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| Aime le peuple, évite la foule. | Tancrède de Léjante [Terminé] | |
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Maélyne de Lourmel
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 26 ans / 983 du 10ème cycle. Taille : 1m72 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Aime le peuple, évite la foule. | Tancrède de Léjante [Terminé] Mer 15 Juin 2016 - 20:16 | |
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Au deuxième jour de la 1er ennéade de Karfaïs, an 9 du 11ème cycle. Serramire-la-ville, grande cité abritant plus de trente-cinq mille âmes à l’année, pourtant, avec ces festivités, on frôlait facilement le double. Les artistes, les spectateurs, les gardes… une vraie fourmilière serait plus facile à explorer. Les nobles têtes logeaient au palais Seraphin et vu leurs nombre, il était déjà difficile de se trouver un moment d’intimité alors imaginer le peuple...
L’ambiance qui régnait au palais était toutefois fort différente que celle de la ville. Et ça, Maélyne voulait le vivre, elle voulait le voir de ses propres yeux, l’entendre et la contempler. Réticente au début, Thenala lui déconseilla d’y aller et d’attendre plutôt la fin du tournoi, mais la Dame n’en fit qu’à sa tête. Pourquoi pas, après tout ?
Les récents évènements à Lourmel ont jeté un froid sur les personnes qui l’entouraient, la peur les avait gagné et semblait ne plus vouloir les quitter. Mais ce n’était pas le cas de Maélyne. On lui avait relaté ce qui s’était passé, mais pour elle, sans aucun souvenir de ces évènements, c’était comme si on lui avait lu une simple histoire en lui précisant qu’elle en était l’héroïne. Mais une héroïne, elle n’en était pas une, loin de là.
Habillée d’une simple robe couleur bleu ciel et d’une cape à capuche, la jeune femme traversa les portes de la cité. Montant doucement la douce pente qui venait vers la ville haute. Les rues étaient pleines de gens, certains ivres alors que le soleil avait à peine pointé le bout de son nez, d’autre encore endormit à même le sol. Des femmes, à la pelle, certaines à moitié nue courant après des hommes qui n’ont point payé, d’autres qui essayaient tant bien que mal de réveiller leur mari à grand coup d’eau froide. Les différentes scènes pouvaient prêter à sourire mais aucun ne s’afficha sur le visage de la jeune femme. Cette petite sortie sans gardes était risquée, mais tellement caractéristique à Maélyne. Au coin d’une ruelle, un homme se mit à crier, attirant spectateurs en tout genre. Maélyne leva la tête puis se mit sur la pointe des pieds, c’était un spectacle de comiques. Deux bouffons amusaient la foule, arrivant même à arracher un petit rire à la blonde. Mais la gaîté du spectacle ne dura pas bien longtemps lorsqu’un homme vint la bousculer, dans un premier temps par mégarde. Celui-ci ne daigna pas s’excuser alors qu’il venait de la faire tomber. Sa capuche était retombée et à la vue de son joli minois, il revint bien vite sur ses pas. « Tiens, tiens. Un peu de viande fraiche. » Un instant s’écoula avant qu’elle ne se retrouva à nouveau sur ses pieds, soulevée par cet homme qui l’avait agrippée par le bras. Il l’attira bien vite contre lui à l’aide d’une main dans le dos alors que l’autre vint explorer la courbe de ses fesses. Elle n’hésita pas et une gifle vint à peine effleurer sa joue. Dans un rire jaune, il leva le bras, souhaitant lui rendre la pareille.
Dernière édition par Maélyne de Lourmel le Ven 19 Aoû 2016 - 19:22, édité 2 fois |
| | | Tancrède de Léjante
Humain
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| Sujet: Re: Aime le peuple, évite la foule. | Tancrède de Léjante [Terminé] Jeu 16 Juin 2016 - 1:37 | |
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La journée première fût la plus interminable, laborieuse et fastidieuse de toutes. Non pas qu’il ne fût jamais soumit à d’aussi interminables présentations, d’incalculables faux sourires et d’autant de parades, mais à ce point, c’était du jamais vu. Les heures s’étaient invraisemblablement allongées, la journée n’achevait plus d’achever ! Il se montra digne de sa nouvelle Suzeraine, torse bombé, menton haut, fièrement harnaché et, de surcroît, monté sur l’une de ces bêtes les plus musclées qu’elles soient. Oh, évidemment, il eut au moins en retour en guise de compensation à tous ces efforts, quelques regards aguicheurs et tentateurs d’une poignée de jeunes jouvencelles. Le soleil inquisiteur offrit finalement aux bonnes genses un moment de répit, tout du moins, le temps d’une nuitée. Tancrède se vit offrir congé et sans faire ni une ni deux, piqua au travers la citée afin d’aborder, piécettes en main, l’une des tavernes les plus vivante et convoitées : La chopine qui clopine. Il n’eut pas à battre des cils deux fois qu’à l’inverse du calvaire qu’il avait enduré toute la journée durant, sa soirée de bonheur s’achevait aux matines. À flot il fit couler la boisson, il fit rire et chanter plus que son lot de femmes et conclu son épisodique aventure de débauche en s’assoupissant près de la sortie arrière, la tête confortablement accotée sur un sac de maïs.
Les premiers rayons lumineux déchirèrent la noirceur et, annonçant le début d’une autre journée de festivité, le chant des coqs confirmait le tout. Le chef pesamment déposé sur son oreiller improvisé, Tancrède sommeillait à outrance et cherchait inconsciemment à récupérer quelques forces en ignorant tout de son entourage. Heureusement pour lui, à l’instar d’autres bonhommes qui subissaient le même sort, une douche froide fût suffisante pour le tirer de sa torpeur, l’arrachant cruellement des bras de Morphée en sursautant pratiquement jusqu’au plafond. Ses yeux s’ouvrèrent tout grands, cherchant le fautif qui osa perturber sa quiétude.
« Corne de bouc! Chiabrena de vieux fot-en-cul ! Qui donc est le coupable, que je lui creuse un deuxième trou du cul au niveau du nombril! »
« Mon Seigneur! Il vous faut vous lever, vous serez tôt attendu pour l’entraînement de joute! Souvenez-vous de ce que vous m’avez d… »
« J’ai parfaite souvenance de tout ce dont je t’ai discutaillé, maroufle! »
Tancrède fit preuve d’une grande véhémence envers son fidèle écuyer puis marqua une menue pause, avant de se redresser sur ses deux jambes en chassant l’eau qui détrempait son faciès. Retrouvant un tant soit peu de son sourire naturellement joueur, il claqua l’épaule de son compagnon comme le ferait un ami à un autre, puis ajoutait, sur un timbre de voix nettement plus jovial :
« Tu aurais tout de même pu avoir la délicatesse de me le rappeler hier, avant que je ne me pochetronne comme un pourceau, que je ne cours la gueuse et que je ne m’enfile deux poulardes à moi seul, ventredieu ...»
Loué sa jeunesse, il ne sembla malgré la veille, pas trop écorché par son manque de sommeil et la manière dont il fût accosté par son compagnon. Quelques étirements, un bout de pain déjà entamé par un quelconque personnage, laissé là sur le comptoir, et il était prêt à y aller.
« Fidèle escuyer! Fais préparer mon canasson et rejoins-moi en lice, tu seras gentil Mouston. »
Vêtu non pas comme le premier paltoquet, mais plutôt comme quelqu’un de sobrement bien nanti, il noua contre son ceinturon sa lame dont évidemment, il ne se sépara jamais. Il emprunta la sortie tout près de laquelle il avait établi sa couche temporaire et déboucha sur une ruelle déserte. Pratiquement déserte. L’interaction était toute jeune encore, personne n’avait été blessé de quelconque manière, mais les choses se déroulèrent à une vitesse fulgurante. Il n’eut pas le temps de réfléchir, ni même de penser à la manière de procéder, il le fit, tout simplement. Il s’approcha à grands pas, des pas qui ne furent sans doutances point remarqués, dans l’énervement du moment, puis fracassait son poing directement dans la figure de l’homme qui se vit, balayer contre le sol. Son regard n’eut pas la bonne fortune de croiser celui de Maélyne, puisqu’il lui tourna le dos aussitôt, afin de former obstacle entre son assaillant et elle.
« Couillonard de boursemolle! T’en prendre ainsi aux femmes, je vais t’enseigner comment vivre, tudieu! Tu auras vite faite de courir les jupons de ta puterelle de mère, quand je t’aurai pelé le jonc! »
Évidemment, le voyou n’en eut cure et se redressa, en épongeant du revers de sa main le peu de sang que sa lèvre fendue avait étalé contre son faciès. Sa main jumelle chercha à sa besace et en sorti un menu poignard dont la lame émoussée saurait tout de même faire le sale boulot. Il ajouta, avant de se lancer corps et âme sur Tancrède :
« À quoi t’est-ce qu’tu joues, petiot ? J’vais t’ouvrir de long en large, voir si t’es aussi courageux une fois qu’t’as les tripes étalées su’ l’pavé … »
L’inévitable se produisit, l’affrontement eut lieu mais fût bref et concis. Un échange de coup violents fût au rendez-vous mais en conclusion, c’est étalé de tout son long, mou comme de la guenille, qu’était laissé évanouit le mécréant. Non pas indemne, mais souffrant de quelques vestiges mineurs de son combat, il se retourna vers Maélyne, le regard plus soucieux que jamais. L’arcade sourcilière écorchée, la lèvre boursoufflée par l’assaut d’un coup de poing, ses iris pers cherchèrent les siens, dans l’espoir qu’elle n’avait rien eu. Contrastant ses airs de rustre et de soudard, il souffla tout doucement envers icelle, soucieux comme s’eut été de l’état de sa mère qu’il fût question :
« Par tous les Dieux, dites-moi que vous ne souffrez d’aucun tourments, mademoiselle …»
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| | | Maélyne de Lourmel
Ancien
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| Sujet: Re: Aime le peuple, évite la foule. | Tancrède de Léjante [Terminé] Mer 22 Juin 2016 - 19:30 | |
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De ses bras menus, elle frappa à plusieurs reprises le torse qui s’offrait à elle contre sa volonté. L’homme ne fit qu’en rire d’avantage, postillonnant même sans vergogne sur son si beau visage. Ses mains se firent plus insistantes, cherchant à remonter sa robe pour se faufiler sur sa peau tremblante. Appeler à l’aide, pourtant, elle le faisait. Mais personne ne daigna lui offrir ne serait-ce qu’un regard, à son grand désespoir. Que fallait il donc faire pour qu’on réussisse à faire naître l’entraide ? La foule semblait trop occupée par l’intermède...
Puis. Enfin, vint la libération. Après une seconde d’hésitation, elle recula, assistant au doux combat. Poings serrés, elle se mit à espérer et son cœur se mit soudainement à acclamer. « Par tous les Dieux, dites-moi que vous ne souffrez d’aucun tourments, mademoiselle …»
« Le seul tourment que je porte est le regret d’avoir franchi ces portes sans une once de gardes. Je ne vous remercierais jamais assez pour ce geste… » Son nom lui était inconnu, mais elle règlera bien vite ce problème incongru… une fois le calme revenu. « Écoutez… Ce n’est pas que je sous-estime vos capacités au combat, mais là, je pense qu’il serait préférable de courir. » Il s’était retourné pour la regarder, et c’était bien là qu’elle perdit toute sécurité. Homme qui n’a point femme, doit savoir sans drame, s’entourer de lames.
Le groupe nouvellement formé semblait on ne peut plus déterminé à les faire payer. Sa petite main froide vint agripper celle de son nouveau camarade, l’entrainant dans une course folle, à travers les rues de cette métropole. Au détour d’une bâtisse, poussée par une douleur à la cuisse, elle arrêta son complice. Elle s’adossa à un mur, récupérant de sa course à vive allure. « Il faut que je quitte cette ville… »
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| | | Tancrède de Léjante
Humain
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| Sujet: Re: Aime le peuple, évite la foule. | Tancrède de Léjante [Terminé] Ven 24 Juin 2016 - 20:19 | |
| Son souffle était court et cherchait tant bien que mal à reprendre de sa constance. Les marques du litige musclé ornaient son faciès sans qu’il n’en démontre la moindre souffrance. Son regard était attentif et bienveillant, icelui déposé au fin fond de sa compagne. Il quitta le confort de ses yeux pour inspecter sommairement, de la manière la plus concise, si elle avait été d’une quelconque manière heurtée. Il fit de son état et de son bien être sa principale priorité et ce, au détriment du fait qu’elle n’était pour lui, qu’une pure inconnue. Ses lèvres remuèrent et les paroles qu’elle lui dédia lui arrachèrent un frisson. Non pas par la teneur de leur propos, mais seulement par le fait qu’il constata comme sa voix lui était douce.
Il ne leur fallu tout de même que d’une phrase, pour qu’elle trahisse la nature de son vrai rang social. Une garde rapprochée, avait-elle prononcé ? Quiconque pourrait se permettre une telle compagnie, ne peut faire partie de ceux qui vivent en basse citée, ceux-là même qui travaillent jours et nuits d’arrachepied pour s’offrir le moindre bout de pain sec. Tancrède alla lui répondre aussitôt et se fit couper l’herbe sous le pied, alors que Maélyne enchaîna dare-dare en lui « suggérant » de prendre la fuite.
Le Hardi se retourna pour constater qu’il serait tôt, la cible de plusieurs truands qui n’avait pas l’air de vouloir entamer de pacifiques pourparlers. Qu’à cela ne tienne, l’héritage de son dernier acte de bravoure lui intima de garder hors de tous dangers cette femme qui de surcroît, était de sang bleu. Il fit pivota sur lui-même pour faire dos à sa protégée et de sa main maîtresse, agrippa la garde de son épée dans la ferme intention de la dégainer. Il n’en fut rien, car son autre main fût saisie par celle de la toute belle et la tira avec une vigueur qu’il ne lui en croyait pas capable. Elle était ou bien affolée à l’idée de voir ne nouvelle rixe s’engager, ou bien elle avait agi sous l’impulsion de son instinct de survie. Quoi qu’il en était, Tancrède se vit dans l’obligation de la suivre, bousculant une foulée d’innocentes personnes afin de se frayer un chemin jusqu’à ce qu’ils ne trouvent refuge temporaire, le temps de reprendre leur souffle.
Elle s’adossa contre le mur de l’établissement et se cambra légèrement pour déposer l’une de ses mains contre sa cuisse endolorie qu’elle serra du bout des doigts. Son adorable faciès se déforma en une moue douloureuse mais passagère, avant qu’elle ne redresse le bout de son nez pour s’exprimer en des mots entrecoupés par des respirations essoufflées :
« Il faut que je quitte cette ville… »
« Commençons déjà par vous dénicher endroit où ces chapon maubec ne saurons vous trousser et où vous pourrez chasser cet éreintement à la cuisse … »
Bousculés par les évènements, Tancrède osa transgresser la bienséance et ploya le genoux pour la soulever en glissant un bras sous ses genoux et en lui barrant le dos de l’autre. Elle avait toute aisance pour s’agripper autour de son cou, dans la mesure où elle se laissa faire. Il emprunta un chemin qu’il avait la veille découvert, le pas preste et l’air sévère. Ses yeux sondaient les environs à mesure qu’il empruntait quelques ruelles adjacentes afin d’augmenter les probabilités que leurs tourmenteurs ne les perde de vue. Il arriva enfin, le souffle court et les joues écarlates sous l’effort physique, près d’un endroit désert mais ô combien paisible. Ils étaient désormais à plusieurs minutes de la basse-ville et s’étaient rapprochés des remparts, là où de nombreux gardes, bardiche à la main, patrouillaient régulièrement. Plusieurs bancs étaient libres et faisaient face à un petit lac où plusieurs canards pataugeaient librement et silencieusement. Autour, de nombreux buissons mélangés à plusieurs haies de cèdre ajoutaient à l’endroit une touche particulièrement agréable d’intimité.
Il déposa Maélyne au sol et dans un mouvement aussi naturel que galant, lui demanda sa main pour l’inviter à s’asseoir sur l’un des petits bancs.
« J’ai peur qu’ici, ces fils de chacal aient moult misères à nous tendre un attrapoire … Vous n’avez toujours rien ? »
Lui demandait-il derechef, réitérant l’intérêt qu’il témoigna autant pour sa santé physique que psychologique.
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| | | Maélyne de Lourmel
Ancien
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| Sujet: Re: Aime le peuple, évite la foule. | Tancrède de Léjante [Terminé] Sam 25 Juin 2016 - 19:54 | |
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L’envol la surprit, autant que l’aisance avec laquelle il arriva à la soulever. Ses bras, cependant, ne purent s’empêcher de s’agripper à son cou, mêlant une certaine anxiété quant à une éventuelle chute en plus de vouloir soulager un tant soit peu l’effort qu’il dû fournir. La sensation d’apesanteur lui était fortement agréable, au point d’espérer que cela se reproduise un jour. Pourtant, les remords se mirent à l’envahir lorsqu’il la posa, essoufflé et rougit par l’effort. Ses yeux pâles offrirent soudainement compassion et encouragements, lui qui avait encore trouvé la force de l’inviter galamment. Dorénavant assise, son regard se porta sur les différentes patrouilles qui les entouraient. Il était certain que de nouveaux heurts ne pouvaient éclater en ce lieu. Un fin sourire vint se dessiner sur son visage lorsqu’elle croisa les canards pataugeant tranquillement sur l’eau. Son attention vint à nouveau se poser sur son complice lorsque celui-ci lui adressa la parole, semblait-il inquiet ?
« Rassurez-vous, je me porte bien. »
Maélyne pivota légèrement pour lui faire face, non sans faire une légère moue en bougeant sa cuisse douloureuse.
« C’est une vieille blessure, datant d’un ancien voyage en Arétria. »
A la découverte de celle-ci, encore récemment, l’empressement d’en connaitre la cause s’était emparé d’elle. L’une de ses bonnes n’a pas hésitée à le lui rappeler. Après tout, la marque était encore assez fraiche et suscitait énormément la récente curiosité qu’elle avait développée.
« Ce lieu est fort agréable. »
Posant à nouveau le regard dans celui qui lui faisait face, un large sourire se dessina sur les traits fins de son visage. « Et donc, puis-je connaître le nom du preux chevalier servant qui vole au secours des demoiselles en détresse ? » Continua-t-elle, sur un léger ton taquin. « Oh, mais je me rends compte que je ne me suis moi-même pas présentée. » Souffla-t-elle avant de lâcher un petit rire qui s’échappa d’entre ses lèvres. « Je suis Maélyne de Lourmel. »
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| | | Tancrède de Léjante
Humain
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| Sujet: Re: Aime le peuple, évite la foule. | Tancrède de Léjante [Terminé] Sam 25 Juin 2016 - 21:19 | |
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Inquiet ? Évidemment, qui ne le serait pas, après avoir assister à une scène de la sorte ? Elle s’en était sorti indemne et sans heurt mais qui sait, ce qu’ils auraient pu faire d’elle, n’eut été de son intervention in extremis ? Il s’assura que tout lui allait et que l’endroit était propice au repos, quand bien même lui avait-il assuré avant de lui-même le vérifier. Le faciès de Maélyne se déchira momentanément en une moue douloureuse qu’il devina causée par sa vilaine blessure à la cuisse. Ses yeux pers farfouillèrent la zone en cause, évidemment n’en trouvant que les beaux atours qu’elle portait par-dessus son derme laiteux.
« C’est une vieille blessure, datant d’un ancien voyage en Arétria. »
« À votre départ, Arétria vous aura donc légué en présent une caresse vénéneuse …Tous les voyages ne sont pas garants de doux souvenirs, hélas … »
Dit-il, en laissant en suspend ses derniers mots, lui de même probablement accablé de mauvais souvenirs relatifs à un ancien voyage. Elle confirma que le lieu lui plaisait et il ne pouvait qu’être avec elle aussi d’accord. L’endroit était peu fréquenté dans les heures qui couraient, probablement déserté par cause des festivités qui se donnaient au Castel ainsi qu’aux alentours de la Citée. Ses yeux dérivèrent à nouveau vers une patrouille, puis revenait vers celui de Maélyne en y découvrant sa paie. Elle lui réserva un immense sourire, radieux, laissant tout croire qu’elle s’était promptement remise de ses émotions. Un sourire qui valait en son sens, plus que son pesant d’or pour une bonne action de la sorte.
Elle emprunta un ton taquin et le piqua d’une remarque mutine, ce à quoi il allait répondre aussitôt mais en empruntant une voix un rien plus formelle, comme pour appuyer sur le fait qu’il était, en véritable, un vrai chevalier. Son sourire était tout de même présent, courtois et avenant, à ses habitudes.
« Damoiselle, jouvencelle, fame, damelot, bon gaulthier ou fils de jardier, autant se vaudrait de ma réaction. »
Il ploya le genoux, question de formaliser les présentations, puisqu’il était sûr hors de tous doutes, qu’elle était de noble origine et ce, même si elle ne s’était pas encore présentée.
« Je me nomme Tancrède le Hardi, de Léjante »
Et, ayant déjà outrepassé plus qu’il ne le fallait la bienséance en présente d’une femme de noble origine, il se garda de lui baiser la main, puisqu’il ne savait en rien si elle était Dame ou Damoiselle. Elle se présenta ensuite et ce nom, soufflé avec cet air amusé et mutin, enclin à la bonne humeur, restera gravé en sa mémoire jusqu’à son trépas. Les yeux du Hardi trouvèrent le sol en guise de soumission, face à cette présence de marque, femme qui se voyait encore plus importante qu’il ne l’eut cru.
« Mon cœur s’ardre au simple fait d’avoir eu la bonne fortune de faire, en de si horribles circonstances, une si agréable connaissance. Est-il en ce monde, quelque chose que je puisse faire pour vous ? »
Toujours le genou ployé, il lui dicta ces dernières paroles en redressant le menton, le sourire toujours bien pendu à ses lèvres.
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| | | Maélyne de Lourmel
Ancien
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| Sujet: Re: Aime le peuple, évite la foule. | Tancrède de Léjante [Terminé] Ven 1 Juil 2016 - 19:20 | |
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Le genou ployé, il s’était afféré à la complimenter. Un sourire vint s’afficher sur son visage mais son regard fut bien vite attiré par un jeune couple qui semblait s’approcher. Elle s’empara du bras de Tancrède pour le ramener tant bien que mal à ses côtés. Puis, dans un murmure qui trahissait également sa gêne, elle lui souffla quelques mots. « Je vous en prie… Je ne suis pas sensée me trouver ici. Oubliez donc les politesses… Du moins, pour le moment. » Son regard se posa à nouveau sur ce couple qui semblait profiter du cadre pour s’accorder quelques petits moments privilégiés. Ils passèrent devant eux, puis continuèrent leur chemin sans émettre un seul mot.
Un soupir vint rompre le silence qui s’était installé entre eux. Puis, sa main vint se poser sur sa cuisse douloureuse, qu’elle se mit doucement à masser. Son esprit s’égara un instant. Cette blessure, ainsi que tant d’autres. Toutes ces marques… qu’avait-elle donc vécue pour avoir pu subir tout cela ?
Un nouveau soupir. Ses yeux croisèrent les siens, puis, l’une de ses mains, toujours aussi froide vint s’emparer de son menton. Basculant légèrement son visage, Maélyne se rapprocha légèrement. « Vous êtes blessé. » S’inquiéta-t-elle lorsqu’elle vit l’état de sa lèvre. « Il vaudrait mieux rentrer au palais, un médecin pourra vous soigner. »
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| | | Tancrède de Léjante
Humain
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| Sujet: Re: Aime le peuple, évite la foule. | Tancrède de Léjante [Terminé] Jeu 7 Juil 2016 - 1:36 | |
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La présence de sa main contre son biceps lui parut comme la caresse d’un ange, l’incitant à s’approcher d’elle, à se remettre sur pieds. Il s’approcha à sa demande pour odir le souffle de ses chuchotements. Il ne sut s’empêcher de lui répondre d’un sourire courtois, acquiesçant du chef en lui donnant raison silencieusement. Deux tourtereaux roucoulèrent tout près, s’offrants plusieurs regards fiévreux et quittèrent aussitôt vers d’autres endroits aussi choyé d’intimité.
« Cet endroit est en effet généralement sollicités par ceux qui sont de cœur amourachés … J’ai manqué de jugement, lorsque je vous aie traînée ici. »
Avoua-t-il accompagné d’un sourire un rien plus triste. Mais il n’eut pas le temps de se faire répondre parce qu’une petite menotte vint s’emparer de son menton afin de pouvoir examiner avec minutie et, comme elle le désirait, les blessures de son faciès. Son arcade sourcilière était toujours légèrement tapissée de sang alors que sa lèvre fendue, quant à elle, ne laissait que la vue d’une vilaine fissure où l’hémorragie avait cessée. Aussi bien dire qu’il s’en était pratiquement sorti indemne, mais la manière où elle s’enquit de son sort le conquis. S’il avait été tantôt homme à défier n’importe lequel des soudards, son esprit était embrouillé par Maélyne.
« Il vaudrait mieux rentrer au palais, un médecin pourra vous soigner. »
Son buste se soulevait un tantinet, ravalant une moquerie subtilement. Il lui répondit, de la manière la plus douce qu’il soit, lui empruntant son timbre de voix empreint d’inquiétude, sa main venant quérir la sienne qui était, tantôt posée contre sa joue :
« Nul heurt ne fut porté, je vous rassure. Je ne saurai cependant en dire autant de votre cuisse, ma douce amie... C'est elle qui devrait être examinée par les médecins et au plus preste. Personne ne saurait vous garder de vous faire eshanchié si icelle s’avérait porteuse d’une quelconque grave maladie … Elle vous tient en grevance, je le vois bien. Cette petite estafilade à ma lèvre est pour le moment, le cadet de mes soucis … »
Il marqua une petite pause lorsqu’il plongea ses yeux en les siens, une énième fois, comme s’il n’en avait jamais assez de les admirer. Il s’inquiétait pour elle, vraiment, puis éloigna sa main aussi délicatement qu’on manipulerait les pétales d’une fleur, la graciant d’un sourire pour sa bonne intention. Du bout des doigts seulement il la guida pour qu’elle emboite le pas lentement vers le palais, après tout, que ce soit pour lui ou pour elle, des médecins seront présents pour un, comme pour l’autre. Alors pourquoi lutter ?
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| | | Maélyne de Lourmel
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| Sujet: Re: Aime le peuple, évite la foule. | Tancrède de Léjante [Terminé] Mar 12 Juil 2016 - 19:58 | |
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Que ne fut elle pas étonnée de sentir pareille douceur venant de ses doigts, lui qui devait manier l'épée à longueur de ses entrainements quotidiens. Guidée avec légerté vers un chemin qui semblait mener au château, elle se rappela soudainement qu'elle n'avait pas emprunté ses jambes pour se rendre à la ville. Agripant alors fermement la main de Tancrède, elle le tira dans une toute autre direction. Non loin de là, elle attrapa sa menue bourse pour en sortir quatre petites pièces qu'elle donna de bon coeur à un homme plutôt petit et d'un âge avancé. Celui-ci, en peu de temps qu'il n'en fallut, sortit de l'une des nombreuses petites ruelles que comptait la cité, l'étalon sur lequel Maélyne avait posé son fessier pour arriver aux festivités. A nul moment sa main n'avait quitté le bras du chevalier, lançant parfois quelques regards autour d'eux pour s'assurer que les brigands ne s'en trouvent présent également.
Bride dans l'une de ses mains, son chevalier servant de l'autre, ils quittèrent l'enceinte de la ville par la grande porte.
Dorénavant à nouveau à l'abri d'une quelconque attaque, Maélyne afficha un sourire tout en le libérant enfin de son emprise. "Je ne pouvais point le laisser ici, après tout, c'est une brave bête. Et puis... je l'ai emprunté au palais sans en demander quelconque autorisation, il vaudrait mieux que je le retourne à l'écurie."
Maélyne emprunta alors le chemin qui menait à l'ancienne demeure des Seraphin, entourés d'arbres, le soleil pénait à traverser la canopée qui venait de se former au dessus d'eux, offrant une légère baisse de température fort agréable. La Dame boitait toujours, mais elle n'était pas en mesure de chevaucher et ne laisserait sans nul doute Tancrède marcher seul.
"Nous avons encore un bout de chemin à faire..."
Effectivement, ils avaient trois bons kilomètres à parcourir avant d'espérer voir l'once du reflet du palais.
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| | | Tancrède de Léjante
Humain
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 25 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Aime le peuple, évite la foule. | Tancrède de Léjante [Terminé] Mer 13 Juil 2016 - 19:12 | |
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Quand on y repense, les sentiments d’une personne envers une autre, sans même la connaître, peuvent faire preuve d’une force suffisante pour guider ses pas et ce, presque aveuglément. Le Hardi s’était lancée dans une promenade se prolongeant de plus en plus et ceci n’était pas pour le décevoir, mais toujours était-il qu’il ne savait rien d’elle outre son prénom et sa provenance. Bien qu’après mures réflexions, il ne s’engageait en rien qui pourrait compromettre la sécurité de sa nouvelle amie, ni même la sienne et que de surcroît, c’était tout au plus une agréable balade afin de mieux de connaitre.
Ils obliquèrent dans une direction toute différente et tôt ils arrivèrent chez le maréchal, où était entreposée la monture de Lourmel. Une belle bête au poil ébène et à la crinière blonde. Tancrède s’y approcha et d’une caresse rassurante, il passa la paume de sa main d’haut en bas contre sa tignasse blonde.
« … je l'ai emprunté au palais sans en demander quelconque autorisation, il vaudrait mieux que je le retourne à l'écurie. »
Cette phrase à elle seule était suffisante pour lui arracher un rire franc, non point moqueur, mais plutôt amusé par le fait qu’il ne se serait jamais douté qu’elle soit à même de faire telle chose. Il lui répondit, évidemment sur un timbre de voix qui transpirait la bonne humeur et la taquinerie :
« Quel exploit! Jamais on ne m’avait fait démonstration d’un vol à la tire de cette envergure! Vous avez des doigts de fée, mademoiselle de Lourmel. »
Alors ils empruntèrent un sentier où le chemin n’était à peine plus large qu’un cheval, mais où le paysage inspirait le calme et la bonne humeur. Le temps doux et clément ajoutait à leur balade ce petit je ne sais quoi d’agréable. Seulement, quelque chose le fit tiquer, quelque chose qui le dérangeait, comme une épine dans sa botte. Elle souffrait et bien qu’elle tentait de le masquer, une moue douloureuse déformait parfois son faciès délicat. Sans être en mesure d’y faire fit, il fit quelques enjambées afin de la dépasser et mettre sa main sur la bride du canasson afin qu’il freine son trot.
Dans le plus grand des respects, ses yeux se déposèrent dans les siens afin de quérir son attention pour lui faire le témoignage de ses inquiétudes :
« Piétonner ne vous réussit pas vraiment, ma bonne amie. Nous pourrions convoier ensembles, même si vous étiez hissée là-haut. Je constate tristeusement que votre cuisse vous tient en douloir et je saurais peut-être soulager votre mal, au moins le temps de cette courte balade … »
Il lui offrit un sourire avenant, doux et courtois, la main tendue comme d’une invitation. Ils s’approchèrent en duo près de l’animal qui piochait innocemment contre le sol, à l’aide d’un de ses sabots. Le hardi courba le dos, empoigna la cheville de Lourmel puis enfila le bout de son pied dans l’un des étriers. Une fois fait, ses deux mains se glissèrent avec délicatesse à chacun de ses côtés puis, d’un élan qui ne manquait pas de force, il la hissa au sommet de l’animal. Il contourna ensuite l’étalon et, de sorte qu’elle n’ait pas à forcer le moindre du monde, il s’assura que son autre pied trouve l’étrier second. Rassurant, il lui adressa un regard confiant puis, après avoir quêté son autorisation, une seconde fois, il jointait ses deux mains à l’arrière du destrier pour s’y hisser en bondissant d’un coup.
Eux deux chevauchant, il chercha à s’éloigner légèrement d’elle, question de ne pas être trop personnel ni intime. Ses deux bras par contre, n’eurent d’autre choix que de se glisser non loin de sa taille afin de mener les brides de l’animal. Ses talons farfouillèrent les flancs de l’animal qui, tout doucement mais sûrement, débutait un trot.
« Serait-il mal avisé et bien peu courtois que de vous demander à mieux vous connaître, mademoiselle de Lourmel ? Nos terres se jouxtent par quelques dizaines de lieux et depuis ma toute tendre jeunesse, jamais je n’eus chance d’y piéter. Parlez-moi un peu de Lourmel, parlez-moi un peu de vous. »
Derrière elle, les deux bras guidant l’animal, il la laissa s’exprimer librement sans jamais l’interrompre, mais restait aux aguets de sa personne, à savoir si elle était inconfortable, malaisée ou qu’elle désirait ralentir ou changer de position. Après tout, ce n’était pas toutes les femmes qui accepteraient de se faire reconduire de la sorte …
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| | | Maélyne de Lourmel
Ancien
Nombre de messages : 2536 Âge : 33 Date d'inscription : 14/03/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 26 ans / 983 du 10ème cycle. Taille : 1m72 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Aime le peuple, évite la foule. | Tancrède de Léjante [Terminé] Lun 1 Aoû 2016 - 8:30 | |
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Tout s’était passé assez rapidement. Comme si sa précédente phrase avait résonné comme un message dans l’esprit du chevalier. Malgré tout, son idée n’était pas à rejeter. Ils avaient encore de bons kilomètres à parcourir et Maélyne n’aurait jamais su marcher jusque-là.
Hissée sur l’étalon, le Hardi l’y avait aidé avec autant de délicatesse que possible ce qui arracha un léger sourire à la Dame. Il était rare de rencontrer encore de tels galants homme de nos jours, surtout après la guerre, qui avait, pour certains, fait oublier toute politesse et respect, surtout envers les Dames.
Le chevalier lui demanda également s’il pouvait également chevaucher la bête. Dubitative au départ, elle finit par accepter, ressentant une certaine appréhension. Elle n’avait pas l’habitude de chevaucher à deux, surtout en compagnie d’un inconnu.
Ses bras frôlèrent ses hanches, elle sentit aussitôt ses joues s’empourprer. Non pas qu’elle se sentait gênée mais cette situation avait fini par l’outrer au point de rosir de colère. N’eut elle pas le temps d’exprimer son désaccord que l’étalon se mit à trotter ; mais quelle mauvaise idée.
Très vite, elle agrippa les rênes et remit l’animal au pas. « Veuillez m’excuser mais même un trot, je ne le supporte pas. » D’un geste doux mais affirmé, elle dégagea les bras du Hardi, leva sa jambe non douloureuse pour enfourcher le canasson. Assise dorénavant telle une femme, cette position lui était plus agréable. « Voilà qui devrait être mieux. Permettez-moi de diriger l’animal. Mes mains ne me font pas encore souffrir. » La Dame attendit alors quelques minutes. Cette attente pouvait paraitre extrêmement long vu le silence qui s’était installée ; elle devait se calmer avant de reprendre la parole.
Elle repensa à ses dernières paroles. Il souhaitait mieux la connaître. Si seulement, je me connaissais moi-même. Se mit-elle à penser à plusieurs reprises. Heureusement, elle pouvait compter sur ce que ces proches ont pu lui « rappeler. »
« Cela est plutôt étonnant... que vous ne reconnaissiez pas votre ancienne Marquise. » Finit-elle par dire, retrouvant son léger sourire. « Surtout vu la réputation que le marquisat tout entier s’est permit de me donner après mon abdication. Mais soit... J’accepte de vous parler de moi, mais à une seule condition ; parlez-moi de vous d’abord. »
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| | | Tancrède de Léjante
Humain
Nombre de messages : 107 Âge : 36 Date d'inscription : 20/04/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 25 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Aime le peuple, évite la foule. | Tancrède de Léjante [Terminé] Ven 5 Aoû 2016 - 13:29 | |
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Aie! Il venait de se brûler, et pas qu’un peu. Qu’elle bestiole l’avait piquée d’être aussi entrepreneur ? Lui qui en temps normaux se donnait mot d’ordre de respecter les convenances, de se faire l’obligé et le vassal de ces dames, ceci d’autant plus vrai lorsqu’elles étaient de noble lignage. Il avait pourtant franchi la ligne, poussé le bouchon trop loin. D’aussi beaux yeux peuvent-ils si aisément mettre en déroute la droiture d’un homme ? Aussi décida-t-il de se laisser glisser contre la croupe de l’animal et de fouler le sol à pieds joints. Il entreprit une marche rapide pour rattraper le devant du destrier et de prendre le contrôle d’icelui, si sa cavalière consentait. En cas contraire, il se contenta de marcher à ses côtés, décidé de prendre ses distances d’elles, compte tenu des réactions dont elle avait fait preuve.
« J’ai manqué horriblement aux convenances, je ne sais ce qui m’a pris … » Affirmait-t-il en usant d’une voix qui transpirait la culpabilité. Suite à sa dernière tirade, le Hardi semblait s’être assombri, sa joie de vivre et son entrain s’estompèrent. Et seulement après quelques minutes, à n’écouter que le claquement des sabots contre le sol, elle entreprit de le questionner. « Cela est plutôt étonnant... que vous ne reconnaissiez pas votre ancienne Marquise. » Un coup de massue sur sa tête aurait eu le même effet. Ses yeux s’écarquillèrent, comme s’il n’y croyait pas. Ou qu’une vérité venait de lui percé le cœur. La beuverie qu’il avait entreprit la veille l’avait-il à ce point ébranlé? C’est vrai! Il venait de rencontrer, de sauver et de courtiser son ancienne Marquise. Sa respiration s’emballait un peu et il répondit en balbutiant quelques mots : « M…Marquise … Je … Je suis si navré! » Il stoppa net sa marche, pour quêter son regard, le sien suppliant. « Si j’eus su … Non, si j’eus souvenance, jamais je n’aurais entreprit tel … » Il bégayait même, troublé par la nouvelle qu’elle venait de lui annoncer. Alors sa vraie nature semblait prendre le dessus, un côté auquel il vouait véritablement tout le respect du monde pour la noblesse. « Oui, je veux bien vous parler de moi … » Comme pour changer de sujet, aussi rapidement que possible.
« Je suis né à Léjante, dans une Seigneurie de Serramire, tout près de la frontière d’Alonna. Ma fratrie est composée d’un frère aîné et d’une sœur cadette. À l’heure actuelle, feu mon père a légué tous ses avoirs à mon frère et j’ai dû, sous ses ordres, entreprendre de me trouver un nouveau seigneur à servir. La Baronne de Broissieux, ma cousine, semblait toute désignée et, c’est ce pourquoi je jouterai en son nom d’ici quelques jours. » Il s’était fait concis, mais dans les grandes lignes, tout semblait avoir été dit. Puis, il fallait comprendre que son timbre de voix n’était plus le même depuis qu’il avait fauté, deux fois plutôt qu’une.
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| | | Maélyne de Lourmel
Ancien
Nombre de messages : 2536 Âge : 33 Date d'inscription : 14/03/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 26 ans / 983 du 10ème cycle. Taille : 1m72 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Aime le peuple, évite la foule. | Tancrède de Léjante [Terminé] Dim 14 Aoû 2016 - 18:48 | |
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Confortablement assise sur l’étalon, Maélyne écouta balbutier Tancrède. Un sourire vint garnir son visage. Le voir dans cet état l’amusait un peu. Puis, il se mit à parler de Léjante. Elle eut du mal à situer le lieu-dit, elle qui se devait de réapprendre toute la géographie péninsulaire. Sans doute n’était-ce pas important, au fond, quoi de mieux de juste connaître de nom ? La Dame apprit néanmoins qu’il était le cousin de la Baronne d’Alonna et qu’il entra en son service, information bien plus importante que la précédente.
« Vous comptez jouter ?! Quelle merveilleuse nouvelle ! N’en doutez point, je vous soutiendrais comme il se doit et j’espère que vous irez loin dans la compétition. J’ai entendu dire qu’il y avait beaucoup de chevaliers expérimentés. »
Ces jeux étaient dangereux, les chutes pouvaient parfois mener à des paralysies, mais c’est cela être un homme. Sur le coup, la Dame ne l’avoua pas, mais elle se demandait pourquoi le spectacle avait toujours plus d’importance aux yeux du public lorsqu’on ajouta encore et toujours plus de violence.
Maintenant qu’elle avait évité sa question en lui posant exactement la même, elle se retrouvait à nouveau face au problème. Que dire sur elle alors qu’elle-même n’y connaissait pas grand-chose ?
« Et donc… que dire sur Lourmel et sur sa Dame ? » Commença-t-elle, prenant un ton hautain, imitant ainsi avec humour toutes ses Dames fiers de leurs titres et de leurs possessions. « En réalité, il n’y a pas grand-chose à dire. » Continua-t-elle, reprenant un ton plus classique. « Que voulez-vous savoir précisément ? »
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| | | Tancrède de Léjante
Humain
Nombre de messages : 107 Âge : 36 Date d'inscription : 20/04/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 25 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Aime le peuple, évite la foule. | Tancrède de Léjante [Terminé] Lun 15 Aoû 2016 - 18:29 | |
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« Oui-da, mademoiselle. On ne m’a affublé du Hardi pour un rien, expérimentés n’ont qu’à bien se tenir devant la première lance de Léjante! Qui plus est, qu’est-ce que la menace d’une pique aguerrie face à la bravoure d’un homme, auquel de beaux yeux couvent ses performances? » Lui répondit le Léjantais, non sans un sourire conquis par les dernières paroles de la Lourmeloise. Sa main était toujours élevée et tiraillait sur les lanières de cuir rattachées au mors du canasson, guidant docilement la monture jusqu’au Castel. Elle s’esquiva une seconde fois de l’interrogatoire en répondant d’une question, aussi préférait-il ne pas insister et passer outre la chose qui semblait l’escagacer. Ils passèrent à travers moult buissonnades, puis franchirent la trech qui menait au-delà un ruisseau à l’hydronyme inconnu.
Revêche, le bourriquet de sa Dame hennissait à la vue du breuvage abondant de fraîcheur, donnant quelques difficultés à son cochet. « Wohh! Du calme mon garçon. » Tonna le Hardi en direction de l’équidé aux lèvres retroussées, celui-ci mordillant son mors avec mécontentent. Il dirigea l’animal vers la source d’eau, puis d’une main, offrait la possibilité à sa compagne de retrouver la terre ferme. « Votre bête est capricieuse, mademoiselle de Lourmel. Et si nous lui offrions repos, pour un temps ? Nous foulons pratiquement destination, et le temps est doux maintenant que nous sommes à des lieux de vos tourmenteurs … » Alors le duo patientait que la bête se sustente à grande léchouille, les babines immergées dans le ruisseau. Des regards s’échangèrent en même temps qu’une discussion qui prenait tranquillement forme, celle-ci concernant leur deux avis sur le Tournois. Enfin, l’étalon termina sa besogne assez prestement, tonnant signal qu’il fallait lever le camp. Tancrède offrait main forte, cette fois chastement et candidement à Maélyne, reprenant contrôle de l’animal.
Tranquillement, la civilisation gagnait en force, des genses piétaient aux alentours et tôt, ils se retrouvèrent à proximité de l’enceinte du château. Alors, avant qu’ils arrivèrent, Tancrède lui tendit la main une tierce fois, afin qu’elle s’en serve pour trouver le sol, puis lui tinta ces quelques mots : « Nous reverrons-nous seulement un jour, ma belle amie ? »
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| | | Maélyne de Lourmel
Ancien
Nombre de messages : 2536 Âge : 33 Date d'inscription : 14/03/2012
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| Sujet: Re: Aime le peuple, évite la foule. | Tancrède de Léjante [Terminé] Ven 19 Aoû 2016 - 19:22 | |
| « Nous nous reverrons Tancrède, cela ne se peut que nous chemins ne se recroisent pas alors que nous sommes logés dans le même bâtiment. Et puis… Ne vous ais-je pas dis que je vous soutiendrais lors des joutes ? Il y a également le tournoi d’archerie… j’y serais sûrement si vous y participez. » Maélyne fit une légère pause alors qu’au loin, trois serviteurs couraient déjà à leurs rencontre pour venir récupérer la petite rebelle qu’elle était en ces jours instables. « Et puis si nous ne nous recroisons pas durant ces jeux, je vous chercherais, que ce soit au Palais ou en ville. » Un sourire lui fut offert, puis elle sentit les mains de sa plus fidèle servante se poser sur l’une de ses épaules. « Ne vous inquiétez pas, je vais bien. » Lui dit-elle pour rassurer se regard inquiet. « Je ne suis juste légèrement blessée à la jambe, conduisez moi auprès du guérisseur je vous prie. Et… faites en sorte que mon ami ici présent soit également soigné comme il se doit. » Son regard recroisa celui de Tancrède avant d’être emportée par sa domestique. Un au revoir silencieux, mais parfois, les yeux pouvaient exprimer bien plus que les mots.
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| Sujet: Re: Aime le peuple, évite la foule. | Tancrède de Léjante [Terminé] | |
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