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 La Mêlée

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Roderik de Wenden
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Godfroy de Saint-Aimé
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MessageSujet: La Mêlée   La Mêlée I_icon_minitimeLun 30 Mai 2016 - 22:55

Roger s'avançait, foulant la terre de ses pieds, le visage baissé, le regard rivé sur la terre. Son chapeau, penché, voilait son faciès à ceux qui se trouvaient sur sa droite, mais ceux sur sa gauche voyaient sa longue chevelure entretenue. L'homme se trouvait au milieu d'une très grande arène, faite de bois, avec des barricades et des murailles, également de bois. Il y avait deux entrées, et au sein de l'arène, en son centre le plus parfait, un grand et fier drapeau était planté. Il était blanc. Subitement, Roger se redressa, écartant les bras d'une grande vigueur théâtrale. Il parlait d'une voix claire, tonitruante et séductrice, s'adressant aux dizaines, presque aux centaines de spectateurs. Ces derniers, dans les estrades qui entouraient l'arène, firent subitement silence.

« Voilà que le soleil se couche sur le royaume ! Nos enfants s'en vont chez eux, nos épouses cessent leur labeur ! Une journée s'achève, sous le regard bienveillant des Cinq, bénissant le jour qui vient de s'achever d'une douce brise, préparant, de la meilleure manière qui soit, le renouveau du lendemain...

Mais il n'y aura point de lendemain pour bien des hommes ! Car aujourd'hui, les rebelles sont aux portes de la capitale ! Leur armée, puissante et terrifiante, s'engouffre dans la belle et pure Diantra, grâce à leurs complices ! Aemon d'Ancenis ! Baudouin d'Oësgard ! Semoras d'Olyssea ! Audoin d'Olyssea ! Que de noms inspirant l'effroi parmi les soldats de la capitale, qui doit tenir bon contre l'envahisseur ! Mais le Roy, où est le Roy ! Il est loin. Il n'est plus ici ! Et le royaume ne peut compter que sur le dernier rempart de l'honneur pour le défendre ! »


Il fit silence un instant. « Il leur faudra s'emparer du cœur du Royaume, du joyau de la Péninsule ! La belle Diantra ! Mais cela ne pourra se faire que si les assaillants parviennent à vaincre leurs opposants, les résistants ! Enfin, il leur faudra hisser leur drapeau, et le maintenir ! Ou Diantra demeurera aux mains des vaillants parangons du Roy ! »

Une grande salve d'applaudissement salua la rhétorique de Roger, qui s'inclina devant l'audience. L'arène, très large, n'avait que deux entrées, accessibles par des couloirs, larges eux aussi. On pouvait relier les deux portes, sans entrer dans l'arène, par des passages entre les murailles de l'arène et les murs de l'estrade, bâtie en hauteur pour ne point manquer le spectacle.

« Parmi les vaillants défenseurs de la capitale...Messires et gentes dames...accueillez...Matthieu de Laraus ! Altiom d'Ydril ! Almun de Helver ! Gothor de Welm ! Sigvald d'Olyssea ! Roderik de Wenden ! Aedis Galace ! Alaric de Lucques ! Halvdan Andersen ! ... »

Des tonnerres d'applaudissements retentissaient à chaque entrée d'un défenseur. D'illustres noms, pointant leur arme au ciel ou saluant la foule, prenant place dans l'arène. Au total, c'était quarante hommes qui avaient été appelés, et même si tous étaient dans l'arène, on pouvait largement en faire rentrer quatre fois leur nombre sans être serré les uns contre les autres.

« Parmi les courageux assaillants, je vous présente...Godfroy de Saint-Aimé ! Louis de Saint-Aimé ! Baldwin de la Toranne ! Aarnis d'Aack ! Tancrède de Léjante ! Jorgen Bauer ! Braan d'Outremont ! Enguerrand de Kahark ! Ollvar fils d'Oleg ! Fulcran d'Entiane ! ... »

De grands applaudissements retentissaient. Au total, la mêlée réunissait quatre vingts guerriers, en deux équipes égales. L'objectif des assaillants était de faire chuter le drapeau au milieu de l'arène, et d'y placer le leur, et de le maintenir jusqu'à la fin du temps imparti : une heure. On était éliminé si l'on s'asseyait sur un chevalier à terre, et un grand nombre d'arbitres était mobilisé pour surveiller qui était éliminé. Les hérauts sonnèrent dans leur trompette, en attendant que le jeu débute. Un peu de répit était encore de mise, et certains assaillants rentrèrent dans l'arène pour converser avec leurs opposants. D'un signe de main, Roger annonça le temps qu'il restait avant le début du jeu : dix minutes.


Dernière édition par Godfroy de Saint-Aimé le Mar 2 Aoû 2016 - 7:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La Mêlée   La Mêlée I_icon_minitimeJeu 2 Juin 2016 - 1:51

AAAAAH ! Enfin après toute cette ripaille, ces jaspinages sans fin et l'incessant ballet des pochetronnades immodérées, on allait pouvoir se déroidir les cannes ! C'est qu'à glisser les arpions sous les tablées sitôt qu'on s'extirpait des couvertures, on finissait par rouiller sur pattes avant l'heure. Diable, une ennéade de ce régime et c'était un coup à ne plus pouvoir décoincer le cul de son siège oui ! Ainsi donc la gaillarde coterie du parangon bafoué s'était-elle parée de ses plus clinquants harnois, avant d'endosser de fort grands et fort beaux pavois blasonnés aux couleurs de la vraie Ydril. Pressés de se lancer dans les joyeusetés après six jours passés à lambiner, on expédia toute la barbante étape des préliminaires (guerriers) en se fendant d'un ou deux moulinets de l'épée pour la forme, et l'on fila se masser près des entrées. Intenables et piaffant d'impatience, les grands garagnas roulaient des mécaniques en s'inventant déjà toute une ribambelle de faits d'armes et de coups d'éclats homériques dans leur vibrant parler du sud, complétant le tableau de grandes esclaffades fanfaronnes ! C'était à qui mettrait à terre le plus d'adversaires, et l'on n'était pas loin de les entendre réclamer la venue d'un dragon en plein milieu de l'arène pour que toute cette pâle affaire soit enfin digne de leurs prouesses ! Le héraut se mit alors à héler les noms des braves, et tous se turent. Deuxième appelé en lice, Altiom pénétra l'arène sous une pluie battante, bientôt rejoint par ses capitaines.
- Ça c't'une mêlée comme j'les aime ! faisait-il à la cantonade, le timbre chaud et rieur. D'la flotte, d'la sueur, du sang, une chaleur moite et une bouillasse plus traîtresse qu'un Anoszia haha ! Amis du Nord qui n'avez eu l'plaisir d'écraser d'la trognasse de noiraud, voilà qui vous donn'ra un aperçu du bourbier amblérois !
À leur tour, les assiégeants se présentaient au-devant du public quand on entendit soudain rugir : À MORT LES FÉLONS !! MONTJOOOOOYE !! SAINT MERCATOUILLE !!
- Mais deux s'condes, oui ! On a pas commencé à s'avoiner, grognait en retour un Ollvar confus.
- J'GUEULE SI J'VEUX ! Et de reprendre aussitôt : ANCENIS TU PORPISSES !! BAUDOUIN VIEUX BABOUIN !! Quant à lui plus préoccupé par les armes des écus et tabards à l'entour que les frasques de son comparse, le chef de la bande tomba bien vite sur un emblème familier. De gueules au cheval cabré d'argent, oooh oui voilà une bannière qu'il avait aperçue flotter au vent quelque part durant la dernière guerre, un camarade de Sgarde ! Meneur de l'ost d'Arétria, croisé dans un conseil stratégique, s'il ne divaguait pas trop.
- Sacré morcif vot' marquis, lui lançait-il en avisant la montagne berthildoise. J'aurais pas craché sur un ou deux engins dans son genre pour grimper aux remparts d'Amblère tiens !


Dernière édition par Altiom d'Ydril le Dim 9 Juil 2017 - 13:57, édité 2 fois (Raison : Plus de zic, plus de TOOOOOOOOOOOOORGUE ! + lien zic mort)
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Roderik de Wenden
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MessageSujet: Re: La Mêlée   La Mêlée I_icon_minitimeSam 4 Juin 2016 - 10:15


La faconde du sire d'Ydril amusa Roderik. Il s'en était défié, de prime abord, eu égard à ses origines suderonnes, et n'avait guère sympathisé avec le bonhomme au cours de la dernière campagne. Mais à présent que le bon Altiom invoquait le souvenir glorieux du siège d'Amblère, Roderik ne pouvait voir en lui qu'un frère d'armes ; suderon ou non, Altiom y avait prit part. Et puis, sa logorrhée assourdissante avait quelque chose d'à la fois comique et de familier : aussi grossier qu'un arétan ! Il est peut-être du sud, mais, ma foi, il tient plutôt du nordien.

- Son gros bide nous aurait sûrement retardé ! persifla-t-il, contaminé par l'humour de son vis-à-vis. Évitez quand même de lui répéter, ajouta-t-il précipitamment, une fois que la prudence l'eut rattrapé.

Roderik avisa le grand nombre de chevaliers, de grands noms pour certains, qui avaient envahi l'arène. Ah, quel glorieux rassemblement de preux ! Il reconnut dans le lot des défenseurs le bon baron d'Olyssea, Sigvald ; tous deux avaient à peu près le même âge, et partageaient une certaine vision des choses, comme ils avaient pu le découvrir lors du premier conseil qui les avait réunis avec le marquis Godfroy. Il lui adressa un sourire entendu ; il serait bon de pouvoir compter des visages amicaux dans son camp au cours de cette mêlée.
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Maélyne de Lourmel
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MessageSujet: Re: La Mêlée   La Mêlée I_icon_minitimeMer 8 Juin 2016 - 14:26

La Mêlée 333105Braan1
Braan d'Outremont

À MORT LES FÉLONS !! MONTJOOOOOYE !! SAINT MERCATOUILLE !! Braan afficha un léger sourire en coin, entouré des autres participants qui auront pour mission de s’emparer du cœur du Royaume. Il se pencha alors légèrement vers son voisin puis lui adressa un « Est-on sûr d’être face à des chevaliers ? Non pas que je doute… Enfin si j’en doute fort. »

Il s’arrêta de causer, puis se mit à réfléchir à une éventuelle stratégie à adopter.
Si on fait rouler le gros, on aurait une chance de faire mouche du premier coup. Se permit-il de penser en jetant un regard au Marquis de Sainthe-Berthilde qui se tenait à côté de son fils, à l’autre bout du groupe. M’fin, heureusement, il est de notre côté.

L’arène était grande, la foule était nombreuse. Des cris, des encouragements, on entendait beaucoup de monde sauf ceux d’en face. Rha que j’aimerais pouvoir lire sur les lèvres. Il se pencha à nouveau vers son voisin puis lui glissa :

« Une idée sur l’identité de celui à focaliser ? »
« Le comte d’Arétria est une cible de choix. Visons ses fesses, j’ai entendu dire que c’était sa p’tite faiblesse. »
« Quelle drôle d’idée ! »
Les deux hommes discutèrent encore pendant quelques minutes et attendirent patiemment le lancement de cette mêlée, qui promettait d’être fort intéressante.
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Arnoul de Stern
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MessageSujet: Re: La Mêlée   La Mêlée I_icon_minitimeMer 8 Juin 2016 - 14:47


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Jorgen Bauer                              Almun de Helver                               Gothor de Welm


Trois Sternois dans la mêlée. Trois chevaliers qui se connaissaient bien. Malheureusement, l’un d’entre eux était dans le camp adverse. Et il fallait bien entendu que cela tombe sur Jorgen Bauer… Un homme narquois, qui avait souvent blagué sur l’affreux Gothor. Maintenant qu’il se trouvait en face du mastodonte, c’était une autre paire de manches. Le susceptible géant allait sûrement vouloir régler ses comptes ! Presqu’inconsciemment, Jorgen se rapprocha des chevaliers berthildois et de l’Olysséan, sortes d’alliés naturels dans ce combat qui s’avérait rude et brutal. La silhouette du Marquis Godfroy avait quelque chose de rassurant. Avoir un grand barbu bien charpenté dans son camp, ça compensait pas mal de choses. Et puis, on lui avait déjà raconté que le Marquis était très doué pour faire tomber ses rivaux à terre. Rester dans son périmètre lui serait sûrement salvateur… Bon sang, pourquoi Arnoul l’avait envoyé à la mêlée ?!

De l’autre côté, c’était plus festif. Almun et Gothor s’étaient raconté quelques blagues grivoises, se serrant la main, puis se faisant l’accolade. Si Almun restait plus raffiné, Gothor quant à lui faisait vrai brut de décoffrage. Cachant son vilain minois avec son casque, il vint à la rencontre de ses compagnons de la journée. Il fut extrêmement ravi de voir le Comte Roderik se battre à ses côtés. Son suzerain était un héros déjà auréolé de succès, que demander de plus à ses côtés, pour la bagarre à venir ? Le grand type se présenta au côté de Roderik, et de l’Archonte d’Ydril, un homme qu’il ne connaissait que par l’intermédiaire de quelques chansons parlant principalement de fesses et de boissons. Il embrassa du regard ces deux aimants à barde, et leva le poing.

« Un honneur de pouvoir leur péter la gueule avec vous, sirs ! »


Almun sentit soudain ses doigts se presser contre ses sinus. Ce genre de réflexion, il pouvait pas les garder pour lui ou pour ses compagnons standards ? Parce que bon, aller dire un truc pareil au Comte et à l’Archonte, c’était aussi fin que de mander voir leur fleur aux Dames. Même si Gothor était le dernier pour la finesse, il y avait des choses qu’il valait mieux ne pas faire. Almun rejoignit alors son comparse, presqu’avec honte, pour poser une main gantée sur l’épaule plaquée du mastiff. Il tourna son visage affable vers Roderik.

« Votre Grandeur… hum… oubliez ce que mon compagnon vient de dire… Ce qu’il a essayé d'expliquer, c’est que nous vous défendrons avec vaillance contre l’adversaire ! »

Gothor acquiesça en faisant d’amples hochements de tête. Almun mit la main sur son pommeau, regardant les autres chevaliers. Il sourit.

« Et, hum, monseigneur… Avez-vous une stratégie ? Je veux dire, vous êtes un héros de l’Oësgardie. Vous devez bien avoir une idée pour gagner plus facilement, non ? »

Pendant que les deux chevaliers sternois discutaient avec leur Comte, Jorgen Bauer, du côté des assaillants, avait dégainé son épée, et déglutit furtivement, à l’abri des regards critiques de ses compagnons.
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Godfroy de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: La Mêlée   La Mêlée I_icon_minitimeJeu 9 Juin 2016 - 8:56

Godfroy avait patienté à l'intérieur de l'arène que l'arbitre informe les joueurs que chaque équipe devait dorénavant se préparer. Quittant sans un mot l'enceinte « fortifiée », son heaume sous le bras, sa hache sur l'épaule, il était suivi de près par son fils, Louis. Il y avait dans son équipe des noms dont il ignorait jusqu'à l'existence quelques minutes plus tôt, car les défenseurs comptaient dans leur rang des chevaliers et seigneurs de renom. Quant à lui, le marquis se moquait bien de la composition des équipes, ce qu'il voulait était combattre, et un marquis, comte, ou baron, n'était guère qu'un homme sous un heaume, et face à sa hache, ils étaient tous égaux.

Sur ordonnance de son épouse, il avait enduit la lame de sa hache de cire afin qu'elle ne soit pas tranchante. Judith savait que son mari était prompt à l'emportement de la ferveur de la bataille, même si celle-ci n'était qu'un jeu, et le colosse ne considérait plus depuis de très longues années un affrontement comme une plaisanterie. Dans la bataille, il était impitoyable, et il priait pour qu'il ait l'occasion de le montrer durant l'affrontement à venir. Parvenus à l'extérieur de l'enceinte, il planta sa hache dans le sol, et plaça son heaume sur le haut de son manche, regardant les présents. Godfroy se demandait qui porterait la bannière, car celui qui le ferait deviendrait une cible de choix, en plus d'être handicapé. Il ne pouvait décemment la porter : il était la force d'ouverture de l'équipe, et son arme devait être maniée à deux mains pour être la plus efficace. Si son fils portait la bannière, il deviendrait l'objet de toutes les attentions de l'ennemi, et Godfroy ne promettait rien si son fils prenait un mauvais coup. Alors, ayant recours à un stratagème hautement reconnu par tous les chefs militaires de renom, il tira au sort, et ce dernier favorisa Baldwin de la Toranne, un chevalier de sa terre, grand, fort et robuste, un Nordien comme pas deux, qu'il connaissait depuis la mort d'Emma.

« Allons, Baldwin, ce n'est point grand chose. Votre grande épée se portera bien à une main ! »
« Certainement, monseigneur. »

Quant à Louis, humble et silencieux comme de coutume, il avait un sourire au visage, de ceux qui trahissent le plaisir d'être là, pour jouer et rencontrer ses semblables, et non ceux qui accompagnent l'arrogance ou le mépris. En réalité, personne ne se voilait la face : la mêlée n'était pas le lieu de l'illustration de hauts faits stratégiques. Des deux équipes de quarante, une écrasante majorité n'attendait qu'une chose, rentrer dans le combat, s'illustrer, et jouer.

« Je propose que nous chargions, et que nous avisions après. » La technique de Godfroy, fidèle à celui qui la proposait, convenait à chacun. Toutefois ils décidèrent de diviser leurs effectifs en deux groupes, un de trente hommes, et un de dix, parmi lequel le marquis se trouverait. Il demanda à ce que son fils soit dans le grand groupe, mais que, au moins, Braan d'Outremont et Jorgen Bauer - seuls noms qu'il connaissait, ou presque - l'accompagne dans la petite équipe. Cette petite part de stratégie primaire rassurait Godfroy. Aussi, on entendit le cor, et les applaudissements lui succéder, signe que les assaillants pouvaient attaquer. N'attendant pas d'être suivi par les neufs hommes qui devaient l'accompagner, le marquis mit son heaume, ramassa sa hache, et entama un léger trot jusqu'à la seconde entrée, tandis que déjà la majorité de son équipe s'approchait de la première entrée.

Alors qu'il était toujours en train de trotter vers la seconde entrée, il entendit déjà les premiers crissements de l'acier, et les encouragements, applaudissements, et diverses interjections du public. Après un très léger saut trahissant son excitation la plus totale, ce fut un beuglement magistral qui précéda la course du marquis, qui en avait surpris plus d'un par sa vitesse de course, malgré son poids et sa carrure. Bien que les bruits de course du marquis, ainsi que son beuglement de guerre, avaient recouverts quelque allure prophétique, trahissant son arrivée, cela ne sauva le premier chevalier freluquet que le marquis croisa : Godfroy n'arrêta même pas sa course, et le pauvre gaillard se prit l'Ours de plein fouet. Bon joueur, le marquis n'était pas pressé de voir un joueur sorti si tôt, aussi il ne prit pas place sur lui, laissant sa chance au hasard. Mais à présent, il était dans l'enceinte, et les choses sérieuses pouvaient commencer, alors qu'il écartait ses mains sur le manche de sa hache, affermissant sa prise sur cette dernière.  


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Alanya de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: La Mêlée   La Mêlée I_icon_minitimeLun 13 Juin 2016 - 15:53

« Il y a des hommes qui de trois têtes me surplombent ! »
« Allons Fulcran ! Vous n’êtes pas là pour vous tailler en pièce quoi qu’il advienne. »
« Mais le sol est détrempé et l’accident nous guette tous ».

Les gouttes ruisselaient dans de parfait sillons sur son armure et son visage pas encore casqué. Le temps avait viré à la pluie quelques heures plus tôt, si bien que tout le sable qui servirait le lendemain à la lice n’était qu’une infâme bouillasse. Le cœur du jeune chevalier battait la chamade. Jamais il n’avait participé à une mêlée si grande, et pire encore sous ces conditions. De tous les défauts que le cadet d’Alonna pouvait se vanter d’avoir, la vaillance n’en était pas. Il avait la trouille qui suintait de tous les pores de sa pauvre peau étouffée par le barda cérémoniel. Homme de fer et d’acier, il n’y avait plus que sa tête pour rappeler à sa sœur qu’il était mortel avant tout. Il l’avait fait mander jusqu’à la tente de l’Alonnan où était entreposé le matériel du chevalier d’Entiane et de son cousin. Son écuyer – le plus jeune fils du seigneur Odias de Wacume – s’affairait tant qu’on eut dit qu’il courrait sans cesse. Toujours à chercher à gauche et farfouiller à droite, le pauvre petiot était aussi perdu que son tuteur. Il serrait de temps à autre les sangles, oubliant souvent une boucle au grand damne de sa suzeraine qui semblait perdre patience devant la couardise de son cadet. Le visage sévère, elle ne disait plus rien, laissant le pauvre Fulcran déglutir devant le courroux silencieux de sa sœur. S’il craignait que le combat se passe mal, il avait encore plus peur d’Alanya – même maintenant qu’il la dépassait de quinze bons centimètres.
Leur relation avait toujours été houleuse : partagé entre l’adoration d’un jeune garçon pour son aînée et sa haine contre cette dernière suite à son abandon, ils n’avaient vécus que peu de moments heureux à deux. Oh bien sûr il y en avait ! Après tout, elle restait de son sang et cela avait pour beaucoup apaiser le climat hostile depuis son accession au trône baronnial. Ce jourd’hui, il ne pouvait poser les mêmes yeux emplis de colère sur elle. Il n’éprouvait plus autant de ressentiment. Il avait connu les aléas de la guerre tout comme elle et s’ils ne s’étaient réellement parlé depuis leur retour d’Amblère, ils savaient tout deux qu’ils partageaient dans un mutisme sourd les mêmes blessures. Elles n’étaient certes pas de celles que l’on pouvait voir, mais l’âme des deux jeunes gens mettraient des énnéades, des mois et peut-être des années avant de pouvoir jouir à nouveau de leurs privilèges comme d’antan. Et Fulcran n’osait rien lui dire. Il savait sa sœur si vulnérable qu’il avait peur que le moindre mot ne la brise à jamais. Alors, dans un élan d’amour infini, il avait mis sa rancœur de côté, tassée dans un recoin sombre de sa personne pour ne lui offrir que la bienveillance dont elle avait besoin. Si elle levait la tête fièrement et arborait la même impérialité qu’à l’accoutumé, il la connaissait assez pour savoir qu’au fond d’elle -dans un endroit inaccessible pour qui n’était pas elle- elle souffrait.
Penaud comme un gamin devant sa mère, il avait abdiqué. Il n’aurait pas raison, quand bien même la pluie ou la boue. Le camp des chevaliers était en effervescence autour de lui. Tous avaient l’air plutôt heureux d’être là, à se préparer sous la flotte d’un été Serramirois. Peu importait le nombre de spectateurs dans les tribunes ou le trophée du lendemain : ils étaient là pour profiter autant qu’ils le pouvaient de ces festivités. Au loin, le héraut haranguait les foules, citant tour à tour chaque participant à la mêlée. Ils étaient nombreux. Parmi eux se tenaient grands et petits seigneurs, chevaliers fieffés et fervent voyageurs. Tous avaient prêté le même serment et juré la même chose après tout. Alanya finissait de boucler son harnachement quand le petit écuyer finit par accourir – épée et heaume en main. Il était plus que l’heure de s’y rendre.

« Monseigneur, il vous appelle ! Viiiite ! »
« Hâte-toi mon frère, ne fais pas attendre ton public ». Elle eut un petit sourire torve. Il s’agissait là d’une gentille moquerie et en fin de compte, il la méritait un peu. « Puisse les Cinq te mener à la victoire ». Il hocha la tête et enfila son casque avec agilité.

Alors tout sembla aller très vite. Il eut à peine de se présenter que déjà on le plaça parmi les assaillants. Sous la pluie qui n’avait toujours pas cessé, il serait un rebelle venu prendre le belle Diantra. Le choix de la scène avait-il été fortuit ou bien les organisateurs avaient trouvé de bon goût de rappeler à tous des évènements passés qui faisaient écho à ceux qui s’étaient tenus il y a deux mois de cela. Peut-être même que la Hautvalloise se tenait dans les tribunes, guettant avec rancœur le spectacle. Elle n’était pas de celles que l’on appréciait, du moins était-ce ce qu’il avait pu entendre lors des beuveries des jours passés. Il eut d’ailleurs un petit sourire sous son heaume : ici tout le monde semblait connaitre d’une façon ou d’une autre tout le monde. Que se disait-il sur lui, sur sa sœur ou sur l’Alonnan ? Bizarrement, il doutait d’un jour le savoir. L’aurait-il vraiment voulu ? Les tribunes n’étaient pas encore tout à fait comblent mais elles portaient déjà au trois quart de leur contenance. Les spectateurs semblaient aussi pressés que les participants qui ne pouvaient retenir leur excitation. Même Fulcran qui plus tôt claquait des genoux, se trouvait à présent dans un tout autre esprit. La liesse avait pris le pas sur sa peur, bien que celle-ci demeurait un poids léger sur son cœur.
Quelques minutes filèrent tandis que tous se préparaient à entamer cette mêlée. Ils avaient tous – ou presque – tirés leur arme tandis que le porte-drapeau des assaillants, un certain Baldwin, se retrouvait entravé de cette lourde tâche. Il fut d’ailleurs soulagé que le sort ne l’ai pas désigné et plutôt heureux de se retrouver dans la même équipe que le colosse de Sainte-Berthilde. Il était foutrement impressionnant, quoiqu’un peu gras. Il n’était pas dupe pour autant, face à un monstre comme lui, il n’avait que peu de chance de s’en sortir indemne. La foule acclamait avec rage. Il était temps. Et sans que Fulcran n’ait vraiment compris de quoi il en retournait, le combat était lancé par le Berthildois. Ils n’avaient pas encore parlé stratégie que déjà il s’était jeté à corps perdu dans les lignes des défenseurs.

« Chiasse ! ». Il fut heureux que les cris des participants mêlés à ceux des spectateurs couvrent ses jurons. Godfroy était un bonhomme rustre et sans jugeote. « Par le Saint con de Néera, il est aussi fort qu’il est limité ! ». Il s’élança en trottinant, manquant de tomber une fois dans la boue vers le porte-drapeau. « Eh l’ami ! Un coup d’main ? »
« C’est pas d’refus ! Va falloir me mener jusqu’au milieu de ce foutu merdier et on n’est pas rendu ! »

Il hocha la tête en signe d’acquiescement et se plaça à sa dextre, l’épée prête à toucher sa première victime. Il ne décollerait pas Baldwin d’une semelle et ce ne fut pas le seul à se placer tout contre leur chance de victoire : il devait être cinq ou six. Ils suivraient les ordres du Drapeau, dégageant les défenseurs intrusifs et le menant au plus près de sa cible…
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Tancrède de Léjante
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MessageSujet: Re: La Mêlée   La Mêlée I_icon_minitimeMar 14 Juin 2016 - 18:09


Le ciel vrombissaient tandis que les nuages noircis par l’orage déferlaient sur la citée une pluie torrentielle. Un mélange de boue et de sable ajoutait à cette épreuve de force, de courage et d’intelligence, une part de difficulté supplémentaire. L’air était chargé non seulement par l’humidité de cette température peu avenante, mais aussi par les tensions de tous et chacun face à ce prochain spectacle. Si le tonnerre déchira les cieux en plusieurs occasions, nul n’en eut cure puisque c’est sous des vagues déraisonnablement bruyantes d’acclamations que les guerriers furent accueillis. Les gens se levaient, hurlaient, cherchant par tous les moyens de se faire remarquer des preux. Certaines femmes aux mœurs plus légères embrassèrent l’idée de se mettre les tétons à l’air, soulevant leurs défroques sans la moindre pudeur. Des rires, des applaudissements, des cris et parfois même, quelques larmes de joie en apercevant leur héro, voilà ce dont la foule était capable afin de rendre hommage au courage de tous et chacun.

Compte tenu des règlements, des conditions et de son habileté à se mouvoir, il avait troqué son pesant harnois pour une armure cloutée en cuir. Un choix qui lui vaudrait sûrement quelques ecchymoses mais qui pourrait aussi payer. Il fit son entrée dans l’arène d’ores et déjà victorieux, l’épée à la main, profitant du moment comme celui où il était encore indemne et non souffrant. Mêlée à toute cette foule qui n’avait de yeux que pour eux, il se senti fort bien entouré. Son regard vagabondait ici et là, à la recherche d’un visage familier en qui se fier. Sachant plusieurs de ses comparses forgés par la guerre, il se sentit parmis eux comme un intrus. Oh, Tancrède s’était fait sacré Chevalier, tout comme eux. Il eut son lot de victoires, mais jamais fût-il soumit à un combat qui pourrait lui causer la mort. C’était le petiot du groupe et malgré tout, il fallait qu’il trouve un moyen de se démarquer. N’était-ce pas là le but premier de sa venue dans la mêlée, après tout ?


Lorsque le groupuscule se consulta pour chercher une stratégie, les lèvres du petiot se mirent à frémir d’envie de lancer un « Pute vierge! Allons-y tête première, qu’ils comprennent si tôt fait à qui ont-ils à faire! ». Mais nul n’eut été besoin, l’imposant Ours de Sainte-Berthilde affirma pratiquement la même chose. Ce n’était pas à proprement dire son premier rodéo et à ses côtés, tout semblait gagné d’avance. S’il n’était pas aussi bon combattant qu’il était gros, au moins, il transpirait la confiance et celle-ci ne pouvait qu’être que bénéfique à toute l’équipe!

Au travers le caucus, il remarqua Fulcran du coin de l’œil qui suait à grosse gouttes. C’était sans doutances de très mauvais augure mais il n’en eut cure. Lorsqu’un groupuscule fut formé afin de protéger le porte-étendard, il eut la piqure et se porta volontaire dare-dare. Le simple fait de savoir qu’il serait l’une des briques du mur séparant l’objectif des défenseurs, faisait bouillir tout son sang!
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Roderik de Wenden
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MessageSujet: Re: La Mêlée   La Mêlée I_icon_minitimeMar 14 Juin 2016 - 21:28


Lorsque le Sternois lui demanda s'il avait une stratégie en tête, Roderik prit le temps de mûrir sa réponse. Il n'avait pas envisagé qu'on lui demande de prendre les choses en main, et ne remarquait que maintenant qu'il était, avec Sigvald, l'un des deux hommes les plus importants que comptait le groupe des défenseurs. Du reste, son statut - si peu mérité, mais qui le saura ? - de héros d'Oësgardie générait bon nombre d'attentes à son endroit ; des attentes qu'il n'était pas, malheureusement, en mesure de satisfaire, puisqu'il n'avait aucune foutue idée de comment organiser la chose. L'assaut sur Amblère n'avait pas non plus été une merveille de coordination côté arétan. Les gens de la malelande, en amoureux des grandes chevauchées guerrières, privilégiaient la bravoure individuelle plutôt que le collectif, et Roderik entendait rester sur cette ligne.

- Que le meilleur gagne, voilà mon idée, dit-il en tapotant amicalement l'épaule de Sire Almun. Donnons tous le meilleur de nous-même, et... il tira l'épée de la main droite, alors que l'on entendait déjà les premiers assaillants prendre le départ de l'assaut. Pétons-leur la gueule, fit-il en donnant de la main gauche une grande claque dans le dos de Sire Gothor. Gardons bien l’œil sur leur foutu drapeau, et tenons à distance ces vils oppresseurs !

Il était plutôt content que le sort l'ait désigné comme défenseur de la capitale. C'était stimulant, de jouer un rôle qui lui semblait en tous points légitime ; restait à espérer, à présent, que les justes emportent la victoire aujourd'hui. Mais les gentils gagnaient toujours à la fin. Il plissa les yeux, restant à distance alors que déjà certains défenseurs se séparaient du gros de la troupe pour s'avancer au contact des assaillants. Roderik, lui cherchait le porte-drapeau ennemi, attendant d'avoir une vue d'ensemble de la situation pour mieux agir ensuite. Du coin de l’œil, il guettait aussi le mastodonte, Godfroy de Saint-Aimé, son estimé suzerain...
Pendant un bref instant, il se demanda si Maélyne de Lourmel observait la mêlée depuis les tribunes. Il chassa rapidement cette pensée ; ce n'était pas le moment pour que le souvenir d'une jolie paire de seins vienne saper ses forces et son moral. Par Othar, il avait une ville à défendre !
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Tancrède de Léjante
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MessageSujet: Re: La Mêlée   La Mêlée I_icon_minitimeMer 13 Juil 2016 - 12:57

Spoiler:



Un coup de tonnerre n’aurait su faire mieux que les encouragements venant des estrades. Autour de l’arène, nuls patronymes ne furent lancés, pas un nom connu, que des encouragements criés à gorge déployée. Des cris parfois même violent, comme si la majorité cherchait non pas seulement à ce que l’un des deux camps l’emporte, mais que du sang coule. Somme toute les deux partis étaient composés de leurs forces comme de leurs faiblesses, mais au final lorsque les deux camps se fracassèrent dans une mêlée des plus spectaculaires, il était difficile d’apercevoir qui des deux camps menait la danse.

Une ligne médiane de combattant traversait pratiquement l’entièreté de l’arène. C’est à cet endroit que le gros de l’action battait son plein. Du champ de bataille retentit une symphonie hors du commun à savoir : des lames qui se fracassèrent entres elles, des armures qui se cabossèrent ainsi que des boucliers qui se faisaient malmener à outrance. Plus qu’on l’attendait, les combattants donnaient tout ce qu’ils avaient, comme si l’affrontement jouait leur survie. L’enjeu semblait être véritable, tous portèrent de vrais coups et tôt, certains flanchaient se s’avouèrent vaincus. Des genoux se ployaient tandis que d’autres s’étalaient de long en large sur le sable boueux de l’arène, le souffle si court qu’ils n’avaient autres choix que de faire le retrait de leur heaume. La ligne du milieu tenait toujours bon bien que, se faufilant entre deux pavois déjà fort bien occupés par deux ou trois assaillants, un groupuscule se démarquait des autres et lançait l’assaut vers le drapeau des assaillants. Fort heureusement pour eux, un comité d’accueil les attendait de pied ferme.


« ATTENTION, À TRAVERS! »

Tancrède détourna l’œil juste assez rapidement pour, in extremis, parer un fulgurant coup d’épée à deux mains. Le tranchant de la lame tomba raide contre son pavois qui s’en vit franchement ébranlé. Son porteur en était tout autant, puisqu’il recula de quelques pas vers l’arrière. À peine avait-il reprit une posture défensive, qu’il se fit de nouveau asséner un coup d’épée, celle-ci trouvant le rebord de son pavois pour ensuite glisser jusqu’au sol et ainsi s’empêtrer dans la boue. Alors le combat éclata de plus belle autour du porte-étendard.

« SUS À L'ENNEMI ! »

En ce qui le concernait, armé d’un bouclier et d’une épée bâtarde, il avait de quoi occuper l’ennemi. Un duo de combattants s’en prenait à lui, fourrageant son pavois de leurs lames et ce, sans ménagement aucun. Sans être en mesure de porter un seul coup, il leva haut sa protection de bois et d’acier en reculant toujours de quelques pas, comme s’il n’était pas en mesure de contenir leurs assauts. Les dents serrées, le bras presque engourdi, chaque coup lui arracha un cri de rage, comme s’il se courrouçait d’avantage après chaque impact. Bientôt acculé contre l’homme qu’il se devait de protéger à tout prix, les options commençaient à s’amoindrir, tandis que Tancrède envisageait le pire. Quand tout à coup, rugissant comme un animal, déchirant le champ de bataille par son cri de ralliement, un des deux hommes se fit terrasser d’un coup empreint d’une telle violence, que son harnois lui renfonça dans une côte. Quelqu’un s’était enfin décider à porter main forte au Hardi et, c’était bien le temps! Libéré d’un des deux combattants, Tancrède eut suffisamment de temps pour répliquer de son épée bâtarde, épée qui allait s’abattre par plusieurs coups contre le pesant harnois de son adversaire. Aussitôt éloigné du porte-étendard, le Léjantais fit volte-face en glissant sa botte dans le sable et fonça, tête première, vers un autre ennemi, qui cibla le drapeau. Il fit s’écraser son pavois contre lui, le soulevant de terre de plusieurs centimètres, ce dernier finissant son vol plané droit dans la gadoue.

Le combat ne semblait pas gagné d’avance, mais à tous coups, la foule en liesse en demandait d’avantage. Chose certaine, ils en avaient pour leur pesant d’or parce que la rixe semblait plus féroce qu’elle ne l’était planifiée!

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Godfroy de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: La Mêlée   La Mêlée I_icon_minitimeMar 2 Aoû 2016 - 8:08

Godfroy avait toujours trouvé curieux cette pratique de rendre la guerre attractive, de rendre le choc de l'acier et la chute des guerriers séduisants, d'en faire l'objet d'applaudissements et de divertissement, alors que ceux qui avaient guerroyé savaient que jamais la guerre ne serait l'objet de plaisanteries et de jeux. Mais, à l'heure actuelle, le marquis avait tout simplement mis de côté son esprit et sa réflexion, maniant sa hache, tout en affectant de ne point briser un thorax ou un membre. Ainsi, ses deux mains étaient toujours fixées sur son arme, et ses coups étaient assénés avec le manche, non avec la lame.

Les combats n'étaient guère différends de ce à quoi il s'attendait, ni de ce à quoi une bataille ressemblait : le bordel le plus total, frappant le premier qui l'attaquait, en tentant de survivre. Les applaudissements de la foule galvanisaient les combattants, qui, pour impressionner non seulement les convives, mais également leurs partenaires ou leurs adversaires, se donnaient corps et âme dans ce jeu, destiné à faire revivre l'un des épisodes marquants, dont beaucoup ici avaient conservé un souvenir douloureux. A ses côtés, il reconnut Braan d'Outremont.

« Mortecouille, montrons à ces pédérastes comment les choses se font ! »

Alors, saisissant à l'épaule le chevalier, il le tint fermement devant lui, et dans la cohue, ils chargèrent ensemble contre un groupe ennemi. Godfroy n'avait guère regardé les armoiries avant d'attaquer : n'importe qui pouvait être dans ce groupe de rivaux ! Mais cela n'empêcha guère l'Outremont et le Colosse de combattre ensemble à coups de parades, de coups de manches, de poing, de tête et d'épaule. La Mêlée avait beau n'avoir débuté que quelques minutes plus tôt, les combats étaient déjà vigoureux, trahissant toute la hardiesse et la brutalité des guerriers nordiques.

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