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| [L'Hydre, l'Épée et le Dragon] Une rencontre attendue | |
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Tibéria de Soltariel
Humain
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 29 ans Taille : 1m55 Niveau Magique : Eveillé / Néophyte.
| Sujet: [L'Hydre, l'Épée et le Dragon] Une rencontre attendue Dim 4 Fév 2018 - 13:40 | |
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Troisième ennéade de Barkios, 10e année du XIe Cycle Au château de Soltariel, l’ambiance pouvait difficilement être plus solennelle. Ses habitants se préparaient à recevoir de la visite, mais l’ambiance n’était pas vraiment à la fête. Les éclats de voix avaient fait place aux chuchotements et partout on s’interrogeait sur ce qui allait arriver avec Ydril après que la duchesse ait décidé de prendre les choses en mains. En fait, elle avait tenu sa promesse de ne pas intervenir. Elle avait laissé libre cours aux événements tout en veillant à ce qu’ils tiennent également leurs promesses. Ce soir, cette histoire arriverait enfin à sa conclusion au plus grand soulagement de Tibéria qui avait bien d’autres choses à faire que de gérer les ambitions d’un homme tel qu’Altiom d’Ydril. Aux murs du grand hall, les armoiries des différents vassaux du duché pendaient fièrement. Brodées d’or et d’argent, elles scintillaient à la lumière des flammes. La duchesse les avait fait faire tout spécialement pour rendre hommage à ces hommes et ces femmes qui lui faisaient confiance. Elles y étaient toutes à l’exception d’Ydril où un espace vide laissait supposer de sa présence. Tibéria l’avait fait déplacer dans la salle d’audience pour l’occasion. La question était de savoir si elle allait retourner à sa place dans sa forme actuelle ou si elle serait refaite pour Altiom d’Ydril…
Une question simple, peut-être, mais avec une réponse nettement plus complexe. Les échos venus jusqu’à elle avaient dénoncé les gestes posés par l’Ydrilote et la duchesse ne pouvait ignorer leurs inquiétudes. Qu’elle accepte ou pas, il y aura des conséquences, mais certaines lui semblaient moins problématiques que d’autres. Elle devait se concentrer sur le geste et non sur l’intention, car elle comprenait peut-être mieux que quiconque le désir d’Altiom de rentrer à la maison. Or, il y a des façons de faire plus acceptables que d’autres. Tibéria inspira profondément dans un vain espoir de contrôler les battements frénétiques de son cœur. Elle avait l’impression d’avoir un oiseau prisonnier de sa poitrine qui voulait en sortir. Tibéria avait déjà rejoint la salle d’audience alors qu’Altiom n’était pas attendu avant un moment encore. Toute vêtue de rouge et d’or, elle resplendissait. À moins que ce soit la grossesse qui ajoutait un éclat particulier à ton teint. Fini les malaises des débuts, elle savourait ce moment avec une joie non dissimulée. Un sourire rêveur flottait constamment sur ses lèvres. Elle allait voir un rêve qu’elle chérissait se concrétiser et, plus que jamais, elle était déterminée à donner un monde en paix à ses enfants. Chacune de ses décisions sera prise en fonction de cela. Savoir, paix et prospérité, voilà ce qui définirait le duché de Soltariel dans les années à venir et ceux qui voudront menacer cet équilibre se verront sévèrement punis.
Elle tendit la main vers la bannière d’Ydril soigneusement pliée qu’on avait posée juste à côté du trône qu’elle occupait. C’était un fin travail d’artisan. Chacune d’elle avait coûté affreusement cher à confectionner, mais Tibéria voyait ça comme un hommage son seulement aux vassaux, mais aux artisans du duché. Elle voulait mettre en valeur la qualité de leur travail, mais également des matériaux. Tout était produit à l’intérieur des frontières du duché. C’était pour la symbolique, mais elle en était fière. « Il n’y a pas que Langehack qui sait faire des tissus… » Souffla Tibéria avec un sourire. Sourira-t-elle encore quand Altiom se présentera devant elle? Elle se redressa dans cette chaise bien trop grande pour elle. Ses pieds touchaient le sol, mais le siège et le dossier étaient démesurés de sorte que la duchesse semblait minuscule. Il y en avait deux, semblables en tout point, pour accueillir le couple. Derrière, une haute fenêtre qui laissait passer les rayons du soleil. À un certain moment du jour, l’astre lumineux brillait directement dans l’ouverture, aveuglant tous ceux qui fixaient les trônes et ceux qui les occupaient. Une fois encore, tout cela était très symbolique et construit avec cette intention. De chaque côté, les bannières de Soltariel faites avec le même souci du détail que les autres. L’une représentait les armoiries de Franco et l’autre celles de Tibéria. Ils étaient en processus d’en faire une où seraient réunis les deux blasons, mais la duchesse n’était satisfaite d’aucun des dessins qu’on lui avait proposés. Ce n’était pas par manque de volonté, mais comme son idée étant très précise, ça compliquait passablement les choses.
Les gardes ducaux étaient de service pour l’occasion. Vêtus de leur armure d’apparat et lourdement armés, dix d’entre eux montaient la garde à l’intérieur même de la salle d’audience, postés au pied des colones, immobiles et silencieux, mais prêts à réagir à la moindre alerte. D’autres barraient la route à tous ceux qui voulaient pénétrer à l’intérieur de la salle et quiconque désirait y entrer devait laisser toutes ses armes à l’extérieur sous peine d’être arrêté sans plus de cérémonie. Hernando était à l’extérieur. Il allait accueillir Altiom d’Ydril et sa suite. Quand ce dernier se présenta enfin, c’est une voix ferme et sans appel qu’il déclara. « Laissez vos armes ici. Aucune n’est acceptée en présence de ces Altesses. Une fois fait, suivez-moi. Refusez de coopérer et nous avons ordre de vous arrêter. Cela s’applique à tous les visiteurs, pas seulement à vous. » Il disait cela pour que les visiteurs n’aient pas l’impression que ces mesures étaient en place seulement pour eux même si c’était un peu le cas en réalité.
- HRP:
La date est pas très précise, mais ce truc aurait été supposé être envoyé depuis longtemps déjà... Edit : ah bha je viens de modifier la date, car je suis complètement perdu dans la maudite timeline... Altiom, t'as intérêt à te bouger le cul T_T
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| | | Glenn Hereon
Ancien
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| Sujet: Re: [L'Hydre, l'Épée et le Dragon] Une rencontre attendue Sam 10 Fév 2018 - 10:20 | |
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Cela faisait plus d’une ennéade que les légions avaient quittés le comté d’ydril pour rejoindre Naelis. Raymond de Dircal, commandant des chevaliers et compagnon de la première heure de Glenn, était resté afin d’administrer les terres du Curzio au nom du Roi de Naelis. Pour l’appuyer dans cette tâche, il disposait d’une centaine de légionnaires. En tant qu’étranger, ce n’était pas une tâche aisée que de se faire accepter auprès du peuple, bien que ce dernier soutenait le nouveau comte. La noblesse mise à mal, Raymond avait déjà entrepris de se faire connaître auprès des bourgeois et commerçants du Curzio. S’il renforçait leurs prérogatives, ces derniers auraient tout intérêt à accepter sa souveraineté. Il leur avait déjà annoncé qu’il étudiait la possibilité de supprimer le devoir de milice pour le vicomté afin de le remplacer par un système de conscription semblable à Naelis, moins consommateur en hommes. Avant de prendre des mesures dans ce sens, il devait évidemment en référer au comte, Altiom. L’occasion se présenta plus vite que prévu. En effet, le comte requerrait la présence de Raymond au sein de la délégation du comté qui allait être reçue par la duchesse Tibéria de Soltariel en personne. Cela voulait dire que Raymond allait avoir l’immense responsabilité de représenter le royaume de Naelis dans le conflit. Il le savait, le Roi Glenn avait bien d’autres choses à gérer en Ithri’Vaan et son retour était primordial. Mais, au fond de lui même, cela ne l’empêchait pas de penser qu’il avait été piégé... Durant l'entrevue avec le Comte, il en profita pour parler de son projet de conscription pour les terres du Curzio. Certes, les effectifs en cas de crise seraient en baisse puisqu’on ne pourrait plus y lever le ban, mais cela permettrait d’entretenir des soldats professionnels mieux équipés et mieux entraînés. Il discutèrent de bien d’autres sujets, mais le comte paraissait quelque peu diminué et troublé. Raymond mis cela sous le comte de la pression lié à l’envoie de la délégation, mais il ignorait tout de la malédiction. L'envoyé de Naelis pris donc la route avec Iacopo de Pasi, adversaire d'hier, qui représenterait les intérêts du comté durant l'entretien. Ils furent accueillis au château de Soltariel par la garde ducale. C’est à cette occasion que Raymond leur confia l’équipage de la loutre, le malheureux navire qui s’était échoué contre un récif durant la bataille Marcalm. L’équipage avait été capturé et retenu en captivité dans de bonnes conditions. Le Roi de Naelis, dans une lettre, s’était engagé à les libérer à la fin du conflit. C’était maintenant chose faites. Arrivé devant la salle d’audience, la garde leur intima de laisser leurs armes. Raymond s’exécuta et y laisser son épée. Il ne portait pas un habit de cérémonie, il avait gardé son armure de commandant, une armure de plate brillante. Seul la cape rouge aux épées blanches qu’il portait rappelait son appartenance au royaume d’estrevent. Les deux légionnaires qui l’accompagnaient restèrent cependant en dehors de la salle d’audience. Raymond se retrouva face à la duchesse de soltariel. Il la trouva très jeune et non moins belle. La rumeur la disait enceinte, ce qu’il trouva fort dommage. Pourquoi le duc laissait-il sa femme faire la diplomatie alors qu’elle était enceinte et devrait se reposer loin de tous ses tracas ? Raymond s’était placé sur le côté. Il attendait que Iacopo s’agenouille pour pouvoir faire de même.
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| | | Altiom d'Ydril
Humain
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| Sujet: Re: [L'Hydre, l'Épée et le Dragon] Une rencontre attendue Sam 10 Fév 2018 - 20:11 | |
| V'là que ça commençait bien ! À peine arrivés qu'on se faisait déjà copieusement houspiller, diable on aurait plus galamment reçu une bande de surineurs à la redresse oui ! Il n'était pourtant rien là qu'une sémillante coterie de bons - quoiqu'un peu remuants - vassaux, s'en venant au-devant de leurs non moins bons - quoiqu'un peu mollets - suzerains, pas des enragés de spadassins cherchant duel ! Ah il n'y avait rien de tel que cette suffisance boursouflée mâtinée de mépris propre aux gens du Soltaar pour vous foutre un Ydrilote en rogne tiens !- Forbinguem de tarranhar aqueles mofles sénhers, lo Soltarin es tant astiu als lagremas qu'als lamas quora li refusa sas bordescosetats, e sèm de primas aquí ta parlamentar, pas los agachar lagremejar lors maires (Évitons de mettre ces doux sieurs de travers, le Soltari est aussi prompt aux larmes qu'aux lames lorsqu'on lui refuse ses caprices, et nous sommes d'abord là pour parlementer, pas les regarder chialer leurs mères.), glissait l'émissaire à ses drilles, maquillant la pique derrière son patois natal et un sourire diplomate. On décrocha donc baudriers et ceinturons dans les ricaneries, et l'on tendit tout l'attirail à qui de droit. Satisfait (étonné ?) que les négociations n'aient pas dérapé dans les dix premières secondes, Hernando mena la marche et l'on s'activa sans rouscailler à sa suite. Ah c'est une bien gaillarde troupe qui s’apprêtait à pénétrer la salle aulique ! Toute drapée de cette fierté typiquement ydriaine, plus martiale, moins emplumée que celle de leurs compatriotes suderons ; plus digne, plus vraie, qu'ils vous soutenaient ! C'est qu'il fallait reconnaître aux bougres une certaine allure en demi-armures, tandis que chez Naelis, voyage ou pas voyage, on restait engoncé de l'armet au soleret dans ses plates. Un homme du nord fallait bien que ça impose le physique foutredieu !Sable et or, gueules et argent, la délégation vint donc se poster face à la duchesse. Si les légionnaires n'avaient franchi le seuil de l'endroit, et les matelots rapatriés patientaient dans un coin, les quatre gardes archontaux eux filaient le train à l'émissaire comme un limier piste le levreau. Plus que l'escorter, ils semblaient le surveiller. C'est que le Iacopo, on ne savait trop qu'en faire, ni qu'en penser. Petit seigneur arriviste bombardé intendant du Calozi par les bonnes grâces du Mervalois ? Tourne-casaque patenté, lui-même aussi peu sûr de ses alliés que de ses adversaires lorsqu'il vit le Dragon d'abord rugir sur Marcalm, puis bientôt rejoindre l'Hydre ? Ou simple homme, qui pour sauver la vie des siens avait eu à faire le plus dur des choix. Cette guerre avait été aussi prodigieusement brève que bordélique, et dans ce foutoir sans nom nul n'avait trop su dire ce ou ceux qu'avait trahis de Pasi, ni même tout simplement "si" il avait trahi quoi ou qui que ce soit. Lui-même d'ailleurs aurait été bien en peine de vous résumer sa position. Bref, un presqu'allié pas bien vital qui ne méritait pourtant en rien la potence, un point d'ombre fait homme auquel on trouvait enfin quelque utilité : que le gars aille crever de la gangrène dans les geôles soltaries ou qu'il négocie brillamment l'avenir d'Ydril, on serait enfin fixé sur son cas, la providence trancherait.- Iacopo de Pasi, régent de la vicomté de Calozi, de la seigneurie de Cloyí, de la seigneurie de Velmonè et châtelain de Miluèlhs, déclamait le héraut d'armes, la voix haute et claire, avant de poursuivre : et Raymond de Dircal, régent de la vicomté de Curzio, de la seigneurie de Valmeró, seigneur de Chasteló et ancien commandant des chevaliers de Naelis.- Votre Altesse, entama ce premier, un chouya chafouin, en posant genou à terre, le.. comte - fallait-il l'appeler ainsi ? - Altiom d'Ydril regrette de n'avoir pu - daigné ? - se présenter à vous ce jour d'hui, ses nouvelles charges ne lui autorisant hélas la moindre minute d'inaction - ni ses conseillers la moindre escapade en pays soltaar, où cette damnée cour saurait se faire plus sûrement mortelle qu'une grimpette aux murailles ambléroises l'on gageait. Sa Grandeur m'a ainsi confié la responsabilité de reconduire, tel qu'il fut convenu, l'équipage de la bien nommée Loutre, échouée sur les écueils de Marcalm. Vos hommes ont bien évidemment été traités avec tous les égards. Il eut une brève pause. Sa Grandeur vous informe en outre.. - comment allait-il tourner pareille chienlit diplomatique - du retour prochain sur vos terres des seigneurs d'extrace soltarie faits prisonniers dans le Curzio, suite à la confiscation par droit de commise de leurs fiefs. Nulle rançon n'est réclamée pour leur libération, en gage de bonne foi. Voilà qui était dit, et Iacopo aurait aimé à penser que le plus gros morceau était fait, hélas il en viendrait deux autres de toute aussi belle taille juste derrière.- HRP:
Cul bougé !
Dernière édition par Altiom d'Ydril le Dim 11 Fév 2018 - 18:42, édité 1 fois (Raison : Corrections dans les titres + légionnaires) |
| | | Tibéria de Soltariel
Humain
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| Sujet: Re: [L'Hydre, l'Épée et le Dragon] Une rencontre attendue Dim 11 Fév 2018 - 14:46 | |
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Et finalement ils vinrent… Ou plutôt, c’est ce que crut Tibéria jusqu’au dernier moment. Elle fut plutôt déçue de constater qu’ils n’avaient envoyé que des représentants, des pantins pour prendre les foudres de la duchesse à leur place. Le courage d’un homme a ses limites et celui d’Altiom d’Ydril n’est clairement pas à la hauteur de ses ambitions. Avait-elle été naïve de penser que cet homme se présenterait devant elle? Sans doute, mais elle voulait croire à la bonne volonté des gens. Apparemment, ça aussi c’était une erreur. Tibéria sentait la colère l’envahir. Un mélange explosif de frustrations qui s’accumulaient depuis trop longtemps déjà. Elle avait raison depuis le début, mais on avait refréné ses ardeurs. On lui avait dit de ne pas s’en occuper et de le laisser aller. Ce fut une erreur, une grotesque erreur et maintenant, il était trop tard… ou peut-être pas.
Elle laissa les hommes s’approcher en silence. Le représentant de Naélis était plutôt bel homme dans son armure. Il n’y avait rien qui le distinguait vraiment des autres. Il ne paradait pas dans des vêtements d’apparats comme les hommes de la noblesse ont tendance à le faire lorsqu’il se présente devant un dirigeant. Ça l’agaçait autant qu’elle pût apprécier qu’il ne cherchait pas à trop en faire, mais ultimement, la présence de cet homme était une véritable épine dans le pied et une cause probable d’un tas d’ennuis dont Tibéria se passerait bien.
Le second homme était à n’en pas douter un Ydrilote et un Ydilote nerveux en plus de ça, comme s’il n’arrivait pas à savoir exactement pourquoi il était là. Pauvre de lui, s’il savait ce qui l’attendait à se présenter devant la duchesse, il serait peut-être resté chez lui bien que son destin était maintenant inévitable. Quand on fait un choix dans la vie, il faut en assumer les conséquences et s’il n’y a pas que du mauvais, il n’y a pas non plus que du bon. Tibéria les observait immobile sur son trône aux proportions démesurées pour une si petite femme. Seul son regard flamboyait et quiconque la connaissant un peu savait qu’elle était furieuse juste à la façon dont elle plissait les yeux. Elle leva légèrement le menton quand l’Ydrilote décida d’ouvrir la bouche. On sentait tout de même l’hésitation dans sa voix. Si lui-même entretenait un doute, imaginons maintenant la duchesse. Elle tilta légèrement et bien malgré elle lorsqu’il parla d’Altiom comme étant le comte d’Ydril alors qu’il n’en était rien. Elle ne se souvenait pas de lui avoir accordé le titre et c’était d’ailleurs cette question qu’elle aurait voulu débattre avec lui, mais comme il ne s’était pas présenté, ça coupait court au débat. « Comme c’est embêtant. » Commença-t-elle enfin après un long moment de silence. « C’est embêtant, car je m’étais vraiment préparé à recevoir Altiom d’Ydril et peut-être même le roi de Naelis en personne. Regardez la décoration et les gardes qui sont dans leur armure d’apparat, ce n’est pas tous les jours qu’on les voit vêtu ainsi. C’est impressionnant, vous ne trouvez pas? Enfin, j’ai cru que comme nous sommes les principaux concernés dans cette histoire que nous pourrions discuter entre gens civilisés, mais visiblement, j’ai eu tort. Ils ont préféré envoyer des représentants… et je devrai faire avec. » Elle haussa les épaules avant de reprendre. « Oh, mais pardonnez mon impolitesse. Premièrement, j’aimerais vous remercier d’avoir ramené l’équipage de la Loutre. Ces hommes courageux et vaillants, mes yeux sur les côtes du duché, leur travail m’est infiniment précieux et je suis certaine qu’ils seront très heureux de retrouver leurs proches. » Il y avait quelque chose qui sonnait horriblement faux dans le ton de Tibéria. Elle parlait d’un ton joyeux, mais c’était forcé. L’ironie était palpable malgré ses efforts pour paraître détendue. En fait, elle échouait lamentablement à faire semblant d’être de bonne humeur et les témoins de la scène attendaient justement le moment où elle éclaterait.
« Voyez-vous, nous avons un problème, un gros même. Sa Grandeur Altiom d’Ydril, vous avez dit, non? Hum… J’ai beau réfléchir, je ne me souviens pas de lui avoir accordé ce titre. À moins qu’il ait eu une audience devant la cour royale, mais je suppose qu’on m’en aurait averti ou que j’aurais eu une invitation vu qu’Ydril est vassal de Soltariel. En fait, je vais sans doute vous apprendre quelque chose aujourd’hui, mais c’est Aléandra di Systolie la comtesse d’Ydril. J’aurais honte à votre place d’oublier ce genre de détail. C’est tout de même là-bas que vous vivez! » Un grand sourire apparu sur son visage. Lorsqu’elle souriait, ses traits s’illuminaient. On disait que les femmes de cette famille étaient aussi belles que dangereuses et Tibéria ne faisait pas exception. « J’espère au moins que vous vous souvenez de qui je suis… Ah oui, vous savez! Vous vous êtes adressé à moi en utilisant la bonne appellation, vous n’êtes donc pas totalement ignorant. Peut-être comprendrez-vous la petite leçon que je m’apprête à vous faire. » Elle claqua ses mains ensemble et, aussitôt, deux hommes entrèrent en trottinant dans la salle. L’un d’eux portait un chevalet alors que le second transportait une grande carte épinglée sur un panneau de bois. La carte et le chevalet furent disposés près du trône. Tibéria se leva et se plaça juste à côté. « Voici une carte du duché. Nous sommes ici à Soltariel. » Elle pointa du doigt la capitale. « Si nous allons par là-bas, nous trouvons Sybrondil et la comtesse Victoria di Maldi. Là, c’est la Baronnie d’Ysari avec la Baronne Sarina de Feoda et finalement, le Comté d’Ydril avec sa jeune comtesse Aléandra di Systolie. Jusque là vous suivez? C’est tout de même amusant de constater que tous ces titres sont possédés par des femmes. J’en retire une certaine fierté, je ne m’en cache pas. Bref, revenons à ce qui nous intéresse. Altiom d’Ydril donc, décide de reprendre son titre. Il débarque sur nos terres en pleine nuit appuyées par le roi de Naélis. Ce détail est d’une extrême importance, car il ne s’agit pas d’appuis venus de l’interne, ce n’est pas Ydril qui c’est soulevé pour évincer la comtesse, mais une armée extérieure, une armée d’étrangers venus marcher sur nos terres, les terres de Sa Majesté Bohémond premier du nom de la maison de Fiiram. Donc… des envahisseurs... » Le mot resta en suspens. Le silence qui planait dans la salle d’audience était particulièrement lourd comme si personne n’osait respirer alors que la duchesse reprenait son monologue. « Qu’est-ce que cela nous apprend sur Altiom d’Ydril. Messieurs les gardes, aidez-moi, je vous pris! Altiom d'Ydril est...» Les réponses fusèrent aussitôt. « Un pleutre! » Aboya l’un. « Un lâche! » Cria un autre. « Certes pour ne pas s’être présenté devant moi, mais je cherche un mot en particulier. Je l'ai sur le bout de la langue, mais il m'échappe » Répondit la duchesse toujours souriante. « Un traître! » D’un signe de la main ils se turent. « Traître… Ce mot roule dans la bouche, vous ne trouvez pas? S’il devait avoir une saveur, il serait certainement amer. Oui… Traître… Altiom d’Ydril est un pleutre, un lâche, un traître et bien plus encore. Il a bafoué nos lois, celles qui font de nous un peuple civilisé. Maintenant, messieurs, qu’avez-vous à dire pour votre défense? Je vous conseille de peser soigneusement vos mots, car je ne vous cacherai pas que vous êtes présentement dans une très mauvaise posture... »
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| | | Altiom d'Ydril
Humain
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| Sujet: Re: [L'Hydre, l'Épée et le Dragon] Une rencontre attendue Mar 13 Fév 2018 - 22:17 | |
| Diable, l'avaient-ils dégottée un jour de marché en train d'animer la Plazza Septima la frangine ? Et vas-y que ça te faisait sa petite leçon de bienséance, de passation de titres, et vas-y que ça te sortait toute la cartographie péninsulaire pour dégoiser son exposé de géographie ; ne manquait plus qu'un numéro de jonglage, la voir cracher le feu - ce qui aurait toujours été plus spectaculaire que son venin - et le tableau était complet ! Honteusement soumis à cette séance de torture par l'ennui et l'interminable, spécialité soltarie émergente disait-on, notre pauvre Iacopo eut bientôt à lutter contre la menace combinée d'un bâillement à vous décrocher les mandibules et d'une sale esclaffade nerveuse lui démangeant méchamment la face. Se sentant déjà céder aux pulsions dévorantes, simple et faible homme qu'il était, le voilà qui dans un accès de désespoir se raccrochait à son ultime soutien : le Raymond. Se croisant l'un l'autre d'un regard sur le côté, les émissaires échangèrent par l’œil ce qui ne se pouvait dire par la bouche, et qui nous donnait peu ou prou ceci : "mais elle va la fermer sa gueule ?" Lorsqu'enfin leur prière silencieuse se vit exaucée, eut-on loisir d'en placer une. Et puisque la chose semblait ici être la norme, l'on saurait pareillement se fendre d'un monstrueux monologue ! - S'il ne m'appartient de trancher sur la véracité de sa félonie, je puis vous affirmer pour l'avoir personnellement affronté que l'homme ne manque point de bravoure, et qu'il vous sera dommageable, autant qu'il me l'a été, de le juger avant de l'encontrer sur le champ de bataille. La voix de l'envoyé se réchauffa bien vite : mais n'est-ce pas là ce que nous cherchons à éviter ? Ydril ne désire pas plus la guerre que votre Altesse, et sa Grandeur n'a d'autre ambition que celle de rendre à sa terre son unité, au vieux sang sa place, au sien la sienne. Il eut une pause, préparant ses prochains mots. Si je ne puis pleinement cautionner ses façons, je ne peux qu'admirer ses faits. Le conflit qui approchait - car il approchait votre Altesse, le ban déjà avait été convoqué - s'est simplement vu précipité par l'arrivée du roy Glenn Ier et de l'archonte désavoué. Ils ont en vérité crevé cet abcès qui n'avait fait qu'enfler depuis les purges et les injustices imposées par votre prédécessrice Inès de Soltariel. Cette guerre larvée qui aurait pu s'étendre sur plusieurs mois ne fut l'affaire que d'une poignée de neuvaines, les pertes et les ravages qui auraient pu saigner notre pays à blanc ne dépassèrent pas le cadre des affrontements de Marcalm, Lypenzio et Valmeró. Voilà qui rétablissait une part de vérité, mais n'expliquait en rien cette histoire de passation de pouvoir, qui à dire vrai avait laissé de Pasi lui-même un poil perplexe. Votre Altesse, il me faut être tout à fait franc avec vous : je ne sais exactement, et ne puis que deviner, les raisons qui poussèrent Aléandra di Systolie à renoncer à son titre au profit d'Altiom d'Ydril, mais une chose est claire. Sa Grandeur n'a aucunement usé de coercition pour s'octroyer ce rang, il existe entre les deux parents une réelle entente. Et d'après ce qu'il m'a été donné de voir, je gagerais même, une affection sincère. Ainsi il use d'un titre qui lui a été donné de pleine volition, que sa cousine lui a concédé, que son sang lui a destiné. C'était un premier pas de fait, car avant de traiter du sort des vicomtés de Parazio et de Calozi, avant de simplement pouvoir défendre son suzerain face aux accusations de félonie, Iacopo devait pouvoir prouver que le bougre, s'il ne regorgeait de tact et de sens diplomatique, n'était à tout le moins pas un usurpateur. Et puis, il fallait aussi laisser causer un peu le Raymond, qui avait encore une royale paire de miches à blanchir ! |
| | | Glenn Hereon
Ancien
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| Sujet: Re: [L'Hydre, l'Épée et le Dragon] Une rencontre attendue Jeu 15 Fév 2018 - 20:11 | |
| Raymond, qui avait toujours eu des doutes quant à la bonne teneur de cette entretien, ne s’était assurément pas attendu à une telle diatribe. Si les premiers mots de la duchesse ne manquèrent pas de l’interloquer, il fut stupéfié devant le cours de géographie qui lui était présenté. Notre nouveau intendant des terres du Curzio passa lentement de l’énervement à la sidération. Il ne trouva refuge qu’en adressant un regard à son voisin, Iacaopo de Pasi. C’était un de ces regards rare et complice que pouvait s’échanger deux hommes, un regard qui signifiait à chacun qu’il comprenait l’autre. Si Raymond avait déjà échangé pareil regard au moment de tirer l’épée, indiquant qu’il comprenait la souffrance morale de son camarade, c’était la première fois qu’il pouvait lire dans les yeux d’un autre homme sa pensée la plus profonde du moment : « mais elle va fermer sa gueule ? ». Enfin, Iacopo eut droit à la parole. L'ayant affronté, il n'était certainement pas le mieux placé pour défendre la cause du comte. Pourtant, c'est ce qu'il fit, non sans talent. Sur un geste de ce dernier, Raymond put enchaîner sans attendre :
- Votre Altesse, je vous remercie de me laisser la parole. Vous avez tort de traiter Altiom d’Ydril de traître, car je ne crois pas avoir vu dans un autre homme, un tel sens du sacrifice pour les siens, pour son royaume. N’était-il pas présent à chaque grondement du Puy d'Elda ? En Naelis en l’an 6 puis en Oësgard en l’an 8, cet homme a tiré son épée, tuant nombre des ennemis des hommes. » Puis, il se tourna vers les nobles qui entouraient la duchesse et qui s’étaient permis d'apporter, sur injonction de la duchesse, leur touche personnelle à l'argumentaire de cette dernière. « Est-ce là les actes d’un lâche, d'un traître, d'un pleutre ? Combien d’entre vous peut en dire autant ? Aucun, bien sûr. Vous ne savez même pas à quoi ressemble un sombre ! Dites vous bien une chose. Pendant que vous vous pavanez dans cette cour, dans vos habits de bouffons à vous pavaner dans les couloirs en attendant l’heure du repas pour vous empiffrer sur le dos de vos gens, d’autres se battent, versent leur sang. La moindre des choses, mes bons seigneurs, c’est de respecter ceux qui vous permettent de vivre votre petite vie de gros. » Dans l'entourage de Glenn Hereon, il n'y avait pas meilleur diplomate que Raymond de Dircal. Pourtant, s'il y avait bien une chose qui le révulsait au point d'en perdre son calme légendaire, c'était cette aristocratie donneuse de leçons, cette noblesse de robe dont le front n'avait jamais autant transpiré que dans un lupanar. Sans prêter attention à ce que ses paroles auraient bien pu provoquer parmi cette honorable assemblée, Raymond se retourna face à la Duchesse. « Votre Altesse, la devise du royaume de Naelis est « Juste et libre ». Si Naelis a apporté son aide à Altiom d’Ydril, c’est pour répondre d’une dette, une dette d’honneur que nous avions envers l’archonte, envers tous les ydrilotes. Quand la péninsule nous tournait le dos et que notre indépendance fut menacé par la Prime sorcière des sombres, Ydril nous est venu en aide. Sans rien attendre de notre part, les ydrilotes se sont battus à nos côtés, à Ruven. Avec Alonna et les elfes, nous avons pu repousser l’engeance du Puy. Votre Altesse, mon Roi vous a envoyé une lettre dès son arrivée en Ydril. Ne vous a t-il pas promis son départ aussitôt les terres d’Altiom retrouvées ? Ne vous a t-il pas promis le retour de l’équipage de votre bateau ? Si fait, le Roi de Naelis est un homme de parole. Et s’il a aidé Altiom à retrouver ses terres, c’est car la cause qu’il défend est juste. »
Raymond, bien qu’il aurait pu développer sur la justice de la cause d’Altiom, en resta là. Il soutint le regard des aristocrates dédaigneux, encore choqués par ses paroles. L’homme qui avait grandi en Serramire, sous la menace perpétuelle des wandrais et des sombres, ne regrettait aucunement ses mots. Il avait et resterait toujours un homme intègre, droit dans ses bottes.
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| | | Tibéria de Soltariel
Humain
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| Sujet: Re: [L'Hydre, l'Épée et le Dragon] Une rencontre attendue Sam 17 Fév 2018 - 20:22 | |
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Tibéria ne s’attendait à rien d’autre de ces hommes que des éloges. Après tout, personne ne veut admettre que la cause qu’ils ont défendue de leur vie était en réalité une entreprise vouée à l’échec dès ses balbutiements. Personne n’aime échouer, mais c’est souvent ce qui arrive quand on ne prend pas la peine d’envisager les conséquences possibles de nos gestes ou à la façon dont il pourrait être interprété par un œil extérieur. Altiom n’avait pas réfléchi. Il avait convaincu des gens de le suivre, mais le rêve était terminé. L’aube se levait et il était maintenant temps de faire face à la réalité.
La jeune duchesse écouta en silence. Elle paraissait fatiguée, mais comme cette rencontre était aussi nécessaire qu’attendu, elle ne pouvait pas simplement l’annuler. Tibéria aurait aimé que Franco soit là, mais le siège à ses côtés était désespérément vide. Elle ne prit même pas la peine de réagir aux propos déplacés du soldat. Les gens d’épée ont généralement peu de sympathie pour la noblesse. Elle n’était pas totalement insensible aux arguments, mais ceux-ci ne faisaient pas le poids contre les jugements précédents que ces gens semblaient avoir oubliés. « Vous parlez comme si bravoure et félonie ne peuvent aller ensemble, mais au contraire. Un traître peut faire preuve de courage dans la défense de ses convictions, mais la fermeté d’âme d’un homme ne rend pas la cause qu’il supporte plus juste ou moins stupide. Ça n’a strictement rien à voir. Dans le monde que nous vivons, l’ennemi qui se dresse face à nous et qui se bat jusqu’à son dernier souffle sera infiniment plus respecté que celui qui se cache, mais, une fois encore, ça ne veut pas dire que nous l’approuvons pour autant. Ça signifie simplement que cet homme sait se tenir debout devant l’adversité. Ce n’est pas tout le monde qui a le courage de ses convictions. Ils sont nettement plus nombreux à suivre la masse plutôt qu’à élever la voix contre l’ordre établi. Si Altiom d’Ydril ne manque pas d’audace lorsqu’il a une épée à la main, il en va tout autrement quand vient le moment de se justifier face à moi. Vous êtes là en son nom, mais ce n’est pas à vous de faire cela, c’est à lui. C’est lui que je voulais entendre. S’il croyait aussi fermement en sa réussite, il serait ici, mais sans doute se souvient-il d’une chose que vous semblez avoir oubliée et que vous, peut-être, ne savez pas. » Dit-elle en s’adressant d’abord à l’Ydrilotte, puis au représentant de Naélis. « Il a été jugé par la couronne et condamné pour traîtrise des années plus tôt avant d’être exilé. Ce jugement n’a jamais été cassé, il est donc toujours valide. Vous savez, les choses auraient pu être différentes s’il s’était présenté à moi plutôt. Qui sait, peut-être aurais-je pu faire réviser le verdict, mais ce n’est pas la voie qu’il a choisie. » Tibéria voulait surtout leur faire comprendre qu’ils auraient pu s’y prendre autrement. Naturellement, elle n’aurait pas pu promettre de faire tomber le jugement, mais parfois ça vaut la peine d’essayer la méthode douce avant de passer directement aux armes. « À vous écouter, je devrais remercier Altiom pour ce qu’il a fait en empêchant Ydril de se perdre dans une guerre civile. Saviez-vous que parmi les hommes que vous avez chassés et/ou tués, il y avait des gens fidèles à la couronne? Or, comme vous avez fait un excellent travail pour tuer le mouvement dans l’œuf, ils ne sont, dans les faits, coupables de rien et seront plutôt vus comme des martyres massacrés par un opposant à la couronne. Ydril ne veut pas la guerre, mais Altiom a tout de même attiré tous les regards de la Péninsule sur lui et a fait de Naélis son complice qui s’est rendu coupable d’ingérence. Nous sommes bien loin des intentions de départ, n’est-ce pas? »
Elle restait calme malgré la situation et son tempérament normalement explosif. Après un début chaotique où la colère avait pris le dessus, Tibéria avait atteint un fragile équilibre. Elle avait pleinement confiance en ses arguments et parlait le plus simplement et logiquement possible. Ces hommes étaient venus avec des intentions louables si l’on peut dire, mais les gestes exprimaient une tout autre chose. Altiom ne serait pas le premier à qui ça arrivait. « En tant que suzeraine d’Ydril et vassale du roi, j’ai le devoir de défendre ces terres contre les envahisseurs qui menacent la paix de nos terres. C’est pourquoi je demande l’arrestation immédiate d’Altiom d’Ydril et je promets du même souffle une récompense pour quiconque me l’amènera vivant. Tous ceux qui le suivront ou tenteront de le protéger seront également arrêtés et jugés. Quant à Aléandra di Systolie… » Elle marqua une brève pause, cherchant les mots justes. « Vous savez, la famille est très importante. Elle nous guide et nous soutient tout au long de notre vie dans les bons moments et les périodes plus difficiles, mais son rôle le plus important est de nous ramener dans le droit chemin lorsqu’on s’égare, même si cela est très difficile. Elle est jeune, mais assez vieille pour être comtesse. Elle peut donc assumer les conséquences de ses actes. Elle sera convoquée à Soltariel où elle aura l’occasion de s’expliquer. Je lui laisse aussi l’opportunité de se blanchir d’une éventuelle accusation si elle livre Altiom d’Ydril. Quant aux représentants de Naélis restant en Ydril, ils seront embarqués sur un navire et renvoyés chez eux, tout simplement. En attendant que les arrangements soient faits, vous n'aurez pas le droit de quitter le palais, mais serez traité correctement. Vous avez tenu parole et je respecte ça. Après, si la couronne décide de prendre des mesures plus radicales, je ne pourrais que m’y plier, gardez cela à l’esprit. Maintenant, il ne reste plus qu’à voir si cet homme aime vraiment cette terre. »
Tout était déjà prêt en arrière-plan. Alors que les hommes tentaient de se justifier devant la duchesse, d’autres quittaient le château en vitesse en direction d’Ydril afin de mettre en place la première étape de la réponse de Soltariel.
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| | | Altiom d'Ydril
Humain
Nombre de messages : 642 Âge : 31 Date d'inscription : 28/08/2010
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| Sujet: Re: [L'Hydre, l'Épée et le Dragon] Une rencontre attendue Mar 20 Fév 2018 - 16:59 | |
| Ainsi tout était dit. Hésitante face à l'embryon de crise, se complaisant à l'inaction tandis que montait la fureur, paniquée maintenant que planait l'ombre de l'anathème, la duchesse ne put que rapprocher l'histoire de son seul dénouement ; il n'était plus rien que Iacopo puisse dire ou faire pour l'en dévier. Et sachant les choses à venir, son être tout entier sembla s'affaisser, ses forces le quitter. Car s'il avait d'ores et déjà abandonné le fol espoir d'un jour réussir à cerner son arsouille de suzerain, ces quelques ennéades à le côtoyer l'avaient assuré d'une chose : l'homme ne savait céder. Confiné au mutisme, il laissa donc s'écouler le flot des derniers mots avant les actes, écoutant à peine. Tout juste sourcilla-t-il devant sa mise aux arrêts, à lui et toute sa petite équipe. - Comprenez votre Altesse que de notre retour en Ydril dépendait celui de vos chevaliers, se borna-t-il à préciser, l'air presque peiné. Soit, une centaine d'embastillés finissaient par vous coûter des ronds, mais point d'inquiétude l'on tapait déjà allègrement dans les fortunes bien mal acquises de ces zouaves, voilà qui couvrirait leur forfait séjour à là Vigià un sacré temps ! La jeune femme enfin se fendit d'une dernière remarque qui n'appelait qu'au silence. Avant cela pourtant, on lui accorderait une ultime mise en garde. - Oh il l'aime votre Altesse. Par-delà toute raison. |
| | | Glenn Hereon
Ancien
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| Sujet: Re: [L'Hydre, l'Épée et le Dragon] Une rencontre attendue Mar 20 Fév 2018 - 18:24 | |
| Ainsi, Altiom Zadar, l’homme qui avait combattu tant de fois à leurs côtés, avait acquis une très mauvaise réputation en péninsule. Mais n’étais-ce pas le cas de Glenn et de ses compagnons avant qu’ils ne décident de s’emparer de Naelis ? En plus d’avoir été les derniers défenseurs des Séraphins, honnis aujourd’hui dans tout le royaume, la troupe du centaure fraîchement constituée choisit à nouveau le camp des perdants lors de la guerre qui opposa Scylla à Merval. Raymond comprenait bien mieux cette amitié entre Glenn et Altiom et il ne pouvait que l’approuver.
- Votre Altesse, vous me prenez en otage dans le but de contraindre mon Roi, c’est bien cela ? Qu’attendez-vous de lui ? »
L’idée de rester dans ce palais, et non dans les cachots, n’était pas déplaisante tant le cadre y était chaleureux. Néanmoins, Raymond imaginait sa cohabitation avec la cour, qu’il venait d’insulter un peu plus tôt, quelque peu délicate. La vraie question qu’il se posait était le but recherché en le retenant ici. Si cela était d’énerver Glenn Hereon, c’était évidemment un bon moyen. Mais maintenant, Raymond comprenait mieux les choix de son Roi. En effet, en plus de le laisser, lui, dans le comté pour y exercer une fonction d’intendant, Glenn s’était séparé de deux autres personnes qui lui étaient très proches : Damons, le tacticien vétéran et Erestor, le chef des aigles noirs. Raymond savait qu’il ne serait pas abandonné, il avait confiance.
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| | | Tibéria de Soltariel
Humain
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| Sujet: Re: [L'Hydre, l'Épée et le Dragon] Une rencontre attendue Jeu 22 Fév 2018 - 22:49 | |
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« Eh bien, si c’est vraiment le cas, cela ne fera qu’une chose de plus à lui reprocher. » Déclara Tibéria. « Cette situation, c’est lui qui l’a cherché. Ce n’est rien de plus ou de moins que la conséquence de ces actes et s’il aimait vraiment cette terre, il ne serait pas venu avec une armée d’étrangers chasser et tuer des hommes qui n’ont été reconnus coupables de rien pour ensuite agir comme si nous lui devions quelque chose. » Tibéria en avait fini pour Iacopo. Elle se tourna vers le représentant de Naélis. « Vous n’êtes pas à proprement parler mon prisonnier, mais vous serez certainement surveillé. Je vous expulse de la Péninsule et si je vous garde ici, c’est pour vous avoir à l’œil. Soyez sans inquiétude, d’ici les 24 ou 48 prochaines heures vous serez sur un bateau pour Thaar. De là, j’estime que vous serez capable de vous débrouiller pour rentrer par vos propres moyens. Ce n’est pas de contraindre votre roi, c’est que vous n’êtes certainement pas les bienvenus en Péninsule. C’est dommage, car j’aurais aimé faire affaire avec vous. Nous sommes toujours à la recherche de nouvelles voies commerciales… Je suppose que ça n’arrivera jamais. Sur ce, j’ai des missives à envoyer. » Elle fit signe à ses gardes de venir soit cueillir les hommes qui allaient être enfermés et escorter l’homme de Naelis jusqu’à ses appartements. On lui avait réservé une chambre tout à fait convenable vu les circonstances. Elle n’était pas la plus grande des lieux, mais elle était bien meublée et on avait même poussé l’hospitalité à lui servir à boire et à manger. Naturellement, si la porte n’était pas verrouillée, deux gardes se tenaient à l’entrée et avaient pour ordre de le suivre partout où il irait.
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| Sujet: Re: [L'Hydre, l'Épée et le Dragon] Une rencontre attendue | |
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