Roderik de Wenden
Ancien
Nombre de messages : 1133 Âge : 34 Date d'inscription : 25/12/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 27 ans (né en 982) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Ne soyez point la fille de votre mère [Conseil de Langehack] Ven 26 Mai 2017 - 15:57 | |
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L'an IX du onzième cycle Cinquième ennéade de Verimios, premier mois d'hiver, Le premier jour...
Le palais du Porphyrion, En la cité de Merval
L'hiver avait fait des ravages redoutables dans certaines contrées du royaume, disait-on ; pourtant il demeurait doux en la cité de Merval, et si Roderik avait cessé de dîner en terrasse, il n'était pas rare qu'il s'attarde encore dans les jardins du palais. Pourtant il semblait bien que le temps était au déclin ; le ciel se faisait gris, couvert de nuages menaçants, et le soleil pâle qui s'attardait encore durant la première moitié du premier mois d'hiver n'honorait plus si souvent le pays mervalois de ses apparitions. Les beaux jours, même à Merval, tiraient leur révérence. A l'image de ce temps maussade, Roderik se sentait d'humeur chagrine. Soucieux, il guettait un avenir qui lui semblait incertain, d'autant plus incertain qu'il se savait devoir y jouer un grand rôle. Pour un homme seul vivant loin de chez lui, il n'est rien de pire que de savoir que tant de choses dépendent de lui-même : il réalise, en effet, combien la situation peut, à tout moment, devenir désastreuse. Des multiples sources d'inquiétude qui lui trottaient en tête, il en demeurait une qu'il avait trop longuement ignorée : la situation de Langehack. Pays riche autant d'or que de culture, le Langecin s'était isolé du royaume sous la politique déconcertante de l'ambitieux duc Oschide d'Anoszia et de sa godiche d'épouse, la duchesse Méliane de Lancrais. Lors du désastre des champs pourpres, quand le Boucher du Médian avait massacré les osts royaux pour renverser la couronne, le Langecin avait pris le parti du vainqueur et s'était empressé d'occuper Diantra ainsi que le domaine royal d'Edelys, tout en envahissant au passage l'île de Nelen. Un sentiment de toute-puissance avait sans doute conduit le couple ducal à saboter par la suite ses relations avec le Boucher, s'isolant du coup de leur seul allié tout en persistant à ne point faire amende honorable auprès de la couronne. Cette situation perdurait depuis, et le Langecin, pourtant pris entre l'arbre et l'écorce, n'avait miraculeusement souffert d'aucune représaille ni invasion, tirant vraisemblablement parti de ce que ses voisins directs, pas bellicistes pour un sou, n'aient que peu de goût pour la guerre, préférant à l'épée le négoce. Pour autant, Roderik entendait bien voir Langehack rentrer dans le rang tôt ou tard. Depuis la mort du duc Oschide, sa veuve, la duchesse Méliane, s'était isolée dans son chagrin, laissant son duché baigner dans un attentisme malsain ; Roderik avait temporisé, alors. Au début du mois, l'on avait appris que la duchesse n'était plus duchesse, sans trop savoir si elle avait cané ou si ses vassaux, faisant preuve d'un sens inattendu de l'initiative, l'avaient délogée de son trône. Il semblait, depuis, que Langehack soit gouvernée par un conseil de vassaux au nom de la fille de Méliane, une mioche du nom de Linaelle. Ledit conseil de vassaux s'était fendu d'un faire-part auprès du petit roi, témoignant là d'une certaine bonne volonté tout en oubliant de mentionner le sort des terres que le duché continuait indûment d'occuper, ni même d'évoquer l'hommage que devait rendre la duchesse à son roi. Roderik avait temporisé, jugeant que Cléophas, en sa qualité de Régent du Royaume, déciderait de la marche à suivre ; mais les apparitions de Cléophas, toujours aussi rares, conduisaient finalement à toujours déléguer davantage au jeune Chancelier, si bien que Roderik s'en trouvait presque à gouverner lui-même, sans tout à fait s'en rendre compte et sans que personne à Merval ne semble s'en offusquer - il faut dire que les mervallois de souche se fichaient pas mal du gouvernement du royaume. - Roderik de Wenden a écrit:
- Aux seigneurs Alcion d'Amderran, Guilhem de Tall, Uthar de Brevise et Richard de Chantelune,
Protecteurs de Son Altesse Linaelle de Lancrais, Duchesse de Langehack par la Grâce des Cinq,
Messeigneurs, Salut.
Attendu que la couronne ducale appartient désormais à Linaelle de Lancrais sous votre tutelle bienveillante, nous adressons par la présente convocation à la duchesse et à ses tuteurs de se présenter avant la fin de l'hiver au palais du Porphyrion, en la cité de Merval, siège provisoire de la cour, en vue de rendre l'hommage dû à son suzerain Bohémond Ier, roi des hommes, le premier de son nom de la maison Fiiram, Marquis de Sainte-Berthilde, Comte de Scylla, Baron d’Olyssea, Gardien fidèle de la foi, par la grâce de la Damedieu, toute bonne et toute providentielle.
Attendu que le roi aspire à la paix et l'unité en son royaume, et que l'on ne saurait accabler une enfant des méfaits de sa mère et de son beau-père, il ne sera porté nulle sanction contre la personne de Linaelle de Lancrais pour les exactions et les usurpations commises par le Langecin et sa vassale, la baronnie de Missède, sur les domaines royaux, pour autant que la duchesse et son conseil restituent prestement à la couronne les terres occupées sans droit ni titre par les agents langecins et missédois.
Nous indiquons dès à présent notre souhait, sitôt que notre roi aura regagné son foyer à Diantra, de voir la duchesse Linaelle rejoindre la cour et recevoir, aux côtés de son noble suzerain, éducation et protection communes, ainsi qu'il sied à une enfant de si haute noblesse. Nous souhaitons ainsi, par ce lien privilégié entre deux enfants appelés à de grandes choses, que s'épanouisse dès l'enfance une amitié profonde, sincère et durable entre Langehack et la couronne, et que le temps ne saurait renier.
Les Dieux vous gardent,
Par Son Illustre Grandeur, Roderik de la maison de Wenden, comte d'Arétria et Grand Chancelier du Royaume, Au premier jour de la cinquième ennéade du mois de Verimios, en l'an neuvième de notre cycle
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