La vermine s'enracine vite [Guillaume]

Cela faisait un petit moment que Jérôme était de retour à Etherna, il avait réglé les affaires urgentes et il avait prit les dispositions pour que tout se passe bien durant son absence. Sa régence d'Oësgard l'empêcherait de s'occuper de sa baronnie comme elle le mérite et c'est pour cela qu'il avait confié la régence de celle-ci à son cadet, certain de sa loyauté. Les préparatifs pour retourner dans le nord étaient en cours, le baron prenait une grande partie de ses affaires qu'il comptait convoyer jusqu'à la citadelle d'Oësgard. il bifurquerait bien entendu vers Serramire afin de participer aux festivités organisées par le marquis de Serramire, faisant le chemin avec sa fratrie. Toutefois, avant de partir, il avait une dernière chose à faire, très importante puisqu'il s'était engagé par lettre à la marquise de Sainte-Berthilde. En effet, la guerre avait permit à la vermine de refaire surface à Etherna. Les bandits et autres coupes-jarrets étaient de retour après y avoir été chassé de longue date. Jérôme se pensait tranquille vis à vis de cette coterie malveillante mais il fallait croire que dès que l'on se relâchait, ils revenaient inlassablement. Pourtant les exemples faits à l'encontre des brigands étaient frappant, nul de pouvait dire que le baron était indulgent envers ces parasites qui empêchaient son peuple de vivre tranquillement.

Ce matin la, une fois n'était pas coutume, Jérôme portait une armure de maille, avec une hache et une épée à la ceinture, ses nouvelles armes de prédilection depuis qu'elles l'avaient aidé à éradiquer les sombres à Amblère. Espérance, sa flamberge, resterait au château dans ses effets personnels. Il prit la bride de son cheval et il monta sur la selle. Guillaume était avec lui, prêt à en découdre, une troupe de cavaliers attendant les ordres. La cavalerie aura un rythme plus soutenu afin de traquer ces cancrelats que le baron exécrait. Jérôme fit tourner sa monture par la gauche, lui faisant faire demi tour

"Alors Guillaume, prêts pour cette traque ? l'enjeu est important et nous devons réussir à les débusquer"

Ils avaient prit les meilleurs éclaireurs d'Etherna, sachant par expérience que les coquins savaient se dissimuler et disparaitre rapidement lorsqu'ils le voulaient. La route commerciale que la marquise proposait promettait une augmentation plus que significative du commerce et plus tôt les travaux commenceraient, plus vite la voie serait en place et l'argent rentrerait dans les coffres.

-Alors guillaume, prêts pour cette traque ? L'enjeu est important, et nous devons réussir à les débusquer.

Guillaume souriait à son frère, cette habitude de bifurquer pour lui faire face, cette preuve de respect qu'il avait envers un cadet, il l'appréciait, c'était agréable de se sentir ainsi valoriser, et ce, sans compliments futiles. Il lui attribuait la vision de son visage, de ses mimiques, de ces défauts, et de ces qualités. Et c'était là un gage de respect suffisant pour le faire sourire. D'autant que la question n'était que rhétorique.

-Mon frère, ferais-tu dans la rhétorique maintenant ? Riant, il agita sa main gauche en sa direction. Allons bon, je sais que l'enjeu de cette traque est important, nous n'y prendrons que d'autant plaisir. Allons étripailler ces faquins, avant qu'ils ne s'en prennent à d'autres de nos sujets. Dit-il avant de faire partir son cheval au pas, passant aux flancs de son frère en lui souriant. Cette traque, il l'avait prise au sérieux, toujours armée de sa lame au flanc, et d'une lance à sanglier allongée le long du flanc de son cheval Guillaume s'était vêtu fièrement pour celle-ci. Il n'avait pas négligé sa sécurité face aux possibles faquins, ne souhaitant pas mourir trop orgueilleux. Vêtu d'un haubert de maille glissant sur la totalité de son corps, ses braies de cuirs plaquées, chaussées jusqu'à ses hanches, et une brigandine retaillée  le long de son torse, le frère du Baron savait qu'il s'élançait là dans une chasse d'un tout autre acabits. Chasser les animaux.. Les sombres... Mais devoir chasser l'homme. Mais ils devaient protéger leurs vassaux, et ce jusqu'au dernier des pauvres pécores qui peuplaient leurs terres.  Ce n'était pas que pour l'enjeu commercial qu'il s'élançait dans la traque, mais aussi pour s'assurer que ces chiens ne feraient plus de mal à quiconque.