Soleil et Dragon, entre ciel et mer.

Elle s’efforça de ne pas grincer des dents, ni meme de déglutir, tandis qu'il étalait ainsi le souvenir de leur intimité passé. Car oui cela était au passé, appartenant meme a un passé révolu, qu'elle avait pris grand soin d’enterrer et qu'elle ne le laisserait pas exhumer. Quoi qu'il vienne chercher, il ne pouvait pas etre la pour le simple plaisir de la revoir, pas après tout ce temps. Prenant sur elle pour ne pas grimacer, et encore moins frissonner, de par l'étreinte que lui imposait la poigne de l'Anoszia, elle répondit d'une voix calme, trop calme pour quiconque la connaissait. " Ce que vous évoquez appartient a une histoire terminée ou tout du moins qui ne sera plu, point n'est donc besoin de me rappeler des souvenirs qui ont le seul mérite d’être morts et dont je ne saurais me souvenir. Vous devriez vous meme en faire autant .. " Elle le vouvoyer, telle une barrière invisible qu'elle glissait a nouveau entre eux. Un sourire, glacial presque autant que l'est son regard. " Mais nul doute que vous n'avez pas eu de mal a m'oublier en compagnie des nombreuses femmes qui ont du occupées votre couche pendant cette année écoulée ou j'ignorais meme si vous étiez en vie. " Son ton trésaille brièvement, mais elle se contient et sa voix reprend plus mordante encore : " Retournez donc vers elles et laisser moi en paix. "  La douleur qu'elle s'infligeait de par ses propres mots était sans mesure, mais elle était toujours préférable a celle que lui causerait l'Anoszia si elle le laissait une nouvelle fois atteindre son cœur. Un cœur et une mémoire que, malgré les dires de la dame, il n'avait jamais quitté.

« Ma dame, vos mots trahissent de la haine alors que je sais pertinemment que vous n’avez eu cesse de m’aimer. Si vous avez fait le déplacement jusqu’ici, c’est que vous souhaitiez me revoir autant que moi. Et ne cherchez pas d’excuses, si votre seul crainte était Faustina vous auriez pu simplement m’ignorer. » Oscario tira sur la main qu’il agrippait pour l’amener encore plus près de lui. Susurrant à son visage avec un léger sourire. « Tes piques suintant la jalousie m’avaient également manqués faut dire. »

Bien malgré elle son cœur s'agita quand la proximité entre eux se fit si grande que leurs souffles en vinrent presque a se mêler. Mais elle ne trembla pas, pas plus que son regard ne vacilla, elle avait passée trop de nuits a le pleurer, trop d'heures a sécher les larmes de sa fille. Il ne la ferait plus courber avec la facilité de jadis, simplement armé de son sourire et de mots doucereux. " La haine est un sentiment me semble t'il, hors je n'en ressens plus, a votre égare, aucun qui ne mérite que vous y attachiez importance. " Elle posa son autre main sur le bras de son époux comme si le geste lui était naturel et ne lui coûtait pas a chaque seconde, puis ne se départissant pas de son sourire elle ajouta. " J'ai passée le stade de la jalousie voila bien longtemps. Quand bien meme 100 femmes auraient partagées votre couche je ne veux pas le savoir tout comme je doute que vous puissiez vouloir savoir combien d'hommes ont partagés la mienne. " Cette pique était cruelle et elle ne lui apporta ni réconfort ni satisfaction, mais mieux valait qu'il soit en colère plutôt qu'il ne continue a badiner avec elle, voila pourquoi elle asséna encore: " Quand au motif de ma présence ce jour, il est bien du fait de Faustina, contrairement semble t'il a son père, je me soucie d'elle et il était de mon devoir de saisir l'opportunité de vous revoir pour découvrir si vous aviez quelconque regrets quand a son absence dans votre vie. Savez vous qu'elle vous a pleuré de nombreux mois ? Savez vous qu'elle parle désormais avec aisance ? Savez vous qu'elle m'appelle maman ? " Sa main serra plus fort le bras de l'Asnozia, non pour se libérer mais sous le coup de l'émotion. " Savez vous que l'on a essayé d'intenter a sa vie .... " Elle se garda bien d'ajouter qu'elle lui avait sauvée la vie et ce que ça lui avait momentanément coûté, ajoutant simplement. " Non, vous ne savez rien de tout cela, car vous n'étiez pas la, vous n'avez de père que le titre alors dites moi ce que vous attendez de moi Oscario et ensuite disparaissez, car c'est semble t'il la seule chose que vous puissiez vous targuer de réussir a la perfection. " Elle ne souhaitait pas le blesser, a dire vrai c'est elle meme qu'elle blessait, mais elle devait obtenir de lui, en premier lieu le motif de sa présence, et ensuite son départ .. Et  le plus vite serait le mieux, avant qu'elle ne parvienne plus a feindre l'indifférence.

Oscario se retint de lever les yeux au ciel, il ne devait pas énerver Ange plus que de raisons après tout. Au contraire, il posa une main sur sa taille, appréciant la proximité avant de répondre. « Il n’y a pas eu d’hommes dans ton lit Ange. » Si elle avait tant résisté avant de succomber à ses charmes, elle ne se jetterait pas dans les bras du premier venu. Il voyait bien dans son jeu, elle cherchait à le blesser ou à l’énerver mais il n’allait pas y succomber. « C’est une Anoszia, si je te l’ai laissé, c’est que je savais que tu la protégerais. » L’Anoszia appuya sur sa taille pour la coller à lui et poser son front sur le sien, rompant le lien visuel qu’ils avaient. « Dis-le, un mot et je m’en vais pour de bon si tel est ton souhait. »  Le jeune dragon ne souhaitait pas parler de sa fille, il l’aimait mais savait qu’il ne devait pas être à ses côtés pour le moment. Pour leurs biens à eux deux.

Oscario gagnait dangereusement du terrain, tant dans leurs proximité que sur le cœur de la dame de Solaria, elle devait y remédier bien qu'elle soit consciente de ne pouvoir se dérober. Lui échapper ne ferait qu'exacerber cette lutte futile, elle ne le repoussa donc pas, se surprenant meme a laisser choir son corps contre le sien tandis que leurs fronts se touchaient en une intimité qu'ils n'avaient plus connus depuis bien longtemps. Mais si en ces gestes il croyait déceler une victoire il se tromper, car les mots qui sortirent de la bouche d'Angelina n'avaient pas la douceur de leur étreinte. " La femme que tu vous avez connu jadis, celle qui pensait pouvoir se marier, vivre heureuse et n’appartenir qu'a un seul homme est morte en meme temps que vos promesses. Qui vous dis que celle que je suis aujourd'hui n'a pas été chercher ailleurs ce que vous n'étiez plus la pour lui donner. " Une fois ses mots prononçaient, elle ne le repoussa pas d'avantage, une part d'elle meme voulait savourer ce contact le temps qu'il durerait, car c'était peut etre la leur dernière étreinte. Pourtant toute la bravardise dont elle faisait preuve ne lui permit pas de prononcer le mot qui aurait pu peut etre l'éloigner définitivement. Elle s'en maudit quand a la place elle prononça: " Elle a tes yeux, de ce bleu incroyable qui sied si bien aux Anoszia .. Du bleu dont auraient peut etre aussi été ceux de nos enfants ... " Puis se rappelant qu'ils n'étaient pas seuls, tel un rappel bienvenue pour mettre fin a l'intimité naissante qui les unissait a nouveau,  elle eut tot fait de se reprendre tentant cette fois de mettre fin a leur proximité.

Les marins qui les entourer tentaient de ne pas tendre l’oreille mais ils n’étaient vraiment pas discret. Oscario avait vécu avec eux nombres d’aventures et partager celle-ci avec eux ne le gênait pas plus que cela. Il ne laissa pas Angelina se dérober à son étreinte, il lâcha même sa main pour ceinturer sa taille de ses bras. On ne pouvait changer le caractère d’une personne, Angelina était restée la même femme qu’avant bien qu’elle ne souhaitait pas l’avouer. « J’apprécie ton invitation à faire des enfants là maintenant, mais on n’est pas vraiment seul pour l’heure… » Plaisanta l’Anoszia

L'espace d'une courte seconde un sourire effleura les lèvres de la Soltariel, un vrai sourire tel qu'il savait lui tirait jadis. Il était celui qui n'avait pas changé, si prompt a plaisanter, si habile de ses mots .. Et pas que de cela, mais elle se refusait a y penser, d'autant plus quand ses bras musclés encerclaient sa taille, rappelant a son corps combien il se mouler si bien a celui de son époux. Calmant tant bien que mal les battements de son cœur, elle accrocha son regard au sien, inspira profondément puis lança d'une voix neutre. " Vous  avez commis bien des affronts envers ma personne, mais oserais je vous demander de ne point m'humilier en public ? L'heure n'est guère a ce genre de plaisanterie et encore moins alors que nous ne sommes pas seuls. " Elle s'accrochait au vouvoiement comme un rescapé le ferait avec le dernier morceau de radeau le préservant de la noyade. Il pouvait croire qu'elle n'avait pas changer, mais au moins serait il forcer de constater que la dame qu'il tenait entre ses bras, contrairement a celle de jadis, n'avait point rougie sous le coup de ses mots. " Auriez vous l'amabiligence de me lâcher que nous puissions converser comme des personnes civilisées. Si vous êtes la c'est forcément que vous avez vos raisons, qu'elles sont elles ? "

Oscario fit un petit effort quand même pour ne pas sourire et offusquer d’avantage sa dame, à la place, il ne pipa mot et remarqua bien qu’elle n’avait pas changé de teinte à sa jacasserie. A sa demande, il la serra un peu plus fortement, huma l’odeur de ses cheveux au passage ravivant de vieux souvenirs.« Je crains que je n’ai point cette amabilité ma dame. Si je suis revenu, c’est bien pour te serrer dans mes bras. » Sa main quitta sa hanche pour remonter vers sa joue, caressant la peau douce de celle-ci du bout des doigts.

Angelina dut se faire violence pour ne pas s'abandonner a la caresse de son époux, les dieux savaient combien son contact lui avait manqué, combien elle avait ardament désirait sa présence a ses cotés, mais ils lui étaient aussi témoin de la douleur atroce qu'il lui avait infligé en les abandonnant elle et Faustina, si bien qu'elle tint bon malgré son envie de faiblir et de s'abandonner a lui. Bon sang comme elle se maudissait d'avoir de telles envies, encore maintenant, après tout ce qu'il y'avait eut, après tout ce temps passé. " Quel dommage que ton envie de me serrer dans tes bras ne t'ai pas conduite a moi tandis que j'étais privée de l'usage de mes jambes. Trève de badinage Oscario, ta présence relève probablement de la volonté du patriarche. Que veut il ?! Si c'est Faustina, il devra faire mieux que t'envoyer la bouche en cœur pour parvenir a ses fins. " Lacha t'elle en le tutoyant enfin.

Oscario se fit violence pour ne pas réagir lorsqu’elle lui apprit son accident. Ses doigts se baladèrent sur sa joue et continuèrent de remonter vers ses cheveux pour remettre en place une mèche derrière son oreille en souriant. « Mon père souhaite garder ses petits enfants en péninsule… Il n’est pas la raison de ma venue. »  Cela faisait d’ailleurs un moment qu’il n’avait pas vu son paternel. « Tu es la seule raison. » Continua-t-il en se penchant vers elle pour dérober un baiser avant qu’elle ne puisse réagir.

Il était trop prés, bien trop prés. Chaque contact la rendait moins prompte a réagir, moins alerte. Voila pourquoi privé de l'usage de ses mots et des ses gestes, elle n'eut guère le temps de parer a son baiser. Quand ses lèvres glissèrent sur les siennes, c'est un océan de souvenirs et de sensations qui s’abattirent sur elle avec la violence d'un raz de marée. C'est pourquoi elle resta inerte entre ses bras, ne le repoussant pas mais ne répondant pas non plu a son baiser, prisonnière des sentiments contradictoires qui l'animaient, et quand il la relâcha enfin, tandis qu'une larme glissait sur la joue de la Soltariel, l'Anoszia reçut une gifle magistrale qui il faut bien le dire ni l'un ni l'autre n'avait vu venir. " Ne me touche pas.  " Siffla t'elle tandis qu'une emprunte écarlate apparaissait sur cette peau qu'elle chérissait tant. " Tu as perdu ce droit quand tu as renoncé a celui d’être mon époux. " Elle déglutie, espérant que cela suffirait a ce qu'il la relâche, elle ne voulait pas devoir se débattre et commettre plus d'esclandre qu'il n'y'en avait eut, ils ne s'étaient que déjà trop donner en spectacle. " Plus jamais je ne serais tienne. " Murmura t'elle, de façon a ce que seul lui pusse l'entendre, dans l'espoir de le convaincre ou peut etre de se convaincre elle meme ...

Elle n’était que contradiction, elle l’avait toujours été. Oscario la relâcha aussitôt sans porter la main à sa joue, son regard s’était aussitôt assombri. Ce n’était pas la première gifle qu’il avait reçu d’une femme, mais celle-ci était de trop. L’Anoszia savait que les mots prononcés étaient faux, elle lui avait eut envie de lui rendre son baiser. « Très bien. »  Rétorqua-t-il sèchement.

Bien que ce fut elle qu'il l'ait voulue, un froid intense s'empara de son etre quand il rompit leur étreinte et s'éloigna d'elle. Elle le ressentie comme un énième rejet de plus, ce bien qu'elle en fut l’instigatrice. Tout était toujours trop compliqué quand il était la, comment pourrait t'elle alors avoir des pensées et des sentiments cohérents. Contre toute attente, ce qui lui fit le plus mal en l'instant ce fut la possibilité de l'avoir blesser. De façon absurde et malgré tout la peine dont elle avait souffert de par sa faute, elle n'avait jamais souhaitée cela, pas meme une fois. Pourtant elle devait se convaincre que c'était mieux ainsi. " Ne veux tu point de nouvelles de ta fille ? N'y'a t'il pas quelques mots que tu voudrais que je lui transmette ? " Tel furent les mots qui sortirent de sa bouche alors que tant d'autres se bousculaient a ses lèvres. " N'as tu rien a me dire de plus ? " Voila ce qu'elle aurait voulue lui crier, mais elle s'en abstint bien entendu.

« Non. » Répondit-il tout aussi froidement. Il n’avait pas besoin de transmettre quoi que ce soit à sa fille, dans deux ou trois ans elle ne se souviendrait même plus de cette époque de sa vie. Il était venu pour une seule femme et celle-ci s’obstinait à lui en vouloir pour de mauvaises raisons. « Sois claire dans ce que tu veux Angelina. Je n’ai pas fait tout ce trajet pour des réponses ambigües, descends de ce navire si tu ne souhaites plus me revoir et que les Dieux prononcent notre divorce, ou restes. Décide. »  Lança-t-il en ultimatum.

Elle secoua la tete dans un mouvement inconscient, ce qui fit virevoltait au vent quelques mèches échappées de son chignon. Il était égale a lui meme, direct, sans demie mesure, a toujours vouloir tout ou rien, sans compromis possible. Comment tout pouvait il toujours avoir l'air si simple pour lui alors que tout était si compliquée pour elle, sans doute par ce qu'elle était celle qui restait. Déglutissant avec peine et ne faisant meme plus mine de cacher la peine que lui causait ce simulacre de retrouvailles, elle déclara simplement une vérité sans ombrages: " Ai je jamais été réellement ta femme ailleurs que dans mes rêveries romantiques ? Combien d'autres l'ont étés cette dernière année ? A combien as tu murmurer que seule elle comptait ? " Les mots étaient douloureux, amères, mais en rien accusateurs, ni meme revanchards. Elle avait besoin de savoir si il lui avait été fidèle, car oui malgré tout ce qu'elle avait bien pue dire et malgré tout ce que lui avait bien pu faire, ou ne pas faire, une toute petite part d'elle meme avait conserver l'espoir fou qu'elle ait pue lui manquer et qu'il ne l'ait pas trahie, ni elle ni leurs vœux, dans d'autres bras. " La vérité, Oscario. Réponds sincèrement a cette question. C'est tout ce que je te demande et je crois que cette réponse tu me la dois. " Son regard brillant se fit implorant, comme si, bien que la réponse puisse la dévaster, elle en avait réellement le besoin pour pouvoir avancer.

Il gagnait. Encore. Oscario savait comment Angelina fonctionnait et comment obtenir ce qu’il désirait d’elle, il ne souriait pas encore mais cela ne saurait tarder. Tout autour d’eux, depuis la gifle, les marins présents sur le pont s’étaient tous arrêté dans leurs tâches pour suivre le spectacle qu’ils offraient sans que cela ne gêne le jeune dragon. « Tu as toujours été l’unique Angelina. »

Ses mots tant désiraient chantèrent a ses oreilles, mais sans pour autant lui apporter la délivrance ou le soulagement tant attendu. Pas qu'elle le croit capable de lui mentir, pas qu'elle ne lui fasse pas confiance, mais après une année séparés l'un de l'autre, tant d'épreuves traversées sans lui, tout cela avait il encore le moindre sens. Après un silence qui dura une poignée de secondes mais qui eut l'air d'une éternité, elle demanda la voix vacillante. " Désirerais tu revenir a Soltariel .. Si tel était ton souhait, je me battrais pour t'obtenir ce droit.. " Elle inspira profondément avant d’ajouter le regard brillant. " Pour Faustina je veux dire, elle a besoin de son père. " Puis pour elle meme elle ajouta en silence. " Que les dieux me maudissent pour cela, mais moi aussi j'ai besoin de toi. "

« Juste pour Faustina ? » Demanda-t-il en arquant un sourcil.

Elle se rapprocha de lui, murmurant pour que lui seul puisse entendre, lasse de se donner en spectacle, mais incapable de renoncer a cette discutions si longtemps attendue. " Tu as été absent si longtemps. Tu ignores tout de ce que j'ai pue traverser, et des douleurs que m'ont causés ton abandon. Alors pour Faustina, c'est tout ce que je suis capable de te donner .. Pour l'instant. " Elle glissa une de ses mains sur le torse de l'Anoszia tandis que son regard venait accroché le sien. " N'en demande pas trop Oscario, pas après ... " Elle ferma les yeux, retenant larmes et sanglots, incapable de terminer sa phrase. Mais les mots, restaient silencieux, étaient devinables sans qu'il n’eusse besoin de les prononcer .. pas après m'avoir tant fait souffrir.

Lentement mais surement, Oscario était entrain de regagner du terrain. Il reposa ses mains sur la taille de son épouse pour la serrer contre lui sans lui laisser le choix. Sentant sa tête contre son épaule, il cajola son dos tout en répondant. « Oui, je l'ignore. Mais tu n’as pas été la seule en souffrance Angelina. » Il faisait mention à ce que sa famille avait traversé depuis l’année dernière, les morts et les trahisons. « Les Dieux ont tout fait pour rendre notre union impossible, mais regardes où nous sommes. Ensemble, encore une fois. »

N'aurait t'elle pas due le repousser ? Ne s'était t'elle pas jurée de le faire maintes et maintes fois ? Alors pourquoi se laissa t'elle aller dans ses bras, savourant son étreinte, la caresse de sa main et la chaleur de son corps contre le sien. Peut etre était ce par ce qu'elle puisait en lui ce réconfort qu'elle n'avait plus connu depuis qu'il l'eut quitté. Qu'importe les épreuves, les mots houleux, les manquements, ses paroles sonnèrent si juste a son oreille qu'elle ne put faire autrement que de glisser ses bras autour de lui, ses mains agrippant sa chemise et sa tete se nichant contre son épaule, retrouvant cette place comme si elle avait toujours été sienne. Elle inspira profondément, s'imprégnant de cette odeur qui lui avait tant manqué.  " Ensembles .. " Murmura t'elle simplement en s'accrochant a lui. Cela résonnant agréablement en elle et ce malgré les voix insidieuses qui lui murmuraient: " Mais pour combien de temps ? Et au prix de qu'elle autre trahison ? " Elle les fit taire, du moins pour cet instant, juste par ce qu'elle avait besoin de croire, ne serait ce qu'une poignée de secondes, a la possibilité qu'il soit de retour, qu'il l'aime, que tout soit possible et que le passé n'ait jamais existé. Une chimère a laquelle se raccrocher en somme ... Mais cela faisait tellement de bien.

Cette bataille emportée signifiait qu’il venait de gagner. Oh il était conscient qu’Ange remettrait tout cela sur le tapis dès qu’elle en aurait l’occasion pour lui rappeler combien il avait été odieux de la laisser seule et sans nouvelles mais la retrouver valait ces quelques désagréments. Après tout, il avait conquis la femme que son frère convoitait. Penser à Oschide lui pinça le cœur, son frère aurait pu être quelqu’un s’il n’avait pas été aussi stupide. Mais ses pensées revinrent vers sa belle très vite lorsque son murmure lui parvint. « Je crains ne pouvoir encore revenir à Soltariel, les hommes du Nord qui tiennent la Couronne souhaitent encore notre mort… »

Elle ne se détacha pas de lui, pas encore, cela ne viendrait que bien assez tot. Elle releva le menton, pour le nicher par dessus son épaule, afin qu'il pusse entendre ses mots. " Si tu me le demandes, je ferais en sorte que tu puisses revenir en péninsule, tout du moins a Soltariel. Tu n'es coupable de rien, la plupart de vos dé-traqueurs sont morts, tout n'est qu'instabilité éphémère. " Elle ajouta tout contre son oreille: " Ne me sous estimes pas. " Cela pouvait tant sonnait comme une promesse que comme une menace. Elle avait bon nombres d'appuis a Soltariel et elle n'hésiterait pas a en jouer pour qu'il pusse etre de retour, que ce soit auprès d'elle ou auprès de Faustina, peut importait pour l'heure. Ses questions viendraient plus tard, certaines choses ne pourraient etre oubliées, bien qu'il but bon de les remettre a plus tard pour s'offrir ce petit interlude.

Il embrassa son front avec bienveillance. « Soit. Je te fais confiance alors. » Il disait cela sans le penser réellement, son retour serait difficile tant que Franco et Tibéria régneraient sur le Soltaar. Son frère n’avait pas réussi à renverser la tendance, en même temps, il avait une plage de manœuvre très limité…

Elle se détacha de lui a regret, voyant bien qu'il ne pensait guère ses mots. Pouvait t'elle lui en vouloir après tant d'épreuves et de batailles ?! Certes non. Un faible sourire aux lèvres, elle glissa ses mains sur les joues de son époux, le regardant longuement comme si elle cherchait a graver cet instant en sa mémoire ou peut etre comme si elle craignait d'oublier ses traits a la minute ou il s'envolerait a nouveau, elle n'était pas idiote elle savait que ce moment arriverait bien trop vite ... " Peut etre viendra le jour ou, en d'autres lieux, d'autres temps et d'autres circonstances, ta place sera a mes cotés. Ou tu pourras me faire la cour, demander ma main et faire de moi ta femme non plus seulement devant les dieux mais aux yeux du monde. " Son regard se fit grave, porteur d'autant d’espérances que de tristesse. Toute amoureuse qu'elle était, la dame de Solaria n'avait jamais été naïve et elle n'était que trop consciente de cette réalité qui finirait pas les rattraper. " Ce jour la, il sera tant de savoir si nous pouvons triompher des obstacles et des blessures passés, si ce qui a été peut etre, non pas oublier mais, pardonner. En attendant je ne peux que t'offrir trois choses, etre la mère de ta fille, ton alliée et ton amie .. Sauras tu t'en contenter ? " Elle ferma les yeux, approchant son visage du sien pour venir frotter son nez délicatement contre celui de l'Asnozia, se moquant bien des yeux avides qui les entouraient, consciente que ce petit intermède toucherait bientôt a sa fin.

Il profita de cet instant pour l’embrasser sans se soucier de recevoir une deuxième gifle. Son baiser était un peu plus fougueux que le précédent, pressant ses lèvres contre les siennes afin qu’elle ressente tout le désir qu’il éprouvait pour elle. S’il ne mettait pas de mot sur ses sentiments, ces derniers étaient sans équivoque. Il avait affronté bien des obstacles pour retrouver sa dame aujourd’hui et hier.  Lorsqu’il décolla enfin ses lèvres des siennes, il répondit. « Tu es ma femme, devant les dieux et les hommes. Que le monde le sache si tu le souhaites, parce ce que tu es une Anoszia à présent, tout comme le seront nos enfants. »

Elle ne l'avait pas repoussée, pas plus qu'elle ne l'avait giflé, pas cette fois. Peut etre par faiblesse, peut etre pour graver un souvenir de plus en sa mémoire ou tout simplement par ce que ce baiser elle l'avait désirée aussi ardament que lui, bien qu'elle y ait répondue avec pudeur et retenue. Ils avaient donnés bien assez matière a discutions aux marins d'Oscario sans qu'il ne leur faille en rajouter. Quand aux mots de l'Anoszia, elle les chérissait plus qu'il ne le saurait jamais, mais elle y croyait autant que lui avait cru en ses paroles quand a son retour a Soltariel.  " Tu n'as pas changer, fougueux, insensé, téméraire et bien présomptueux. " Elle donna une pichenette sur l'épaule de son époux avant d'accrocher son regard au sien, ses traits étirés en un sourire doux et triste a la fois. " Qui vous  dit que je veuille faire des enfants avec vous matelot, peut etre bien que je me destines a une vie d'aventure ! Quel exemple je serais alors pour Faustina. " Un autre sourire, celui la pour cacher des mots qu'elle ne prononcerait pas. Oscario n'était pas stupide et il la connaissait, il avait toujours sue qu'elle était une femme entière et que de ce fait elle ne pourrait oubliée son abandon, son absence et sa crainte de ne jamais le revoir juste par ce qu'il réapparaissait brièvement dans sa vie. Mais leurs cœurs étaient déjà assez lourds sans qu'il ne faille ternir ce petit instant volé au temps, voila pourquoi elle se contenta de dire. " J'imagine que tu repars bientôt. " Cette fois un sourire ne suffit pas a cacher la douleur insidieuse qui percuta son cœur en meme temps qu'elle prononçait ces mots, mais tout deux ne pouvaient pas faire mine d'ignorer le fait qu'il n'était que de passage et qu'il l'abandonnerait bientôt a nouveau, si tout le reste pouvait attendre cette réalité la ne le pouvait pas, Angelina n'avait commit que trop d'erreurs, elle n'aurait pas la folie de commettre celle la.

Il fronça les sourcils pour montrer son mécontentement mais il ne fit aucune remarque, Ange cherchait à l’embêter à son tour. L’éducation de Faustina ne faisait que commencer, et à moins de retrouver ses titres de noblesses en péninsule, Oscario ne pouvait lui promettre un avenir digne de son nom. « Ne fais pas semblant, tu as toujours voulu porter mes enfants, mais il faut dire que tu commences à vieillir pour… c’est vrai. » La taquina l’Anoszia en la relâchant de son étreinte. Elle avait raison, il devait repartir et il voyait la tristesse dans les yeux de son épouse. « J’y suis obligé. Je ne peux pas t’accompagner sans risquer nos vies et celles de tes gens. »

Elle grimaça légèrement quand a sa boutade sur son age.  " C'est peut etre toi qui perd de la vigueur et non moi qui prend de l'age .. " Murmura t'elle en envoyant un petit coup sur le torse d'Oscario. Ce petit moment d'amusement prit fin bien assez vite avec des mots qu'elle avait craint d'entendre tout en les sachant inévitable.  " Faustina aurait tellement aimée te revoir .. tu lui as tellement manquée. " Elle prit sa main. " Tu nous as tellement manquée et tu n'imagines pas combien il m'est un soulagement que de te savoir sauf .. " De son autre main elle caressa la cicatrice qu'il arborait désormais au cou.  " Enfin presque. " L'ombre d'un sourire.  " Malgré les apparences, je suis sincèrement heureuse de t'avoir vue. " Elle inspira longuement puis les yeux humides elle murmura :  " Ne me laisses plus sans nouvelles .. Pas encore une fois. " Ce qu'elle ne dit pas a voix haute, ses mots le dévoilèrent pour elle. Elle ne serait peut etre pas capable de pardonner d'avantage ... si tenter qu'un avenir fusse encore possible entre eux et a cela elle ne voulait pas y penser pour l'heure.

« Parles pas de vigueur, tu risquerais de la réveiller ! » Taquina l’Anoszia en prenant un coup au torse. Il retrouvait petit à petit la femme qu’il avait laissée avant que toutes les tragédies ne surviennent et ne les séparent. Il serra sa main dans la sienne et frissonna à sa caresse. « Si tu obtiens mon retour, alors nous ne serrons pas séparé plus longtemps. » Fit-il comprendre. A vrai dire, il ne souhaitait pas reprendre le large et laisser Angelina, mais il n’avait pas vraiment le choix..

Il parvint a la faire rougir, certes brièvement mais nul doute qu'il le remarquerait, malgré ce qu'elle affirmait elle n'avait pas tant changé que cela. Elle se mordilla la lèvre tout en murmurant plus pour elle meme que pour lui: " Il doit y'avoir un moyen pour que tu n'es pas a repartir, je ... "" Elle accrocha soudainement son regard au sien. " Je dois te poser une question Oscario et elle ne va pas te plaire mais comprends bien que je dois savoir avec quelles armes je peux œuvrer pour ton retour. " D'un ton posé et sans hésitation elle demanda: " A l'image de ton frère, serais tu prêts a renier ton nom pour ton retour en péninsule ? " Elle savait que c'était la un sujet houleux, il avait refusé de le faire jadis et il en serait probablement de meme aujourd'hui, chose dont elle ne lui tiendrait pas rigueur mais elle devait en avoir confirmation si elle devait entrée dans cette lutte.

« Non. » Il eut du mal à ne pas se braquer mais y parvint.

Elle entrelaça leurs doigts, les pressant doucement, comme pour lui faire comprendre qu'elle respectait son choix. " Alors ne mettez pas les voiles trop loin moussaillon, il se pourrait bien que vous ayez a voguer de nouveau vers Soltariel plus vite que vous ne pourriez le croire. " Elle mit autant de conviction que possible en ses mots, s’efforçant de ne pas laisser paraître sa peine, mais elle ne pouvait le retenir et le mettre en danger par pure égoïsme. Si elle se moquait bien de ce qui pouvait lui arriver a elle, il en était tout autre de la vie de son époux et de sa fille. Elle se devait de les protéger, qu'importe que cela aille au détriment de ses propres désirs et sentiments.  

« Je ne serais pas très loin. » Sourit-il en l’embrassant une nouvelle fois. Arcam comme elle lui avait manqué !

Elle lui laissa lui dérober un nouveau baiser, mais juste le temps d'une poignée de seconde, avant qu'elle ne s'écarte. Juste assez pour le savourer mais pas assez pour en désirer plus, si tenter que cela pusse etre possible ..  Mais elle ne pouvait s'égarer a lui accorder plus .. Pour tout un tas de raisons, la première étant que plus ils seraient proches plus son départ lui serait douloureux. Elle posa son font contre le sien, ses deux paumes encadrant ses joues puis elle murmura: " Qu'importe ce qui a été,  ce qui sera, ou ce que j'ai pue dire, je n'ai jamais cessée de t'aimer et je ne cesserais jamais de le faire. "  Elle frotta a nouveau son nez contre le sien, glissa ses lèvres sur le coin de sa bouche puis s'éloigna de lui a regret. " Prends soin de toi et que je n'ai pas a découvrir de nouvelles cicatrices ou les dieux me sont témoins que je te le ferais chèrement payé. "  C'était une façon comme une autre de se dire au-revoir, sans grandes effusions. Elle eut aimée le faire a l'abri des regards mais puisque cela ne pouvait etre, elle se contenterait de ce que les dieux avaient a lui offrir. Puis ces au-revoir la vaudraient toujours mieux que les précédents ...

Oscario ferma les yeux un instant en souriant tout en profitant des caresses. « Bien ma dame ! Je ne saurais vous désobéir d’avantage ! » Plaisanta l’Anoszia en provoquant des sourires chez ses marins. Angelina tout comme lui souhaitaient éviter des aux revoir à fleur de peau. Malgré le sourire qu’il arborait, de nombreux sentiments négatifs le torturaient. Frustration, peine et nostalgie. Mais quelque chose lui disait qu’il reverrait son épouse incessamment sous peu ! Un matelot tendit la corde pour descendre à Angelina alors qu’Oscario ne quittait pas des yeux le léger dandinement de ses fesses avec regret.

Un sourire. Comme si il pouvait tenir cette promesse, il était bien incapable de rester tranquille .. Un trait de caractère qu'ils partageaient, ce qui avait parfois rendu leur relation explosive. Un dernier long regard, chargé de tout ce qu'elle aurait aimée dire sans pourtant se le permettre, puis elle se détourne, saisit la corde qu'on lui tend et commence sa descente avant d'en etre incapable. Ses mains et ses jambes tremblent plus qu'a la montée, mais cela n'a rien avoir avec son récent handicap. L'ignorant, le garde l'accompagnant se hisse sur les cordages et glisse ses mains sur sa taille pour l'aider a descendre en toute sécurité. Affligée de perdre une fois de plus Oscario, sans jamais l'avoir réellement retrouver, elle ne le repousse pas et se laisse guider jusqu'a la barque dans un état second. Mieux vaut qu'il croit a cette faiblesse la plutôt qu'a une autre.



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Domaine de Solaria, fin de soirée le meme jour.

Angelina avait passée tout le voyage retour a se torturer avec plus de pensées qu'un esprit sain ne devrait avoir a en supporter. Elle se repassait en boucle les quelques minutes passées avec Oscario, en venant parfois a se demander si cela n'avait pas été un mirage, fruit de son esprit pour apaiser des tourments qui la rongeaient depuis de longs mois déjà. Elle regrettait tantôt ce qu'elle avait fait, tantôt ce qu'elle n'avait pas fait, ce qu'elle aurait du faire, ne pas faire ...

Tout était si contradictoire, si compliqué. Après une année sans nouvelles de son époux et une séparation aux airs d'abandon, elle avait eut la certitude de savoir quoi faire si un jour il réapparaissait .. Mais la vérité c'est que rien ne s'était passé comme prévu. De prime abord, il avait sembler qu'elle pouvait contrôler la situation, mais ses sentiments s'en était mêlé .. Comment aurait il pu en etre autrement avec Oscario si égale a lui meme. Il usait trop bien de ses mots et de son charme. Impétueux, passionné, orgueilleux, possessif, autoritaire .. Irrésistible. Ce qu'il lui faisait ressentir prenait trop souvent le pas sur sa raison. Diantre, lui avait t'elle donnée l'illusion que tout était pardonner ? Oublier ? Non, malgré les étreintes et les baisers échangés, il avait capté sa colère, sa peine et elle avait été claire, rien n'avait été effacer. Un simple intermède volé au temps, exacerber par de longs mois de séparation et le soulagement de le savoir sauf. Pour l'heure rien d'autre ne compter, si ce n'est obtenir un retour pour lui en péninsule. Faustina avait besoin de son père, quand au reste, elle, lui, eux, leur relation, ce qui pouvait encore ou non advenir, cela pouvait attendre.

Alors que la nuit se faisait pleine, la dame de Solaria se glissa dans la nursery, tout était paisible, rien ne troublait le sommeil de ses occupants. Elle ajusta les couvertures, déposa quelques caresses et quelques baisers puis elle s'installa dans un fauteuil a l'opposé des deux lits. Celui de Faustina, brunette adorable aux yeux bleus, la fille d'Oscario, désormais la sienne,  et de l'autre coté, un petit garçon paraissant plus âgé que la fillette et pourtant plus jeune. Si ces cheveux étaient lumières la ou étaient ténèbres ceux de sa cousine, ils partageaient ces mêmes yeux Anoszia, reconnaissables entre tous. Le manoir de Solaria abritait bien des secrets et l'un d'entre eux était Torrance, le fils illégitime d'Oschide.

Fin du RP.