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 Le courroux des dieux

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Loup-Gris
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MessageSujet: Le courroux des dieux   Le courroux des dieux I_icon_minitimeSam 28 Jan 2017 - 12:07


Sigra avait du mal à se réveiller... Sa tête tournait, la lançait... C‘est comme si un boeuf s‘était assis sur sa tête, ou si un marteau de guerre l‘avait frappée en pleine tempe. Son crâne n‘était qu‘une mer de douleur dans laquelle elle se noyait sans pouvoir bouger. Ses muscles ne répondaient plus. Et pourtant, en regardant le ciel flou, elle remarqua les cimes des arbres. Elles bougeaient. Non, elles ne bougeaient pas. C‘était elle qui bougeait. Mais elle était trop affaiblie pour faire quoi que ce soit. Etait-ce un homme qui la traînait dans les bois pour abuser d‘elle ? Ou un charognard qui comptait la dévorer à l‘abri des regards et des échauffourées qui continuaient, plus loin ?

La colère prit le pas sur la douleur. Elle portait la vie, et elle n‘allait pas se laisser faire. Relever la tête fut une épreuve extrêmement difficile, mais elle put enfin voir qui la traînait ainsi depuis quelques minutes. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu‘elle vit la vieille Osa, qui la fixait avec colère. Sigra ne dit rien pendant un moment, puis parla avec une voix cassée...

« Que... s‘est-il passé, vieille mère ? »

La sorcière resta silencieuse, continuant de traîner Sigra par les bottes, loin du champ de bataille. C‘est alors que la guerrière grogna comme une louve, et haussa le ton.

« Que s‘est-il passé ?! »

Osa cracha par terre, puis prononça ces paroles, d‘une voix plaintive que ne lui connaissait aucun être vivant :

« Mon fils est mort... Ils l‘ont tué. Ils ont tué mon enfant, mon seul enfant... »

Sigra écarquilla les yeux. Tout lui revenait à présent ; l‘odieuse trahison des Guerriers-Jaunes, la bagarre générale entre les Sigols, et l‘encerclement de Maugrim par les clans fidèles au Grand Aspic... Des larmes coulèrent des yeux horrifiés de la guerrière. Elle avait perdu son chef, son amant, son amour. Et elle portait encore son enfant en elle. Mais pour combien de temps ? Elle avait voulu se battre enceinte pour attirer l‘oeil des dieux sur elle, et pourtant, elle se rendait compte à présent de son erreur. Couchée par terre, elle ne savait pas si son bébé était encore en vie ou non. Toutes ces interrogations et ces réalisations l‘angoissaient, et elle avait du mal à respirer. Une de ses mains se leva difficilement, pour essayer d‘agripper Osa. Mais la sorcière était bien trop loin.

« Ne bouge pas, petite louve. Je sais ce que tu ressens. Tu aimerais que ton fils vive. Moi, je veux la même chose pour le mien. »

La voix de la sorcière changea, et un mince rictus apparut sur son visage jusqu‘alors dévasté par le chagrin.

« Et j‘obtiens toujours ce que je veux. »

Sigra écarquilla les yeux. Alors que l‘orée disparaissait derrière elle, et qu‘elle était traînée dans les ombres inquiétantes de la forêt, elle comprit ce qui allait se passer. Elle tenta de hurler, de se débattre malgré ses membres engourdis et endoloris. Mais rien n‘y fit. Osa l‘emmena loin, loin des frères qui s‘affrontaient et des traîtres qui se gaussaient. Sigra lança un ultime cri, plaintif et douloureux, avant de disparaître derrière un gros rocher...




Gudrun avait réuni ce qu‘il restait des forces fidèles à son père dans un bois non loin. Le reste de la Grande Horde avait décidé de rentrer en Sigolsheim, après s‘être délitée à une vitesse proche de l‘inconcevable. Les fiers guerriers des montagnes, affaiblis, s‘étaient enfuis pendant que Sidhi et les siens tentaient de négocier avec les Péninsulaires. Il ne restait à Gudrun qu‘un peu plus de quatre-cents hommes. Les Ulfedhnars, ce qu‘il restait des Kartagans, quelques Sénoris, et une poignée d‘Embrèlmes. Ils avaient été deux à affronter Gudrun pour le contrôle de la troupe, et tous deux gisaient face contre terre à cette heure. Loup-Gris avait bien préparé sa fille, et elle avait dignement repris le commandement. Mais de quoi ? Et pour quoi ? La guerre était perdue, les Sigols avaient perdu tout seuls... Maugrim avait réuni la plus grande force depuis le grand Unvan, pour se voir trahi et abandonné par les siens.

Un éclaireur apporta une nouvelle engageante. Une cinquantaine d‘autres hommes venaient se joindre à eux, mais Gudrun était encore méfiante. Il pouvait s‘agir d‘un piège sébère. Elle avait caché des hommes dans les fourrés en attendant que ces hommes arrivent, menés par un étrange vieillard barbu. Sa lame n‘était pas loin, et elle toisait les nouveaux arrivants avec toute l‘arrogance d‘un aigle blessé. Elle s‘apprêtait à parler, lorsque la silhouette d‘Osa apparut, transportant quelque chose dans ses bras. La chose était invisible, car couverte de draps. Elle dit alors à sa petite-fille :

« N‘aie crainte, louve. Le Karamstra est notre allié. Et il nous sera plus qu‘utile, à l‘heure où les Sigols ont déçu les dieux... »

Gudrun cracha par terre, continuant de toiser le vieillard devant elle.
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MessageSujet: Re: Le courroux des dieux   Le courroux des dieux I_icon_minitimeMer 1 Fév 2017 - 22:59

Le doux parfum du désastre flottait encore dans l'air, faisant se retrousser les babines aux prédateurs carnivores des environs autant qu'aux hommes encore ivres de la bataille. L'affrontement avait été magnifiquement raté, une véritable ode à l'échec et au ridicule. Un délice.

Arawn était resté en arrière, pressentant le massacre annoncé. Les pentiens l'étonnaient, pour une fois. Les Wandres, bien que vastes, étaient des terres indomptées et sauvages dont la valeur monétaire était fort faible, toute sa richesse étant dans le poème du vivant qu'elle composait.
Ici, tout n'était qu'essence, spiritualité, beauté naturelle... Les minerais précieux étaient profondément enfouis, cachés, inaccessibles, le commerce était bien faible, les indigènes n'ayant que faire des raffineries péninsulaires et eux-mêmes n'ayant que peu à offrir à des envahisseurs au pays vert et prospère.

En d'autres termes, même si construire un comptoir pouvait, stratégiquement, se comprendre, rien ne justifiait une telle débauche de moyens.
Allons donc! Un port sorti de terre, avec des bateaux qui avaient fait des allers-retours jusqu'en Péninsule! Des murs de pierres qui poussaient comme des champignons! Des pièges, des chevaliers, une petite armée de fantassins! Et avec tout ça, toute la nourriture et l'eau nécessaire pour les nourrir les hommes comme les chevaux! Et Karam savait que ces grosses créatures mangeaient des quantités impressionnantes de nourriture, sachant que les buissons, bien plus courants que l'herbe en forêt, étaient des mets forts étrangers à l'estomac des destriers et, par extension, forts peu convenables.

On ne parlait même pas des armes, des matériaux de constructions des maisons, des maîtres-artisans qu'on avait dû dépêcher pour construire tout ça en un temps record.
A quel point le propriétaire de Fort Norkan pouvait-il être idiot pour dépenser le budget triannuel d'une baronnie dans un endroit perdu en pleine cambrousse et qui demandait des frais si considérables qu'il faudrait des années afin qu'il soit rentable? Et encore, pour cela il faudrait que la place forte survive... Ce qui n'était pas garanti, oh que non.

Le vieillard soupira et reposa sa fourrure ses épaules affaiblies. Au final, la situation se présentait bien, voire même bien mieux qu'il ne l'avait envisagé jusqu'à présent... Ses propres hommes avaient certes soufferts de l'affrontement, mais la majorité avait survécu sans blessures et les morts étaient, somme toute, relativement peu nombreux. Les wandrais étaient un bon quatre cent à être restés, ce qui était bien plus qu'il n'avait espéré jusqu'à présent et Osa était toujours là.

Tout était parfait. Le gros de la troupe était vaincu et démoralisé, son plan allait pouvoir se mettre en branle et il n'y aurait plus de nombreux chefs pour se mettre sur sa route. D'ici une ennéade le Fort Norkan aurait disparu, vidé de ses occupants qui finiraient rongés par les vers. Il n'y aurait plus qu'à récupérer autant de matériel que possible et la Nouvelle-Karamstra prendrait son essor, sans opposant, sans adversaire... Sans égal.

Un appel le tira de ses rêveries. On le faisait mander près du combat des chefs... Que ces idiots s'entretuent, ça ferait moins de travail à Nathan pour la suite...

S'appuyant sur son bâton, il quitta le campement ouvert où ses sujets se reposaient, jouaient aux dés ou se lamentaient. Eux ne voyaient pas ce combat comme lui, eux n'y voyaient que la honte de la défaite alors que lui entrevoyait la victoire. Les pentiens avaient beau avoir remporté une bataille, ils n'étaient qu'une troupe de soldats envoyés à l'autre bout du monde, dans un pays oublié de leurs dieux où nul ne viendrait les chercher et où il n'y avait rien sinon eux-mêmes à protéger. Leur moral ne tenait qu'à un fil dans l'ennui et la lassitude qu'apporte ces positions stoïques et improductives.

Leur espoir était une flammèche... Une flammèche qu'Arawn Eolun allait souffler.

La fille de Loup-Gris, Gudrun, avait visiblement réussie à s'imposer entre deux autres dirigeants. Tant mieux, mieux valait la fille d'un mort que le fils d'un vivant. Osa était là aussi, un paquet dans les bras... Un instant, la Voix s'interrogea sur sa nature, mais il finit par secouer la tête, songeant qu'avec cette femme il valait mieux tenir sa langue. Certes, elle était un allié, mais il l'avait assez connu dans sa jeunesse pour connaître quelques traits de son caractère si particulier...


-"La douce Osa a raison, féroce Gudrun... Le Karamstra n'a pas la puissance des Embrèlmes, la vitesse des Ulfedhnars ou encore les capacités des Kartagans... Mais nous avons autre chose...  Nous vivons sur les terres des pentiens depuis bien des lunes, nous connaissons leurs coutumes, leurs manières de penser, d'agir, leurs gloires et leurs peurs... Mais eux ignorent que nous savons tout ça.

J'ai un plan, grande cheffe Gudrun... Mais cette fois les muscles de vos guerriers ne seront pas notre arme... Laissez le Karamstra vous guider pour cette dernière bataille. Nous sommes tout juste revenus sur les terres de nos ancêtres, il serait juste que nous envoyions un message d'adieu à nos anciens hôtes..."
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MessageSujet: Re: Le courroux des dieux   Le courroux des dieux I_icon_minitimeJeu 23 Fév 2017 - 8:34

Gudrun jaugea le vieillard qui se tenait devant elle. Fin comme un roseau, quelque chose en lui faisait néanmoins en sorte qu’il ne plie pas face au vent de tempête. Peut-être une force surnaturelle, à moins que ses sens ne soient abusés par quelque noire magie de coven. En réalité, Gudrun méprisait les chamanes et les sorcières, plus encore lorsqu’un homme s’abaissait à cette condition. Pourtant, elle allait écouter le plan de la vieille carne. Pour la simple et bonne raison que sa vieille carne à elle, cette grand-mère dont la mort ne voulait même pas, était prête à l’écouter. Les Ulfedhnars s’étaient toujours pliés aux conseils d’Osa. Ce n’était pas aujourd’hui, et ce malgré la défaite, que cela allait changer.

Elle raqua un énorme mollard sanguinolent à terre, qui pouvait peut-être contenir une dent… Puis dit :

« Je t’écouterais bien, Karamstra. Mais, si je ne peux être utile à ton plan, alors je préfère te laisser entre les mains de la vieille mère. Je crains les dieux, et je me méfie des sorciers. Je suis comme mon père. »

Gudrun se tourna vers la troupe, et fit un signe de tête, les faisant tous rentrer dans les bois. Elle se retourna à nouveau vers le vieillard.

« Je laisse mon destin entre les mains d’Osa, la Mangeuse d’Hertis. »

Elle fit volte-face, et se dirigea à la suite de ses guerriers, qui s’enfonçaient dans l’épaisse canopée comme une armée d’ombres menaçantes. Après quelques instants, plus un bruit ne parvint de la sombre forêt. Le son du vent dans la cime des arbres, et des oiseaux profondément enfouis dans leurs branchages, étaient les seuls sons qui en parvenaient. Osa posa alors son regard luisant sur Arawn, un mince sourire sur ses lèvres ridées. Elle fit un pas vers lui, cachant bien le paquet qu’elle tenait entre ses bras. Puis, elle dit de cette voix sibylline et dérangeante :

« Les dieux ont regardé ailleurs, lorsque nous avons combattu. Les sorcières de mon coven ont senti les yeux des dieux glisser sur elles comme une goutte le long de l’écorce… Quelque chose nous a privé de notre protection. »

Elle le regarda plus intensément.

« Mais, je ne pense pas que cela vienne de vous. Non. »

Elle se relâcha légèrement, tournant autour d’Arawn.

« Je pense deviner ce que tu souhaites faire, Héraut des Deux-Fluides. Si c’est ce que je pense, alors je te suivrai. Dans le cas contraire, je m’en retournerai sur les terres de mes ancêtres, car une fois revenu, les Ulfedhnars auront une nouvelle guerre à gagner, et la confiance envers leurs dieux à restaurer. Les esprits nous protègent encore… mais pour combien de temps ? »
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