10e année du XXVIIe Cycle
Mois de Barkios, deuxième mois de printemps (selon les transmetteurs météorologiques géo-implantés)
Station Orbitale carcérale [XT-368 54-8] géostationnaire "l’Entonnoir"
Atl.25.000 m Embase Lanceur galactique d'Elda - Miradelphia. Constellation du Sablier.
Quelques part le long de l'une des coursives qui ceignent le périmètre du pont central de la station.
Le deuxième quartier maître trottinait sur les dalles d'acier et se trouva enfin devant la porte des appartements privés de la Sherzak de la station. ajustant son uniforme il prit une inspiration et s’apprêta a frapper à la porte, nerveux comme à un bal de promo. mais au moment où il allait heurter le métal de ses phalanges, la porte lâcha un soupire d'air comprimé et s'ouvrir dans un chuintement rapide, le laissant comme un con face à la propriétaire des lieux.
"Oui c'est pourquoi?" lâcha t'elle froidement en toisant son employé d'un air ferme
"je . hm .. le convois de cette semaine est en phase d'approche. vous aviez demandé a être prévenu quand il ..."
"oui oui .. bref. prévenez les agents de ponts de débarquement de préparer les caissons de transfère ainsi que les entraves électromagnétiques. Il est hors de question qu'une nouvelle tentative d'évasion mette le même boxon qu'au dernier chargement."
Le quartier maître laissa son regard fuir et attendit que ça passe ...
"Ah et faite venir les blocs de décontamination. je sais de source sur qu'une épidémie de vérole fongique frappe les populations sur Mira. Je veux des arrivants sains! ceux qui présentent l'ombre d'une suspicion d'être porteur sain ou pas ... direct au broyeur! suis-je assez claire?!"
"Oui votre Gouvernance. il en sera fait ainsi... j'y vais de ce pas"
La porte se referma aussi brusquement qu'elle s'était ouverte et la Drow fit volte face et desserra la rigueur uniforme de son expression pour la laisser s'assombrir en une contrariété évidente. Entre les problèmes avec les assauts de horde de pirates de l'espace, l'Empire qui mettaient une pression productiviste sur des stations de "reconditionnement" comme la sienne et par dessus le marché des candidats a l'arène qui devenaient de plus en plus exigeant, Yindis était sur le grill et a prendre avec des pincettes. Mais elle gérait. elle n'allait pas craquer et elle n'allait pas faire sauter le caisson du premier troufion qui lui tombe sous la main pour compenser la frustration d'être parfois entourée de crétins interstellaires ... non, elle allait rester calme et tout allait très bien se dérouler.
Elle soupira de dépit et enfila sa veste en cuir humain avant de s'emparer de son fouet électrique qu'elle fixa à son bassin biomécanique. Puis elle quitta ses appartements par le tube de transfère qui la propulsa en une poignée de secondes vers le quai de débarquement ou l'effervescence et l'agitation des gardes armés fourmillait déjà. surplombant l'imposante aire d'encrage compartimenté, elle attendit que la caravelle de transfère ouvre le réticule de son sas pour le laisser vomir ce nouveau flot de chair fraîche (enfin ..; toutes raisons gardées car quand on voit ce qu'on lui envoyait parfois, Yindis avait de quoi se faire des cheveux noirs ...)
"Je me demande quelles surprises je vais encore avoir avec ce convoi ..."
Mais ce qui est certain c'est que comme à l'accoutumé, il y aurait toujours quelques inconscients qui tenteront un coup de force afin de se faire la belle. ... autant dire que sur une station suspendue a des miliers de kilomètre de l'atmosphère respirable ...c'était du suicide. Mais qu'importe Yindis préférais cela. Les cas les plus incontrôlables et les plus traumatisés ne se trouvaient guère rentabilisables. Les sélections étaient drastiques et seule une minorité privilégiée allait connaître autre chose que l'exile et le travail de força qui les attendaient tous dans une constellation éloignée. il allait y avoir du tri, et les rebus finiraient ... au broyeur. Ce redoutable broyeur que tous les détenus de station et leurs matons eux même craignaient. Cet écœurant mécanisme monumental, utilisé pour extraire des matières organiques toute l'énergie biologique et vitale qu'elle pouvait contenir. Pour ensuite la synthétiser en énergie pure utilisée par le système central de la station. Les résidus de ce "recyclage" étant expulsés dans le cosmos par une forme d’entonnoir qui donnait son surnom à cette sinistre carcasse d'acier défraîchi suspendue à la banlieue orbitale de Miradelphia.