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 Rendre au Roy ce qui est à Bohémond

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MessageSujet: Rendre au Roy ce qui est à Bohémond   Rendre au Roy ce qui est à Bohémond I_icon_minitimeLun 21 Aoû 2017 - 22:13





1er jour de la 5ème ennéade de Karfias
       Hiver de l'an 9 du XIe Cycle

À l’aube, Maévic de Gavres se présenta au palais du Porphyrion. Le Vertueux portait une missive, son escorte, elle, s’accaparait de ce qui semblait être un imposant objet enveloppé dans des bannières aux armoiries missèdoises et langecines. Il se présenta à l’heure des audiences et annonça avoir un message en provenance du Comte de Missède. L’homme prononça alors les écrits de son suzerain avec une faconde étourdissante, pleine de vigueur et de hardiesse.

 

À Bohémond Ier, de la maison Phyram ; Ernest de Missède vous salue.



Au quatrième jour de la quatrième ennéade de Karfias, j’ai donné l’ordre à la garde du bac d’Entraven d’embraser de flammes noires la coupole de la tour de guet. Sans attendre, le pays édelysien répondit à l’appel et quelques minutes plus tard, la tour du bac de Banvre, puis celles de Kastellin et Gronvel, toutes situées dans la région de Plestin répondirent à l’ordre reçu, allumèrent leur coupole en conséquence, se conformant ainsi aux directives du signal : tout transport en provenance du Médian se verrait dorénavant refuser l’accès à Diantra.



Au milieu du jour, les troupes langecines en poste dans le nord édelysien furent appelées à rapprocher leur stationnement au plus près des frontières tandis que celles d’Aryeoded et de Tregor passèrent le Garnaad et ne tardèrent pas à investir les terres diantraises. Là, elles nous retrouvèrent, moi et mes hommes, pour la suite des opérations. Quelques jours plus tôt, suite à une descente subreptice au sein de la capitale déchue, je pus voir de mes propres yeux les ruines de la ville et le délaissement  de sa population. Il m’apparut également évident que le rebut des troupes ligardes y était absent, sans doute eurent-elles évacué les lieux des suites du ralliement des terres du Garnaad à la couronne et par peur d’être prises en tenaille. La populace était laissée en proie à une semi-pègre que nous entreprirent d’éradiquer sans ménagement. Le Langecin occupa dès lors la capitale, bientôt rejoint par des troupes en provenance de Soltariel que son Altesse le Duc eut gracieusement prêtées à notre entreprise.



L’apport de vivres des Duchés de Langehack et de Soltariel, ainsi que l’aide du Culte de Néera devrait suffire au maintenir en vie la population de la capitale pour le restant de l’hiver mais il faudra bientôt que la trésorerie royale prenne à sa charge la survivance de ses sujets. Pour ma part, je m’engage à solliciter les précieux services de la Guilde des Mages-Maçons d’Ethin dès la la venue du printemps afin que la reconstruction du palais royal débute sans tarder.


       

La dernière fois que le Langecin remit la capitale à votre Majesté, les évènements qui en résultèrent furent des plus regrettables, et ce pour l’ensemble du royaume. J’ai espoir que rien ne viendra entacher le sort des terres diantraises et que la fonte des neiges nettoiera la ville d’un passé avilissant. À ces fins, votre Majesté, je vous remets solennellement Diantra, et si ses clefs sont à jamais perdues et ternies par la main du Médian, veuillez tout du moins en accepter ses portes.



Puissent les Cinq nous guider plus avant, et plus près encore.



Rédigé le huitième jour de la quatrième ennéade de Verimios, second mois d’hiver de l’an neuf du onzième cycle, par Ernest de Missède, Comte de Missède, Seigneur d’Ethin et d’Isgaard, Chevalier du Rocher et Avoué du prieuré de Notre-DameDieu d'Hautecombe.




Ainsi, alors que Maévic finissait de lire la missive, ses hommes firent quelques pas en avant et déposèrent leur charge au sol. Les bannières retirées dévoilèrent plusieurs  imposants morceaux de bois brûlé et pourri. Malgré leur déchéance, il était aisé, à l’oeil de ceux qui les avaient vues du temps de leur splendeur, de reconnaître les restes de ce qui avaient été, jadis, les Grandes Portes de Diantra.



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Cléophas d'Angleroy
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MessageSujet: Re: Rendre au Roy ce qui est à Bohémond   Rendre au Roy ce qui est à Bohémond I_icon_minitimeMer 23 Aoû 2017 - 19:35


- Serafein…ils vous attendent.
- Ils attendront encore un peu, Philaretos.

De la neige à Merval…les Anciens en auraient ri. L’Olienne verdâtre sous un ciel laiteux, soulevant ses vagues au-dessus des ponts des navires, rinçant le haut des quais et des jetées du port ; les toits de la ville couverts d’un manteau immaculé, masquant l’or et le cuivre bleuté des dômes, gelant l’eau des fontaines dans leurs bassins multicolores où le givre prenait désormais des allures de nacre – irisé. La cité s’était mise en habit de deuil en accueillant la triste nouvelle de la mort du Grand Chancelier. L’aiguail et le silence du matin ne trouvaient personne pour les briser quand d’ordinaire se bousculent à cette heure des cohortes de vendeurs et de diseurs de fortune dans les rues de la ville basse. Tout juste voyait-on depuis le parapet de la Colline les gardes patrouiller dans les rues et certains princes marchands téméraires affrontant le froid et les allées verglacées le temps de rejoindre les temples pour offrir les libations matutinales. Le reste du Palais se taisait. Ses gens en avaient déserté les restanques et les parvis pour se calfeutrer dans les quelques salles dotées de foyers. On ne connaissait pas le froid à Merval. C’est tout juste si l’on savait comment s’en préserver. L’histoire de ce morceau de péninsule n’était que feu et chaleur : on ne parlait que de soleil et d’alizés et les seules montagnes qui dominaient l’arrière-pays n’avaient jamais vu de neiges éternelles couronner leurs sommets. Certes tout cela disparaîtrait aux premiers rayons du soleil et les rues maintenant enchanteresses regorgeraient d’une boue rougeâtre où la neige fondue se mêlerait au sable des côtes estréventines. Pour quelques heures encore, la ville continuerait de dormir. Elle fermait les yeux sur l’agitation du Nord, sur ses guerres et ses blizzards – elle inclinait la tête au passage du cortège funèbre du Seigneur-Chiron, dont on ne connaissait d’ailleurs que le surnom.

Aux premières lueurs du jour se présentèrent aux Portes une poignée d’hommes à la bannière de Missède. Tu ne le sus que deux heures plus tard, lorsqu’ils furent enfin admis au Porphyrion. Depuis, le Logothète du Drome venait te déranger toutes les dix minutes pour savoir qui les accueillerait, leur répondrait. Ils venaient chargés d’un présent encombrant, disait-il. L’affaire devait être importante pour que le Logothète fût si démuni, lui qui connaissait le cérémonial des princes de Merval mieux que ceux qui l’avaient écrit. Tu finis par le suivre, résigné, les cheveux trempés par la neige et la peau rougie par la brise et tu entras ainsi dans le Porphyrion, sans encens ni cérémonie, décidé à en finir au plus vite avec ces affaires de l’étranger. Le Logothète s’en étonna, s’arrêta et te demanda :

- En noir, Serafein ?
- Les péninsulaires y voient un signe de deuil. Le Seigneur-Chiron respecta nos coutumes tant qu’il le pût, je peux en faire de même pour lui.


La grande salle baignait dans une semi-obscurité. Froide, blafarde, austère. Le porphyre, noir et les ors, gris. Quelques lampes brûlaient dans les alcôves, découvrant les visages sévères des princes d’autrefois que le Royaume avait oubliés. Un homme s’approcha de toi, suivi des autres. Sous les quelques rayons de lumière blanchâtre traversant les vitraux, il lut la missive qu’il portait. Sa voix pétaradait dans le silence cathédral du Porphyrion. Il s’écarta et tu découvris leur présent. Des morceaux de bois calciné sur lesquels on pouvait voir, maintenant rouillées, quelques arabesques de cuivre. Tu t’accroupis, tu les touchas, passant ton doigt dans les nervures du bois vernis par la suie, le temps, la pluie. Ils sentaient encore la poix. Une suite d’images remonta à la surface de ta mémoire, défilèrent des visages, des voix, des chants, des sons, des parfums et des lieux et l’air du temps passé. C’était Diantra au lendemain de l’arrivée d’Aetius, la tourbe cantharelle, l’air iodé d’Erac au matin de sa guerre ; c’était le visage d’Arsinoé au sortir de Sainte Berthilde et les pleurs de Bohémond séparé de sa mère ; c’était Diantra le soir de la mort du Petit Roy et son ciel bleu comme le cœur d’un saphir ; l’assemblée des nobles au sacre de Bohémond, et Diantra encore la nuit de l’incendie ; c’était Aemon et sa fougue, Clélia et son œil toujours ardent, Jeanne et son sourire tâché de complots, la froideur de la Vesne et votre rencontre dans les souterrains ; c’était la maladie de la Régente et ses soupirs dolents, le fort de la Valiance qui servit de refuge à l’Arcanum ; Diantra et ses tours, ses cours, ses murailles, ses places, ses rues, ses détours ; ses prostituées, ses orphelins, son peuple de voleurs, de coupe-gorges, de tire-bourses et de lépreux ; ses négociants venus du monde entier, ses femmes plantureuses et ses hommes apprêtés comme des gigots de banquet ; c’était Diantra et son ciel lourd de fumée ; Diantra, ses mille tours et cheminées ; Diantra et son parfum de merde, de sueur et d’oranger ; Diantra, ses ruines, ses palais ; Diantra, son ciel ; Diantra, sa plèbe, sa noblesse, sa gangrène ; Diantra et ses palais d’été ; Diantra, ses rêves, ses trésors, ses tristesses, ses morts.

Combien de morts, Cléophas ? Et combien encore ? Roderik venait de rejoindre le panthéon de tous ceux que tu avais côtoyés, de tous ceux tombés au service d’un Royaume malade et d’un Roy exilé. Au profit de quoi ? D’une paix dont ils n’auront même pas vu les contours. Tu te souvins de ta discussion avec Roderik, de cette confiance presque aveugle qu’il avait en ses cousins du Nord. Se pouvait-il qu’il ait eu raison ? Que le criminel d’hier, aujourd’hui marche pour sa repentance ? Du Nord survint la guerre, du Nord survinrent tous les maux qui firent du Royaume la ruine qu’il était aujourd’hui, du Nord surviendrait la libération. Il fallait te rendre à l’évidence, Cléophas : un vent nouveau soufflait sur la Péninsule, soufflant l’ardeur au Nord et la torpeur au Sud. Que faudrait-il, Cléophas ? Que faudrait-il pour que le Sud se lève, qu’il se relève et qu’il marche ? Attendrait-on une énième procession mortuaire, d’autres champs pourpres et sièges sanglants ? Diantra était là, devant toi, il te suffisait de la saisir pour qu’elle fût tienne et qu’entre ses murs revînt la paix…

Tu te relevas, mâchonnant la description de la cité qu’en avait faite le Seigneur de Missède. Sans trop attendre, tu répondis à l’émissaire :

- De ces portes, nous en forgerons de nouvelles. Des ruines, nous ferons des palais. Et c’est ensemble que nous entrerons dans Diantra. Allez, Messire. Allez dire à votre seigneur le baron que le Roy l’appelle à le rejoindre dans sa marche triomphale pour reconquérir sa capitale. Aux premières aubes du printemps, les bannières du Sud, côte à côte avec celles du Roy, flotteront sur les murailles de la capitale et de là, chers frères, nous marcherons vers le Nord. Allez, sire de Gavres, porter à votre seigneur la parole du Roy. Car telle est sa volonté.

Tu fis remballer les restes des portes de Diantra, on escorta les missédois vers les ambassades et le Logothète te rejoignit.

- Faites dire au Grand Domestique de lever les armées, je veux qu’Adunance et la côte préparent leurs osts pour le combat.
- Quoi ? Mais, Serafein, le protocole –
- Rien à foutre du protocole, Philaretos, il n’y a plus le temps. Faites dire au Thalassocrate de fournir des siphons à feu de Pharet à nos armées. Et que le Primicère du Collège prépare ses pyromants pour la bataille. Tâchez de me trouver le Maître Ascilin de l’Arcanum, des mages ne seront pas de trop. Si nous avons du grain en trop, qu’il soit chargé dans des chars pour Diantra ; si nous avons des armes en trop, qu’elles soient données à ceux du reste diantrais qui désireraient combattre pour leur Roy.
- Nos armées, Serafein ?
- Le Roy nous a rendu l’indépendance, lui rendre son trône ne serait pas de trop. Et trouvez-moi de quoi écrire. Et dépêchez-vous, Philaretos. Nous avons perdu trop d’hommes et de temps à vouloir faire ce qui est beau. Il est grand temps de faire ce que nous aurions dû faire il y a des années.
- C’est à dire, Serafein ?
- Il faut vraiment que je vous fasse un dessin ? Allez !


Le bonhomme partit en trottant, tâchant de ne pas glisser sur le marbre poli du Porphyrion. A midi, Merval se réveillerait sur le pas de guerre, au soir elle ne se coucherait pas. A l’aube suivante, les seigneurs du Sud et du Langecin liraient la missive qu’on ne tarderait pas de leur faire porter par pigeon et messager :

«  Aux Seigneurs du Sud et du Langecin : paix à vous !

La DameDieu dans Son inestimable Providence a jugé bon de rendre à Sa Majesté les clefs de sa capitale. Cela nous apparaît comme le signe de son indéniable bonté à l’égard de notre entreprise de reconquête du Royaume à la tête de laquelle a été nommé le Marquis de Serramire.

Mes frères : que notre bon pays ne soit pas en reste et que le sang versé de nos frères ne l’ait pas été en vain. Qu’ils ne soient pas morts au combat pour que nous restions cloîtrés dans nos palais tandis que le Nord livre nos batailles à notre place. Qu’on ne dise pas comme les chroniques, que le Sud est un nid de serpents assommés par la chaleur et le vice mais qu’on voie nos armées dérider les campagnes du Médian.

Que l’unité retrouvée du pays suderon serve aux intérêts de la Couronne, qu’elle serve à la paix et à la communion du Royaume autour de Sa Majesté.

Mes frères, le printemps arrive, il est derrière la porte et il frappe ! Les fleuves dégèlent et les montagnes aussi. Réveillons-nous de notre sommeil et quittons nos demeures pour reconquérir notre demeure, celle de notre seigneur et Roy Bohémond. Le Nord prépare ses lames et nous sortirons les nôtres de leurs fourreaux. C’est en combattant comme frères aux côtés des hommes du Nord que nous retrouverons l’unité perdue de notre Royaume.

Aussi, mes frères, que vos armées soient prêtes à fouler le pays d’Erac et à faire disparaître de la face de la terre le mal rampant qui la ronge.

Nous vous le demandons au Nom du Roy Bohémond Ier, au nom de feu Roderik d’Arétria, Grand Chancelier de la Couronne et au nom de tous ceux qui sont morts pour elle, pour sa gloire et son honneur !

Par Son Altesse Gloriosisimme et Illustrissime, le très bon, le très juste, le Nobilissime Protobasile Cléophas d’Angleroy, le Serafein, Prince de Merval et Vicomte de Corvall, Petit Maître des Vertus, Seigneur-Eparque des Trois Ports, Protecteur de Diantra et Régent du Royaume par la grâce de Notre Seigneur et Roy Bohémond, premier de son nom de la maison Phyram, Marquis de Sainte-Berthilde, Comte de Scylla, Baron d’Olyssëa, Seigneur-Protecteur de la Roseraie, Seigneur-Protecteur de Nelen, Gardien fidèle de la foi, le Sérénissime Soleil Noir de la Rayonnante Ys, Archonte d’Ydril, Vicomte de Calozi, Seigneur de Velmonè, Seigneur consoeur de Beronia, Seigneur-dragon de Calozi, Sénéchal d’Ydril, Grand Chambellan d’Honneur de la Grande Traverse, Erudit de Prestige de la Destinée de l’Aube, Maître des Enfants de la Nébuleuse Ecarlate, Grand Voyer du Duché et Grand Argentier du Royaume, par la grâce de la Damedieu, toute bonne et toute providentielle.


Tu frissonnas, de froid, de peur d’être laissé ainsi seul au milieu d’un palais de glace. Plus un mot, plus un bruit. Ne restait plus que l’harmonie des voûtes qui chantait en se reflétant sur le sol de la nef, poli. Quelques lampes diffusaient une fragrance de labdanum entre les piliers, dont les ombres cachaient des Silentiaires en armure, hiératiques, êtres hybrides, à la fois hommes et statues. C’était une odeur animale et mielleuse, sale, mystérieuse, dont les effluves te caressaient les narines au gré d’un courant d’air froid venu d’ailleurs et portant avec lui le parfum, stérile, de l’hiver miradelphien. Le soleil pouvait arpenter les cieux du Levant au Couchant, les masses de la mer mugir et les eaux des rivières se défaire de l’emprise des glaces, le temps entre ces murs, s’était arrêté. Il en allait du Porphyrion comme d’un grain de sable suspendu dans un sablier, d’un pendule qui aurait cessé de s’agiter. La clepsydre se vide – ailleurs.  

Tu t’approchas du trône, juché sur ses marches, cet effroyable trône de pierre dans lequel les rois les plus grands s’avèrent si petits. La lumière auréolait son dossier de marbre et ce n’était autour que gris et obscurité. Avec ses allures de caverne, le Porphyrion te faisait penser aux côtes antiques du pays pharétan, dont les crevasses abritaient toutes sortes de mages et d’anachorètes, fous –donc savants. Ce peuple secret naquit dans le noir, à la seconde où le feu de Pharet se mit à brûler. Leur fierté : une cité de brumes, une nation qui riait fort pour cacher le bruit de ses murmures. Le pharétan est animal du désert, se cachant au creux du terrier. Ces fastes, ces ors, cette exubérance à en faire pâlir l’Empire, cette profusion de parfums et de couleurs à s’en pâmer – artifices sachant piéger l’étranger indiscret. Tant que se côtoyaient les Elfes et les Dragons, l’on pouvait se permettre de vivre à contretemps mais ici, de ce côté de l’Olienne, les hommes vivent dans l’attente de la mort. C’est elle qui les pousse à tutoyer les astres, c’est elle qui met un frein à leur espoir. Ils n’ont l’urgence de vivre que dans la peur de mourir tandis que le pharétan contemple l’heure passée, il l’étire jusqu’à l’épuiser. Or de l’hiver au printemps, il fallait que meure le pharétan, Cléophas ou le Porphyrion ne serait rien de plus qu’un château dans les airs.

Tu traversas les salles du palais, arpentant ses terrasses enneigées, sautant de balcon en balcon jusqu’à arriver à la tour de Clavel. C’est là, emmuré de solitude, que tu rédigeas une missive. Depuis ton bureau, tu avais une vue plongeante sur la cité et la mer qui la prolongeait. Sa vue t’apaisa car tu n’avais alors qu’une certitude : le fléau ne viendrait pas des mers…

L’encre rouge s’étala sur le vélin comme des traînées de sang.

« Au Seigneur Ernest de Missède,

Votre présent nous rappelle que Diantra se trouve vide et sans portes et cependant que le Sud s’acharne contre lui-même, le Nord avance à grands pas. Plus que d’hommes forts, le Roy a besoin d’hommes fiables. Pour des raisons que vous comprendrez, nous ne pouvons encore être vus l’un et l’autre ensemble mais je vous invite à me retrouver au crépuscule de la huitième ennéade au Clos de l’Érubore, à quelques kilomètres au Nord de Merval. Je vous y attendrai. Le temps presse, seigneur Ernest, et ne vous y trompez pas : ce n’est pas de Merval dont il faut se méfier.

Cléophas d'Angleroy &c. »


On porterait celle-ci de nuit.
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MessageSujet: Re: Rendre au Roy ce qui est à Bohémond   Rendre au Roy ce qui est à Bohémond I_icon_minitimeSam 26 Aoû 2017 - 0:46



8ème jour de la 8ème ennéade de Karfias
       Hiver de l'an 9 du XIe Cycle

Convaincre Elmure ne fut pas une tâche aisée. La montagne de muscles qui servait Ernest de capitaine de sa garde personnelle avait d’ailleurs manifesté son désaccord en se murant dans un silence imperturbable dès qu’ils eurent quitté le campement de Diantra, au cœur de la nuit, seuls, tous deux enveloppés de larges pelisses aux couleurs passe-partout, tels des cavaliers de l’ombre envoyés par Tyra elle-même. Ils filèrent à travers champs, à pas comptés d’abord, là où la neige asservissait encore les terres puis, l’élan véloce, ils gagnèrent des contrées qui, de toute évidence, bafouaient sans vergogne les affres de l’hiver.



Au quatrième jour, ils parvinrent aux abords du Clos de l’Érubore sur un versant de colline planté de vigne. Là, Ernest fit halte. Ce pays de tendresses en pleine églogue tranchait tellement avec les traits bafoués de Diantra que le jeune homme en vint à trouver toute cette beauté écœurante, presque repoussante. Il prit alors conscience qu’il avait passé bien trop de temps dans la capitale, ou ce qu’il en restait, sans en sortir. « Vous êtes sûr, Messire ? fit Elmure, sortant pour la première fois de son mutisme depuis leur escapade.
- Oui, répondit Ernest en fixant l'horizon. Si c’est un piège, j’aurais la grâce de mourir en en ayant  eu le cœur net.
- Il est encore temps de rejoindre le hameau le plus proche et d’envoyer des missives pour signaler notre position en cas de pépin.
- Et donner l’occasion à certaines têtes brûlées du Langecin de venir rouler sur Merval sous couvert de nous porter secours ? Non, Elmure. Nous sommes seuls, dit Ernest en enjoignant sa monture à repartir au petit trot. Sachez tout de même que je suis reconnaissant de votre présence à mes côtés, dans ce monde ou dans l’autre. »

   

La résidence, à mi-chemin entre la maison de plaisance et la cabane sur l’alpage, paraissait déserte. L’arrivée des deux missèdois fut signalée par le bruit des sabots de leurs montures lesquelles trottaient menu avant d’entreprendre un piaffer relevé dans la cour principale du chalet. La vacuité des lieux n’était pas de bon augure et les deux hommes commencèrent à échanger des regards septiques entre deux oeillades vers les environs. La brise, un souffle doux qui sentait les embruns, balayait le clos silencieux. Il ne fallut finalement qu’un grincement de porte pour que, sans ambages, les épées missèdoises furent tirées au clair.




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MessageSujet: Re: Rendre au Roy ce qui est à Bohémond   Rendre au Roy ce qui est à Bohémond I_icon_minitimeLun 28 Aoû 2017 - 0:17


- A l’Érubore, Serafein ?
- Précisément. Rendez-vous utile et donnez-moi mon épée.
- Et combien de temps comptez-vous y rester ?
- Le moins possible. L’air de la campagne m’épuise.
- Et vous irez seul ?
- Je ne serai pas seul puisque vous viendrez avec moi. Et comme vous le dites si bien, vous ne voyagez –
- Qu’accompagné, oui, oui…Comment quitterons-nous le Palais ?
- Par la porte de derrière, Lévantique.
- De toute évidence, Serafein.


S’ensuivit une promenade entre les murs et les entresols du palais, à la recherche des boyaux qui vous expulseraient discrètement de la cité car depuis la remise en vigueur de l’ancien cérémonial, le Prince ne voyageait jamais seul et les clochettes des encensoirs qu’on agitait à son passage se plieraient mal au caractère discret de ton entrevue avec le seigneur de Missède. Une pelisse, une monture et un Lévantique : le nécessaire pour tout voyage. Quoique le Clos se situât à quelques kilomètres des remparts, vous préférâtes emprunter les chemins à travers les sous-bois craquants, évitant les pèlerins et les marchands entassés dans les auberges le long de la route aux Aigles. Plus longue fut la promenade, plus calme aussi, te laissant plus de temps pour songer à ce que tu dirais à ce seigneur dont tu ne connaissais rien. Lévantique fermait la marche, à quelques pas derrière toi, occupé à décrypter la course des nuages, la façon dont ondulait la canopée au souffle du vent, le chant des corbeaux coassant et les envolées de corneilles aux plumes constellées de neige. A son passage, le bois s’immobilisait et le ciel taisait ses cris, à croire que le froid des éléments ne pouvait rivaliser avec son cœur de glace. Quelques galops plus tard, vous arrivâtes à la lisière du bois sur les coteaux de la Glève : l’horizon s’ouvrait sur un paysage de collines et de vignes givrées dominé à l’ouest par le Pébourg et à l’est par la silhouette porphyriesque du Clos de l’Érubore. Ne vous restait plus qu’à rejoindre la route aux Aigles en longeant la Glève et de prier pour qu’on ne te reconnaisse pas – tu ne t’inquiétais pas du sort de Lévantique qui, le plus étrangement du monde compte tenu de son aura de maléfice et de sa silhouette inhumaine, passait toujours inaperçu.

Aux portes, une petite compagnie de frumentaires vous fit entrer et vous escorta jusqu’à la résidence perchée au-dessus de son vignoble. Charmante, décrépite et silencieuse depuis le départ du dernier Seigneur-Chiron. Elle s’organisait autour de plusieurs cours dont la plus belle, pavée de faïence bleue, s’ouvrait sur le sud et donnait à voir les remparts de Merval et les jardins de la Colline. Son intimité, sa simplicité faite de camaïeux aux couleurs du ciel mervalois et de quelques buis de bougainvillée grimpant le long des murs contrastait avec l’ostentation du Porphyrion dont le seul but était d’écraser le visiteur.

- On l’appelait la cour aux lauriers.
- A cause des palmes de lauriers peintes sur les carreaux du sol.
- Vous connaissez l’histoire ?
- De toutes les demeures de Merval, Serafein, elle est de loin celle qui m’intéresse le plus.
- Et savez-vous où sont passés les lauriers ?
- Je ne me suis jamais posé la question, Serafein. La pluie, le vent, la vie ?
- Figurez-vous que le dernier occupant de cette demeure n’était pas le Seigneur-Chiron, mais la jeune princesse Hiéreia, que l’on enferma ici pour éviter qu’elle ne fût enlevée par les rebelles ou les pentiens, lors de l’invasion.
- J’ai toujours cru qu’on l’avait enfermée –
- Du côté des marais, c’est vrai, mais lorsqu’il apparut évident que la guerre allait être perdue, les soldats du Prince allèrent récupérer la jeune fille et la mirent en sûreté, ici-même.
- Et celle qui mourut à sa place ?
- Une servante, attifée de la tiare laissée par sa maîtresse. Les péninsulaires ne réfléchirent pas longtemps avant de l’étrangler. Toujours est-il que Hiéreia fut déposée ici.
- Quel rapport avec les lauriers ?
- J’y viens. Quelques jours après son arrivée eut lieu la bataille pour Merval. Au même moment, les péninsulaires prenaient Velyn. Les incendies crachèrent tant de fumée que ce fut la nuit en plein jour et les flammes, si hautes que le ciel fut couleur de sang. Hiéreia accourut dans la cour : l’or des palmes reflétait les éclairs de flamme, si bien que cette cour d’ordinaire bleue comme un ciel de mer, se transforma en brasier. Devant cette vision, elle fut prise de folie, s’arma d’un burin et gratta un à un les pavés de faïence, criant à qui voulait l’entendre : « Je ne vois plus de ciel ». On retrouva son corps, deux jours plus tard, pendu au-dessus de l’Érumore.
- Triste sort. Et maintenant que les palmes n’y sont plus, comment appelle-t-on cette cour ?
- La belle cour. Je ne connais pas Ernest, Lévantique, mais j’espère qu’il prendra à cœur de conserver un dernier morceau de ciel dans l’horizon si morose du Royaume.
- Vous auriez sans doute du la lui raconter cette histoire, plutôt qu’à moi. D’ailleurs, il vient d’arriver.
- Qu’en savez-vous ?
- Les chevaux, le cuir, la sueur.
- Des odeurs –
- Que je connais bien, Serafein.
- Qu’attendons-nous ?


Tu ouvris la marche essayant de saisir dans l’air les relents de sueur et de cuir mentionnés par Lévantique, sans succès. Tu ne côtoyais point assez l’un et l’autre pour les reconnaître distinctement. Le mage ouvrit les portes d’une pièce dans laquelle tu découvris le seigneur Ernest et son acolyte, l’épée au clair et le cœur battant. Leur adressant un sourire, tu enchaînas et dis :

- Une escorte, sabre au clair…C’est un honneur qu’on ne réserve habituellement qu’aux cadavres. Mais voyez, je ne suis pas armé, sinon de bonne volonté et d’une joyeuse histoire sur cette demeure.

Lévantique regardait fixement le missédois, sans battre du cil. S’il n’était aussi misanthrope, tu l’aurais cru amoureux et pour cause, Ernest était jeune, grand et exsudait la virilité : tout ce que le Sud enviait au Nord. S’il avait seulement eu une barbe, et rousse, on l’aurait cru serramirois. Tu t’avanças vers lui, lui tendis la main et dis :

- Il me plait de vous voir ici, seigneur Ernest, loin des murmures courtisans, car à votre sujet comme au mien, j’imagine que les rumeurs vont bon train. N’ayez crainte, vous êtes ici en ami.

Plongeant ton regard dans le sien, tu tentas d’y trouver la clarté d’un ciel de mer mais la lumière froide, le soleil bas, le clair-obscur et le contrejour : tu ne voyais pas.

Tu ne voyais rien. Comme Hiéreia, autrefois ?

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MessageSujet: Re: Rendre au Roy ce qui est à Bohémond   Rendre au Roy ce qui est à Bohémond I_icon_minitimeMar 29 Aoû 2017 - 2:20




Le grincement de porte ne fut sans doute que le fruit du bois qui bronche. Toujours personne. L’attente devenait trop pesante, Ernest et Elmure mirent pied à terre. Ils évoluèrent d’abord dans la cour, en silence, cherchant du regard des signes de la présence d’autres qu’eux en ces lieux. Finalement, Ernest prit les devants et poussa une porte du chalet. Son capitaine accourut aussitôt derrière lui en maugréant contre le manque d’hésitation de son suzerain à se laisser aller à pareil acte risqué sans une garde rapprochée. Les deux missèdois se retrouvèrent dans une pièce à l’atmosphère tamisée, diffuse et presque crépusculaire. Tout objet s’y trouvant déployait une teinte en clair-obscur qui soulignait les présences tout en dissimulant les identités. Une odeur neutre, de poussière, flottait dans la pénombre. Chaque pas des deux hommes inspirait au plancher une série de craquements sourds comme autant de râlements lamentables d’un vieil homme poussé au réveil. « Ça sent l’entourloupe, rouscailla l’imposant capitaine. » Ernest réajusta sa poigne sur la fusée de Rocaille pour tout commentaire.



Le duo missèdois s’emballa de concert en deux gardes du faucon parfaitement exécutées lorsqu’une porte s’ouvrit à la volée dans un coin de la porte. Il fut de prime abord impossible de décerner l’identité de ceux qui venaient d’entrer et Ernest se félicita aussitôt intérieurement de ne pas être le témoin d’une charge foudroyante de la part d’Elmure. En sus de faire preuve d’un excès de zèle eu égard à la sécurité de son seigneur et maître, de Champant avait une passable tendance à compter sur sa carrure de colosse pour résoudre les problèmes les plus inopportuns. Loin d’être une montagne de muscle sans cervelle pour autant, le capitaine pouvait se targuer d’une parfaite maîtrise des billots qui lui servaient de membres. Ernest gageait qu’il ne lui aurait fallut que trois enjambées, deux moulinets pour s’affranchir de leurs survenants. Peut-être lui, avait-il pu entrevoir leur visage, se dit Ernest. En effet, Elmure était tellement grand que son heaume manquait d’érafler les poutres du plafond et son visage se dressait au-dessus de tout nuage de poussière éblouissant que les quelques rayons de lumière entrainaient dans leur sillage.



Une voix bruissante mais grave, et qui semblait sourdre, elle aussi, du bois qui emmurait la pièce, devança son porteur de quelques secondes. Cléophas d’Angleroy sortit de l’obscurcissement du coin de la pièce. Il était suivi par un deuxième individu. À travers les quelques pas qui le rapprochèrent d’Ernest, le Mervalois fut frappé par deux de ces faisceaux de lumière constellés de poussière qui fendaient les ombres de la pièce. Chaque passage éclaira son visage. Les fulgurances révélant un faciès halbrené, trop vieux pour son âge, presque périmé. Les marques du mal qui rongeait le Régent, pensa Ernest. Finalement, un troisième filament nitescent enveloppa pour de bon la face de celui qui s’était à présent arrêté la main tendue vers le Comte.



Les vicissitudes de l’éclairage de la pièce amenèrent Ernest à se trouver cerné de ténèbres. Derrière lui, Elmure n’était visible que sous la forme d’une masse noire démesurée. Seules les lames missèdoises parvenaient à capter un peu de lumière et à faire valoir leur présence. « Peut-être quitterai-je ces lieux en ami, Cléophas d’Angleroy, mais pour l’heure nous devrons nous contenter de l’espoir d’une amitié naissante, répondit Ernest sur un ton tiède. Mais, dîtes-moi, messire d’Angleroy, comment un homme en vient à ne pouvoir rencontrer ses amis qu’à la tombée du jour, à l’abris des regards, loin des formalités et protocoles qu’une telle rencontre requerrait normalement. M’est avis que pour agir ainsi, un tel homme se trouverait en avoir peu, d’amis. Et si cet homme représentait quelque chose de bien plus grand, bien plus important que sa propre personne, j’en déduirais aisément que ce quelque chose se trouve être en grand péril. » Finalement, Rocaille regagna son fourreau et Ernest fit un pas dans la lumière.



Il était grand, plus grand que les hommes de sa famille ne l’avaient jamais été. Nombreux furent ceux qui attribuèrent ce trait à ses aïeux maternels, la fameuse lignée missèdoises des de Gwidyr. Il était beau, certes, mais d’une beauté rude, presque sauvage. Et pourtant, il y avait une noblesse certaine dans son porté, comme si le destin du jeune homme avait chancelé plus d’une fois entre la robe et l’épée. Quant à ses yeux… Malgré son pas en avant, le haut de son visage se trouvait toujours dans la pénombre. Avait-il délibérément conservé ce masque d’obscurité ? Quoi qu’il en fût, et comme pour émousser les paroles qu’il venait d’avoir, le jeune homme empoigna la main du Régent, la serrant avec indulgence là où, peut-être, d’autres se seraient saisi de l’opportunité d’exprimer toute leur verdeur dans une poignée de main terrassante. « Ernest de Missède, petit-fils de Charles II d’Ethin, Comte de Missède, Seigneur d’Ethin et d’Isgaard, Chevalier du Rocher et Avoué du prieuré de Notre-DameDieu d’Hautecombe, marmonna alors une voix rauque. » Contre toute attente, cette énumération de titres provint de la bouche d’Elmure qui venait de remettre sa lame au fourreau. Ernest contint un sourire hilare. Il n’était évidemment pas dans les qualifications de son capitaine de l’annoncer de la sorte ; c’était pure rosserie à l’intention du Régent. Ernest resta néanmoins impassible et ayant achevé de serrer la main de son interlocuteur, il enchaîna : « Votre missive indiquait que le Roy avait besoin d’hommes fiables. Si vous-même faites partie des ces gens fiables dont le Roy a grandement besoin à ses côtés, messire, pourquoi faire mander un homme tel que moi dont le seul titre aux yeux de l’autorité que vous représentez est celui que j’ai hérité de mes prédécesseurs, celui de traite à la couronne. Qu’attendez-vous de ce traitre, Cléophas ? Soyez vif, soyez concret. »




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Cécilie de Missède
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MessageSujet: Re: Rendre au Roy ce qui est à Bohémond   Rendre au Roy ce qui est à Bohémond I_icon_minitimeJeu 19 Oct 2017 - 18:20


Printemps - 8e jour de la 2e ennéade de Favrius
10e année du XIe Cycle

Ernest était retourné à Diantra bredouille. Diantra rendue, la couronne n'avait même pas posée de conditions pour recevoir le serment de Missède ou de Langehack. Il avait seulement acclamé la reprise de Diantra et maintenu le fait que les serments officiels se feraient après la guerre, une fois que le sang aurait reforgé l'estime de chacun. Pour la seconde fois depuis l'abdication de Méliane, le Langecin faisait un pas vers la couronne, pour ne recevoir que de brefs espoirs. Alors que même le médian se trouvait convié à la table des négociations, l'entêtement de Cléophas à refuser toute entente définitive avec son ancien suzerain faisait de plus en plus jaser. Quelle était donc la part de caprice personnel dans ce refus ? Pourquoi Diantra n'avait-elle pas été sécurisée par les troupes royales lorsque Méliane et Oschide l'avaient rendues à Arichis alors qu'il était encore Grand-Argentier du roi ? A quoi rimait le fait d'avoir refuser leur serment d'alors ? Quel bien la couronne en avait-elle retirée ?

C'est à force de répéter ces même questions tout en étant traité d'attentistes par ceux qui n'avaient pas suivit l'affaire depuis son commencement que Missède avait finit par dépêcher un héraut. La missive signée de la main de la Comtesse Cécilie de Missède fut une fois de plus remise à la régence, cependant, avant de partir, son contenu fut crier en place publique devant le palais dans lequel s'était réunit la cours royale sous l'impulsion du régent.


Dixième année du XIe Cycle
écrit le 7e jour de la 1ere ennéade de Favrius
de Missède en son palais


A la régence du jeune roi Bohémond de la maison Phiiram, le Langecin vous salue !

Après l'exil des félons Anoszia, l'abdication de la duchesse Méliane de Lancrais et la remise des portes de la ville de Diantra à la couronne, le Langecin affirme une fois de plus sa volonté de participé au bon fonctionnement du royaume de sa Majesté et sera heureux de chevaucher à ses côtés lorsque l'heure de la guerre sera venue.

Après avoir fait le voyage en personne jusqu'à Merval pour s'entretenir avec la cour, le Comte Ernest de Missède fut cependant éconduit sans obtenir d'entrevue. A la fin de l'hiver, les faits se sont reproduits une seconde fois. Langehack estime donc que ses requêtes ne seront entendues qu'au bon vouloir de la couronne et a attend avec impatience de voir le retour des envoyés de la couronne dans la Capitale.

Le duché de Langehack et ses vassaux restent à la disposition de la couronne et n'attendent que son bon vouloir pour réengager le dialogue.

Longue vie au roi Bohémond.
Comtesse Cécilie de Missède

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