joue à sang, avant d'élancer plus vite encore sa monture le plus loin possible de la scène, qui déjà attirait le deuxième fauve, ils se régaleraient tout deux.. Et Halan' n'aurait pas à les affronter. Tout lui était bénéfique... Mais maintenant... Il y repensait...

Par tout les dieux, ce n'était pas passé loin, ses pieds frappait les flancs de la bête, sa langue fouettait l'air dans des hurlements d'encouragements pour la bestiole, plus vite il serait loin de cette boucherie, plus vite il serait à l'aise... Il n'avait rien laissé là bas, tout son matériel, ses vivres, il avait tout.

Il fit ralentir la bête, après quelques kilomètres parcourus... Il n'avait pas quitté Krish et son compagnon de fortune... Ses yeux plissés suivaient la silhouette éloignée. Ses pensées s'agitaient, elles filaient à toute vitesse au travers de son esprit, embrumant ses réflexes, et le concentrant d'autant plus sur elle.

Elle... Était réellement enceinte... ?