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 Quand cède l'embâcle

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Tibéria de Soltariel
Aymeric de Brochant
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MessageSujet: Quand cède l'embâcle   Quand cède l'embâcle I_icon_minitimeMar 17 Juil 2018 - 16:07


2nd jour de la 1ère énéade de Karfias, 11ème année du 11ème cycle.

« Bellocas-quoi ?
- Bellocastello, Biancaguarda, la Rosaria e Mirabello, signore Evrardo.
- Autrement dit ?
- Beauchâtel, Blanchegarde, la Roseraie et Mirabel, seigneur lieutenant général.
- Vous traduisez vraiment Evrardo par lieutenant général ? Vous me prendriez pas un peu pour un con, Clairséant ? »

Ainsi avait commencé la long apprentissage de la langue, des mœurs et autres curieux adages suderons des ydrilotes, par le sénéchal de Serramire, Evrard de Brochant. Le frère du marquis, pardon, du duc, rejoint par le chancelier de son ainé, s'était embarqué il y a cela près d'une énéade à bord des galères royales, le long du garnaad. Leur destination n'était autre qu'Ydril, où les attendaient de royales galères, là aussi.

Ç'avait été un curieux voyage. Si la campagne dans le Médian n'avait guère dépaysé le cadet des Brochants, le soltaar, quant à lui, faisait mouche. Il y retrouvait les paysages brûlés de l'Estrévent de sa jeunesse ; mais le parler, lui, lui était inconnu. Fort heureusement, Evrard pouvait compter sur l'appui de Geoffrey de Clairséan ; cela faisait plus d'un an que l'homme avait résidé dans le Sud, d'abord à la cour des ducs de Soltariel puis à travers le pays, voyageant sous les traits d'un pelletier itinérant. À l'évidence, Aymeric l'y avait quelque peu oublié, et il n'était pas rare que le Chancelier de Serramire se présentât sous le nom de Simplicien, honnête camelot serramirois, plutôt que de son vrai patronyme. À ses côtés, le jeune Hébert de Lonsargue, s'était lui aussi entiché de son rôle. Quoique la chaleur fut écrasante, on le voyait ainsi conserver une épaisse toque en fourrure de castor de l'Elbre - la plus chaude. Il n'avait certes pas participé aux combats dans le Médian, mais son années en terre soltariie avait été riche d'enseignement.

C'est qu'ils seraient nécessaires, puisqu'on s’apprêtait à prendre d'assaut le pays ydrilote. Parti avec un premier contingent d'hommes, Evrard avait été chargé de ménager une tête de pont propice à la prompte arrivée des renforts, qui devaient venir du reste du Soltaar ainsi que de Diantra. Il avait pris pour cela la tête d'une cohorte serramiroise aguerrie, de vétérans ayant successivement défendu leur patrie contre les menées étherniennes, Oësgard contre les puysards, avant de guerroyer dans le Médian quelques mois plus tôt. Pourrait-on trouver meilleur soldat que ces grognards ? Evrard en doutait.

Ainsi, c'est avec une célérité surprenante que les troupes prirent position en amont d'Ydril. Devant eux s'étendait la région de la Trezibonde (c'était du reste comment la nommait Evrard), porte d'entrée de la péninsule ydrilote. La région était gibbeuse et vallonnée, propice aux escarmouches - n'était-il pas dans les habitudes des seigneurs locaux de s'y terrer une fois leurs ports en danger ? Aussi, dans cet arrière pays fruste, on s'employa à fortifier bien vite une position. Leur nombre ne permettant pas encore de marcher en force sur les redoutes ydrilotes, Evrard temporisait. Ainsi, peu de temps après leur arrivée, les éclaireurs sillonnaient la marche, tandis qu'au camp, on attendait patiemment l'arrivée des renforts qui permettraient d'entrer en Ydril.

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Tibéria de Soltariel
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MessageSujet: Re: Quand cède l'embâcle   Quand cède l'embâcle I_icon_minitimeMer 18 Juil 2018 - 1:08


Quelques jours plus tôt

« C’est bien beau tout ça, mais on fait quoi maintenant? » Ils étaient un petit groupe d’hommes assis autour d’une table dans une taverne en ville et, autant être honnête, ils n’avaient pas très fière allure. Les signiori Baradello, Marzo, Brama, Frederico, Orfei et Vilbera ainsi qu’une poignée d’officiers des domaines Beronti et Pasi se regardaient maintenant dans le blanc des yeux autour des vestiges d’un repas depuis longtemps refroidis. Officiellement, ils représentaient les seuls appuis de la duchesse Tibéria de Soltariel. Avec eux, Marcus Bonasoli tentait de faire disparaitre une tache de vin sur son uniforme. Marcus leva les yeux de sa tache. « Quand je suis parti et les choses allaient plutôt bien. Je reviens et c’est le bordel, honnêtement dites-moi juste quoi faire et je vais le faire… »

L’un des militaires, un homme d’un certain âge aux cheveux grisonnant, prit la parole. « On n’a pas tellement d’hommes… Enfin, si l’on compare à l’autre clan… » Baradello haussa les épaules. « Tu sais ce que l’on dit, c’est pas la taille qui compte, mais ce que l’on en fait! »

« On parle encore d’effectifs militaires ou de ce que tu as dans le pantalon? » Rugit Marzo en se tapant sur la cuisse. « Au moins, j’en ai une! » Répliqua au tact Baradello. Tous deux vivant sur les terres Beronti à la tête de petites seigneuries, ils se connaissaient depuis des années et avaient développé un sens de l’humour plutôt douteux. Ils étaient comme cul et chemise et appuyaient la famille Beronti. « Pouvons-nous revenir sur le sujet qui nous intéresse? » Soupira le militaire en se massant distraitement la tempe. « Donc, nous allons rejoindre les armées royales? »

« La duchesse a levé les troupes, nous obéirons. » Déclara Marzo soudainement plus sérieux. « Baradello, tes hommes sont prêts? » Il acquiesça d’un signe de tête. « Et vous deux. » Continua-t-il en s’adressant à Orfei et Vilbera. « Vous savez que vous risquez d’en prendre plein la gueule. Vous n’avez pas signé la charte contrairement à votre suzerain et vous appuyez ouvertement la duchesse. »

« Si Corelli pouvait nous faire une apoplexie, ça nous arrangerait. » Avoua Orfei en faisant un geste de la main. « Toutefois, il appuie Angelina de Solaria et avec ce que la donzelle a fait, je ne sais pas s’il est en meilleure position. Eh merde, qu'il s’égosille autant qu'il veut, à nous deux nous levons plus d'hommes que lui! Ça va peut-être le faire réfléchir un peu. »

« C’est réglé donc… Maintenant, il nous faut un commandant, celui qui parlera en notre nom... » Tous les visages se tournèrent vers Marcus qui tentait toujours de faire disparaître sa tache de vin. « Quoi? »

« Vous serez notre commandant! » Déclara joyeusement Marzo. « Vous avez l’expérience avec les armées du nord, ce n’est pas vous qui avez été envoyé par la duchesse porter une lettre au sénéchal? »

« Oui, mais... »

« Et bien, vous l’avez dit vous-même : dites-moi quoi faire et je le ferai. Vous êtes le commandant de l’armée Soltariel. Félicitation, c’est votre heure de gloire! »

Marcus ne pensait plus du tout à sa tache. Il se redressa sur son banc, dévisageant chacun des convives autour de la table. « Bon… faites-moi un inventaire de vos troupes... »

*****

Ils y étaient, une fraction seulement de ce que Soltariel pouvait lever en réalité, mais ils portaient l’uniforme écarlate de la duchesse. Ils étaient visibles, parfaitement reconnaissables et pas moins fiers malgré leur nombre, car ils se considéraient comme les gentils de l’histoire. Il y avait un peu de tout : des cavaliers et leur monture, des archers et l’infanterie, un joyeux mélange d’épées et de piques. À cela s’ajoutaient quelques mages surtout là pour recoller les morceaux malgré la présence d’un ou deux élémentaires dans leur rang. Peu nombreux, mais organisé grâce à un long travail de préparation qui ne s’était pas arrêté à cause de la Magna Carta et par la prise en main solide de Marcus. Il aurait volontiers passé le titre à quelqu’un d’autre, mais son bref contact avec les armées royales l’avait rendu spécialiste en la matière, apparemment. Marcus était surtout un visage connu et donc potentiellement fiable. C’est ce que les autres pensaient, restait plus qu’à voir s’ils avaient raison et ça ils le sauraient bien assez tôt. Le camp fut bientôt visible. Ils étaient maintenant à la porte d’entrée du territoire Ydrilote et Marcus avait des fourmis dans les jambes. Malgré les appréhensions causées par ses responsabilités, ils voulaient faire ses preuves. « Je vais aller à leur rencontre. Monter le camp en attendant... » Il talonna sa monture pour rejoindre les serraminois. Ça serait mentir de dire que ça ne lui rappelait pas des souvenirs. « Signori! Messieurs! Les hommes de la duchesse de Soltariel sont arrivés. » Il crut bon d’ajouter. « Ceux qui n’ont pas signé la charte. »
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Francesco di Castigliani
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MessageSujet: Re: Quand cède l'embâcle   Quand cède l'embâcle I_icon_minitimeJeu 19 Juil 2018 - 9:36





Lorenzo di Tertia était l'un des rares seigneurs de l'Eris à avoir rejoint l'ost des gens d'armes et autres piétons allant porter la guerre en plein cœur du pays d'Ydril. C'est qu'on ne les nommait point seigneurs de l'Eris pour faire beau. La très grande majorité était présentement sur les navires de guerre soltaar afin de ratisser les côtes ydrilotes jusqu'en son fief. Lui, avait écopé des miliciens vivant dans les terres du domaine d'Alcacio et des quelques nobliaux ayant préféré délaisser l'océan pour accomplir moult prouesses sur le champ de bataille – si tant est qu'il y en ait un.

Adonc, Lorenzo cavalait dans le groupe de tête composé des autres seigneurs signataires de la Charte voulant eux aussi se montrer sur terre. A commencer par le nouveau chef de file des vrais soltaris, Giacomo di Camarata, improvisé commandant des armées soltaar. Du moins, sans compter l'autre ost tenu par les fidèles de la duchesse. L'homme était surnommé La Carpe et semblait bien plus à l'aise dans les intrigues de cour que sur les routes menant à la guerre. Il savait pourtant qu'il jouerait gros dans cette affaire. Briguant le trône, il eut été fort malheureux que le lascard ne donne point l'exemple. Un autre se tenait à ses côtés, voulant lui aussi prouver sa valeur aux yeux de tous. Il s'agissait de Romulus di Polvo, vassal de l'ineffable Celini jugé paria, traître, lâche et déserteur parmi ses pairs. Voulant laver la honte sur leurs terres, les vassaux avaient été les premiers à rejoindre le mouvement, sentant probablement que plusieurs malheurs s'abattraient sur leurs trognes s'ils persistaient à défendre l'indéfendable. De plus, le signore di Polvo avait déjà l'avantage d'être un homme d'arme expérimenté puisqu'il avait été nommé capitaine du corps armé des Bétissiens. A eux s'ajoutaient également les soutiens de la dame de Solaria ; Ponittii, Giovanelli où bien même le signore de Corelli délaissé par ses propres vassaux qui avaient préféré rejoindre le semblant d'ost ducal.

Dire qu'une profonde camaraderie planait sur l'armée en marche aurait été risible. Car tous s'imaginaient déjà la guerre civile une fois de retour dans le soltaar. Alors, ils combattraient ensemble contre le Sans-Terre d'Ydril pour montrer leur loyauté au Roy, mais ne prendraient certainement pas la peine de festoyer pour célébrer la victoire où pleurer la défaite.

Là-bas, signore ! avertit Lorenzo à l'adresse de la Carpe. Les hommes du Régent.

Partons à leur rencontre et que les autres installent le campement sur les hauteurs et protègent la position. Pas de mauvaise surprise cette nuit ! répondit Giacommo.

L'homme suait à grosse goutte sous les ardents rayons d'été. Lorenzo, quant à lui, n'était pas en reste, mais affichait pourtant une mine radieuse en voyant simplement le spectacle qui se présentait à eux.

Nous voilà enfin en terre d'Ydril, signores.

L'évidence fut telle, que personne n'osa lui répondre. Mais tous comprirent pourtant le symbolisme d'une telle remarque. En attente de nouvelles quant à la cessation des hostilités, l'on porterait la guerre chez le cousin, avant de s'occuper du voisin.
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Renaud d'Erac
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MessageSujet: Re: Quand cède l'embâcle   Quand cède l'embâcle I_icon_minitimeJeu 19 Juil 2018 - 10:04

Robert d'Orfe, sénéchal des troupes eraçonnes se trouvait à Soltariel depuis trop longtemps. C'est que le Duc avait envoyé une troupe dès la fin des hostilités médianaises, afin d'appuyer le Grand-Chancelier, et de montrer sa loyauté envers le Roy. Sauf que la campagne n'avait pas débuté, et les choses avaient tardé, beaucoup trop tardé.Pour éviter l'encroutement des troupes, le Sénéchal d'Erac avait rapidement quitté la cité de Soltariel pour se rendre aux frontières avec Ydril. Et la, il avait planifié quelques razzias dans la campagne ydrilote, histoire que les hommes prennent de l'exercice, ne s'encroutent pas, et n'en viennent pas aux mains entre eux. Sa troupe s'était vue amputée de moitié lorsque Renaud avait écrit en demandant le renvoi immédiat suite à l'hommage au Roy. Robert avait apprit les sanctions prises à l'encontre d'Erac, et il comprenait les réticences nouvelles du Duc. Il restait donc deux cent cinquante eraçons sous les ordres de Robert, tous professionnels bien entendu, et prêts à en découdre pour le Roy, et Erac. La chevalerie avait été grandement diminuée, ne représentant qu'une infime partie de l'ost, tous montés et lourdement armuré. La majeure partie de la troupe encore sur place était composée de lanciers et d'arbalétrier, mais également d'auxiliaires rivois. Ces derniers avaient été choisit pour leur difficulté à être géré, et l'on préférait dont les avoir sur un champ de bataille, ou leur indiscipline leur serait préjudiciable, qu'au pays, ou ils pourraient s'adonner à quelques pillages, ou révoltes très agaçantes.

Les troupes d'Erac avait donc été les premières à être sur place, et prête pour la suite. Quand Robert avait donc entendu parler d'une avant garde nordique, il se dit que ce n'était pas trop tôt, et il fit lever le camp. A pied, puisque sans bateau, ils avaient longé le Garnaad jusqu'au lieu qu'avait choisit le Sénéchal serramirois (puisque les troupes venaient de Serramire), un certain Evrard, frère du nouveau "Duc" de Serramire, pour monter son camp. robert s'était présenté, et il s'était placé sous le commandement d'Evrard, comme lui avait demandé son propre Duc. Ils eurent tout le loisir de voir arriver les forces ératiques de Soltariel, séparément, et les derniers arrivés alors que l'on se trouvait sur leur terre
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Victoria di Maldi
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MessageSujet: Re: Quand cède l'embâcle   Quand cède l'embâcle I_icon_minitimeMer 25 Juil 2018 - 18:43


Perchés sur la colline, deux soltaris scrutaient les hommes en contre-bas.

«  Qu’est-ce que la garde ducale fait là ?
- Ce n’est pas la garde.
- Ah bon ? Pourtant ils portent l’uniforme de la duchesse.
- Certes, mais ce n’est pas la garde. Regarde mieux, ce sont les hommes de Baradello et de Marzo.
- Mais qu’est-ce qu’ils foutent accoutrés de la sorte ?
- Ils ont oubliés quelles étaient les couleurs de leur maison, sans doute. »

Les deux hommes furent alors rapidement rejoints par d’autres curieux qui se mirent, eux aussi, à scruter les faits et gestes de ces soldats.

« Elle en a de la chance.
- Qui ça ?
- La duchesse !
- Pourquoi ?
- Avoir autant d’hommes prêts à perdre leurs couilles pour porter l’uniforme des eunuques et ainsi prouver à tous du soutien qu’ils lui portent, moi je dis chapeau ! »

l’hilarité s'empara du petit groupe jusqu’à ce qu’ils furent interrompus par une nouvelle arrivé : l’ost Sybrond.

« Minchia ! V’la les Sybronds.  
- C’est toujours mieux que ces nordiens qui sont sur le point de rappliquer. »

A sa tête chevauchait Victoria, parée de sa tenue de voyage. Ils étaient plus de 1500 tant pros que miliciens à s’être déplacés. Le restant de l’ost étant resté au port pour embarquer sur les différents navires de guerres dorénavant sous les ordres du vice-amiral royal.

Une fois sur place, les directives furent simples : trouver un emplacement pour faire camper tout ce petit monde tandis que Victoria se permit un écart du groupe, jusqu’à la rivière la plus proche. La chevauchée avait été longue et un rafraichissement était de mise avant de rejoindre le restant des hommes du haut-commandement.
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MessageSujet: Re: Quand cède l'embâcle   Quand cède l'embâcle I_icon_minitimeMer 1 Aoû 2018 - 6:44



HRP:

Milieu deuxième ennéade de Vérimios, an X, XIe cycle.



Ce ne fut que lorsque des milliers de tentes s'offrirent à leur vue qu'ils comprirent que leur voyage était sur le point de prendre fin. Ce dernier avait été fichtrement long et fastidieux. L'escorte avait été suffisamment nombreuse pour s'éviter l'escarmouche avec les derniers réfractaires ydrilotes où d'éventuels mecans en quête de rapines. Le seul danger consista à longer les côtes ayant anciennement appartenu à la famille déchue des Anoszia pour y accoster dans un petit port ysarois non loin de la frontière. Si la stupéfaction des habitants fut grande à leur arrivée, ils ne perdirent guère de temps et reprirent la route sans ombrage. De là, le calvaire commença. Car Altiom n'en avait pas fini de les emmerder. Adonc les mystérieuses recommandations du bon Damons prirent aussitôt écho dès que l'on vit les chevaux hennir et remuer comme des déments en voyant le captif. Sans compter le fait que les rumeurs de malédiction commencèrent à gagner la troupe, il n'y eut que quelques volontaires assez vertueux pour s'occuper de la charrette du maudit... à pieds..

Du pays ysarois, l'on prit ainsi la route avec une bonne compagnie, faisant savoir à qui voulait l'entendre que la guerre était désormais terminée car le félon d'Ydril avait été fait prisonnier. Sans compter le temps perdu, l'escorte parvint enfin au siège de Belocastelo, laissant probablement les défenseurs circonspects vue leur provenance. Ils fendirent le campement en empruntant l'allée principale. Fernando menait la troupe, accompagné de l'Alonnais. Derrière, des hommes à pied encerclaient la charrette surmontée d'une cage en acier recouverte intégralement d'une lourde toile marron. Une fois à la vue de tous, il ne fut point difficile de lire l'interrogation dans les regards des hommes provenant de tout le Royaume.  

Lorsque des gardes montés, portant les étendards du Lys et du Brochant, vinrent à leur rencontre. Ils furent à leur tour escortés jusqu'au campement de leur seigneur. A leur passage, la soldatesque s'amassait sur les bas côtés, n'ayant d'yeux, toujours et encore, que pour ce que pouvait bien contenir la cargaison. En arrivant devant la grande tente du Régent – surplombant le camp des assiégeants – Le capitaine de la marine royale quitta ses étriers pour gagner la terre ferme. Des palefreniers sortirent de nulle part afin de leur prendre les rênes des mains et emmener les montures déféquer ailleurs que devant l'antre de leur seigneur. Ainsi, quand ce dernier fit son apparition, Fernando et le général Damons se tenaient devant lui.

Signore Aymeric de Brochant, régent et sénéchal du Royaume ? S'enquit-il afin d'être sûr de ne point se tromper d'homme.

Un simple hochement de tête suffit à le renseigner.

Recevez les salutations de mon père, Francesco Cortès di Castigliani, ainsi que ses excuses de ne pas être venu à vous en personne. Il menait encore le siège d'Ydril au moment de notre départ, expliqua-t-il avant de porter son attention vers l'homme se tenant à ses côtés. Recevez également la promesse tenue par le Roi Glenn Hereon quant aux accords de paix promulgués à Naelis.

Fernando se tourna vers ses hommes et ceux du naelisien. Un signe de main suffit à ce que la toile gagne le sol et que tous puissent enfin voir celui qui se tenait à l'intérieur de la cage en acier.

Signore, voici Altiom.

Pour la suite, il laissa à Damons le soin d'ordonner que l'on amène le captif jusqu'au régent si celui-ci le désirait.
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Aymeric de Brochant
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MessageSujet: Re: Quand cède l'embâcle   Quand cède l'embâcle I_icon_minitimeMar 7 Aoû 2018 - 8:34


4ème jour de la 2nde énéade de Karfias, 11ème année du 11ème cycle.


« Laisser Mirabel à sa tranquillité ? Ça veut dire quoi ça ?
- Que l'assaut n'aura pas lieu, seigneur Evrard.
- Ça je l'avais bien compris, Geoffrey ; vous me prenez vraiment pour un con, ma parole! Ce que je veux savoir, c'est pourquoi doit-on s'arrêter alors que les ladres ont détalé, que le château n'est tenu plus que par une poignée de pégus ?
- Ce sont les dires de votre frère, seigneur Evrard.
- Sans déconner ? J'étais pourtant certain que vous étiez subitement devenu le grand sachem de toute la bande. »

La paix, voyait-on, ne ravissait pas toujours son monde - encore moins le chasseur sommé de cesser avant l'hallali. Car il est vrai, depuis plus d'une énéade, Evrard de Brochant s'était fait traqueur : esseulé dans les collines ydrilotes, il avait été rejoint par des coteries populeuses d'hommes en armes, des troupiers venus de tout le Sud et d'ailleurs. Parti en avant-garde, le lieutenant général - en l'absence de son ainé - avait commandé alors les ostes prestement. Leur arrivée avait fait grand'bruit, et quelques jours après que les soltarii aient déboulé, on avait déjà vu la désertion fleurir dans les rangs des insurgés. C'était inévitable, se gargarisait-on dans le camp royaliste : allons donc ? Ydril menée par Diogène, véritable chien de guerre, n'avait su résister à la force de la duchesse Inès et à ses alliés ; alors face à la puissance du Royaume tout entier ? Quand le comté se trouvait dirigé par une gamine et un fol ? Pas étonnant que ça radine - on ne manquait pas de se féliciter de cette peur inspirée, à vrai dire.

De cette peur, on avait fait cependant bon usage ; et du nombre, aussi. Bientôt le rapport de force s'était inversé, et initialement entouré d'ennemis, Evrard avait pu acculer ceux-ci. Les défenseurs des places fortes gardant Mirabel avaient joui d'une liberté de mouvement ; à mesure que l'armée royale s'était renforcée, ils avaient toutefois été contraints à se retrancher derrière leurs murs, n'osant plus battre la campagne de peur d'y être écrasés par un ost... ma foi écrasant. C'était une réaction humaine ; elle était cependant sotte. La chose n'avait fait que renforcer un peu plus la position royaliste, qui bientôt maîtresse de la campagne, s'étaient disposée non loin de chacune des places. Leur nombre leur offrait le loisir de sélectionner leur cible, comme une meute de loup esseule la plus vieille ou la plus jeune des biches. De la sorte, La Roseraie et son frêle château n'avait pas fait long feu. On en avait capturé un des défenseurs au moment où il prenait (à raison) la clef des champs, et devant le portrait défaitiste tiré malgré l'horrible accent du drôle, l'assaut avait été décidé pour la nuit même.

Victorieux, Evrard avait alors regardé quelques jours plus tard vers Blanchegarde. Son premier succès, ainsi que ses renforts continus, allaient de pair avec le moral en berne et les séditions parmi la défense ydrilote. C'était là un sort funeste qui présageait pour cette dernière. Abandonnée à son sort, sans renforts ni contre-offensive venue du pays, la seule arme dans les mains des insurgés demeurait le temps   - or celui-ci jouait en faveur du sénéchal de Serramire. Adonc, Blanchegarde, éreintée par les désertions et voyant ses ennemis s'approcher en nombre des murs, négocia les termes de sa reddition. On accorda la paix des braves à ses gardiens, et nul ne fut retenu à condition qu'il dépose les armes.

Les châteaux tombaient tels des cartes, les défaites entrainant toujours plus de désertion. Beauchâtel n'opposa pas même de résistance ; dans la nuit qui suivit la prise de Blanchegarde, les défenseurs en abandonnèrent la position pour mieux regagner Mirabel, qui seule pouvait opposer une véritable résistance. À la différence des autres castels, son bourg était puissamment muraillé, et sa citadelle solide, jouissant du Garnaad comme rempart. Ainsi, avant l'ultime arrivée d'Aymeric, dont les renforts diantrais devaient clôturer la valse des bataillons gagnant l'ost royal, Evrard positionna ses ladres autour de la ville et entama le siège.

Mais ça, c'était avant.

C'était avant que le Régent n'arrive et ne prenne les choses en main ; avant qu'on n'ait dressé un seul engin de siège, avant que même une dondaine ne soit tirée du haut ou du bas des murs. Avant la baston, quoi.

Les venelles diantraises semblaient avoir enseigné au Duc de nouvelles inspirations militaires, hélas point trop au goût de ses grognards nordiens, et en premier lieu de son cadet. Evrard, quoiqu'il fut célébré pour ses audacieux coups de main sur les fortins ydrilotes, se retrouva ainsi mis au frais un temps, cédant le pas devant la nouvelle doctrine Aymericienne : ne rien faire. À l'évidence, la cour commençait déjà à lui attaquer la cervelle - à moins qu'il ne se soit agi de l'air suderon, si néfaste. Ou bien, le duc gardait dans sa besace quelque information qu'ignorait la troupe ; inévitablement, après quelques jours, on comprit en effet la raison de ce cirque.


6ème jour de la 2nde énéade de Karfias, 11ème année du 11ème cycle.

L'arrivée de "l'escorte" d'Altiom-sans-terre vint en effet apporter les réponses à l'inaction du Régent. On lui livra pied et poings liés le chef de la rébellion, mais au delà d'un pareil coup de théâtre - et les Cinq seuls savent si la chose en surprit plus d'un! - c'était son perpétrateur qui décontenança le plus la foule. Altiom, en effet, avait été livré par nul autre que ses comparses de Naelis. À la droite du captal suderon ayant fait diligence, une âme damnée du roi Glenn gardait l'héritier des Zadar.

Si cela ne manqua pas d'émouvoir la soldatesque, Aymeric ne devait quant à lui être surpris. Son amiral l'avait en effet prévenu longtemps auparavant du stratagème, et du retournement qui à coup sûr lui ouvrirait les portes non seulement de Mirabel, mais d'Ydril toute entière. Il y avait une certaine ironie à voir ainsi ce téméraire trahi par les mêmes hommes qui avaient permis en premier lieu son aventure. Héréon, assurément, avait méjugé des chances de son poulain à s'imposer - ou peut-être avait-il misé sur un Roy indolent et inepte, négligeant le retour en force des nordiens aux côtés de Bohémond ? Peu importait ; dans une contorsion toute estréventine, le petit monarque avait retourné sa veste au nez et à la barbe d'Altiom, dont la condition inspirait presque la pitié.

« Est-il nécessaire, mon oncle, d'accabler d'autant de chaînes un preux qui se battit à vos côtés dans Amblère ? », s'était enquis Nestor de Versmilia, ne manquant pas d'interpeler le duc. Ce dernier considérait son captif, ses actes passés ; de ceux-ci, l'homme en était venu à se convaincre de la nature aimable du prisonnier, autant que son instabilité. Altiom n'était pas fondamentalement mauvais : c'était un chien fou, un lunatique capable un jour de joindre spontanément la défense du Royaume contre ses ennemis mortels, comme de rejoindre la pire coterie de traîtres que ce dernier ait compté. Peut-être, au fond, le drôle demeurait tout bonnement incapable de distinguer le bien du mal, de séparer le grain de l'ivraie. « Il est vrai mon neveu, qu'Altiom ferrailla à nos côtés comme un lion, s'était entendu répondre le duc, mais un lion, lorsqu'il est attaché, doit l'être solidement. »

« Avancez, seigneurs, fit-il en même temps qu'il désignait Dammons et Fernando, que je découvre à qui le Royaume doit la capture d'un de ses plus grands ennemis. » La formule était pompeuse, tant il est vrai que des ennemis du Royaume, Altiom avait été un épiphénomène, un ultime poil à gratter glissé dans la plaie ouverte par des traîtres cent fois plus néfastes que lui. Et qu'une fois à genoux, il n'était plus si grand.

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Cosimo Tête Pelée
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MessageSujet: Re: Quand cède l'embâcle   Quand cède l'embâcle I_icon_minitimeMer 8 Aoû 2018 - 10:47


Allongé dans une botte de foin, Cosimo savourait sa sieste sous son grand chapeau. Ils avaient bien trimé aujourd'hui. La campagne se passait à merveille pour les chauffeurs de pâturons, l'immobilisme de l'armée royale leur permettant de mettre méthodiquement le pays à sac. Ah certes, des instructions venues d'en haut interdisait le pillage, mais on savait s'arranger. Pas d'incendies pour commencer, c'était un peu gros. Si possible, ne pas trop égorger. En cas de cas force majeure, on égorge un peu à l'écart du chemin, dans l'intimité d'une souille de sanglier.  Mais honnêtement, qui irait se plaindre ?  Le nom du Roy vous ouvre des portes, c'est fabuleux ! Les mercenaires avaient pris fait et cause pour Bohémond Ier et son régent, dont les campagnes leur portait bonheur. Celle du moment se résumait à un été dans le Sud, à interrompre des siestes et enlever le bétail. "Au nom du Roy !".

Les convois balourds de réfugiés constituaient une proie de choix. Ces imbéciles partaient avec leurs richesses, bijoux, vaisselles, jambons, bœufs. Comment espéraient-ils semer vingt reîtres bien montés, armés de bonnes lames et d'arbalètes ? "Au nom du Roy !", quelques volées de carreaux, et voilà que les paysans s'éparpillaient dans les champs. Si un crétin se prenait pour un héros, on le daguait promptement. On emmagasinait cette picorée dans une ferme fortifiée sur laquelle Cosimo avait jeté son dévolu dans les collines.

Autour de la ferme, les tentes des chauffeurs, des femmes et marmots, créaient comme un petit bourg contre les flancs de son château. Au couvert de la nuit, on faisait remonter des charrettes de butin vers le Nord, pour les échanger à des taux malhonnêtes auprès de receleurs. Les bonnes pattes étaient graissées et le voyage se passait sans encombre. Mais gare à d’autres soldats attirés par le fumet du butin ! Les brigands en uniformes ne manquaient jamais à une armée. Le fruit du butin était conservé sous bonne garde à Diantra par Honoré, trésorier de la compagnie et membre de la vieille garde. Les affaires roulaient bien. Ah, si on pouvait continuer encore un peu cette douce vie.

« M’captaine ? »

Cosimo souleva le bord de son chapeau et cligna des yeux. Il s’appuya sur un coude et considéra le nouveau venu. Calusia, excellent messager, passe-partout tel un singe, gamin enthousiaste. Petit, maigrelet, les poignets et chevilles en acier. Mais surtout garçon d’écurie chez un petit seigneur dans l’ost royal, à quelques lieues. Les compaings l'avaient fait boire beaucoup. Puis ils avaient payé la première femme du gamin. On lui avait fait miroiter une vie d'aventures, et sa première aventure serait d'être espion !

"M'captaine ! Ils ont saucissonné l'Tiom ! Et l'duc est là."

Tête Pelée fut sur pied en un instant, saisit le gamin par les épaules, et lui demanda de répéter lentement. Il s’exécuta. Le capitaine se retourna et épousseta son chapeau. Il ajusta ses plumes et partit à grands pas vers l’écurie. Calusia le suivait comme un chiot fidèle. Tête Pelée harnacha trois chevaux avec l’aide du garçon d’écurie. Une fois en selle, Cosimo jeta de la petite monnaie au môme :

« Pour ton bon service compaing. Va donc manger un bout, Hincmar a rançonné une vache contre un jambon fameux !»

Les deux autres montures tenues par des longes, Cosimo partit au trot vers les portes de la ferme. Cuervo et Armand interrompirent leur partie de cartes et sautèrent en selle. En galopant bien, ils devraient arriver avant la tombée de la nuit dans la plaine et au campement.  
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