[Lettre] Corporation commerciale entre Ydril et Naëlis

Au Roi de Naelis, Glenn Hereon

Le 2ème jour de la 8ème énneade de Karfias, an 10 de notre Cycle

Votre Altesse,

Votre nom est sans égal en Péninsule, terre d’où vous êtes originaire d’après les dires.Vous avez rendu à une ruine sa gloire passée, en vainquant un terrible mal en Ithri’vaan. Les drows ont tant pris à Ydril que je n’ose imaginer ce qu’ils ont fait de Naelis durant leur règne.

Aujourd’hui, vous régnez et vous faites respecter l’ordre. Nombreux sont les marins Ydrilotes qui naviguent jusqu’à votre prestigieuse cité et reviennent sur nos terres pleins de beaux mots pour décrire votre Royaume. Ydril et Naelis commercent depuis longtemps, c’est un fait. Ainsi je souhaitais ajouter mon nom dans la liste familiale des hommes qui ont conclu des accords avec vous : Altiom, mon cousin, dont l’Histoire ne retiendra que de lui un félon, a malgré cela, soutenu Naelis en envoyant ses troupes pour vous épauler. Mon oncle, Maciste d’Aphel, a conclu avec vous un accord commercial qui aujourd’hui encore perdure, puisque les Sybronds d’Aphel sont encore nombreux dans votre cité. Vous êtes sans doute dans le secret qu’Aphel, bien qu’elle me fut arrachée, est aussi ma terre natale. Je partage donc deux sangs avec lesquels vous vous êtes entendus pendant des années. Je vous assure que malgré ma jeunesse et mon début de règne récent, vous n’avez pas à douter de ma sérosité ni de ma sincérité.

Continuons ainsi, je vous propose un accord commercial entre nos deux cités, et non pas entre deux marchands isolés. J’ai pour projet de créer une corporation maritime entre nos deux terres afin de réduire les taxes de passages ainsi que d’augmenter et d’encourager le commerce entre nos deux vaillantes terres. J’espère que vous accepterez ceci, j’attends votre réponse avec enthousiasme.

Aléandra di Systolie, Comtesse d’Ydril et Dame de Peyredrac.

Cela faisait des semaines que la jeune rousse n’avait reçu aucune réponse. Elle hésitait même à envoyer une seconde lettre. La Comtesse se posait de plus en plus de questions : et si l’amitié avec Naelis était terminée ? Et si Glenn compter couper tous les liens ? Non, impossible, le commerce avec Ydril était primordial pour sa cité. Alors que se passait-il ?

Appuyé contre la balustrade du balcon de ses appartements, Glenn y appréciait la vue sur l’Olienne. La mer frappait avec lenteur les falaises sur lesquelles reposait son château, l’Oëstkjord. Il avait également une vue lointaine sur le port de la ville. Ce dernier était remplie de navires, des navires de guerres portant l’épée blanche : la nouvelle flotte de sa majesté. Glenn tenait entre ses mains cette fameuse lettre, arrivée il y a plusieurs jours. Il l’avait relu à de nombreuses reprises sans chercher à y écrire une réponse. Elle n’a aucune idée de ce qui l’attend. Et comment le pourrait-elle ? Ce n’est qu’une enfant. Une enfant isolée, en manque de soutien, puisqu’elle vient même en chercher ici. Elle doit être sagement conseillée pour pouvoir faire appel à moi, ravivant les alliances passées. La cousine d’Altiom, la nièce de Maciste ? Ce n’est pas notre ennemi ! Et pourtant… Altiom me mets dans une position délicate, je ne suis ni un traître, ni un parjure. Pourtant je m’apprête à poignarder une personne qui me tend la main. Il plia délicatement la lettre sans en abîmer le sceau, puis la glissa dans une de ses poches.

- Aléandra de Systolie… Je ne vais pas chercher à vous duper en répondant sur un ton enjoué à votre lettre tout en débarquant sur vos plages, arme à la main. Ce n’est pas le genre d’homme que je suis. Mais croyez-moi, je n’oublierai pas cette lettre. Et j’aurai l’occasion de vous y apporter la réponse, en personne. »

Ainsi parla le Roi de Naelis, seul face à la mer, portant son regard vers le sud, vers Ydril.

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