Crains les dieux [Irys & Caley]

« Crains les dieux, tous autant qu'ils sont », avait un jour affirmé Tiberio à son butor de fils. « Tu ne saurais tous les vénérer, car chacun d'eux est pluriel et revêt tant de masques qu'ils sont en définitive trop nombreux pour qu'on les adore tous ; les dieux sont nombreux, et ils sont jaloux. Ils ne se contentent pas d'un partage équitable de ton adoration. Qu'ils soient Trois, Cinq ou Sept, ils sont individualistes et égoïstes : vénères-en deux et l'un jalousera l'attention que tu portes à l'autre. Tu ne saurais tous les vénérer, Ascanio ; il te faudra choisir. Mais tu peux les craindre tous ; tu dois les craindre tous. »

Si avisé qu'ait été ce conseil, Ascanio n'avait pu le suivre. De toutes les divinités de ce monde, rares étaient celles qu'Ascanio n'ait irrité par ses frasques. Ce n'était pas qu'il ne voulait les craindre ; mais il ne les comprenait pas. Il en était un pour chaque chose, et aux côtés des dieux pentiens ou du panthéon drow se tenaient les petites idoles locales ; chaque campagne reculée avait les siennes. Ascanio priait souvent, non par dévotion, mais pour quémander les faveurs de telle ou telle divinité, quelle qu'elle soit - il avait même fait commerce avec le clergé de Kiel Elghinn, cruelle déesse du panthéon drow. Lorsque le dieu restait sourd à ses suppliques, il s'adressait à un autre aux attributs semblables. Ce n'était pas qu'il les vénérait tous, car la chose, en effet, était impossible ; il n'en vénérait plutôt aucun, et agissait comme s'ils étaient tous à son service. Il traitait les dieux comme les hommes, avec un tantinet plus de déférence.
En fait, il n'en était que deux à se disputer véritablement ses faveurs : Arcam et Isten. Il l'avait découvert par la voix de May'Inil Baenrahel, qui l'avait initié aux préceptes de ces deux entités, si étroitement liées et pourtant différentes - bien qu'Ascanio ait, au fil du temps, oublié ce qui différenciait vraiment Arcam et Isten sur le plan théologique. Il aimait considérer qu'Arcam était l'homme et Isten la femme ; parfois il s'imaginait être Arcam et, ainsi dans la peau d'un dieu, rêvait qu'il possédait charnellement la déesse.

Malheureusement, en péninsule il ne pouvait exposer publiquement son adoration pour ces divinités. Le clergé de Néera réprouvait le culte d'Arcam pour des raisons qu'Ascanio peinait à comprendre - il mettait cela sur le compte de la pudibonderie des péninsulaires. Et parce qu'il n'aimait pas le clergé néerite, il n'avait que peu d'affection pour la DameDieu.

C'est pourtant avec une résolution ferme qu'il pénétra par la petite porte dans la cathédrale de Sainte-Deina et s'engouffra avec un courant d'air dans le plus haut et le plus saint édifice du clergé néerite. Venu hors des heures de cérémonie pour un entretien avec la Haute-prêtresse de Néera, richement vêtu d'un manteau multicolore, il était accompagné d'une femme sans titre ni fortune, et voulait l'épouser ici-même. Ici, à Sainte-Deina, il voulait voir célébrer un mariage qui ne convenait pas à son rang, dans un monde qui n'était pas le sien, sous l'office d'un culte qu'il ne vénérait point.

Ses pas et ceux de Caley résonnèrent sur le sol et entre les murs de la cathédrale alors qu'ils avançaient entre les rangées de bancs vides ; ils s'arrêtèrent au milieu de l'édifice, là où un rai de lumière filtrant au travers d'un vitrail venait mourir sur le sol de pierre ; avisant un jeune garçon vêtu d'une robe sacerdotale, Ascanio lança simplement :

« Je suis Ascanio Vossula, et je dois rencontrer la haute-prêtresse. »

Par rapport aux dieux, Caley se trouvait plus ou moins dans la même position qu’Ascanio quant à la ferveur de sa dévotion. Elle n’avait pas mis les pieds dans un temple depuis longtemps ni même adressé une prière à une quelconque divinité. Ce silence s’expliquait par la perte de ses illusions avec le temps. La vie n’a pas été tendre avec elle. Son existence se résumait principalement à de la survie. On doit tous faire face à des difficultés un jour ou l’autre, mais Caley les avait vues s’accumuler. Tout cela à cause d’un choix qu’elle avait fait alors qu’elle n’était qu’une jeune fille encore. Depuis, elle n’avait fait qu’en subir les conséquences comme si les dieux voulaient la punir. Ce n’était que depuis tout récemment que les choses commençaient à prendre une tangente différente dans sa vie. Ça coïncidait avec ses retrouvailles avec Ascanio, l’homme aussi fier qu’un paon marchant à ses côtés. Il voulait la marier. Étrangement, elle a cru qu’il changerait d’idée le matin venu, mais ce ne fut pas le cas. Il l’a fait habiller avant de lui-même se parer de ses plus beaux atours afin de se rendre à la cathédrale pour y rencontrer la Haute-Prêtresse. Caley craignait cette rencontre autant que le comportement qu’Ascanio pourrait avoir en présence de la dame. Elle se souvenait trop bien d’une précédente conversation qu’ils ont eux sur le sujet. Il était tout à fait probable que la Haute-Prêtresse refuse de les unir et pour éviter cela, Ascanio n’hésiterait pas à lui graisser généreusement la patte. Caley n’approuvait pas une telle méthode et espérait compter sur le contrôle relatif qu’elle exerçait sur son fiancé pour éviter un scandale.

Techniquement parlant, rien n’interdisait clairement leur union hormis la question de la réputation. Or, Ascanio n’avait pas la réputation la plus reluisante de tout Miradelphia. De plus, le fait qu’il soit prince marchand le différenciait du reste de la Péninsule. La noblesse en Ithri’Vaan ne possédait pas le même statut que sur la terre natale de Caley. Ici, Ascanio n’était qu’un gueux avec beaucoup d’argent, mais personne n’oserait le dire en sa présence. C’est sa fortune qui faisait son titre, mais s’il venait qu’à la perdre, alors il ne soit plus rien contrairement à un noble d’ici qui, même désargenté, restera toujours un noble. La jeune femme commençait à croire que de se marier en Péninsule était la meilleure idée qu’ils pouvaient avoir. En Ithri’Vaan, le titre de prince marchand reprendrait toute sa force et Caley ne serait qu’un vulgaire moucheron qu’on ferait disparaître. Ascanio a juré qu’il la protégerait, mais tant de choses pouvaient arriver. Il ne fallait pas penser à l’avenir maintenant. Cette rencontre allait peut-être tout changer, alors elle devait rester sur ses gardes afin d’empêcher Ascanio de tout gâcher. C’est d’avoir une belle opinion de celui qui allait peut-être devenir son époux, mais malheureusement, c’était le cas.

La simplicité de la Haute-prêtresse, tant dans son apparence que dans la manière dont elle se mouvait dans l'allée centrale du temple, décontenança l'Estréventin d'entrée de jeu. Ascanio avait espéré impressionner le clergé par la richesse de sa parure, par l'ostentation des couleurs vives. A l'image des dignitaires religieux de l'Estrévent, les fortunes colossales que les fidèles de Néera avaient jadis engagé dans la construction de la cathédrale, et aujourd'hui dans son entretien, étaient pour Ascanio autant de preuves que le culte néerite adorait l'or et tout ce qui était signe de richesse ; après tout, il n'était de plus haut bâtiment à Diantra, et aucun n'égalait en majesté l'ornementation de sa façade, dont la rosace finement sculptée accrochait l'oeil du pèlerin venu de loin. Aussi ne manquait-il pas de s'étonner de découvrir la Haute-prêtresse de la DameDieu vêtue de couleurs ternes, allant nus-pieds dans le lieu le plus sacré de son culte ; les dignitaires religieux de l'Estrévent, quel que soient leurs dieux, l'avaient habitué à moins de modestie.

Il resta indécis quelques instants, se demandant comment convenait-il de la saluer, et renonçant à comprendre le charabia qu'elle déblatérait au sujet des « choix » que l'on faisait et qui les avaient menés ici.

« Puissent les Enfants de la DameDieu demeurer fidèles à la Mère des Hommes, sous ses bras aimants et protecteurs », improvisa-t-il, et comme cela lui semblait un peu rapide, il ajouta : « puisse-t-Elle nous abreuver de son amour comme la vache nourrit le veau de sa généreuse mamelle. »

Il effectua une espèce de révérence bizarre puis, étudiant rapidement la Haute-prêtresse, jugea bon d'aborder les choses en douceur. Il avait d'abord pensé entrer dans le vif du sujet, réclamer ce qu'il était venu réclamer, quitte à parler compensation financière si jamais la vieille bique faisait des caprices. Mais puisque celle-là n'avait pas l'air de courir après le pognon, il lui fallait trouver un autre moyen de la mettre dans de bonnes dispositions. Qu'est-ce qui peut bien intéresser une femme comme elle ? En bon marchand qu'il était, puisque l'or n'était pas la solution il pensa au sexe ; mais là encore, quelque chose lui disait que cela ne devait pas beaucoup intéresser la dignitaire. Trop vieille. La solution finit par lui apparaître, simple comme bonjour : ce qui la faisait vibrer, la vieille bique, c'était sa déesse.

« Votre Bien-pensance, je suis Ascanio Vossula et voici Caley Aldaron. Nous sommes deux âmes égarées en quête de réponses spirituelles aux vicissitudes de l'existence, et nous voulons entendre la parole de Néera de la bouche de sa plus illustre représentante. Je crains d'avoir longtemps négligé mes devoirs vis-à-vis de la déesse, et j'ai commis quelque action que la morale condamne. » Il désigna Caley d'un signe de tête. « Mon enfant grandit dans les entrailles de cette femme alors que la DameDieu n'a point reconnu ni approuvé notre amour. Nous nous présentons à vous humblement, Votre Bienséance, pour savoir comment nous pourrions expier notre faute et regagner l'affection de la DameDieu, puisse-t-elle nous abreuver de son amour comme le veau tête la mamelle de la vache. »

Dès l’instant où ils posèrent les pieds à l’intérieur du temple, Caley craignit le moment où Ascanio ouvrirait la bouche en présence de la prêtresse. Elle se souvenait trop bien de la conversation qu’ils avaient eue ensemble et elle connaissait assez Ascanio pour savoir qu’il risquait de leur attirer de sérieux ennuis en étant trop lui-même. Déjà, il avait insisté pour se parer de ses plus beaux atours, attirant tous les regards sur lui alors qu’ils faisaient chemin jusqu’à la cathédrale. Il était vêtu comme un homme sur le point de se marier, loin d’être l’image même de l’humilité. Néanmoins, dans sa simplicité, la dame faisait une forte impression et elle ne laissait personne indifférent. Même Ascanio parut brièvement déstabilisé et préféra opter pour la politesse. Caley l’écouta tout en le regardant du coin de l’œil, prête à réagir s’il disait une bêtise. Elle tiqua sur quelques mots et était presque certaine qu’il n’utilisait pas la bonne appellation, mais pour l’instant, il se tenait plutôt correctement. Évidemment, elle rougit comme une pivoine lorsqu’il mentionna le fait qu’elle soit enceinte. Caley elle-même tenait absolument qu’ils soient entièrement honnêtes devant la haute prêtresse, mais c’était terriblement embarrassant.

Du coup, Caley ne savait pas quoi dire. Ascanio se débrouillait bien et puis elle devait admettre qu’elle ne se sentait pas totalement à l’aise devant cette femme. Caley ne fréquentait pas les gens importants. Elle ne leur parlait pas ou seulement si elle y était obligée. Elle craignait de se mettre les pieds dans les plats et de ne pas aider leur cause en le faisant. En même temps, Caley ne voulait pas non plus apparaître comme la femme soumise à l’homme qui reste planté là à subir plutôt qu’agir. Surtout que, malgré sa jolie robe, on voyait bien qu’elle ne venait pas du tout du même milieu qu’Ascanio. Elle était belle, mais les traits de son visage étaient ceux d’une femme ayant passé beaucoup de temps dehors.

— Nous savons que la situation est délicate, mais nous voulons bien faire les choses.

La caresse de la plume d'oie sur le visage d'Ascanio le fit éternuer, et il s'en fallut de peu pour que ses miasmes ne viennent entacher le blanc immaculé de la robe de la Haute-prêtresse. Tout en se frottant le nez, le prince estréventin écouta distraitement les mots de la vieille femme ; apparemment, ce petit rituel avec la plume représentait l'aile de la déesse Néera. Cela ne manqua pas d'intriguer notre grand trublion qui se demandait, à présent, si Néera était une sorte de piaf et si elle pouvait voler. Bah tiens ! Si j'étais un dieu, pouvoir voler aurait été l'un des premiers trucs auxquels j'aurais pensé. Il demeura silencieux et un brin circonspect lorsque la haute-prêtresse leur demanda de prononcer leurs vœux. Il aurait cru qu'elle ajouterait quelque chose, qu'elle leur indiquerait ce qu'il fallait dire ; mais le silence un peu gênant qui s'ensuivit laissait entendre que c'était à eux de parler, à présent. Bon... bon, bon, bon, pensa Ascanio, réfléchissant à toute allure devant le regard de la vieille, jetant un coup d’œil à Caley qui ne semblait pas plus à l'aise que lui. Puis il décida, attendu qu'il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il fallait dire, d'improviser des vœux personnalisés. Après tout, si Néera était la déesse du Choix, ne pouvait-il pas choisir le texte ?

« Devant la déesse Néera et devant la représentante de son clergé, moi, Ascanio Vossula, je proclame aujourd'hui mon amour sincère pour Caley Aldaron ; je m'engage à pourvoir à toutes ses nécessités et à la protéger des menaces de l'existence ; je m'engage à reconnaître l'enfant qu'elle porte - car il est le mien, hum ! grmpf ! - et à lui assurer un avenir à travers la jouissance de mon nom. A compter de ce jour et jusqu'au jour de mon trépas, je m'abreuverai de l'amour de celle que je veux pour épouse ; je m'abreuverai de son amour comme le petit lévrier s'abreuve du lait de la levrette en tétant goulûment sa délicieuse mamelle. » Il aimait bien cette formule qu'il avait employée quelques instants plus tôt et qu'il trouvait distinguée, aussi en avait-il usé une fois de plus, mais il avait fait l'effort de changer d'animal. « Je m'engage à être un époux aimant, attentionné, et à l'honorer physiquement le plus souvent qu'il sera possible en vue d'une progéniture nombreuse. »

Satisfait de sa déclaration enflammée, il tourna des yeux ennamourés vers Caley. Ah, qu'elle était belle avec son orgueilleuse chevelure brune que les domestiques de la Maison d'Orient avaient su dompter à force coups de peigne ; qu'elle était belle dans cette robe de soie vossulienne, qui enfin la rendait femme. Il savait qu'elle finirait par s'accoutumer à sa nouvelle vie : on jouit plus aisément du passage d'une vie itinérante à une vie luxueuse que de l'inverse. Il ne doutait pas un instant qu'elle saurait s'adapter rapidement et, même s'il s'étonnait de ce qu'elle refusât l'aide des domestiques pour prendre son bain, il l'imaginait endosser au fil du temps le rôle de princesse thaarie sans difficulté. En la regardant ainsi, il sentit peu à peu sa virilité raidir ; curieusement, l'atmosphère austère de ce haut édifice religieux ajoutait quelque chose de piquant à l'ambiance, et il l'aurait bien prise là, sur l'autel de la DameDieu et sous le regard embarrassé - ou admiratif, voire jaloux - de la Haute-prêtresse.

C'était à Caley, maintenant, de prononcer ses vœux.

Évidemment, Ascanio restait Ascanio. Si jusqu’à maintenant il avait démontré un comportement presque exemplaire, ses manières laissaient toutefois à désirer. Lorsqu’il éternua de manière explosive sur la haute prêtresse, même Caley ne put réprimer une grimace. Toutefois, elle était beaucoup trop soulagée par la tournure des événements pour réellement s’y attarder. Elle s’attendait à des remontrances et à être jugé sur ce qu’elle avait fait. Caley ne menait pas une vie exemplaire. Ses nombreuses erreurs continuaient de la suivre, mais elle regardait vers l’avant. Elle n’arrivait cependant pas à croire qu’Ascanio puisse faire partie de son avenir. Une simple rencontre hasardeuse sur la route allait maintenant transformer radicalement sa vie entière. Elle serait une princesse. Même dans ses rêves les plus fous de petites filles, jamais cette idée n’avait effleuré son esprit. Elle n’avait rien d’une princesse. Caley n’était pas particulièrement gracieuse. Elle pouvait se battre à l’épée et chasser en forêt. Elle savait comment construire un bon abri pour la nuit et s’orienter parmi la végétation dense. Ses aptitudes à la survie ne lui seront plus d’aucune utilité maintenant même si elle refusait de passer le restant de sa vie dans l’oisiveté la plus totale. Ascanio lui avait assuré ne pas avoir l’intention de l’enfermer dans un mode de vie qui ne lui conviendrait pas. Caley ne sera pas la princesse marchande typique et si elle pouvait avoir accès aux écuries autant qu’elle le souhaitait ainsi qu’un volontaire ou deux pour ne pas perdre la main à l’épée, elle n’aurait aucune raison de se plaindre.

Il existait déjà une formule à prononcer pour les vœux de mariage et si Caley en connaissait le message en général, elle ne savait pas les paroles exactes. Ascanio non plus visiblement, car il décida d’improviser des vœux à son image. La première partie convenait parfaitement. La seconde partie avec la mamelle et le bébé lévrier méritait peut-être d’être retravaillée un peu. Quant à la finale, Caley n’était pas convaincue que ce soit vraiment convenable. Néanmoins, elle fut touchée par la sincérité de son propos qui traduisait parfaitement la nature spontanée, maladroite et un peu effrontée d’Ascanio Vossula.

— Devant la déesse Néera et devant la représentante de son clergé, moi, Caley Aldaron, je proclame aujourd’hui mon amour sincère pour Ascanio Vossula. Je fais le vœu de le soutenir dans ses réussites, de l’épauler dans les difficultés sans jamais me détourner de lui et de lui rester fidèle jusqu’à mon dernier souffle. Je ne possède que peu de choses, mais tout ce qui est mien est sien. Je serai son alliée, sa conseillère, son amante attentionnée et qu’il ne doute jamais de l’amour que j’éprouve pour lui. Je ferai tout en mon pouvoir pour que les enfants qui naîtront de cette union deviennent des hommes et des femmes fiers, justes et bons qui feront honneur au nom qu’ils portent.

Caley ne pouvait s’empêcher d’être émue en prononçant ses paroles. Ce n’était pas vraiment les vœux classiques, mais ils venaient du cœur et prenaient ainsi tout leur sens. Ascanio lui jeta un regard attendri auquel Caley répondit par un sourire et des yeux aussi brillants. Pour une rare fois dans sa vie, elle se sentait bien.