[Velmonè] De cousine à cousine [Pv. Angelina]

Les festivités du banquet battaient leur plein. Sous l’effet conjugué de l’alcool et de la bonne nourriture, l’ambiance était particulièrement joyeuse. À de nombreuses reprises, Tibéria entendit les invités déclarer à quel point Arichis d’Anoszia savait recevoir. La jeune femme se gardait de dire qu’elle était celle qui avait organisé le banquet, car l’argent utilisé n’était pas le sien de toute façon. Toutefois, ça lui faisait plaisir d’entendre ce genre de compliment. Elle voulait vraiment que les gens profitent de cette soirée. Certains en profitaient peut-être même un peu trop. Elle remarqua quelques hommes qui avaient déjà du mal à se tenir droits à table. À leurs côtés, les épouses regardaient leurs hommes en redoutant le moment où ils voudront se lever de table. Heureusement, des esclaves étaient là pour s’assurer que tout se passe dans l’ordre.

Après un moment passé à la table d’honneur à recevoir les hommages des invités de marque du banquet, Tibéria put s’éclipser un instant pour se mélanger à la foule. Arichis était toujours avec sa fille ainée, elle était donc libre de discuter à son aise sans avoir à le suivre dans son sillage. Elle échangea quelques politesses avec quelques personnes avant de se mettre en quête de celle avec qui elle voulait parler plus que tout. La présence d’Angelina était une très grande surprise aux yeux de Tibéria. Elle ne l’avait pas vu depuis des années, mais elle gardait de très précieux souvenirs de sa cousine. Toutefois, les raisons de sa présence ici étaient un mystère. Surtout qu’elle était arrivée au banquet avec le fils d’Arichis nouvellement marié à la duchesse du Langehack. Elle ne voulait pas se faire de fausses idées sur sa cousine, mais disons que le contexte était un peu étrange. Alors qu’elle était encore à la table d’honneur, Tibéria lui avait donné rendez-vous dans un petit kiosque à l'écart du banquet. C’est donc là qu’elle se dirigea.

La première chose que Tibéria vit fut la gracieuse silhouette d’Angelina appuyé contre la rambarde du kiosque. Lorsqu’elle était enfant, la future duchesse espérait être aussi jolie qu’elle lorsqu’elle serait grande. Malheureusement, Tibéria était plus petite que ses sœurs et, bien qu’elle soit jolie, elle se savait moins sulfureuse que Margot. Comme elle ne pouvait pas faire grand-chose contre ça, elle avait décidé de s’accepter ainsi. C’était ça ou être envieuse toute sa vie… La vie était trop courte pour la passer à désirer quelque chose qu’on ne pouvait pas changer.

Comme sa cousine semblait plongée dans ses pensées, Tibéria s’annonça doucement.

— Angelina…

Tibéria souriait.

— Tu semblais perdu dans tes pensées, je ne voulais pas te faire sursauter…

Elle s’approcha d’elle tout en gardant une certaine distance. Maintenant qu’elle pouvait lui parler à cœur ouvert, elle se rendait compte qu’elle ne savait pas par où commencer. Après toutes ces années, qu’est-ce qu’on dit? Tibéria se souvenait de quelques bribes de conversations qui avaient survécu à l’épreuve du temps et la jeune femme réalisait que si Angelina lui avait prodigué quelques conseils, elle ne les avait pas écoutés au final.

— Je dois admettre que je ne sais pas par quoi commencer. Je suis très contente de te revoir… Ça fait si longtemps! J’ai l’impression que c’était dans une autre vie. C’est un peu ça en fait. Les choses ont tellement changé depuis quelque temps. C’est comme un tourbillon… Je ne m’attendais pas à ça pour être tout à fait sincère…

Le regard perdu dans le vague, l'esprit accaparé par ses pensées, elle n'avait pas entendue Tibéria arrivée, si bien qu'elle sursauta légérement quand cette dernière l'approcha. Combien de temps l'avait t'elle attendue ? Combien de temps était t'elle restait ainsi ? Les bruits alentours indiquaient que la fête battait son plein, de plus si Oschide ne s'était pas inquiété de son absence, cela n'avait pas du etre trop long. Tout sourire, elle glissa son regard vers sa cousine. " Que voulez vous  a mon age, on a vite fait de se perdre dans un océan de souvenirs. " Touche d'humour, elle n'avait que 29 ans et pourtant au regard de son passé, il lui semblait deja avoir mener plusieurs vies. Elle sentait sa cousine assez mal a l'aise, elle ne pouvait lui en vouloir, a vrai dire elle était elle meme un peu confuse de leurs retrouvailles, mais surtout de par les circonstances qui les entouraient. A Langehack quand Méliane l'avait informée des projets de Tibéria, il lui avait fallut un moment pour assimiler la nouvelle.

Pas qu'elle ait eu quelques vues sur le trône, a l'époque ou le roi Trystan le lui avait proposé, après la disparition de sa chère Ambre, elle avait refusée cette place pourtant tant convoitée. La régence lui avait été pénible, les nobles ayant grand mal a se faire a l'idée de la politique sociale qu'elle s’efforcer d'instaurer, le peuple avant eux, voila qui ne plaisait guère. Néanmoins prétentions ou non sur le trône, elle avait été étonner d'apprendre qu'un nouveau membre de sa famille voulait s'essayer a régné sur Soltariel, surtout la douce Tibéria. Du moins c'est ainsi qu'elle se souvenait d'elle. Mais la petite fille n'était plus, elle était désormais une femme. Une femme dont elle ignorait tout, voila qui expliquait leur malaise évident a toutes deux. " Je dois avouée que pour ma part, je ne fut pas surprise de vous trouver ici, pas plus que par vos annonces. La femme d'Oschide nous en avait informée avant notre départ. " Elle balaya l'air des lieux pour désigner le domaine. " Bien que je profite de l'invitation d'Oschide, il m'a assuré que toute la noblesse du duché avait du etre invité, mais entre le nord, Diantra et Langehack, je n'ai guère eu le temps de voir mon courrier. "

Un sourire suivit d'une moue interrogative. " Mais a voir votre étonnement quand a ma présence en ces lieux, j'en viens a douter du fait que ma présence ici ait été prévue. " Cela la peinait quelque peu il fallait bien l'admettre, elle avait eu espoir que si invitation il y'avait eu, elle serait venue de sa cousine. Néanmoins, elle ne pouvait guère lui en tenir rigueur, la dernière fois qu'elles s'étaient vues, Tibéria était une fillette, la vie les avait ensuite rattrapée toutes les deux, les éloignant de Soltariel, elle meme n'étant de retour que depuis une année. " vous avez raison de par les événements, il me semble que l'époque ou je vous faisais tournée avec moi dans la salle de bal de Solaria était dans une autre vie. La petite fille a fait place a une femme. Une femme très belle et visiblement sure d'elle. " Ange s'approche d'avantage de sa cousine, comblant ainsi le faible espace qui les séparer encore puis elle glisse une main sur celle de la jeune femme avant d'accrocher son regard au sien. " Mes mots vous apparaîtront peut etre dures et sachez que je ne cherche pas a vous heurter. Si vous avez quelques souvenirs de moi, peut etre vous souviendrez vous de mon fort tempérament et de ma révulsion envers les faux semblant. "

Elle contemple un instant sa cousine puis se lance finalement. " Nous n'allons pas feindre que je puisse etre assez naïve pour croire que vous faites la un mariage d'amour. " Sourire désabusé, c'est pourtant la ce qu'elle aurait souhaitée pour elle. " Je ne porte aucun jugements sur vos choix et mes intentions ne sont nullement de vous dissuader. Si la petite fille que vous étiez est devenue la femme que je la voyais destinée a devenir alors je sais que vous ferais une grande duchesse, néanmoins il y'a deux questions que par notre lien, je vais me permettre de vous poser en toute franchise. " Elle pressa les mains de Tibéria légérement dans la sienne. " Le meme sang coule dans nos veines et je ne serais jamais une ombre autre que celle protectrice qui suivra vos pas, alors n'ayez pas peur de me parler en toute franchise, nul autre ne connaîtra jamais vos mots. " C'était la pareil a une promesse, elle espérait que sa cousine malgré les années verraient en son regard qu'elle pouvait lui faire toute confiance.

Le regard glissait dans celui de Tibéria, elle en vint donc a laisser échapper a haute voix les deux question qui la tracassaient depuis qu'elle avait apprit les événements a venir de la bouche de Méliane de Lancrais. " Tout cela, ce tourbillon que vous décrivez, ces changements, lui. " L'identité de ce "lui" ne faisait aucun doute, elle parlait d'Arichis d'Anoszia. " Est ce la réellement ce que vous voulez et cela fait il votre bonheur ? " La politique, les arrangements derrière tout cela, elle en avait cure, tout ce dont elle voulait etre certaine, c'est que sa cousine savait dans quoi elle s'engager et si cela serait susceptible de la rendre heureuse. D'autant plus que bien qu'elle ne le sache pas encore, son début de règne serait difficile, la guerre serait bientôt a leurs portes. Voila qui créa une lueur soucieuse en son regard, mais elle chassa vite le futur de ses pensées, il faudrait s'en inquiétait en temps et en heure, pour l'instant tout ce qui importait, c'était les réponses qu'allaient lui donner sa cousine.

À son âge… Elle parlait comme si elle était très âgée. Pourtant, Angelina n’était pas vieille. Tibéria réfléchit un instant. Selon son estimation, elle devait être à l’aube de la trentaine, une femme dans la force de l’âge. Elle était ravissante selon Tibéria. Même qu’elle la trouvait plus jolie qu’elle avec ses yeux d’un bleu saisissant. Plus elle la regardait, plus les souvenirs remontaient à sa mémoire. Ils faisaient revivre une époque particulièrement joyeuse de sa vie, mais révolue depuis bien longtemps. Elle sentit la nostalgie l’envahir, mais elle ne devait pas s’y abandonner. Le retour dans sa vie d’Angelina ne devait pas être synonyme de tristesse.

— Des invitations ont effectivement été envoyées à toute la noblesse du duché, mais je ne les ai jamais eues entre les mains. J’ai organisé ce banquet, mais il y avait tant à faire que j’ai délégué certaines tâches. Je suis surprise de te voir, en effet, mais je suis plus surprise encore de ne pas avoir pensé à toi avant. Ça prouve seulement une chose : mon esprit est tellement éparpillé dans tous les sens que j’en oublie des choses.

Elle espérait qu’Angelina ne soit pas vexée par sa réaction. Elle se souvenait d’elle comme d’une jeune femme de caractère ayant en horreur les faux-semblants malheureusement fréquents dans la noblesse. Tibéria serait dévastée si Angelina venait qu’à lui en vouloir. Déjà, il était évident qu’elle était déçue de voir sa cousine agréée à un mariage politique alors qu’elle lui avait dit de ne se marier que par amour. C’était possible pour certains nobles particulièrement chanceux, mais pour plusieurs, les obligations l’emportaient sur les désirs du cœur. Tibéria avait le devoir d’accepter cette union. Ce n’était pas pour elle, mais pour ses jeunes sœurs. En devenant duchesse, elle pourra assurer leur sécurité. Elle devait aussi le faire pour blanchir le nom des Berrontii de la mauvaise réputation engendrée par les frasques de sa grande sœur Margot.

— Non… Non, ce n’est pas un mariage d’amour. Je n’avais rencontré Arichis d’Anoszia qu’une seule fois avant de venir m’installer ici et même que je ne lui avais pas parlé à ce moment-là. Cette union est son idée. Il a contacté notre tante Octavia pour faire un arrangement. Je ne pouvais pas refuser cette offre. Notre famille a été exilée suite au règne désastreux de Margot. Elle n’a même pas tenté de nous contacter. Antonia, Paulla et moi avons été arrachées à notre maison et jetées dans un bateau en direction de Thaar. Nous étions assez bien installées là-bas, mais beaucoup de choses ont été perdues dans notre fuite et l’avenir ne s’annonçait guère heureux. Avec notre réputation entachée, qui auraient voulu de nous? Nous aurions probablement fini en tant que concubines d’un Prince-Marchand là-bas, trop heureux d’avoir du vrai sang noble de la Péninsule parmi la horde de prostitués qui constitue son harem. Elle s’arrêta brièvement. Désolée, je ne voulais pas être aussi… direct.

Un faible sourire apparu sur son visage. Tibéria était quelqu’un de tempérer normalement, mais certains sujets pouvaient l’enflammer plus que d’autres.

— Évidemment, il n’est pas l’homme que j’avais imaginé épouser un jour, mais ça ne signifie pas que ça ne fonctionnera pas. Il m’offre la possibilité de changer les choses. Quand je suis née, je n’étais pas destiné à être une duchesse. Je suis issu d’une famille puissante, mais pour le reste… Je veux réparer les erreurs de ma sœur. Je veux être là pour ceux que personne n’écoute. J’ai peut-être des rêves irréalistes, mais je veux au moins essayer. Ce n’est peut-être pas un mariage d’amour, mais je le fais par amour pour mes sœurs, pour l’endroit où je suis née, pour les gens qui y vivent et ça suffit à me rendre heureuse.

Évidemment, il fallait encore qu’Arichis y mette du sien. Pour l’instant, les choses ne s’annonçaient pas très bien. Ils n’avaient pas beaucoup discuté et lorsqu’ils l’avaient fait, Tibéria avait eu l’impression d’être traitée comme une gamine ce qui l’avait profondément agacé. Toutefois, Ange n’était pas obligé de le savoir.

— Ne t’inquiète pas pour moi, ça ira. Je suis tellement contente de te revoir que je ne supporterais pas que tu sois fâché contre moi à cause de ça…

Sa cousine admettait ne pas avoir penser a elle, ni s’être elle meme occuper des invitations et cela était tout a son honneur. Elle aurait détestée qu'elle use de faux semblants ou de mensonges pour garder la face. Naturelle et franche, telle elle était dans ses souvenirs et telle elle semblait etre rester. " Il est heureux de constater que vous êtes celle qui ait organisée ce banquet. Les Anoszia ont une dangereuse manie de vouloir tout contrôler, quand bien meme cela leur est impossible. " Oschide était ainsi, dans une mesure moindre a celle de son père a n'en pas douter, mais c'était un fait et cela lui avait coûté beaucoup. " Quand a ne pas avoir penser a moi, je ne saurais vous en tenir rigueur, vous n'étiez qu'une fillette la dernière fois que nos pas eurent a se croiser. " Le dernier banquet a Solaria avant sa fuite, celui de ses fiançailles avec un homme de plus de 3 fois son age, aussi imbibé d'alcool que de violence. Odieux souvenir que celui la, voila pourquoi elle le chasse aussi vite qu'il lui ait venu. Rien ne doit ternir ses retrouvailles avec Tibéria.

Elle lui sourie, quand cette dernière confirme que son mariage n'est point sur base d'amour, ce n'est pas comme si elle ait pu en douter un seul instant. Que sa cousine ait pu en faire un aurait été du domaine du possible, mais l'Anoszia certes pas. " Oh vous l'aviez croisée avant cela ma cousine, il était fréquemment aux banquets qui se donner a Solaria. Mais vous étiez une fillette et il était pour vous un adulte, un vieillard donc. " Sourire entendu. " Quoi que je crois me souvenir que vous aviez un faible pour le bleu des yeux Anoszia, bien que vous préfériez les admirer chez Oscario ou chez Oschide. " Elle la taquine avec plaisir, voila tant d'année que cela n'était point arrivé. Tant d'années ou elle n'avait pas pu etre sincèrement heureuse d’être auprès d'un membre de sa famille. " A mon retour sur les terres familiales, j'ai appris pour votre exil. " Son regard se fait triste. " J'ai bien essayée d'obtenir quelques informations, mais vous vous doutez bien que les lèvres sont restées sceller. Tout ce que j'ai pue obtenir, c'est que vous étiez a Thaar. Thaar est vaste malheureusement. " Elle presse la main de sa cousine. " Je suis sincèrement désolée de tout ce que vous avez eu a affronter, ne vous excusez jamais de franchise avec moi, je peux tout entendre vous concernant, vous trouverez toujours en moi une écoute et du réconfort. Sachez également que quoi qu'il advienne du futur, vous serez toujours la bienvenue a Solaria. "

D'une certaine façon elle est reconnaissante a Arichis d'avoir sortie sa cousine de Thaar, bien qu'il l'ait fait pour des raisons égoïstes et stratégiques, il l'avait sauvé d'une situation peu enviable. De cela elle lui était gré, n'étant point pétrie d'égaux, elle n'oublierait pas de l'en remercier. Se faisant violence pour ne pas laisser paraître sa colère a l'idée que Tibéria est pue finir concubine dans un harem, elle continua de lui sourire tandis qu'elle lui faisait par de ses sentiments sur son mariage a venir. " Ce ne sont pas des rêves irréalistes, ils seront difficiles a mettre en place, je ne veux pas vous mentir. Ces rêves ont étés les miens du temps de ma régence et j'ai reçue une vive opposition de la noblesse. Mais je n'étais pas duchesse. " Elle avait refusée ce titre, pensant alors qu'un jour Ambre reviendrait prendre la place qui était sienne, mais Ambre n'était jamais revenue. " Ce pouvoir sera bientôt votre et il vous permettra de faire de grandes choses. Votre sang et votre nom vous y donnent droit, ne l'oubliez pas. L'anoszia va vous donner un appuis non négligeable et des opportunités de vous imposer, mais c'est vous la duchesse légitime. Ne le laissez pas s'octroyer jusqu'a votre liberté et le privé de vos idées. " Elle glisse son regard dans celui de sa cousine. " Promettez moi que vous ne permettrez pas qu'il vous change. "

Aux dernières paroles de sa cousine, elle glisse une main sur son épaule qu'elle presse doucement. " Je ne suis fâchée de rien Tibéria, pas quand j’éprouve si grande joie a vous revoir. J'eu aimée bien sur que vous fassiez un mariage d'amour, mais parfois l'amour ne rend pas heureux. " Une lueur de tristesse passe dans son regard, bref mais visible. " L'important a mes yeux c'est que vous fassiez des choix susceptibles de vous rendre heureuse, si ce mariage en est un alors je ne peux que me réjouir pour vous. " Un sourire malicieux. " Puis quoi que vous aient laissés entendre mes mots, je n'ai points de griefs contre votre époux. Si il a une grande soif de pouvoir, elle n'égale en rien son amour pour sa famille. Une famille dont vous ferez désormais parti ... Puis les Anoszia quelque soit leur age ont belle prestance n'est il pas vrai ? " Quelques paroles espiègles pour venir détendre la conversation

— En toute sincérité, je crois que s’ils m’ont laissé l’organiser, c’est parce qu’ils ont beaucoup trop de choses sur les bras. Entre le banquet et les deux mariages en une seule ennéade, plus personne ne sait où mettre la tête, y compris pas. Heureusement, l’organisation de ce banquet s’est révélé être une agréable distraction. Je suis à Velmonè depuis quelques ennéades déjà et je désespérais de me sentir enfin utile. Je crois que cette réception est plutôt réussie.

Tibéria n’était pas le genre de femme à se complaire dans l’oisiveté. Elle aimait se sentir utile d’une façon ou d’une autre. Si les dieux lui avaient donné une tête et des mains, c’était pour qu’elle les utilise. Malheureusement, l’occasion ne se présentait pas si souvent et ses occupations se résumaient généralement à des ouvrages de broderie ou des heures à étudier. Elle montait également à cheval et se révélait être une excellente cavalière, mais sans ses sœurs, elle trouvait difficilement quelqu’un pour l’accompagner durant ses balades. Elle espérait qu’à partir de maintenant, cela changerait. Peut-être pourrait-elle convaincre Arichis de l’accompagner à l’occasion.

— Je crois, ma chère cousine, qu’il est tout à fait acceptable que tu me tutoies si tu acceptes, bien sûr que j’en fasse de même. Tu as été comme une grande sœur pour moi à une époque. Je ne veux pas de cette distance entre nous.

Lorsqu’Angelina lui dit qu’elle avait déjà vu Arichis bien avant cela, Tibéria la regarda sans comprendre. Puis elle fit référence à quelque chose que la jeune femme avait enfoui dans ses souvenirs depuis très longtemps.

— Oh!

Elle avait raison. Alors que Tibéria n’était qu’une toute jeune fille, elle avait déjà rencontré la famille Anoszia. Les fils du patriarche étaient particulièrement remarquables. Elle n’avait peut-être que huit ans à l’époque, mais elle avait craqué pour leurs yeux et leur belle prestance. Évidemment, ils étaient des adolescents à l’époque et ils n’avaient rien à faire d’une gamine de 8 ans et elle doute qu’ils aient réalisé qu’elle existait. Ils étaient nettement plus intéressés par sa cousine qui avait 16 ans à l’époque et était jolie comme une fleur.

— J’avais complètement oublié cette histoire… Je n’avais pas plus de huit ans à l’époque. Je me souviens d’un bal à Solaria. Il était tard et j’avais échappé à ma nounou pour me glisser parmi les invités. Je t’ai vu danser avec Oschide et ce dernier a tenté de te voler un baiser. Tu l’as frappé. Mon cœur s’est brisé en mille morceaux et je me souviens avoir crié que je te détestais avant de partir en courant. Je n’avais fait que quelques mètres quand j’ai percuté de plein fouet l’un des invités. Jeté au sol, je me suis relevé plus humilié que jamais avant de reprendre ma course. Tu es venu me voir ensuite en me jurant que tu n’allais jamais me le voler. Je crois que ce fut le plus grand drame de mon enfance. Bon sang, je crois qu’il ne se souvient de rien et c’est tant mieux ainsi. Ne dis rien, d’accord? C’est tellement embarrassant…

Elle rit, les joues légèrement rougies à l’évocation de ses souvenirs lointains. Toutefois, un autre détail lui revenait en mémoire, moins heureux et adorable que le précédent. C’était aussi après ce bel qu’Angelina s’était enfuie et que Tibéria ne devait plus la revoir avant aujourd’hui. Son sourire s’effaça.

— C’était aussi le soir où tu es parti. À cette époque, je ne comprenais pas pourquoi tu avais fait cela. J'ai même pensé pendant un temps que c'était parce que j'avais dis que je te détestais malgré que tu sois venu me voir et que tu ne semblais pas fâchée... Aujourd’hui, je sais. Je comprends aussi que tu puisses ne pas aimer l’idée d’un mariage arrangé.

Tibéria pressa également les mains d’Ange en retour. La pauvre avait tenté de la retrouver elle et sa famille, mais personne n’avait voulu lui donner d’informations précises. Ils étaient probablement trop heureux de s’être débarrassés d’eux qu’ils ne voulaient pas que quelqu’un les retrouve pour les sortir du quelconque trou dans lequel on les avait jetés. Les gens pouvaient être tellement hypocrites et cruels parfois.

— Ne t’en fait pas, je ne suis pas fâché contre toi. Tu as fais ton possible pour nous retrouver. On a toutes les deux vécus de terribles épreuves, mais ce sont elles qui nous rendent aujourd’hui plus fortes.

Elle était heureuse de voir qu’Ange croyait en ses rêves et ses projets tout en jetant un regard très réaliste. Il ne sera pas facile pour Tibéria de réaliser ses ambitions, mais ce n’était pas impossible. Elle allait devenir duchesse, un titre de grande importance. Avec venait le pouvoir de changer les choses en bien ou en mal. Il venait aussi avec ses détracteurs, des gens qui s’opposeront à elle et à ses idées. Tibéria devra faire entendre sa voix et gagner le respect des autres. Elle devra faire preuve de justesse et de bienveillance tout en tenant tête à celui qui risquait de plus de contrecarrer ses plans : son propre époux.

— Je suis une Soltari-Beronti, les femmes de la famille ne sont pas réputées pour avoir le tempérament le plus facile. Elle sourit. Je n’ai pas l’intention de me laisser marcher sur les pieds. Je crois en la coopération et c’est ainsi que j’entrevois cette union.

Tibéria voyait passer dans le regard d’Ange une foule d’émotion. Elle voyait de la joie et du bonheur de retrouver une amie depuis longtemps perdue, mais également de la tristesse. La jeune femme ne savait pas par quoi sa cousine était passée, mais les épreuves avaient été difficiles. L’amour n’est pas toujours heureux apparemment. Tibéria n’avait pas vraiment d’expérience en la matière hormis quelques béguins inoffensifs lorsqu’elle était enfant. Adolescente, elle avait côtoyé de jeunes hommes qui lui avaient plus, mais jamais elle n’avait connu le choc du grand amour. C’est en voyant ainsi la tristesse dans le regard des autres qu’elle se disait que ce n’était peut-être pas une mauvaise chose. Personne ne désire souffrir après tout.

— Il est vrai qu’il est encore… séduisant. Il n’est pas difficile de voir en lui le jeune homme qu’il fut. Il devait être remarquable à l'époque. Je ne vais pas m’en plaindre. Cette union aurait pu être bien pire.

Elle rit, gênée de dire ce genre de chose. Tibéria n’avait pas eu l’occasion de parler avec autant de franchise depuis un moment déjà. C’était un changement agréable.

— Je ne veux pas t’y obliger, bien entendu, mais j’aimerais que tu restes à Velmonè jusqu’au mariage. Je ne crois pas qu’on te le refusera et même si on essayait de le faire… Tu es officiellement invité à mon mariage!

Elle secoue la tete, néanmoins avec le sourire aux premières réponses de sa cousine. " Oh, je vois il aurait dont été trop utopique de croire que les Anoszia aient pus lâchés la bride pour te laisser le contrôle. Mais que cela ait été due a une organisation serrée ou a une marque de confiance, vous vous en êtes tirée haut la main Tibéria. Ce banquet est une grande réussite. " Point de flatterie en ces mots, il suffisait de jeter un œil aux invités pour se rendre compte que tous avaient l'air des plus ravis. Certes la noblesse était douée pour les faux semblant, mais elle l'était tout autant pour ne guère se priver de critiques, ce qu'elle ne faisait pas présentement. Les échos n'étaient que rires, danses, plats et verres qui s'entrechoquent joyeusement.

A la demande de sa cousine d'en passer au tutoiement, il lui fallut une petite seconde pour lui répondre. Pas qu'elle trouve ça inconvenant ou qu'elle ne désire pas répondre favorablement a la proposition, il était juste qu'elle utilisait le vouvoiement en toutes circonstances, telle une barrière. Cela tendait a garder les gens a distance, l’empêchant de s'attacher et de souffrir de leurs pertes, ce qui ne manquait jamais d'arriver. Meme avec son meilleur ami, elle n'usait pas de cette familiarité. La dernière avec qui elle l'avait fait, avait été sa chère Ambre, tous savaient comment avait finie l'histoire. Néanmoins les mots de Tibéria sonnaient juste, a une époque elles avaient étés presque comme des sœurs, des souvenirs chers a son cœur. " C'est entendue, je vous .. te tutoierais donc, du moins en privé, en public je m'en tiendrais a un vouvoiement respectueux. Il est de bon ton de vouvoyer une duchesse, y compris par les membres de sa famille, cela montre le respect et l'estime qu'ils ont envers sa position. "

Ne voulant guère avoir l'air de faire la leçon a sa cousine, elle ajouta tout sourire. " Ne suis je dont pas pompeuse a te parler de l'étiquette de la noblesse. Je croirais presque entendre Ambre a l'époque ou c'est elle qui me tenait ce genre de discours. " En ces temps la, sa cousine s’efforcer juste de la protéger du monde cruel de la noblesse, elle le comprenait aujourd'hui et c'est ce qu'elle tentait de faire pour Tibéria également. Lorsque Angelina en vint a parler du léger penchant que la future duchesse avait eut pour les fils Anoszia, cette dernière mit un moment a se remémorer la chose. Quand ce fut chose faite et qu'elle détailla son dernier souvenir en ce sens, la dame de Solaria ne put s’empêcher de laisser échapper un rire. Il était bon de se sentir si enjouée, voila qui ne lui était guère coutumier. " Je me souviens en effet fort bien de cet incident. Rassures toi, je pense que les Anoszia l'ont en effet tous oublier. " Sourire ravie. " Enfin Oschide se souvient fort bien de ce banquet tu peux en etre certaine, mais pour ce qui est de ton béguin ou de ta chute, ils y auront tous vus les frasques d'une enfant. "

Ses yeux se font tendres alors que de nombreux souvenirs affluent. " Tu étais tellement adorable me parlant du bleu de ses yeux pendant des heures. J'étais fort ennuyée de t'avoir attrister ce soir la, mais notes bien que ce baiser n'était point mon idée. Si tu avais été plus âgée tu aurais compris que la gifle n'était guère un message d'encouragement. " Un nouveau rire. " Je ne t'en ai pas voulue, pas un seul instant. C'était le petit cœur meurtri d'une enfant qui parlait. Puis cet éclat de voix de ta part aura permis que nous passions quelques merveilleux instants avant mon départ. " Elle se souvenait avoir bordée la fillette, lui faisant promettre de toujours faire des choix conformes a ses principes et susceptible de la rendre heureuse. Sa cousine ignorait alors que c'était la la dernière fois qu'elle verrait Angelina avant que celle ci ne s'enfuie.

D'ailleurs le fil des souvenirs de sa cousine sembla suivre le meme chemin que le sien, puisqu'elle en vint a aborder son départ. " Ce soir la, je t'ai fais mes adieux a ma façon. Tu étais bien trop jeune pour comprendre la situation, mais si j'avais sue que tu te croirais fautive, croies bien que j'aurais fait les choses autrement. " Elle glisse son regard dans celui de Tibéria. " Il fallait que je le fasse. Je ne voulais pas de cette vie et il est vrai qu'aujourd'hui je garde des rancœurs contre toutes formes de mariages arrangés. Néanmoins si notre famille se souciait peu des détails concernant les prétendants et plus de leurs titres et de leurs fortunes, toutes les familles ne sont pas ainsi. " Elle désigna les lieux d'un geste de la main. " Tu apprendras ici que certains ont la chance de naître dans des familles soudées et aimantes. Ils peuvent semblaient un peu hautain de prime abord, mais si il y'a bien une qualité qu'ils ont, c'est le sens de la famille. "

Les Anoszia prendraient bien soin de sa cousine, elle y veillerait personnellement. Elle eut un sourire mélancolique quand elles parlèrent des épreuves mutuelles qu'elles avaient eu a franchir, mais il se fit plus franche quand Tibéria parla de son caractère. " Il semble qu'un fort caractère soit aussi un trait commun a tout les Soltariel. Ma fois cela ne te sera pas de trop pour t'imposer fasse a cet homme. " Cet homme qui deviendrait bientôt son époux, elle avait encore quelques difficultés a assimilée cela, ça et le fait que sa cousine serait bientôt la belle mère d'Oschide. Quand on pensait qu'a une époque Oschide lui avait fait la coure, cela rendait la situation des plus curieuses, mais le monde de la noblesse était parfois bien plus petit que l'on ne pourrait le croire. La conversation dévia ensuite sur un ton plus léger, le physique du futur époux. " Disons qu'a son époque, il n'avait rien a envié a Oschide, Oscario ou Sysiphe. " Un sourire amusé. " Une époque ou c'est une Ambre alors fillette qui craquait pour le bleu de ses yeux. Tu ne fus pas la première Soltariel a fondre devant le regard Anoszia tu vois, quoi que je n'ai pas le souvenir que Ambre se soit illustrée par une chute aux pieds d'Arichis. "

Un léger rire puis elle glisse une main sur le bras de sa cousine. " Je te taquine pardonnes moi, mais il y'a si longtemps que je n'ai pue le faire. C'est si bon de te retrouver. De te voir sourire a nouveau. Bien que je crains de ne plus désormais pouvoir te prendre dans mes bras pour te faire tournoyer sur la piste de danse. " Vint l'invitation quelque peu plus officielle au mariage a venir, ainsi que celle de rester a Velmone. Oschide aussi lui avait fait cette demande, mais de peur de s’immiscer dans les retrouvailles familiales, elle avait prévu de s'installer dans une auberge. Néanmoins devant le regard brillant de sa cousine ou il se lisait facilement sa joie a l'idée qu'elles passent plus de temps ensembles, il lui fut tout bonnement impossible de le lui refuser. " Rien ne me ferait plus plaisir que d'assister a tes noces, et je me réjouies que nous puissions passés d'avantage de temps ensembles dans les jours a venir. " Elle s'empare a nouveau des mains de sa cousine. " Si jamais tu as besoin de quoi que ce soit ou si je peux t’être d'une quelconque utilité, n'hésite pas a me le dire. Je compte aussi sur toi pour me rendre visite a Solaria dés que cela te sera possible. Ces terres sont miennes maintenant, c'était la les volontés d'Ambre. " Un ombre triste passe en son regard, mais ne s'y éternise pas, car rien ne saurait gâcher ces quelques instants en compagnie de sa chère Tibéria.  

— Je ne suis pas encore duchesse. Lui fit remarquer Tibéria avec un sourire. Même si ce n’est qu’une question de jours maintenant. Bon, j’accepte que tu me vouvoies en présence d’autres personnes, mais lorsque nous serons en privé, je te l’interdis formellement.

Tibéria était sérieuse. Elle venait de retrouver quelqu’un de cher à son cœur et même si les règles de bienséance obligeaient le vouvoiement avec elle, Tibéria ne pouvait tout simplement pas supporter l’idée que cette distance existe avec Ange. Elle avait vraiment occupé une place spéciale dans son cœur pendant une partie de sa vie. Elle était peut-être jeune à cette époque, mais les souvenirs qu’elle avait d’elle étaient très clairs et très précieux pour elle. Ange était une amie et les années n’allaient rien y changer.

— En fait, j’étais fâché, car tu lui avais fait mal. Toutefois, avec le recul, j’avoue qu’il l’avait bien mérité cette claque. Heureusement, je vois qu’aujourd’hui il ne t’en a pas gardé rancœur. D’ailleurs, j’ai été un peu surprise de vous voir ensemble. Ne crois pas que j’ai eu de mauvaises pensées en vous voyant. Je sais qu’il est marié à la duchesse Meliane de Lancrais, mais elle ne pouvait pas être ici ce soir à cause de sa grossesse. J’ai toutefois rencontré sa charmante fille absolument adorable dans sa robe. Elle m’a apporté un cadeau inespéré : les titres pour les terres de ma mère dans le Langehack. Elles sont à mon nom exclusif. Ça faisait partie des nombreuses choses qui ont été perdues…

Angelina semblait réellement navrée pour ce qui était arrivé des années plus tôt. On ne pouvait plus revenir en arrière. Le temps avait passé et fait son œuvre sur tout le monde. Tibéria n’était plus la gamine au cœur brisé pour les beaux yeux d’un garçon à qui elle n’avait jamais adressé la parole. Le geste de sa cousine ne lui semblait plus dénué de sens. Au contraire, elle comprenait parfaitement pourquoi elle était partie. Si elle était restée, elle aurait eu une vie tellement malheureuse. Elle aurait été brisée par cet homme.

— Tu n’as pas à t’excuser. Ce qui est fait est fait. Le temps nous a prouvé heureusement que ce n’était pas des adieux, mais seulement un au revoir. Je te retrouve à la veille du jour le plus important de ma vie. Tu ne peux pas imaginer à quel point j’en suis heureuse. Évidemment, j’ai un peu peur, mais ce n’est pas Arichis qui m’effraie le plus, mais ses enfants. Je ne veux pas leur déplaire. Malheureusement, j’ai compris ce soir que l’une de ses filles ne m’apprécie pas du tout. Je trouve cela dommage. Je ne veux pas m’immiscer dans cette famille pour la déchirer, au contraire. Le lien qui les unit est particulièrement précieux et il faut le préserver. Ils ont tellement de chance d’avoir encore leur père. Le mien me manque.

Si son père Tibérius était encore de ce monde, rien de tout cela ne serait arrivé. En fait, il est fort probable qu’elle mènerait une vie différente. Elle serait peut-être déjà mariée ou à la veille de le faire, mais pas avec Arichis. Il lui arrivait souvent d’imaginer cette vie qu’elle aurait eue s’il était encore là. Néanmoins, même s’il n’était plus là, elle menait quand même une belle vie. Elle avait appris à se débrouiller et à se faire confiance. Tibéria avait encore beaucoup à apprendre de la vie, mais ça ne lui faisait pas peur. Elle n’était plus seule.

Ange la taquinait. Elle avait l’impression que leur relation était redevenue aussi simple qu’avant. C’est à cela que l’on reconnaît les vrais amis. Même si 10 ans avaient passé depuis leur dernière rencontre, lorsqu’ils se retrouvaient, c’est comme s’ils s’étaient laissés la veille.

— Oh, tu sais, j’ai toujours aimé me faire remarquer. Trébucher dans les jambes de quelqu’un est un moyen comme un autre!

Elle gloussa de rire. Tibéria ne se prenait pas toujours au sérieux, surtout avec ses proches.

— C’était dans une autre vie et malheureusement, nous avons grandi. Ce n’est pas une mauvaise chose et nous avons encore les souvenirs qu’il faut protéger. Maintenant que je t’ai retrouvé, je n’ai pas l’intention de te laisser en paix. Nous avons plusieurs années à rattraper et ce sera un plaisir de venir te voir à Solaria aussi souvent que possible.

Tibéria soupira, regardant autour d’elle.

— J’aimerais m’attarder et discuter plus longuement avec toi, mais comme Arichis a quitté la salle, je dois m’occuper des invités. Nous reparlerons, c’est promis. Je vais faire demander à ce qu’on te prépare une chambre. En attendant, profite bien de cette soirée.

Tibéria s’éloigna à regret. Elle aurait pu discuter avec sa cousine jusqu’à ce que le soleil se pointe à l’horizon, mais elle avait des responsabilités qu’elle ne pouvait pas ignorer.

" Oh et bien voila que tu donnes déjà des ordres, une vraie duchesse. " Dit t'elle pour la taquiner. Elle eut un sourire a demi amusé et a demi contrarié quand elle lui parla d'Oschide. Il suffisait qu'un homme marié se montre en compagnie d'une femme célibataire pour que la noblesse jase, quand bien meme ces deux la se connaissait avant le mariage n'y changeait rien. " Je pense que Oschide a eut surtout mal a son orgueil ce soir la, c'était la première fois qu'une dame se refusait a ses charmes. Il aurait pu y'avoir quelque chose entre nous a une époque, je ne le nierais pas mais aujourd'hui nous sommes simplement amis. Il est mon ami le plus cher, mon meilleur ami. " Et le seul qui lui restait encore en vie, mais cela elle choisie pour l'heure de le taire.

Son sourire se fait franche dans la suite de ses paroles. " J'ai eu la chance de rencontrer son épouse il y'a quelques jours. Méliane est une femme adorable et crois bien qu'elle aurait voulue etre la, mais en effet de par le stade avancée de sa grosse, cela ne pouvait etre le cas sans qu'elle ne prenne quelques risques. " Son regard devient plus sérieux. " Nous avons eu une longue discutions sur toi et les tiens, elle n'a guère rechignée a te faire ses présent, elle me semble de nature généreuse. Elle était néanmoins craintive que tu prennes mal le fait que tout soit restitué a ton nom exclusif, elle serait soulagée de savoir qu'il n'en est rien. " Ange comprenait très bien, le choix de la duchesse de Langehack, si elle meme avait toute confiance en Tibéria, elle était loin d’éprouver la meme chose pour le reste de sa famille.

Quand sa cousine lui fit part de ses inquiétudes, elle lui pressa délicatement la main. " Tu fais allusion a Cornélia n'est ce pas ? La fille aînée des Anoszia. Ne lui tient pas rigueur de son comportement je te pris. " Une ombre passe dans son regard. " Elle a eu a vivre beaucoup de choses difficiles cette dernière année, moi meme je me fais beaucoup de soucis pour elle. Donnes lui un peu de temps et je suis sure que vous pourrez devenir amies. " Il fallait qu'elle puisse parler a Cornélia, la jeune femme lui était apparue comme l'ombre d'elle meme alors qu'en cette affreuse nuit sanglante a Ydril et dans les jours qui avaient suivis, elle lui avait parue si forte. " Ton père était un homme bon, adorable. Tout comme le père d'Ambre. J'ai grande peine qu'ils nous aient tout deux quittés si vite. " Un sourire. " Il aurait été fier de toi Tibéria, infiniment, tout comme je le suis moi meme et je suis sure que tu n'as pas finie de nous rendre fière. "

Elles plaisantent ensuite, riant ensembles comme si elles s'étaient quittées la veille et non pas plus d'une décennie plus tot. Leur lien semblait intacte, ayant survécut au passage des années, contrairement a tant de choses chères a son cœur, qui avaient péries. " Je crains que ton futur statut ne ne nous laissera guère le loisir de nous voir autant que nous l'aurions voulut, mais je suis sure que nous y parviendrons. Je ferais meme l'effort de venir te voir a la cours et de supporter tout ces nobles pompeux. " Elle ne plaisantait qu'a moitié. Elle acquiesça avec regret aux dernières paroles de sa cousine. " Les responsabilités n'attendent pas malheureusement, a dire vrai rien ne le fait. Ne jamais laisser passer un moment ou il filera sans toi. " Elle était bien placée pour le savoir, elle avait sacrifiée une décennie de sa vie pour du vent et aujourd'hui rien ne saurait lui rendre ce temps perdu.

Laissant sa cousine s'éloigner, elle suivit ses pas du regard, se promettant de ne plus jamais la laisser sortir de sa vie et priant les dieux pour que Tibéria réussisse dans tous ce qu'elle entreprendrait. Cela est la prière craintive qu'on ne lui arrache pas sa cousine prématurément. Quand on a perdu autant de gens que la dame de Solaria, cette crainte la est difficile a faire taire. Finalement, elle détourne le regard et regagne a son tour les festivités.

Fin du rp.