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| Quel avenir pour nous? | Loethwil | |
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Yriaë
Elfe
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| Sujet: Quel avenir pour nous? | Loethwil Lun 28 Mai 2018 - 19:34 | |
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Son sommeil dura plusieurs jours. Combien exactement ? C’était difficile à dire. Néanmoins, elle se réveilla doucement alors qu’un rayon de soleil venait chatouiller une partie de son visage. La vue était floue et le regard encore à moitié fermé mais elle sentait déjà ses différents membres réclamer de longs étirements. Il lui fallut du temps pour se réveiller complètement, temps que la druidesse passa à écouter ses Frères et ses Sœurs peu nombreux en ce lieu mais toutefois présents. D’ailleurs la Symphonie avait un bien drôle de chant en cet endroit, un chant particulier qui la poussa soudainement à s’interroger sur le lieu où elle se trouvait.
Se redressant légèrement son regard qui avait dorénavant retrouvé toute sa vivacité scruta la pièce. Allongée dans un lit et en s’apercevant des murs qui l’entouraient, Yriaë en vint facilement à une conclusion ; quelqu’un l’avait amené dans une habitation de la capitale.
Elle se leva et fit quelques pas. L’habitation semblait abandonnée tant il y régnait un capharnaüm sans nom. Puis, elle appela en poussant quelques cris mais aucun son ne lui vint en retour… Elle était seule.
Curieuse, la druidesse partit alors à l’aventure et scruta chacune des pièces. Elle tomba d’ailleurs rapidement sur l’une d’elles qui allait se montrer fort utile : les bains. Mais encore fallait-il qu’elle remplisse la baignoire. C’était tellement plus simple, au dehors ; là il suffisait que d’un point d’eau ou d’une rivière et la toilette se faisait en quelques instants. Ici, tout était compliqué pour Yriaë ; elle mit du temps à trouver le puit qui l’aiderait à ramener l’eau nécessaire. Elle fut néanmoins tentée de plonger tout simplement dedans mais se ravisa en s’apercevant de la profondeur de celui-ci. La magie aurait pu l’aider à remonter mais elle préféra s’en passer, sentant son corps encore assez affaiblit par son exploit.
Une petite heure passa et Yriaë s’était délestée de sa crasse, une heure de plus serait nécessaire pour démêler ses très longs cheveux qu’elle tressa comme à son habitude. Vint l’heure de s’habiller et au vu de l’état de ses propres vêtements, là, encore une fois, l’elfe devrait se débrouiller.
C’était sans compter une longue robe qu’elle trouva parmi les diverses armures. Celle-ci était d’ailleurs dix fois trois grande pour sa taille et c’est à cet instant précis que la druidesse se mit à sourire, portant le tissu à ses narines pour doucement renifler l’odeur de son aimé.
Elle tenta alors vainement de s’accommoder de cette longue tunique lorsqu’il arriva enfin. Un bruit de porte vint prévenir la druidesse de son retour. Elle s’empressa alors de le rejoindre, non sans se prendre les pieds dans le tissu qui traîna à terre, la faisant ainsi chuter en avant. Se relevant bien vite, l’elfe s’aida de ses mains pour soulever la tunique récalcitrante afin de rejoindre la chambre où Estiam sembla perplexe à la vue d’un lit vite.
Pourtant, le froissement d’étoffe l’amena rapidement à porter son regard sur Yriaë, elle qui se retrouva rapidement à sa hauteur, offrant multiples petits baisers à son cou musculeux. De la pointe de son nez, elle vint ensuite caresser la peau du Noss. Son regard était fermé, ses mains s’étaient jointes sur les épaules du grand elfe, puis enfin, elle prononça quelques mots.
« Quel avenir pour moi… pour toi… pour nous ? »
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| | | Lœthwil
Ancien
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| Sujet: Re: Quel avenir pour nous? | Loethwil Mar 29 Mai 2018 - 12:00 | |
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Des siècles. De longs siècles. Voilà depuis combien de temps tu avais oublié ce que c’était que de rester si près de chez soi. Même il y a quelques siècles d’ailleurs, tu ne t’étais jamais paré d’un tel immobilisme, mais il faut se le dire, tu n’avais jamais eu chez toi de belle sur laquelle veiller. Depuis quelques jours, ta routine t’amenait de chez toi à ta cour, puis de ta cour aux jardins d’Alëandir, où tu choisissais avec soins quelques plantes, comestibles et médicinales, que tu ramenais chez toi avant de soigneusement mêler, traiter et valoriser en autant de purées que d’inhalations. Les seconds, tu les déposerais au sol autour du lit, tandis que tu déploierais des trésors de patience et de délicatesse pour aider l’endormie à se nourrir des premiers. C’est généralement après le repas que tu l’emmènerais à la salle d’eau, la déshabillerais, et t’occuperais de sommairement démêler ses cheveux, de nettoyer les poussières et les sueurs accumulées durant la nuit, et les quelques restes de repas immanquablement éparpillés sur son visage. Aujourd’hui était un jour comme un autre, et ce matin comme les précédents, tu étais aux jardins, à fouiller la terre à la main à la recherche de racines comestibles, les conditions trop solennelles pour que tu te permettes de faire recours à l’éther. Aujourd’hui plus qu’un autre jour tu t’étalas à la tâche, et le soleil cette fois eut le temps de monter haut dans le ciel, de frapper assez fort pour que tu en viennes à suer sous l’effort, mais aujourd’hui plus qu’un autre jour tu reviendrais avec des ressources précieuses. Aujourd’hui, contrairement à un autre jour, lorsque tu arriverais dans la chambre avec nourriture et infusions, tu la trouverais vide, tes vêtements ayant visiblement été explorés par une Yriaë qui les aura préféré à la nudité forcée par l’état des siens. Tu souris. Elle était réveillée. Enfin. Et si elle était réveillée, peut-être serait-il enfin temps pour vous de profiter l’un de l’autre. Ne restait plus qu’à la trouver. Ce serait tâche plutôt facile. Un grand bruit attira ton attention, et quelle ne fut pas ta surprise lorsque ton regard se porta vers son origine, que de trouver celle que tu aimes effondrée au sol, emmaillotée dans l’une de tes toilettes. Une moue complice fut échangée entre vous, et à peine ta main tendue vers elle dans une vaine tentative de lui offrir ton aide, qu’elle se relevait d’un bond, et te rejoignais d’un autre. Les doigts de la druidesse s’entrecroisèrent derrière ton cou, forçant la fuite d’Ilweran vers une salle plus tranquille de l’habitation. Quelques bises te furent offertes, et tu constatas le cœur léger et des papillons dans le ventre que ce fut là le geste le plus tendre qu’elle ne t’ait jamais gratuitement offert. Tu aurais aimé profiter plus longtemps de ses caresses, mais tu ne pus t’en empêcher. Tes mains remontèrent le long de ses flancs pour se saisir de ses joues, et tes lèvres prirent les siennes pour la remercier. De quoi ? D’être vivante, ni plus ni moins. - Ça, c’est à La-Très-Sage seulement de nous le dire.Tu l’embrasses une nouvelle fois, tes bras glissant le long de ses flancs, retrouvant repos contre ses hanches. Tu la rapproches de toi, goûtant avec un bonheur fou le contact de sa joue contre ton torse nu. Ton nez trouve le chemin du haut de son crâne, et tes narines s’imprègnent de l’odeur boisée de sa chevelure. Tu ris doucement en constatant que les parfums de la nuit en ont déjà été extirpés. - Pour l’instant, je m’en veux juste de t’infliger ma sueur alors que tu es déjà toute propre.C’est ce que tu dis, mais tes bras se refusent à la lâcher. - Mais puisque maintenant il y a un nous, c’est aussi la tienne non ? Tes yeux se ferment, l’une de tes mains flatte son dos, et tu te laisses bercer par l’instant, de plus de manières que tu n’oses te l’avouer. Au fur et à mesure que le battement de ton cœur trouve son écho dans le sien, les racines de ton exosquelette végétal se desserrent. Petit à petit, ton armure t’abandonne, en réponse à ton désir de te trouver vulnérable devant elle. À nu.
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| | | Yriaë
Elfe
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| Sujet: Re: Quel avenir pour nous? | Loethwil Sam 2 Juin 2018 - 18:26 | |
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A peine parla-t-il de la déesse que le visage d’Yriaë se referma totalement. Ses mains vinrent ensuite se poser sur son torse dénudé qu’elle repoussa lentement. La druidesse s’éloigna de son aimé, lui tournant le dos, évitant ainsi son regard tant elle était honteuse. Non, elle ne voulait pas qu’il la juge pour ses actes… Actes dont il ne savait rien, il était tant de tout lui avouer...
« Si tu savais... J’ai commis tant d’atrocités Estiam… » Les bras croisés sur son ventre, l’Elfe tenta de retenir quelques larmes. « Si mon erreur dans les jardins d’Alëandir a pu être réparée, d’autres… ne le peuvent malheureusement pas. » Puis, la druidesse se tourna vers Estiam, croisant son regard miroitant avec le sien. « La Mère doit dorénavant avoir une piètre image de moi… Comment peut-elle encore me considérer comme une gardienne après tout ce que j’ai fait… » Elle tourna à nouveau la tête, s’éloignant davantage. « J’ai torturé… Et même tué d’autres gardiens… Alors qu’ils tentaient seulement de m’apporter leur aide… Elle… Elle les a massacrés, Je les ai massacrés. Je suis un monstre Estiam. Un monstre qui n’a pas su se contrôler. Un monstre qui s’est laissé aller à la haine et à la destruction. Comment puis-je seulement tenter de me racheter ? Puis-je seulement espérée être pardonnée?... Je... Je ne crois pas mériter une seconde chance. »
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| | | Lœthwil
Ancien
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| Sujet: Re: Quel avenir pour nous? | Loethwil Sam 2 Juin 2018 - 21:06 | |
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Systole. Le suber se resserre sèchement. Et elle, elle préfère s’éloigner. Encore une fois. Et pour quelles raisons ? Toujours pour les mêmes. Dans le cœur d’Yriaë, le conflit créait le conflit. De sa première guerre contre elle-même naquirent de nouvelles raisons de batailler, de nouvelles raisons de s’autodétruire qui à ce rythme en enfanteraient probablement d’autres avant d’être vaincues. Tu soupires, épuisé d’avance à l’idée d’avoir à lutter contre les monstres qu’elle inventerait, toi qui savais à quel point ce genre de créatures étaient tenaces. Pourquoi le fuyait-elle ? Pour quelles raisons cherchait-elle à échapper à ton regard, quand quoi qu’elle fasse et quoi qu’elle ait fait, tu ne pouvais poser les yeux sur elle qu’avec tendresse ? N’avait-elle pas appris de sa première erreur ? C’est à nier sa propre affection qu’elle en était arrivée là. C’est à se refermer sur elle-même qu’elle avait sombré. C’est parce qu’elle avait, consciemment ou pas, volontairement ou pas, refusé d’abord ta compagnie, puis celle de La Mère, et finalement celle de son propre Souffle, qu’elle s’était retrouvée à offrir son corps à cette obscure part de son esprit. Pensait-elle sérieusement qu’il était judicieux pour elle d’à nouveau s’aliéner ainsi ? Pensait-elle vraiment qu’Anwa, ou une autre, ne saisirait pas sa chance dès lors qu’Yriaë aurait abandonné toute perspective d’être pardonnée ?
- Je te l’ai dit et je te le redirai autant de fois qu’il le faut tu t’avances à nouveau vers elle, parlant d’un ton péremptoire Rien ni personne n’est inexcusable. Aussi horrible que puisse être ce que tu as fait, je t’aime. Pardonner est facile quand on aime.
Tu t'avances vers elle, doucement, et pose des mains qui se veulent réconfortantes sur ses épaules. Tu cherches son regard, essaie désespérément de lui partager un peu des rayons de tes soleils. Tu essaies de te rapprocher, de briser la carapace qu’elle a si vite érigé, mais en gestes elle continue de lutter, alors en mots tu dois continuer de te battre.
- Maintenant, la question est de savoir si toi tu m’aimes assez pour accepter que je puisse te pardonner ton regard se fait plus sévère et si tu as assez foi en une Mère portant en elle plus d’amour pour ses enfants que je ne pourrais jamais en éprouver pour toi, pour accepter qu’elle puisse en faire de même.
Tes pouces caressent sa peau, et lentement mais sûrement, tu continues d’essayer de renouer ce premier contact, de franchir ses boucliers, pour pouvoir l’accompagner dans son deuil. Que la peine ne la fasse pas réellement sombrer dans la folie.
- Un monstre ne se repent pas de ses méfaits. Tu n’es pas un monstre, tu es une elfe qui a souffert, et comme nous tous lorsque nous souffrons, tu as perdu pieds. Ton ton reprend toute sa chaleur, n’étant plus qu’encouragement et consolation C’est ainsi qu’Hiril Lôthren nous a faits, c’est à ce prix que nous payons les instincts qui nous maintiennent en vie en Anaëh, et qui maintiennent Anaëh debout face au reste de Miradelphia. Tes doigts plongent dans ses cheveux Que tu la mérites ou pas, si tu es toujours en vie, c’est que tu as obtenu une seconde chance, alors quitte à ne pas être capable de rendre ce que tu as pris, fais fructifier ce que tu possèdes encore et prouve à Kÿria que tu croies toujours dans le choix qu’elle a fait en te désignant sa Gardienne.
Et si ta foi est branlante, si tu continues de te penser impardonnable, n’oublie-pas que tu n’es pas seule dans ce corps. N’oublie pas ton premier conseiller, celui dont tu as dévoré la chair pour accueillir l’esprit. Car lui connaît et reconnaît chacun de tes sentiments, son jugement saura guider ton Souffle vers des lieux plus paisible.
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| | | Yriaë
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| Sujet: Re: Quel avenir pour nous? | Loethwil Sam 2 Juin 2018 - 22:15 | |
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« Oui. Souffert d'avoir été si longtemps séparée de toi. Souffert de ne jamais avoir réellement accepté les sentiments que je te portes. Souffert d'avoir toujours cru que je m'étais éloignée de ma voie... Alors que ce n'était pas le cas. Je n'ai fait que m'éloigner de moi-même. » Elle s'était retournée pour se réfugier à nouveau dans les bras de l'elfe. « Excuses-moi de tant douter Ninya Melmë. Je viens à peine de me libérer de cette tourmente que j'y replonge à la moindre occasion, au moindre doute... J'espère être plus forte à l'avenir. » Yriaë posa alors son front sur le menton de son aimé, fermant son regard, elle savoura alors pleinement tout cette tendresse qu'il lui offrait. « Il m'arrive de penser que tu aurais sans aucun doute fait un excellent gardien. Tu as toujours eu les mots qu'il fallait pour appaiser les douleurs là où d'autres ont besoin de magie pour pouvoir le faire. » Se reculant légèrement, Yriaë lui offrit un sourire. « Il va sans doute me falloir du temps... pour réellement arriver à me pardonner. Car je crois que c'est là mon principal problème; je ne recherche pas ton pardon car je sais que je le l'ai déjà, ni même celui de la Mère car je connais déjà son jugement... mais moi... Estiam... j'ai tue Sirrir de mes propres mains... j'ai torturé mon ancien maître... ce sont tout deux des gardiens de l'Oeuvre mais ils l'étaient tous deux très proches... leur perte m'est déjà insupportable mais savoir qu'en plus, c'est moi qui...» Elle s'arrêta, incapable de prononcer un mot de plus. Son regard croisa celui de son aimé puis ses lèvres vinrent chercher les siennes, échangeant ainsi un baiser qui se voulait ardent, comme si elle cherchait un moyen d'exprimer tous ses sentiments contradictoires qui la traversaient. Elle rompit plusieurs fois l'échange, lui murmurant plusieurs fois qu'elle l'aimait éperdument et qu'il ne devait plus en douter.
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| | | Lœthwil
Ancien
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| Sujet: Re: Quel avenir pour nous? | Loethwil Sam 2 Juin 2018 - 23:32 | |
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Diastole. Le retour de ton aimée entre tes bras. Paradoxe qu’est l’Aînée cherchant le conseil et la protection du plus jeune, la druidesse guidée par le demi-sang, celle qui jusque-là n’avait jamais fait de faux pas rendue à ses voies par celui n’ayant jamais fait que marcher en dehors des sentiers battus. Sur un paradoxe et des oppositions, c’est ainsi que votre paire fut formée. Si l’un n’avait jamais vécu que ce que l’autre ne connaîtrait jamais, vous vouiez le même respect à la Prime Œuvre et à sa Créatrice. Ainsi vous étiez de parfaits enseignants et une parfaite leçon de vie l’un pour l’autre. Alors tu souris quand tu l’entends dire quel excellent druide tu aurais pu faire, parce qu’entre ses bras tu réalises les raisons exactes pour lesquelles malgré ta rare sensibilité à ses Chants, La Mère ne t’a jamais ancré à la forêt comme elle l’a fait pour celle que tu aimes. Ce n’était pas là ta mission. Là où les druides sont détenteurs de la mémoire d’Anaëh, tu es un découvreur.
Là où les druides veillent sur la tradition ancestrale, tu veilles sur un futur de probabilités.
Là où le regard des druides se tourne vers l’intérieur, le tien est rivé sur l’extérieur.
Tu n’es pourtant à ce jour pas moins un Gardien de l’Œuvre qu’eux.
Ta bénédiction fut simplement d’une autre nature. Tes doigts cherchent les siens, ton sourire invite les coins de ses lèvres à ne plus retomber, tes yeux brillent pour qu’une étincelle, ne fusse-t-elle qu’un reflet, puisse luire dans les siens. Tu la tiens. Tu la portes. Tu la porteras jusqu’à ce qu’elle ait fait son deuil, et que ses jambes soient fortes à nouveau. Tu lui tiendras la main jusqu’à ce que ta peau ait terminé d’éponger le sang qu’il lui reste sur les paumes. Tu lui rappelleras chaque seconde de chaque jour, que si en elle il y a une part destructrice, c’est parce que la passion est comme un feu, et que comme un feu elle est source de vie, tant que son appétit est satisfait. Elle t’aime. Elle t’aime. Elle t’aime au moins autant que tu l’aimes, la créature de sentiments qui te dévore l’esprit. Elle t’aime. Elle t’aime autant que tu l’aimes, sans être convaincue mériter tant de bonheur. La peur nourrit la passion, la passion nourrit la peur. Vos lèvres se cherchent, vous vous déclarez votre amour comme deux fous n’ayant plus rien d’autre ni à la bouche ni au cœur. Tu es son monde, elle est le tien. Au rythme des battements de son cœur tu entends la tourmente dans laquelle est son Souffle, et aux frissons traversant ta peau, elle peut entendre à quelle point la force qui t’anime t’est nouvelle. Dans les mélodies qui vous entourent sont contées vos histoires, vos convictions et vos incertitudes, vos excès et vos manques. Tes mains se saisissent des jambes de la druidesse, et dans un élan de fièvre tu la soulèves, la prends contre toi, alors que tu continues de te gorger de ses baisers. Ton cœur bat à t’en rompre la poitrine, et tu t’y perds complètement. C’est la première fois. C’est la première fois qu’elle se livre ainsi à toi. C’est la première fois qu’Yriaë s’autorise à être fragile face à toi. C’est la première fois qu’Yriaë te laisse t’engouffrer dans les failles de son âme. C’est la première fois que face à toi, elle s’autorise à ne plus être cette image de l’inébranlable et parfait Hérault de La Mère. Diastole. Les écorces se desserrent, tu mues. L’exosquelette se dilate et se craquelle lentement pour laisser la place à des entrailles qui s’accroissent. Mais tu t’assieds avant d’avoir quitté ton exuvie, ton souffle cognant bruyamment la tempe de celle que tu tiens contre toi. Ta main court sur le ventre d’Yriaë, traçant à travers le tissu des lignes entre son nombril et le creux de ses seins. Ton visage plonge dans son cou, y dépose un baiser, et puis ton nez remonte le long de l’arête de sa mâchoire et jusqu’à son oreille, puis jusqu’à sa tempe. C’est d’une bise sur son front que tu brises la caresse. - Tout vient en son temps, ne t’inquiètes pas.
Dernière édition par Lœthwil le Sam 9 Juin 2018 - 23:45, édité 2 fois |
| | | Yriaë
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| Sujet: Re: Quel avenir pour nous? | Loethwil Sam 9 Juin 2018 - 18:09 | |
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« Du temps oui… il m’en faudra. »
Ses bras s’étaient enroulés autour du cou de son aimé tandis qu’elle savourait chaque caresse qu’il lui offrait. Son regard se ferma alors que son front vint rencontrer le sien. Son souffle se calma au point où celui-ci devint difficilement perceptible. Son amour pour lui était si grand, si fort que la druidesse avait dorénavant du mal à se contenir. Elle l’aurait voulu crier, hurler, chanter à toute l’Anaëh : dorénavant, elle n’avait plus peur de ses sentiments, dorénavant, elle lui appartenait pleinement ; elle était sienne et lui était sien.
« Tye melenye… An Illumë arë tennoio. Lemyalvë uo, Estiam, tennoio… tennoio... » Je t’aime… Depuis toujours et à jamais. Restons ensemble, Estiam, à jamais… à jamais…
Yriaë aurait certainement pu répéter ces mots une bonne centaine de fois, mais au lieu de cela, elle laissa ses gestes parler à sa place, offrant ainsi une multitude de caresses dans le dos de l’elfe. Son regard revint quérir le sien puis ses lippes murmurèrent une dernière fois : « j’ai trop attendu te concernant. Je ne veux plus jamais te quitter, Estiam, plus jamais. » finit-elle avant de s’accaparer les lèvres de l’archimage, offrant un baiser des plus ardent tout en laissant l’étoffe qui la couvrait glisser de ses épaules jusqu’à ses hanches. Son souffle s'accéléra tandis que son coeur martelait sa poitrine. Il était temps d'assumer ce qu'elle ressentait et de se lier à jamais à celui qu'elle avait toujours aimé.
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| | | Lœthwil
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| Sujet: Re: Quel avenir pour nous? | Loethwil Dim 10 Juin 2018 - 3:34 | |
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- Lœthwil… tu soupires, le souffle court Estiam a été la chenille et la chrysalide tes dents se resserrent sur ta lèvre inférieure, et ta langue y cueille ce qu’elle peut des restes de la saveur d’un baiser Lœthwil est le papillon. Ton corps entier est parcouru de frisson, mais irradie d’une chaleur à en rendre jaloux le soleil. Chaque geste te semble une épreuve, chaque mouvement te paraît devoir être calculé, mesuré et questionné. Le cours du temps te semble à la limite d’être figé, l’atmosphère lourde au point d’en paraître solide. Le travail du moindre muscle est comme un électrochoc, ta respiration elle-même se fait au travers d’un canal pincé. L’appréhension et l’excitation, l’envie et la peur, la crainte et le désir se mariaient pour mieux t’empourprer le visage et t’empoisser la peau, mais elle n’en avait cure. Elle acceptait que tu viennes contre elle. Lœthwil est le papillon, et comme pour le prouver, la chrysalide se laisse tomber. Comme une bête ailée nouvellement née, tu t’exposes à nu au monde, débarrassé de ton exuvie, attendant que tes chairs tendres ne se raffermissent… Ton souffle trouve le sien. Ton Souffle trouve le Sien. Tes pouces trouvent ses joues, les flattent avec gratitude. La pulpe de tes doigts brûle ses flancs, et tes pouces trouvent ses hanches. Tes doigts jouent sous le tissu, tirent la robe plus bas, légèrement plus bas, jusqu’à dévoiler le dessin des os iliaques. Tu ne sais pas, tu ne sais plus réellement de quoi t’émerveiller. L’intensité de son regard, partagé entre froide mélancolie et flamboyante passion ; le coin de ses lèvres, secoué de tics nerveux presque imperceptibles ; son long cou, tendu comme une irrésistible invitation à tes lèvres, que seule saurait détrôner celle du galbe d’une poitrine à la parfaite rondeur brisée par l’émoi. - Meloia… Un nouveau murmure échappé au creux de son oreille. Et rien de plus. Il n’y a pas plus à dire. Il n’y a rien dans l’instant présent que tu saurais exprimer en mots. Tu te lèves. Tu la soulèves. Tu la prends contre toi une nouvelle fois, pour quitter l’inconfort de la chaise sur laquelle tu vous avais assis. Mais tu ne tiens pas bien longtemps, tu ne vas pas bien loin. Le premier mur à portée devient un suffisant allié, un allié nécessaire, pour te retenir avant que tu ne t’écoules. Ton dos en trouve le confort, et tu te laisses piéger entre les chaleureuses attentions de celle que tu aimes et la pierre froide. Et ton visage plonge dans son cou, pour y déposer quelques baisers, pour le goûter, pour l’effleurer de tes dents, pour y chercher l’appétit. Ton dos glisse, tu te laisses aller au sol, l’entraîne avec toi, te tente à la subjuguer de tes attentions alors que lentement, de portée, elle devient piégée. Entre le sol et toi. La poitrine à la merci de tes lèvres, le ventre livré à tes mains. Ils courent, ils courent, redessinent le fin tracé de la musculature de celle qui arpente l’Anaëh depuis plus d’un Cycle, tes doigts. Plus tu la vois, plus tu veux l’admirer. Plus tu la touches, plus tu veux la ressentir. Plus tu la humes, plus tu veux t’en éprendre. Plus elle t’autorise à t’approcher, et plus le sang te pulse du cœur aux tempes et des tempes à l’aine. Il n’est pas un seul instant que tu aies plus redouté que celui-ci. Même avec celles qui n’ont pas su capturer ton âme comme l’a fait Yriaë, l’amour, tu l’avais moins bien vécu en gestes qu’en pensées. En pensées il n’y a pas de véritable douleur qu’un véritable pardon ne saurait effacer. En pensées il n’y a pas de schème que les Chants ne sauraient transcrire. Le mariage des âmes est le travail constant de deux entités fluides, l’accommodation permanente de deux pensées se voulant complémentaires, seules pièces d’un puzzle dont elles décident à chaque seconde de la forme, sans aucune limite sinon celles que les époux se seront imposées. La beauté de la communion des Souffles, c’est qu’il n’existe pas de trop grande idée. Tes yeux vont chercher ceux d’Yriaë, pour les guider sur ton propre corps, pour les inviter à jauger de l’ampleur de sa décision à venir. - Tu en es sûre ?
Ici ? Maintenant ? Et un million d’autres questions en une seule. Du temps, elle en avait autant pour oublier la douleur que pour apprendre à l’apprécier.
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