Confidences dans la nuit [pv Ange]

La nuit était déjà bien avancée. À cette heure aussi tardive, le domaine était plongé dans la quiétude. Les occupants dormaient depuis longtemps déjà. Même les esclaves étaient retirés pour la nuit sauf peut-être un ou deux qui devaient veiller à ce que la nuit passe sans incident. Après tout, il y avait tant de monde réuni au même endroit qu’il fallait s’assurer d’être prêt à répondre à la moindre demande, et ce, à toute heure du jour et de la nuit. Parmi ceux qui étaient encore éveillés, il y avait Tibéria. Elle était au lit depuis quelques heures après que ses sœurs l’aient enfin libéré. Elle avait eu droit aux derniers préparatifs esthétiques avant le grand jour. La jeune femme aimait que l’on prenne soin d’elle, mais être manipulée à ce point en si peu de jours… Elle avait atteint la limite de sa patience. Il faut dire que son esprit avait été préoccupé pendant toute la soirée. Malgré ses efforts pour simplement profiter du moment, elle avait lamentablement échoué à mettre de côté ses inquiétudes. Elle n’avait rien dit à ses sœurs, car Tibéria savait qu’aucune d’elles ne pourrait l’aider. Elle ne voulait pas non plus ternir leur enthousiasme. Tibéria devait se marier le lendemain. Comme toute jeune future mariée, elle anticipait ce jour avec beaucoup d’excitation. Néanmoins, l’excitation avait fait place à de l’inquiétude par rapport à certaines choses. L’une de ces choses était la fameuse nuit de noces. En bonne jeune fille de la noblesse, Tibéria n’avait jamais connu d’homme de façon intime. Le mariage lui donnait officiellement la permission de le faire et la nuit de noces était littéralement le moment où elle le fera pour la première fois. C’était marqué sur le calendrier! Avant aujourd’hui, elle s’était posé des questions sur la chose, mais elle n’avait jamais eu de réponses claires. Sa tante décida de remédier à la situation à sa façon. Plus tôt dans la journée, elle avait demandé à Tibéria de la suivre. Elle l’avait fait entrer dans une grande chambre à coucher où attendaient deux couples complètement nus. Tibéria aurait bien pris les jambes à son cou si elle n’avait pas été aussi mortifiée. Pendant un peu plus d’une heure, ils l’avaient fait devant elle, sans aucune gêne. Sa tante possède un vaste réseau de maisons closes. Elle avait fait venir ses jeunes gens de l’une d’elles. Ils n’avaient aucune honte à faire ce qu’ils faisaient et à se montrer sans pudeur. Aux images particulièrement explicites s’ajoutaient les commentaires et les explications de sa tante. Combien de jeunes filles ont eu droit à une telle démonstration? Probablement très peu et c’était tant mieux, car ce qu’elle avait vu ne voulait plus sortir de sa tête. Tibéria était partie quand les choses furent hors de contrôle et que les femmes commencèrent à être beaucoup plus intimes que les conventions l’exigent. Elle avait traité sa tante de folle avant de claquer la porte. Comble de l’embarras, elle était tombée par hasard sur Arichis au détour d’un couloir. Elle n’avait pas eu le choix que de lui confier les raisons de son malaise et la conversation aboutit sur une révélation encore plus choquante que ce qu’elle avait vu plus tôt dans l’après-midi : il y aurait des témoins dans la chambre à coucher. Ils seraient cachés par un rideau, mais ça ne changeait pas le fait qu’ils étaient là quand même. C’était pour assurer la légitimité de l’union. Une fois consommé, plus personne ne pourrait la remettre en doute et briser le mariage. Tibéria était mortifiée, mais elle n’y pouvait rien. Tout le monde passait par là; elle devait se montrer brave…

Elle était toutefois forcée d’admettre qu’elle avait ressenti une certaine curiosité alors qu’elle était dans cette chambre avec sa tante. Elle avait eu les réponses à toutes les questions qu’elle aurait pu se poser et bien plus encore. Toutefois, Tibéria craignait qu’Arichis puisse en attendre autant de la jeune femme alors qu’elle n’était pas du tout prête à faire autant de prouesses. L’idée de se déshabiller devant un inconnu l’effrayait. Techniquement, elle l’avait fait des dizaines de fois devant des esclaves quand venait le temps de se laver et de s’habiller, mais ce n’était pas la même chose. C’était des esclaves femmes et elles n’entretenaient pas ce genre de pensées pour elle. Avec Arichis ce serait complètement différent. Elle allait se dévêtir et il allait probablement poser sur elle un regard plein de désir. Il allait la toucher et explorer ce corps qui n’avait jamais été caressé. Tibéria se mettait sans doute la pression pour rien, mais c’était plus fort qu’elle. La jeune fille ne cessait de se retourner dans son lit en imaginant la scène. Plus elle y pensait, pire s’était. Non, ça ne pouvait pas continuer ainsi. Elle devait faire quelque chose et la seule personne susceptible de pouvoir l’écouter était Ange. Elle devait certainement dormir, mais Tibéria devait essayer. Elle quitta donc son lit, drapa un grand châle sur ses épaules et quitta sa chambre sur la pointe des pieds.

Les couloirs étaient plongés dans la pénombre et le silence. Ce dernier était brisé par les bruits de pas feutrés de la jeune femme qui s’avançait pieds nus dans les passages. Ses cheveux étaient défaits et tombaient librement sur ses épaules. Elle n’avait pas pris la peine de se regarder dans le miroir avant de sortir et à force de se retourner dans son lit, elle était quelque peu ébouriffée. Peu importe, à cette heure de la nuit on n’allait pas lui reprocher son apparence. Elle était censée dormir depuis des heures. Tibéria n’était plus vraiment certaine de l’endroit où Angelina avait été installée. Comme elle était une proche de la mariée, on lui avait donné une belle chambre, mais il y en avait plusieurs sur le domaine. Elle marcha pendant plusieurs minutes avant d’arriver au bout du couloir où la jeune femme devait loger. Le pire c’est qu’elle l’avait accompagné jusqu’à ses appartements. Elle aurait dû porter plus attention. Ça montrait bien à quel point Tibéria en avait plein la tête! Pendant tout ce temps à marcher, elle n’avait croisé aucun esclave susceptible de la guider. Tibéria était probablement la seule à être encore debout. Ange devait dormir. Elle commençait à croire que c’était une mauvaise idée et qu’elle devrait peut-être simplement aller s’assoir dans les jardins en attendant que la fatigue la gagne.

Tibéria s’arrêta devant la première porte. En collant l’oreille dessus, elle entendit un ronflement particulièrement sonore capable de faire vibrer les murs. Non, ça ne pouvait pas être Ange. Une femme ne pouvait tout simplement pas faire autant de bruit. Tibéria se demanda si Arichis ronflait… Non! Ce n’était pas le temps de penser à ça aussi. Elle reprit son chemin et s’arrêta à la seconde porte. Est-ce que c’était là? À ce moment, un petit détail lui revint en mémoire. Elle avait remarqué que la poignée de porte de la chambre était en forme de soleil. Elle avait trouvé le détail amusant. Cette poignée n’avait pas le bon motif. Tibéria regarda autour et vit enfin ce qu’elle cherchait. Elle trottina jusqu’à la bonne porte. C’était là, elle en était certaine. Qu’est-ce qu’elle devait faire maintenant? Frapper? C’était bien la seule chose à faire. Elle toqua doucement à la porte en espérant que ce soit suffisant pour la réveiller, mais pas assez fort pour réveiller tout le couloir…

Voila quelques jours deja qu'Angelina profitait de l'hospitalité du palais de Velmone. L'endroit était luxueux, clinquant, mais ayant vécut a Solaria et ayant fréquenté le château de Diantra une bonne partie de sa vie, elle n'était point impressionnée par le faste des lieux. A dire vrai, elle préférait le charme des jardins a l'étalage de richesse des intérieurs. Sa chambre en était un parfait exemple, Tapisseries coûteuses, marbre, lit sculpté, draps de riches tissus. Néanmoins tout ce confort ne lui permettait guère mieux de dormir qu'ailleurs. Quelque soit l'endroit, y compris ses appartements privés sur ses terres, le sommeil se faisait récalcitrant et pour cause quand elle s'y laissait happée, les cauchemars ne manquaient jamais de se saisir d'elle. Meme après tant d'années, il y'avaiet certaines choses qui douloureusement ne changeaient pas. Voila pourquoi a une heure si avancée de la nuit, la dame de Solaria ne se trouvait non pas entre ses draps, mais assise sur l'un des tapis, adossée a un mur, un livre en mains.

Au sol, témoignant du fait qu'elle n'avait guère due fermer l’œil, se trouver son journal, ouvert, une plume reposant en son centre. Quelques croquis éparpillés. Certains représentant Tibéria, d'autres Oschide, Ambre ou encore ce visage masculin qu'elle feignait d'avoir oublier mais que son esprit se refusait a effacer. Ses cheveux, libres de toutes attaches, formaient un halo sombre autour d'elle, du haut de son crane jusqu'au bas de son dos. Peu de personnes pouvaient témoignés de leur longueur tant souvent ils étaient prisonniers d'une tresse ou d'un chignon. Un peignoir était abandonné sur le lit, n'ayant aucune utilité de par la chaleur de cette nuit d'été, Angelina n'étant couverte que de sa fine chemise de soie et de dentelle. Grignotant quelques raisins, elle lisait avec intérêt l'un des derniers chapitres de son livre en cours, quand elle crue entendre quelques bruits dans le couloir. Elle secoua la tete, peut etre était ce la dame d'une des chambres voisines, qui lasse des ronflements de son époux s'en allait en exile dans une autre chambre.

Qui aurait pu lui en tenir rigueur ? Certainement pas Ange qui lors de l'une de ses sorties nocturnes a la bibliothèque avait eu le déplaisir d'entendre la symphonie nasale que l'homme semblait avoir grand cœur a orchestré. Un autre bruit, cette fois elle se releva légérement et bientôt elle fut sure d'avoir entendue un coup frappé a sa porte, discret mais réel. Le livre alla bientôt rejoindre le journal, les croquis et la coupe de fruit au sol, tandis qu'elle se levait pour gagner sa porte. Soucieuse qu'il y'ait un problème au vu de l'heure ou l'on venait ainsi a elle, elle ne prit guère la peine de passer son peignoir avant d'entrouvrir légérement la porte. Qu'elle ne fut pas surprise de découvrir dans le couloir une Tibéria visiblement anxieuse, un simple châle jeté sur ses épaules. Elle s'écarta pour ouvrir la porte tout grand, laissant ainsi libre passage a sa cousine si celle ci voulait entrée. " Tib. " Murmura t'elle utilisant sous le coup de la surprise le surnom qu'elle lui donnait quand elles étaient plus jeunes. " Que se passe t'il ? Que fais tu dont levée a cette heure ? Y'aurait il un quelconque soucis ? " Elle devrait etre présentement en train de se reposer dans ses appartements, si elle se montrait a son mariage avec des cernes, probable que sa tante en ferait une maladie.

Soudain la compréhension s'afficha sur les traits d'Ange. Bien sur sa cousine se marier le lendemain, il était probable qu'elle est quelques appréhensions quand au déroulement de la journée voir de la nuit. Quoi que, que fallait il ont penser du fait qu'elle vienne la voir elle. Son age et son statut de célibataire pouvait prêter au doute, mais elle était une femme vertueuse, néanmoins il était fort possible que malgré tout elle en sache plus en ce domaine que Tibéria. " Entres dont avant que quelqu'un ne t'aperçoives, nous allons discuter un peu. " Un sourire. " Ou si tu veux, je peux te laisser te glisser dans mon lit, te border et lire jusqu'a ce que tes paupières devenues trop lourdes se ferment. " Ah il y'en avait eu des soirées se terminant ainsi du temps des grands banquets de Solaria. Malgré l'heure fort avancée de la nuit et le faible éclairage du couloir, l'affection qu'elle avait pour sa cousine était évidente de par le regard chargé de souvenirs qu'elle portait sur elle.

Angelina devait dormir comme tout être normal à cette heure de la nuit. Tibéria était sur le point de laisser tomber lorsque la porte s’ouvrit à son plus grand étonnement. Ange était si surprise d’y trouver sa cousine qu’elle utilisa le surnom qu’elle lui donnait lorsqu’elle était enfant. Elle ne l’avait pas entendu de sa bouche depuis une éternité. L’ombre d’un sourire apparu sur son visage, lui faisant brièvement oublier les raisons qui l’avaient amené jusqu’ici

— Voilà longtemps que tu ne m’as pas appelé ainsi.

Tibéria resserra le châle autour de ses épaules et s’empressa d’entrer dans la chambre. Tout laissait croire que sa cousine n’était pas endormie lorsqu’elle avait cogné à la porte. Lampes et chandelles jetaient une lumière dansante dans la pièce. Au sol, il y avait un livre, des morceaux de parchemin ainsi qu’une coupe de fruits. Angelina avait également du mal à trouver le sommeil, mais ses raisons devaient être bien différentes des siennes.

— Je suis vraiment désolé de te déranger aussi tard, mais je n’arrivais pas à dormir et je ne savais pas qui aller voir…

Elle aurait pu aller voir ses sœurs, mais elles étaient plus jeunes et avaient encore moins d’expérience qu’elle de la vie. Sa tante aurait été également un choix logique, mais Tibéria craignait sa réaction et, autant l’avouer, elle n’avait pas tellement envie de lui parler après ce qu’elle lui avait fait subir dans la journée. Un jour, peut-être, elle la remerciera pour ça, mais pas maintenant.

Malgré ses inquiétudes, Tibéria ne put s’empêcher de rire doucement à la proposition d’Ange de la border et de lui dire raconter une histoire jusqu’à ce qu’elle s’endorme comme elle le faisait jadis.

— Si tu savais à quel point j’ai envie d’accepter. Avoua-t-elle d’une petite voix. Revenir à une époque où mon plus grand souci dans la vie était d’apprendre correctement mes leçons… Malheureusement, je suis un peu trop vieille pour ça aujourd’hui. Je suis assez vieille pour me marier, donc…

Tibéria laissa sa phrase en suspend et chercha des yeux un fauteuil sur lequel s’assoir. Elle vit au passage son reflet dans un grand miroir et fronça les sourcils devant l’état de sa chevelure. Ses cheveux ondulaient naturellement et c’était encore plus vrai lorsqu’ils étaient fraichement lavés. Ils s’emmêlaient facilement de sorte qu’elle devait toujours y apporter un soin particulier. Tibéria n’avait pas pris la peine de les brosser avant de quitter sa chambre de sorte qu’elle donnait l’impression d’avoir affronté de grands vents. Elle passa une main dans ses longues mèches brunes pour essayer de remettre un semblant d’ordre, mais abdiqua rapidement. Ce n’était qu’Angelina. Elle n’allait pas lui reprocher sa tête ébouriffée.

— Je suis incapable de fermer l’œil. J’ai essayé, mais j’ai trop de choses en tête. Je suis agacée contre moi-même d’être aussi anxieuse face au mariage de demain. Arichis ne l’est pas du tout. Il me l’a dit très franchement, ce mariage n’est qu’une formalité pour lui. J’aimerais que ce soit également qu’une formalité pour moi, mais ce n’est pas le cas. Ce mariage va changer toute ma vie. En plus, j’ai appris certaines choses durant les dernières heures qui, sans me faire changer d’idée, me donnent presque envie de sauter sur le premier bateau en direction de Thaar. Sachant que j’ai le mal de mer et que je ne veux plus jamais remettre les pieds là-bas, ça te donne une petite idée de l’état dans lequel je suis.

Incapable de tenir en place bien longtemps, Tibéria bondit sur ses pieds et commença à arpenter la chambre. C’était son tic lorsqu’elle était très nerveuse. Elle marchait dans tous les sens, tournant brusquement les talons pour changer de direction.

— J’ai pensé à aller voir mes sœurs, mais je ne pense pas qu’elle m’aurait été d’une grande aide. Elles sont si jeunes... Elle regarda Ange, les yeux marqués par le doute. Je… je sais que tu n’as jamais été marié, mais… j’ai cru que tu pourrais peut-être m’aider. En fait, j’ai surtout besoin d’avoir une grande sœur à disposition. Veux-tu remplir officiellement ce rôle pour les prochaines heures au moins? Je t’ai toujours considéré ainsi, aussi loin que je me souvienne, mais j’ai envie de te parler comme on parle à une grande sœur. Margo me manque. Je sais que si elle était là, elle m’étranglerait très certainement, mais elle me manque quand même. Tu m’as dit que je pouvais te parler avec la plus grande franchise et que tu ne répéteras jamais ce que je vais te dire…

Aux premiers mots de sa cousine, elle se retient pour ne pas glisser une des mèches de sa chevelure en vrac derrière ses oreilles, comme elle le faisait jadis. " Pardonnes moi, sous le coup de la surprise, ce surnom m'est venu naturellement, si il te gêne je ne l'utiliserais plus. "  Elle referme doucement la porte derrière les pas de sa cousine, non sans avoir d'abord vérifier que personne n'avait épiée, les déplacements de Tibéria. " Tu ne me déranges pas, tu es toujours la bienvenue quelque soit l'heure du jour ou de la nuit. " Elle désigne d'un geste de la main le sol encombré de ses quelques activités nocturnes. " De plus comme tu peux le constater, je ne dormais pas. Il n'y'a donc aucun mal a ta venue, si tardive soit t'elle. " Elle pourrait bien venir chaque nuit qu'elle trouverait Ange occupée a toutes sortes d'occupations autres que dormir. Il y'avait bien des années que de longues nuits de sommeil ne lui étaient plus accordées, enfin sauf dans ses bras a lui, mais a cela elle ne voulait pas y penser.

Devant les hésitations de sa cousine et sa voix pareille a un murmure, Ange se rapprocha pour glisser un regard tendre et compréhensif dans celui de Tibéria. " L'on n'est jamais trop vieille pour obtenir un peu de réconfort, quoi qui pèse sur ton cœur, tu peux m'en parler ouvertement tu le sais n'est ce pas ? " Après avoir quelque peu malmener sa chevelure dans le but évident mais vain de la rendre plus présentable, la future duchesse de Soltariel en vint finalement a parler de ses inquiétudes. Elles étaient conformes a ce qu'Ange avait crue deviner, elle se faisait du soucis pour son mariage imminent, au vu de la teneur du dit mariage, mais aussi du fiancé, cela n'avait rien d'étonnant. " Arichis a déjà un mariage derrière lui et plus de deux décennies de plus que toi, il n'a dont nul mérites a ne point etre anxieux. Pour toi en revanche c'est le contraire qui fut étonnant. Je pense que toutes les femmes en passent par la, la veille de leur noce, tu n'as point a te sentir agacée de cela ou t'en faire quelques reproches. "

Elle était fort curieuse de savoir ce qui avait tant bouleversée sa cousine, mais ne voulant surtout pas la brusquer, elle se garda bien de poser de plus amples questions, la laissant se confier a son rythme. Elle la laissa donc aller et venir dans la chambre, il était amusant de constater que quand le stress se faisait sentir, elles partageaient le meme tic. Néanmoins si en d'autres circonstances elle en aurait sourit, elle était présentement trop inquiète pour sa cousine pour le faire. Quand celle ci eut terminée de parler, elle s'approcha pour capturer ses mains dans les siennes. " Rien ne me rendrait plus fière que d’être ta grande  sœur, meme si ce n'est la qu'un rôle de façade que tu m'octroie pour quelques heures. Qu'importe ce que tu as a me dire, tes mots ne quitteront pas cette pièce. " Elle tira gentiment sa cousine vers le lit ou elle la fit s'asseoir, elle alla ensuite se quérir d'une brosse puis se mit ensuite a coiffer longuement les cheveux de Tibéria, elle se souvenait que dans leur enfance, cela avait le don de l'apaiser.

Elle se garda bien de lui dire qu'a son sens Margot n'était pas la meilleure des grandes sœurs, d'ailleurs elle peinait a croire que cette dernière ait été sa belle sœur, enfin si tenter que l'on pu appeler son époux un frère. " Au vu des quelques mots que tu as dit depuis ton arrivée, je crois me douter de ce qui te bouleverse tant. Je ne suis sans doute pas la personne la plus avisée pour te parler du sujet qui te préoccupe, néanmoins j'en sais certes plus que tes sœurs. Poses moi toutes les questions que tu veux Tibéria et j'y répondrais sans ombrages. " Démêlant délicatement du bout des doigts quelques cheveux emmêlés, elle ajouta. " Si tu le veux bien, j'aimerais aussi que tu me dises ce qui te donne l'envie de fuir jusqu'a Thaar. " Si le patriarche des Anoszia avait fait quoi que ce soit pour la blesser ou la mettre mal a l'aise, elle réglerait ça avec lui, qu'il fusse le futur duc n'y changeant rien. Elle posa finalement sa brosse sur le bord du lit puis vint prendre place face a sa cousine, glissant ses mains sur les siennes. " Dis moi tout Tib, je ne promets pas de pouvoir tout arranger cette nuit, mais je promets de t'aider a te sentir mieux et de te soulager au mieux du fardeau qui semble si lourdement peser sur tes épaules. " Un tendre sourire, une pression délicate sur les mains, de quoi l'inciter a s’épancher, a se dévoiler.

— Non, c’est bien le contraire en fait. Tu peux l’utiliser quand tu veux, ça ne me dérange pas. Je sais que tu ne le feras pas si l’on est en présence d’inconnus ou de gens importants, mais lorsqu’on est entre nous, ne t’en prive pas.

Ange ne savait peut-être pas à quel point elle faisait plaisir à Tibéria en l’appelant ainsi. C’était le souvenir d’une époque heureuse, malheureusement révolue. Quand elle l’appelait ainsi, elle avait l’impression d’être retournée en arrière. Ça lui faisait chaud au cœur. C’était bien peu de chose, mais ça lui faisait immensément plaisir. Comme quoi il ne fallait pas grand-chose pour rendre la jeune femme heureuse et l’apaiser, même si ce n’était que brièvement vu son état d’agitation actuelle.

Sa cousine n’était pas sotte. Elle voyait bien que Tibéria était bouleversée, peut-être même plus qu’elle prétendait l’être. Elle s’empressa de la rassurer en lui disant qu’elle pouvait effectivement lui parler ouvertement. Rien ne sortira jamais de cette chambre. Elle lui dit aussi qu’elle n’avait pas à s’en vouloir d’accorder de l’importance au mariage à venir. Arichis était déjà passé par là et il était deux fois plus vieux qu’elle. C’est sur qu’il ne voyait pas cette union de la même façon que Tibéria. Pour lui, ce n’était qu’un mariage politique dans lequel il retirait un immense avantage.

— Je sais, mais c’est plus fort que moi. J’aimerais pouvoir m’en détacher et simplement envisager les évènements tels qu’ils sont en réalité. Ce n’est qu’une union politique, rien de plus. Pourtant, je ne peux pas. C’est tellement plus que ça. Je vais fonder ma famille. Je vais porter ses enfants et les élever. D’aussi loin que je me souviens, j’ai toujours voulu avoir des enfants. J’ai toujours rêvé d’être une mère. Je ne sais pas si je vais être une bonne mère, mais je veux être entouré d’enfants. Je veux leur apprendre tout ce que je sais. Je veux faire tournoyer mes filles sur les pistes de danse comme tu l’as fait pour moi et voir mes garçons devenirs de fiers et beaux jeunes hommes.

Elle regarda Ange avec un sourire en coin.

— Ce n’est pas un rôle de façade que je te propose, mais la place est réellement à prendre si tu la veux. On dit qu’on ne choisit pas sa famille, mais ce n’est pas vrai. Tu es ma cousine, mais si je décide que je te considère comme ma sœur, alors tu l’es et c’est non négociable.

Probablement fatigué de voir Tibéria marcher de long en large devant elle, Ange l’attrapa doucement par la main pour la faire assoir sur le lit. Elle profita de ce moment d’immobilité pour commencer à lui brosser les cheveux. Tibéria commença à se détendre immédiatement. Elle a toujours aimé qu’on lui brosse les cheveux.

— C’est plutôt évident, non? Je me doute que tu n’es peut-être pas tellement mieux placé que moi, mais ce n’est pas vraiment de réponses dont j’ai besoin, mais d’une oreille pour m’écouter…

Tibéria soupira longuement avant de passer une main sur son visage. Elle était quand même gênée de parler de ce genre de chose, même si c’était avec Ange. Elle lui faisait confiance pour ne pas faire de remarques déplacées, mais ce n’était pas naturel pour Tibéria de s’exprimer sur ce sujet.

— Avec le mariage à venir, ma tante Octavia a décidé de mettre son grain de sel dans la préparation. Elle m’a fait venir plus tôt dans la journée en prétextant vouloir passer du temps avec moi avant que ça ne soit plus possible. Toutefois, ce n’était pas seulement pour parler et prendre un rafraichissement… Tu sais qu’Octavia trempe dans des histoires pour le moins douteuses. Elle possède des maisons closes et un réseau d’espions et d’agents qui feraient pâlir d’envie un roi. Elle a fait venir de l’une de ses maisons deux hommes et deux femmes… Ils étaient là dans le but de m’éduquer. Ils ont commencé à… à… tu sais quoi, devant ma tante et moi comme si on n’était pas là. Octavia m’expliquait ce qu’ils faisaient et tout ça. C’était tellement embarrassant que je voulais disparaître. Le pire c’est que je ne pouvais pas regarder ailleurs. J’étais complètement figée. En même temps, je dois admettre que je voulais savoir, mais peut-être pas de façon aussi… crue. Ils étaient comme des animaux. À un moment, ils ont même perdu tout contrôle et les femmes ont commencé à le faire… ensemble. Elle se mordit la lèvre, n’osant même pas regarder Ange qui s’était agenouillé devant elle pour l’encourager à parler. Je suis partie à ce moment-là, trop choquée. J’ai commencé à me demande si Arichis s’attendait vraiment à ce que je sois capable de faire tout ça. Le pire c’est que j’étais à peine sorti que je suis tombé sur lui par hasard. Il a vu que ça n’allait pas, alors il m’a proposé de marcher un peu avec lui et on a fini par prendre du vin sur la grande terrasse qui a la vue sur la mer. Je lui ai avoué ce que ma tante avait fait… Ça n’a pas eu l’air de lui déplaire, mais il n’a pas tenté de me rassurer non plus. Il m’a plutôt demandé si je savais comment allait se dérouler la cérémonie de demain. Je le sais, donc je lui ai expliqué ce qui allait se passer depuis l’aube jusqu’au moment de la nuit de noces. Sauf qu’il y avait un détail que je ne savais pas et il s’est fait un devoir de m’en informer.

Tibéria se tue soudainement. Elle semblait retenir quelque chose, mais comme elle ne pouvait plus tenir, elle se leva une fois de plus d’un bond.

— Apparemment, le Conseil des nobles sera présent dans la chambre pendant la nuit de noces. Ils vont être cachés derrière des rideaux, mais ils seront là. C’est pour s’assurer de la validité du mariage. Tu te rends compte!?

Tibéria faisait un gros effort pour ne pas parler trop fort et de pas réveiller tout le monde, mais elle était très agitée.

— Évidemment, j’ai réagi. Il m’a assuré qu’il les congédierait dès que les draps seront tachés…

Elle mit l’emphase sur le dernier mot pour qu’Ange comprenne bien la gravité de la situation.

— Tout le monde doit passer par là, je suppose. Toutefois, ça me mortifie. Je ne sais pas si je vais être capable. C’est ça qui me donne envie d’aller jusqu’à Thaar à la nage s’il le faut. La nuit de noces n’est pas nécessairement facile, mais devant témoins? Ses yeux s’embrumèrent de larmes. La fatigue et le stress la rendaient plus émotive qu’elle le voudrait. Je veux faire les choses comme il faut, mais ça… Je ne sais pas quoi faire…

C'est d'un sourire brillant qu'elle accueille les paroles de sa cousine quand a son envie de maternité, bien que cela lui porte malgré tout un coup au cœur. Elle n'en tient pas rigueur a cette dernière, Tibéria ne peut devinée que la solitude commence durement a peser sur sa vie, tandis que les années passent et que son reve de fonder elle meme une famille se désagrège doucement aux quatre vents. " Il peut en dire ce qu'il en veut, c'est plus qu'une union politique. Tu seras la mère de ses enfants, nuls doutes qu'il veut asseoir le nom des Anoszia sur le trône de Soltariel de façon durable. " Au vu des ambitions de l'homme, probable que si il le pouvait, il en ferait de meme avec toute la péninsule, mais sa future épouse n'avait pas besoin d'entendre cela. " Tu seras une excellent mère Tibéria, cela ne fait nuls doutes possibles. Il suffit de te voir maintenant a te soucier de leurs avenir avant meme leur venue au monde. Je sais que tu feras aussi une bonne épouse et il serait fou de ne pas t'accorder son affection. "

Elle n'ignorait pas que leur union a venir n'avait rien d'un mariage d'amour, néanmoins elle savait l'homme capable d'affection. Oschide lui avait dit combien son père avait tenu a sa mère et malgré les attentes démesurées qu'il mettait sur ses enfants, il les aimer également d'un amour sans faille. Il devait dont pouvoir faire une place dans son cœur pour Tibéria. Sa cousine était belle, intelligente, digne de confiance et douce, quel homme serait assez sot de ne pas s'en éprendre alors qu'elle serait sienne devant les dieux et les hommes ? L'anoszia n'était pas un sot n'est ce pas, mieux ne valait pas vu qu'il serait bientôt duc. Ses yeux se firent brillant alors que Tib encore pareille a ses souvenirs et pourtant désormais femme fit vœux de la traiter comme sa sœur. Si elle n'était pas genre a s’épancher facilement ou a faire étalage de ses sentiments, il était évident que cela la toucher. " Ce proverbe est assez vrai. On ne choisie certes pas sa famille, mais libre a nous de choisir les gens qui occupent une place importante dans nos cœurs. Je serais plus que heureuse de tenir la place d'une sœur dans le tien, tu es la seule famille qui compte encore a mes yeux et tu n'imagines pas a quel point cela m'importe d'avoir une place dans ta vie. " Si elles continuaient ainsi, Ange risquait bien de verser dans la sensiblerie, ce dont elle se serait voulue, vu que présentement c'est sa cousine qui avait besoin de réconfort.

La suite de la conversation la préserva néanmoins de ce genre d'émotivités. En effet, c'est une toute autre émotion qui la gagna au fur et a mesure que Tibéria lui faisait part de ses craintes mais également de ses mésaventures du jour. Elle serra les dents tout en s’efforçant de ne pas crier a voix haute ce qu'elle pensait de cette tante qui n'en portait que le nom, mais n'en n'avait guère l'attitude. Folle a lié, voila ce qu'elle était. Quand aux détails dont elle lui avait fait part concernant la nuit de noce, c'était la proprement révoltant. Bien sur elle n'ignorait rien de la pratique, mais l'idée que l'on l'impose a sa cousine lui glaçait le sang. Espérant que quelques rougeurs n'avaient pas gagnées ses joues, Ange prit sur elle pour lui répondre calmement et avec sagesse. Elle n'avait point besoin de quelqu'un d'aussi troublé et outré qu'elle, elle avait besoin d'un soutien et de conseils. Une tache ardue au vu de ce qu'elle venait d'apprendre, mais il n'était pas question qu'elle lui fasse défaut. " Il est heureux qu'elle soit ta tante et non la mienne, car crois bien qu'elle aurait reçue ma visite pas plus tard que maintenant et je lui aurais fait part de mon avis sur ses pratiques dignes d'une ca... entremetteuse. "

Elle se leva pour rejoindre la jeune femme en larmes. " Tib regardes moi. " Elle glissa une main sur le menton de sa cousine et accrocha son regard au sien. " Tu n'aurais jamais due a avoir a assister a ce genre de spectacle dégradant. Quoi qu'ait voulue faire ta tante, elle a eu tort. Cela ne peut que t'avoir donner une mauvaise image des étreintes futures que tu auras avec ton époux. " Il semblait faire curieusement chaud dans la chambre, pourtant elle était sure que la température n'avait pas augmentée. Mais il fallait l'avouer, ce sujet la mettait mal a l'aise, pourtant bien décider a ne point laisser Tibéria en détresse, elle poursuivit sur sa lancée comme si la discutions ne lui créait nuls émois dérangeants. Une feinte qu'elle espérait convaincante. " Quand a Arichis .." cette fois, elle monta le ton bien malgré elle, montrant avec évidence que présentement elle ne portait plus l'homme en haute estime. " C'est un lâche voila ce qu'il est ! " D'accord elle y'allait un peu fort, mais un homme de cet age et père, qui n'était pas capable de comprendre les craintes de sa future épouse et de les apaiser pouvait dificilement passé pour autre chose.

Elle avança la chaise de sa coiffeuse jusqu’à sa cousine et elle lui fit prendre place avant de s'agenouiller devant elle. " Je te pensais informée de ce genre de choses. C'est ce qui s'appelle la cérémonie du coucher, la noblesse pratique cela depuis des temps immémoriaux. C'est une cérémonie visant a protéger les intérêts de la dame, ainsi avec témoin quoi qu'il arrive de la suite de l'union, le mari ne peut point prétendre a répudier sa femme sous le prétexte d'une non consommation du mariage. " D'une caresse, elle essuie les larmes de sa cousine. " Présentement, soyons réaliste jamais il ne te répudierait, tu ais son accès au trône ducal. C'est donc lui qu'il protège. Il a peur que tu goûtes au pouvoir, un pouvoir dont tu pourrais jouir seule. A t'exposer ainsi, c'est sa position a lui qu'il protège et non la tienne. " D’où le fait qu'en l'instant elle voyait rouge et trouvait l'homme lâche. " Ce que je veux te dire Tibéria, c'est que rien ni personne ne peut te contraindre a cela. Tu es la future duchesse de Soltariel, il ne tient qu'a toi de t'imposer et de faire savoir que tu ne veux pas de cette cérémonie. " Un faible sourire. " Si il réfute ton droit a l'opposition de cette coutume, qu'il essaie dont de devenir duc tout seul. "

Elle glisse ses mains sur les épaules de sa cousine afin d'éviter qu'elle ne se lève a nouveau pour faire les 100 pas. " Cette nuit sera importante, la première de toutes les suivantes, il ne faut pas que tu la vives comme un traumatisme ou jamais tu ne seras épanouie dans cette partie de ta vie et je crains que cela ne nuise a votre union. " La suite n'est guère facile a dire, mais elle ne veut rien lui cacher, inutile de la protéger plus que de raisons, elle serait bientôt duchesse. " Crois bien que d'autres avant toi on refusait cela. " Elle savait qu'Oschide et son épouse s'étaient passés de cette cérémonie et pourtant il n'y'avait pas de draps a montrer comme preuves, la cérémonie n'en n'était dont que plus importante. " A défaut d'un refus tu pourrais tout aussi bien demander a ce que soient installés des draps épais, ou a ce qu'ils attendent derrière la porte qu'une servante de confiance leur amène les draps. Il n'y'a pas a faire étalage de vos corps pour que preuve soit faite. " Elle laisse ses mains descendre sur les bras de sa cousine en une délicate caresse, son regard reste fixe, s'accrochant a celui de Tibéria bien qu'elle préférerait le fuir de par ce qu'elle va lui dire maintenant.

Un sourire qui tient plus de la grimace puis elle se lance. " Une partie de moi aimerait te dire de tout envoyer balader, d'imposer ta volonté et de ne point subir cela. Et c'est ton bon droit. Néanmoins la partie plus sage de moi se doit malgré tout de te mettre en garde. Si tu refuses cette cérémonie dans son entièreté, sans draps ou compromis juste toi et lui sans preuves fournies, il se peut qu'une partie de la vieille noblesse voit cela comme une insulte a leurs traditions. A la veille du jour ou ils feront de toi la duchesse de leurs terres, cela pourrait t’être préjudiciable. " Ce sont désormais ses yeux a elle qui sont brillants de larmes mal contenues, que n'aurait t'elle pas donner pour épargner tout cela a Tibéria et qu'il était cruel que se fusse elle qui doive lui tenir pareil discours. Mais avec un fiancé trop froid pour s'en soucier et une tante folle a lié, il n'y'avait guère personne d'autre pour s'en charger. " Que tu refuses complètement la situation ou que tu l'arranges pour qu'elle te soit surmontable, cela doit etre la ton choix Tibéria. Et tu dois le lui faire savoir, ton choix pas le sien. Si tu le fais, il doit savoir que c'est pour imposer ta position aux yeux des nobles et non dans le but de lui faire plaisir ou de te soumettre a son bon vouloir. Ne le laisse pas te briser dés la première nuit ma douce, sans quoi il aura le dessus jusqu'a la fin. "

Elle attrape une des mèches qui encadre le visage de sa cousine et la replace délicatement derrière une de ses oreilles. " Tu es une Soltariel, tu es forte. Quoi que tu décides ce sera la bonne décisions. Quoi qu'il mette sur ton passage a l'avenir, tu en sortiras victorieuse. Bientôt c'est lui qui se sentira obligé de se montrer digne de toi et non le contraire. Tu sera le soleil de Soltariel et rien n’empêchera ton éclat de briller, surtout pas le dragon qui si il n'y prend pas garde s'y brûlera les ailes. " Elle se penche vers sa cousine pour déposer un baiser sur sa tempe, puis un sourire plus détendu apparaît sur ses traits. Sa cousine a besoin d'avoir une autre vision de l'acte d'amour, sans quoi sa nuit de noce serait une véritable catastrophe, elle prend donc sur elle d'ajouter: " Tu sais si je n'ai guère eu encore a réellement goûter a l'étreinte entre un homme et une femme, je sais un certain nombre de choses qui pourrait t'aider. Une vision bien moins déplaisante et dégradante que celle que l'on t'a donnée, alors si tu as des questions n'hésites pas. "

Ambre s'était montrée fort loquace sur ses "ébats" avec son époux, bien plus qu'Ange ne l'aurait voulue. Cela est le fait d'avoir beaucoup voyagé et d'en avoir appris plus que de raisons. D'accord, elle serait tout simplement mortifiée de devoir en parler a sa cousine, mais si cela pouvait la rassurer et permettre qu'elle ne garde pas un souvenir horrible d'une nuit de noce gâchée par l’appréhension, alors elle le ferait. Décidément il faisait vraiment chaud dans cette chambre et si tenter que Tibéria veuille en savoir plus, la température montrait sans doute encore plus dans les minutes a venir.

Ange avait les mots justes pour la rassurer. Tibéria l’écoutait, ses mots faisant l’effet d’un baume pour son esprit tourmenté. Sa tendre cousine avait nettement plus confiance en elle que Tibéria elle-même. Pourtant, elle n’avait aucune raison de douter. Elle était une femme ravissante et intelligente. Elle avait déjà prouvé un talent certain pour la négociation. Elle ne craignait pas de tenir tête aux gens et croyait fermement en ses convictions. Toutefois, elle venait d’atteindre sa limite. Ce n’était pas tant une limitation en soi, mais plutôt la crainte de quelque chose qui lui était totalement inconnu. Son imagination fertile et une démonstration aussi choquante qu’inutile offerte par sa tante empiraient la situation au point qu’elle n’avait plus aucun contrôle. Tibéria se laissait à la panique et à l’angoisse sans réelle raison de le faire. Elle s’imaginait le pire, croyant dur comme fer que la nuit prochaine sera horrible et embarrassante alors qu’elle n’en avait pas la moindre idée. C’est très facile de se faire une fausse idée sur quelque chose que l’on ne connait pas. Dans son état, Tibéria ne s’en rendait pas compte et c’est probable qu’elle ne le réalisera pas avant le moment venu. Malheureusement, sa nuit de sommeil et la journée de demain risquaient d’être gâchées par ces fausses idées qu’elle se faisait.

— Elle voulait me renseigner sur ce qui risquait de se passer. Elle voulait surtout que je ne sois pas impressionné quand je le verrais sans vêtement la première fois en disant que certaines choses pouvaient paraître impressionnantes. Elle n’avait pas besoin d’aller aussi loin, mais je ne crois pas que ses intentions aient été mauvaises.

C’était bien Tibéria, capable de défendre quelqu’un même si elle avait été blessée par le geste posé. Octavia avait grandement aidé ses sœurs et elle. Elle avait multiplié les efforts pour sortir les filles de cette fâcheuse situation. Ce n’était pas une femme comme les autres. Octavia a toujours eu des méthodes franches et peu orthodoxes, mais ça ne fait pas d’elle quelqu’un de mauvais. Il était même fort probable qu’elle s’excuserait en admettant être allée trop loin si elle voyait sa nièce dans un tel état.

Tibéria essuya les larmes qui coulaient sur ses joues. Elle ne voulait pas pleurer, mais elle ne pouvait pas les arrêter. Ange se précipita sur elle et lui ordonna de la regarder dans les yeux en lui saisissant le menton. La jeune femme n’eut pas d’autre choix que de le faire, s’accrochant à son regard comme on s’accroche à une bouée. Elle n’aurait jamais dû assister à ça et c’était trop tard pour aller en arrière. Tibéria le savait déjà. Néanmoins, lorsqu’elle affirma qu’Arichis était un lâche, la jeune femme écarquilla les yeux, n’essayant même pas de cacher sa surprise devant une telle franchise. En fait, ce qu’Arichis lui avait dit plus tôt dans la journée n’avait rien d’exceptionnel. C’était une pratique rependue dans la noblesse, mais ça ne la rendait pas plus facile à accepter. Peut-être qu’elle aurait dû savoir pour ce genre de chose, mais elle n’avait jamais eu de conversation à ce sujet avec sa défunte mère. Tout comme Ange, elle n’était peut-être pas confortable à l’idée d’aborder la question même si c’était dans l’intérêt de ses filles. Avec des témoins pour confirmer que le mariage fut bel et bien consommé, la femme ne pouvait pas être répudiée par son époux pour cette raison. L’inverse pouvait aussi être vrai. L’épouse pouvait décider qu’elle n’avait plus besoin de son mari. Dans le cas de Tibéria, les enjeux étaient plus importants encore. Comme le disait Angelina, Arichis voulait être duc. Pour ce faire, il avait besoin de Tibéria. Son sang lui donnait le droit à la couronne. Sans elle, Arichis n’y avait pas accès. Tibéria avait déjà montré qu’elle était capable d’initiative. Elle avait réuni d’elle-même les nobles de Soltariel et avait gagné l’appui de plusieurs d’entre eux. En fait, elle avait suffisamment de gens prêts à l’appuyer que la présence d’Arichis n’était plus vraiment nécessaire. Les négociations lui avaient même montré qu’elle aurait plus de soutien encore s’il n’était pas là. Toutefois, Tibéria n’avait pas l’intention de rompre l’accord qui avait été conclu. Elle avait accepté d’être sa femme et elle n’allait pas reculer. Pour elle, c’était une question d’honneur que de tenir sa parole jusqu’au bout, mais Arichis n’avait peut-être pas suffisamment confiance en elle pour la croire aussi facilement.

— Il est idiot de croire que je puisse faire une telle chose. J’ai donné ma parole, je ne vais pas revenir en arrière. J’ai accepté de devenir sa femme. J’aurais pu dire non. À la base, j’étais fiancée à Lorenzo de Systolie, le fils de l’ancien comte d’Ydril. Ma tante a brisé les fiançailles en disant qu’Arichis serait un bien meilleur parti pour moi. Néanmoins…

Elle fronça les sourcils, essayant de rassembler ses idées. La fatigue rendait tout effort de réflexion beaucoup plus difficile. Angelina insistait sur le fait qu’elle n’avait pas à accepter ça. Elle était la future duchesse de Soltariel et pouvait imposer sa volonté. Du point de vue de Tibéria, cette raison semblait beaucoup trop facile à invoquer. Il devenait aisé d’éviter de faire quelque chose qui lui déplaisait en disant simplement qu’elle était trop importante pour cela. Ange confirma rapidement ses doutes. Si elle tentait de se défiler, les gens qui l’appuyaient maintenant pourraient voir cela comme une insulte envers les traditions. Disons que ça commençait bien mal son règne.

— Je comprends ce que tu veux dire… Je pourrais imposer ma volonté et faire les choses à ma manière, mais ça ne peut pas être aussi facile. Je suis mortifié à l’idée de passer par là, mais s’il le faut… Que puis-je faire d’autre? J’aurais de l’être plus insistante quand j’ai parlé avec Arichis plus tôt dans la soirée. J’ai simplement agréé quand il a dit qu’il les congédierait dès que le moment critique sera passé. Il est trop tard pour proposer une alternative qui pourrait convenir à tout le monde maintenant. Je ne pourrais pas le voir avant la cérémonie du mariage et je n’ai pas envie de négocier de genre de chose pendant le bal. De toute façon, les instructions vont probablement déjà être données. Puis, je n’ai pas envie d’aller le déranger maintenant. Il doit dormir et j’ai bien l’impression que si l’on entre dans sa chambre maintenant, on va comprendre pourquoi on le surnomme le dragon…

Tibéria tentait une petite dose d’humour. Sa cousine était aussi bouleversée qu’elle et les deux jeunes femmes tentaient tant bien que mal de se soutenir mutuellement. Ange prenait toutefois son nouveau rôle de grande sœur très au sérieux et elle faisait vraiment tout en son pouvoir pour apaiser sa cousine. Elle lui rappelait à quel point elle sera bientôt importante et qu’elle serait capable de tout accomplir. Elle devait y croire. Elle devait surtout apprendre à se faire confiance. Tibéria sourit tristement et caressa à son tour la joue d’Ange.

— Merci… Je sais que tu veux m’aider, mais je vois bien que ça ne te met pas plus à l’aise que moi cette conversation. Je ne voulais pas te mettre dans l’embarras. Je n’ai pas vraiment de questions techniques sur… la chose. Je me demande surtout si… si ça va faire aussi mal que ça. Octavia a dit que ce n’était pas agréable la première fois, sauf si, et je reprends ses mots, il sait comment s’y prendre…

Tibéria marqua une pause, ses joues rosissant légèrement.

— Je me sens idiote de ne pas savoir, mais on ne peut pas tout savoir apparemment

Caressant doucement les cheveux de sa cousine, elle lui adresse un faible sourire. " Tib tu n'es pas une de ses esclaves, tu es sa future femme, la future duchesse. Si il n'est point prêt a te recevoir, meme au milieu de la nuit si il le faut, alors il n'est pas digne d’être ton époux. " Une moue taquine, plus destinée a détendre la discutions qu'a autre chose. " Et je pense que si tu as choisie de l'épouser c'est qu'une part de toi pense qu'il peu convenir non ? Ah je sais c'est le bleu de ses yeux. "Elle imite la voix d'une Tibéria enfant. " Le bleu Anoszia. " Un rire puis elle reprend plus sérieusement. " Néanmoins point n'est besoin qu'il soit au courant, si des mesures doivent êtres prises pour que la cérémonie te soit plus agréable, il ne tient qu'a toi de donner ses ordres. Tib, il me semble que tu oublies qui tu seras bientôt. Tu n'as pas besoin de lui pour imposer ce que tu désires. Si il t'en tient rigueur alors il sera bien lâche, mais je crois plutôt qu'il sera admiratif de voir que tu n'es pas la petite brebis malléable qu'il pensait épousée. " Que le dragon essaie dont de crachoter ses pauvres flammèches sur sa cousine et il apprendrait ce qu'est la contrariété.

Elle espéra grandement que quelques rougeurs ne trahissaient pas ses sentiments quand elle en vint a la partie plus délicate de la discutions. N'avait t'elle pas dit a sa cousine qu'elle pouvait tout lui dire, tout lui demander. Prenant sur elle pour ne pas s'éloigner pour faire a son tour les 100 pas, elle se lança. " Tu sais Tib, Ambre a elle aussi eu le droit a un mariage arrangé. Avec Vassili de Diantra. " Au vu du ton sur lequel elle lâche ce nom, il n'est guère de difficile de deviner a quel point elle a peu aimée l'homme. Imbus de lui meme, joueur, dépensier, hautain ...  " Si elle est arrivée pure au jour de leur union, Vasili n'a pas été le seul homme de sa vie. " Elle s’interrompt un instant, parler d'Ambre la rendait toujours mélancolique, mais surtout elle détestait l'idée d'en brosser le portrait d'une femme adultère, néanmoins nuls doutes qu'elle meme aurait voulue aider leur cousine.

Elle inspire profondément puis elle reprend son récit. " C'était un homme qu'elle avait rencontrée et aimée avant son mariage. " Un elfe eut été plus juste, mais ce détail était présentement inutile. " Tu connaissais Ambre et son franc parler ... Tout du moins son caractère. " Difficile de savoir ce que Tibéria, alors enfant, avait gardée comme souvenirs. " Elle m'épargnait dont peu de choses et je ne lui en tenais pas rigueur, j'aurais tout fait pour elle et elle me le rendait bien. " Consciente de s'égarer dans ses souvenirs, voir meme de tergiverser pour gagner un peu de temps, elle en vint au but. " Elle qualifiait ses .. Hum, relations avec son époux de peu satisfaisantes. " Dans un langage bien plus coloré et franche bien sur, après tout elle parlait d'Ambre. " Pour ne pas te mentir, sa nuit de noce fut un désastre. Selon ses mots, Vassili était plus habile de ses cartes et de sa hargne que .. Qu'au .. lit. "

Ange s’efforcer de garder son regard accroché a celui de sa cousine, mais le sujet la rendait mal a l'aise, en plus il faisait terriblement chaud dans cette chambre. " Elle se pensait frigide, incapable de ressentir quelques attraits pour .. Enfin tu vois. " Elle secoue la tete, déglutie. " Puis elle a revue Eowindyl, celui qui faisait battre son cœur. " Un sourire triste. " Bien que je n'ai pas approuvée cette relation, avec le recul je suis contente qu'elle ait pu connaitre le bonheur avant sa disparition. " Ses yeux se font brillants, mais elle ne s'attarde pas sur sa tristesse. " Cela a tout changé en matière de .. Du sujet qui nous intéresse. Selon ses mots, il n'y'a pas de femmes frigides, seulement de mauvais amants. " Cette fois, elle se redresse, franchement gênée. Elle tord ses mains l'une contre l'autre puis va s'asseoir sur le bord du lit en face de Tibéria qu'elle contemple tendrement.

" Je ne peux pas promettre que la première fois sera agréable, j'imagine que c'est un inconfort que chaque femme est obligée de connaitre, néanmoins si l'on en croit l'expérience de notre cousine, avec un bon partenaire cela devient .. agréable. " Meme beaucoup plus selon les affirmations d'Ambre, mais pas question qu'elle dise ça a voix haute. " Il est normal que tu sois ignorante en ce domaine, il ne peut guère rien avoir a y redire, a moins qu'il s'attende a épouser une femme de mauvaise vie ou ayant déjà été mariée, hors tu n'es ni l'une, ni l'autre. " Consciente que ses mots n'étaient pas réellement d'une grande aide pour sa cousine, elle prit courage pour lui en dire plus. " J'imagine qu'au vu de son age et de sa position, il a du connaitre un certain nombre de femmes. " Rien que d'y penser cela lui donner la nausée.

" Comme dans tout les autres domaines, ne le laisses pas dominé Tibéria. D'après Ambre, les choses se passent mieux, quand la femme prend quelques .. Initiatives. " Mortifiée, elle ajoute: " Je ne te dis pas de lui sauter dessus dés votre première nuit. " Un petit rire nerveux. " Mais avec le temps, écoutes ce que te dis ton corps, cela ne pourra en etre que .. Meilleur pour vous deux. " Se relevant, elle se dirige vers la coiffeuse de la chambre pour se saisir d'une carafe d'eau, elle se sert un verre ainsi qu'un autre qu'elle tend a Tibéria. Au vue des joues rouges de sa cousine, elle en avait autant besoin qu'elle. Elle se concentre un instant sur son verre, priant les dieux pour ne pas avoir l'air aussi mal a l'aise qu'elle l'était vraiment puis elle reprit la parole. " Je .. J'espère que cela t'a aidé. Ma faible expérience en ce domaine n'atteint pas celle d'Ambre je le crains. Si elle avait été ici, elle aurait sue parfaitement quoi te dire. " Ambre était toujours a la hauteur, quelque soit la tache.

Reposant son verre, elle s'installe a nouveau devant sa cousine. " Toujours est il que si tu as d'autres questions, ou d'autres sujets de préoccupations, n'hésites pas. " Un sourire, sincère, lumineux. Preuve qu'elle ferait n'importe quoi pour que Tibéria se sente mieux, y compris se mettre dans un inconfort certain. Quoi que au vue des derniers mots échangés présentement, difficile d'éprouver une quelconque gêne supplémentaire. Probable que désormais elles pourraient parlées de tout. Par la fenêtre, l'on pouvait apercevoir le ciel changeant sa parure de couleur, l'aube ne tarderait plus. Si Ange en avait eu le pouvoir, elle l'aurait repoussée afin de donner plus de temps a sa cousine. Mais au vu de ce qu'elle allait affrontée, en aurait t'elle eu jamais suffisamment pour s'y sentir prête ?

Ange avait raison sur ce point. En tant qu’époux, Arichis devrait pouvoir être en mesure de la recevoir à toutes heures du jour et de la nuit en cas de problème. Néanmoins, ils n’étaient pas encore mariés et Tibéria trouvait inconcevable d’aller le déranger à cette heure tardive de la nuit la veille de leur mariage pour aller lui confier ses états âmes sur quelque chose qu’ils avaient déjà discuté plus tôt en soirée. Arichis pourrait croire qu’elle a vraiment les idées fixes et il n’aurait pas entièrement tort. Ange avait également raison lorsqu’elle insinua qu’une partie d’elle trouvait Arichis convenable comme époux. Elle imita une voix enfantine en parlant du bleu Anoszia, une expression qu’elle utilisait lorsqu’elle était enfant pour parler des yeux des hommes de la famille. Ça lui arracha un sourire.

— Bon, tu as peut-être raison, en partie. En dépit de son âge, il est tout à fait convenable, même plus que convenable. Cite-moi des hommes qui ont son âge et qui n’ont pas vu leur taille s’épaissir dangereusement avec les années. De plus, il y a quand même un côté… rassurant. Ça peut paraître choquant, mais je sais qu’il en a vu… d’autres. Je ne parle pas des femmes. Je ne suis pas sotte. Je sais bien qu’il doit en avoir eux plus d’une dans sa vie. Non, je parle de son expérience de la vie en général. Il en sait beaucoup plus sur les affaires de la politique et ce genre de chose.

Tibéria avait eu le temps de réfléchir et de trouver des bons côtés à cette union. Ce mariage n’était pas celui qu’elle avait imaginé faire, mais il n’était définitivement pas le pire qu’elle aurait pu avoir. Le côté optimiste de Tibéria la poussait toujours à chercher le positif dans chaque situation. Évidemment, ce n’était pas toujours facile de le faire. Ange lui répétait sans cesse qu’elle ne devait pas oublier qui elle sera bientôt et qu’elle serait en mesure d’imposer sa volonté. Tibéria le comprenait, mais elle savait aussi que ça ne pouvait pas être aussi facile. Elle n’était pas pour imposer ses lois et ses règles en faisant fi de ce qui était déjà là. La jeune femme devait également apprendre à faire des compromis, même si ce n’était pas facile. Certaines choses sont tout simplement inévitables.

— Je ne sais pas s’il serait vraiment admiratif de me voir lui tenir tête comme ça. Il a apprécié ce que j’ai fait pour lui en réunissant les familles de Soltariel, mais ce n’est pas un homme très démonstratif. Il a dit qu’il était content… Tibéria haussa les épaules. Je vais essayer de lui en glisser un mot demain et essayer de voir s’il ne serait pas possible de trouver une sorte de compromis. Je ne veux pas jeter une ombre sur la journée de demain. C’est mon mariage après tout et j’ai l’intention de profiter de chaque instant.

Vassali de Diantra… Tibéria ne connaissait pas cet homme, mais vu le ton employé par sa cousine, cet homme avait été peu apprécié. Elle se souvenait un peu d’Ambre, mais son souvenir était vague dans sa mémoire. Cette femme n’était plus, mais elle avait occupé une place importante dans la vie de sa cousine. Parler d’elle semblait remuer des émotions en elle en plus de la gêne causée par le sujet de conversation. Malgré tout, Ange s’acquittait de son devoir sans détourner le regard de celui de sa cousine. Apparemment, Ambre avait partagé beaucoup de choses avec Ange, plus que cette dernière ne l’aurait voulu peut-être. Sa nuit de noce avec son époux avait été désastreuse, ce que Tibéria craignait vivre également. Elle était si mal traitée au lit qu’elle craignait d’être incapable de ressentir quoi que ce soit. Néanmoins, elle avait connu un autre homme qui lui avait fait changer sa vision des choses. La pauvre Ange était rendu si inconfortable que ça déteignait sur Tibéria qui l’était encore plus. La jeune femme avait les joues rouges, mais elle comprenait ce que disait Ange. En gros, le succès de la nuit à venir dépendait d’Arichis… en espérant qu’il soit un peu plus démonstratif qu’il l’a été jusqu’à maintenant.

— Je m’en doute… Ce que je comprends c’est que ça dépendra surtout d’Arichis. Évidemment, si je pouvais éviter de trop stresser, ça devrait aider. Elle rit un peu, essayant de détendre l’atmosphère. C’est sur qu’il s’y connaît… Déjà avec le nombre d’enfants qu’il a. De toute façon, je me doute qu’il a une ou deux maîtresses de cacher quelque part. Que puis-je faire contre ça? Évidemment, si je devais le surprendre dans une position délicate en compagnie d’une autre femme… Je le renvoie aussitôt à Velmonè.

Tibéria était très sérieuse. Elle était prête à fermer les yeux sur certaines choses, mais elle ne voulait pas que ça se passe sous son toit. C’était une question d’honneur.

Au gré de la conversation, Tibéria commençait à réaliser qu’elle se faisait probablement des histoires pour rien. C’est certain qu’elle était angoissée par certaines choses, surtout l’histoire des témoins, mais comme elle ne connaissait rien à l’acte, c’était facile de se faire de fausses idées. Ange n’y connaissait pas plus de choses qu’elle, mais elle était quand même parvenue à lui faire voir la situation sur un autre angle. Tibéria était vraiment contente qu’elle soit là.

— Oui, ça m’a beaucoup aidé. Je vois comme tu es embarrassé… Je ne voulais pas te mettre aussi inconfortable. Si tu savais à quel point je suis contente que tu sois là. Si tu n’avais pas été là… Je serais encore dans mon lit à tourner dans tous les sens à angoisser encore plus. Je me sens un peu mieux grâce à toi… Un jour, j'espère pouvoir t'aider comme tu l'as fait pour moi...

Tibéria sourit, puis porta sa coupe d’eau à ses lèvres. Elle regarda ensuite par la fenêtre et vit que le ciel était en train de changer de couleur. Bon sang, c’était presque le matin! D’ici quelques heures à peine, elle devait être sur la plage pour le premier rituel. Tibéria écarquilla les yeux. Avec si peu de sommeil, comment allait-elle passer au travers de la journée?

— L’aube approche! Je dois y aller… Essayer de dormir un peu sinon… Ah!

En parlant, elle s’était levée rapidement. Dans sa précipitation, elle échappa sa coupe qui tomba sur le sol et se brisa. En voulant éviter de marcher sur les morceaux de verre, elle fit tout le contraire et posa le pied sur un tesson qui entailla la peau.

— Oh non! Aïe… Non! Comment vais-je faire pour marcher? Ah… C'est bien ma chance. Tu parles d'une sotte maladroite!

Des gouttes de sang tombaient sur le sol alors que Tibéria se tenait en équilibre tant bien que mal pour ne pas poser son pied blessé sur le sol, le visage plus empourpré que jamais.

Ange espérait sincèrement que sa cousine trouverait le moyen de s'affirmer face a son époux, si elle ne manquait pas de caractère, elle semblait encore quelque peu craintive face a l'idée de s'imposer devant l'Anoszia. Elle serait pourtant la future duchesse de Soltariel, il avait beau lui donner les moyens d'y parvenir, elle détiendrait le véritable pouvoir et lui ferait office d'accessoire a son bras, que ça lui plaise ou non. " Je suis contente que tu lui trouves quelques attraits, sinon votre vie de couple serait bien morne et je souhaite tout autre chose pour toi. " Elle lui aurait souhaitée un mariage d'amour, ce n'était pas un secret, mais peu de femmes de leur milieu avaient le droit a cela. " Son age peut en effet lui avoir apporter une connaissance de certaines choses et une sagesse en certaine situation. Mais si c'est vraiment le cas, il écoutera ton opinion et guidera tes choix, sans chercher a imposer les siens. "

Arichis de par sa réputation, avait soif de pouvoir et n'était point en reste quand il s'agissait de manipulations diverses. Néanmoins si il avait pu élevé un fils comme Oschide, il devait malgré tout avoir bon fond. Puis sa ruse n'étant plus a démontré, il serait sans doute assez malin pour ne point se mettre a dos sa femme, plus encore sa place sur le trône. Une position qu'il n'aurait pas si ce n'était par elle. " Si il est intelligent, il verra qu'elle femme merveilleuse tu es et il en oubliera toutes ses maîtresses. Mais qu'importe que cela pour l'heure, concentres toi sur ce jour, sur votre union et sur ton bonheur. Que ce soit la mariage de convenance ou non, chaque femme mérite que son mariage soit un jour heureux. " Meme Ambre s'était amusée au sien, c'est dire. Comment elle avait fait, cela restait un mystère aux yeux d'Ange, vu qu'elle s'était engagée en cette journée a supporter Vassili de Diantra pour le restant de ses jours. Les nombreux verres qu'elle avait bue a la cérémonie, n'avaient pas dus etre étranger a sa joie.

Ange espérait bien que Tibéria n'en n'aurait pas a passer par les mêmes artifices. Quand cette dernière commença a s'excuser pour la gêne occasionnée de par leur conversation, elle la stoppa d'un sourire. " Il n'y'a aucun inconfort que je ne subirais pas volontiers pour pouvoir t'aider. Si tu as besoin de quoi que ce soit, aussi gênant cela te paraisse, n'hésites jamais a venir me voir. Jamais tu m'entends. Je serais toujours la pour toi Tib, c'est une promesse. " Sa cousine remarquant l'aube qui pointait a l'horizon, fit preuve de maladresse en voulant prendre congé trop vite, si bien que son pied se retrouva bientôt en sang, a goûter sur le tapis, tandis que la future duchesse se tenait en un équilibre précaire. Elle se précipita vers elle, puis après lui avoir fait prendre appuis sur son épaule, l'aida a se rasseoir. " Restes la veux tu, je vais arrangée ça. " Elle se détourne un instant, farfouille dans un sac de toile, abandonné dans un coin, puis revient une bande de tissu en main. Elle s'agenouille devant sa cousine et la regarde longuement.

Contre toute attente, elle délaisse la bande sur le sol et s'empare délicatement du pied meurtri de Tibéria. Ce qu'elle allait faire, elle l'avait fait pour bien d'autres avant, la différence était que la plupart du temps, il lui était des étrangers et qu'elle ne craignait pas leurs regards. Néanmoins, n'avait t'elle pas promit que tout se passerait bien ? Si et elle y veillerait. " Une mariée ne peut pas boitée a son mariage n'est ce pas ? " Difficile de savoir si c'était la une véritable question ou si elle cherchait a se convaincre de quelque chose, qu'importe une seconde plus tard elle glissait sa main sur la blessure de sa cousine. Une chaleur familière glissa d'elle a Tibéria, la drainant d'une partie de ses forces tandis que dans une légère grimace, elle sentait sa propre chaire s'entailler. Le processus terminé, le pied qu'elle tenait au creux de ses mains était intacte, a peine souillée par le sang qu'il avait versé, mais sans plus la moindre blessure pour l’expliquer. Ange ne vacilla pas, elle en avait connue d'autre et des bien pires, relâchant sa cousine, elle se laissa simplement glisser sur le sol. Le regard fuyant, comme si elle avait peur de lire quelques dégoûts dans le regard de Tibéria, elle entoura son propre pied, désormais ensanglanté, dans un bandage de fortune. Puis vint finalement le moment ou elle redressa la tete.

Glissant son regard dans celui de sa cousine, elle murmura avec un clin d’œil: " Je garde tes secrets, tu gardes les miens. " Elle se redressa, tout en s’efforçant de ne point s'appuyer sur son pied. " La journée sera longue, tu ferais mieux d'aller te reposer. "  C'était une façon de lui signifier qu'il n'y'avait pas plus a débattre de ce qui venait de se passer. Sa cousine avait probablement des questions, elle y répondrait un jour. Mais pas celui la, en d'autres circonstances, a un moment plus opportun. " Mais avant que tu ne partes, je voudrais te donner quelque chose. " Claudiquant, grimaces a l'appuis, elle se dirige vers la coiffeuse, elle ouvre un tiroir, duquel elle sort un écrin qu'elle tend a sa cousine. Pendant son court séjour a Langehack, elle avait écrit a Solaria pour qu'on le lui fasse parvenir au plus vite, il était arrivé la veille, pile a temps, un soulagement.

Sur un lit de velours, se trouvait un collier d'or, dont le motif, l’emblème des Soltariel était scintillant de diamants. " Il était a Ambre, elle le tenait de sa grand mère qui le tenait de sa mère et ainsi de suite. Il remonte a plusieurs générations. Une coutume de famille se transmettant de duchesse en duchesse. Cela me ferait immensément plaisir que tu acceptes ce présent. Ce serait un grand bonheur pour moi que de le voir a ton cou. " Un sourire, mais qui dissimule a peine ses traits crispés, elle a beau s'appuyer d'une main sur la coiffeuse, elle est légérement vacillante. Pas que l'entaille de son pied soit horriblement douloureuse, mais comme toujours l'utilisation de son don, sa malédiction, l'avait vidée de son énergie. Quand a la blessure en elle meme, d'ici quelques heures il n'en resterait plus qu'une fine ligne blanche, pareille a une vieille cicatrice. Le coté positif de l'incident était que désormais elle allait pouvoir dormir, oh guère d'un bon sommeil probablement, mais au moins sommeil il y'aurait.

Dans l’immédiat, Tibéria doutait fortement qu’Arichis en vienne qu’à oublier ses maîtresses avec elle. Après tout, elle n’avait probablement pas l’étoffe de ces femmes ayant beaucoup plus d’expérience de la vie qu’elle. Une nuit de noces ne devait pas les faire paniquer autant qu’elle bien que ce ne soit pas l’acte en lui-même qui la terrorisait, mais le fait qu’il soit devant témoins. C’est quelque chose qu’elle aurait souhaité vivre dans l’intimité et non pas devant les yeux et les oreilles vicieuses d’un groupe de noble beaucoup plus soucieux des traditions que du bien-être des autres. Tibéria commençait à reprendre sur elle. Il fallait qu’elle arrête d’y penser et se concentre sur autre chose. Il y aurait plein de belles choses pour elle durant la journée. La cérémonie allait surement être à la hauteur de ses espérances et les célébrations seraient surement tout aussi amusantes. La jeune femme voulait vraiment en profiter pour être avec ses sœurs, car elle savait que rapidement, la vie de femme politique allait lui prendre toute son attention et qu’il serait difficile de les revoir aussi souvent qu’elle le désirait. Non, Tibéria devait vraiment arrêter de mettre autant d’importance sur cette nuit de noces. À savoir, ça ne sera peut-être pas aussi terrible qu’elle l’imaginait. Ange n’était aucunement dérangé par l’intrusion de sa jeune cousine en plein milieu de la nuit. Au plus grand bonheur de Tibéria, elle sut qu’elle pouvait compter sur elle quoiqu’il arrive. Cette simple pensée était d’un grand soulagement pour elle.

Malheureusement, ce petit regain de confiance fut de courte durée. Dans la précipitation qu’entraîna la découverte de l’aube sur le point de se lever, Tibéria brisa un verre et s’entailla le pied sur un éclat tranchant. Elle était en train de mettre du sang partout. La vue du liquide carmin ne la dérangeait pas, mais elle craignait la douleur qu’elle éprouverait en marchant durant la journée. Elle qui souhaitait profiter des festivités à leur maximum. En l’espace de quelques secondes, elle avait réussi à tout gâcher. Tibéria pouvait être si maladroite parfois.

— Fait vite, je mets du sang partout…

Bon, elle exagérait peut-être un peu. Ce n’était que quelques gouttes tombant sur le sol, mais elle tachait quand même le somptueux tapis de la chambre. Ange l’aida à s’assoir puis alla trouver une bandelette pour soigner la blessure. Toutefois, lorsqu’elle s’agenouilla devant la future duchesse, Tibéria crut sentir une légère hésitation, mais elle n’avait rien à voir avec la vue du sang. Au lieu de lui bander le pied, Ange décida plutôt d’essayer autre chose. Tibéria prit un certain temps à comprendre. Ce n’est que lorsqu’elle sentit un léger picotement dans son pied qu’elle réalisa ce qui était en train de se passer. Lorsque sa cousine passa sa main sur la blessure, une agréable chaleur pénétra dans sa chair meurtrie et se répandit dans tout son corps. Non seulement la douleur disparut aussitôt, mais Tibéria sentit un soudain regain d’énergie. Elle n’avait plus mal et la fatigue avait disparu. Elle se sentait aussi reposée qu’après une longue nuit de sommeil. Elle ouvrit grand les yeux devant l’étendue du pouvoir d’Ange. Malheureusement, celle-ci semblait plutôt honteuse. Elle fuyait son regard comme si elle craignait une réaction négative de la part de sa cousine.

— Ange…

C’était maintenant elle qui était blessée. Ange soigna son pied avec le bandage initialement destiné à Tibéria, puis levant les yeux vers elle.

— Tu n’as pas à t’inquiéter.

Tibéria se leva de son siège, évita soigneusement les éclats de verre et alla saisir une autre coupe. Elle la tendit vers Ange. En faisant cela, elle se concentra sur le récipient et sous le regard de son ainée, il se remplit d’eau limpide.

— Ce secret, ma chère cousine, nous le partageons. Mes sœurs et moi pratiquons la magie des éléments. Je contrôle l’eau. Margot, Antonia et Paulla se partagent le feu, l’air et la terre. Je crois maintenant que cette prédisposition à l’Art vient de papa et que c’est quelque chose de répandu dans la famille bien que je ne sache pas réellement si d’autres que nous sont capables de pratiquer.

Elle sourit en espérant que cette petite démonstration apaise les craintes de sa cousine par rapport à son propre talent secret.

— Dans quelques heures aura lieu la cérémonie à la plage. Je voulais t’avoir à mes côtés, mais tu ne peux véritablement pas te rendre à la plage dans cet état. Je t’attendrai donc pour le repas avant le mariage qui aura lieu dans les jardins.

C’était le moment de se séparer. Tibéria allait partir, mais sa cousine la retint pour un bref instant. Elle se leva et alla chercher en boitillant un objet. Lorsqu’elle vit ce que c’était, elle en fut bouche bée. Évidemment qu’elle reconnaissait ce collier. Cet objet d’une immense valeur était devenu le symbole clef de la duchesse de Soltariel. Tibéria l’avait vu scintiller au cou des précédentes duchesses et c’était maintenant à elle qu’il revenait.

— Ange…

Elle en avait les larmes aux yeux.

— Merci… Merci infiniment. Viens, je vais t’aider à te mettre au lit.

Soutenant Ange, elle l’aida à s’étendre dans son lit et Tibéria prit la peine de la border un peu comme l’avait fait sa cousine de nombreuses fois lorsqu’elle était enfant.

— Repose-toi… Ne t’en fais pas, ton secret est en sécurité avec moi. Rien de ce qui a été fait ou dit dans cette chambre ne sortira de cette pièce…

Un dernier sourire, Tibéria quitta la chambre le cœur un peu plus léger. Ces soucis n’étaient pas totalement disparus, mais ils lui semblaient un peu moins gros. Ange lui avait remis un important symbole. Le Soleil sera bientôt en marche…

La réaction de sa cousine lui était un soulagement et pour cause, bien que ce ne soit pas réellement d'un fait volontaire, mais l'étais ce jamais, la magie attirait souvent la haine. Quand Tibèria lui montra sa propre aptitude, elle ne s'en étonna guère, elle avait vue bien des choses de par ses voyages. Néanmoins, elle se demander ce qu'en penserait l'Anoszia, elle n'aimait pas l'idée qu'il puisse vouloir contrôler cette facette de sa future femme, ni toutes les autres d'ailleurs. " A vous quatre, vous devez avoir des pouvoirs incroyables. Tu as un don certain, ne laisses personne te dire le contraire, ni meme te manipuler pour y'avoir accès. " Elle ne la détrompa pas sur l'origine de son propre pouvoir, sa malédiction, un jour peut etre. Rien de familial pour elle la dedans, a moins que son sang n'ait vraiment été porteur de magie et que les mots prononcés par le drow jadis, n'aient étés que le déclencheur pour en réveiller l'essence avec une variante dérangeante a l'appuis. Voila qui pourrait remettre bien des choses en cause.

Si elle n'avait jamais cherchée a faire lever sa malédiction, c'est qu'elle avait finie par prendre gout au fait de pouvoir aider les autres, quel-qu’en soient les douleurs reçues en contre partie. Les paroles de Tibéria, son don, celui de ses autres cousines, ouvraient de nouvelles perspectives, de nouveaux questionnements, auxquels elle comptait bien trouvée réponse. Mais pour l'heure, il lui fallait se concentrer sur le jour présent. Elle aurait volontiers accompagner sa cousine sur la plage, une malheureuse blessure ne serait venir a bout d'elle, néanmoins un peu de repos ne semblait pas superflue. Ces dernières Enneades avaient étés fortes épuisantes, elle avait beaucoup voyagé, elle avait guérie Oschide, maintenant Tibéria .. oui probable que dormir un peu serait plus raisonnable. Elle acquiesça dont d'un simple hochement de tete avant d'offrir un présent particulier a la future duchesse de Soltariel.

La réaction de cette dernière la remplit a son tour d'émotion, si bien qu'elle ne protesta pas quand sa cousine se mit en tete de l'aider a se mettre au lit. Cette nuit bien que porteuse de quelques gênes, revêtait a ses yeux d'une grande importance. Elle les avait unie plus que jamais, les rapprochant a la fois par leur présence, leurs souvenirs et leurs secrets. Elles seraient désormais la l'une pour l'autre, cela ne faisait pas l'ombre d'un doute. " J'ai confiance en toi Tibéria, sans quoi je ne serais jamais venue a Ydril alors meme qu'en tant que future duchesse, tu aurais pue vouloir ma tete de par le simple fait du sang qui coule dans mes veines. " Un clin d’œil. Sa cousine n'avait a aucun moment parlée de sa légitimité sur le trône ou de quelconques intentions qu'elle aurait pue avoir en ce domaine, elle lui était reconnaissante de cette confiance, d'autres en soif de pouvoir en auraient vite tirés quelques paranoïas. " Mais je suis la, a tes cotés ce jour et tout les autres. " Un sourire. " Files maintenant, je ne voudrais pas te mettre en retard, un peu de repos et je serais a nouveau en pleine forme. Nous nous verrons tout a l'heure. "

Elle regarde sa cousine disparaître, elle semble un peu plus sur d'elle, elle espère avoir pue l'aider un peu, mais le plus dure reste a faire, seulement cela ne dépend désormais que de Tibéria, ce qui reste a venir, nul ne peut l'accomplir a sa place. Encore quelques minutes de pensées diverses, le sommeil encore et toujours récalcitrant, a moins que ce ne soit elle qui le repousse, craignant ce qui vient ensuite. Finalement quand le soleil perce timidement les cieux, ses yeux se ferment. Pour quelques heures seulement, mais c'est bien assez. Quand elle se réveille, la fatigue l'a quittée, de son pied ensanglanté ne reste qu'une fine ligne blanche a peine boursouflée. Il était désormais temps d'aller rejoindre sa cousine et d'affronter a ses cotés cette longue journée. Puisse etre la pour elle le premier jour d'une nouvelle vie, pleine de réussite et de joie. Elle le lui souhaitait sincèrement et elle ferait en sorte que cela soit possible avec tout les moyens a sa portée.

Fin du RP.