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| Regardez où vous allez ! [PV Cécilie/Aurel] | |
| | Auteur | Message |
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Aurel Fribourg d'Escault
Humain
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| Sujet: Regardez où vous allez ! [PV Cécilie/Aurel] Sam 21 Avr 2018 - 19:57 | |
| Sixième jour de la deuxième ennéade de Verimios An 10 du XIème cycle
Cela faisait à peine une ennéade à présent qu'Aurel était arrivé avec le reste des blessés de Christabel, côté assaillant. Après quelques jours passés aux bons soins des prêtres d'Edelys, il parvenait enfin à garder les yeux ouverts plus de cinq minutes. Il reprenait visiblement des forces bien qu'il soit encore loin d'être en capacité de courir un marathon. C'était d'autant plus vrai qu'il était dans l'interdiction de poser le pied droit par terre. En plus de la luxation, la pierre qui l'avait frappée de plein fouet avait fissuré son tibia et sa rotule, les deux os ayant probablement frappés l'un contre l'autre au moment du choc. Il avait eu de la chance de porter une jambière solide sans quoi les dégâts auraient pu être bien pires. Il aurait pu utiliser des béquilles pour se déplacer s'il n'y avait pas eu son épaule... Cette dernière cicatrisait plutôt bien mais restait douloureuse, l'empêchant de recommencer à la bouger ne serait-ce qu'un minimum. La prêtresse en charge de son rétablissement la surveillait, estimant que l'évolution de son état n'était pas inhabituelle mais méritait tout de même une certaine attention. Elle n'avait pas pu assister à ses premiers soins et ne pouvait donc être certaine que tous les risques étaient écartés. Les soigneurs au front faisaient de leur mieux pour sauver la vie de leurs patients mais ne pouvaient garantir la qualité de leur médecine. Il fallait parer au plus urgent... Aurel n'était pas vraiment pour l'idée d'avoir un médecin personnel mais la prêtresse n'était pas de son avis.
-Si vous voulez vivre plus longtemps, il vaut mieux avoir un soigneur qui sera là pour prendre essentiellement soin de vous. Les autres ont déjà des centaines d'hommes à s'occuper ! Etant donné votre titre et votre grade, vous pouvez vous le permettre et c'est même vivement recommandé. Et si vous n'en avez pas besoin, vous pouvez toujours lui demander de s'occuper des blessures de vos officiers afin de ne pas le laisser oisif.
Le Général devait reconnaître qu'elle avait marqué plusieurs points avec ses quelques phrases... Il réfléchirait sérieusement à la question. En attendant, elle lui proposa de s'arranger pour qu'il puisse assister à la messe du jour de Néera qui aurait lieu le lendemain matin. Un brancard semi allongé et deux hommes feraient l'affaire pour le transporter jusqu'au temple. Il ne parviendrait certes pas à tenir éveillé durant toute la cérémonie mais la déesse serait sans doute touchée par sa présence.
-Je suis toujours en vie. C'est le moins que je puisse faire.
La prêtresse fut satisfaite par sa réponse. Elle organisa donc cela et deux hommes vinrent frapper à sa porte le lendemain matin, deux soldats de sa propre armée dont le rôle était de prêter main forte au temple par quelques efforts manuels en remerciement des bons soins administrés à leurs blessés. Lambert avait aidé le général à se rendre un minimum présentable. Les membres du prieuré le maintenaient aussi propre que possible afin d'éviter tout risque d'infection, il ne restait donc plus qu'à enfiler une chemise normale et une culotte de malade fraîchement tirées de l'armoire. Il ne pouvait enfiler de veste, aussi ne mit-il qu'un bras tandis que l'autre serait simplement recouvert pas le pan du vêtement. On installa Aurel sur le brancard, un oreiller derrière la tête et un coussin sous le genou. Un drap recouvrait ses jambes et une couverture l'empêcherait d'avoir froid, immobile entre les épais murs du temple. Puis on le porta jusqu'au lieu sacré. La nef avait été temporairement réaménagée. Une moitié était demeurée intacte avec des bancs et des chaises disposés face à l'autel tandis que l'autre disposait de grands espaces vides parsemés de quelques assises supplémentaires. Ainsi, ceux qui, comme Aurel, n'avaient pas la possibilité de se lever pouvaient être installés dans ces emplacements libres. D'autres, qui étaient en capacité de marcher mais qui ne pouvaient s'insérer entre les bancs, disposaient de chaises pour s'asseoir, voire y poser leur jambe douloureuse.
A leur arrivée, la pièce était déjà largement remplie. Une place avait été conservée dans les premiers rangs pour le Général. On l'y installa mais, quand Lambert voulut se trouver une chaise, les quelques unes disponibles étaient du côté des biens portants. Il en remarqua une près d'un couple et s'avança pour les saluer poliment. Ayant attiré leur attention, il leur demanda si la chaise à côté d'eux était prise et s'il pouvait la prendre, ce qu'il fit avec leur accord la seconde suivante, non sans les avoir remercier au préalable. Il alla donc s'asseoir près de son ami et la messe commença peu de temps après. Comme prévu, Aurel ne resta pas éveillé tout du long. Par deux fois, il sombra dans ce sommeil qui n'en était pas vraiment un car il n'avait rien de réparateur. Il traduisait simplement son épuisement provoqué par le manque de sang dans ses veines. Son ami s'en rendit bien sûr compte et ne fit rien pour l'en tirer, ce serait le fatiguer pour rien. Néera pourrait comprendre qu'il veuille préserver la santé de celui dont elle avait gardé la vie. Lorsque la messe prit fin, une douce agitation emplit peu à peu la grande salle. De multiples voix, bien que discrètes, s'élevèrent à nouveau. La conversation, le craquement des bancs, le frottis des vêtements... Aurel n'avait pas besoin de voir ce qu'il se passait autour de lui pour comprendre que le temple commençait déjà à se vider lentement. Attendant qu'on vienne le chercher, il ferma les yeux. Lorsqu'il les rouvrit, il n'était plus au même endroit... Enfin... Il était toujours dans la nef mais les deux soldats étaient revenus et le portaient déjà vers la sortie alors que les valides étaient encore nombreux dans la pièce.
-Robert... Appela-t-il pour attirer l'attention de celui qui le portait aux pieds et qui lui tournait le dos.
Mais celui-ci ne sembla pas l'entendre, empêtré comme il l'était dans la foule. Pourquoi diable n'avait-on pas attendu que les allées se vident pour commencer à déplacer les blessés ? Cela aurait été bien plus simple ! Encore un peu dans le brouillard, il tenta à nouveau de l'appeler, sans succès. Le fameux Robert manqua de percuter un homme en béquille sur sa droite et se décala donc à gauche... sans voir le couple qui se tenait là, essayant de s'extirper des minuscules couloirs qu'ils formaient. Deux épaules s'entre-choquèrent et l'une des poignées du brancard échappa au soldat, bientôt suivie de l'autre. Sous le poids qu'il devait désormais supporter seul, le second porteur lâcha prise dans la même seconde et Aurel, toujours dans son allonge, atterrit violemment sur le sol. Le choc raviva soudainement la douleur dans son genou et son épaule et l'officier lâcha un cri.
-Aurel !
Lambert ne se trouvait qu'à deux pas derrière et fut bien vite à ses côtés pour s'enquérir de son état, tout comme le porteur à l'arrière. Quant à Robert, il ne lui prêtait même pas la moindre attention, la sienne étant toute concentrée sur l'homme qu'il venait de percuter et qu'il incendiait avec ardeur, lui intimant de regarder où il allait !
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| | | Cécilie de Missède
Humain
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| Sujet: Re: Regardez où vous allez ! [PV Cécilie/Aurel] Dim 22 Avr 2018 - 1:13 | |
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Il avait été convenu avec Guilhem de Tall que Linaëlle et son convois n'arriverait à Diantra qu'en début de 3e ennéade pour lui donner le temps de s'habituer à la capitale. Pourtant, Cécilie avait pris seule la route d'Edelys au milieu de l'ennéade précédente dans l'espoir de rencontrer sa tante. Elle voulait pouvoir lui expliquer de vive voix ce qu'elle n'avait put que lui imposer jusque là. Elle voulait savoir comment se portait Irys et lui présenter son nouveau neveux. Après ce qu'il s'était passé autour d'Edelys, elle n'aurait pas oser demander la bénédiction de la Haute-Prêtresse pour son fils, mais au moins, elle voulait que sa tente le voit.
Mais voilà, en arrivant, on l'informa que la Haute-Prêtresse avait été appelé au Nord de la Péninsule pour ses affaires de la plus haute importance dont aucun prêtre ne voulait lui communiquer la moindre information. Le cœur en berne, elle s'était résolu à passer un ou deux jours avec Jean de la Herse, tout en sachant qu'ils seraient sans doute bien morne étant donné que la seule chose qu'ils avaient en commun était Ernest et qu'elle était celle qui lui avait retiré la légitimité donnée par Missède. Elle s’établit donc au chateau avec Rose et Anthoine, soignant son fils avec toute l'attention dont une jeune mère est capable.
Comme d'habitude depuis son retour de Saine-Aliénor, elle dormait profondément, d'un sommeil plus réparateur qu'il ne l'avait été depuis deux ans, mais le moindre bruit insolite venant du berceau près de son lit l'éveillait comme une décharge d'adrénaline. L'Ombre de ses souvenirs la rassurait, la berçait, si bien que même en passant de nombreuses heures à discuter politique et à avoir des entrevues avec des hommes qui ne pouvaient que peu la souffrir, elle gardait un moral égale et avenant. La foi inébranlable de Jean de la Herse lui était finalement d'une compagnie agréable et il y avait tant de Missèdois installés dans la région qu'elle se croyait chez elle.
Au matin du troisième jour, elle confia Maël a Rose et s’apprêta pour sortir. Au lieu de prier comme chaque jour dans la chapelle, elle voulait assister à la cérémonie d'Elenwas au Temple, comme elle le faisait à Missède ou à Beaurivages. L'absence d'Azula, sa principale servante depuis que Rose avait pris ses fonctions de conseillère, se fit désagréablement sentir, mais heureusement, la vieille amie de Cécilie assuma la tâche avec diligence sans se faire prier. Les cheveux coiffés en un agencement complexe qui réduisait leur longueur au creux de ses reins et dégageait le visage le seul ornement visible était une broche florale d'or, de cuivre et de vermeil qui ne s'alliait pas vraiment avec le bleu du reste de sa tenue. Sa robe de lin pâle, décolletée et suffisamment légère pour ne pas étouffé malgré la bienheureuse chaleur de l'été, gardait les manches outrageusement longues et amples de la mode missèdoise. Convaincre Rose d'en faire autrement aurait été une perte de temps.
Au bras d'Anthoine, laissant derrière eux Tragen qui couinait en voyant son maître adoré s'éloigner le long de l'avenue, il ne fallut aux deux missèdois que quelques minutes pour arriver au temple. Ils étaient loin d'être les premiers et la foule entrait déjà en une lente procession dont Cécilie percevait les jérémiades. A peine le porche passé, l'écho changea et les conversation se turent. Remontant l'allée centrale, Anthoine conduisit sa dame jusqu'aux place les plus nobles. Les froissement de tissus et les raclement des bancs jouaient en contre point de la flute qui accueillait les fidèle par un air sacré bien connu.
L'assemblée se déroula avec ferveur et calme. Depuis son séjour à l'Abbaye des Espérines, Cécilie appréciait particulièrement ces moment de communion qui abattaient les murs entre les ordres sociaux pour rassembler tous les enfants de Néera sur un même socle d'égalité. Sans doute était-ce idéaliste de voir la chose ainsi, mais elle aimait cette impression. Les voix des fidèles résonnaient comme une seule, un chœur bienveillant ampli de gratitude. Et c'était le sourire aux lèvres qu'elle répétait les expressions consacrées. Enfin, lorsque la fin de l'office sonna le départ des croyants, elle reprit le bras d'Anthoine qui la guida à travers la foule.
Ici, personne ne savait qui elle était. Les boulangers, les ramoneurs, les pèlerins, les réfugiés, les bourgeois et les nobliaux cohabitaient dans la bonne entente qu'imposait la présence du Culte. L’ambiance n'était pas si différente de celle de Missède à bien y réfléchir. Depuis le nouvel an, elle avait l'impression que le temple s'emplissait davantage. Toutes à ses pensées, elle repassait dans sa tête les lectures du service.
- C'était une belle office. J'ai beaucoup aimé qu'il choisisse ce passage du livre de Sainte-Deina.Il est d'une grande subtilité. En des temps si troublés, un sermon sur l'abnégation aurait put rapidement tourné aux reproches blessant. - Sûrement. " répondit Anthoine sans pouvoir s'empêcher de sourire. Devant le manque d'enthousiasme de son garde, Cécilie esquissa elle aussi un sourire. - Vous n'êtes pas très dévot, n'est-ce pas ? - Je remercie la DameDieu de tous ses bienfaits, mais j'avoue que les sermons ne sont pas... ATTENTION ! "
Tout était allé très vite. Anthoine, qui suivait du coin de l’œil tous les potentiels dangers qui menaçaient sa protégée, s'était bien évidemment arrêté sur les porteurs qui se précipitaient pour sortir dans la cohue au lieu d'attendre un peu. Un rictus d'agacement s'était même emparé de ses lippes durant une fraction de seconde, certaines personnes n'avaient vraiment aucun savoir vivre. Pire que lui !
Lorsque l'un des deux porteurs avait brusquement fait un écart sur la gauche, son pied s'était posé de tout son poids sur le revers de la robe de la Comtesse. Déséquilibrée et tirée en arrière Cécilie se serait écroulée sous la chaise, si le jeune homme n'avait pas eut la présence d'esprit de la tirer d'une main ferme. Pour qu'elle évite de heurter le malade, il l'avait brutalement attirée à lui tout en faisant un pas pour prendre le coup à la place. Et ce fut dans un craquement sonore de tissus puis une chute encore plus bruyante qu'un espace se fit autour d'eux.
Cécilie n'entendit que le fracas du bois, les exclamations de surprises alentours, mais surtout le cri de douleur qui vibra juste derrière elle. Un frisson désagréable lui remonta en un clin d’œil tout le long du dos. On relâcha l'étreinte dans laquelle elle était prise, la laissant se redresser, le cœur battant.
- BON SANG MAIS REGARDEZ OU VOUS ALLEZ ! VOUS AURIEZ PU LA BLESSER ! " rugit la voix d'Anthoine. Elle n'avait que rarement entendu le jeune homme à ce point hors de lui. Elle même allait bien. Outre la peur qu'elle venait de ressentir et l'inquiétude qu'elle gardait envers l'homme qui avait crié, elle reprenait son souffle. Quelqu'un cria le nom d'un certain Aurel et passa à côté d'elle pour se jeter à genoux. Elle se tourna doucement vers lui et les légers gémissements du pauvre homme, estimant que c'était l'emplacement du blessé qu'elle aurait été bien en peine de localiser autrement malgré le fracas, tant la tension lui avait fait perdre ses repères.
En se retournant, elle sentit de nouveaux murmures surpris, frémissant comme devant une scène de voisinage incorrecte mais délicieusement croustillante. Laissant là le publique et Anthoine qui vidait sa peur en passant un savon mémorable au porteur, elle osa demander.
- Vous êtes-vous casser quelque chose ? Pouvons-nous vous aider d'une quelconque façon ?
En réalité, elle aurait voulut pouvoir apaiser la douleur de cet inconnu à l'instant, mais il lui était impossible d'user de son don devant tant de témoins. Elle savait que sa question pourrait paraitre stupide, mais ne pouvant voir l'état du blesser, ses yeux étaient poser sur une ligne d'horizon invisible. Ce qu'elle n'avait pas prit le temps de remarquer par contre, c'était la caresse de l'air frais du temple sur sa peau.
Le faux pas du porteur et la réaction de son garde n'étaient pas restés sans conséquence. La robe de la Comtesse était déchirée de l'ourlet qui en ornait le bas, montrant une petite chaussure de cuir brune soulignant une cheville souple, jusqu'au renfort de sa ceinture. Dans le mouvement qu'elle avait fait pour se retourner, la pâleur de sa jambe gauche s'était ainsi vue dévoilée sur presque toute sa hauteur.
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| | | Aurel Fribourg d'Escault
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| Sujet: Re: Regardez où vous allez ! [PV Cécilie/Aurel] Lun 23 Avr 2018 - 19:36 | |
| -ET VOUS CROYEZ QU'IL VA COMMENT, LUI ? Cria en réponse le fameux Robert, se souciant davantage de brimer cet importun que de veiller sur son Général.
Derrière lui, deux hommes étaient agenouillés autour d'Aurel qui évitait de se contorsionner sous l'effet de la douleur. Il savait que bouger ne ferait qu'empirer les choses après le mouvement brusque qu'il venait de faire alors qu'il touchait le sol. Ses deux compères étaient désemparés de ne pouvoir rien faire pour le soulager. Il n'y avait qu'à attendre que ça passe. Lambert s'enquit malgré tout de l'étendue de la douleur pour voir s'il y avait eu des dégâts. Au niveau de genou, son mal passait déjà mais c'était plus compliqué en ce qui concernait son épaule.
-On dirait que la lance me transperce toujours... Confia-t-il, les dents serrées.
Le Chevalier fronça les sourcils. Cela faisait longtemps que son ami ne devrait plus avoir aussi mal. Quant à la sensation que la lame était toujours là, elle aurait dû disparaître avant même qu'ils quittent Christabel... Si les jours de l'officier n'étaient plus en danger, il était encore bien loin de la rémission complète et cela l'inquiétait. Derrière Lambert, une voix s'éleva parmi les manifestations de colère des deux accidentés qui défendaient chacun leur protégé et se rejetaient mutuellement la faute. Pourtant, la douceur de cette voix ne passa pas inaperçue, contrastant avec le chahut environnant. Le chevalier se retourna et même Aurel leva son regard vers elle. Les deux amis n'eurent pas besoin de plus de deux secondes pour comprendre que la pauvre ne les voyait pas et ignorait donc totalement ce qu'il venait de se passer.
-Rassurez-vous Madame, il était déjà blessé avant la chute. Le choc a simplement ravivé la douleur. Merci pour votre bienveillance.
Il n'allait pas s'étendre sur l'état du Général devant cette inconnue, aussi gentille fut-elle. Il se contenta donc simplement de la rassurer. Aurel approuvait pleinement la position qu'il avait choisi, le laissant répondre à sa place tandis qu'il achevait d'assimiler la vive souffrance qui lui saisissait à présent l'épaule. Cependant, en observant la dame, il ne put que remarquer qu'elle non plus n'était pas sortie indemne de l'accident.
-Lambert.
Son ami se retourna vers lui avant de suivre la direction indiquée par le discret coup de tête qu'il lui adressa. Découvrant alors le pan de robe déchiré, il se hâta de remettre les choses en ordre.
-Oh... Permettez ? Votre robe est abîmée. Je vais juste faire un nœud pour réparer ceci. Dit-il avant de procéder. Voilà. Enfin, il se leva d'un bond pour se mettre à sa hauteur. Désolé pour le charivari. Nos hommes sont plus disciplinés d'habitude. Lança-t-il sur un ton amusé.
Pendant ce temps, Aurel fut de nouveau attiré par les cris qui s'élevaient devant lui. Robert était toujours aux prises avec un homme qui appartenait visiblement à une condition supérieure à la sienne. Cela ne semblait pour autant pas le déranger outre mesure pour déverser son venin...
-Monsieur Ebermann !
La voix grave de l'officier avait sonné tel un gong qui mit aussitôt fin à la dispute, ne laissant aucune place à la rébellion. Le soldat interpellé se redressa sur ses appuis et marqua un temps d'arrêt avant de se tourner à moitié vers son supérieur, baissant à l'échine.
-Veuillez présenter vos excuses et aider votre camarade à me déplacer. Nous bloquons le passage. -Mais, Monsieur, il ne regardait pas où il allait et moi je venais d'éviter u... -Tout le monde à ses torts mais il faut que l'un de vous deux cède et j'ordonne que ce soit vous. J'essaie depuis tout à l'heure d'attirer votre attention sur le fait que le temple est bondé et qu'il vaut mieux attendre qu'il se vide avant d'évacuer les brancards. Si vous aviez eu cette logique dès le départ ou l'attention pour m'écouter, il n'y aurait pas eu d'incident. Présentez vos excuses et dégagez le passage !
Robert serra les dents. Reconnaître ses fautes lui était difficile mais que pouvait-il répondre devant de tels arguments et surtout face à son supérieur le plus gradé ?
-A vos ordres, Général...
Il se tourna alors vers l'homme auquel il avait tenu tête quelques minutes. Il plongea son regard encore sous l'effet de la colère dans le sien et, après un instant d'hésitation, s'inclina brièvement en s'excusant à l'aide du minimum de mots nécessaires. Puis, sans plus attendre, il se baissa pour attraper les poignées du brancard. Pendant ce temps, le second soldat avait repris sa place de porteur et, dès que son collègue fut prêt, il procéda au décompte avant de soulever Aurel et faire quelques pas de côté afin de dégager l'allée. Lambert de son côté avait observé la scène, debout à côté de la dame dont il avait rapiécé la robe. Avec tous les égards mais d'un ton badin, il lui prit la main et la dirigea jusqu'à son escorte.
-Tenez, je vous la rends. Puis, indiquant l'état du vêtement : Vous devriez peut-être la reconduire dans ses appartements afin qu'elle se change. Je retourne à mon invalide à moi.
Il s'inclina d'une manière respectueuse bien qu'assez peu conventionnelle avant d'aller se poster près de son ami. Aurel avait visiblement encore mal et tentait de se soulager en variant très légèrement sa position. Il savait pourtant que cela n'aurait absolument aucun effet mais ne pouvait s'en empêcher. Ce n'était pas pour rien s'il ne dormait pas vraiment ces dernières ennéades, ne faisant que sombrer lorsque son corps devenu fragile n'en pouvait plus et se réveillant dès sa plaie le faisait de nouveau souffrir par vagues successives. |
| | | Cécilie de Missède
Humain
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| Sujet: Re: Regardez où vous allez ! [PV Cécilie/Aurel] Lun 23 Avr 2018 - 22:28 | |
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Cécilie aurait put s'offusquer d'être traité d'infirme si... et bien tout d'abord si elle n'en avait pas eu l'habitude toute sa vie, aussi se contenta-t-elle de répondre avec un visage des plus doux.
- Elle vous remercie pour votre prévenance, Messire.
Mais elle n'avait que peu de temps à perdre en chicane. Il y avait surtout cette pensée fulgurante qui venait de relier une information donnée à son départ de Missède et ce grade qu'elle venait d'entendre. Général. L'accent des deux hommes était indéniablement nordien. Ce qui faisait de ce général impotent le plus haut gradé d'Olysséa, la terre par laquelle Langehack avait perdu son dernier Duc et les responsables de la mort d'Albano, frère d'Enrico di Montecale accroché comme décoration à une galère ennemis durant le siège de Sharas.
Le dénommé Lambert remit sa main sur le bras d'un Anthoine encore si énervé qu'il faillit relever le terme "d'invalide" à la place de sa Dame. Elle l’incita au calme d'une pression de la main. Elle avait oublié qu'il ne portait pas son habituel uniforme de garde aussi serra-t-elle sans doute un peu trop fort. Il se défit de sa prise et revenait quelques secondes plus tard pour poser sur ses épaules une cape de laine, charitablement prêté par l'une des spectatrice. Les pans en étaient suffisamment longs pour cacher les mésaventures de sa robe bien qu'elle tienne fort chaud. Après un rapide remerciement et l'ordre à Anthoine de les suivre, elle tonna à l'intention du groupe de pas lourd qui les précédaient :
- Il vaut mieux que nous vous accompagnons, messers. Nous pourrons faire venir un médecin particulier au Prieuré. Cela évitera de surcharger de travail les officiants habituels." Elle parlait avec une ferme nonchalance, son visage toujours serein et adouci d'un sourire quelque peu amusé. " Je ne voudrais pas être à l'origine des complication d'un homme de la qualité du Général.
Et quoi qu'ils en dirent, elle n'en démordit pas, n'usant pas non plus de son nom ou de son titre devant pareille foule, seulement d'une volonté tranquille qui ne souffrait pas de refus. Elle les accompagna ainsi, à pied, sans se plaindre de la distance, et une fois arrivée, demanda à certains soigneurs et prêtres qu'elle connaissait de faire prévenir son médecin personnel pendant qu'on s'occupait de descendre Aurel de son brancard en toute tranquillité.
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| | | Aurel Fribourg d'Escault
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| Sujet: Re: Regardez où vous allez ! [PV Cécilie/Aurel] Jeu 26 Avr 2018 - 19:18 | |
| Il n'y eut rien à faire, la dame insista jusqu'au bout pour faire venir son médecin. Aurel n'était pourtant pas logé au dispensaire comme une simple soldat et était suivi par une prêtresse particulière. Autant dire qu'il bénéficiait déjà du meilleur suivi possible. Mais non, elle n'en démordait pas. Fatigué et irrité par la douleur persistante, le Général fit comprendre à Lambert qu'il voulait que cessent là les débats. Que la dame les suive si ça lui chantait, lui n'aspirait qu'à un peu de calme. On attendit alors que le temple se vide peu à peu et, lorsque les allées furent suffisamment dégagées, les deux soldats soulevèrent à nouveau le brancard et ramenèrent l'officier jusque dans sa chambre, au Prieuré. Là, on proposa un siège dans le couloir à Madame et on envoya un homme chercher le médecin tandis qu'un second partait en quête de la prêtresse. Les deux soigneurs réunis, Aurel eut droit à une auscultation minutieuse de ses blessures. Tout comme celle qui le suivait déjà, il ne semblait pas inquiété par son genou. Il avait plus que désenflé depuis son arrivée et il n'était guère surprenant qu'il reste douloureux avec les fêlures de deux des os de cette zone. Il était également d'avis qu'il ne devait pas poser le pied par terre avant un moment encore.
Si la chute ne semblait pas avoir empiré l'état de son articulation, ses observations étaient bien différentes concernant la plaie à l'épaule. A peine eut-il commencé à la palper que la réaction de son patient se fit entendre jusque dans le couloir. Un simple et unique cri... Ne s'attendant pas à lui faire aussi mal, le médecin avait appuyé comme il l'aurait fait pour ce type de blessure avec cette ancienneté. A la description de la douleur, il semblait évident que quelque chose n'allait pas... Il se retira donc pour aller discuter avec la prêtresse dans le couloir. Cette dernière revint après une quinzaine de minutes et lui expliqua leur conclusion et le traitement préconisé. Apparemment, tous les morceaux de la lance n'avaient pas été retirés. C'était pourquoi il ait toujours mal après trois ennéades. Le faux mouvement qu'il avait fait en tombant avait probablement entaillé les chairs autour du fragment, ce qui expliquait la recrudescence de la douleur ainsi que l'impression que l'arme était toujours fichée dans son épaule. Il n'y avait guère qu'une seule chose à faire : rouvrir pour retirer l'éclat de métal. Cela pourrait être fait dans quelques jours, quand une partie des blessés aurait quitté la cité. Mieux valait de pas attendre d'avantage. La lance était passée si près de la veine du bras que le retrait des premiers morceaux l'avait entaillée. Heureusement, il était déjà ouvert et l'incident avait été vu tout de suite, permettant une cautérisation rapide. Un autre geste involontaire pourrait l'ouvrir à nouveau et, cette fois, il n'était pas garanti qu'ils puissent le sauver.
Aurel ne prononça pas un mot durant les longues minutes où on lui expliqua les raisons de son état. Pas plus que Lambert qui se contentait d'observer régulièrement les réactions de son ami dont le visage se fermait de plus en plus. Repasser sur la table d'opération n'était une perspective des plus réjouissantes... Si cela ne pouvait être fait tout de suite, le délai devrait néanmoins être minimum car le risque pour lui était grand. Si cela n'avait été que de lui, il aurait demandé à en finir au plus vite au lieu de passer des jours à appréhender l'opération. Lorsque la prêtresse eut fini son discours, elle attendit quelques instants, laissant à son patient le temps d'intégrer tout ceci.
-Faites au mieux. Dit-il simplement d'un ton sombre.
La servante de Néera resta à regarder son patient résigné à l'unique possibilité qui s'offrait à lui durant une seconde puis leva les yeux sur un Lambert inquiet avant de se diriger vers la sortie. Elle s'arrêta à quelques pas de la porte et se retourna vers Aurel.
-La dame que vous avez bousculée est toujours là. Dois-je lui dire que vous avez besoin de vous reposer et qu'elle repasse plus tard ? -S'il vous plaît. Acquiesça-t-il.
Puis elle sortit. Le Général reposa sa tête sur son oreiller dans un soupire. Si tout homme normal n'aurait pas eu moyen de fermer l’œil tout de suite après une telle annonce, tel ne fut pas son cas. Enfin, il ne dormit pas vraiment. Il sombra simplement dans ce monde sans rêve dans lequel il plongeait de manière encore trop fréquente, épuisé par la douleur et l'anémie.
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| | | Cécilie de Missède
Humain
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| Sujet: Re: Regardez où vous allez ! [PV Cécilie/Aurel] Sam 28 Avr 2018 - 8:34 | |
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- Alors ? " s'enquit la Comtesse à voix basse.
Le médecin lui résuma l'état du général et lui exprima son inquiétude quant aux morceaux de métal qui se trouvaient encore dans son épaule. C'était problématique en effet. Mieux valait ne pas compter sur la médecine traditionnelle pour réussir à coup sûr, sans parler de l'infection qui risquait fort de s'être développée dans ses chairs. Pourtant, elle remercia le médecin comme il convenait et prévint la prêtresse qui s'occupait de l'Olysséen qu'elle reviendrait le lendemain et qu'elle couvrirait les frais des soins d'Aurel de Lantenes. Et s'il insistait lui-même pour couvrir ses frais, cela ferait toujours de l'argent en plus pour le dispensaire.
Bien que la bienveillance ne soit pas étrangère à la façon qu'elle avait eu d'insister d'une façon aussi grossière et inconvenante, elle n'en était en rien la raison principale. Ce haut personnage d'Olyssea ne pouvait pas mourir ici pour une foule de raisons différentes. Déjà, avec le nombre de Missèdois au mètre carré, on soupçonnerait à jamais le Comté de s'être venger de la triste fin d'Oschide. En suite, on murmurait l'homme en bonne grâce au près de son suzerain ce qui lui donnerait une réelle importance dans le choix du futur Baron, être sûr qu'il ne garde pas rancœur envers Missède et qu'il soit un homme droit ne pouvait pas faire de mal. Et enfin, oui, elle avait des questions à lui poser sur l'état de Sainte-Berthilde, de ses actes passés envers Oschides et de ses intensions envers Langehack.
Elle avait donc tout intérêt à ce qu'il soit en bonne voie de rétablissement, frais et dispo.
C'est donc avec Obélias, le médecin personnel d'Ernest et mage de la vie aussi impitoyable envers les vivants que les maladies, qu'elle revint le lendemain. Le but n'était pas qu'il voit le patient, sa trogne et ses airs de rude médecin de guerre aurait tôt fait de rebuter la majorité des gens, mais qu'il s'entretienne avec la prêtresse qui veillait sur lui. Cécilie se doutait qu'elle ne verrait pas d'un bon oeil l'intervention d'une magie profane mais Obélias avait ça d'intéressant qu'il jouait les nigauds et les innocents comme personne. C'était un véritable guérisseur et sa magie ne lui servait toujours qu'en cas d'urgence... Comme repérer les éclats de métal encrés dans un bras ou surtout empêcher les dit morceaux de sectionner une artère qui aurait vidé son propriétaire de son sang en quinze seconde.
Loin d'être venue aux premières heures du matin, et ne s'étant séparé de Maël qu'avec difficulté, on avait de suite apprit à Cécilie que l'homme qu'elle était venu voir était réveillé. Il fallut quelque temps encore pour le prévenir et le rendre présentable, mais on l'autorisa finalement à le voir. Accompagnée du même jeune garde que la veille, elle fut introduite auprès de l'Olysséen.
- Bonjour, messire. " sourit-elle au bras d'Anthoine en s'approchant de la couche du blessé. " Navré d'avoir été aussi insistante hier mais je n'aurai pas supporter être à l'origine de vos malheurs. On m'a laissé entendre que votre blessure se résorbait mal, j'espère qu'elle ne vous fait pas trop souffrir aujourd'hui. "
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| | | Aurel Fribourg d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: Regardez où vous allez ! [PV Cécilie/Aurel] Mer 16 Mai 2018 - 19:30 | |
| La nuit fut un peu plus compliquée que durant les jours précédents dans la petite chambre du temple. Si son genou ne le faisait plus autant souffrir, le mal de son épaule en revanche était bien plus vivace qu'auparavant. Le(s) bout(s) de métal qu'elle renfermait toujours avait(ent) dû entailler les chairs alentours. S'il avait pu être conscient le lendemain de l'assaut, il se serait cru revenu des ennéades en arrière, lorsque la plaie était encore fraîche. Mais il n'en avait aucun souvenir et ces heures nocturnes furent des plus pénibles. Voyant que la douleur ne le quittait pas, Lambert avait passé la nuit à son chevet, lui donnant à boire lorsqu'il le réclamait, essayant de lui faire penser à autre chose en lui racontant ses inepties habituelles, lui administrant les médecines laissées là par la prêtresse à intervalles réguliers. Autant dire qu'il n'était pas parfaitement frais et dispo le lendemain matin. Ce fut donc une chance que la dame de la veille ne débarque pas aux aurores, au cours de l'unique moment où la fatigue était devenue telle que la souffrance était passé au second plan. Il put donc dormir deux ou trois heures tandis que le jour se levait enfin et que le bâtiment s'animait de nouveau. On fit avertir sa visiteuse qu'il était réveillé sans même lui demander s'il consentait à la voir immédiatement. Puis, après lui avoir fait ses soins du matin et apporté un repas consistant, on le rendit un peu plus présentable en lui enfilant une chemise propre, en ajustant ses draps, en regonflant ses oreillers pour lui permettre de s'asseoir confortablement.
Lorsqu'il fut fin prêt, la porte s'ouvrit sur le même couple que la veille. Aurel détailla la dame dont il entendait tant parler et qui montrait tant d'intérêt à son égard. Il ne pouvait masquer sa fatigue, devenue plus présente qu'auparavant, mais cela ne l'empêchait pas de la sonder du regard, cherchant à identifier le moindre signe distinctif sur son identité et sur ses intentions. A peine entrée dans la pièce, elle le salua et s'enquit de son état.
-Disons que j'ai connu plus confortable. Répondit-il de manière évasive avec la voix grave qui était la sienne. Je vous en prie, asseyez-vous.
D'un geste, il montra à l'homme qui l'accompagnait l'unique chaise de la pièce qui avait été positionnée près du lit à son attention. Chaise qui, jusque là, n'avait toujours été occupée que par son ami tandis qu'il le veillait. Le ton d'Aurel n'était pas forcément des plus aimables mais il n'était pas pour autant vindicatif. Il ne voulait pas se montrer impoli cependant il était loin d'être un homme que l'on qualifierait de charmant. Tout au mieux pouvait-on dire qu'il était neutre avec un côté un tantinet méfiant dans la situation présente.
-Pour votre information, le Chevalier Lambert -que vous avez croisé hier- me suit comme mon ombre et se trouve dans le coin de la pièce à ma droite. Ne soyez pas surprise s'il lui venait l'envie irrépressible d'ouvrir la bouche. Ce qui lui arrive souvent...
Le concerné ne répondit que par un sourire. Comme à son habitude, il se moquait de ce que l'on pouvait dire de lui. Et, concernant son ami, c'était même devenu un jeu entre eux. Tandis qu'il lui attribuait un sale caractère, le Général faisait mine de critiquer ouvertement son comportement d'apparence désinvolte.
Le Seigneur se tourna à nouveau vers la jeune femme.
-Je m'appelle Aurel Fribourg de Lantenes. Mais il me semble que vous ayez déjà compris qui je suis. En revanche, j'ignore toujours qui vous êtes.
Il n'y avait aucune prétention dans le ton qu'il avait emprunté. Cela ne lui ressemblerait pas. Même s'il n'en jouait pas, Aurel avait parfaitement conscience d'avoir un poste haut placé et d'avoir (du moins en apparence) les faveurs du Régent de Sainte-Berthilde. Il ne savait certes pas qui elle était mais il pouvait deviner sans mal que la dame n'était pas de faible conditions. Elle n'aurait donc sans doute pas porté autant d'attention sur lui s'il n'avait été qu'un simple Seigneur. Découvrir son identité l'aiderait peut-être à imaginer ce qu'elle pouvait bien lui vouloir.
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| | | Cécilie de Missède
Humain
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| Sujet: Re: Regardez où vous allez ! [PV Cécilie/Aurel] Mer 16 Mai 2018 - 20:55 | |
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En s'asseyant, Cécilie sourit au commentaire du nordien sur son camarade chevalier. Au moins elle n'était pas dépaysé.
- Ne vous en faites pas, j'avais remarqué. Il est beaucoup moins silencieux qu'il ne le pense, même la bouche fermée.
Anthoine retint maladroitement un sourire en se postant derrière la jeune femme, montrant ouvertement qu'il n'était ni un mari, ni un frère mais bien une escorte. Il remercia toute fois le seigneur nordien et son compagnon d'un signe de tête. Après tout, il avait fait preuve du minimum de galanterie en laissant sa chaise à une femme, mais tout de même, on ne pouvait pas dire que Cécilie s'était conduite avec la politesse la plus pointilleuse dans l'affaire.
La jeune femme, d'ailleurs, croisait les mains sur ses genoux, la tête bien droite et les yeux bleus perdu dans le flou d'une ligne d'horizon invisible.
- N'ayez crainte " sourit-elle avec une douceur concernée " Mon insistance n'est pas du à un service ou à une demande que j'aurai à vous faire. En réalité, j'avais tout autant besoin de m'entretenir avec un Berthildois qui pourrait m'éclairer sur quelques facettes de sa terre natale que de faire en sorte que vous ne quittiez pas ce monde sur des terres où tant de mes gens résident. " et ne maintenant pas plus longtemps que suspens que sa chevalière aurait put brisé depuis longtemps, elle ajouta " Cet endroit laisse peu de place à l'étiquette la plus pure aussi permettez moi de m'introduire moi même. Je suis Cécilie de Missède, Comtesse de Missède, et j'ai besoin de savoir comment le Berthildois considère la mort de feu notre Duc ainsi que de sa sœur sur ses terres après un acte de traitrise manifeste. Les personnes qui ont pris part à cela sont elle encore proche de votre Marquis ou regrette-t-il un tant soit peur la traitrise dont vos terres ont fait preuves ?"
Non, elle n'y allait ni de faut semblant, ni de ronds de jambes. Directe, elle ne s'était pourtant pas défaite de sa sérénité et ne semblait pas poser de question piège. Le Concile approchait. Il y avait des choses à savoir.
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| | | Aurel Fribourg d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: Regardez où vous allez ! [PV Cécilie/Aurel] Ven 18 Mai 2018 - 7:18 | |
| Si l'homme qui accompagnait la dame tenta de retenir son rire, Lambert n'en fit rien. Son caractère faisait qu'il ne connaissait pas la susceptibilité. Il s'amusait même de ce que l'on pouvait dire de lui, une bonne manière de montrer que lui-même ne se prenait pas au sérieux. Cela aurait pu lui jouer des tours... s'il n'avait pas été un simple chevalier. Il n'avait pas l'ambition de devenir plus que cela, aussi ne faisait-il pas l'effort d'essayer de paraître autrement. Bien au contraire.
-Je l'aime bien. Lança-t-il à son ami qui se tourna vers lui pour lui adresser un sourire en coin pour toute réponse.
Puisque Lambert lui-même riait des plaisanteries dont il était la cible, Aurel n'en faisait pas moins. Il surenchérissait même parfois la blague. Le plus souvent, il ne faisait que se rapprocher de la réalité que les autres minimisaient par politesse et cela ne les amusait tous deux que davantage. C'était ainsi que leur amitié fonctionnait depuis leur rencontre. Pour autant, ils n'avaient aucun doute sur les sentiments de l'autre à leur égard et se vouaient une amitié et une confiance aveugle, bien plus encore que des frères.
Finalement, la dame révéla son identité. Découvrant l'anneau qu'elle portait à son doigt, l'expression du Général revint aussitôt au sérieux. Fronçant les sourcils, il se demandait d'autant plus ce que pouvait lui vouloir une personne de si haut rang. Il n'était pas très au fait de l'historique de tous les nobles et n'avait pas particulièrement souvenance qu'elle fut de Langehack jusqu'à ce qu'elle lui parle d'Oschide et d'Azénor. Elle la laissa finir de déballer la série de questions qui la taraudait. Elle n'avait usé d'aucune introduction, n'avait produit aucun rond de jambes pour essayer d'amadouer le bonhomme et n'avait même pas pris de gant face à son état de santé et de fatigue. C'était comme se réveiller avec un saut d'eau froide en plein visage. Un peu raide, même pour Aurel.
-Je l'aime déjà moins... Proclama Lambert sur un ton moins enjoué.
Même lui avait remarqué le manque de tact de la Comtesse, bien qu'il ignorait encore si son attitude était là pour marquer la différence entre les rangs des deux personnages ou si elle exprimait tout simplement une rancœur personnelle. Son regard fut alors attiré par un mouvement de son ami. La tête baissée, les yeux fermés, il se tenait l'arrête du nez de sa main valide.
-Mal au crâne ?
Cela n'aurait pas été surprenant après tout. Le manque de sommeil et l'anémie suffisaient à lui en provoquer. Alors, face à une question pareille, il y avait de quoi avoir la migraine. Surtout lorsqu'on considérait que le Général n'était pas doué en politique.
-Je sens que ça ne va pas tarder. Répondit ce dernier avec sarcasme.
Puis, dans un soupire, il se tourna vers Cécilie, laissant son bras retomber lourdement sur le lit.
-Vous êtes cruelle, Madame. Poursuivit-il sur le même ton. Vous profitez d'un moment de faiblesse pour m'interroger sur des sujets plutôt sensibles. Je vais tâcher d'y répondre tout en sachant que j'ignore ce qu'il se dit en dehors du Marquisat.
Aurel prit quelques instants pour se remémorer les évènements de l'époque. Cela devait faire deux ans maintenant et il s'en était passé des choses depuis... Louis avait pris la régence, on avait négocier pour lui des noces dont il ne voulait pas, son père était mort après l'avoir fait Seigneur, sa sœur était sur la sellette dans le plus grand secret, on l'avait nommé Général, il avait fait la guerre et à présent il était coincé dans un lit pour encore plusieurs ennéades... Il y avait de quoi être un peu décalé.
-Concernant la traîtrise, je n'étais qu'Egide à l'époque. Je n'étais donc pas dans les confidences de Godfroy et j'ignore qu'elles étaient ses réelles intentions. Je m'interroge néanmoins sur le fait qu'il ait, d'une part, emprisonné un Asnozia puis, dans le même temps, tenté d'en marier une autre avec son fils. Si le premier acte provoque inévitablement une scission, le second représente plutôt l'alliance. J'ai du mal à imaginer comment les deux peuvent être liés et servir un même objectif. Quant aux décès de ces deux personnes, elles ne sont pas imputables à Sainte-Berthilde. Oschide s'est jeté de sa tour et ceux qui ne croient pas qu'Azénor ait été empoisonnée par sa suivante comme l'a fait valoir Godfroy pensent qu'elle s'en ait chargé elle-même. Leurs morts restent bien évidemment regrettables, par principe mais également parce qu'elles ne servent personne. Il n'y a qu'à voir la façon dont vous avez abordé le sujet.
Aurel ne lui faisait aucun reproche, il était mal placé pour cela. La délicatesse n'était pas son fort aussi ne pouvait-il reprocher à quelqu'un d'autre d'en manquer. Il faisait simplement une observation. Visiblement, la rancœur de la dame contre Sainte-Berthilde était toujours vivace et elle n'avait pris aucun soin de le cacher. Les évènements avaient élargi la distance qui régnait déjà entre les deux contrées et personne n'avait voulu cela. Sauf le Marquis peut-être mais il n'était plus là pour répondre de ses actes.
-Quant à savoir si Louis s'est détourné des griefs de son père envers Langehack, je ne saurais répondre à sa place. Je vous dirais bien qu'il n'a rien tenter à son encore depuis qu'il a pris la relève mais vous savez tout comme moi à quel point il a été occupé ces derniers temps. Cependant, il n'était pas mêlé à cette machination. Godfroy a mené seul ses actions envers les Anoszia qu'il considérait comme ses ennemis. Je ne suis pas certain que notre Régent éprouve la même haine à leur égard, surtout à présent qu'ils n'ont plus aucun pouvoir.
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| Sujet: Re: Regardez où vous allez ! [PV Cécilie/Aurel] | |
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