Aymeric de Brochant
Humain
Nombre de messages : 714 Âge : 33 Date d'inscription : 22/02/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 35 ans Taille : 6 pieds Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Le grand chelem du sénéchal Mer 20 Déc 2017 - 14:58 | |
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7ème jour de la 2nde énéade de Barkios, 10ème année du 11ème cycle.
La reddition de Hautval avait couronné la chute de l'Avosne tout entier. Tandis qu'à l'Ouest, les jeunes Louis et Renaud avaient bataillé ferme pour arracher à Nimmio de Velteroc ses places fortes, menant à son assassinat des mains de ses propres hommes dans Rochenoire, Aymeric s'était débrouillé de son côté, mettant à pied les deux autres baronnies sans livrer une seule bataille. Revenu du Val, il avait traversé l'Ancenois en compagnie d'une coterie populeuse où cohabitaient soldats nordiens et chevaliers du médian, à l'image du jeune Sangarah, le mulâtre de Néris.
Cependant, si l'Avosne avait été maté, cela ne signifiait la fin des rebelles, car dans sa félonie, Nimmio avait arraché au Roy jusqu'à ses terres même, les distribuant par la suite à ses parents. Adonc, Aymeric, après une cérémonie donnée à Primeprestre, avait longé le Bronent suivi de ses ostes pour gagner la cité d'Estaria, où l'on s'attendait à devoir emporter par les armes. Le sénéchal connaissait la ville pour y être passé à quelques reprises : elle faisait office d'étape sur la route entre Serramire et Diantra. Ce n'était pas une de ces cités bâties à flanc du rocher comme l'Avosne regorgeait, ni une des villes-forteresse du Nord ; cise sur la rive occidentale du fleuve, à la frontière avec Missède, elle ne jouissait pas d'une bonne assiette ni de fortifications imposantes, et le marquis se figurait déjà un formidable assaut. Cependant, ses renforts n'étaient toujours pas parvenus ; quoique l'armée eut été consolidée par des hautvalois et des ancenois, il faudrait hélas les attendre pour penser prendre la ville.
La surprise fut donc grande quand le marquis découvrit l'abandon que le fief avait subi. Dès la frontière, on s'étonna du vide dans les quelques châteaux, et ce fut quand on passa les portes d'Estaria, laissées grandes ouverte, que l'on comprit l'affaire. Clothaire de Velteroc, le cousin de Nimmio, s'était enfui devant l'avancée de l'armée nordienne. Le mois passé, il avait rassemblé hommes et vivres pour partir à l'Ouest, dans le Chrystabelain où l'on disait qu'il avait trouvé refuge.
Pour la populace, la vie n'avait guère changé ; en proie à la disette depuis quelques mois, la ville avait d'ors et déjà vu apparaître nombre de canailles dans ses rues. Lorsque le seigneur s'en était allé, celle-ci s'était tout simplement faite plus visible. L'arrivée du sénéchal tua dans l’œuf la naissance de quelque potentat, et après quelques jours dans la cité, l'armée nordienne dressa bon nombre de gibets. De son côté, le marquis, comme il l'avait fait à Hautval, confia la charge de la cité à un ensemble d'échevins, ordonnant que la milice soit reformée et assure la sécurité dans le fief, faisant miroiter en échange la promesse d'une charte de franchise une fois sa Majesté le Roy revenue au pouvoir.
Ainsi, Aymeric mit à pied une troisième terre rebelle. Ce n'était cependant pas synonyme de la fin de ses soucis, car si les parents de Nimmio lui avaient concédé une première victoire, ce n'était que pour mieux préparer le prochain affrontement. Après quelques jours, lorsque les éclaireurs revinrent de l'Ouest, on apprit en effet que la cité de Chrystabel avait organisé ses défenses en vue d'une dernière résistance. « Nous mettrons ainsi fin à cette rébellion à l'endroit même ou elle a commencé! » avait alors lancé le marquis, peu de temps avant de donner l'ordre de marche.
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