Le deal à ne pas rater :
Display One Piece Card Game Japon OP-08 – Two Legends : où la ...
Voir le deal

 

 En été, fais ce qu'il te plaît. En hiver, fais comme Fabienne.

Aller en bas 
AuteurMessage
Gaston Berdevin
Humain
Gaston Berdevin


Nombre de messages : 242
Âge : 43
Date d'inscription : 09/09/2016

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  36 ans
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié.
En été, fais ce qu'il te plaît. En hiver, fais comme Fabienne. Empty
MessageSujet: En été, fais ce qu'il te plaît. En hiver, fais comme Fabienne.   En été, fais ce qu'il te plaît. En hiver, fais comme Fabienne. I_icon_minitimeSam 20 Mai 2017 - 5:54

1ère ennéade de Verimios, 9ème année du 11ème cycle. Hiver.




Pendant ce temps à Odélian, des cohortes se frayaient un passage dans le mur de neige en direction des châteaux. Ce n’était pas des guerriers, ni même des brigands. Pas majoritairement en tout cas. Quelques lanciers ouvraient la file ou marchaient avec les autres dans la glaise en gadoue. Le gros des hommes étaient des paysans. Ils partaient vers le castel ou le bourg fortifié de leur seigneur respectif, tractant péniblement des carrioles qui ne cessaient de s’enfoncer dans une flaque de boue ou glisser sur un sol gelé. Les sentiers qu’ils empruntaient, quand ils les prenaient seul et par belle saison, se transformaient du tout au tout sous le manteau de l’hiver. Quand ils pouvaient d’habitude parcourir la distance d’une foulée légère et courte, les charrues, les bêtes, le froid, la neige et le nombre transformaient la balade de santé en véritable parcours du combattant.

Les fermiers et laboureurs arrivaient alors, alourdis de leurs bestiaux et de leurs victuailles, dans l’enceinte castrale, grelottant. Ils rejoignaient les voisins déjà arrivés et plongeait dans ce qui put ressembler à une immense foire si on exceptait la froide saison. Comme au marché, les choses s’organisaient chaotiquement. La foule des pécores se tenaient les coudes en buvant quelque chose de chaud en s’échangeant les nouvelles d’attaques de villages par des hommes des bois rapportés par de rares voyageurs tandis qu’ils passaient chacun à leur tour pour déclarer ce qu’ils amenaient. Des bardes et des clercs notaient minutieusement les biens déclarés devant le seigneur ou son juge avant que celui-ci, une fois certain que ces biens étaient légitimement sa propriété, jurait solennellement au paysan d’y veiller comme sur ses propres propriétés.
Ces examens prenaient peu de temps, car un vaste recensement des biens de chacun avait été opéré en Favrius, lorsque le marquis avait commandé le cantonnement des vivres du pays et l’interdiction de faire sortir ne serait-ce qu’un saucisson des limites de son marquisat. L’édit avait fait grogner la paysannerie, car les surplus se vendaient bien. Odélian n’avait pas subi de guerre sur son propre territoire depuis au moins dix ans, alors que tous ses voisins s’étaient enfoncés dans des guerres internes qui avaient plus ou moins affaibli le rendement de leurs récoltes.

Cela en avait donc fait tiquer plus d’un, mais l’édit avait suivi de peu la seconde invasion des elfes noirs, et ils avaient accepté relativement aisément l’impératif de prudence. « L’or ça ne se mange pas, » était un leitmotiv dans cette marche militaire pour laquelle le commerce péninsulaire et l’argent du négoce n’était pas des valeurs encore très ancrées. Tous s’étaient questionné à propos de la guerre que leur seigneur présageait, et si quelques-uns pensaient que Gaston d’Odélian craignait une nouvelle attaque des Eldéens, beaucoup soupçonnaient le Berdevin de vouloir s’assurer de vastes réserves de vivres capables d’alimenter ses osts dans une campagne de plusieurs années contre le sud rebelle au royaume.

Ces spéculations tombèrent à l’eau, et leurs auteurs tombèrent sur le cul, quand ils apprirent que le blé et les bêtes ne serviraient pas dans une chevauchée dans le sud lointain, mais qu’au contraire ils soutiendraient une guerre défensive contre Sainte-Berthilde et des traîtres étherniens subornés à sa cause.

Ainsi c’était la guerre, à la surprise générale. Car personne n’aurait pensé qu’une troisième révolte éthernienne était envisageable, surtout pas au cœur même d’un hiver aussi rude. Aussi improbable qu’était la situation, elle était vraie. Les seigneurs et guerriers qui revenaient de la cour du marquis après la montre pour lutter contre les brigands affirmaient la chose en chœur. Ces déclarations venant d’hommes d’honneur finirent de convaincre les plus sceptiques. Les loups, affamés par l’hiver, se répandaient sur les bonnes terres d’Odélian par l’ouest et par l’est.

L’ordre donné à la populace de mettre le gros de ses vivres et de ses bêtes à l’abri des murailles de leur seigneur répondait dès lors à deux nécessités. Dans un premier temps, cela permettait d’accroître considérablement les réserves de nourriture des places fortes dans le cas improbable d’un siège, dont la principale, Odélia, avait bien besoin. Depuis que le marquis était parti avec son trésor, sa cour, ses bêtes et sa maison militaire pour séjourner dans la ville d’Etherna, les réserves en vivre de la principale ville du marquisat avaient été en majorité transféré à Etherna et à Dens, si bien que ceux dans la confidence savaient qu’Odélia ne disposait pas plus de trois ennéades de victuailles, et encore moins si l’ost odélian s’y installait. La centralisation des denrées alimentaires au sein de ses greniers était donc vitale pour la capitale. Deuxièmement, évacuer des hameaux et des fermes de  leurs seules véritables richesses, soit leurs bêtes, leur nourriture et leur fourrage, rendrait le pillage des brigands moins profitable et, dans un tel cas, les paysans dérobés étaient assurés d’avoir du pain en sécurité.

Car au fond, même si les hommes faisaient les fiers à bras, ils sentaient que la menace était réelle. Bien que l’hiver ait gelé toute manœuvre d’ampleur  contre le brigandage de la part des soldats qui avaient rejoint leurs quartiers pour la froide saison, et si les exactions étaient ralenties par le froid glacial, personne ne pouvait se prémunir contre l’irruption éclair d’une poignée de bandits. Bien des paysans en avaient conscience, et il n’était pas rare qu’il laisse leur femme ou un fils ou les deux auprès d’un parent du bourg ou de la basse-cour au prétexte de garder un œil sur le bétail ou les quelques babioles qui faisaient leur fortune, mais en vérité pour leur éviter un tel évènement.

Une fois leurs biens libérés, ils rejoignaient alors leur ferme, leur hameau ou leur village, un peu tendus à cause de toutes ces histoires qui s’étaient racontés, et se répétant entre eux, comme une promesse fait au voisin, qu’un homme prévenu en vaut deux. Et pour cause, les communes prenaient un soin particulier aux gardes des tours de guet ou, quand il n'y en avait pas, à la construction hâtive d'un perchoir chargé d'alerter le village en avance de l'approche d'une bande d'hommes de guerre. Les réactions aux raids des bandits ne s'arrêtèrent pas à la réfection des tours à tocsin ou à leur érection. Dans de nombreux domaines, là où la racaille avait frappé ou établi ses quartiers d'hiver, les seigneurs, bien qu'ils aient cessé les chasses à l'homme d'ampleur du fait des températures, avaient missionné quelques représentants auprès des hommes des bois ou des brigands étherniens afin d'essayer de les attacher à leur service, avec la caution officieuse du marquis. L'offre était souvent simple : à ceux qui accepteraient de servir, ils pourraient exercer la rapine sur les terres qu'on leur désignerait, ils bénéficieraient d'une solde et, une fois la guerre finie, ceux qui ne voudraient pas prendre la terre que le marquisat leur concèderait pourraient retourner dans leur forêt.






Revenir en haut Aller en bas
 
En été, fais ce qu'il te plaît. En hiver, fais comme Fabienne.
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Un chiffre impair plaît aux Dieux.
» Ellipse An 13. Un p'tit service, s'teu plait ( Dante ), Uldal’Rhiz
» Jouez encore s'il vous plait! [Nolith Rican]
» Météo d'Hiver
» A l'aube de l'Hiver

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Miradelphia :: PÉNINSULE :: Duché de Serramire :: Comté d'Odélian-
Sauter vers: