Rencontre [Capitaine Triss Amras]

Sujet: Rencontre [Capitaine Triss Amras] Lun 24 Mar 2008 - 23:38

Le jour était levé depuis de longues heures déjà en cette belle matinée plus chaude que de coutume en cette saison. Le soleil dardait ses rayons sur les étals des marchands alors que la place du marché s'animait peu à peu. Bientôt, les rues furent bondées et des effluves parfumées d'épices et de nourriture purent se faire sentir jusqu'à l'autre bout de la place. A Diantra, c'était jour de marché.

Parmis les marchands qui clamaient leurs prix et le brouhaha incessant des visiteurs, une musique entraînante s'était élevée dans un coin de la place, attirant les quelques passants intrigués par ces airs orientaux qui les dépaysaient. Là, une jeune femme esquissait quelques pas de danse, vêtue d'un simple corset de cuir et d'une longue jupe bariolée. Dans ses cheveux volaient des voiles multicolores et sur ses lèvres s'étirait un sourire radieux. Bientôt, ses pas se firent plus légers, plus rapide au fur et à mesure que la musique accélérait. La belle dansait, s'aidant de ses voiles, et à sa cheville droite tintait une clochette accrochée à un bracelet doré.

L'air se fit plus entraînant, et la danseuse était si agile et gracieuse que bientôt les badaus se firent plus nombreux, et bientôt ils commencèrent à taper des mains pour l'accompagner. La mélodie eut une dernière accélération puis finit par retomber, doucement, jusqu'à s'achever en un murmure qui s'éteignit dans les applaudissements de la foule. Quelques gouttes de sueur sur le front de la belle, qu'elle essuya rapidement d'un revers de poignet avant de saluer les passants en les gratifiant d'un grand sourire. Elle prit un chapeau sur une chaise près d'elle et commença à faire le tour des spectateurs, qui lui laissaient à leur convenance, quelques pièces ou un simple sourire. Puis, une fois sa "récolte" terminée, les gens commencèrent à s'éloigner, le spectacle était fini. Pour le moment. Larissa, car c'était là le doux prénom de notre protagoniste, s'installa sur sa chaise pour compter l'argent qu'elle avait gagné ce matin. Mais alors qu'elle avait le nez plongé dans les comptes, une ombre se profila devant elle. Elle leva les yeux et vit...

Le derniers jours, c’était son derniers jours a Diantra, Triss était resté beaucoup trop longtemps ici, mais il n’y pouvait rien, il aimait cette ville, c’était la ville de son enfance. Il le savait il devait rejoindre Ydril dans deux jours, cela faisait quatre jours qu’il avait été libéré de prison par la Chef des Silencieux, quatre jours, il aurait juré que cela faisait plusieurs mois qu’il était là, les événements se sont suivis a une telle vitesse, la rencontre de sa sœur, son retour dans la maison familiale, le recrutement de plusieurs membres …
Pour son dernier jour, le Capitaine de la Marine Marchande décida d’aller se promener au marché de Diantra, ce n’était pas le grand marché de la semaine, mais c’était celui de son quartier, jeune il aimait y flâner pour y dérober de quoi manger et se vêtir. Y revenir lui ferais du bien.

Les rues étaient bombées, Triss dû jouer des coudes pour se frayer un chemin, mais il devait aussi garder son identité secrète, pour cela il s’était vêtus d’une longue cape marron, et d’une capuche, ainsi habillé il était difficile de savoir qui il était, de plus beaucoup de gens aimaient garder le visage caché, ainsi allait la mode a Diantra.
Ah le marché, les milliers de savoureuses odeurs d’épices venant des quatre coins de Miradelphia, les vendeuses sortant leurs nombreux atouts pour attirer les clients, les marchands tentant de beugler plus fort que leur voisin, les clients curieux agglutinés les un sur les autres afin d’acheter les derniers produits a la mode, ah comme ces êtres humains étaient prévisible ! Comment ils pouvaient aimer vivre dans la routine, faire toujours les même chose, jours après jours, année après année, leur seul divertissement étant ces jours de marché. Triss n’arrivait pas a s’imaginer pouvoir vivre de cette façon, la routine était un compagnon inconnue pour le chef des Pirates, chaque jours il devait faire fasse à un nouveau problème, chaque jours il devait prendre une nouvelle décision, et puis il avait l’océan, Son Océan, il était près a en mettre la main au feu, que plus de la moitié des habitants de Diantra n’avaient jamais vu la Mer, et ils arrivaient a vivre heureux, cela dépassait le Capitaine …
Soudain des applaudissements firent sortir Triss des ses pensées, un petit groupe était réunis a l’entrée du marché, frappant des mains et riant aux éclats, un artiste des rues, oui ce devait être ça, un barde ou un danseur devait se produire a quelques mètres du Capitaine. Voila enfin une chose qui plaisait à Triss, les arts, quelqu’ils soient, depuis ça plus tendre enfance, il vouait un véritable culte a la musique a la danse et a la poésie, il voulait faire de sa ville Méca, un repaire de filous mais aussi d’artistes, il y avait réussis mais il aimait toujours en avoir plus. Pris de curiosité il se dirigea vers la musique.
Hélas quand il arriva, la danse venait de s’arrêter, mais au vue des nombreuses acclamations, le spectacle avait du être magnifique. La foula commença a se dissiper, laissant l’artiste seul. C’était une danseuse, bien que n’étant peu attiré par les femmes, Triss la trouvait à son goût, une demoiselle à l’aspect simple, sans artifices. A sa façon d’être vêtus, elle devait être une bohémienne, mais comment ce faisait il qu’elle était seul, géneralement, les bohémiens sont en bande, des musiciens, des chanteurs et des danseurs, il n’en fallut pas plus pour que la curiosité du Capitaine se réveille.
Il se dirigea vers la bohémienne, occupée a compter ses maigres récoltes. S’inclinant a elle a la façon d’un bourgeois afin de la saluer …

- Belle bohémienne, je vous souhait le bonjours ! A mon plus grand malheur je n’ai pu assister a votre danse, pourrais je savoir quand le spectacle recommencera ?

Souriant de plus belle, le Capitaine jeta une pièce d’or dans le chapeau de la jeune femme

Larissa, comptant ses maigres piécettes, eut la surprise de voir une ombre se profiler devant elle, et une belle pièce d'or tomber dans le chapeau où tintaient sa ferraille. Elle leva les yeux et son regard tomba sur un homme d'assez haute stature dont elle ne pouvait voir le visage, tout couvert par la capuche qu'il avait rabattu sur sa tête. L'homme s'inclina en une révérence polie et la salua dans un sourire. La belle, dont le visage rayonnait de joie à la vue de la pièce d'or, leva la main vers le ciel lorsque l'inconnu lui demanda quand le spectacle recommencerait. Elle désigna le soleil dans sa position actuelle, puis elle déplaça sa main un peu plus loin, signifiant par là qu'elle reprendrait sans doute quelques heures plus tard. Après tout, elle ne pouvait guère danser le ventre vide...

Puis son attention se reporta sur l'homme encapuchonné et elle s'empara rapidement de la main de l'homme pour y déposer un baiser, symbole de la gratitude qu'elle éprouvait envers lui. Il lui avait donné de quoi manger pour quelques jours, c'était bien plus qu'elle n'avait jamais eu en toute une journée de travail. A genoux, les yeux levés vers celui qu'elle considérait presque comme un dieu - imaginez vous à sa place, sans le sou et affamée, incapable de parler... - elle lui lança son plus beau sourire. S'il le souhaitait, elle danserait pour lui. Rien que pour lui... Hélas, elle ne pouvait pas le lui dire avec des mots...

[HJ : C'est pas évident de jouer une muette, vraiment. (Mais c'est marrant) Désolée c'est un peu court...]

Le regard de la jeune femme se posa sur le Capitaine, ses yeux étaient emplis de joie, elle ne devait pas voir des pièces d’or souvent. Si elle venait à Méca, elle aurait des pièces d’or, beaucoup de pièces d’or. La bohémienne désigna le Soleil, et fit un mouvement du bras, pourquoi agissait elle ainsi ? Ne savait elle pas parler ? Triss continuait de l’observer, mais ne comprit pas ce qu’elle voulait lui dire, soudain un léger gargouillis s’échappa du ventre de la jeune femme, elle devait mourir de faim, elle voulait sans doute lui dire cela, qu’elle avait faim. La bohémienne était une étrangère sans doute, elle ne devait pas parler la langue du Royaume, oui cela ne faisait aucun doute, elle n’était pas d’ici. La curiosité du Capitaine continuait de brûler au plus profond de lui, il voulait en savoir plus au sujet de la jeune femme, elle avait ce petit quelque chose qui l’attirait, cette banalité, cette femme comme les autres fascinait Triss Amras.

- Douce bohémienne, accepteriez vous de manger un morceau avec moi ? Bien entendu je vous invite.

Ces mots c’étaient échappés de la bouche du Capitaine, quoi de mieux qu’un repas pour connaître les gens, vu qu’elle était étrangère, elle ne devait pas comprendre tout les mots, tout en parlant, il fit des gestes grotesques, il se ridiculisait, il le savait.
La bohémienne était toujours a genoux, on aurait dit qu’elle lui adressait une prière, qu’elle était prête a tout pour lui. Le Capitaine mal a l'aise, s’assit à coté d’elle, plongeant son regard vert dans celui de la jeune femme. Il lui adressa un sourire sympathique.

- Relève toi, tu n’as rien a faire a genou, nous sommes des humains, nous sommes égaux. Je ne suis pas supérieur a toi douce demoiselle, je t’en prie relève toi. Mais s’il te plait, garde ton sourrire, il est si pur, si beau.

Ne savait pas si elle avait compris ses phrases, le Capitaine repartit dans une imitation comique, il tenta de lui faire comprendre de se lever.

- Alors pour ce repas ?

Il gratifia la jeune femme d’un nouveau rire, et s’inclina de nouveau devant elle, attendant sa réponse …

La jeune femme se rendait compte au regard que lui lançait le bel inconnu qu'elle avait un petit quelque chose qui intriguait cet homme. Mais quoi, elle n'aurait su le dire. Elle sentit son ventre prêt à gargouiller et tenta de l'en empêcher.

**Non, s'il te plaît, ne fait pas de bruit...**

Trop tard. Un léger gargouillis sortit des entrailles de la demoiselle, symbole de sa faim grandissante, et la bohémienne rougit jusqu'aux oreilles. Elle savait que ce n'était pas très correct de montrer sa faim aux autres, particulièrement aux gens assez aisés pour offrir des pièces d'or aux inconnus dans la rue... Des pièces d'or et un beau repas en prime... Minute. Avait-elle bien entendu ? Il lui offrait un repas ? Il devait être un riche seigneur pour avoir autant d'argent...

Alors qu'elle s'apprêtait à lui baiser les pieds en guise de remerciement, il s'accroupit à côté d'elle, lui demandant de se relever, mais de bien vouloir garder son sourire. Etrangement, il parlait tout en faisant de grands gestes ridicules, sans doute pensait-il qu'elle ne comprenait pas ce qu'il disait. Elle s'exécuta donc et se mit debout.

Après avoir lissé son jupon, sans doute histoire de le rendre un peu moins froissé et sale, elle l'entendit réitérer sa question. Elle hocha la tête en souriant. Manger lui ferait le plus grand bien. Vraiment. Elle allait prendre le bras de l'homme lorsqu'il lui vint à l'esprit qu'il allait peut-être lui demander quelque chose en échange de ces attentions. Cela arrivait, parfois, et la jeune femme avait toujours refusé de se plier aux exigences plus que douteuses de ce genre d'individus. Pourtant, cette fois-ci, une petite voix lui chuchotait d'avoir confiance. Ce qui la poussa à écouter cette voix, personne ne le sait. Mais elle décida d'emboiter le pas de l'homme, qui qu'il soit, et s'il ne demandait rien, elle le suivrait partout. Toujours. Il avait de l'argent, elle en avait besoin. Et, bien qu'elle se refuse à cette idée, et bien... Il lui plaisait beaucoup, cet inconnu...

Voyant la jeune femme confuse, le Capitaine émis un léger sourire, de plus elle s’entêtait a rendre son jupon plus présentable. Triss lui prit sa petite main.

- Allons, allons, pas la peine, votre robe est magnifique comme elle est, soyez vous-même, ne jouez pas le rôle d’une autre. Voyez vous, je suis moi-même pas peu présentable devant une ravissante demoiselle comme vous.

Triss vu très vite, que la jeune bohémienne pouvait la comprendre, donc elle n’était pas une étrangère, elle parlait bien la même langue que le Capitaine, mais alors bon Dieu, pourquoi les mots ne sortaient pas de sa bouche ! C’est soudain que Triss comprit, oh qu’il était idiot, mais bien sur, comment il n’avait pas pu y penser plus tôt. Regardant la jeune femme droit dans les yeux, il s’adressa de nouveau a elle.

- Bohémienne, par le plus grand des malheurs, seriez vous muette ?

Se sentant idiot de ne pas avoir comprit plus tôt, le Capitaine rougit légèrement de honte. Pour se faire pardonner, il déposa de nouveau une pièce d’or dans le chapeau de la jeune fille.

- J’espère que cela sera suffisant pour me faire pardonner. Bien et si nous allions manger un morceau, j’ai envie de vous connaître un peu plus.
Je suis un grand admirateur des arts, savez vous, et à la vue des acclamations suite a votre danse, vous devez exceller dans votre art. J’espère vous voir danser un de ces jours.

Une nouvelle idée traversa l’esprit du Capitaine, ne pouvant communiquer a vive voix avec la bohémienne, elle pouvait écrire. Sortant de son long manteau marron, il tendit un morceau de parchemin et une fine plume.

- C’est peut être idiot de ma part, mais de cette façon nous pourrons communiquer plus facilement.

Il la gratifia d’un large sourire.

- Comme vous nommez vous ma chère ? Et qu’aimeriez vous manger ?

Il venait de s’arrêter pour pouvoir laisser le temps a la bohémienne de réfléchir et d’écrire.

- Pour ma part, je me nomme Triss, et je suis un simple pêcheur a votre service douce damoiselle.

L'inconnu sembla finalement comprendre le problème de notre jolie bohémienne, et Larissa sembla gênée de le voir rougir. Elle posa une main délicate sur le bras de cet homme pour le rassurer. Ce n'était pas grave, cela arrivait plus souvent qu'il ne pouvait le penser. Lorsqu'il lui posa la question, elle aquiesça. Oui, elle était bien muette.

Puis il déposa une nouvelle pièce dans le chapeau, sans doute pour se faire pardonner. Elle rosit légèrement, un peu gênée. Puis il sortit un parchemin et une plume de son manteau et les tendirent à Larissa. Fort heureusement pour elle, son enfance chez les deux soeurs lui avait été profitable, les femmes lui ayant appris à écrire. Oh, pas grand chose, son écriture était toujours enfantine, comme si elle avait peu servi, mais elle savait écrire son prénom, ainsi que diverses choses utiles dans la vie courante. Aussi, lorsqu'il lui demanda son nom et ce qu'elle désirait manger, elle s'arrêta, porta la plume à ses lèvres, comme pensive, puis griffonna quelques mots avant de tendre la papier à celui qui s'était entre temps présenté comme Triss. Sur le parchemin étaient écrits ces mots :

"Larissa, enchanté. Manger comme vous. Merci pour tout."

Basique et avec quelques fautes, mais la pauvre n'avait pas eu l'occasion d'écrire depuis bien des années...
Triss... Ce nom lui disait quelque chose... Dans les rues courrait une rumeur disant que le grand Capitaine Triss Amras serait sorti de prison. S'agissait-il de lui ? Elle reprit le parchemin et écrivit :

"Vous êtes le Capitaine Triss Amras ?"

Si c'était bien lui, sa réputation le précédait. Elle voulait rencontrer cet homme, lui dire combien elle l'admirait, et elle avait toujours voulu le suivre, être à son bord... Si ce Triss était bien le Pirate, alors la chance avait enfin sourit à la belle bohémienne...

Le Capitaine regarda la jeune et belle bohémienne écrire, à première vue, elle ne devait pas avoir l’habitude de communiquer de cette manière, son écriture était hésitante, avec quelques fautes, mais cela n’était pas grave, de cette façon, Triss arrivait à la comprendre. Elle avait donc faim, cela tombait bien, lui aussi.

- Venez avec moi chère Larissa.

Il lui prit la main et l’amena vers le marché. Mais avant de partit, la jeune femme avait déjà commencé à griffonner de nouvelles phrases sur le bout du carnet.
Bravo tendre Larissa, tu as trouvé qui j’étais, tu n’es point stupide et je ne suis pas surpris, bien au contraire. Les gens qui souhaite me trouver, même inconsciemment, arrive à savoir qui je suis, rien qu’en leur donnant mon nom. Je t’en félicite tu m’as trouvé, mais pourquoi as-tu besoin de moi ?
Pour seule réponse, il hocha la tête d’un mouvement bref, puis il reprit la main de la bohémienne et l’amena en direction d’un petit stand d’alimentation. C’était son plat préféré, des roulots, voilà comment ce plat se nommait, un genre de pain chaud, dedans on y mettais ce que l’on voulait. Triss en demanda deux aux lards et aux fromages, puis en tendit un à Larissa. Ensuite les deux jeunes gens se dirigèrent vers un petit banc, assez éloigné du tumulte du marché.

- Bien Larissa, comme tu l’as deviné je suis le Capitaine Triss Amras.
Je n’irais pas par quatre chemins, ce n’est pas mon genre, la Marine a besoin d’artiste en ton genre, si tu n’as pas d’attache a Diantra, que dirais tu de me rejoindre ?
Je le sais, je suis direct, mais je n’ai plus le temps, mon bateau s’en va dans quelques jours, je le vois dans tes yeux, tu connais mes idéaux, tu sais qui je suis, à toi de décider.

Puis le Capitaine laissa son regard dévisager la belle bohémienne.

- Larrisa ? Veux tu bien danser pour moi, s’il te plait ?

La jeune femme suivit le Capitaine à travers le marché, jusqu'à un petit stand qui sentait bon la nourriture. Là, il commanda du lard et du fromage dans du pain. Ca sentait bon, et cette odeur lui donnait encore plus faim. Puis ils allèrent s'installer sur un banc, un peu à l'écart. Là, ils mangèrent, et contre toute attente le Capitaine lui proposa d'entrer à son service. Un immense sourire illumina le regard de la belle, qui hocha vigoureusement le tête. Bien sûr qu'elle acceptait ! Dans un élan de joie, elle sauta au cou de celui qui lui offrait enfin la vie qu'elle souhaitait. Elle resta ainsi quelques secondes, accrochée aux bras de Triss, avant de se rendre compte de son acte. Là, elle rougit carrément et s'écarta brusquement en baissant le regard.

Le Capitaine lui demanda si elle pouvait danser pour lui. Il lui demandait cela comme si c'était pour lui un honneur de la voir danser, mais tout le plaisir était pour elle. Là, elle aquiesça et se leva pour se placer devant le beau Capitaine. Une musique résonnait, un peu plus loin. Sans doute d'autres saltimbanques. Au son de cette mélodie, la demoiselle commença sa danse.

Jamais elle n'avait si bien dansé. Ses pieds agiles semblaient à peine toucher le sol et sa robe ne faisait qu'un avec le vent qui agitait ses voiles. Quelques pirouettes et autres ronds de jambes plus tard, elle semblait avoir complètement déconnecté la réalité, plongée de tout son être dans les notes qui virevoltaient autour d'elle.

Le temps semblait suspendu, pourtant il se passa dix bonnes minutes avant que la musique ne cesse, et les pas de la belle avec. Elle acheva sa danse en s'écroulant sur le sol, dans une position des plus charmantes. Puis, haletante, elle se releva et revint s'asseoir, tout sourire, aux côtés de son cher Capitaine. Elle espérait qu'il ait apprécié sa danse...

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