-55%
Le deal à ne pas rater :
Friteuse sans huile – PHILIPS – Airfryer HD9200/90 Série 3000
49.99 € 109.99 €
Voir le deal

 

 La fidélité du cœur.

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Maélyne de Lourmel
Ancien
Ancien
Maélyne de Lourmel


Nombre de messages : 2536
Âge : 33
Date d'inscription : 14/03/2012

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 26 ans / 983 du 10ème cycle.
Taille
: 1m72
Niveau Magique : Non-Initié.
La fidélité du cœur.  Empty
MessageSujet: La fidélité du cœur.    La fidélité du cœur.  I_icon_minitimeMer 16 Nov 2016 - 12:31


Au premier jour de la sixième ennéade de Favrius, peu après la cérémonie.

« Si vous me le permettez, j'aimerais aller me rafraichir un peu avant de rejoindre les invités. »

Guillaume ne répondit pas et se contenta d'une posture droite et d'un baisemain, il reçut un léger sourire en retour avant de partir. Maélyne avait besoin de se retirer quelques instants, pas longtemps pour ne pas inquiéter la foule qui s'amassait dans les jardins du château, attendant impatiemment les quatre mariés pour les féliciter. La journée d'automne, assez douce, permettait de passer le temps dehors, à l'air frais, tout en admirant les couleurs chaudes des arbres qu'offrait cette saison.

Etherna était une belle ville, la Dame saura s'y habituer et quand bien même elle s'était longuement préparée à cette journée, à ces vœux qu'elle se devait de prononcer, ce serait nier l'évidence de dire que la venue du Comte n'avait rien gâché. Roderik n'avait pas été invité, ni par Jérôme ni même par Maéyne et il y avait une raison à cela.

-Pourtant, j'ai invitée Aliénor.

La sœur de l'Arétan, celle qu'elle n'avait rencontrée qu'une seule fois, celle qu'elle pensait ne jamais revoir. Maélyne aurait dû se douter que cela entraînerait sa venue, qu'il se serait déplacé. Cette invitation n'aurait jamais dû être envoyée.

-Pourtant, je l'ai fait.

La Dame soupira en entrant dans sa chambre. Celle qu'elle occupait depuis son arrivée en ville, celle qui ne sera plus sienne dès ce soir. Ses affaires n'avaient pas encore été déménagées, ce qui la rassura. Se retrouver dans une pièce vide ne l'aurait pas aidée. A peine eu-t-elle fermée la lourde porte en bois qu'on frappa.

« Maélyne, c'est moi, ouvre s'il-te-plaît. »

Thenala semblait la suivre comme son ombre. Maélyne se demanda même si elle sera présente cette nuit et se surprit d'espérer que non. La porte s'ouvrit et la rouquine s'engouffra dans la chambre comme un courant d'air imperceptible.

« Comment ose-t-il ! Ne se rend-il pas compte de ses actes? Je n'arrive pas à le croire l'affront qu'il te fait. Il devrait être mis à la porte, oui, bonne idée, jetons le hors de la ville ! »
« Thenala, calmes-toi. »
« Non mais il se fou littéralement de toi ! Il va te mettre dans tous tes états ! »
« C'est plutôt toi qui semble mal prendre sa venue. Essaie de te calmer et de te contrôler, je ne souhaite pas provoquer d'incident diplomatique et je tente aussi bien que mal de garder mon calme alors fait de même, je t'en prie. Laisses-moi maintenant, j'ai besoin d'être un peu seule. »
« Ah! Tu vois, je le savais, tu vas commencer à déprimer alors que c'est censé être une belle journée. »
« Thenala, c'est toi qui me déprime, va-t-en. »

Vexée, la rouquine ne se fit pas prier. Pourtant ses attentions étaient louables, elle ne faisait que s'inquiéter pour sa cousine mais sa manière de faire n'était pas la bonne.

-Je devrais l'envoyer prendre des cours de tact auprès de Cécilie.

D'ailleurs son autre cousine lui manquait en cette instant, pourtant elle avait pris la décision de ne pas la voir, ni avant la cérémonie ni juste après. La Dame chercha à lui épargner son propre malheur alors qu'elle-même à du épouser un autre homme que celui qu'elle aimait il y a de cela deux ennéades maintenant.

Posée devant la fenêtre, son regard se perdit sur l'horizon. La ville était en effervescence et l'on entendait les cris des fêtards précoces.


-Où loge-t-il?

S'était-il permise de penser, parcourant les toits qui s'offraient à elle tout en imaginant trouver le bon. Elle repensa à cette soirée à Diantra, celle qui la poussa à aller festoyer dans un village banlieusard en compagnie de son éternel pot de colle et du Chevalier. Maélyne repensa à ce baiser échangé, ce baiser qui n'aurait jamais dû avoir lieu, cet échange qu'elle avait pourtant apprécié mais pas à sa juste valeur.

Dorénavant adossée contre le mur, Maélyne se mit à réfléchir. A regretter les dernières paroles prononcées devant le Comte. Mais comment pouvait-elle donc réparer cela? Surtout en ce jour où le moindre de ses faits et gestes étaient épiés.


-Pourquoi t'es triste?

Avec les derniers événements, la Dame avait fini par oublier qu'elle était d'une autre façon liée à un petit être. Arth était son Dräke depuis plus d'un mois maintenant et il avait bien grandit. Possédant dorénavant la taille d'une petite chouette, il avait bien du mal à se cacher aux yeux de tous.

-J'ai effrayée des dames
-Arth, je t'avais demandée de faire attention
-Je sais mais je dormais et elles m'ont vu sous le lit


Maélyne soupira. Son cœur saignait, son esprit se rongeait et ce n'était vraiment pas le moment de réparer les incidents provoqués par sa bestiole.

-Fait plus attention la prochaine fois.
-Mais…
-S'il te plaît, laisse-moi.


L'animal retourna sous le lit.

-Comment puis-je réparer cela?
-Réparer quoi? Répliqua Arth aussitôt en sortant la tête de sous le lit.
-Arth ! Cesse de m'écouter !
-Mais…
-Tu m'agaces !


C'est à cet instant qu'il se tu définitivement. Maélyne n'était pas d'humeur et cela se ressentait. Bon nombre de personnes allaient en pâtir et ce, sans même qu'elle ne s'en rende compte. Mais un cœur blessé nous pousse parfois à faire des choses que l'on va regretter par la suite. Il fallait cesser de se morfondre, et agir. Il devait savoir. Il avait le droit de savoir.

La Dame ouvrit alors la malle qui contenait ses nombreuses tenues et en chercha une plus particulièrement. Sa tenue de voyage dont les lacets de cuirs ont été maintes fois remplacés. Elle s'empara une nouvelle fois d'un des lacets de sa manche pour y nouer un nœud de chaise symbole de solidité et de fiabilité puis elle le glissa dans une morceaux de parchemin pliée qu'elle scella sans y faire figurer le moindre sceau.

Elle sortit alors de sa chambre, laissant Arth seul une nouvelle fois, complètement en proie à un désarroi dont elle n'imaginerait pas les conséquences. En chemin, par un heureux hasard, une belle coïncidence ou un pur miracle, Maélyne croisa une servante, celle qui s'occupait d'elle depuis son arrivée, celle qui lui a noué ce bracelet autour du poignet.


« J'ai un terrible service à vous demander. »

Maélyne ne savait pas pourquoi elle faisait autant confiance en cette personne, à moins qu'elle était désespérée au point de se mettre au bord du précipice, prête à tomber. Ce n'était pas une bonne idée de confier une telle tâche à une servante. Même si la missive ne contenait que quelques mots et un bête lacet de cuir, rien que le destinataire pouvait être mal interprété.

La jeune fille accepta et partit immédiatement après. L'après-midi était entamée lorsque Maélyne rejoignit son époux dans les jardins, affichant un faux sourire et néanmoins stressée quant à la mission qu'elle venait de confier.

Ce n'est qu'une heure plus tard que la jeune femme au service du château, habillée sobrement comme toute paysanne trouva l'auberge où logeait le comte d'Arétria, du moins, si l'on pouvait appeler cela une auberge. Le vélin fut soigneusement posé là où Roderik ne pourrait le manquer.

Juste quelques mots;


Jusqu'à mon dernier souffle.

Ainsi qu'un bête lacet de cuir.

Revenir en haut Aller en bas
Roderik de Wenden
Ancien
Ancien
Roderik de Wenden


Nombre de messages : 1133
Âge : 34
Date d'inscription : 25/12/2014

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  27 ans (né en 982)
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié.
La fidélité du cœur.  Empty
MessageSujet: Re: La fidélité du cœur.    La fidélité du cœur.  I_icon_minitimeVen 18 Nov 2016 - 8:07


« Vous semblez de fort bonne humeur, monseigneur.
- Hmm ?
- Je dis que vous avez bonne mine, sire Roderik.
- Oh. Et pourquoi donc, Athaulf ?
- Parce que vous n'aviez pas l'air heureux tout à l'heure, pendant la cérémonie.
- Ah. »


Le revirement avait de quoi étonner le brave écuyer, il est vrai ; pendant toute la cérémonie le comte était resté grave, le visage fermé, prostré dans le silence, à regarder la femme qu'il aimait épouser un autre homme. La liaison qu'il avait entretenue avec Maélyne de Lourmel était un secret bien gardé, mais ils étaient quelques-uns, dans le plus proche entourage du comte, à le suivre depuis assez longtemps pour soupçonner entre ces deux-là une accointance coupable. Ne s'était-il pas absenté toute une nuit, quelques mois plus tôt lorsqu'ils traversaient Serramire pour gagner Oësgard, alors même qu'on l'avait vu au soir raccompagner la Dame de Lourmel ? N'avait-il pas recommencé lorsqu'ils avaient retraversé ce même pays serramirois pour regagner leurs pénates ? On savait, mais l'on n'osait rien dire à voix haute, de crainte de fâcher le brave Roderik.

Elle m'aime, et elle m'aimera toujours, songeait-il, serrant entre ses deux le mince lacet de cuir comme s'il s'était agi d'un talisman. Ah ! Puisqu'il ne pouvait rêver mieux, il lui faudrait bien s'en contenter ; il ne pouvait lui reprocher d'en avoir épousé un autre quand il avait été le premier à lui faire faux bond.
Cette euphorie fut malheureusement de bien courte durée. Bien vite, la rage amoureuse reprenant les devants, ses doutes l'assaillirent de nouveau ; et les mots de Maélyne, loin d'estomper sa jalousie, ne firent que l'exacerber. Je ne renoncerai pas à elle, se promit-il, et il se mit à rêver de façon absurde : il vit le château d'Etherna en proie aux flammes, il vit les terres de la baronnie dévastées par des milliers de cavaliers malelandois, ses champs de blé et ses villages ravagés. Un jour, oui, un jour peut-être, il porterait la violence sur les terres des Clairssac et leur enlèverait la femme qu'ils lui avaient prise ; peu lui importait que cela entraîne une faide sanglante sur des décennies, peu lui importait de s'aliéner sa propre épouse et tout un parti de ses propres vassaux, si cela pouvait lui ramener Maélyne.

Dans l'attente de ce jour, il lui faudrait s'armer de patience.
Revenir en haut Aller en bas
 
La fidélité du cœur.
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Miradelphia :: PÉNINSULE :: Marquisat de Sainte Berthilde :: Baronnie d'Etherna-
Sauter vers: