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 « Chenille, tu devins Dragon ! » [Solo]

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Drystan
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MessageSujet: « Chenille, tu devins Dragon ! » [Solo]   « Chenille, tu devins Dragon ! » [Solo] I_icon_minitimeDim 1 Juil 2018 - 8:03

Fin 8ème ennéade de Verimios, An 10 à Fin 2ème ennéade de Karfias, an 11

Près de trois mois plus tôt, sur une plage isolée d’Ithri’Vaan, nous avions convenu de passer le temps nécessaire ensemble. Il devait me préparer, m’accompagner, me guider et servir d’interprète jusqu’à la Cité Blanche et s’était greffé à cela l’apprentissage des bases de la langue afin que je puisse me débrouiller seul en échange de quoi je devais assurer sa sécurité, mais plus que tout, l’écouter car à mon comportement était engagé la respectabilité de Milynéa.
L’un comme l’autre, nous nous acquittâmes de nos parts, et très tôt après être parvenu à Alëandir, nous nous étions mis à nous concentrer presque exclusivement à ma formation… Ce que j’approuvais, tout en sachant ce que cela signifiait.
 
Et trois mois plus tard, j’avais acquis les bases nécessaires… Le vocabulaire autant que les concepts qui n’appartiennent qu’à ce monde viendront en même temps que j’y serai confronté, mais il m’avait offert tous les outils nécessaires pour que je m’en sorte. C’est la raison pour laquelle nous nous trouvions là, à l’entrée de la cité, une troupe s’organisant, sur le départ. Il avait accompli sa part, m’avait offert près de trois mois de sa vie, mais il était temps qu’il reparte, qu’il la retrouve, car c’était à elle qu’il était réellement dévoué.
 
« Bon, le moment est venu, Arthur. On ne va pas s’étendre en de larmoyants adieux, ça ne nous ressemblerait pas. Pour être franc, je doute encore de toi, mais je veux croire que tu vas me surprendre. » Il évoquait une inquiétude remontant à notre départ de Thaar, alors que je semblais laisser le dragon m’influencer et façonner mon être sans offrir de résistance, sans rien vouloir reconstruire pour moi-même. « Et n’oublie pas, lorsque les vents te ramèneront du côté de Thaar que tu y as des amis et des dettes, et Milynéa n’en oublie jamais, alors ne la déçois pas. » Le prix de son aide, qui ressemblait tant à la Princesse Marchande sous certains aspects… Elle ne réclamait de moi et du dragon que de poser exclusivement pour elle et l’un de ses maîtres, afin de nous immortaliser dans l’art.
 
« Je n’oublie pas, et je tiendrais parole… même si elle aura à s’armer de patience, je pense. » Car mon séjour durerait, si ce qui se mettait en place aboutissait… Certainement plusieurs années à condition que les elfes le permettent. « Quant à toi, pour que je ne nourrisse pas inutilement l’inquiétude que tu te sois perdu en route, donne-moi des nouvelles à ton arrivée, et je veux tout savoir d’eux quand ils auront éclos. » J’évoquais deux œufs de dräkes qu’il transportait précieusement dans une sacoche dont Itarillë avait par ailleurs fait son nid. Plusieurs ennéades auparavant, elle et Monarth s’étaient lancés dans un vol nuptial, et quelques jours plus tôt, elle avait pondu ses œufs.
D’un commun accord – incluant les deux parents – deux accompagneraient Eärnil et Itarillë à Thaar dans l’espoir que l’un d’eux au moins se lie à Milynéa. Quant aux autres, nous trouvâmes des naturalistes et leur exposions notre souhait commun : laisser ces œufs à Anaëh, auprès d’autres dräkes sauvages. Ils acceptèrent, appréciant manifestement notre décision.
J’ignore comment cela se passe dans la nature, pour eux, moins encore en Anaëh, mais je formule ici l’espoir qu’au moins quelques-uns aient pu éclore et survivre aux premières rudes périodes de leurs existences.
Nous nous quittâmes d’une poignée de main franche et amicale, nos dräkes s’étreignirent bien plus chaleureusement que cela.
 
Tu la reverras, et ces petits aussi… Nos ailes nous y ramènerons, je te le promets.
 
J’ignore si cela avait le moindre sens pour eux, mais il sembla s’en satisfaire avant de me répondre avec une amusante provocation.
 
De toute manière, avec ou sans toi, elle est mienne.
 
Itarillë, curieusement, sembla répondre à cette pensée avec un roucoulement approbateur. Il y avait fort à parier qu’un beau jour, je reçoive un message d’Eärnil, dictée par la volonté de la bleutée, prévenant de ses prochaines chaleurs. Mais c’était une perspective réjouissante et je savais que je me plierais alors à l’impérieux besoin du dräke de la retrouver.
 
« Allez, ne nous mettons pas en retard ! Adieu ! »
 
Et s’il s’était fait discret jusqu’à lors, c’est le dragon qui y répondit d’un claironnement que je percevais plein de chaleur, non sans susciter la surprise, l’inquiétude autant que le ravissement des elfes alentours et autres membres de la troupe.
 
Et c’est ainsi que nous nous séparâmes, j’aurais pu les suivre, les escorter depuis le ciel, mais l’avenir m’attendait et exigeait ma présence ce même jour pour me rencontrer.
 

*

Bien souvent, pour illustrer les changements majeurs, les héros meurent et renaissent... Et j’en usais moi-même, mais la plupart de ceux qui en usent et abusent pour renforcer l’apparent danger qu’ils bravèrent ne virent jamais un Avatar de Tyra les aborder en leur disant qu’ils devraient être mort… La seconde fois, c’est à mon nom et au personnage qui le portait autrefois, parmi les hommes, que j’offris une mort symbolique dans ce qui fut sa demeure, c’était un geste prématuré, je le confesse, mais inévitable.
Peindre la suite ne nécessitera pas une telle image… Non, il convient davantage d’évoquer ces existences remarquables que sont celles des papillons, bien que ces derniers ne puissent en profiter autant que j'aspire à le faire avec la mienne... Mais trêve d'égarement, il y a déjà tant à dire sans se perdre dans les méandres d'un esprit fécond.
 
Pareille à celle la chenille, ma vie n'avait jusqu'à présent été qu'une succession de mue... Elle prit d'abord les traits d'un jeune homme, affûta son esprit avec autant de soin que ses poignards, concocta les poisons dont elle enduisait les lames, se para autant des ombres que de la respectabilité pour devenir l'instrument discret de la justice royale. Face à la Voilée, elle mua et endossa l'armure autant que les principes de la chevalerie, troqua ses poignards contre l'épée et le bouclier du protecteur, abandonnant les ombres pour s'établir au sommet d'une colline dominant trois vallées. La Voilée vint à nouveau, et son amant, le Guerrier l'accompagnait aussi la chenille craignant les flammes qu'il apportait mua à nouveau, abandonnant ses atours, elle s'égara dans les terres désolées, s'y perdit et en revint faible et dépouillée. Dans un monde en flammes, elle trouva le souffle d'un vent nouveau et le préserva, ignorant qu'à son contact, elle cesserait d'être chenille, mais ne devait pas devenir papillon mais dragon.
 
Mais n'allons pas trop vite... Avant que la chenille ne devienne chrysalide, après qu'Eärnil et Itarillë nous aient quitté pour s'en retourner vers Thaar. Ce même jour, je devais me tourner vers l'avenir, et ce dernier prenait les traits de deux mages de l'Académie, l'un pour m'enseigner, l'autre pour m'étudier.
 
Lùthon, Maître dans l'Art de l'Esprit, était certainement un remarquable mage et un excellent professeur affichant les signes d'une existence longue et qui avait connu son lot de drame, de grande taille, il était courbé par le poids des souvenirs qui le vieillissait. Il m'accueillit avec scepticisme et éprouva dès les premiers jours ma motivation. Il avait apprit que j'avais reçu une formation préalable, chez les humains, et exigea que nous commencions par là. Et dès ces premiers pas, une difficulté se présentait : Si je savais parler, mon vocabulaire était encore rudimentaire, alors imaginer exprimer des concepts parfois très abstraits n'était pas une mince affaire. J'employais des chemins tortueux pour exprimer une idée, mais il m'y suivit avec patience, écouta ou soupira, s'agaça sans pour autant m'interrompre. Il m'interrogea ainsi pendant plusieurs jours, m'incitant à développer ça et là, autant que le permettait mon vocabulaire limité qui m'obligeait à déraper parfois dans l'une ou l'autre des langues humaines, sans qu'il n'en fasse la moindre remarque. A la fin, le verdict tomba, je n'étais pas totalement ignare et dépourvu d'esprit et bien qu'il y ait un grand ménage à faire, tout n'était pas à jeter dans ce qu'on m'avait enseigné.
 
« Avant toute chose, il va falloir te donner du vocabulaire. »
 
Il était toujours sceptique, car je ne semblais avoir aucune sensibilité particulière, néanmoins, j'étais capable d'assimiler et d'apprendre, c'était déjà ça. Et je dois dire qu'il m'impressionna. Il n'eut aucune difficulté à partir des notions les plus élémentaires et basiques pour me permettre d'en intégrer d'autres, plus complexes. Il reprit mes explications en employant ces briques élémentaires, les corrigea ou les compléta, retirant toute la symbolique et le sacré qu'on pouvait attendre d'une formation encadrée par le Culte de Néera pour ne garder que l'essentiel. Nous avions besoin d'un langage commun pour aborder des sujets plus complexes, c'est ainsi qu'il entendait faire et je n'avais nulle intention de lui donner tort.
 
Sidhil, quant à elle, était une Maîtresse dans l'Art de la Vie et naturaliste, plus douce et ouverte, mais également intéressée, elle s'était apparemment portée volontaire dans cette tâche, affichant une fraîcheur qui la laissait sans âge, certainement pour partie dû à son Art. Elle se fit tout d'abord discrète, elle n'avait pas un rôle aussi actif que Lùthon, mais je sus qu'elle observait certains des moments et des soins que j'apportais au dragon. Elle m'examina évidemment, inspecta mes écailles grossières du bout des doigts autant qu'avec son Art – ce que je sus grâce à un Zéphyr particulièrement attentif – et si elle en tira quelques hypothèses, elle n'en dit rien.
Elle ne se formalisa pas du refus du dragon de se laisser approcher, espérant certainement qu'avec le temps, la confiance s'installerait, et elle ne manquait pas de patience. Et comme la Maîtresse des Forges, quoiqu'à d'autres fins, elle le dessina tout de même, intégralement ou insistant sur des détails, et il faut admettre qu'elle possédait un savoir-faire qui aurait fait de l'ombre à de nombreuses artistes.
 

*
 
Je ne me rappelle plus le moment où je devins chrysalide... Était-ce un point précis dans le temps ? Ou bien cela s'était-il fait progressivement ? Je n'en ai aucune idée, mais cela arriva.
 
Je me souviens d'un rêve étrange qui ne me semblait pas en être un, flottant dans un vaste espace, peut-être était-ce un ciel sans borne, la présence diffuse de Zéphyr tout autour de moi, et sous mes yeux, à proximité, flottait un récipient vide, ou bien était-ce un corps ? Souvenirs et impressions s'emmêlent et me laissent confus quant à ce que je trouvais devant moi.
Une certitude m'envahit : Il nous fallait le remplir, et nous savions comment.
 
Un instant s'étire à l'infini... Mon regard s'égare au-delà du récipient, sur les innombrables voies qui se révèlent et rayonnent, si fragile qu'une infime décision les feraient disparaître. La DameDieu nous offrit le Choix, mais ne nous accorda pas la clairvoyance d'en saisir les plus infimes conséquences, ainsi ne mesurons-nous toujours que trop tard ce qui ne peut plus être défait. Je me tenais à un carrefour, dans un espace où le temps semblait suspendu à ma volonté.
 
Nous ne pouvons rester là, n'est-ce pas ? Il se dégageait une certaine sérénité de cet espace et de ce temps, j'étais à un point d'équilibre, mais je perçus la désapprobation du dragon.
Je ne crois pas, je ne veux pas. Ne perdons pas plus de temps, allons-y.
 
Il me serait délicat de tenter d'expliquer ce qui put n'être qu'une invention troublante. Ces instants existèrent-ils ou n'étaient-ils que le fruit d'un esprit que la douleur embrouille ? Mais nous fûmes ensemble, façonnant et remplissant ce réceptacle. J'y versais mes souvenirs qui m'apparurent ici plus précis et intense que d'ordinaire, mes émotions, mes sentiments, mes connaissances. Zéphyr y mit quelque chose d'indéfinissable... Une part de lui-même ? Comme une brise ou un souffle qui se mêla à ce qui se trouvait là, pénétra en profondeur avant de se développer et de se répandre pour servir de liant. Peut-être était-ce nécessaire au changement. C'était un travail lent, délicat, il ne fallait pas se déverser avec précipitation et violence. Je me réveillais, l'esprit dans le vague et le sentiment d'avoir perdu quelque chose et l'impression d'avoir dormi une éternité, une sensation douloureuse et diffuse dans tout le corps, mais encore assez légère pour que je n'y prête qu'une petite attention.
 
Les premiers jours s'écoulèrent ainsi... Chaque nuit, nous nous consacrions à la tâche et remplacions le vide par mes souvenirs, chaque jour, la douleur devenait plus importante en même temps que le sentiment d'absence et de perte.
 
Au cinquième jour, la douleur et le brouillard dans lequel je baignais désormais devinrent trop importante pour être ignoré. Mais quand Sidhil voulu m'examiner en employant son Art, Zéphyr s’immisça et autour de nous, l'atmosphère devint pesante comme dans les instants qui précèdent l'orage, en guise de menace.
 
Ils ne doivent pas s'en mêler, tu es à moi.
 
Il était seul en droit de me façonner et il ne permettrait pas à un mage de modifier le cours de ce qui s'était mis en branle. C'est ce qu'il me fit comprendre et il me fallait le transmettre.
 
« Je suis désolé, vous ne devez pas. Nous savons où nous allons... » Vraiment ? J'en étais persuadé, mais le savais-je vraiment ? C'était sans importance à présent, les choses étaient en cours, il fallait aller au bout. « Que peux-tu nous dire, dans ce cas ? » Et je m'efforçais de mettre des mots, sans rendre vraiment compte de ce que je traversais. Je décrivais cette douleur diffuse et constante qui, de plus en plus, me faisait souffrir et semblait me dévorer de l'intérieur. Ce brouillard de plus en plus important recouvrant ma mémoire et mon esprit. J'ignore ce qu'ils pensèrent à cet instant, je n'étais déjà plus assez moi-même, ni assez lucide pour les observer... J'étais ailleurs, même éveillé, l'espace des songes m'appelait.
 
Le sixième jour apporta sa nouveauté, inattendue mais si longtemps désirée. Au-delà de la douleur et du brouillard, une perception nouvelle pour moi, que je reconnaissais. La Trame, la Magie... C'est la sensation qui s'imprima dans mon esprit et m’emplis instantanément d'une euphorie et d'une joie si grande qu'elle balaya momentanément la douleur. Car cette perception de la Magie n’était pas le fait du dragon, elle n’appartenait qu’à moi. La mienne ! Depuis des années qu'elle me fascinait, m'attirait tout en me semblant interdite, la voici qui se présentait enfin à mes sens. Fort de cette nouvelle perception et particulièrement enthousiaste, je me mis à tâter le monde alentours.
 
« Arthur, ça suffit ! Arrête ! » La voix autoritaire de Lùthon, qui ne semblait pas pour autant agressive me fit revenir à moi-même, et je le regardais, sans comprendre. « Que se passe-t-il ? » s'interrogea Sidhil – avec laquelle je discutais par intermittence l'instant d'avant - après l'entrée soudaine et bruyante de son collègue. « Je l'ai senti, faible et imprécis, mais c'était son contact. » Les deux me regardèrent, un brin surpris, mais cela leur passa et Lùthon reprit à mon endroit. « J'imagine ce que tu ressens, mais retiens-toi. C'est la première leçon que je te donne, jeune homme, retenue et modération. Fais cela, et quand ton état se sera amélioré, je t'apprendrais. » Et avec une étonnante bienveillance de sa part. « Puise en cette enthousiasme la force de supporter ce que le dragon te réserve mais ne t'épuise pas, l'un et l'autre avez besoin de vous concentrer. » C'était raisonnable, et je fis l'effort d'éteindre l'euphorie quasi-enfantine pour puiser efficacement dans cette promesse d'avenir. « Bien. » Et curieusement, même si je le savais intéressé par lui, il s'adressa à Monarth en sachant qu'il comprendrait, à travers moi. « Je compte sur toi, aucun contact de sa part. » Et tout aussi étonnamment, Monarth acquiesça avant de m'adresser une pensée enjouée.
 
Petit dräke qui fouine.
 
« D'accord. » me contentais-je finalement de répondre, et après avoir quelques instants discutés ensemble, sans que je puisse les entendre clairement, ils quittèrent ma chambre. Sans que j'en eu conscience, en explorant cette nouvelle perception, j'avais aperçu un maître et naturellement, l'idée de le contacter m'était venu, sans y parvenir, mais sensible à ce genre de tentative, il l'avait néanmoins senti. Ceci fut mon premier pas dans l'Art, plus précisément celui de l'Esprit vers lequel je semblais tendre, mais Lùthon y supposa l'influence inconsciente d'un Monarth dont le contact m'avait préparé.
 
Jour après jour, nuit après nuit, mon état se dégradait davantage. Je ne bougeais plus tellement, me reposant contre Zéphyr, à l’exception des rares moments où il me quittait pour chasser. Plus proche nous étions, plus fort était le Lien, plus précis et facile était notre travail parallèle prenant le pas sur nos vies. Ma peau s’était ternie en même temps qu’elle avait légèrement gonflé, mes sens semblaient engourdis, mes perceptions plus lointaines, ma chevelure avait perdu sa couleur pour un blanc immaculé, qui ne le resta pas longtemps. Pour autant, l’appétit était toujours là, se manifestant comme un impérieux besoin, et Sidhil m’aida à le satisfaire. Je continuais de raconter avec mes mots, essayant de rendre compte d’un phénomène que je ne comprenais qu’à demi.
 
Es-tu toujours sur de ce que nous faisons ? La peur du changement, de ce qui pourrait advenir, c’était une chose que je n’avais pas encore versé, et je songeais à ne pas le faire… Peut-être alors, cette peur naturelle disparaîtrait.
Ça ne sera plus très long, la douleur disparaîtra bientôt. Cette perspective aurait dû me réjouir, mais la peur était partout présente, ne trouvant plus beaucoup d’opposition dans un esprit qui s’était séparé d’autant. La plupart de mes souvenirs, mes connaissances dont je pouvais me séparer jusqu’au dernier moment, selon le dragon.
Et pour le reste ? J’ai l’impression de devenir une ombre.
Cela dépend de toi, mais je vais t’y aider et ça ne sera plus long non plus.
Tous sont passés par là ?
Je ne crois pas… Plus long, moins dur… Mais je ne veux pas attendre.
Le revers de la médaille de la confiance que tu me portes, j’imagine.
Tu vas y arriver. Débarrasse-toi de cette peur, elle pourrait nous gêner.
Je ne souhaite pas la garder.
Réduis-la, dans ce cas, fais-en un souvenir et laisse le s'enfoncer sans y accorder plus d'attention.

 
C’était possible, oui… Je savais le faire, sans encore en comprendre la manière. Je m’étais déjà séparé de certains serments ou de promesses, mais j’en avais diminué l’importance tout en les conservant. Même mon serment à Néera, mon attachement aux principes qui fondent sa doctrine, les valeurs de la chevalerie avait été réduit à des souvenirs pour ne plus être des piliers.
Ces mots prononcés, ces paroles données, cet héritage adopté sur lesquels qui avait servi de fondation à ma pensée, qui me faisait me mouvoir… Tout ceci n’était que chaînes et entraves qui faisaient de moi un serviteur. Un dragon n’est pas un serviteur… Eux aussi le furent, selon les légendes elfiques, mais ils furent libérés de cette obligation leur tâche accomplie.
Quoi que soit ce qui sortirait de cette histoire, il ne serait pas alourdi par le poids de son héritage. Qu’il retire le meilleur de ce que je fus, de ce que j’acquis, mais qu’il soit seul maître de ce qu’il en ferait, alors peut-être s'épanouirait-il plus haut et plus loin que je ne le pourrais moi-même. Je laissais sombrer mes craintes et mes dernières appréhensions en nourrissant cette seule idée.
 
Deux ennéades durant, je fus chrysalide, m'enfonçant dans la douleur des changements de ma chair, dans le brouillard des mutations de l'esprit. Je m'éveillais finalement, sortant de ce qui me parut une longue torpeur, mes perceptions engourdies, une impression étouffante et la peau dans un si mauvais état qu'elle s'était mise à peler. Un papillon pour s'épanouir devait se séparer de cette enveloppe devenue inutile...
Alors que Sidhil m'apportait le repas, elle fut agréablement surprise de me retrouver éveillé. «Ah, te revoilà ! », je ne sus pas quoi répondre de plus qu'un « Oui. » accompagné d'un sourire plein de reconnaissance. Je touchais néanmoins à peine à mon repas, ce n'était pas ce dont j'avais besoin.
« J'aimerais me laver. »
« Je vais t'arranger cela, tu vas pouvoir rejoindre ta chambre ? »
« Ça ne suffira pas. » J’examinais mes mains et mes avant-bras, couvert de ce qui s’apparentait désormais d’avantage à une couche de crasse accumulée et qui fut ma peau. Je me relevais, engourdie mais sans douleur, je souris. « Merci, nous allons nous débrouiller. » Et je me dirigeais vers les marches, arpenta sans m’arrêter, sans me soucier des regards qu’on pouvait poser sur l’hideuse créature que j’étais en cet instant, retrouvait ma chambre et mes affaires, mes sacoches… De quoi me laver et des vêtements propres, c’est tout ce qu’il me fallait avant de remonter sur le toit où j’étais attendu, Sidhil observant les deux lézards, et particulièrement le dragon s’étirer et étendre ses ailes, s’apprêtant à partir. « Là où je te nettoie. » Je m’étais exprimé à voix haute autant qu’à travers le Lien – bien que pour lui, ça ne fut qu’une image de l’endroit, accompagnée d’une note interrogative -, et me dirigeait d’un pas résolu vers mon compagnon – mon frère ? – et ce n’est que monté sur son dos que je posais un regard sur Sidhil. « Nous revenons, encore merci pour ton aide. » Elle se contenta d’acquiescer en tenant plus fermement ses notes au moment où le dragon s’éleva d’un bond puissant avant d’agiter l’air de battements d’ailes.
 
L’endroit était un bassin naturel et peu profond formé par le relief et alimenté par un petit cours d’eau sillonnant à travers les bois avant de se jeter dans l’Elorëa, le courant n’y était pas très fort, les beaux jours tout du moins, ce qui convenait très bien pour les soins que j’offrais au dragon, et dont j’allais avoir besoin à mon tour. Je récupérais la sacoche, et en sortait la brosse dont je me servais pour Zéphyr, qui ne serait pas de trop, je me dirigeais vers l’eau après m’être débarrassé de mes vêtements – une couche en moins – et n’y entra que jusqu’aux chevilles, pour commencer.
Je commençais à me frotter, et je pus découvrir ce qui se dissimulait sous mon ancienne peau. Je m’employais à frotter méthodiquement chaque parcelle de mon corps, laissant le courant emporté ce que je rejetais sans regret. Je revins au bord, délaissait la brosse pour y préférer un savon, et je retournais dans l’eau, plus en avant, là où je pourrais m’immerger.
Je plongeais et la fraîcheur de l’eau me laissa indifférent, je restais immobile, laissant l’eau emporter ce que la brosse n’avait pas emmené avec elle, vieille peau, grossières écailles, craintes et entraves… Je m’allégeais de ces choses devenues des fardeaux dans ce qui put s’apparenter pour moi à une purification rituelle. Je demeurais là, sous l’eau, presque jusqu’à m’y noyer, comme pour m’assurer de ne rien garder de ce qui me pèserait.
Ainsi, c’était un être totalement nouveau qui vint à la surface pour prendre une grande inspiration.
 
Je devais encore me frotter plusieurs fois, le corps et les cheveux, avec le savon, m’immerger encore avant de me considérer aussi propre et léger que possible. Ce que Zéphyr avait provoqué allait bien au-delà de quelques écailles et d’une nouvelle peau, je le sentais. Douleurs et raideurs qui accompagnent les ans n’étaient plus… Une part de ma force m’avait quitté, ce qui m’avait changé avait puisé lourdement en moi, me laissant extrêmement mince et diminué mais je me sentais si léger, frais à nouveau, plus souple et vigoureux même que dans mes jeunes années.
Je quittais l’eau, et sans encore m’attarder sur des vêtements dans lesquels je flotterais assurément, je me perdais dans un contact avec le dragon, à travers notre lien, à travers nos corps, je le couvrais d’une reconnaissance et d’un amour sans borne, je me tendais également vers le dräke. Il n’y eut pas de pensées, pas d’idées plus claires, de purs sentiments issus de cette impression de libération qui me parcourait.
 
Un vol, un accueil qui à lui seul suffisait à dire quelle distance j’avais prise vis-à-vis de mon humanité, des autres peuples mêmes et un bon bain chaud plus tard, je me tenais devant un miroir, examinant mes nouveaux traits, dépourvues de craintes, sans regrets.
Mi-homme, mi-dragon, la peau blanche pareille à celle du dragon qui m’avait marqué, de fines écailles dont l’aspect ressemblait à celui du nacre dessinant quelques motifs, mettant en valeur mes yeux dont l’éclat d’émeraude scintillait davantage, parcourant le contour de la mâchoire, et le cou, mon ancienne balafre n’avait pas totalement disparu, à présent dessinée par de très fines écailles. De semblables écailles à celle de mon visage se trouvaient sur le dos de mes mains, mes poignets, mes pieds et chevilles. De plus épaisses mais tout aussi précise s’étendaient des épaules aux omoplates puis finalement dans le dos, suivant ma colonne vertébrale. Le plus surprenant était qu’elles arboraient toutes un pâle éclat d’or ou de bronze, et je souris en offrant une pensée au dragon. Merci pour lui. Car je savais que c’était l’expression d’une volonté précise. Par ces changements, j’appartenais incontestablement au dragon, mais il n’oublia pas Monarth, et ma chair, ou plus exactement, mes écailles, en attestait tout autant. Ma chevelure était d’un blanc immaculé, toujours aussi longue, et couvrant des oreilles effilées mais courtes, à la manière de celles que pouvait arborer un sang-mêlé.
Comme les elfes, ou comme un dragon blanc, en l’occurrence, mon corps était plus fin, élancé et imberbe, pour l’heure presque maladif, ma peau collait aux os et aux muscles, et si j’étais persuadé que les jours à venir et une alimentation correcte atténuerait cela, j’étais certain qu’il en serait toujours ainsi, sauf à me négliger.
 

*

 
J'ignore la réalité de ce que je vécus... Mais je sais que ma chair autant que mon esprit furent marquées plus profondément par le dragon, par son influence... Qu'il fit de moi un être neuf, à bien des égards, et que son contact, plus intime encore que les précédents, et son souffle me libérèrent des entraves du passé. Et ces certitudes me suffisent, elles sont seules et il en est bien ainsi… La chenille était finalement devenue un dragon.
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Drystan
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MessageSujet: Re: « Chenille, tu devins Dragon ! » [Solo]   « Chenille, tu devins Dragon ! » [Solo] I_icon_minitimeDim 29 Juil 2018 - 17:57

Début 3ème ennéade à Fin 7ème ennéade de Karfias, An 11



Depuis ce jour où je m'éveillais après m'être oublié dans le brouillard, les chemins que j'avais pu imaginer poursuivre, les avenirs et les possibles que j'avais pu me trouver se brouillèrent et se mirent à dévier, imperceptiblement... Demain ne m'intéressait plus, pas davantage que la manière d'y parvenir... Certaines destinations étaient fixées, mais nulle carte, nul sentier pour y parvenir n'existaient pour y arriver. Il me faudrait donner à la réalité la forme nécessaire pour les atteindre, non plus la subir comme je l'ai si longtemps fait.
Ces mots semblent anodin, mais pas pour celui qui fut serviteur, la forme que prend la réalité à toujours reposé entre d'autres mains : une famille transmettant ses valeurs, un seigneur façonnant un outils à partir de ces dernières, un roi lui donnant de la hauteur pour qu'il puisse l'utiliser au mieux, une déesse le liant par des serments et un peuple et des principes à protéger. Dès le départ, les dés étaient pipés, le choix n'a jamais été entre mes mains car pour ce que je peux me souvenir, je ne choisis pas ma naissance, le reste n'est qu'une évolution logique pour qui s'en donne les moyens, mais les objectifs sont définis par d'autres, et la voie à emprunter est influencée par les valeurs qu'on nous inculqua... Ainsi, si je m'éloignais autrefois de la noble et honorable voie chevaleresque pour emprunter des sentiers plus sombres et tortueux sur le plan de la morale, je servais même là-bas les intérêts d'Erac, de sa famille régnante, comme mes ancêtres, d'une loyauté sans faille.
A présent, il ne restait que les valeurs et les principes, l'essentiel préservé dans sa forme la plus pure, débarrassé définitivement des fioritures qui me liaient à des êtres, à des terres par leur entremise, qu'ils fussent mortels ou divins. 

Je m'égare, comme souvent, mais c'est nécessaire, car mon esprit et mon regard muèrent autant que le corps et le quotidien et qu'il n'est pas pertinent de décrire l'un sans l'autre. Alors vous subirez mes réflexions, ou les prendrez et les apprécierez pour ce qu'ils sont... Mais revenons aux faits, à présent.

Mon quotidien changea du jour au lendemain, ou presque...

De prime abord, les leçons ne changèrent pas malgré l'éveil de ma sensibilité. « Nous y viendrons, m'avait dit Lùthon, mais cela ne change rien au besoin d'avoir un langage et des concepts commun à l'esprit, alors continue d'être patient. Comprends que la forme que nous donnerons à ton Art est primordiale, la précipitation ne pourra qu'avoir un effet néfaste. » Prétendre que je comprenais alors serait mentir, mais je m'appliquais à respecter sa parole, me fiant en le jugement de celui qui avait déjà fait montre d'un savoir faire incontestable.
Nous nous mîmes à étudier et à développer dans la langue des elfes des concepts élémentaires, des manières d'appréhender la Trame, et je ne perçus pas tout de suite le glissement qu'il opéra dans ses leçons. Il me fit parler de ce que je ressentais, de la manière dont je percevais mes liens avec mes compagnons, particulièrement Monarth, et avec ces briques de langage et ces concepts étudiés, il exigea que je mette des mots sur la manière dont je procédais pour communiquer avec eux... Ça n'était pas un exercice aisé, et cela m'amena à me souvenir... 

La réponse que j'offris est impossible à transcrire correctement tant elle fut décousue... C'était un phénomène devenue si naturel pour moi que je ne pouvais l'expliquer de manière intelligible. Je savais... Isoler un souvenir, une impression, un ressenti, une émotion, une idée plus ou moins complexe pour la laisser glisser à travers le lien. Monarth m'apprit, consciemment ou non... A son contact, je l'imitais, et plus d'une fois, il me corrigea dans ma démarche lourde et brute, d'abord pour lui-même, pour ne pas avoir à subir mes égarements, mais également pour nous deux, pour affiner notre communication, la préciser toujours davantage...
Mais mettre des mots sur le processus me semblait une quête vaine... Pourtant, Lùthon ne sembla pas contrarier, tout comme nos premières leçons, il semblant absorber tout ce que je pouvais dire de maladroit, et dans un processus complexe, synthétisait pour en extraire l'essentiel et l'exploitable pour les leçons. C'était plus compliqué lorsqu'on touche à l'esprit, à l'immatériel me dit-il, de façon générale, car les perceptions varient. Je pouvais à mon niveau mettre le doigt sur le phénomène en lui-même, mais pas les règles de la nature et les forces qui le provoque. 

Au cours des ennéades, j'assimilais ainsi les bases, et au fur et à mesure, les éléments nécessaire à la pratique, comme mon focaliseur, simple anneau d'argent, vestige d'une autre vie, symbole de mon union avec Roxane, et son importance. 
Lorsqu’on évoqua l’idée d’un rituel, l’idée me parut étrange et ma réaction ne le surprit pas… « Cela viendra, mais écarte de ton esprit les seuls rites religieux… C’est un exemple, mais ce mot désigne un ensemble plus vaste, une gestuelle, une routine favorisant la concentration, la facilitant… Ce peut être une prière, une incantation, un chant, une danse, un geste, étendue ou évoquant une forme précise que prend l’Art chez celui qui l’emploie… » Malgré ces mots, cela m’apparaissait comme une complication, et je n’hésitais pas à le lui dire. « Nous verrons à l’usage… Tu en comprendras vite l’intérêt, et je te soupçonne d’en employer sans les nommer… Mais pour synthétiser ce concept : Ce sont des raccourcis qu’empruntent la volonté pour donner une forme voulue à la Trame. »

Peu de temps après ces leçons, les premiers véritables exercices commencèrent, profitant que Zéphyr soit à distance, en chasse…

Nous méditions tous les deux… Cela faisait également parti de ses leçons. J’étais déjà capable d’isoler certaines perceptions, de me concentrer sur une ou plusieurs, mais il me guida et m’enseigna à aller plus loin, à me fermer complètement – ou autant que possible, le lien que j’entretenais avec le dragon ne semblait plus vouloir se soumettre à la moindre volonté – si bien qu’il m’était arrivé de perdre totalement la notion du temps, ou de moi-même, ce qui initia d’ailleurs les leçons sur le focaliseur. « Vois-le comme un lien autant qu’un point d’ancrage… Il est le point par lequel tu transmets ta volonté à la Trame pour lui dicter comment elle doit se comporter, la forme qu’elle doit prendre, à travers lui, tu la concentres et c’est pourquoi la Trame réagit, plutôt que de la diffuser au quatre vents. Sans lui, point de réaction, ou de contrôle. » m’avait-il dit alors.

Ce jour-là, il me guida dans la première mise en pratique.

« Ce devrait être un exercice simple pour toi, tout ce que tu as à faire, c’est me transmettre une idée, n’importe laquelle. » Je fermais les yeux, me concentrais – et c’est à cet instant que les rituels nés de la routine rentreraient en jeu -, me focalisant sur ma perception de la Trame pour y trouver la présence de mon professeur, décrire la manière dont je m’y prenais serait délicat… Comme il me l’avait expliqué, concentrer, la volonté dicte à la Trame, et si elle est suffisante, cette dernière s’y conforme. Je voulais trouver mon professeur et mon esprit glissa jusqu’au sien, mais je fus brutalement repoussé et je revins à moi, sonné devant le visage impassible de mon professeur.
« Ça n’est pas ce que je t’ai demandé, Arthur. » Il affichait un sourire amusé, il savait que j’allais me comporter de la sorte. « Je ne veux pas d’un lien, je ne veux pas d’un rapprochement, je ne veux qu’une idée. » Je m’arrêtais pour réfléchir, et quelque chose me traversa l’esprit, je la savais étrangère mais elle semblait me dire « Tu n’es pas un dräke. », et il continuait d’afficher son sourire, mais j’étais certain qu’il en était à l’origine.

« Tu as l’habitude, car c’est la nature de ta relation à cet Art, de te reposer sur un lien, qui est plus qu’un mot mais trouve une réalité concrète dans la Trame. Tu dois désapprendre, te débarrasser de cette routine qui n’est permise que par les aptitudes naturelles de Monarth… D’où l’importance de mettre en place des routines à terme… Je t’avais dis que nous y reviendrons. » J’avais été sceptique et je me retrouvais à devoir admettre qu’il me faudrait trouver quelque chose. « Mais ces routines ne prendront pas forcément la forme de geste ou de formule, bien qu’un mot aide parfois. Je vais te faire une suggestion, pour que tu comprennes ce que j’attends en réalité de toi, une image concrète de la manière dont tu devras employer la magie. Un archer n’a pas besoin de se rapprocher de sa cible pour l’atteindre, il décoche précisément sa flèche et c’est elle qui pénètre. C’est ce que tu dois réussir à faire… Tes idées sont des flèches que tu dois réussir à décocher à travers la Trame pour atteindre ta cible. »

Il me fallut du temps et de nombreux essais pour parvenir à un résultat qui m’apparut comme une contorsion de mes habitudes. Mais au bout du compte, j’y parviens… ou presque. Mais Lùthon était satisfait, et je me réjouis finalement de ce premier succès. Nous n’étions qu’au commencement, me dit-il, mais il était confiant dans mes capacités autant qu’il était de bonne augure que je n’offre pas d’opposition à ses enseignements et à ses suggestions. Tôt ou tard, il me faudrait faire montre de plus de résistance, mais pour l’heure, il me fallait assez de souplesse pour adhérer à de nouvelles idées et usages.
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