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| Un Aigle à Ardamir [Halie/Fen] | |
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Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Un Aigle à Ardamir [Halie/Fen] Sam 30 Déc 2017 - 20:57 | |
| Deuxième jour de la 6ème ennéade du mois de Barkios An 10 du XIème cycle
Le jour déclinait à vue d’œil. C'était l'heure où les marchands rangeaient leur étal et où les précepteurs ramenaient leurs élèves à leurs parents tandis que flottait une nouvelle odeur à chaque carré d'habitations. Les cheminées fumaient joyeusement, propageant les délicieux fumets des repas en train de mijoter dans l'âtre. Circulant dans les rues de plus en plus vides, l'Aigle connaissait le chemin qu'il devait emprunter. Ou tout du moins utilisait-il les quelques points de repères qu'il avait pu prendre lors de ses précédents séjours pour se diriger. Humant les différents parfums qu'il rencontrait, il se rappelait le goût des plats qu'il avait pu déguster ici. Cela faisait un moment maintenant qu'il ne mangeait plus très chaud, se contentant de la nourriture de voyage composée de lembas, de fruits secs et de viande séchée. On le choyait lorsqu'il était en ville mais il n'était pas resté beaucoup entre les murs d'une cité depuis plus de deux mois...
Fenris était passé par le temple où on lui avait indiqué que la Protectrice ne logeait plus là. On le réorienta alors vers la demeure de son père et on commença à lui indiquer le chemin. Il interrompit poliment son interlocuteur, lui faisant savoir qu'il connaissait le chemin. Le prêtre fut un peu surpris, l'Aigle n'ayant pas l'air d'être de la région, mais il lui souhaita une bonne fin de journée avant de le laisser partir. D'un côté, le jeune Nöldorion regrettait que leurs retrouvailles soient repoussées de quelques minutes mais il était infiniment plus heureux de la savoir sortie de cet endroit qu'elle abhorrait. Sans doute avait-elle encore besoin de s'y rendre occasionnellement mais elle devait être si soulagée d'avoir enfin le droit de prendre l'air et de se replonger dans un environnement connu. Ce fut donc le cœur un peu plus léger qu'il chercha un sentier connu qui le mènerait chez Eorim. Vu l'heure, il n'avait que peu de craintes concernant une éventuelle absence de sa compagne mais s'attendait aussi à ce que son père soit là. Il ne doutait pas un instant de l'accueil que ce dernier lui réserverait, cependant il redoutait un peu celui d'Halie. Il espérait qu'elle ait bien reçu sa courte missive et qu'elle en ait compris le sens. Une volonté autre que celle de ses supérieurs étaient à l'oeuvre depuis quelques temps, il le sentait. Il avait rempli bon nombre de missions en peu de temps, toutes plus faciles les unes que les autres, mais aucune ne l'avait jamais mené à Ardamir et ses quelques passages à Alëandir étaient si brefs qu'il n'avait même pas le temps d'aller chercher ses lettres et encore moins de les lire. Tout ceci ne pouvait être dû au hasard et il devinait assez aisément le nom de la personne qui se trouvait derrière tout ceci...
Enfin, la maison d'Eorim apparut devant lui au détour d'un sentier. Il s'arrêta un instant pour l'observer : elle était telle que dans son souvenir. De là où il était, il n'aurait su dire si une présence l'habitait en cet instant mais il ne comptait pas attendre plus longtemps pour le vérifier. Il avança donc jusqu'au seuil de la demeure et frappa de trois coups sur la porte. Il patienta, près à recommencer d'ici quelques instants afin de s'assurer avoir été entendu... Si des oreilles étaient là pour l'entendre.
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: Un Aigle à Ardamir [Halie/Fen] Sam 6 Jan 2018 - 14:07 | |
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Au second essaie, de multiples pas attirèrent l'attention du jeune Aigle. Seulement ces pas ne venaient pas de l'intérieur de la battisse. Dans le dos du Nöldorion, trois paires de pieds s'immobilisèrent sur la sente de gravier. Entourée d'herbe, la route faisait un coude autour d'une colossale racine pour rejoindre de plus larges axes, protégeant habituellement la façade de la maison du tout venant. Les trois visiteurs qui s'étaient arrêtés à dix mètre avaient à peine passés le virage. L'un d'eux, un jeune homme filiforme aux longs cheveux noirs, était même encore derrière le rempart végétal et n'avait passé qu'une tête curieuse.
Les deux qui s'étaient avancées le plus franchement étaient des femmes. L'une, de petite taille mais d'une carrure d'épaule assez impressionnante, avait la moitié du visage caché par un masque de bois peint d'un blanc aussi pur que celui de sa chevelure. L'autre, était une grande femme à la silhouette élancée si ce n'était la courbe appuyée de ses hanches qu'un large pantalon en toile brune ne parvenait pas à cacher. Son visage fin à la peau pâle était encadré d'une longue crinière d'un roux presque rouge sur lesquels ressortaient une étrange mèche blanche. Le jeune Aigle n'en connaissait que trop bien les traits... Traits qui pour l'heure passait de la stupéfaction la plus totale à une joie rayonnante.
- Bonsoir ? Salua la jeune femme masquée sur un ton incertain, inconsciente de la stupéfaction de sa compagne reste un pas derrière elle.
C'était lui. C'était vraiment lui. Elle en avait les larmes aux yeux et l'estomac retourné. La sympathique conversation qu'elle avait avec Hiriel et Löss quelques secondes avant était oubliée. Leur présence même l'était à demie. Derrière elle, Hiriel – qui avait finalement sortit plus que la tête, fit un profond signe respectueux au jeune homme. Du temps où il était le garde du corps de la Protectrice, il l'avait aperçu plus d'une fois mais il ne s'attendait pas à en être reconnu. Il en allait ainsi pour les membres de la suite d'un personnage de renom.
Halya n'attendit pas plus longtemps pour reprendre la marche en direction de Fenris. Après deux mois d'absence, elle s'attendait à devoir encore patienter pour le voir. Jusqu'à... Elle ne savait même pas jusqu'à quand. Jusqu'à ce que cette fameuse personne qui commandait ses missions dans l'ombre ne se lasse et ne lui laisse plus de quelques heures de congé. Jusqu'à ce qu'elle ait reçu une nouvelle lettre de sa part. Ou jusqu'à ce qu'elle finisse par se rendre en personne au QG des Aigles pour demander des explications. Mais il était là, aujourd'hui. En chair et en os.
Ses pas empressés se terminèrent plus en trottinement qu'en véritable marche. Sans un mot, le sourire jusqu'aux oreilles, elle enlaça son visiteurs. Le visage dans son cou, les yeux clos, une longue inspiration dénoua son dos fatigué par les deux heures d'exercice qu'il venait de subir.
-Dit-moi que je t'ai manqué aussi. Murmura-t-elle à son oreille.
Lui, il lui avait tellement manqué. La monstrueuse pile de lettre inachevée qui trônait quelque part dans sa chambre en témoignait presque aussi bien que l'empressement avec lequel elle le serrait dans ses bras. A quelques pas derrières eux, un léger raclement de gorge retentit.
-Bon bah... On va y aller nous. A demain Arava. » sourit Löss tout en prenant une légère teinte pivoine.
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| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: Un Aigle à Ardamir [Halie/Fen] Jeu 25 Jan 2018 - 13:18 | |
| Un son. Fenris tourna légèrement et tendit l'oreille. Il ne lui fallut que peu de temps pour reconnaître le bruit caractéristique de pieds foulant le gravier. Et il y en avait plus d'une paire d'ailleurs... Il s'était à peine fait la réflexion que les pas devinrent soudainement plus audibles avant de s'arrêter presque aussitôt. Se sachant observé, l'Aigle se retourna pour faire face à ceux qui étaient venus à sa rencontre. Il s'attendait à trouver Eörim... Mais il trouva à sa place deux silhouettes féminines, n'apercevant l'homme que plus tard. Son regard s'immobilisa sur sa compagne dont il voyait l'expression lentement muée en une joie difficile à contenir. Ses propres traits s'adoucirent à sa vue mais les invités d'Halie étaient-ils seulement en mesure de le remarquer ? La femme masquée le rappela à son civisme tandis que le garde sortait de sa cachette avant de le saluer. Il inclina la tête en guise de réponse aux deux inconnus -bien que le visage de l'homme ne lui soit pas totalement étranger- mais, déjà, sa compagne venait à sa rencontre. Elle courrait presque et il eut tout juste le temps de réaliser qu'elle venait se blottir contre lui pour lui ouvrir les bras, ses armes toujours dans sa main gauche. Lorsqu'elle fut contre lui, il referma son étreinte sur elle avec la pudeur de son noble sang mais la sincérité de son geste ne faisait pas le moindre doute. Quelques mots furent glissés à son oreille juste avant que le duo derrière la Dame Louve ne se manifeste le temps de prendre congés. Il leur adressa un nouveau signe de tête, tant pour les saluer que pour les remercier de leur prévenance. Dès qu'ils furent sur le chemin du départ, Fenris retira l'un de ses bras le temps de laisser ses épées tomber au sol avant de serrer à nouveau sa bien aimée avec plus de force et de tendresse.
-Mon esprit se tournait vers toi chaque fois qu'il avait une minute de répit. Lui répondit-il enfin.
Il avait tant de choses à lui dire. Tant de regrets à exprimer quant à son absence. Il savait qu'il n'avait pas à s'excuser pour la façon dont il avait dû disparaître, il avait déjà sous-entendu que ce n'était pas de son fait, mais il fallait qu'il lui dise ce qu'il avait ressenti d'être tenu si loin d'elle tout ce temps. Deux mois, ce n'était rien dans la vie d'un elfe mais le temps semblait s'écouler différemment pour des amants et il s'était produit tant de choses depuis leur dernière étreinte. Pourtant, en cet instant, il n'avait plus besoin de parler. Comme si tout ce dont il avait besoin venait de se réaliser. Elle se tenait là, devant lui. Contre lui. Il sentait sa peau frôler la sienne. Il humait le parfum de ses cheveux dans lesquels il plongeait son visage. Comme chaque fois dans l'intimité et le contact d'Halie, son masque de noblesse venait de fondre plus vite que la neige sous le soleil d'été. Après un moment sur lequel le temps ne sembla ne pas avoir eu d'emprise, il se redressa légèrement pour poser son front sur le sien. Par peur de briser la magie de ce moment, sa voix se fit presque murmure.
-Ces dernières ennéades, j'ai passé plus de temps sur les routes qu'un colporteur... J'aurais aimé être plus présent pour toi.
Il se redressa encore davantage afin de croiser son regard sans avoir à se détacher d'elle. Ils avaient tant de temps à rattraper... Au moins, cette fois, il l'avait sue en sécurité et avait pu constater par lui-même que sa santé était revenue. Cependant, il savait que l'enfermement ne lui sciait guère. C'était un esprit libre, presque sauvage, il ne pouvait donc supporter les cages. De ce qu'il avait pu lire, elle l'avait enduré au prix de quelques efforts et négociations mais cela faisait si longtemps qu'il n'avait plus eu de nouvelles... Apprendre que les prêtres l'avaient jugée apte à réintégrer pleinement la société l'avait empli de joie mais cela ne le renseignait pas sur tout...
-Je suis passé au Temple où on m'a orienté ici. Comment vas-tu ?
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: Un Aigle à Ardamir [Halie/Fen] Jeu 25 Jan 2018 - 14:32 | |
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Si on lui avait demandé, elle aurait certifié ne pas avoir besoin d’entendre une quelconque excuse de la part de Fenris. Elle ne lui en voulait pas d’avoir ses propres obligations et encore moins lorsqu’une tierce personne s’en mêlait pour les lui rendre encore plus prenante. Mais la sincérité simple de la voix de l’Aigle lui murmurant qu’il aurait aimé être présent et qu’il avait pensé à elle démontra à Halya qu’elle avait tort, lui apportant également deux certitudes. Elle avait besoin d’entendre ces mots et parce qu’il les avaient prononcé sur ce ton précisément, elle ne lui en voudrait jamais de ne pas avoir pu être à ses côtés ces deux derniers mois.
Au lieu de lui répondre avec des mots dépourvus de sens, elle se redressa en même temps que lui, profitant de son regard comme il profitait du sien. Sa mains – dont les doigts fatigués retrouvaient doucement l’habitude du maniement des armes après plusieurs mois d’arrêt – glissa le long de la tempe blanche du jeune homme pour caresser un instant ses cheveux. L’une des premières bonnes nouvelles qu’elle pouvait noter était l’absence de blessure visible. Il se tenait droit, ne semblait pas souffrir et n’avait pas même une égratignure sur le visage alors qu’il avait de ses dires parcourus l’Anaëh de long en large. Si On l’avait volontairement tenu occupé, il était clair qu’On avait aussi fait en sorte qu’il ne soit pas envoyé sur des tâches trop périlleuses. Ou alors il s’en était sorti remarquablement bien et c’était tout ce qui importait.
N’ayant reçu aucune nouvelle, elle aurait voulu lui demander comme tout cela s’était passé. Si les évènements d’Eteniril s’étaient un peu adoucis dans sa mémoire. S’il avait trouvé des frères et sœurs d’arme sur qui compter. Si ses mentors ne lui menaient pas trop la vie dure. S’il s’était déjà intégré à une équipe. S’il ne passait qu’en coup de vent. Tant de questions qui sommeillaient quelque part dans un coin de sa petite tête rousse. Elle y pensait souvent lorsque le silence se faisait dans sa chambre du cloître ou dans la maison de ses parents. Elle imaginait également quelles pouvaient être les missions sur lesquelles il avait été envoyé, même si elle savait qu’il n’aurait pas forcément le droit d’en parler. Tant de questions qui pour l’heure avaient disparues, même si ce n’étaient pas pour longtemps. Il avait trouvé un moment pour venir, voilà qui suffisait amplement au bonheur d’Halya.
- Je vais bien. Très bien même. Tu seras content d’apprendre que j’ai suivi tes conseils et qu’ils m’ont plutôt bien réussis.
Avant de ne plus être en mesure de donner de nouvelles, il lui avait simplement fait remarquer qu’elle pouvait prendre ce temps pour s’occuper d’elle. De là était parti tout le reste. En y repensant, Halya se rendit compte du nombre de chapitres qu’avait raté le militaire. Difficile de se rappeler avec exactitude la dernière lettre qu’il avait du lire étant donné le temps et l’encre qui avaient coulés depuis. Elle conclu donc avec un sourire tendre.
- Mais ce serait trop long pour une discussion sur le pas d’une porte.
Joignant le geste à la parole, elle se prépara à s’écarter pour ramasser les armes de son compagnon et l’inviter à l’intérieur.
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| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: Un Aigle à Ardamir [Halie/Fen] Jeu 25 Jan 2018 - 21:10 | |
| Fenris sourit à la réponse d'Halie puis se laissa guider à l'intérieur sans un mot. Elle joua alors les hôtesses parfaites à moins que ce ne soit les compagnes dévouées, il n'aurait su dire. Elle lui proposa tout ce qu'il fallait pour le satisfaire physiquement : à boire, à manger, de quoi se laver, un peu de repos... Peu importait dans quel ordre elle lui avait posé la question, maintenant qu'il était enfin auprès d'elle, la première chose qu'il désirait était une bonne toilette. Il avait beau profiter de ses rares passages en ville et des cours d'eau qu'il avait croisé, il avait l'impression tenace que l'odeur d'Inysiëis ne l'avait pas quittée depuis des ennéades. Halyalindë lui indiqua alors le chemin d'une petite salle d'eau. Il déclina la proposition de lui faire chauffer une marmite, préférant sans le lui revenir au plus vite auprès de sa bien aimée. Il trouverait bien le temps de se faire un bon bain chaud plus tard, lorsqu'il serait rassasié de la présence de celle qui faisait désormais partie de lui. Alors qu'il avait ouvert son barda pour commencer à en sortir du linge propre, sa compagne lui proposa de lui apporter des vêtements qu'il avait laissé au Palais. Il fut assez surpris. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle ait récupéré ses affaires pour lui et encore moins qu'elle les ait conservée ici dans l'attente de son prochain séjour à Ardamir. Il accepta et la regarda partir en quête de l'armoire contenant ses trésors, un sourire aux lèvres. Leur relation progressait, indéniablement. A présent, il n'y avait plus de doutes dans le cœur d'Halie les concernant. Sans s'en rendre compte, ils s'étaient mis à penser pour deux et non plus pour un seul. C'était une autre facette du couple qu'il découvrait et qui était loin de lui déplaire.
Rapidement mais consciencieusement, Fenris se lava à l'eau froide et au savon. Une fois propre et sec, il se tourna vers la pile de linge que la Dame louve était venu lui apporter rapidement durant sa toilette. Il découvrit les vêtements qu'elle lui avait choisi avec un certain amusement. Il se souvenait à peine de la dernière fois qu'il avait trouvé une tenue étendue sur son lit, soigneusement sélectionnés dans son armoire pour lui par une tierce personne... Il n'était qu'un enfant à l'époque. Il enfila la chemise blanche et le pantalon gris perle mais conserva la veste de la même couleur à la main. Après tout ce temps passé en armure, il n'avait pas vraiment envie de se retrouver coincé sous une couche supplémentaire, bien qu'elle soit bien plus souple que sa cuirasse. Enfin chaussé et les cheveux encore légèrement humides, il sortit de la pièce et partit en quête de sa bien aimée. Il ne tarda pas à la retrouver dans la cuisine où elle leur préparait boissons et collation. Posant sa veste sur une chaise, il arriva derrière elle sans un bruit. La pointe de ses doigts se posa délicatement sur les épaules de la belle avant de suivre le fil de ses bras en une douce caresse. De là où il se trouvait, il regarda ce qu'elle achevait de leur concocter et eu un nouveau sourire attendrit : une fois de plus, elle avait pensé à eux deux dans le choix des aliments et des breuvages. Il prit alors le plateau qui se trouvait déjà sur la table et commença à y répartir les mets, demandant au besoin où se trouvait la vaisselle dont ils auraient besoin. Enfin, il souleva le plateau, près à le porter où elle le souhaiterait. Il la suivit alors à travers la demeure pour terminer dehors. Il avait davantage manqué de pierre que de verdure ces derniers temps mais il pouvait comprendre que les choses soient différentes pour Halie aussi ne dit-il rien pour aller à l'encontre de ses désirs. Et puis, du moment qu'il était avec elle, tout lui convenait finalement.
Une fois installés, ils trinquèrent à leurs retrouvailles et burent un peu du breuvage contenu dans leurs verres.
-Maintenant que nous ne sommes plus sur le pas de la porte... Dit Fenris en reposant son verre avant de prendre un morceau de carotte découpé. Je suis curieux de savoir en quoi mes conseils t'ont été utiles.
Il lui adressa un sourire tendre et amusé avant de croquer le légume. Dès la première bouchée, il put déguster à nouveau le goût de la nourriture fraîche. Cela lui changeait tellement de ses repas de route... Et la compagnie lui donnait l'impression de savourer pleinement ce qu'il mangeait car, pour une fois, son esprit n'était parti au loin. Il n'avait plus besoin de penser à Halie pour avoir la sensation de l'avoir à ses côtés. Il devait simplement être là, avec elle.
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: Un Aigle à Ardamir [Halie/Fen] Ven 26 Jan 2018 - 23:34 | |
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Après s'être déchaussée, occupée de Fenris et s'être copieusement félicité d'avoir profité des commodités de la Collégiale pour faire un brin de toilette avant de rentrer, Halya s'assit quelques instants dans le fauteuil de lierre tressé posté à l’orée du jardin, simplement pour regarder dehors, le sourire au lèvres. Le silence lui paraissait un peu moins lourd. L'atmosphère plus paisible. Elle prit le temps de respirer. Une brise fraiche s'engouffrait dans le salon. La Symphonie, les craquements du bois et les murmures des bêtes se mêlaient paisiblement. C'était exactement ça. Elle était en paix.
Mais plutôt que de vaquer, elle se releva pour gagner la cuisine. Tant qu'à faire, s'ils pouvaient directement se poser tranquillement avec de quoi manger, ça lui éviterai d'avoir le diner qui lui trotterait dans la tête. Elle devait bien encore avoir de quoi préparer cette sauce qu'appréciait Fenris. Et puis s'il était sur les routes sans discontinuer, un peu de frais pour changer de la nourriture de voyage lui ferait surement plaisir. Elle avait coupé quelques légumes et fait des accompagnements minimes lorsque le jeune homme reparut. Ou plutôt, lorsqu'il se manifesta sur la pointe des pieds. Elle continua de couper les carottes comme si de rien était, l'oreille dressée. Le sourire qu'elle retenait ne s'autorisa à pointer le bout de son nez qu'avec l'aide du frisson que provoquèrent les doigts de Fenris sur son cou.
- L'eau était-elle suffisamment froide, Heru Nöldorion ? plaisanta-t-elle en le sentant approcher plus encore pour jeter un coup d’œil par dessus son épaule.
Quelques instants plus tard, ils s'installaient dans le jardin sur la proposition de l'Ardamirie. Elle se doutait qu'il n'avait pas nécessairement envie de passer de longues heures supplémentaires dehors, mais elle s'était tout de même risquer à proposer ce qui lui faisait le plus envie à elle, lorsqu'il lui avait posé la question. Puisqu'il n'avait émit aucune objection, ils pouvaient au moins profiter des derniers rayons du soleil de cette fin de printemps. Elle ne tirerait pas trop sur la corde, elle avait bien le temps de profiter de la forêt à présent.
En tailleur sur la couverture jetée à terre, elle prit le temps de reprendre une gorgée avant de se lancer dans un récit qu'elle savait d'avance long et très probablement surprenant. Comment pouvait-elle éviter de se perdre dans les détails, les détours et les contours du fil de sa pensée durant ces deux derniers mois...
- Dans les fait - comme tu me l'as conseillé - j'ai juste pris du temps pour me ressourcer au lieu d'angoisser devant mon impuissance en attendant que le temps passait. Si je résume tout ça à une conclusion... " réfléchi-t-elle tout haut " Ce que j'ai fait depuis la mort de Dragan n'a pas été vain mais ce n'est pas pour ça que je suis indispensable à la tête d'Ardamir. "
Elle ne mesurait pas aussi bien que ses anciens collègue la force rassemblement qui était aujourd'hui la sienne dans sa patrie, mais elle avait conscience de la faiblesse de son passé d'administratrice. Les choix cornéliens passaient encore, mais la gestion quotidienne et les choix judiciaires lui avaient toujours pesés. Le rôle qu'elle jouait au conseil n'avait jamais été dans le bon sens. Elle n'avait pas su les décider à protéger les frontières avant Eraison et avait lancé seule sa reprise. Eteniril n'avait pas sû le prévenir avant les premiers drames le Culte aurait put gérer seul ce que tous les Protecteurs avaient finis par proposer. Elle était capable d'accomplir ses devoirs correctement mais l'énergie que tout cela lui demandait était colossale et aurait très bien pu être employée d'une autre façon.
- Avec un peu plus de détails : je me suis rendue compte que j'avais des amis, que les gens de cette cité avaient confiance en moi et que même si certains seraient déçu que je change de voie, c'est moi que je décevrait en n'étant pas fidèle à moi même. " Elle étouffa en rire en secouant la tête " Cela doit paraitre tellement prétentieux... Disons simplement que j'en ai assez de m'obliger à souffrir et de ne pouvoir être qu'une fraction de moi à la fois. Vouloir être heureuse ne signifie pas cesser d'être utile. "
Une observation si simple qu'elle avait mis tellement de temps à trouver. Fenris, Linandil, son père, Killen, Hiriel, Kaëlis. Il avaient du s'y mettre à beaucoup pour qu'elle en vienne à de pareilles pensées. Elle reposa son verre et frotta deux ou trois fois ses paumes contre ses cuisses.
- Le Conseil m'a proposer de reprendre la fonction de Protectrice le mois dernier. Il a insisté. J'ai refusé. Et je pense que c'est pour de bon cette fois.
Elle cherchait dans les yeux de Fenris pour savoir le plus précisément possible ce qu'il en pensait, mais d'un autre côté, elle n'arriva pas à s'arrêter. S'arrêter aurait signifier qu'il n'y avait rien d'autre. Qu'elle avait juste refuser de sauter le pas. Ce n'était pas le cas et elle ne voulait pas qu'il le pense, même un instant. Elle formula la suite au galop.
- Depuis l'ennéade dernière, je fais parti d'un groupe de vétérans qui œuvre à l'intégration des réfugier et à l'acceptation des évènements douloureux des dernières année. Nous discutons avec ceux qui ont besoin de savoir. Nous organisons des entrainements. C'est encore en pleine formation alors la forme n'est pas fixe mais pour l'instant... on peut dire que je suis une sorte de Maître d'Arme. "
Son nez se tordit un bref instant. Elle n'aurait pas pensé qu'elle ressentirait ce genre de chose en l'annonçant à Fenris, mais elle avait une légère appréhension. La fierté et la certitude qui avaient été sienne devant le Conseil n'étaient pas remises en questions. Elle se doutait qu'il ne la jugerait pas. Mais elle ne pouvait s'en empêcher... Il était à l'origine de tout cela d'une certaine façon. Elle ne voulait pas lui rebattre les oreilles avec la peur et les difficultés qu'elle avait eu durant ses deux mois, mais son avis était tout simplement important pour elle.
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| | | Fenris Nöldorion
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| Sujet: Re: Un Aigle à Ardamir [Halie/Fen] Lun 29 Jan 2018 - 19:34 | |
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Fenris écouta le début du récit de sa compagne sans vraiment se douter de la suite. Il était heureux de voir que ses conseils lui avaient été utiles. Il n'aurait pas été vexé dans le cas contraire car il ne donnait pas son avis en espérant qu'il soit suivi mais simplement dans le but d'apporter un second point de vue à une situation donnée. Cela permettait de visualiser un problème dans son ensemble afin de trouver la meilleure réponse possible. Il avait appris cela en jouant les conseillers pour son frère dans la cavalerie. Ainsi dont, Halyalindë s'était penchée sur son passé politique, se demandant si elle avait été utile aux siens. En somme, elle avait remis sa carrière -et donc son avenir- en question. Réalisant cela, l'Aigle porta une oreille plus attentive encore qu'auparavant. Elle comprenait qu'elle avait joué un rôle important pour Ardamir mais aussi que la cité saurait se passer d'elle, ce dont plus d'une personne pouvait douter. Plus sa bien aimée parlait et plus Fenris voyait venir la conclusion de son discours. Les termes "Vouloir être heureuse" le firent se redresser légèrement. Avant même qu'elle lui annonce avoir renoncer à son titre de Protectrice, il savait... Il resta là à la regarder sans un mot, rendu muet par la stupéfaction qu'il n'affichait pourtant que peu mais que sa compagne saurait reconnaître. Il n'était ni pour ni contre et ne se permettrait certainement pas de la juger. Elle était libre de ses choix et, si elle pensait que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire, elle avait probablement raison. Après tout ce qu'elle avait vécu en si peu de temps, qui pourrait lui en vouloir de penser un peu à elle ?
Halie ne lui laissa même pas le temps d'achever sa pensée. Elle reprit rapidement la parole afin de lui expliquer la piste qu'elle était en train d'explorer concernant son avenir. Elle s'occupait des réfugiés et les entraînait au maniement des armes. C'était une mission tout à fait louable et qui lui ressemblait bien. Même si elle se retirait des affres de la politique et des grandes intrigues, elle ne pouvait fermer les yeux sur ce qui l'entourait. Les eraisonniens étaient ceux qui avaient le plus besoin d'aide dans tout Anaëh et ils se trouvaient juste à côté de chez elle. Il était logique que son cœur l'ait menée vers eux.
-Maître d'armes... Répéta finalement Fenris comme s'il était toujours en pleine réflexion. Cela te ressemble assez. Ajouta-t-il dans un sourire en coin.
Il aurait pu dire que c'était un bon choix mais cela aurait pu prêter à confusion. Non pas qu'il trouvait cela bien d'un point de vue personnel mais cette décision respectait la volonté qui avait poussé Halyalindë à quitter la protection d'Ardamir : Elle restait utile tout en se préservant. D'aucun aurait pu dire que se réduire à ce rôle serait gâcher ses talents pour les armes ou son influence politique mais il était loin de penser cela. Elle était encore jeune mais elle avait vécue des expériences telles qu'elle pouvait désormais jouer un rôle sans pour autant se retrouver au premier plan. Laissant l'une de ses jambes s'allonger, une posa une main sur le sol pour se pencher dans la direction de son compagne.
-Peu m'importe ce que tu fais du moment que tu es heureuse. Dit-il en amenant une main délicate sur sa joue. Et je suis ravi que tu penses un peu à toi.
Il fallait avouer que ce n'était pas gagné il n'y avait pas si longtemps. Au début de leur relation, elle était dévouée corps et Souffle à sa cité et il aurait pu jurer que jamais elle ne se serait imaginée à une autre place que la sienne. A présent, Eraison était reprise, Yutar était pour ainsi dire vide. Les drows viendraient toujours leur transmettre leurs salutations mais le véritable danger était écarté pour quelques temps. C'était le moment où jamais de décider de prendre du repos, comme le faisaient de nombreux soldats après de longues décennies ou siècles de service. En fait, la décision d'Halie aurait pu être prévisible, si avait eu une heure pour se pencher sur la question.
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| | | Halyalindë
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| Sujet: Re: Un Aigle à Ardamir [Halie/Fen] Lun 29 Jan 2018 - 21:26 | |
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Halya sourit à la remarque de Fenris. Finir Maître d'arme pour une jeune femme qui avait un temps envisager de devenir Maître a danser n'était pas si mal après tout. Mais plus que le fait que cela lui ressemble ou non, la simplicité avec laquelle le jeune homme parlait prouvait à quel point il intégrait tout cela sans le moindre problème. Aucune marche du récit ne l'avait fait tiquer. Elle avait presque l'impression de lui conter une histoire dont il connaissait déjà la conclusion. Sa réponse montrait à quel point leur relation s'était construite dans le respect de la liberté de l'autre. Plutôt que d'être étonné et de regretter qu'elle ne lui en est pas parlé, il se réjouissait qu'elle ait pris une décision qui lui convenait à elle. Ensembles, ils faisaient autant fi du passé que du futur pour se concentrer avant tout sur ce qui leur importait : le bonheur qu'ils éprouvaient à chaque fois qu'ils passaient du temps ensemble. Contrairement à ce que craignaient certains, elle était convaincue que la paix leur conviendrait tout autant que la guerre. Plus encore même.
Elle posa la main par dessus celle de Fenris, profitant de son contact avant de venir embrasser sa paume.
- Peut-être un peu à nous aussi. " fit elle remarquer avec un sourire tout en s'inclinant vers lui. Elle combla la distance qu'il avait déjà réduite pour venir frôler ses lèvres. Cela faisait son longtemps. Dans le même mouvement, au lieu de revenir pour l'embrasser plus passionnément, elle posa son front contre le sien, partageant une même respiration. " Je suis contente que tu le prennes comme ça. Mais et toi ? raconte m'en un peu plus sur ces premiers mois de services. "
Elle était curieuse d'en apprendre plus sur ce qu'il avait vécu et sur se qu'il avait découvert. Ou il en était de ses propres choix, de sa carrière de ses idées. Tout ce qu'elle n'avait pas pu partagé ces deux derniers mois... Mais une part d'elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'il aurait tout aussi bien put lui réciter une recette de tarte aux pommes, le simple fait d'entendre de nouveau sa voix était déjà un régal.
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| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: Un Aigle à Ardamir [Halie/Fen] Jeu 1 Fév 2018 - 15:46 | |
| Le contact de la main d'Halie, bien que légèrement plus froide que la sienne, lui réchauffa le cœur. Il retourna sa main afin de serrer doucement ses doigts dans les siens. Il n'avait pas pu vraiment profiter de sa rémission la dernière fois qu'ils s'étaient vus, le Haut Conseil les ayant séparé au bout d'à peine quelques jours. Tout du moins était-ce son souvenir. Cela lui semblait si loin à présent... Le baiser qui s'en suivit passa comme une douce brise sur ses lèvres. Alors qu'elle y mettait déjà fin pour poser son front contre le sien, il garda les yeux fermés comme pour mémoriser cette sensation si fugace. L'entendre parler de "nous" le fit sourire puis il lâcha un soupire. Amenant sa seconde main dans la nuque d'Halie, il l'invita à venir plonger son visage dans le creux de son cou pour l'étreindre ainsi quelques instants. Elle ne pouvait savoir à quel point ses mots le touchait.
-Nin ly'li... Souffla-t-il sans perturber le silence qui les enveloppait.
Il la laissa se redresser après quelques secondes puis vint son tour d'évoquer les mois passés. Il ne pouvait pas lui en parler dans les détails et elle le savait bien. Mais quand bien même il aurait pu le faire, cela n'aurait présenté aucun intérêt. Ses missions n'étaient pas des plus palpitantes pour la plupart. Alors les raconter chacune...
Il se redressa légèrement, comme pour se remémorer ce par quoi il était passé en deux mois.
-Eh bien... Urthel est revenu d'Eteniril après la fin des conflits et il a demandé à pouvoir reprendre mon instruction. Cela lui a été accordé après plusieurs discussions. J'étais déjà en mission à ce moment-là, je ne l'ai donc appris que lors d'un bref passage à la caserne. En attendant mon retour, il me cherchait un instructeur mage, et il cherche encore d'ailleurs. Pendant ce temps, j'ai porté des messages et des colis à travers pratiquement tout Anaëh. J'ai participé à quelques escortes mais sans réel danger, nous étions d'ailleurs presque tous de jeunes engagés durant ces missions.
Tandis qu'il racontait tout ceci, il avait pris son verre sans avoir vraiment l'intention d'y boire. Marquant une pose, il se mit à jouer avec, observant son contenu se mouvoir au gré de ses balancements. Il réfléchissait. A quoi ? Lui-même aurait eu du mal à le dire. Il avait l'impression d'avoir tellement de choses en tête... Savoir Halie en santé et en sécurité le libérait d'un poids et il avait enfin quelques instants pour réfléchir à ce qu'il se tramait dans l'ombre.
-Le retour d'Urthel m'a permis de participer à quelques véritables missions mais il estime que l'on ne me laisse pas assez à la caserne et que mon instruction finira par en souffrir. Il a bien essayé d'intervenir mais sans succès. Elle a bien plus d'influence que lui...
Fenris souleva son verre sans le quitter des yeux, s'arrêta une seconde puis le porta à ses lèvres pour en boire une gorgée. Pas une seule fois il n'avait prononcé le nom de sa mère tellement la chose lui paraissait évidente. Qui d'autre aurait pu vouloir l'occuper en permanence ? Car, il fallait être réaliste, aucune des pseudos missions qu'on lui avait confié ne comportait de risque. On ne cherchait donc pas à lui faire du mal... Et comme Ardamir avait toujours été soigneusement évitée dans les destinations choisies, cela ne pouvait signifier qu'une seule chose : on voulait l'éloigner de cette cité. Et la raison crevait les yeux. Après avoir posé son verre, il releva finalement les yeux vers Halie et lui sourit afin de la rassurer après ce passage à vide dans son humeur d'ordinaire si stable. Il n'était pas en mauvaise forme, seulement pensif.
-Pardonne-moi. Je gâche un peu nos retrouvailles. Je vais bien. Tout ceci m'occupe l'esprit depuis un moment mais je n'ai pas vraiment eu le temps d'y réfléchir jusqu'à présent.
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: Un Aigle à Ardamir [Halie/Fen] Sam 3 Fév 2018 - 15:18 | |
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Elle frissonna lorsqu'il passa la main sur sa nuque, s'attendant à un baiser fougueux. Mais Fenris restait Fenris et pouvoir l'enlacer à nouveau lui tira un sourire, bien enfoui au creux de l'épaule du jeune homme. Il semblait pourtant avec besoin d'un peu d'espace pour remettre ses souvenir des deux derniers mois en ordre, ce qu'elle pouvait comprendre parfaitement. Avec un effort de volonté, elle s'écarta de lui pour piquer dans les ramequins qu'ils avaient apporter sur le plateau.
Alors comme ça ses missions étaient telles que même son mentor les avaient décriées. Son premier réflexe fut de se dire qu'elle irait voir ses anciens frères d'armes pour que cela cesse mais elle se rendit aussi tôt compte de l'aspect dégradant de la chose. Non seulement elle n'était plus certaine de pouvoir faire quoi que ce soit maintenant qu'elle n'était plus protectrice, mais en plus cela elle ne voulait pas porter préjudice à son compagnon. Il avait déjà assez a gérer sans ça.
Preuve en était le soudain vague à l'âme qui s'empara de ses traits en parlant des avis de son instructeur et de la présence fantomatique qui lui rendait la vie dure. Pour un homme à l'humeur à ce point égale que Fenris, le simple fait de la voir vaciller était presque inquiétant. Le cœur battant au diapason de ce qu'elle voyait passer sur les traits du cavalier, Halya posa également son verre pour venir s'asseoir tout contre lui, flanc contre flanc. L'épaule de l'ardamirie passait presque sous celle du jeune homme tandis que sa tête reposait pour quelques instants contre sa clavicule.
Lorsqu'il repris la parole pour s'excuser, elle vint sans crier gare piquer un baiser sur sa joue. Tout en cherchant son regard, sa main caressa le bord de la mâchoire du militaire, de son oreille à son menton, l'encourageant par la même occasion à se tourner verre elle et le sourire doux qui lui emplissait les yeux de tendresse.
- Tu ne gâches rien du tout. " souffla-t-elle avec sincérité. " Elle s'en fait pour toi, et je la connais au moins assez pour savoir qu'elle peut être plus obstinée que Killen lui-même. Alors je ne doute pas qu'il y ait de quoi s'occuper l'esprit. Ne pense pas que cela me dérange que tu profites de cette pause pour y réfléchir. ça nous concerne tous les deux. "
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| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: Un Aigle à Ardamir [Halie/Fen] Lun 5 Fév 2018 - 20:21 | |
| Fenris eut un sourire aux paroles d'Halie lui assurant que cela était leur problème à tous les deux. Il aurait bien plaisanté sur le fait qu'elle semble bien plus sage que lui tout à coup mais il n'en eut pas le cœur. Au lieu de cela, il surenchérit sur ses propos.
-Tu as raison. Car il semble évident que son but est de nous empêcher de nous voir trop souvent. Comme si cela allait changer quoi que ce soit...
D'une main, il remit une mèche de sa compagne en place. Il n'y en avait peut-être même pas besoin, c'était simplement pour la tendresse du geste. Si Melian espérait les séparer en réduisant le nombre de leurs retrouvailles, elle faisait fausse route. Ils n'en avaient que plus hâte de se revoir et en profiteraient chaque fois autant qu'ils leur seraient possible. Certes, cela ne serait pas simple comme relation mais ils y étaient préparés et avaient suffisamment traversé d'épreuves ensemble pour en supporter une aussi simple que l'attente de serrer à nouveau l'autre dans ses bras.
-La connaissant, si on se contente de la pointer du doigt sans rien à l'appui, elle niera les faits. Même à moi. Etant donné que je n'en ai ni le temps ni la possibilité, c'est Urthel qui travaille à trouver des preuves de son implication dans l'attribution de ces missions sans danger ni intérêt mais il n'a rien trouvé pour l'instant. Elle passe par trop d'intermédiaires... La seule solution est de rester en alerte jusqu'au moment où elle fera un faux pas afin d'être en mesure de lui demander officiellement d'arrêter d'interférer avec les affaires des Aigles.
Fenris poussa un soupire. Tout cela était bien beau mais cela pouvait prendre des mois, voire des années. En attendant, le jeune cavalier passait son temps à courir dans tous les sens et peinait à croiser même son instructeur. La mission qui l'avait conduit près d'Ardamir était une véritable tâche d'Aigle à laquelle Melian n'avait pas pu ni eu le temps de s'interposer. Sans elle, les Dieux savaient quand il aurait enfin pu revoir Halie.
-Mes parents n'accepteront peut-être jamais notre relation. Je me console en me disant qu'au moins ils ne me renient pas, même si ce n'est pas l'idéal que je pouvais espérer. Mais plus encore que cela, mon avenir chez les Aigles m'inquiète. Tant que ma mère ne cessera pas ses activités, je ne pourrais pas avancer mon instruction dans ces conditions et il viendra bien un jour où on considérera qu'elle doit se terminer malgré tout. Ce jour-là, je ne serais peut-être pas près. Sans compter que livrer des plis ne devrait pas être l'essentiel de ma tâche.
Il marqua une pause avant de se tourner vers sa bien aimée, toujours attentive à l'écoute de ses pensées exprimées à haute voix. Il réfléchissait en même temps qu'il parlait, n'en ayant pas eu l'occasion auparavant. Il avait peut-être plusieurs options devant lui mais ce n'était que ses premières heures de liberté depuis des ennéades. Une nouvelle pensée lui traversa l'esprit mais il se refusa à l'exprimer pour l'instant. Il avait quelques jours pour réfléchir plus sérieusement au problème, il était trop tôt pour avouer être capable d'en venir à cette extrémité pour échapper à l'emprise de sa mère. Surtout qu'il était encore loin d'avoir fait le tour des possibilités qui lui permettraient demeurer chez les Aigles malgré tout. Fenris sourit à sa compagne avant de lui caresser la joue.
-La solution de viendra pas ce soir de toute manière. Je suis à Ardamir pour plusieurs jours. Et si tu as trouvé une activité, je pense que je saurais me trouver quelques heures pour réfléchir à tout ceci.
Puis il se pencha vers elle pour l'embrasser, un peu plus serein que précédemment. Son baiser se fit donc un peu plus appuyé. Il était là, c'était tout ce qui devait compter pour ce soir. |
| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: Un Aigle à Ardamir [Halie/Fen] Mar 6 Fév 2018 - 3:35 | |
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Voilà. Ce qu'elle craignait quelques mois plus tôt se concrétisait. Sa présence aux côtés de Fenris le coupait peu à peu de sa famille. D'abord les disputes de Malereg l'an passé et maintenant cela lui pesait sur le coeur suffisamment pour marquer son humeur si policée. En l'écoutant, la mémoire avait fait son oeuvre et la moutarde était doucement monté au nez de la rouquine.
Comme ils ne pouvaient l'atteindre elle, ils s'en prenaient à lui, allant même jusqu'à mettre en danger son avenir martial pour tenter de les séparer. La colère qu'elle avait ressentit à l'égard de la vieille femme le matin ou elle avait débarqué dans la chambre de Fenris pour l'accusée de tous les maux, lui monta de nouveau au nez. Elle en avait mal aux épaules. maintenant qu'elle y repensait et qu'elle sentait à quel point Fenris en était touché, même plus d'un an ne pouvait l'adoucir. A chaque fois qu'elle faisait quelque chose de plus, cette harpie lui semblait un peu plus abjecte. De tous les citadins qu'elle avait rencontré, il était révoltant de constater que c'était ses grand-parents, son oncle et la mère de son compagnon qui l'avaient le plus révulsée et blessée. Étrangement, le vétéran Nöldorion ne lui inspirait pas le même dégoût. Il avait ouvertement désapprouvé leur relation mais il avait quelque chose de la retenue de son fils qui l'empêchait de jeter sa colère et son mépris à la face de l'ardamirie. Comparé à sa femme, son mutisme froid lui conférait presque une aura sympathique.
Mais ce n'était pas tout. Mot après mot, la voix de l'Aigle teintait cette colère d'une tristesse sincère dont l'origine était plus flou. Parfois, elle avait l'impression que les souvenirs qu'elle emmagasinait depuis Holimion étaient encore plus vivant, plus prenant, plus exacerbés que ceux qui étaient antérieurs à Eraison. Entre les deux, elle ne gardait que quelques éclairs intenses au centre d'un brouillard de plus en plus opaque. L'amour de Fenris. La peur lors de leur passage dans les Wandres. La joie de retrouver Randil. et la Colère. Envers Melian et les Etenirilis. Envers elle-même parfois. Car les parents de Fenris avaient raison, elle lui avait fait du mal... encore. Même si elle n'estimait pas avoir de compte à rendre à ses géniteurs, leurs retrouvailles au QG des Aigles la hantait. Sa culpabilité. Ses excuses. Leur absence de doute malgré l'étrangeté de la situation. Son baiser. Leurs promesses. Et malgré ça, il fallait encore que cette relation lui soit néfaste. Tout en profitant de son contact, elle en avait la gorge nouée et l'estomac retourné. Pour ne pas l'inquiéter elle avait détourné les yeux.
Lorsqu'il l'embrassa, il ne put que sentir la crispation de son dos et de sa mâchoire; la passion muette avec laquelle elle répondit à ce qui était finalement leur baiser de retrouvaille. Puis elle l'enlaça avec force, enfouissant son visage dans le creux de sa large épaule. Pourquoi dieux n'arrivait-elle pas à rester calme alors que lui semblait si bien se maîtriser ? Elle lui avait pourtant dit elle même de ne pas se retenir, que cela les concernait tous les deux. Elle l'avait dit avec aplomb et en pensait chaque syllabe. Mais le trouble qu'il exprimait, bien que cela aurait sembler être une bagatelle aux yeux de qui ne le connaissait pas, lui semblait à elle bien plus profond que son regard ne voulait bien le dire. Simple projection ou empathie réelle ? Elle n'en avait foutrement rien. Dans un sens, elle aurait même préféré que ce ne soit que la première option.
Mais tout cela allait trop loin. Une idée germait dans l'esprit de la dame, mais il fallait qu'elle soit certaine que ce n'était pas un simple sauf-conduit ou un élan d'émotion trop vives. Ils auraient le temps d'en reparler. Après quelques instants qui lui permirent au moins de relâcher un peu ses épaules raidies, elle s'écarta tout juste assez pour pouvoir regarder Fenris dans les yeux.
- Souviens-toi simplement que j'ai encore des amis dans les rangs des officiers et que je suis prête à mettre en jeu quelques dettes pour facilité les choses. " la main roulant sur la nuque du jeune homme, elle ajouta après un instant d'hésitation " et si tu veux que notre relation redevienne plus discrète durant quelques temps, faire savoir que nous ne sommes plus ensemble pour au moins pouvoir finir ton apprentissage, je ne t'en voudrai pas. Mais ne te fait pas de fausses idées, je ne dis pas ça pour mettre fin à quoi que ce soit. Il est hors de question que je renonce à toi. "
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| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: Un Aigle à Ardamir [Halie/Fen] Mar 6 Fév 2018 - 11:17 | |
| Tandis qu'il l'embrassait, il sentait qu'Halie n'était pas aussi détendue que lui. Cette histoire la travaillait elle aussi visiblement. Melian l'avait prise en grippe et, depuis l'intrusion de ses parents dans ses appartements, elle perdait plus facilement son calme lorsqu'il s'agissait de sa mère. Sa réaction était plutôt naturelle et cela ne l'inquiétait pas le moins du monde car il savait que si la matriarche venait vers elle en voulant faire la paix, sa compagne n'hésiterait pas une seconde. Mais, pour l'heure, il ignorait encore ce qui pourrait la conduire à faire une telle demande... Une chose était sûre, simuler une séparation n'était pas la solution.
-Je prends bonne pour ce qui est de tes contacts. En revanche, faire croire que nous nous sommes quittés afin d'être tranquilles quelques temps ne réglera pas le problème. Ma mère aura probablement des doutes et surveillera nos allées et venues le temps d'être convaincue que c'est bien fini entre nous.
Il avait bien compris que sa proposition n'était qu'une comédie à jouer. Ils continueraient à se voir discrètement, comme s'ils n'avaient jamais rien annoncé officiellement. Mais ils avaient fait la démarche auprès de leurs parents respectifs dans un but bien précis : celui de ne plus avoir besoin de se cacher pour exprimer leurs sentiments. Il ne voulait pas revenir en arrière simplement pour "avoir la paix". D'autant plus si cela voulait dire faire des pieds et des mains pour parvenir à se voir sans que personne ne le sache.
-Ce problème peut être présenté comme nuisant à ma carrière. C'est la seule chose que nous essayons de défendre avec Urthel et, si nous parvenons à le régler, nous ferons d'une pierre deux coups car j'aurais davantage de liberté pour t'écrire et nous pourrons sans doute nous vois plus fréquemment.
Trouver une solution à un seul aspect bloquant de cette situation arrangeait l'ensemble de leurs difficultés, quelles soient individuelles ou de couple. Ils ne savaient pas encore comment faire mais ils commençaient seulement à se pencher sur la question. Fenris n'était pas encore inquiet sur ce sujet. Tendrement, il caressa la joue d'Halie en lui souriant. Une pensée venait de lui traverser l'esprit... Une idée qui lui plaisait beaucoup.
-Et puis... Je vois plus loin que les mois qui viennent. Je pense à notre avenir à tous les deux et je ne veux pas y renoncer et le repousser à plus tard à cause de ma carrière. Tu es bien plus importante à mes yeux.
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| | | Halyalindë
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| Sujet: Re: Un Aigle à Ardamir [Halie/Fen] Mer 7 Fév 2018 - 13:25 | |
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Évidemment, il connaissait mieux sa mère. Il savait forcément mieux que sa compagne comment s'y prendre pour lui faire lâcher prise... mais son potentiel de nuisance était encore sacrément élevé. Il faudrait bien moins de temps à Mélian pour lancer une nouvelle attaque que Fenris n'en prenait pour se défaire de son emprise. Malgré un léger sourire, Halya soupira en l'entendant réaffirmer ce qu'Urthiel et lui tentaient de faire.
- Désolée. Elle m'énerve. " se justifia-t-elle en fronçant le nez. " Je ne sais pas comment vous fonctionnez tous les deux. Je vais finir par aller lui dire ma façon de penser... "
Si sa mère ou son père s'étaient mis dans l'idée que son compagnon ne lui convenait pas, elle serait allé les trouver directement. Il y aurait surement eu des cris, des assiettes brisés, des portes qui claquent et des réconciliations à base de gâteau et d'aide au jardin, mais ils auraient fini par s'expliquer. Qu'ils acceptent ou non, ils n'auraient pas continuer à faire peser un tel fardeau sur les épaules de leur enfant pour de simples doutes. Elle aurait certainement continuer à regarder tourner sa rancœur comme un lion en cage si la main et le sourire de Fenris ne l'avaient pas caresser avec assez de douceur pour la faire sortir de son marasme.
Ses quelques mots la firent sourire avec un peu plus de franchise et de calme. Une main sur son torse, elle vint l'embrasser doucement. Ils semblaient si différent que leur liaison surprenait presque toujours ceux qui l'apprenaient, mais comme souvent, il venait de lui prouver que leurs pensées n'étaient pas si éloignées. Le temps où ils devait sans cesse faire attention pour avancer d'un même pas paraissait lointain. Même après deux mois d'absence, des situations totalement opposées et sans avoir communiqué ou presque, il avaient visiblement empruntés le même chemin. L'idée qu'elle voulait laisser mûrir revint à la charge. Peut-être oui... peut-être...
- Je ne comptais pas te laisser t'éloigner. " murmura-t-elle au coin de ses lèvres. " C'est trop tard. Tu ne te débarrassera pas de moi de si tôt. "
Pour l'instant la déclaration de sa moitié lui suffisait. Il l'avait touchée bien plus que ses mots légers ne le laissaient entendre. Et elle avait d'autant plus de facilité à les entendre qu'ils étaient réciproques.
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| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: Un Aigle à Ardamir [Halie/Fen] Ven 9 Fév 2018 - 10:55 | |
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Fenris sourit avant de se pencher vers elle pour reprendre leur baiser là où elle l'avait arrêté. Dieux que tout ceci avait pu lui manquer... Leurs discussions, quelque soit le sujet. Leurs repas pris souvent ailleurs qu'à table. Son regard. Leurs étreintes. Ses lèvres... Tout. Il se réjouissait de pouvoir passer enfin du temps avec elle même si ce n'était que pour à peine une ennéade. Il devrait rentrer à Alëandir avec Urthel pour faire son rapport sur le bourdonnement. Quitter sa compagne serait sans doute moins douloureux que la dernière fois puisqu'il laisserait derrière lui une femme en bien meilleure forme mais il préférait tout de même ne pas y penser tout de suite. Leur dîner se poursuivit dans une ambiance bien plus légère, quelques rires raisonnant dans la nuit tombante. Fenris évoqua la façon de combattre qu'il essayait de développer avec les conseils de ses instructeurs mais aussi d'Artiön. La magie n'était pas faite pour le corps à corps mais, en tant que guerrier, il devait apprendre à la manier différemment. Cela lui demandait beaucoup plus de concentration puisqu'il devait être capable de préparer un sort en même temps qu'il se battait... Mais, pour le moment, il essayait surtout de trouver une façon adéquate d'utiliser la foudre dans un tel contexte. Il s'entraînait sur des mannequins mais aussi avec des frères d'arme volontaires, commençant toujours avec une faible puissance avant d'augmenter peu à peu. Ainsi, il apprenait à gérer la force de ses sorts avec bien plus de précision et apprenait également leurs effets sur le corps. Il avait été capable d'assommer quelques camarades de cette manière, certains s'étant retrouvés engourdis un moment après leur réveil. Cela devenait une plaisanterie avec quelques uns d'entre eux que le groupe s'amusait à taquiner. Cette ambiance légère lui rappelait cette période pas si éloignée où il n'était encore qu'un cadet en plein apprentissage. C'était comme s'il n'y avait pas eu de guerre, pas eu d'Eraison pas plus que d'Ellyrion. Après des années de front et après Eteniril, cela lui faisait le plus grand bien et il s'était parfaitement intégré à ce nouveau corps d'arme. Urthel avait totalement changé de point de vue à son sujet, d'autant plus en constatant son mécontentement par rapport aux agissements de sa mère. Il n'était décidément pas le fils à papa qu'il croyait et avait acquis sa place parmi les Aigles grâce à son propre mérite et non pas à celui de son nom.
Fenris interrogea ensuite Halie pour en apprendre plus sur ce qu'elle avait vécu en son absence. Même sous la protection des prêtres, elle avait trouvé le moyen d'avoir des ennuis et de se retrouver en sérieux danger. La savoir déjà sortie d'affaire ne créa pas d'inquiétude en son cœur mais il aurait préféré en être informé plus tôt. Leur éloignement forcé l'empêchait de garder suffisamment le contact pour savoir ce genre de choses. Il appréciait d'autant plus sa décision de se mettre en retrait en devenant Maître d'armes, espérant qu'ainsi elle se retrouverait moins souvent dans des situations aussi périlleuses. Il plaisanta malgré tout en disant qu'il finirait par se reconvertir pour devenir son garde du corps personnel.
La nuit tomba, encore un peu fraîche pour la saison. Ils remballèrent toutes leurs affaires et rentrèrent à l'intérieur. Après avoir tout rangé, ils s'installèrent sur un divan devant la cheminée du salon avec une boisson chaude. Les mots laissèrent bientôt place à la tendresse qui se mua lentement en passion. Les tasses soigneusement posées sur un édredon se refroidirent sans qu'ils ne s'en préoccupent une seule seconde. Eorim n'était pas à la maison en ce moment, aussi l'idée de se diriger vers la chambre d'Halie ne les effleura-t-elle pas un instant. Lentement, les vêtements furent repoussés, les mains partant en éclaireur pour mettre au jour de plus en plus le corps de l'autre avant de céder la place à leurs lèvres. Ils finirent nus, allongés sur le tapis au milieu de leurs habits. Fenris ne savait plus vraiment comment ils avaient fini là et ne s'en aperçut qu'au beau milieu de la nuit, lorsque la fièvre retomba peu à peu tandis que leurs souffles étaient encore courts. Il l'étreignit et tous deux s'endormirent là à la chaleur du feu qu'il leur avait fallu raviver quelque peu. La lumière du jour les éveilla doucement. L'Aigle fut le premier à ouvrir les yeux et resta immobile à observer sa compagne dormir jusqu'à ce que son regard croise enfin le sien. Ils restèrent là un moment, trop heureux d'être ensemble et des quelques heures qu'ils avaient déjà pu passer à deux. Ils finirent néanmoins par se lever, se rhabillant avec ce qu'ils trouvaient autour d'eux. Ils préparèrent le petit déjeuner ensemble et le dégustèrent sur la terrasse. Fenris resta ensuite là en contempler le jardin tandis qu'Halie se préparait pour sa journée. Lorsqu'elle s'absenta après un dernier baiser, il ramena le plateau du petit déjeuner à la cuisine. Pendant qu'il faisait bouillir de l'eau, il rangea tout ce qui avait été sorti, fit la vaisselle, la sécha et la remit à sa place dans les placards. Grâce à deux ou trois marmites d'eau bouillante et un bon nombre de seaux d'eau froide, il se prépara un bain chaud dans lequel il resta un long moment, profitant de ce confort retrouvé et dont il ne pourrait sans doute pas jouir très longtemps. Il crut entendre un bruit et tendit l'oreille mais ce n'était apparemment rien. Si Halie était rentrée, elle serait sans doute venu le voir pour lui signaler sa présence. Lorsque l'eau commença à devenir froide, il sortit du bain et se sécha avec du linge déposé là à cet effet. Les cheveux encore humides, il s'enroula un drap autour de la taille. Il ramassa ses vêtements et, aussi simplement vêtu, il quitta la pièce. Mais quelle ne fut pas sa surprise en croisant un homme dans le couloir... Fenris s'arrêta aussitôt. Il paraissait surpris mais ne montrerait rien de sa gêne... Oui gêne, car il venait de se faire surprendre dans une tenue bien légère par son beau-père, dans sa propre demeure qu'il pensait réservée à Halie et lui pour toute la durée de son séjour.
-Oh... Pardonnez-moi, je croyais être seul. Déclara-t-il simplement en guise d'excuse.
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| | | Halyalindë
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| Sujet: Re: Un Aigle à Ardamir [Halie/Fen] Ven 9 Fév 2018 - 21:06 | |
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Malgré l'attente qui avait été sienne, ce fut sans regret qu'Halya quitta la maison le matin venu. Elle ne donnait des cours qu'en fin de journée mais elle ne s'était pas encore lassée de la fausse solitude qu'elle trouvait entre les troncs énormes des bois de la région, accompagnée ou non par la présence sauvage de compagnons de chasses. La présence de Fenris au creux du cœur, elle passa l'angle de l'énorme racine qui séparait la façade de la rue, tourna les talons et coupa a travers les taillis pour se perdre dans la forêt frémissante, plus légère qu'elle ne l'avait été depuis bien longtemps.
De son côté, un voyageur fatigué remontait la la rue principale des Racines en saluant au passage ceux qui le reconnaissaient. Appuyé sur un bâton de marche que lui avait donné le palefrenier attentionné qui s'était occupé de son cheval dans le paddock au sud de la ville. Son dos le faisait presque autant souffrir que ses pauvres fesses, et il ne préférait même pas penser à ses cuisses. Le vieil homme en était réduit à arquer de façon étrange pour que ses jambes ne se frôlent d'aucune façon au cours de sa lente procession. Il avait laissé le contenu de ses fontes au palefrenier, le poids le courbant encore plus qu'il ne l'était déjà.
En l'espace de quelque mois, la physionomie du vieil homme avait bien changée. Si la campagne de reprise d'Eraison l'avait tenu alerte et droit, les anciens collègues de l'ex-Protectrices n'avaient pas voulu avoué que pendant sa détention au cloître, son père avait été plus d'une fois alité. Des rides craquelaient son visage de façon visible à présent et si ses cheveux blancs n'avaient rien perdu de leur superbe, ce n'était que grâce à l'acharnement qu'il mettait à les entretenir de toutes les manières possibles.
C'était donc avec un soulagement total qu'il avait atteint la porte de sa vieille maison et poussé la porte pour apercevoir en un regard, le salon ouvert sur le jardin, le fauteuil tressé de sa femme et la cuisine ouverte. Halyalindë avait au moins pris soin de garder l'état en ordre. Le temps semblait lui avoir au moins appris que le bazar n'était pas tout le temps une solution. Il n'y avait par contre pas trace d'elle au rez-de chaussé ni dans sa chambre. Puisqu'elle l'avait avertie qu'elle comptait occuper leur maison familiale durant son absence et que ses affaires étaient là, il en conclut qu'elle devait s'être trouvé une saine occupation pour passer ses journée.
Avec un soupire de lassitude, il posa son bâton contre le mur, se remplit une bassine d'eau froide, retira de suites ses insupportables braies de voyages et se dirigea clopin-clopant vers sa chambre pour se mettre à son aise en passant une longue chemise. Du moins c'est ce qu'il aurait aimé faire si, alors qu'il passait avec son pantalon à la main et une plume à écrire au coin des lèvres, une porte ne s'était pas ouvert sur son passage, le faisant sursauter. Il ouvrit de grands yeux, figé de stupeur. Sa tunique de voyage retombant en fripant au dessus de ses genoux.
S'il aurait put se remettre d'une furie aux cheveux roux sortant précipitamment de la salle d'eau, le jeune homme torse nu aux yeux asymétriques qui lui faisait face était un élément tellement incongru qu'il fallut des excuses pour que les traits du vieille homme se remettent à bouger. D'abord un sourire. Puis un trop grand nombre d'émotions contradictoires de la honte en passant par la curiosité, pour que la plume ne tienne plus longtemps en place. Le duvet blanc tomba au sol.
" Fenris si je ne me trompe pas. " sourit finalement le vieil homme, une paupière frétillant de gêne malgré tout " Je demanderai bien ce que vous faites dans ma salle de bain mais je vais d'abord aller enfiler quelque chose si ça ne vous gêne pas. "
Sans ramasser la plume, le vieux mage continua le long du couloir, les cannes arquées pour épargner ses cuisses et claqua la porte de sa chambre derrière lui, comme si la rencontre qu'ils venait de faire était la plus cordiale et la plus normale qui soit.
Quelques minutes plus tard, il reparaissait dans le salon en portant une longue robe d'intérieur bleue sombre rappelant la couleur du Voile des prêtres. Il avait toujours une drôle de démarche mais le lourd tissus qui le couvrait du menton jusqu'à ses pieds nus épargnait au moins la vue des brûlures de selle ainsi que celle de la tonne d'onguent qu'il venait d'y ajouter.
- Installez-vous a votre aise, jeune homme. " lança-t-il en obliquant vers la cuisine. " Je vais faire de la tisane. Vous aimez le tilleul ? " continua-t-il en plongeant la tête dans un placard. " Oh j'oubliais. " Son regard se posa sur le jeune Aigle, soudain d'un sérieux total " Un mot de tout cela à ma Rava et je me verrais contraint d'effacer votre mémoire. "
Si elle l'apprenait elle le lui rappellerait jusqu'à la fin de ses jours. Il soutint un moment le regard de Fenris avant de secouer la tête en soufflant. " Désolé. Depuis qu'Halyalindë m'a appris pour vous deux, j'avais prévu de vous faire peur à notre prochaine entrevue. Mais j'ai appris que vos parents s'en étaient chargés à ma place. Cela ne doit pas être drôle tous les jours. Vous aimez les biscuits ? "
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| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: Un Aigle à Ardamir [Halie/Fen] Jeu 15 Fév 2018 - 20:16 | |
| La réaction du vieil homme amusa Fenris qui sourit, masquant par la même occasion le fait qu'il soit probablement aussi gêné que lui si ce n'était davantage. Si Eorim ne s'attendait pas à le trouver ici, le cavalier se croyait éperdument seul jusqu'au retour d'Halie, songeant même à rendre un petite visite à Nàna une fois qu'il aurait pu se reposer a minima. Mais, il fallait croire que les choses ne se passaient pas toujours comme on le voudrait. Au lieu de longues heures solitaires, il en partagerait quelques unes avec le père de sa compagne. Le jeune Nöldorion s'écarta du passage et accompagna son geste d'un signe de la main.
-Je vous en prie.
Il laissa le mage passer sans le suivre du regard afin de ne pas l'incommoder du fait davantage. Lorsqu'il se fut éloigné de quelques pas, il se dirigea bien vite vers sa propre destination : la chambre d'Halie. Elle lui avait dit avoir rangé ses affaires quelque part dans une armoire. Il lui faudrait chercher un peu... Ce fut la raison pour laquelle il lui fallut quelques minutes de plus qu'à Eorim pour se présenter au rez-de-chaussée. Il se montra dans un ensemble pantalon-veste gris foncé entrecoupé çà et là par un trait de broderie courbe dans une teinte plus claire. Si ne c'était pas encombré d'une couche supplémentaire sur ses épaules la veille, elle ne lui semblait plus aussi encombrante à présent. Halie s'évertuait à le décontracter mais il avait l'habitude d'être toujours très propre sur lui, tel un véritable militaire. Il se laissait un peu aller avec elle, choisissant volontiers une tenue un peu plus confortable. En revanche, avec son père qu'il n'avait eu l'occasion de ne croiser que par deux fois, cela lui était tout simplement impossible. A son invitation, Fenris accompagna l'homme dans la cuisine où il se vit proposer une tisane qu'il accepta volontiers. Puis il le laissa farfouiller dans ses placards, faisant mine d'observer la pièce un peu plus attentivement tandis qu'il restait debout devant la porte, les mains derrière le dos.
-Oh, j'oubliais.
L'Aigle se tourna sans se douter de la menace qui l'attendait. Eorim avait beau prendre son air le plus sérieux, le jeune Nöldorion était trop exercé à l'art des faux semblants pour y croire un seul instant. Plutôt que de prendre peur, il eut un sourire amusé. Toujours dans un souci de se montrer aussi naturel et spontané que possible avec elle, il aurait pu s'efforcer de lui conter cette anecdote. De plus, il voyait mal Halie se moquer de lui, sa gêne étant provoquée par une éducation trop bien ancrée dans son comportement. Elle aurait plutôt cherché à le remettre à son aise. Néanmoins, ce n'était sans doute pas le sort qu'elle réserverait à son père si elle venait à l'apprendre... Aussi préférait-il le détromper sur ce point.
-Rassurez-vous, il n'est guère dans mes intérêts de lui en parler. Ma situation n'était guère plus enviable que la vôtre.
Eorim ne tint pas son petit jeu une seconde de plus. Il n'était pas méchant ou tout du moins ne l'était-il pas aux yeux de l'Aigle. Il y avait probablement des raisons de le craindre par ailleurs mais, lors de leurs précédents entretiens, il lui avait semblé qu'il était heureux de constater le rapprochement entre sa fille et lui. C'était la raison pour laquelle il n'appréhendait pas le moins du monde leur rencontre "officielle". Et il fallait avouer que le fait de l'avoir croisé les jambes à l'air décrédibilisait le jeu du "méchant papa" pour le moment. D'ailleurs, il évoqua rapidement la réaction des parents Nöldorion avant de lui proposer des biscuits.
-Volontiers. Je ne voudrais pas vous sembler présomptueux mais il faudra un peu plus que cela pour me faire peur. Dit-il sur un ton amusé.
Fenris avait l’œil suffisamment avisé pour faire la distinction entre une personne sérieuse et une personne qui s'efforce seulement de le paraître, quelque soit ses raisons. S'il comprenait qu'Eorim n'avait réellement aucune envie qu'Halie apprenne leur petite mésaventure, il savait également que ses menaces n'en étaient pas vraiment.
-J'imagine qu'il n'a pas été nécessaire de vous décrire la situation en détails. Répondit-il à la question silencieuse sur ses parents.
Il n'était guère surprenant que sa compagne ait évoqué ce sujet avec son père. Elle craignait tant que Fenris subisse le même sort qu'Eorim... Ce dernier savait pertinemment ce que le jeune homme était en train de vivre, à ceci près que lui n'était pas rejeté par sa famille. Cependant, il se retrouvait entre ses parents et sa bien aimée, non pas tiraillé par la situation mais peiné que les choses se passent ainsi. Parce que, pour lui, il était hors de question de renoncer à Halie pour seul motif qu'elle ne rentrait pas dans le cahier des charges de la lignée des Nöldotion. Alors il essayait de régler la situation aussi pacifiquement que possible, évitant la rupture comme sa compagne le souhaitait. Seulement, il restait persuadé que les effets d'un tel acte, surtout provenant de lui et non pas de sa famille, aurait des conséquences différentes. Celles d'un électrochoc.
Enfin, Fenris avança un peu plus dans la pièce, détachant ses mains l'une de l'autre.
-Je sais que ce n'est pas dans les mœurs mais je m'impose sous votre toit et il me peine de vous voir vous affairer à préparer une tisane alors que vous êtes visiblement fourbu par votre voyage. Ne voudriez-vous pas vous asseoir et me laisser me rendre utile en la préparant pour vous soulager ?
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: Un Aigle à Ardamir [Halie/Fen] Dim 18 Fév 2018 - 3:00 | |
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- Non en effet, je n'ai pas eu besoin des détails. " sourit-il, les rides de son front et de ses yeux se pliant de façon à souligner une sorte d'amusement désolé assez peu commune.
Il ne chercha pas plus à défendre le territoire de sa cuisine. Laissant avec grand plaisir le jeune homme surveiller l'eau, doser la préparation et trouver la théière qu'il était bien en mal de retrouvé. Étant absent, il avait précisé à son habituel gouvernante qu'il n'aurait pas besoin d'elle et étant donné l'état de la maison, Halyalindë semblait s'être honorablement acquittée de la tâche, mais...
- Désolé mais il va vous falloir trouver la théière seul. J'aime beaucoup ma fille mais se plonger dans le livre d'Elenmar est plus facile que d'essayer de comprendre son sens l'organisation. "
La discipline nécessaire à garder les choses en ordre, l'armée l'avait imposée et c'était déjà une bonne chose car il avait développé certaines de ses théories sur l'entropie en regardant le chaos que pouvaient engendrés sa femme et sa fille. En parlant du bon vieux temps, il tira le fauteuil de lierre tressée vers le salon au lieu de le faire passer dans le jardin, comme il le pensait à l'origine. Sur le carreau froid, ses pieds nus récupéraient déjà un peu de l'échauffement de leur long voyage.
C'est finalement avec un soupire d'aise qu'il se cala près de la table basse dans le fauteuil à haut dossier. Puis, les yeux sur le profile du jeune homme, il repris.
- Je ne sais pas si Halyalindë vous l'a dit, mais j'ai moi-même eu quelques difficultés avec ma famille lorsque je suis tombé amoureux de sa mère. Je devais avoir votre âge à peu près. " ajouta-t-il un poil pensif, le visage de Mariël et les circonstances de leur première rencontre lui revenait comme si c'était hier. " La situation n'est sans doute pas vraiment comparable mais si vous avez besoin de conseils ou simplement d'un avis extérieur, je suis à votre disposition. Je sais que les histoires des grandes familles ne sont jamais aussi simple qu'elles le semblent. "
Et pour cause... Les Yasairava étaient l'une des famille les plus anciennes et les plus reconnues d'Ardamir. Avec les Tiril et les Metharïan, ils aient ceux qui avaient compté le plus de Protecteurs et de personnalités de renom depuis la fondation de la Cité. Pourtant, installé dans son vieux fauteuil grossièrement tressé, dans une maison des Racines, le quartier le plus impopulaire où ne se trouvaient que les échoppes, les entrepôts et les ateliers ayant besoin de plus d'eau et d'instruments lourds, il ne regrettait rien. La belle vie qu'il avait eut se lisait sans soucis dans les rides de sourire qui avaient marquées son visage plus vite que de coutume.
- Kÿria... Cela fait des jours que je rêve littéralement d'un lit et d'une bonne tasse de tisane chaude. La prochaine fois qu'il me prend l'idée de faire comme si j'avais deux siècles de mois, vous me rappellerez d'envoyer un confrère. "
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| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: Un Aigle à Ardamir [Halie/Fen] Sam 17 Mar 2018 - 21:19 | |
| Fenris présenta la table et ses sièges à Eorim et tous deux échangèrent leurs places, l'Aigle à la cuisine et son hôte en attente de ladite boisson. Le jeune homme n'avait que rarement préparé le thé dans sa vie aussi, même s'il savait comment faire, les gestes étaient moins instinctifs qu'ils ne l'auraient été pour un autre. L'idée de devoir s'y habituer ne le dérangeait nullement. Comme la majorité des elfes, il n'avait pas d'attrait pour le pouvoir et cherchait seulement à se rendre utile à son peuple. Son chemin l'avait amené à devenir soldat, quant à sa compagne, elle était désormais maître d'armes. De plus, avec la présente rupture avec sa famille, il n'était plus question de se faire servir pendant les décennies à venir. L'idée de vivre de manière simple avec celle qu'il aimait ne lui déplaisait pas, bien au contraire. L'idée lui mettait du baume au cœur, bien qu'elle soit peut-être prématurée . Le cadet des Nöldorion sourit devant la réaction d'Eorim lorsqu'il lui demanda où se trouvait la théière.
-Je ne peux pas vous donner tort, hélas.
Il avait déjà pu constater les divergences de logique entre eux lorsqu'il s'agissait de ranger, notamment depuis qu'il l'avait invitée à vivre dans ses appartements à Malereg. En dehors des nuits qu'ils avaient toujours passé ensemble, ils avaient chacun leur chambre et, les quelques fois où l'un était parti à la recherche d'un objet pour l'autre, cela avait été un échec. Alors Fenris se tourna vers la cuisine et élimina d'amblé les placards qui lui semblaient être les plus adéquats pour ranger un tel objet. Cette technique lui réussit puisque, après seulement deux essais, il trouva la fameuse théière et la posa sur le plan de travail. Sortant les tasses qu'il avait rangé juste avant de prendre son bain, il écouta la proposition d'Eorim qui se mettait à sa disposition pour lui fournir écoute et conseil s'il le souhaitait. L'attention le touchait mais il ne répondit rien dans un premier temps, concentré qu'il était sur son ouvrage. L'eau était déjà presque prête. Il eut juste le temps de préparer les herbes pour l'infusion avant de devoir sortir la bouilloire du feu. Il rempli la théière et la déposa sur la table avant d'apporter tasses et biscuits. Après s'être assuré qu'il ne manquait rien, il s'installa à son tour dans un soupire qui témoignait plus de la lourdeur de sa pensée que de sa fatigue. S'il avait une fois encore sourit aux paroles de son interlocuteur concernant son désir de repos en lui assurant qu'il ne manquerait pas de lui rappeler de déléguer ce genre de missions, il aurait eu du mal à ne pas penser à sa famille. Il ne pouvait pas vraiment le contredire au sujet des grandes familles. Si les Yasairava étaient une ancienne lignée, celle des Nöldorion l'était plus encore et bénéficiait depuis plusieurs cycles de la reconnaissance de leur peuple. Mais si les poches d'Eorim n'avaient pas accepté son épouse Noss, faire accepter une demie-Noss à la sienne était une tâche qui ne semblait pas plus aisée, entre autre à cause de l'histoire de sa cité...
-J'ai la chance -si l'on peut dire- de ne pas être l'objet de la désapprobation de mes parents. Leurs regards ne se posent que sur Halyalindë et il ne m'est fait aucun reproche. Ma position reste malgré tout inconfortable car je me trouve entre ma famille qui a veillé sur moi toute ma vie et ne veut que me protéger et la femme avec qui je partage un lien très particulier. Pourtant, je n'ai pas le moindre doute sur la suite à donner à notre relation. J'imagine que vous connaissez cela. Lui demanda-t-il avec un sourire en coin.
Après tout, Eorim n'avait pas hésité à épouser celle qu'il avait choisie, malgré le rejet de sa famille non seulement de cette femme mais aussi de leur propre fils. La situation de Fenris était sans doute plus appréciable que la sienne puisqu'il n'en demeurait pas moins un Nöldorion aux yeux des siens. Son amour était perçu comme un simple égarement, une erreur de jeunesse. Combien d'elfes avaient trouvé l'amour de leur vie ou étaient déjà mariés à son âge ? D'être le dernier né semblait leur faire oublier qu'il était un adulte libre de ses choix et tout à fait capable de juger de la réalité de ses émotions. Combien de fois avait-il déjà eu à mettre ses sentiments de côté pour accomplir son devoir depuis qu'il était dans l'armée ? Ils voyaient Halie comme une sorcière et estimaient le jeune homme incapable de le voir, mais, comparé à ce qu'il avait déjà pu traverser, une telle machination lui semblait bien futile. Et puis, cela serait une manipulation bien douce au regard du bonheur qu'elle lui procurait... Mais comment faire comprendre à sa famille que leur amour était bel et bien réel ? Eorim n'avait sans doute pas la réponse. Et quand bien même il l'aurait eu, faire comprendre à ses parents qu'il ne s'agissait pas d'une erreur condamnerait peut-être Fenris au même sort que lui. Peut-être valait-il mieux que ses parents restent dans leurs croyances pour l'instant...
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: Un Aigle à Ardamir [Halie/Fen] Dim 25 Mar 2018 - 15:18 | |
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Eorim prit le temps de savourer le thé et s'accorda même un soupire d'aise en se renfonçant dans son siège. Mais son esprit n'en était pas moins attentif à ce que le jeune homme venait de lui dire.
- Oui, et non. " sourit-il en se chauffant les mains sur les bords de sa tasse. " Marïel et moi, nous nous disputions sans arrêt. " mais le sourire qu'il avait ne laissait aucun doute sur les sentiments que les deux époux avaient partagés. " Et je ne me suis pas vraiment retrouvé entre les deux. Enfin pas de la même panière que vous. A la première rencontre, mon père a insulté à mi-mot les Mirhtil'Di et ma mère a fait quelques commentaires peu délicats sur l'éducation des Noss. Mariël les a insulté en retour et j'ai du me mettre entre elle et mon frère pour éviter le pire. Mon frère s'en est tiré avec un œil au beurre noir. Après ça, ils n'ont plus jamais voulu la voir. Ils ne m'invitaient que pour les grandes occasions et ils m'ont juste demander de quitter leur maison sur le champ lorsque je leur aies annoncé que Mariël était enceinte. Je n'ai pas vraiment eu à ménager la chèvre et le chou. "[/color]
Mais il était plus difficile de tenir Mariël pour seule responsable puisqu'elle était juste un peu plus jeune que son compagnon. Il reprit quelques gorgées et regarda le jeune homme avec une tendresse toute paternelle, néanmoins retenue par une éducation bien plus stricte et citadine que celle de sa fille.
- Si le dialogue est toujours ouvert entre vous et vos parents, vous êtes déjà moins mal engagé que moi. Vos frères pourraient être de précieux alliés aussi. Ne vous posez pas trop de questions à cause de mon vécu. " Il attrapa un biscuit, laissant la discussion s'étendre à l'envie sur les problèmes de familles, les anecdotes fraternelles ou au contraire, le travail. " Halyalindë m'a aussi dit que vous étiez entré dans les Aigles depuis notre dernière rencontre. Tant que j'y pense, si vous croisez une certaine Gheniël, vous pourrez lui dire que tout s'est bien passé et qu'Ardamir la remercie une fois de plus ? " un sourire qui ressemblait beaucoup à celui d'Halya illumina ses traits d'un certain amusement. " Nous lui avons un peu forcé la main pour nous escorter sur une partie de la mission que je viens de terminer. Mais de votre côté, ce n'est pas trop difficile ?"
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