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 Oberon

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Lœthwil
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MessageSujet: Oberon   Oberon I_icon_minitimeVen 13 Avr 2018 - 21:43


Un clapotis. La peau de ton visage se distord, plissée par la gêne, tendue par la surprise.
Un clapotis. Ton oreille frémit, comme celle d’un chat chassant les insectes.
Un clapotis. Un frisson glisse le long de ton dos.

Les courants glaciaux te poussent enfin à t’éveiller, et dans un geste lascif tu quittes ta torpeur. Tu t’enserres de tes propres bras, laisse tes doigts glisser contre ta peau, t’assures de ta propre existence. Un nouveau frisson. La découverte devient friction, tu cherches la chaleur que l’astre du jour ne t’offre pas. Fait-il seulement réellement nuit ?

Tu cherches les étoiles dans le ciel, tu cherches la lumière des Lunes, tu cherches un chemin pavé par le flambeau d’Aluthen, mais tes yeux ne semblent pas encore décidés à s’ouvrir, alors tu te trouves forcé d’attendre. Tes paupières sont lourdes, le sommeil est encore si proche. Peut-être ne trouverais-tu pas la force de poser un nouveau regard sur le monde avant de t’être endormi et réveillé une fois de plus. Peut-être avais-tu été trop empressé. Tu l’étais toujours. Après Eraïson si Anorndellon ne te l’avait pas tant reproché, c’est qu’ Helinquë n’y avait pas manqué une seule seconde. Cette fois au moins il te faudrait être patient.

Un clapotis. La surface entière de ton univers se ridule. Tu vois. Tu vois. Alors tes yeux n’étaient pas fermés. C’est la lumière qui était absente. Qu’à cela ne tienne. Tu vivrais sans. Le monde entier ne s’était-il pas trouvé forcé d’en faire de même pendant le Voile ? Tu souris, comme un enfant. Tu imagines, ce que le monde pourrait être à l’issue d’une seconde Nuit d’un Mois. Ce qu’il serait à l’issue de celle-ci. Tu te lèves, lentement, trouves difficilement ton équilibre, et puis tu fais un pas. Tu tombes, soulevant autour de toi de hautes gerbes de l’eau ténébreuse qui est ta seule compagne, et au sol, tu souris à nouveau, comme un enfant, devant ta propre maladresse.

Les ridules faisant vibrer l’univers adopte une forme ressemblant grossièrement au tracé de ton contour. Toi qui rêvais depuis toujours de laisser ton empreinte sur le monde, voilà qui était fait. Tu ris, t’amuses quelques instants à jouer avec la surface de l’onde, observes les vaguelettes s’éloigner vers l’horizon. Ce n’est que lorsque le jeu commence à perdre de sa saveur que tu tentes à nouveau ta chance, ferme les yeux, et pousse sur tes bras et tes jambes.

L’eau t’avale jusqu’à la taille. L’eau te permet autant de t’ancrer qu’elle te porte. L’équilibre est plus simple à conserver ainsi. Gauche… Droite… Gauche… Droite… C’est un jeu rigolo. Gauche… Droite… Gauche… Droite… tu peux le faire plus vite d’ailleurs ! Plus tu le fais vite et plus l’eau tremble autour de toi. À une certaine vélocité elle finit par se creuser même !

Tu cours. Tu cours à toutes jambes, et l’eau s’écarte sur ton passage, laissant la plante de tes pieds marteler le sol à loisir. Tu ouvres les bras, laisse tes doigts glisser le long des colonnes aqueuse, et tu écoutes. Tu écoutes le tempo marqué par ta course, le crépitement de l’écume contre tes phalanges, tu leur inventes des mots, une logique, un langage, une musicalité. Tu composes ta propre Symphonie, et danses à son rythme. Et elles s’ourlent autour de toi les eaux obscures, décrivent d’immenses spirales ornant tes danses avec la plus grande des perfections. Elles te suivent pour mieux se détacher, devenant une partenaire plutôt qu’une suivante.

Elles vivent.

Tu danses, tu danses, infatigable, porté aux nues par la joie d’avoir trouvé une partenaire. Tu danses, tu danses, jusqu’à ce que tes bras et tes jambes te brûlent, que ton cœur batte la chamade et que ton corps vienne nourrir les flots. 540 battement en rond, tu tends la main vers ton amante.

Ses doigts viennent chercher les tiens, sa paume se love contre la tienne, son corps vient t’enlacer.
Et sa froideur n’est plus. Et le vent glacial n’est plus. Seuls sont ta Symphonie et le battement de son cœur. Son corps t’enlace, et elle se glisse petit à petit contre ton épiderme, entre lui et la pellicule d’humeurs qui le recouvre. Elle te sépare de toi-même. Elle devient part de toi-même. Elle n’est plus l’univers qui t’entoure. Elle est l’univers qui te constitue.


Silence. Plus un clapotis. Seulement le vide.

L’écrasant vide. L’étouffant néant.


Ton cœur bat la chamade. Tes mâchoires tremblent. Ton diaphragme s’emporte. Le vide se referme sur toi.
Sans eau pour remplir le vide, le vide n’a plus de raison d’être.
Sans rien pour le combler, le néant n’a plus d’autre choix que de s’affaisser sur lui-même pour l’éternité.
À moins que tu ne le portes par toi-même.

L’onde n’est plus l’univers qui t’entoure, elle est celui qui te constitue.
Tu es ton propre univers.

Et pour le reste de l’éternité, c’est ta silhouette qu’adoptera le Néant.
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MessageSujet: Re: Oberon   Oberon I_icon_minitimeSam 14 Avr 2018 - 2:37


Tariho de la quatrième ennéade de Verimios
Dixième année du Onzième Cycle
Berges de l’Uraal






- Les autres sont debout depuis longtemps déjà.  une voix impatiente entame Tu penses vraiment que ça vaut la peine de continuer ?

- Il a réussi à libérer Tòchi de son mal. Le timbre éraillé de la guérisseuse Cal’ëar épuisée est le premier à répondre Attendre est le moins que l’on puisse faire. Je n’abandonnerai pas avant les Ëalas.

- C’est un gamin solide c’est une voix aussi puissante que le tonnerre d’Automne qui enchaîne Il a vu pire, il s’en sortira.

- Pire que l’anomalie magique qui a presque annihilé une forteresse Drow ?

- Nos trois camarades s’en sont bien sortis, alors pourquoi pas Estiam ?

Visiblement épuisés, mais fermement debout, Ringeth, Rhewil et Amdir hochèrent tous trois de la tête. Des raisons pour lesquels ils s’en seraient sorti plutôt que toi, ils auraient pu en citer une myriade. Tu étais le point focal de l’anomalie, à la croisée des énergies. Tu étais celui dont le corps était le plus profondément en résonnance avec le sortilège, parce que c’était le tien. Bien sûr, une part de leur signature s’y retrouvait, et c’est ainsi qu’ils ont pu te protéger aussi longtemps, mais c’était déjà une incroyable chance que tu n’aies pas tout simplement été consumé par l’éther. À jamais rendu à la nature, de la manière la plus tragique qui soit.
Ta résilience t’a gardé en vie assez longtemps pour voir les ruines laissées dans le sillage de votre croisade. Ce serait à la volonté de la Déesse maintenant de te permettre d’en voir les retombées.

- Le toucher de Tòchi, est-ce que…

- Magie de la Vie, oui. Les yeux de la jeune elfe se lèvent, admiratifs, vers le titan végétal Une magie très puissante. C’est grâce à lui que toute cette partie de l’Uraal est aussi florissante. Essaie d’imaginer ce que ça a pu donner après que le poison des Peaux-de-Suie l’ait rendu fou.

- Par les sangs du Linoïn…

- Exactement ! elle sourit Tu comprends maintenant ce que mon clan doit au fou qui a osé l’affronter ! elle soupire Malheureusement Tòchi vient de renaître, son pouvoir est encore limité. Vous seriez déjà tous aussi frais que dans vos meilleurs jours si seulement il était à son apogée. Vous quatre, et tous les autres aussi d’ailleurs.

Pour la énième fois, Melima retraçait les lignes de l’immense sceau cerclant la Créature renaissante et son dernier patient, avant d’elle-même aller faire douce rencontre avec Maurquimellë.







Nuit de Tariho de la Quatrième ennéade au Kÿrianos de la Cinquième ennéade de Verimios
Dixième année du Onzième Cycle
Berges de l’Uraal







Le goût de l’eau légèrement saumâtre de l’Uraal… n’était définitivement pas la première chose que tu t’attendais à rencontrer à ton réveil. Le cocon protecteur dans lequel tu te trouvais par contre avait quelque chose de familier. Une mélodie connue, dans son Chant comme dans sa magie. Une mélodie aussi bienveillante que pouvait l’être le plus profond des remerciements. Le désir de liberté intrinsèque à un être mobile t’arracherait certainement bientôt à ce sentiment, mais ici privé du ciel et de la terre, à paisiblement baigner dans l’albumen, tu te trouvais épris d’une étrangement sincère satisfaction.

Tu avais tenu ta promesse, et par La Mère, tu avais survécu pour le conter.

Du mouvement. Tes mains et tes pieds trouvèrent appui contre la paroi de ton cocon alors que tu te trouvais ballotté par ton guérisseur. Poussé à la panique par un réflexe viscéral, tu ne fus pas bien long à déchirer le tissus t’ayant gardé pendant près d’une ennéade.
La douleur. Pénible rappel de ce que c’est qu’être vivant. Mais l’odeur de la terre, c’est autant au sens propre que figuré que tu la dévores. Effondré contre le sol, respirant par la bouche et à grandes bouffées, tu redécouvres aussi ce que c’est que d’être soumis à la gravité. Tes doigts et orteils bougent péniblement, tous grattant la glaise avec l’appétit des nouveau-nés. Contrairement à eux cependant tu as des souvenirs de cet endroit, des souvenirs d’une existence ici. Tu as des souvenirs de ta vie sur Miradelphia, de la manière de s’y mouvoir, de la manière d’y évoluer… de sa flore, de sa faune, de ses peuples… de ses énergies. Tu as presque un Cycle de souvenirs ici.

- Ça ne me rajeunit pas.

Ton cœur fait un bond, et tes muscles se bandent en réponse à cette voix. Tu parviens à te redresser sur un genou avant que la main calleuse ne vienne se saisir tes doigts trop lisses.

- Je savais qu’un jour tu deviendrais un grand homme.

Velicënor, saisissant fermement tes épaules, tant d’affection que pour t’aider à retrouver l’équilibre, affichait le sourire satisfait de ses jours farceurs. Tu lui souris, sans réellement comprendre, jusqu’à ce qu’il ne finisse par battre des paupières. Sans qu’il ne se baisse ou que tu ne cherches la pointe de tes pieds, ton regard tombait droit dans celui du grand Velicënor. La surprise qu’il lut à ce moment dans ton regard ne fit que motiver de tendres embrassades.

- Viens, les autres t’attendent, Lœthwil. Lœthwil… papillon sauvage. Un prénom auquel tu répondis sans hésitation, comme s’il avait toujours été le tien. C’est à ton tour de te réapprendre.

Le bras de Velicënor pour appui, tu titubas le long des berges et jusqu’aux quelques-uns de tes camarades encore éveillés en cette heure tardive. Des visages chaleureux t’accueillirent, mais avant qu’un seul mot ne soit prononcé, par eux ou toi, le Chef Guerrier de la Lin’Serindë t’invita à poser les yeux sur la surface de l’Uraal au clair des Lunes.

Tu connaissais ce visage. Ce visage était le tien. Mais voilà longtemps déjà que tu ne l’avais pas porté. Ce visage était ton visage avant que l’égarement ne le creuse lentement. Avant que l’Aduram et l’Estrévent n’y prennent leur part. Ce visage devrait te sembler juvénile, mais l’expérience après que l’expérience ait à jamais avait marqué ton regard, tu t’en trouvais incapable. À retrouver tes anciens traitstu te trouvais malgré tout tellement différent…
Peut-être était-ce ce corps qui en était la raison. De larges épaules arrondies par leur forte musculature. Un ample poitrail, se soulevant au rythme de ta respiration. Des bras traduisant bien des montagnes que le destin t’avait forcé à soulever. Une silhouette au dos imposant, dont le tracé se resserrait drastiquement juste sous tes côtes, pour n’à nouveau s’épanouir que pour tracer de puissants muscles bondisseurs. Un corps libéré de ses vieilles blessures, à l’apogée de ses capacités.

Au visage de tes années de chasseur, on venait d’apposer ton corps de guerrier.
Et en travers de l’un comme de l’autre brillaient des traits comme des veines d’or pur, entrelacées dans un dessin d’une fascinante complexité. Du bout des doigts tu en cherches le tracé, les redessines, sans te préoccuper une seule seconde de ta nudité.

- Qu’est-ce que…

- Lignes Ley. Amdir intervint avant que tu ne puisses en demander plus, dévoilant le dessin du même acabit luisant d’un bleu verdâtre sur sa peau mate Viens, le mysticiste t’adresse une moue complice les fées te l’expliqueront mieux que moi.
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MessageSujet: Re: Oberon   Oberon I_icon_minitimeDim 15 Avr 2018 - 23:06


D’épaules en épaules, tu fus passé. Velicënor s’éloigna, offrant aux mages que vous étiez une entrevue plus intime. Tu souris tristement, regardant le premier colosse de la Lin’Serindë s’éloigner comme s’il ne reviendrait jamais, mais les râles poussés par Amdir au moment de mettre en mouvement le poids titubant que tu représentais te ravirent aux rêveries.

- Je peux march...

- Non, tu ne peux pas. Je n’aurais pas à faire autant d’effort pour te porter si c’était le cas.

- Tu as raison.

- Ne t’inquiètes pas, les premières heures sont un peu difficiles, mais d’ici-là tu devrais à nouveau penser… un pas particulièrement difficile à faire lui força un gémissement et surtout... marcher droit.

Le mysticiste ne tint que quelques mètres de plus avant de héler à l’aide, à bout de forces. Si Amdir n’était au départ pas le plus physique des Ornedhels, lui aussi venait à peine de se soustraire aux traitements du Tréant d’Uraal, servir de béquille à un camarade pesant probablement plus de deux fois son poids avait décidément été une bien mauvaise idée. Heureusement non loin, sous la garde d’un saule, Rhewil et Ringeth malgé la discussion d’apparence passionnante à laquelle elles participaient, acceptèrent de la mettre de côté pour prêter main forte à leur camarade.

- Vous arrivez juste à temps !

De nouveaux bras se pressèrent autour de toi, et sans la moindre explication supplémentaire, ni les moindres salutations, ou même sans la décence de te fournir un quelconque vêtement, tu te retrouvas assis, entouré de trois mages dont les regards à ton encontre traduisaient d’une attention presque maternelle, à… à vrai dire, tu préférerais ne pas essayer de te glisser dans les pensées de Rhewil. C’est pour ton plus grand bonheur qu’une nouvelle forme féminine, puis une autre, et finalement un cortège entier s’accaparèrent tout l’espace de réflexion que tu étais capable de mettre à disposition.

Les fées ne prononcèrent pas un seul mot. Elles vous montrèrent, plutôt, quel rapport particulier vous quatre à partir d’aujourd’hui auriez à la magie. Vous quatre, qui aviez été si près de succomber à l’appel des arcanes, de vous y intégrer et d’y perdre vos Souffles et vos vies. Toi en particulier, qui pour un temps ne t’étais plus exprimé qu’à travers la trame, toi qui pendant un temps n’était plus qu’éther, toi dont le partenaire ailé était encore auprès des leurs, vous vous étiez dangereusement approché de ce qui est leur territoire. Vous aviez essayé, vous créatures d’apprentissage, d’imiter ce que seule une naturelle proximité avec les arcanes, une comme celle des fées, ne pouvait accomplir. Mais puisque vos raisons de prendre ce risque étaient louables, et puisque le reptile vivait toujours, peut-être serait-il acceptable de mettre leur orgueil de côté, et de vous accepter parmi les leurs.

Lorsque les minuscules demoiselles faisaient appel à leur magie, l’éther semblait couler dans chacune des nervures de leurs ailes, se propager à travers les rachis de leurs ailes. Elles utilisaient leurs propre corps comme focaliseurs, pratique à laquelle vous ne pouviez, vous, décemment pas vous résoudre sans courir plus de risques encore qu’au cours de la bataille de Yutar.
Les lignes Ley étaient une solution à ces limitations. Elles étaient un tracé de vos propres nervures, des conduits par lesquels transitaient les flux à l’intérieur de votre corps. Elles vous invitèrent à le ressentir, à vos observer, à en prendre conscience… tout comme elles vous avertirent sans un mot, de la dangerosité du savoir.

Savoir n’est pas toujours pouvoir. Apprendre n’est pas toujours comprendre. Maîtriser vos corps au point de vous passer de vos artefacts serait une science qui ne s’acquerrait que sur de longs siècles.

En ce qui te concerne cependant, les marques trouveraient utilité immédiate.
Elles seraient le sceau de ton allégeance.

Alors que tu étais encore perdu dans la contemplation du fascinant organe qui t’avait été greffé à leur commande, les fées t’encerclèrent. Amdir, Ringeth et Rhewil s’éloignèrent du scintillement des ailes des petites demoiselles. Et c’est à ce moment que le piège se referma.
Tu souffles, à moitié inconscient, chatouillé par le mouvement des brins d’herbes au vent ; puis tes sourcils se lèvent, questionneurs, quand tu te rends compte que le fourmillement se fait de plus en plus intense. Tu essaies mollement de te dégager, inquiété, mais la force n’est pas là. Tu peines pour rien, pagaie dans le vide, ancré au sol par des racines s’emparant petit à petit de toi. Puis tes yeux se posent sur le visage de l’une des fées. Elle te sourit, aussi espiègle qu’innocente, et tu comprends à ce moment que rien ne sert de lutter. Tu t’abandonnes le temps que la sylve s’empare de toi.

Tes yeux se sont fermés sur une prison végétale. Tes yeux se rouvrent sur un cocon. Une armure vivante

- Elle a tes lignes. Elle te comprend.

- Pourquoi ?

- Pour rendre.

- La forêt dit que ton regard se porte sur l’extérieur.

- Là où se trouvent certaines de nos sœurs.

- Tu as voulu être comme nous.

- Vas-donc jusqu'au bout.

- Que nos sœurs soient les tiennes.

- Et puisque nous avons protégé ton jumeau.

- Porte les Chants jusqu’à nos sœurs.

- Nous ne serons jamais loin.

- Nous observons.

- Ce que chante La Forêt.

- Nous avons les mêmes désirs.

- Nous en demandons peu.

- Et nous donnons beaucoup.

- Ne nous déçois pas Lœthwil.

Un gloussement parcourut la colonie à ces derniers mots, et comme elles étaient venues, les fées disparurent. Comme les fées disparurent, tes frères se dévoilèrent.

- Ne t’inquiètes pas. L'apaisant timbre de Ringeth t'arracha à la confusion Tu n’as pas à t’en charger seul.

Ringeth, Amdir, Rhewil… et une trentaine d’autres elfes, tous des rescapés de Yutar, tous ayant décidé de travailler à rendre à ces bois leur majesté d’antan.

- Rigwenn’do. La mine satisfaite de Rhewil ne souffrait aucune contradiction Qu’est-ce que tu en dis Estiam ?

- Lœthwil. Tu réponds du tac au tac, l’index pointé vers toi-même. Tes yeux se posent ensuite, émus, sur le reste des prémices d’un clan d’adoption Rigwenn’do. Tu hoches la tête. C’est un beau nom.
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