Lire et découvrir

La bibliothèque de Tethien. L'immense bibliothèque de Tethien. J'avais toujours adoré ce lieu, bien plus que tous les jardins que pouvait receler cette cité. En ce début de matinée, le soleil commençait à peine à éclaircir les lieux et déjà je m'avançais, timidement, dans la grande allée, mon sac chargé de provisions, de livres et de cahiers serré entre mes bras. Je n'avançais que lentement, telle une petite souris voulant se faire la plus discrète possible, pour la simple et bonne raison que mes yeux ne pouvaient s'empêcher de dévorer la beauté des lieux et la magnificience des livres trônant sur d'immenses étagères entretenues impeccablement. J'avais toujours adoré me promener entre les rayons de livres d'Alëandir, mais après plusieurs centaines d'années j'avais fini par m'y habituer et perdre une partie de ce pur plaisir tout à fait enfantin qu'était de redécouvrire les reliures faites tendrement à la main, les enluminures et autres dessins tracés avec une dextérité et un réalisme parfaits et, bien sûr, les milliards de mots posés avec défenrence sur le papier. Ô, vous les livres, porteurs de trésors insoupçonnés ! Ô, vous les parchemins, porteurs d'Histoire ! Ô, vous les oeuvres, reines incomprises ! Auriez-vous, vous tous, la clémence de m'accorder une courte danse ? de me laisser vous caresser du bout des doigts, de vous admirer comme il se doit, d'apprendre à vous connaître vous et votre auteur ? M'accorderiez-vous juste une petite place dans votre propre histoire, le temps de quelques jours, pour que je puisse relier vos écrits à d'autres d'Anaëh ? Me laisseriez-vous tout simplement vous trouver parmi votre immensité, pour que je puisse moi-même comprendre et apprendre ?

J'avançais trop vite à mon goût, trop lentement à celui de certains qui dépaçaient la petite brindille que j'étais sans même faire attention, sachant certainement où ils trouveraitent leur bonheur. Pour ma part, Fineldor m'avait clairement indiqué dans quelle allée je pouvais me rendre pour tout ce qui relevait de l'Histoire de la magie et des recherches et découvertes magiques. En fait, cela faisait bien plus d'une simple allée. Mais je partais optimiste, j'allais trouver ! Sauf si je commençais à m'arrêter à tous les livres qui pouvaient potentiellement m'intéresser et qui n'étaient pas le sujet de mes recherches. Je me fis violence pour arrêter de regarder partout autour de moi et d'admirer chaque détail architectural ou autre de ces lieux, parce que je savais qu'il me fallait aller complètement de l'autre côté de la bibliothèque, soit à plusieurs heures de marche de là. Avec regret, je me dépêchais pour ne pas perdre trop de temps et m'atteler au plus vite à la tâche complexe qui m'attendait : réunir assez d'informations entre elles pour les regrouper, assembler les pièces et comprendre ce que séparément elles ne veulent rien dire. Et le thème que je travaillais en ce jour n'était pas des moindres, puisque sans savoir exactement quels détails je cherchais, j'essayais d'améliorer ma perception de la magie et la manière de l'utiliser pour renforcer mes sorts et les rendres encore plus efficaces. Pour l'instant toutes les notes que j'avais prises revenaient à des angles particuliers lors d'une création en croix, mais procurant peu d'effets. Le chercheur n'avait pas dû se rendre compte qu'il manquait quelque chose à sa théorie ou bien, comme moi, il n'avait pas dû trouver quoi. Du moins était-ce ce que je pensais.

Après une bonne marche et quelques questions timides aux quelques personnes semblant habituées à ce mémorial de la sagesse, je trouvais enfin le lieu où je pourrais me poser pour pouvoir facilement rechercher puis lire les différents ouvrages dont j'allais avoir besoin. Je pris volontairement une table de taille moyenne - pour une table de bibliothèque - pour poser mes affaires et but un coup avant d'entamer véritablement mes recherches. A partir du moment où mon esprit se concentra sur l'aiguille qui devait se trouver dans la meule de foin, le temps cessa d'être et Enoriel disparut au coeur de la magie et de l'Histoire.

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"Pas toi, pas toi, pas toi... Ah si, toi oui !"

Je me mis sur la pointe des pieds pour essayer d'attraper le livre qui me faisait manifestement de l'oeil. Je me tenais sur le barreau le plus haut de l'échelle et, malheureusement pour moi, mon assez petite taille ne me permettait pas d'arriver à prendre le livre sans me risquer... mais tu vas venir oui !... à faire une bêtise. En plus, l'ouvrage était un peu sur ma droite, ce qui ne m'aidait pas. Allez, juste quelques centimètres de plus ! Je l'ai ! J'eus un grand sourire victorieux, ayant enfin dans ma main l'objet de mon désir. Sourire qui s'effaça presque aussitôt quand je sentis mon pied glisser irrémédiablement sur le barreau, l'autre se trouvant déjà dans le vide. Oups...

"Kiaaaaaaaaaaaaaaaaa !!!"

Je me sentis valser dans les airs, malheureusement sans ailes. Alors que je commençais à traverser les nombreux mètres qui me séparaient du sol, tête en bas, je ressentais le vent faire virevolter ma fine robe verte ainsi que mes longs cheveux de blé. Je ne fis pas attention à l'échelle qui tanguait dangereusement, jonglant d'un pied sur l'autre comme si elle avait du mal à se décider si elle allait tomber et si oui de quel côté, faisait tomber au passage quelques livres. De mon côté, mon cerveau eut du mal à trouver la réaction la plus logique qui pouvait être dans ce genre de situation : utiliser la magie. Tout en tenant le livre que j'avais difficilement pris plus haut, mes bras balançaient maladroitement dans les airs tout en se cognant régulièrement aux étagères ou à l'échelle. Ce ne fut que lorsque j'eus parcouru plus d'un tiers du trajet jusqu'à l'écrasement final que mes bras se décidèrent à se rassembler et que mes doigts gesticulèrent rapidement pour utiliser le vent que mon corps créait avec sa chutte à des fins ma foi fort honorables : ne pas m'écraser bêtement sur le sol d'une si belle bibliothèque ! Quoique, pour un lieu de mort, c'était franchement pas mal. Mais si je pouvais mourir une fois mes recherches finies, ça m'arrangerait bien...

"Edel... Nillenucan ah erda setian !"

Les mots étaient sortis tous seuls, et avec force du fait de ma conviction soudaine. Il était devenu très rare que j'use d'incantations lors de la formation de sorts, mais là mon cerveau avait assez rapidement fait le calcul pour se rendre compte que ma chutte s'arrêterait plus rapidement si j'en usais que sans. Mon maigre corps fit une pirouette pour se retrouver pieds vers le bas et tête vers le haut, et une couche de plus en plus cotonneuse d'air se fit sentir, relevant ma ro... relevant ma robe, alors qu'il y avait pas mal de monde ?! Mes mains se rabattirent immédiatement sur le bas de mon vêtement pour éviter ce qui avait été juste une seconde, c'est-à-dire la révélation à tous d'une certaine partie de mon corps. Déjà que je ne montrais pas mes jambes... oh la honte...

Rouge comme une pivoine, je me posais délicatement sur le sol et alla m'asseoir à ma place, rapidement et sans un bruit, sans même regarder autour de moi. Je m'assis, posa le livre à côté de mon tas de papiers, et déplaça les colonnes de livres qui se trouvaient déjà à ma table de sorte à ce qu'on ne me voit plus, que je n'existe plus à la surface du monde, que je n'existe plus que pour les livres auprès de moi. J'entendis des chuchotements, quelques rires étouffés, puis au bout d'un moment plus rien.

Alors que le silence était revenu dans la grande salle - et que l'échelle avait arrêté de danser - les plus observateurs purent voir les quelques livres qui étaient tombés au sol s'envoler un à un, à une bonne vitesse, jusque là où se cachait la mage maladroite.

A partir du moment où j'étais plongée dans mon monde de récits, d'explications et de notes, le temps n'avait plus aucune emprise sur moi. Qu'il passe rapidement ou non, mon esprit était tellement obnubilé par les informations que je trouvais ainsi que celles qui traînaient déjà quelque part dans ma liasse de papiers à raccrocher à ces trouvailles que même mon propre corps ne dictait plus rien. La faim ? La soif ? L'énervement ? La fatigue ? Je ne connaissais plus. Même l'envie d'aller aux toilettes se faisait très rare. La seule chose qui pouvait me donner ne serait-ce qu'une petite idée du temps qui s'écoulait était l'énorme pile de livres qui se divisait au fur et à mesure que je les lisais en livres intéressants pour mes recherches ou non, et si oui quels types de renseignements ils donnaient. Et cela en plus de toutes les notes que je prenais. C'était un énorme travail, mais comparé au travail que j'avais commencé à effectuer sur les obélisques trouvés à l'est de l'Anaëh (un au front et l'autre au lac Uraal), ce n'était rien. Là il me fallait juste trouver la pièce manquante du puzzle, même si je ne savais pas à quoi elle ressemblait. Pour les pierres ancestrales, c'était plus compliqué... peu d'écrivains relatant ne serait-ce que dans une phrase la présence de tels monuments avaient pu prendre le temps de parcourir l'Anaëh afin de recouper toutes les informations possibles. Chaque information étant elle-même une aiguille dans une botte de foin, voire pire, bien évidemment.

Les piles se défirent au fur et à mesure, je vins à manquer de papier. Je fis plusieurs heures de marche pour aller en chercher une bonne quantité et retourner à ma table. Puis je recommençais. Une fois la trentaine de livres lus, je commençais à les remettre à leur place tout en réfléchissant à tout ce que j'avais pu ingérer. Beaucoup de notes de prises, mais finalement peu me serviraient pleinement. Et certaines pas du tout pour ce que je voulais faire, par contre pour faire apprendre à un jeune élève la magie ce pourrait être d'une utilité non négligeable. Je fis plusieurs aller-retours pour remettre les écrits, me perdant de temps à autres dans les nombreuses et trop grandes allées, puis revenant une nouvelle fois pour partir. Je laissais quelques livres non lus de côté parce que j'avais une idée en tête, puis retournais en rechercher de nouveaux dans la section qui me paraissait la plus appropriée au détail qui me chiffonait. C'est lors de l'un de ces passages que j'entendis soudainement un drôle de bruit...

Brrrrblblbbrrrrl

Je me retournais, intriguée, prête à utiliser de la magie s'il le fallait. C'était quoi ce bruit ? Il n'était pas survenu jusque là... était-ce un être bizarre qui s'était introduit dans la bibliothèque ? Et puis c'était assez proche de moi en plus ! Je m'avançais en catimini jusqu'à la table où j'étais installée et posa les quelques bouquins sur le meuble.

Bllllbrrrrrrrrrrrrrr !

Mais c'était quoi ça ?!

Brrr...

"Vous devriez aller manger, Madame... sinon je crains que votre ventre ne fasse encore plus de bruit par la suite."

Je me retournais, complètement bête, pour me retrouver face à un jeune elfe aux longs cheveux roux et bouclés tenant deux livres dans sous le bras. Un étudiant en magie, certainement. En tout cas il avait l'air gêné de s'adresser à moi, ou du moins de révéler que c'était mon estomac qui me faisait peur. Après quelques secondes où je fus bien gênée, je lui adressais un sourire tout en me disant que je n'avais pas dû assez manger avant de venir à la bibliothèque. Je regardais autour de moi et vis que les feux magiques avaient été allumés pour la nuit. Au-dehors, c'était le noir complet...

"Ah... je n'ai pas dû voir le temps passer et oublier de manger. Désolée... Pourtant, ça ne doit faire qu'une bonne journée que je suis arrivée.
- Hum... Veuillez m'excuser, mais vous êtes bien celle qui est tombée de l'échelle et qui s'est rattrapée grâce à la magie ? Jolie démonstration au passage ! Enfin... si vous n'êtes pas partie depuis, cela fait cinq jours que vous êtes là en train de travailler.
- Pardon... Cinq jours ?"

Il me fit un signe affirmatif de la tête, pendant que je blêmissais. Cinq jours à bouger et à lire, sans manger et en ne buvant pratiquement pas. Par les Cinq, cinq jours ! Je m'assis à la chaise que j'occupais depuis tout ce temps et commençais soudainement à avoir faim, terriblement faim, soif et sommeil à la fois. Bigre... cinq jours...

"Excusez-moi, ça vous dérange si je mange un peu ?
- Non, allez-y. Je peux ?"

Je répondis "oui" de la tête alors que le jeune elfe me montrait une autre chaise en face de moi. Je sortis tout un tas de nourriture ainsi que des gourdes, lui demandant silencieusement s'il voulait quelque chose. Il refusa poliment mais continua à me regarder, ce qui me gêna sensiblement au point que mes joues rosirent un peu - ce qui ne se vit peut-être pas du fait de la nuit et des feux magiques.

"Je m'appelle Anerun Celian, je suis étudiant à l'académie qui est juste à côté. Et vous ? Je ne me souviens pas vous y avoir vue, pourtant vous maîtrisez l'élément de l'air.
- En effet je ne suis pas d'ici, je ne suis là que pour des recherches magiques. J'ai déjà fouillé la bibliothèque d'Alëandir, mais je n'ai pas trouvé le détail qui me manque ! Mais je ne me suis pas présentée... Enoriel Valiendal, mage élémentaire.
- Valiendal... Valiendal Enoriel... C'est vous ?!
- Euh... ben oui..."

Anerun se mit alors débiter tout un flot de paroles à voix basse, me racontant ainsi qu'étant lui-même dans le domaine de l'air qu'il s'était intéressé aux puissants mages de ce domaine ainsi qu'aux écrits de recherches qui avaient pu être faites et lors d'un voyage à Alëandir avait eu l'occasion de lire quelques uns de mes livres. Il avait également, lors de ce même voyage, pu faire le rapprochement entre l'écrivain Enoriel et l'archimage Beliandar Valiendal. Il était ravi de me rencontrer et de pouvoir discuter avec moi, et moi je devenais toute rouge au fur et à mesure qu'il parlait en bien de moi. Nous discutions quelques heures avant qu'il ne me laisse à mes recherches et que lui aille se reposer avant les cours, temps pendant lequel je bu et je mangeais énormément, puis je redevins seule devant les livres. Je triais mes papiers et, sans m'en rendre compte, m'endormis sur place, la tête posée sur mes bras croisés. Je ne me réveillais qu'une fois que toute une journée se soit écoulée.

"Roooonfl... Mmmmh... Aïe... Hein ? Pfffff !"

Je me réveillais difficilement, barbouillée par le trop d'heures de sommeil que je venais d'avoir. Des cernes descendant bien bas sur mes pommettes, des traces de livres sur la joue, j'eus beaucoup de mal à me réveiller. Il fallut que je me frotte longuement les yeux avant que je n'arrive à voir correctement ce qui m'entourait tant la lumière me faisait mal aux yeux. Enfin, la lumière... Au-dehors le ciel tirait sur le noir et déjà les feux magiques avaient été allumés dans la bibliothèque. Il régnait un silence de mort dans l'immense pièce et je ne voyais pour tout dire absolument personne de là où je me trouvais. Cela me faisait presque étrange... une bibliothèque sans vie malgré les nombreux livres qui y logeaient. Je regardais un instant, penaude, la nourriture que j'avais sortie la veille et que je n'avais pas mangée avant de m'endormir, puis mon sac. Après seulement je soupirais face à tous les livres qui étaient empilés les uns sur les autres devant moi. Bon, je pouvais toujours me rassurer en me disant que je les avais presque tous lus et que certains ce serait à peine si je les feuilletterais puisque c'était ceux qui étaient tombés par mégarde lors de ma chutte. Après avoir haussé les épaules je mangeais quelques biscuits que j'avais apportés avec moi puis me levais. Ce n'était pas que j'avais bien dormi, mais maintenant il était temps que je passe aux toilettes.

Je revins plusieurs heures plus tard, ayant profité d'être sortie de la bibliothèque pour finalement aller prendre un bain et changer de robe. Je n'aimais pas spécialement être sale et surtout je n'avais pas envie que Fineldor me vois dans cet état. Protecteur comme il était, il aurait été capable de me faire surveiller même dans la bibliothèque pour s'assurer que j'arrête de travailler au bout d'un moment et que j'aille prendre soin de moi. Et s'il y avait bien une chose que je ne pouvais pas supporter était qu'on m'arrache à mes réflexions ou à mes lectures ! En somme, il valait mieux qu'il ne sache pas. Mais déjà il devait avoir entendu parler de ma mésaventure de l'échelle et franchement je n'avais pas envie de connaître sa réaction... Quoi qu'il en soit, je m'assis à ma place et me penchais à nouveau sur un livre. Au départ la tête reposant sur l'une de mes mains, l'intérêt grandissant que j'eus pour le manuscrit fit que ma tête finit par reposer sur mes deux mains, et seul mon petit doigt bougeant horizontalement tournait les pages par magie.

Après avoir lu quelques livres et pris des notes, je regardais les ouvrages que je n'avais pas encore lus : que des aléatoires là depuis six jours. J'en pris un, deux, trois, quatre... rien d'intéressant. Quand j'arrivais au cinquième et dernier, je fis comme pour tout les autres : je le pris délicatement entre mes mains gracile, le tournais pour voir le titre au dos puis le retournais une nouvelle fois pour le feuilleter. Ce fut lorsque j'ouvris le livre que je remarquais qu'il était malheureusement abîmé, la première de couverture s'étant quelque peu déchirée du reste. Je fronçais les sourcils et regardais à nouveau l'extérieur du livre ; rien. Fronçant les sourcils, j'entrepris alors la délicate opération d'essayer de mieux connaître les maux de mon patient. Après quelques essais et plusieurs passages délicats de ma main sur la couverture, je finis par me rendre compte que quelque chose se cachait dedans. Je pris une pince à épiler dans mon sac - quelle idée de ne jamais l'enlever ! - et, usant doucement de la magie de l'air, je fis glisser jusqu'à la pince un papier qui s'était retrouvé caché en cet endroit. Il était vieux mais bien conservé. Je dépliais avec grand soin la feuille pour lire les quelques écrits qui s'y trouvaient. Je restais un instant bête sous les mots que je lisais au fur et à mesure et, plus encore, lorsque je vis qui était l'auteur de ce message. Mes yeux se brouillèrent un instant puis sans rien dire je rangeais mes affaires, emportant le livre déchiré ainsi que le papier avec moi. J'expliquerai que je l'avais trouvé déchiré et que j'allais profiter de mon temps libre pour le porter à réparer. Et ce message que j'avais découvert par pur hasard... Non, je n'en parlerai pas de suite à Fineldor. J'avais ma propre enquête à mener.

La chasse aux vieux démons pouvait commencer.