Premières visions [Terminé]

Eldis avançait dans les rues silencieuses. C'était encore la nuit, l'aube ne se léverait que dans quelques heures. Il avait quitté Idrielle quelques minutes plus tôt et avait convenu de la retrouver à l'auberge du Rayon de Lune. Etrange coïcidence! C'était là qu'il s'était rendu avec Révérie pour aller manger. Il se souvenait encore quand elle s'était levée et s'était mise à chanter et à danser devant tout le monde. Il n'avait jamais vu ou entendu de plus beau spectacle. A ce souvenir, une sourire flotta sur ses lèvres.

Eldis avançait dans les rues, cherchant le lieu où le Seigeur Blanc lui avait dit de lui laisser un message. Une fois cela fait, il faudrait qu'il attende une réponse de sa part. Il espérait ne pas avoir à attendre trop longtemps. Il y avait de grands risques pour lui de rester à Diantra. Des assassins inconnus lui en voulaient, cherchant à le tuer parce qu'il était soit disant le serviteur d'une personne lui ayant fait sa brûlure sur le bras gauche. Qui était cette personne? Il l'ignorait. Tout ce qu'il savait c'est qu'on avait tenté à deux reprises de le tuer. Qui que soit cette personne elle leur faisait peur, c'était évident. Et malheureusement, cette personne était peut-être la seule à être liée à son passé. Et pour découvrir qui était cette personne et où la trouver, il n'avait que les assassins comme piste. Ce n'était guère rassurant.

Alors qu'il avançait, il arriva sur une petite place, et c'est là que tout commença. Eldis sentit son bras gauche le démanger. Au début il cru que ce n'était rien mais au bout d'un moment, il sentit que quelque chose n'allait pas. Son bras commençait à chauffer, puis à le brûler. La douleur devenait insupportable, si bien qu'il souleva la manche de sa chemise et vit sa cicatrice rougeoyer devant lui. La douleur était telle qu'il tomba à terre, ne quittant pas son bras des yeux. Alors des symboles commencèrent à se former sur son bras. Pas des symboles, des lettres, écrites dans une langue inconnue et pourtant familière aux yeux d'Eldis. Il lut alors ce qui était écrit :

Ark’at’ol
(Ark'at'ol)

Et le monde explosa derrière ses yeux. La douleur fut telle qu'il voulut hurler, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Son crâne se fendait en deux, déchiré par une force inconnue qui l'emmenait loin, très loin de Diantra. Il voyagea à travers les plaines et les forêts, et tomba droit sous une montagne. Là, deux yeux jaunes ardents brillaient dans la nuit. Des yeux où ne se reflétaient que haine et souffrance. Les yeux le regardaient tandis qu'une voix sortit tout droit des enfers tonna dans le silence de l'endroit.

Il est temps...
(Il est temps...)

Eldis aurait voulu se trouver loin, très loin des yeux et de cette voix qui enserraient son coeur, manquant de le tuer par leur simple présence. Et son voeu fut exaucé. Il repartit à une vitesse faramineuse, volant dans le ciel, jusqu'à ce qu'un paysage familier et inconnu se dresse devant lui. Le Puy d'Elda. Le territoire des Drows. Il fonça droit dans le volcan, traversant les couloirs, passant à travers les Drows jusqu'à s'arrêter dans la maison de l'un d'entre eux, devant une statuette étrange. Eldis la regardait, mémorisant les moindres détails, ne sachant trop pourquoi il faisait cela, puis la douleur rejaillit et il s'écroula.

Il n'osait rouvrir les yeux, de peur de revoir les yeux jaunes. Son corps tout entier lui faisait mal. Au bout d'un moment, il tenta de faire abstraction de la douleur, puis doucement ouvrit les yeux. Ils le brûlaient, mais il tint bon. Doucement, il se releva, malgré la douleur qui déchirait tout son corps. Quand il fut sur pieds, il réalisa alors qu'il n'était pas seul. Des hommes l'entouraient. Faible, le corps criant de douleur, il n'avait aucune chance face à eux. Il ne pouvait s'en sortir.

Pas besoin de demander qui ils étaient, ils ne répondraient pas, comme d'habitude. Il allait mourir, c'était tout ce qu'il savait. N'ayant pas la force de combattre, il regarda autour de lui et dit en elfique, ne pouvant s'exprimer en humain tant il avait du mal à réfléchir.

"Lequel d'entre vous sera mon bourreau? Lequel d'entre vous me tuera de sa main?"

Hélios arpentait ses rues, ses rues qu’elle connaissait si bien mais qu’elle quitterait bientôt pour pouvoir enfin vivre. Son bourreau de père lui avait laissé au moins deux choses avant de mourir, l’honneur de sa famille ainsi que l’argent qui en découlait et son épée. Cette énorme épée nommée Destinée. Son pas sur, léger toute fois malgré sa carrure de bucheronne, elle laissait ses yeux bleus comme un ciel sans nuage vagabonder sur les gens. Un sourire léger a une mère sermonnant sa fille qui venait de tacher sa robe tout juste achetée. Puis les rires d’un père caressant les cheveux de son fils en les ébouriffant.

Elle n’avait jamais connue cet amour d’un père pour son fils ou d’une mère pour sa fille. Elle n’était ni l’un ni l’autre après tout, se satisfaisant tant bien que mal de son corps étrange qui la dégoutait chaque matin. Elle le lavait, l’habillait avec se pale déguisement masculin, poussant le vice jusqu’as placé un mouchoir au creux de son pantalon de manière a trompé toute personne quand au fait qu’elle ne procédait pas les attrait d’un homme. Elle faisait régulièrement semblant de se raser le bouc, qu’elle ne possédait pas et laissait le peu de pilosité qu’elle possédait sur les bras pour tenter de faire croire ce qu’elle n’était pas. Mais ce n’était pas de fin duvet ou sa peau laiteuse et pale qui tromperait qui que se soit… Non, sa carrure et son visage au trait trop dur pour une femme et trop doux pour un homme se chargeait de repousser toute question qui aurait pu la gêner.

Elle portait en se jour une veste bleu azure, trois quart, lui arrivant sous les fesses et au col en V, laissant visible en dessous une cuirasse de cuir de type humaine, simple et sans fioriture mais suffisamment ajustée pour mettre en valeur sa taille et son torse large. L’épée mise de manière a ne point le gêner dans son dos était maintenant par du cuir et du métal, lui permettant de la libérer facilement et rapidement. Doucement Hélios laissa ses pas la guider jusqu’as une petite place, calme et en retrait ou un étrange homme passait. Il semblait souffrir, s’écrouler a terre même… Les yeux bleus glissèrent sur les hommes, 5… 6… oui six hommes de noir vêtue étrange qui l’entourait à présent. Hélios dépassa a drôle d’hybride, son sang bouillait a l’idée d’en découdre avec se batard dans le futur mais pour le moment il y avait beaucoup plus pressent.

Empoignant sa large épée elle fit sautée les fermoirs qui la retenait et la soulevant sans mal la laissa s’abattre sur le sol la ou peu avant se trouvait un homme en noir puis se glissa par l’ouverture faire a travers le cercle pour défendre Eldis. Elle repoussa sa veste bleu qu’elle jeta au sol et empoignant son épée se mit en protection du mieux qu’elle pouvait, formant se son corps un rempart pour au moins la moitié du cercle. Alors, comme pour répondre, elle dit d’une voix grave mais pourtant chantante, une voix tout aussi androgyne que le reste de son corps disgracieux et en un elfique primaire mais simple et juste.

« Lever vous idiot, ne leurs donnez pas le plaisir de festoyer sur vos entrailles sans user de vos crocs pour au moins leurs laisser un arrière gout cuisant et amère. »

Elle ne tiendrait sans doute pas a un et demi contre six, cela ne faisait pas l’ombre d’un doute.

Eldis attendait que l’un des six inconnus se décide à venir le tuer. La douleur le privait de ses forces, si bien qu’il tenait à peine sur ses jambes. Il était dans un tel état qu’une simple chiquenaude l’aurait sans aucun doute assommée. Mais personne ne bougeait. Tous attendaient quelque chose. Quoi donc ? Eldis crut apercevoir un elfe, ou plutôt, un hybride, ce mélange entre Drow et Sylvain. Et il était du coté de ses adversaires. Comme s’il avait besoin de ça ! Non seulement des humains, mais aussi des elfes lui en voulaient ! Qu’est-ce que cela voulait dire bon sang ?

Les pensées d’Eldis étaient incohérentes, brouillées par la douleur, si bien qu’il n’arrivait pas à réfléchir clairement. Il revoyait les yeux jaunes qui lui glaçaient le sang. Il ne savait pas à qui, ou quoi, ils appartenaient, mais ils le terrifiaient. Cette vision, ainsi que celle de la statuette et la douleur lancinante, l’empêchaient de se concentrer.

Soudain, un pic de douleur le foudroya et il retomba à terre, tandis qu’il voyait une main gigantesque et inhumaine serrer entre ses doigts le bras d’un bébé. Il sentait la douleur du petit qui pourtant ne bronchait pas. Il était tétanisé, la douleur dépassant sa compréhension si bien que l’enfant ne savait comment réagir. Au bout d’un moment, la main se retira et Eldis vit une marque de brûlure sur son bras. La même que la sienne ! La voix irréelle, sortit tout droit d’un autre monde tonna alors de nouveau :


Tu m’appartiens desormais !
(Tu m’appartiens désormais !)

Eldis revint au présent. La douleur lancinante disparaissait petit à petit jusqu’à disparaitre pour de bon. Eldis rouvrit les yeux. Un homme se tenait debout devant lui, une épée gigantesque entre ses mains. Il faisait un rempart de son corps, offrant protection à Eldis contre une partie de ses assaillants. L’homme parla en elfique, d’une voix étrange. Mais Eldis n’y prit pas garde, pas plus qu’aux insultes du jeune guerrier. La douleur disparu il avait retrouvé toutes ses forces et se redressa. Que lui était-il arrivé ? L’instant d’avant il était à l’agonie, et voila que maintenant il était aussi frais et reposé que s’il avait dormi une nuit entière.

Debout sur ses pieds, il dégaina ses deux épées, prêt à se battre. Dos à son allié providentiel il jugeait ses adversaires. A leur attitude ils savaient se battre, c’était certain, mais savaient-ils se battre en groupe ? Dans le cas contraire, cela leur donnerait un avantage.

« Qui que vous soyez merci, bien que je sois navré que vous ayez du vous mêler d’histoires qui ne vous concerne en rien. »

Les hommes en noir ne bougeaient pas. Qu’attendaient-ils enfin ? Puis les hommes devant Eldis s’écartèrent tandis qu’un nouveau venu s’avançait. Il baissa sa capuche, révélant ses traits familiers à au jeune homme.

« Comme on se retrouve jeune homme. »

L’homme de la ruelle, celui qui lui avait échappé après lui avoir dit qu’il était le serviteur de celui qui lui avait fait la cicatrice sur son bras. La cicatrice… La vision de la main monstrueuse faisant cette même cicatrice sur le bras d’un bébé lui revint en mémoire. Etait-ce lui ? S’était-il vu enfant alors qu’une créature lui brûlait la peau, faisant de lui son serviteur ? Mais comment avait-il pu se voir ? C’était impossible !

L’homme s’avança encore, et Eldis brandit ses épées.

« N’avancez pas ! »

L’homme s’arrêta et regarda le jeune homme droit dans les yeux.

« Ca a commencé n’est-ce pas ? Les visions. Il a commencé à te parler, je me trompe ? »

Comment le savait-il ? Comment savait-il ce qui lui arrivait ? Qui était cet homme enfin ?

« - Comment…
-Je le sais ? Parce que c’est ainsi qu’il procède.
-Qui ?
-Ton maître, celui qui t’a marqué. Ark’at’ol. »

Le nom n’était pas inconnu à Eldis. C’était le même nom qui était apparu sur son bras quelques instants plus tôt. Ce bras monstrueux appartenait donc à Ark’at’ol. Mais qu’était-il ? Un monstre ? Un démon ? Il était donc le serviteur d’une créature de l’enfer ? Cette idée terrifiait Eldis au plus haut point.

« Je suis sûr que tu as beaucoup de questions, mais malheureusement nous n’avons pas le temps pour ça. Je voulais juste m’assurer que nous ne nous étions pas trompés sur ton compte, aussi est-ce la raison pour laquelle tu es encore en vie. Mais maintenant que j’ai ma réponse, je suis au regret de t’annoncer que tu vas mourir. Ca n’a rien de personnel rassures-toi, c’est juste que nous n’avons pas le choix. »

L’homme dégaina alors une épée et fonça sur Eldis. Ce dernier bloqua l’attaque et aperçut du coin de l’œil les hommes derrière son adversaire lui foncer dessus. Poussant de toutes ses forces il força son adversaire à reculer, se dégageant ainsi du dos de son allié inconnu, lui permettant de se battre plus librement.

Son adversaire recula et manqua de tomber lorsqu’Eldis dégagea ses épées. Quatre contre un. Il avait vu pire. Mais il ne fallait pas pour autant se relâcher. Ces hommes étaient déterminés à le tuer, et il comptait bien ne pas leur faciliter la tâche.

Eldis avait juste une appréhension : comment allait réagir celui qui l'avait protégé après ce qu'il avait entendu? Allait-il l'aider ou bien se ranger du coté de ses adversaires?

L’humain avait repris ses esprits et semblait à nouveau apte à tenir sur ses jambes même si cette sorte de guimauve humaine ne valait encore pas grand-chose aux yeux bleus de la belle Hélios. Il était ambidextre soit des bras de femme mais une cervelle ! Ça pouvait toujours servir de réfléchir des fois. Prête à en découdre elle sentait déjà son regard bleu s’animer d’une cruauté sans nom quand le pire des drames vint gâcher son plaisir.

Ils commencèrent à parler ! Si si je vous jure ! Cette bande de cons avaient rien trouver de mieux que de se lancer dans une joute verbale aussi palpitante qu’une partie d’échec avec un bicentenaire humain. Hélios sentit presque son cœur commencer une longue léthargie comme certain mammifère a l’approche de l’hiver pendant que des révélations des plus inintéressantes se dévoilaient dans son dos.

Ne résistant pas et ne réprimant donc pas un bâillement audible, peu être même abusé ou amplifier. Elle déposa son épée, pointe contre le sol, la tenant a une main pendant que l’autre venait devant sa bouche pour tout de même cacher un minimum son ennuie mortel. Puis elle fit claquer sa langue contre son palais comme si elle était sur le point de s’effondrer sous une fatigue inexistante et pris enfin la parole pour communiquer de la même façon que les deux dérangeurs de frapper en rond.

« Vous me dites si je vous dérange, je me fais vite fait les quelques apéritif qui semble vouloir jouer avec moi et ensuite je reviens pour la suite. Mais si on doit continuer à tergiverser un instant de plus je vais devoir vous coupez la langue a tout les deux pour enfin pouvoir me divertir un peu. Inutile de préciser qu’avec la taille de mon épée j’irai plus vite à vous décapiter et surtout je devrais faire preuve de moins de concentration pour ça. »

Mais voila, enfin le silence, elle aurait presque poussée un crie d’extase de sentir enfin le début des représailles. La chance lui souriait d’ailleurs pour la suite, un gamin, hybride, un voleur quoi, s’était faufilé mais avait eu le plaisir d’être bousculer par un des humains qui encerclait le colosse. D’une voix rassurante Hélios dit en passant sa langue sur ses lèvres.

« Ne vous bousculez pas, promis, y en aura pour tout le monde, sauf assez pour moi peu être ? »

Prenant un air toujours aussi calme hélios redressa son épée à hauteur de combat et une chose presque surprenante se produisit. Elle ne bougeait plus depuis plus d’une seconde quand le crana d’un des hommes chuta au sol, le seconde juste a son coter avait le tronc scindé par le mouvement qu’elle avait fait juste avant avec une facilitée presque irrationnel. Rien de bien sorcier à ça quand on vous fait faire la même chose avec des arbres, la chair et les os n’étaient rien de plus qu’un beurre bien tendre.

«Aïe, j'ai encore oubliée de vérifier qu'il n'y avait personne a porter... les gens sont vraiment fragile a notre époque. »

C’est a se moment que le gamin parla et Hélios leva un sourcil. Laissant le pseudo hybride se jeter sur elle a une vitesse folle, Il était rapide, souple et agile, un plaisir pour les yeux. Plantant son épée dans le sol elle se glissa juste derrière, s’en servent comme d’un bouclier et le pauvre métisse sentit ses dagues rafler son arme sans n’avoir rien pu faire, la suite par contre lui échaufferait sans doute les idées. Car oui, hélios profita de sa stupeur de la découverte de se genre de style de combat peu développé et presque inconnue pour frapper de toute ses forces et du plat de l’épée la croupe de se dernier et l’envoyer dans ses amis qu’il fit chuter.

« Attention petit, tu pourrais te blesser ou encore blesser tes petits camarades et en se cas je pourrais même plus m’amuser avec vous, ne me gâche pas mon plaisir gamin. »

Oui le métisse n’était pas petit, ni si jeune que ça, mais c’était pour l’énerver, un combattant furieux ne valait plus rien. En plus hélios devait avouer qu’elle prenait plaisir et blesser l’honneur et le charisme des gens autour d’elle.

Eldis ne se retourna pas, mais fut surpris par les paroles de celui qui l’avait protégé. Il avait envie d’en découdre, et reprochait à Eldis et à l’inconnu de la ruelle de discuter au lieu de se battre. Qu’est-ce que c’était que ce type ? Quelqu’un qui cherchait de l’action ? Il était venu en aide à Eldis juste pour avoir l’occasion de se battre ou quoi ? Un amateur se sensations fortes ? Comme s’il avait besoin de ça ! Il était déboussolé. Des visions envoyées par une espèce de monstre ou de démon lui infligeaient une douleur insupportable, des hommes en noirs étaient chargés de l’éliminer pour le simple fait qu’il était soi-disant le serviteur d’Ark’at’ol, un hybride venait se joindre à eux et un jeune homme en mal de sensations fortes venait se mêler de choses qui ne le regardait pas, juste pour avoir le plaisir de se battre. Décidemment, ce n’était pas son soir !

Le combat commença. Les quatre hommes lui foncèrent dessus. Comme Eldis l’espérait ils n’étaient pas habitués à se battre en groupe, si bien qu’ils se serraient trop et se gênaient dans leurs mouvements. Eldis para le coup d’un premier assaillant, et envoya un coup de pied droit dans son estomac. L’homme s’écroula. Eldis para le coup d’un second, tourna sur lui-même de façon à se retrouver derrière son adversaire et lui assenât un violent coup de garde de sa deuxième épée sur la nuque. Il se retrouva plus face à deux assassins, le troisième étant encore par terre. De sa position, Eldis vit le jeune inconnu trancher deux assassins avec sa lourde épée à deux mains. La remarque qu’il sortit donna un frisson à l’elfe humain. Il s’amusait. Bon sang il était dingue ou quoi ? Qui était donc ce fou ?

Et voila qu’il envoya bouler l’hybride en le projetant à l’aide de son épée. Il était fort c’était certain, et il le savait. Il en jouait même, ridiculisant ses adversaires. D’où sortait-il ? Un bruit dans son dos alerta Eldis avant que le coup ne soit porté. Il se déporta sur le coté, prit l’homme qui s’était relevé par le col et l’envoya droit sur l’homme de la ruelle qui s’écroula sur le coup. Il profita de la distraction de l’autre homme pour lui faire sauter son épée et le tuer. L’autre homme se relevait. Eldis lui trancha la gorge avant qu’il ait pu se relever. Il retomba, mort, sur l’homme de la ruelle. Eldis, s’approcha de ce dernier et lui pointa son épée sur la gorge. Il regarda l’autre fou s’occuper des autres adversaires et décida de profiter du répit qu’il avait pour interroger l’homme qui semblait en savoir long sur toute cette affaire.

« -Vous allez répondre à mes questions si vous ne voulez pas mourir. Qui êtes-vous ?
-Pourquoi te répondrais-je ? Tu me tueras ensuite !
-Peut-être bien. Ou peut-être pas. Tout dépendra de ce que vous m’apprendrez. Je veux savoir qui vous êtes et pourquoi vous voulez me tuer !
-Nous sommes la Mémoire d’Orden. Notre mission est d’empêcher la libération d’Ark’at’ol. Et pour cela nous devons te tuer.
-Pourquoi ? Pourquoi est-il si important que je meure ?
-Parce qu’il te forcera à le libérer. Tu es son serviteur, son esclave, et tu feras tout ce qu’il te dira.
-Vous croyez vraiment que je vais libérer un monstre dont je ne sais rien du tout ? Vous me prenez pour qui ?
-Il te forcera à le libérer. Et tu te plieras à sa volonté. Tu ne pourras pas lui résister.
-Ca c’est ce qu’on verra. »

Il dégagea son épée du cou de l’homme. Il ne représentait aucun danger pour le moment. Il était immobilisé par le cadavre de son camarade. Il ne risquait pas de s’enfuir pour le moment. Il finirait de l’interroger plus tard. Il avait encore beaucoup de questions, surtout concernant Ark’at’ol. Il voulait savoir qui, ou plutôt ce qu’il était.

Il regarda l’inconnu finir de s’occuper des autres assassins. Il n’y avait plus que des cadavres dans la ruelle. Hormis le chef de la Mémoire d’Orden et l’autre homme qu’il avait assommé tout à l’heure, tout leurs adversaires étaient morts. Eldis regarda les cadavres. Il en manquait un. Il regarda tout autour de lui. Il n’était pas là ! Il avait disparu.

« Par Kyria ! Où est passé l’hybride ? »

Eldis s’en sortait très bien seul, finalement le colosse avait juste eu a le rappeler a l’ordre et le voila qui s’acharnait sur les vivant pour en faire des morts. Hélios avait mis a terre le gamin qui se redressa et jubila a l’idée de servir du hélios embroché mais c’était sans compter sur la ténacité de notre chevalier.

Hélios avait reçu un entrainement défensif tout autant qu’attaquant et pouvait se vanter d’être l’une des rares femmes à être capable de manier se genre d’épée si vite. Ou plutôt a dosé suffisamment ses mouvements d’attaque pour être capable de se protéger. C’était presque incroyable que se genre de femme existe mais les conditions de sa vie n’avaient pas non plus été faite pour la faire devenir une jeune femme rêveuse et oisive, attendant le prince charmant qui viendrait et l’emmènerait elle et sa différence dans un château de Crystal.

Non elle était tres loin de tout ça, le prince c’était elle, elle n’avait qu’as se sauver elle même après tout, voila ce qu’elle c’était mise en tête depuis que son père avait décidé d’avoir un fils et non une fille. Peu importe son sexe finalement si son père, son dieu le voulait ainsi. Mais maintenant qu’il n’était plus, il n’y avait plus de raison de souffrir de la sorte non ? Repoussant se genre d’idées des leurs arrivée, Hélios se concentra sur le Métisse.

Le métisse sortie une seconde dague, cela serait donc plus complexe mais aussi plus amusant de se battre. Il lui offrait même son nom en lui conseillant de l’apprécier, ensuite hélios serait censé le maudire… rien de bien probable vue le niveau pitoyable du métisse. Il lui répondit donc de la même manière que lui et d’une voix clair mais profonde avoua.

« Idazaï, un plaisir de vous avoir pour ennemie, même si j’avoue que pour le moment je m’ennuyez plus qu’autre chose. Je vais tout de même me montrer courtois et vous offrir a mon tour mon nom. Je me nomme hélios Dilandro, Chevalier de l’ordre du Dragon et protecteur de Diantra. »

L’écusson des gardes d’honneur de la citée flamboyait sur son épée longue comme pour narguer le métisse. S’en suivit un duel peu passionnant, Hélios n’arrivait pas a toucher le demi et le demi n’arrivait pas à passer la défense de l’humain. Cela durait, encore, encore et encore. Bien sur hélios n’en montrai rien, mais le maniement prolonger d’une tel arme affaiblissait peu a peu ses muscles et d’ici 2h tout au plus il ne pourrait plus être apte a se battre.

Mais le combat s’arrêta bien avant, le drow se mit a fuir pour prendre son arc pendant qu’Eldis demandait bêtement ou se trouvait le métisse. Hélios fit un sourire carnassier en hochant de la tête pour indiquer sa positionna l’humain. Le Batard avait vu juste, Hélios ne pouvait rien a distance mais quelqu’un d’autre le pouvais…

Doucement Hélios regarda l’épaule de l’hybride et sourit. Oui… C’est ça Uriel, encore, un peu plus…. Tu y es presque… mon joli petit, mon tout petit. Prenant à nouveau la Parole Hélios se fit un devoir de détourner son attention pour que le Brave Uriel s’approche de la proie fixée par son maitre. Pas besoin de mots entre eux, tout n’était que Télépathie.

« Oui en Effet, vous avoir hors de ma longueur est pour moi une bien délicate perspective… Mais je suis pleins de ressource.»

La suite fut à la fois agréable et douloureuse, autant pour hélios que pour l’hybride. Le Dragonnet planta ses crocs dans son mollet, technique peu charismatique mais tres efficace. Bien sur la flèche de l’hybride fut décochée et hélios l’accepta sans broncher en sa hanche. Il porta doucement sa main à sa taille.

De son coter le jeune Dragon bleu se mit à gémir, lâchant sa proie en fuyant vers son maitre et se glissant sur son épaule, puis sur sa nuque pour ne laisser qu’as peine sa tête dépasser de l’autre épaule. Le petit couinait inquiet et visiblement souffrant du même mal que son maitre. Doucement les deux paire dieux, de la même couleur, glissaient sur le métisse et Hélios repris la parole.

« Si tu compte t’en prendre à cet humain, sache le, il te faudra d’abord me passer sur le corps, mais si je meurs, je t’emporterai dans la tombe soit en sur. »

Doucement elle déplaça sa main pour en prendre le bois s’enfonçait dans sa chair et le serrer. Ce n’était rien de grave, mais la douleur cuisante était aussi réelle que désagréable et même si le colosse était un monstre de par son visage impassible, Hélios rêvait de hurler sa douleur et de pleurer comme une femme.

Eldis attendait une réponse du fou, lorsque la voix de l’hybride le fit tourner la tête. Il le menaçait avec un arc, prêt à lui tirer dessus. Il ne savait vraisemblablement rien de lui, lui reprochant son juron elfique. Il osait dire qu’il ne connaissait rien aux subtilités des Sylvains. Les autres assassins à qui il avait eu affaire n’ignoraient rien de son état, alors pourquoi lui l’ignorait-il ? Etait-ce parce qu’il n’était pas humain ? Ou bien ne faisait-il pas partie de cette Mémoire d’Orden ? Serait-ce un mercenaire ou un assassin à qui on avait promit de l’argent afin de le tuer ? Quoi qu’il en soit, le fait qu’il ignore tout d’Eldis donnait un avantage certain à ce dernier.

« Je ne sais pas qui tu es Hybride, mais sache que bien qu’étant humain, je suis sans doute plus proche des Sylvains que toi, alors que leur sang coule dans tes veines ! Tu oses dire que je ne connais pas les subtilités de ce peuple, mais c’est faux. Je les connais, et probablement mieux que toi ! »

Eldis avait appuyé sur le mot Hybride, y chargeant tout le dégoût qu’il avait pour le métis. Cet être, dont le sang elfe coulait dans ses veines, osait lui reprocher sa soi-disant ignorance des Sylvains, alors que lui-même se comportait comme un Drow. N’entendait-il pas son accent ? N’entendait-il pas dans sa voix le chant du peuple de la forêt ? Tous les humains qu’il avait rencontrés disaient de lui qu’il ressemblait plus à un demi-elfe qu’à un humain. Il n’y avait que ses oreilles qui trahissaient le fait qu’il soit humain, alors que tout en lui criait qu’il était elfe. L’hybride avait-il dit cela juste pour l’énerver ?

Mais cette hypothèse tomba vite à l’eau lorsqu’Eldis vit l’Hybride bander son arc et l’interpeller sans prononcer son nom. Il ignorait vraiment tout de lui. Il ne savait pas comment il s’appelait. Malheureusement, Eldis ignorait comment tourner cela à son avantage. S’il n’obéissait pas, l’humain à coté de lui se prendrait sans aucun doute une flèche dans le corps. Il avait beau être fou, il l’avait protégé et s’était battu pour le sauver. Sans lui il serait mort sans doute. Il ne pouvait pas se permettre qu’il soit blessé, ou meure pour lui.

Alors qu’il allait s’avancer, une créature mordit le métis à la jambe. Sur le coup de la douleur, l’elfe tira et la flèche vint se planter dans le flanc du fou. Mais il ne broncha pas. Il ne tressaillit pas, rien ne trahissait le fait qu’il ait été touché, hormis la flèche qui le transperçait.

*Incroyable ! Il ne ressent pas la douleur ou quoi ?*

Puis la créature qui avait attaqué l’hybride s’approcha du blessé. Un dragon. Ou plutôt, une version miniature d’un dragon. Eldis n’en avait jamais vu, tout le monde disait qu’ils avaient disparus de la surface de Miradelphia, mais les descriptions des légendes étaient gravées dans sa mémoire. Aussi lorsque le petit dragon apparut, l’elfe humain sut tout de suite ce qu’il était. Chose étrange, il vint trouver refuge sur l’épaule du fou. Ils se connaissaient. Mieux, l’humain était son maître ! Qu’es-ce que tout cela voulait dire ?

Il s’occuperait de cela plus tard. Pour l’instant, seul l’hybride importait. La réponse de l’humain à coté de lui le surprit. Il venait de se prendre une flèche, et pourtant il voulait continuer à protéger Eldis de sa vie ? Blessé, il semblait pourtant apte à se battre. Rien sur son visage n’indiquait qu’il souffrait de sa blessure. Rien, hormis sa mâchoire serrée, seul signe de sa souffrance. C’était le seul signe visible. L’homme cachait et retenait sa souffrance avec un self-control effarant. Ils ne se connaissaient pas, mais pourtant il mettait sa vie en jeu pour le jeune homme. Etait-ce une question d’honneur ? Pourquoi une personne comme lui risquerait sa vie pour protéger un inconnu ?

Eldis se tourna vers l’hybride, qui semblait souffrir atrocement de sa blessure au mollet. L’elfe humain en profita pour ranger ses épées et prendre son arc qu’il banda et visa le métis.

« On ne bouge plus ! Le moindre geste, et je te tues ! »

Il n’y avait aucune colère dans sa voix. Pas d’émotions. Eldis les refoulait au fond de lui-même, ne voulant pas qu’elles le distrait. Non. Il n’y avait que de la détermination dans sa voix, et un ton assez fort pour montrer qu’il ne rigolait pas.

« Tu vas me dire exactement qui tu es et ce que tu me veux. Tes camarades ont tous essayés de me tuer, mais toi tu aurais pu le faire quand tu nous menaçais de ton arc. Aussi, j’aimerais savoir ce que tu me veux. »

Il s’approcha doucement de l’homme et de son dragon, tout en prenant soin de ne pas quitter l’hybride des yeux.

« Et ne t’avises pas de tenter de t’enfuir. J’ai de très bons reflexes, et tu en ferais les frais si tu tentais de fuir, crois-moi. »

Puis il dit à l’humain, sans se retourner.

« Est-ce que ça va ? »

Hélios se sentait mal, elle devait tenir, dignement, sans sillée et serrant la mâchoire pour se donner une contenance elle planta son épée dans le sol. Le moindre effort ferait saigner d’avantage sa hanche alors que si elle se calmait, cela irait… Doucement elle glissa sa main dans son dos pour briser la pointe de la flèche sans l’enlever. Cela aurait été une erreur, une plaie, avec une flèche, la blessure était comblée, mais si on enlève la flèche, un troue demeure…

Le dragonnet gémissait prés du visage d’Hélios, semblant terriblement inquiet et elle se fit un devoir de le rassurer, prenant le temps de l caresser et de le laisser lui mordiller la main, ce qu’il fit avec tendresse et sans laisser la moindre marque sur la peau de la jeune femme si ce n’est celle du sang de l’hybride.

C’est a se moment que L’humain lui parla et elle tourna son regard de glace sur lui en se faisant un devoir de le rassurer.

« Oui cela ira, ça picote un peu mais ne chatouille pas mes organes, ce n’est que superficiel je pense… J’y survivrai… »

Alors elle tourna son regard Vers Uriel et lui murmura.

« Alors toi aussi rassure toi, je sais que ça te fait mal mais la douleur passera vite tu verras. Ton corps n’as rien après tout… chut »

Elle caressa à nouveau son jeune amie et s’en suivie un dialogue entre Eldis et le métisse jusqu’as ce qu’il lui fasse remarquer que son dragon était trop petit. Bien sur qu’elle le savait, il se refusait à acquérir une taille descente et à atteindre l’âge adulte. Et comment le sermonner pour ça alors qu’elle était incapable d’assumer d’être une femme ? D’une voix sur elle avoua au métisse :

« Je ne le sais que trop qu’Uriel est trop jeune, et terriblement inutile… »

Les yeux du dragonnet se plantaient dans ceux d’Hélios comme si il lui en voulait pour ses mots et Hélios sembla écouter quelque chose. Mais elle prit quand même le temps pour répondre a la fin de la phrase du demi.

« Et je ne sais que trop que je ne peux te tuer pour le moment, mais je compte bien protéger cet humain au prix de ma vie si il e faut et tenir jusqu’as la certitude que tu ne lui feras rien. »

Uriel, surement contrarier, s’envola de l’épaule de sa maitresse pour venir au sol et manger la chair des morts, elle avait faim après tout et il y avait de la viande a portée. A nouveau le métisse s’adressa à elle et elle fut surprise par ses dires. D’une voix protectrice et terriblement aimante Hélios lui répondit.

« Ne t’en fait pas pour Uriel, je prends soin de lui car elle est mon plus grand trésor et la seule créature que me connaisse. Et je ne laisserai personne toucher a une de ses écailles… »

L’un des hommes vivant regarda le dragon avec horreur, le voyant dévorer l’un de ses compagnons goulument et en y prenant un plaisir palpable.

L’arc tendu, Eldis ne quittait pas l’hybride des yeux, attendant qu’il lui réponde. Il avait beau ne pas le montrer, il commençait à peiner. Personne ne peut tenir indéfiniment l’arc bandé, mais Eldis avait l’habitude de ce genre de situation. Il pouvait tenir encore un bon moment, même si la souffrance se ferait de plus en plus forte. Combien de fois s’était-il retrouvé dans cette situation ? Il ne le savait pas. On apprenait aux elfes à tenir bon, à attendre le moment propice pour tirer. La patience était une des qualités des elfes. Qualité qu’avait héritée Eldis. Aussi souffrait-il silencieusement, cachant la douleur qui lui brûlait les bras derrière un masque de neutralité, une habitude prise à force de vivre chez les Sylvains. Ils montraient rarement leurs sentiments, et Eldis faisait de même. Les rares fois où il le faisait c’était quand il était en confiance, ou que ses émotions étaient trop fortes pour être contenues.

Le jeune homme au dragon lui répondit, arguant que sa blessure était superficielle. La flèche le traversait de part en part et c’était superficiel ? Décidément, il était très étrange. Qu’avait pu être sa vie pour être ainsi ? Comment pouvait-il feindre une telle indifférence par rapport à sa blessure ? Eldis ne savait pas trop quoi penser de cet homme et de son dragon.

« Vous m’en voyez rassuré. »

Ce que le jeune homme dit à son dragon piqua sa curiosité. L’humain avait beau murmurer, Eldis entendait plus de choses qu’un humain ordinaire, et était aussi assez prés pour entendre ce qu’il disait. Le dragon sentait la douleur de son maître. Un lien invisible et probablement magique les liait donc. Pouvait-il en être autrement avec un dragon ?

Eldis reporta son attention sur leur adversaire. L’hybride ne semblait pas le comprendre. Il ne voyait pas ce qu’il était. Curieusement, le jeune homme aurait pensé que l’elfe aurait compris son lien avec les Sylvains, mais non. Il semblait penser qu’Eldis n’avait côtoyé qu’un seul elfe, alors qu’il était loin, très loin du compte. Il avait grandit parmi eux. On ne pouvait comprendre les Sylvains qu’en ayant leur sang dans les veines ? Comme il se trompait. Il les comprenait mieux que n’importe quel humain, et sans doute mieux que lui. Il était elfe, bien qu’il ait l’air d’un humain. Mais Eldis se tut. Il ne dit rien de tout ça à l’hybride. Mieux valait qu’il reste dans l’ignorance de certaines choses.

« Je n’ai pas connu qu’un seul Elfe, hybride, détrompes-toi. Tu ignores beaucoup de choses sur moi. »

Comment cet être osait lui dire qu’il connaissait mieux les Elfes que lui ? Il avait beau avoir leur sang dans les veines, rien dans son attitude ne montrait qu’il partageait autre chose que cela avec eux. Alors comment osait-il lui donner des leçons ?

« Pas besoin d’en savoir plus ? Tu te fiches de moi ? Tu es envoyé par les Drows pour me traquer, non pas pour me tuer comme ces humains, mais pour une autre raison que j’ignore encore. Tu espères obtenir de moi quelque chose, quelque chose qui permettra à ton peuple de gagner la guerre, et tu oses me dire que je n’ai pas besoin d’en savoir plus ? Tu sembles croire que je suis la clé de la victoire, alors excuses-moi, mais j’estime avoir le droit de comprendre ce qui se passe ! »

Mais qu’est-ce que c’était que ce cirque ? Une récompense divine ? Voila que l’enjeu grandissait de plus en plus. La Mémoire d’Orden voulait le tuer pour l’empêcher de libérer cet Ark’at’ol, dont il ignorait tout et ne voyait pas pourquoi il le libérerait, et voila que les Drows le voulait parce qu’il semblait être le moyen pour eux de gagner la guerre. Comment ? Il ne cherchait pas à le tuer, mais à profiter de lui. Avait-il infiltré ces gens juste pour l’approcher ?

L’hybride et le jeune homme au dragon commencèrent à parler entre eux. Eldis écoutait la conversation sans s’en mêler. Trop de questions se bousculaient dans sa tête. A chaque fois qu’il pensait obtenir une réponse, une nouvelle question venait tout chambouler. Il en avait plus qu’assez de ne pas comprendre. L’humain était prêt à donner sa vie pour lui, bien qu’il ignorer dans quel pétrin était Eldis. Et l’autre l’hybride, le sommait de quitter la ville, de s’enfuir avant que les humains le traquent. Il savait qu’il avait raison, l’idée de le laisser s’enfuir n’était pas pour lui plaire ? Il ne voulait pas le tuer certes, mais quand même. Il travaillait pour les Drows et cherchait à profiter de lui. Pourtant il ne pouvait le tuer, pas comme ça, alors qu’il était sans défense. Ce n’était pas honorable. Il savait qu’il faisait une erreur, mais il ne pouvait faire autrement.

Eldis baissa son arc, détendant la corde et ses muscles endoloris.

« La perspective de te revoir ne m’enchante guère, hybride, mais je ne peux décemment tuer un homme désarmé. Je fais probablement une erreur, je le sais, mais c’est comme ça. Je vais quitter Diantra, nous savons tous deux que je n’ai pas le choix, mais la prochaine fois que nous nous reverrons, ne crois pas que ça se passera aussi bien. »

Un bruit attira l’attention du jeune homme. Il se tourna et vit le dragon, Uriel, en train de dévorer un des cadavres. C’était répugnant. Eldis détourna le regard et tomba sur l’homme qu’il avait assommé avec son épée. Ce dernier ouvrait de grands yeux ronds devant le spectacle du dragon dévorant son camarade. L’elfe humain chercha le dernier homme encore en vie, le chef mais ne le trouva pas. Il avait profité de la distraction que lui offrait la conversation pour s’enfuir. Eldis s’approcha du dernier homme encore en vie, ne s’occupant plus de l’hybride, sachant que ce dernier ne lui ferait rien. Du moins pour l’instant. Il rangea son arc et se baissa devant l’homme à terre.

« -Toi, tu vas t’en aller d’ici et prévenir ton chef d’arrêter de me traquer. Par trois fois vous avez tenté de me tuer, et par trois fois vous avez échoué. S’il ne veut pas perdre d’autres hommes qu’il me laisse tranquille, c’est clair ?
-Non. Jamais il n’abandonnera. Il n’aura de cesse de vous traquer que lorsque vous serez mort. »

Eldis soupira. Il en avait assez de courir, de toujours regarder derrière son épaule de peur de se faire tuer. Pourquoi les Dieux ne le laissait-il pas tranquille ?

Eldis se releva, regardant l’homme et lui fit signe de partir d’un mouvement de tête.

« File, et fais lui part de mon message. Il décidera quoi faire et en assumera les conséquences. »

L’homme se releva et partit en courant, ne voulant pas rester a coté du dragonnet qui festoyait joyeusement avec les cadavres des assassins.

*Quand est-ce donc que je trouverais la paix ?* soupira intérieurement Eldis.

Hélios semblait partager un moment d'intimité avec son dragon, empli d'amour et de souffrance. L'œil du chasseur brilla quelques instants, une envie profonde le submergea. Il voulait cet animal à son palmarès de créatures tuées, à son tableau de chasse. Il était encore petit, vulnérable donc. Idazaï n'en savait que très peu sur les dragons. On disait qu'ils avaient régné sur le monde bien avant la venue des nains. Il se décida à aller consulter certains mémoires Drows à ce sujet, une fois entré à Elda. Cependant le Chevalier avait l'air d'être déterminé à les protéger, lui et l'autre homme.

Son attention se reporta sur le deuxième humain. Il avait l'air légèrement sceptique à propos de la théorie d'Idazaï, même s'il possédait une très bonne maitrise de soi et ne laissait rien paraitre de tout cela. Plus l'Hybride l'observait, et plus il lui faisait penser à un Sylvain. Cet air sûr de soi, ce calme, ce regard froid... L'antipathie montait en l'Elfe, cet étranger n'était désormais plus une simple cible innocente, c'était devenu un ennemi.

- Tu restes pourtant un humain... De ce fait il n'y a rien d'important à connaitre à ton sujet, rien de plus que ton nom. Et ce même si tu as connu la Reine en personne, peu importe, le sang ne ment jamais lui.

Il profita que les deux hommes changent quelques mots pour se panser solidement le mollet avec un morceaux de tissu, sous son plastron. Il pourrait tenir quelques heures avec ce bandage de fortune, mais il faudrait tôt ou tard en refaire un plus solide.

- Tu te trompes. Personne ne m'a envoyé, j'agis de mon propre chef. Je n'ai que faire de tes droits, je ne respecte vraiment que deux sortes de personnes : les bons guerriers et les guerriers morts courageusement. Tu ne sembles pas faire partie de ceux là, je n'ai donc aucun devoir à avoir envers toi. Je sais juste que nous serons amenés à nous revoir, et peut être alors tu en sauras plus...

Même si l'Hybride refusait catégoriquement de parler, il n'en savait de toute façon pas suffisamment pour contenter l'humain. Tout ce qu'il lui restait à faire maintenant, c'était de retourner auprès de ses commanditaires et d'attendre de nouvelles instructions.
L'homme abaissa son arc, il semblait accorder la vie sauve à Idazaï. Celui-ci ne laissa pas passer sa chance, il descendit du toit et prit la direction de la sortie de Diantra. Le jour était désormais bien installé, et la ville commençait à s'agiter. Il ne fallait pas perdre un seul instant. Mais avant d'être hors de vue des deux hommes, il vit celui à l'arc ordonner quelque chose à un homme de la Mémoire. Celui-ci fila rapidement, sans demander son reste.

Idazaï l'attendit. Il allait tout rapporter aux hommes puissants de l'organisation. Peut être même qu'il avait vu que l'Hybride avait pu tuer la cible, mais n'en avait rien fait. Cela serait très compromettant, et donc à éviter. L'homme en question arrivait en vue, courant à perdre haleine à travers la grande plaine qui faisait face à Diantra. Le chasseur sortit son arc et décocha une flèche. Le messager s'écroula à terre, abattu tel un animal.

- Les messages, c'est moi qui les transmets.




[HRP : topic achevé pour moi :) ]

Eldis regardait l’homme détaler comme un lapin, effrayé par le dragon miniature qui poussait des gémissements de contentement en se nourrissant goulument des cadavres à terre. Une fois qu’il fut loin, le jeune homme se retourna vers le glouton vorace. Il avait déjà dévoré la moitié de la jambe, laissant apparaitre l’os dont il avait soigneusement retiré tout morceau de « viande ». Il mangeait avec appétit, arrachant et avalant les morceaux avec un contentement apparent. Eldis tout en l’observant, se posait des questions. D’où sortait-il ? Les légendes racontaient que tous avaient disparus il y a des siècles, voire des millénaires de cela. Pourtant, il en avait un sous les yeux. Mais était-ce bien un dragon ? Il était minuscule, alors qu’on racontait qu’ils atteignaient des mètres d’envergure. Etait-ce une espèce miniature ? Une sous-race ?

L’elfe humain se détourna d’Uriel pour se concentrer sur son maître. L’hybride avait une nouvelle fois disparu, profitant du fait qu’Eldis se désintéresse pour lui pour s’enfuir. Ses paroles tournaient encore dans sa tête. Il avait d’abord cru qu’il était envoyé par les Drows, mais il n’en était rien. Le métis agissait en solo. D’une certaine manière cela rassurait le jeune homme, de savoir qu’il n’avait pas toute, ou une partie de la nation Drow qui lui courrait après. Il avait déjà assez d’ennemis avec la Mémoire d’Orden. Il ignorait combien ils étaient, mais ils en venaient à recruter des mercenaires pour le traquer. Cela voulait dire qu’ils n’étaient peut-être plus aussi nombreux. Ou bien qu’ils cherchaient des personnes plus habiles au combat afin de le tuer. Dans les deux cas il avait assez de monde à ses trousses sans avoir à rajouter des Drows en plus.

L'elfe humain chassa ces pensées pour étudier un peu l’homme qui se tenait à quelques pas de lui. Eldis ne montra rien sur son visage, mais il était étonné. Jeune, il avait une musculature des plus impressionnantes, sans doute due à l’utilisation répétée de sa gigantesque épée à deux mains. Mais le plus remarquable et étrange n’était pas tant sa corpulence que son visage. Il y avait quelque chose de dérangeant et de familier. Les traits étaient durs tout en étant doux. En le regardant attentivement, Eldis se rendit compte que ce visage pouvait aussi bien être celui d’un homme que d’une femme. Cela le troublait d’ailleurs. Un visage doux pour un homme, mais dur pour une femme. Pourtant les deux conviendraient. L’effet était renforcé par l’absence de pilosité sur son visage. Lui aussi se rasait le visage d’aussi près ? Généralement les hommes qu’il avait rencontrés préféraient arborer fièrement leurs moustaches ou leurs barbes, naissantes ou bien fournies. Mais curieusement celui-ci avait une sainte horreur de cela, comme Eldis. Il n’avait pas la grâce des elfes, ni leur manières, aussi le jenue homme rejeta l’idée qu’il fut comme lui, un humain élevé par des elfes. L’idée que ce visage put être celui d’une femme lui revint à l’esprit, mais il chasse vite ces pensées en regardant la carrure de l’homme. Aucune femme n’avait une telle corpulence, même chez les humains. Non, c’était un homme, c’était évident. Certes, un homme des plus étranges, mais un homme quand même. Et puis, qui était-il pour juger qui était étrange ou ne l’était pas ? Il ressemblait plus à un elfe qu’à autre chose. Point de vue étrangeté, il n’était pas en reste.

Arrêtant de le détailler, Eldis se rendit soudain compte qu’il avait toujours la flèche plantée dans son flanc.

« Il va falloir retirer cette flèche avant que votre plaie ne s’infecte maintenant qu’il n’y a plus de danger. »

Eldis s’approcha du jeune homme, prit le bout de la flèche qui dépassait dans son dos et brisa la flèche afin que le maître d’Uriel puisse retirer le reste.

« Je vous remercie de m’avoir protégé, bien que j’ignore votre nom. Pour ma part, je me nomme Eldis Gil-Assan. »

C’était la moindre des choses que de se présenter après ce que venait d’endurer cet homme pour lui. Il avait beau être fou et aidé d’une créature vorace et anthropophage, il avait promis de mettre sa vie en péril pour le protéger. Pourquoi un tel acharnement pour le protéger ? Eldis l’ignorait mais il lui était reconnaissant. Bien qu’il l’effrayait un peu.

Il aimerait bien en apprendre un peu plus sur cet étrange jeune homme et sur son dragon. Mais il y avait plus urgent. L’homme qu’il avait laissé fuir allait prévenir ses collègues qu’ils avaient échoués, et la Mémoire enverrait d’autres assassins à leurs trousses. Comme l’avait dit l’hybride, il fallait quitter la ville. Encore une fois. Il se rappela la première fois qu’il avait du fuir, devant laisser Révérie seule à l’auberge. L’auberge… Idrielle ! Bon sang ! Elle l’attendait à là-bas. Si jamais elle ne le voyait pas revenir, elle risquait de se mettre à le chercher dans la ville. Et donc de se dénoncer comme étant une de ses connaissances. Ils risquaient alors de s’en prendre à elle pour l’approcher. Il fallait aller la chercher et vite !

« Je suis désolé il faut que je parte ! Il faut que je retrouve quelqu’un avant qu’il ne lui arrive malheur. Encore merci de m’avoir protégé et portez-vous bien. »

Il se détourna et commença à s’en aller lorsqu’Uriel se planta devant lui. Certes il était petit, et il aurait pu le contourner, mais quelque chose dans le regard du dragon l’en dissuada. Pourquoi lui bloquait-il route ? La voix de son maître lui parvint de derrière lui, obligeant le jeune homme à se retourner et à lui faire face.

Hélios n’était pas sotte et voyait bien le regard appuyé de l’humain. Elle y était habituée et fut surprise de le voir sortir de son inspection de l’androgyne pour venir prés d’elle. Il se glissa dans son dos, avouant qu’elle devrait enlever la flèche avant que cela ne s’infecte et brisa le bout métallique de la flèche, laissant un petit grognement de douleur lui échapper.

La simple vibration du mouvement pour brisé le bois avait faillit la faire tourner de l’œil mais il n’y parut rien. Elle prit la flèche en main, respirant un grand coup avant de l’arracher vivement, lâchant un gémissement de douleur retenue du mieux qu’elle pouvait. Le fait d’avoir prise une grande bouffée d’air lui avait donnée du courage mais pas soustrait sa douleur a son corps ça ne faisait plus aucun doute.

Sa chemise noire, doucement se tachait de sang, humidifiant le tissu sans le teinter. Elle avait un mal de chiens et doucement se pencha vers l’avant en tenant sa plait. Elle avoua juste d’une voix terriblement troublée par la douleur.

« Je ne risque pas l’infection… Ne t’en fait pas pour ça. »

Posant genoux à terre le dragonnet vint prés de sa maitresse et renifla la plait de manière contrariée. Puis, c’est tout naturellement qu’il lécha la plaie. A se moment, un petit bruit de crépitement, comme si un brulait la peau, ce qui était le cas, se fit entendre. Et une fois que le dragonnet s’écarta, la plait était brulée, mais le petit nuage blanc dévoilait aussi la présence de froid, laissant visible une marque qui resterait surement visible sous la forme d’une petite cicatrice. Une parmi d’autre…

Enfin, l’avantage du dragon de glace était qu’il avait totalement anesthésié la douleur et qu’Hélios pouvait à nouveau se tenir droite et noble. Prenant le temps de remettre son épée dans son étrange fourreau de cuir, Hélios ramassa son manteau bleu et l’épousseta. Elle n’avait pas répondu à sa présentation et déjà il cherchait à la fuir.

Le dragonnet d’interposa donc, forçant Eldis à se retourner. C’est la que le choc le plus énorme étant possible venant d’Hélios fut visible. Elle avait une main sur son visage, cachant un de ses yeux bleu glace et quand finalement elle enleva sa main, un seul de ses yeux possédait une pupille draconienne. Elle parlait avec Uriel cela ne faisait aucun doute mais aucun son, ses lèvres ne bougeait pas puis finalement elle se présentât.

« Eldis Gil-assan, Je me présente à vous. Je me prénomme Hélios Dilandro, Fils unique de cette noble famille de chevalier et dernier Chevalier Dragon. Je me suis mis a votre service, c’est donc tout naturellement que je vous offre ma vie. Je vous protégerais sur mon honneur quoi qu’il arrive. Je e dois donc de vous rejoindre et même de me joindre a votre route. »

Hélios s’inclina malgré sa blessure prestement, se redressant enfin il regarda Uriel, son œil redevins normale, pourtant, même ainsi le regard du chevalier ressemblait en tout point a celui de son dragon.

C’est donc avec un calme charismatique qu’Hélios s’approcha d’Eldis et lui posa sa main sur son épaule, puis le laissant tranquille elle s’accroupit et posa la main à terre, son dragon montant de manière pataude sur son bras pour revenir retrouver son perchoir.