Perdue dans l'antre d'Arcam ( Solo, guidé par Grimmy)

3e jour de la VII ennéades de Favrius, An XI, Cycle XI

Dans une des places de la Naelis la ville, la place est bondée par un gros comité. Au milieu de la place, un groupe de danseur et de danseuse dansent au milieu de la cité sous le regard émerveillés des spectateurs. Illivia et moi regardons sur le balcon de notre taverne qui sert nous servent de logis. Sur le coté de la place centrale, les troubadours jouent une magnifique mélodie, rythmée par le tambour. Les femmes possèdent une magnifique robe légère de couleur pétante, mettant en valeur le haut du corps et le bas de la silhouette. Quant aux hommes, ils possèdent de magnifiques tuniques avec des couleurs froides, à l'opposée des danseuse. Leurs tenues mettent en valeur la musculature et la grâce.

La danse est magnifique, agréable à voir. De là ou je suis, les danses, les artistes de rue sont peu courants en Oesgard et Missède. Le spectacle de rue en Péninsule est considéré comme une hérésie envers la dame Dieu. Ici, c'est différent. Pourtant, ici, à cet instant, le spectacle rend gloire à ce dieu chaotique, farceur et malsain. Ils sont là en train de danser, en face du grand Temple d'Arcam. En péninsule, on aurait décidé de brûler ce temple. Le monde est clairement différent. Le peuple de Naelis semblent adoré ce Dieu. C'est chamboulant...C'est déconcertant....C'est perturbant de voir tant de couleur, de chaleur pour un Dieu jugé le plus cruel des personne....

Illivia regarde le spectacle, dégustant son magnifique pain d’épice. L’odeur chaud de la muscade et de la cannelle remplie mes narines. L’odeur du pain d’épice me donne envie d’en manger. Illivia me regarde et sourit. Elle coupe le pain d’épice en deux, me donnant une part. L’odeur du pain d’épice envahie ma bouche, accompagné par le délicat gout du miel. C’est bon...c'est juste délicieux !

« Dit, Illivia » mâchant mon pain d’épice « pourquoi les gens d’ici vénèrent Arcam ? Je veux dire que chez moi, il est très mal vu. Voir, il est celui qui amène le chaos. »

« Ha…oui…je comprends bien ta surprise. » joue-t-elle avec sa chevelure rousse. « Chez nous, il est un dieu de la passion, de la création. Il n’est pas mauvais, il n’est pas bon. Il est comme tout le monde, il est le dieu de la créativité et du sentiment véritable. Il n’est pas mal vu. Regarde. » pointant du doigt la grande place « les gens sont heureux. En quoi il est maléfique? »

«d'accord.Mais... Pourquoi, il a voulu tuer Néera ? »
« Oui,il a voulu…car il étati jaloux mais les mortels et les immortels sont pareil que lui. Finalement, ce dieu est plus proche de nous que Néera. Pourtant, je respecte beaucoup Néera. Mais chez toi, Néera est votre déesse tutélaire.Chez nous, les dieux sont tous honorés sans exception. »
« Alors chez vous, il devrait être détester. »
« Pourquoi ? Notre région est remplie de mélange culturelle, d’échange et on est cosmopolite. Puis, nos coutumes sont très différentes des tiens. On est ouvert à toute chose. Arcam représente cette ouverture d’esprit. Néera a peut-être tendance à trop créer de règle et ne pas laisser l’ouverture d’esprit. Les cinq sont très importants. Grace à Arcam, l’art, les sentiments sont exprimés. Pourquoi il devra être condamné ? Il est l’expressions de nos sentiments les plus sincèrent. Chez vous, on vous marie de force pour des intérêt autre que l'amour. L'explication ne t'aidera pas à comprendre. La meilleure façon de faire est de découvrir par toi même et faire tes propres opinions.

J'hoche lentement la tête, dégustant mon pain d'épice. Dans la grande place, les danseurs et les danseuse se mêlèrent les un aux autres créant tout un mélange de couleur. On sent la joie dans leurs danses. A coté, les spectateurs sont en train de taper sur leurs mains en suivant les rythmes des tambours.

« Néanmoins, c’est joli. »
« Tu verras, petite Plume. IV est un magnifique endroit. Tout étranger qui s’installe ici, ne veut plus le quitter. Tu seras amoureuse de cet endroit. »
« On verra » souris-je
« Tu le découvriras. Allez viens, j’ai faim et j’ai envie de boire quelque chose »

Nous descendons dans la pièce principale de l’auberge qui sert aussi de tavernes. Les serveuses sont occupés de servir les diverse clients. La grande salle est bondé. Quelques gardes semblent se détendre un peu, suivit des citoyens lambda qui profite de ce moment festive pour rigoler entre amis. Pour certains....Je découvre que certains hommes et femmes laissent libre cours à leurs mains et leurs lèvres. Je préfère de ne pas regarder
« je peux sortir ? »
« Va sy, si tu veux voir la suite du spectacle. »

J’hoche la tête, je sors de la taverne. La place est bondée. Les riches citoyens se mèlent à la classe populaire. Ici, dans cette place, les classes se mélangent, s’assemblent pour un but commun : prendre du bon temps. Toujours au milieu de la grande place, les artistes dansent, puis, une femme au teint albâtre lance une magnifique boule de feu, l’explosion produit tout un tas de plume qui disparaisse dans le ciel. Puis, d’autre artistes jetèrent dans le ciel tout un tas de sors qui a de quoi rendre fou. Tant de talent, tant d’expressivité. En Péninsule, je ne vois jamais cela. On n’est pas libre de nos expressions. Là-bas, je découvre un autre monde. Un monde très colorés….Alors, le chaos est vraiment ce genre de chose ? Je ne comprends pas pourquoi il est mal considéré…
Je marche à travers la foule, passant à travers les gens. Je me dirige vers le grand temple d’Arcam qui a de quoi m’intriguer. Les escaliers sont bondés. Quelques membres du culte sont en train de s’échanger, de discuter sur les escaliers. Ils sont joyeux, expresifs…ils ne sont pas du tout…Maléfique. En face de moi, la façade du temple est richement décorée. C’est beau, intriguant, voir magique. Une jeune femme portant une magnifique robe mauve s’approche de moi. Elle sourit

« Elle t’intrigue n’est-ce pas ? Si tu veux rentrer entre »
« Je peux vraiment ? »
« Oui…petite colombe ».

Le temple est semblable à celle de Néera dans son organisation. Une magnifique statue d’Arcamentel est face à moi, remplie d’offrande à ce dieu si inconnue et hérétique de là où je suis née. Sur le côté du temple, des artistes s’expriment à travers diverse peinture accrocher sur des toiles. Les artistes sont en train de peindre, exprimant leurs arts. A côté, les membres du cultes sont en train de guider, de conseiller les artistes. Certains regards se posent sur moi, ils semblent être amusées et intrigués. Il ne s’attend pas de voir une fille de mon âge être dans ce lieu.
Au milieu de ce lieu, je me sens perdue et guider par l’envie irrépressible de parcourir ce lieu. Je me sens perdue. Puis, je vois un chat, un chat qui s’approche de moi. Il porte un magnifique pelage roux, mais il est richement décoré par diverse bijoux. Il est là, assis en train de me fixer. Puis, il s’éloigne de moi, m’invitant à le suivre. Appartient-il à un membre du culte ou au culte lui même ?

« Pourquoi ? »
Je me met à suivre le chat. Intriguée, Je le suis jusqu’à rentrer dans une pièce étrange et inconnue. Tout de suite, la peur vient m’attraper. Qu’ai-je fait ? Pourquoi je me suis mis à suivre le chat ? Est-ce un moyen de me kidnapper ? Vont-ils me sacrifier ? Non ! non !non ! je vais mal finir ! Il faut que je quitte cet endroit ! Je fais les cent pas mais, je me perds dans ce labyrinthe. Le chat me regarde. Puis, les bruits de pas raisonnent. Mon cœur se met à battre la chamade ! Je vais mal finir….

"Qui vieeent ? Hein ? Qui c'est ?" croasse une voix trop aiguë.

Sans trop comprendre, les pas de la jeune fille se sont mêlés à ceux du félin qui, le croira-t-on, le croira pas, l'a mené dans l'une des pièces du temple. Cette arrivée est saluée par un concert de miaulements, alors qu'Elia se retrouve confrontée à une incroyable vision : dans une profusion de cousins aux couleurs et motifs riches et vifs, siègent multitudes de chats de tous poils et âges, qui tantôt se lèchent, ronronnent ou tout bonnement observent, de leur regard fendu. Et, le plus important, dans cette débauche colorée et moelleuse, se trouve une petite vieille aux yeux globuleux et pâles, à la charpente osseuse qui se devine sous ses vêtements rustiques, ses mains squelettiques accrochées comme si sa vie en dépendait à un bâton noueux. De cet être à l'âge indéfinissable s'extirpe à nouveau le timbre acariâtre qui a accroché l'ouïe de la jeune égarée.

"Mala, c'est toi ? Je crois qu'une de ces sales bêtes m'a fait dessus ! s'agaça l'ancêtre, sa tête au nez pointu pointant de droite et de gauche. Ils vont me manger je t'ai dis ! Ces créatures me haïssent ! Ce sont les sbires du Menteur, je te l'ai répétée cent fois !"

Comme pour faire bonne mesure, la vieille agita son bâton en tout sens, dérangeant à peine les trois félidés qui profitaient d'elle comme coussin ou grattoir pour s'y frotter - le tissu de ses vêtements semblait rêches comme il faut -. Ces simples mouvements semblant lui avoir pris toute sa forte, les minces bras retombèrent avec un *Poc* étouffé par le tapis que la pointe du bâton vint heurter, alors que le faible corps s'affalait de plus belle dans les coussins. Clignant des paupières, la p'tite mémère, essoufflée, plissa des yeux en direction de l'intruse.

"Nah, t'es pas ma Mala toi... Vilaine fille ! glapit-elle en direction du couloir. Qui t'es donc alors ? Que viens-tu faire ici ? C'est l'antre du plus vile des Dieux ! Ne le sais-tu pas ?"

Oh…..Oh……et oh…D’accord je ne sais pas du tout ou je suis. Non, je ne sais pas du tout je suis. Dans cette infinité de pièce, je me retrouve dans une pièce colorée. Tout un tas de coussins coloré. Tout une armée de chat prenne possession des coussins remplie de couleur. Mais au milieu de tout cette armée de félin, une créature au corps presque cadavérique tente désespérément de sortir de ces montagnes de coussins. Elle parle, elle parle beaucoup. Sa voix me fait mal à l’oreille. On dirait qu’une pierre c’est enfoncé dans sa gorge. Pendant que la vielle est en train de hurler comme une vielle mégère. Je tourne ma tête tout autour de la pièce. L’angoisse est présente, je sens que mon souffle s’accélère.

Puis, la vielle agite son bâton, je reporte mon regard sur cette femme. Si elle semble terrifiante, elle me semble si fragile…Presque abandonnée…Oui, peut être que cette femme est abandonnée. Pire encore, on a confiné cette vielle dans cette pièce en espérant qu’il meurt. En Oesgard, ma grand-mère m’a dit que les vieux sont facilement abandonnés…Peut être que c’est pareil. Ou peut-être, si je me gourre pas, les assistants qui sont chargé de s’occuper d’elle ont décidé de laisser dans son crottin…

"Nah, t'es pas ma Mala toi... Vilaine fille ! glapit-elle en direction du couloir. Qui t'es donc alors ? Que viens-tu faire ici ? C'est l'antre du plus vile des Dieux ! Ne le sais-tu pas ?"

« Je me suis perdue madame…Je me suis perdue dans ce temple… » je la regarde droit dans les yeux, je m’approche d’elle. Doucement. Je pris un coussin trainant au sol, je l’envoie sur le premier chat qui importune la vielle dame. Le chat détale comme un petit lapin.

« Mais vous avez besoin d’aide…je vais vous aidez. Attendez. »

Je m’approche de la vielle femme au corps…presque squelettique. J’ai eu presque de la peine pour cette femme. Je regarde un moment sa robe la plus rustique. Je peine à croire qu’elle va tenir longtemps…Son corps est si faible…si fragile…et si légère quand je l’aide à se remettre assis. Je la regarde droit dans les yeux, je figeais mon regard sur le sien. Je pris son bâton qu’elle a du mal à tenir.

Puis, un chat s’approche dangereusement de nous. Il n’est pas commode à sa façon de marcher. Son corps se tends en arrière, la tête proche du sol et pousse un miaulement agressif. Je fixe de nouveau la vielle dame. Le chat pousse un autre miaulement. Je le regarde un moment. Il se met à courir pour me sauter dessus. Instinctivement, ma main saisis le bâton. Un violent coup circulaire s’abat sur le corps fébrile de ce vil chat ! Le chat vole s’écrasant contre le sol et rebondit. Puis, il se met à cavaler, sortant de la pièce. Woh…je ne me rappelle pas que l’entrainement de mère est si bénéfique pour se défendre. Les autres chats reculent. Peut-être ils ont peur ? Tant mieux !

Néanmoins, je me mets à grimacer en tournant timidement mon regard sur la vielle qui est en train de me fixer. Tout d’un coup pour éviter de me faire taper par la vielle mégère. Je recule d’un pas, puis, d’un deuxième pas. Je tends mes mains vers elle, évitant les éventuels coups.

« Heu…..tenez…Il m’a agressé ! Je n’ai rien fais ! Il m’a juste agressé ! Je me suis défendue ! Ne m’en voulez pas ! Je me suis juste défendue ! C’est lui qui m’a agressé !»

J’ai toujours le chic de me mettre dans la mouise!

Et la vieille de trembler de tous ses os alors qu'une parfaite inconnue, qu'elle voit à peine de ses yeux globuleux et laiteux, se pique de savoir mieux qu'elle comment elle va. C'est qu'elle lui pique son bâton en plus ! Cependant, toute velléité s'évanouit quand un feulement de contrariété s'élève, faisant se hérisser tous les félins de la pièce. Certains préférèrent même quitter les lieux, dont le chat heurté par le bâton, qui s'en fut avec moult miaulements aigus. La vieille femme affiche une expression presque simiesque de surprise en voyant les points flous s'en aller, avant de caqueter de bonne humeur.

"T'en vouloir ? Mais de quoi fillette ? Tu as fait fuir ces vilains ! C'est bien, c'est bien ! fait-elle gaiement, néanmoins ravie de retrouver son bâton. Ils te tiendront compagnie, qu'elle disait Mala. Pah ! Ça ronronne à ne plus s'entendre penser et ça se lèche tout le temps, partout. Même le trou ! Tu t'rends compte ? Ils se lèchent le trou ! Et j'les entend qui crachent leurs boules de poils ! Bien des sbires du Menteur ça ! Dévergondés va ! Vilaines bêtes, j'le dis toujours."

Non sans un long soupir, la vieille dodeline de la tête en un "non non non" las, une expression de pitié pieuse sur le faciès.

"Mais où va l'monde ! Je vous l'demande ! Que quiconque prie le Masqué est une ignominie ! En Péninsule, là, on sait faire respecter les bonnes mœurs, ça oui. Nos bons prêtres de la DameDieu savent faire respecter Sa loi. Aaaaaah ! Pas un seul de ces mécréants dans les rues, ça non ! Une vie paisible et droite, on ne demande que ça. fait la vieille avec un sourire rêveur. Mais dis-moi fillette ? Que fais-tu en ce lieu de perdition ? S'il n'y avait ma fille - Aaaah ma fille ! - j'en serais déjà loin. Mais toi, qu'y fais-tu ? Et soudain, ses yeux larmoyants s'étrécissent et se font scrutateurs. T'y viendrais pas prier l'Dieu des menteurs quand même ? T'es une bonne fille toi, pas vrai ?"

Ha…Elle ne veut pas me taper, au contraire, de son visage émacier par le temps qui al ronge. Elle exprime un magnifique sourire radieux. Tant mieux pour moi. Pauvre chat…je suis peut-être un peu trop violente. Enfin, la dame semble heureuse que je me suis débarrassé de tout cette armée de chat. Cependant, je prends le temps d’écouter la pauvre vielle femme qui ne cesser de parler. Les personnages âgés ont toujours envie de parler. Dans mon rôle, je dois être une simple petite fille agréable et qui écoute.

« Bonne fille ? » je réfléchis un moment. J’hausse légèrement les épaules « peut être…Je crois en la Damedieu comme tout les dieux. J’ai eu deux mère…Mhh techniquement, j’ai une grand-mère prêtresse de Néera et ma mère était une guerrière d’Othar et Oesgardienne. Aux yeux de ma mère, je suis une bonne fille. Mais ma mère a une autre définition de bonne fille…Peut être…que ça ne sera pas de votre gout. Si pour vous, être une bonne c’est être indépendante, fier et libre de faire ce dont on a envie. Je dirais que oui. Sinon,je ne suis pas la bonne que vous cherchiez. »

Je regarde la pièce un moment. Je pousse une moue réfléchie. J’opine de la tête.

« Je cherche à comprendre. Peut être que vous êtes celle qui répondra à mes questions. Madame. Pourquoi un dieu vil, voir ténébreux…possède plein de couleur coloré ? Que les gens à l’extérieur du temple festoient et semble heureux…Puis…pourquoi chez nous, c’est trop… comment dire…Attendez…rigide ? » je pousse un petit soupir frustré « je ne comprends pas. Néera est une femme joyeuse…pourquoi c’est trop strict ? Et non, je ne prie pas ce dieu…J’étais juste curieuse d’explorer…Mais, faut croire que j’aime attirer les ennuis. Ou me perdre. J’ai toujours tendance à me perdre dans un lieu et d’explorer. »

Je prends le coussin soyeux, agréable à toucher. Ça change des piètres coussin en paille des tavernes. C’est agréable, très agréable. Je mis par terre, je m’assoie dessus.

« Mais…Madame…une chose que je ne comprends pas. Pourquoi vous êtes ici ? Et votre fille elle fait quoi ? »

La déclaration de l'ascendance de la jeune fille plongea l'ancêtre dans une stupeur muette, qui la fit babiller, observer, détailler fébrilement, la petite qui posait ses questions, avant de gazouiller à nouveau avec bonne humeur, ses doigts maigres tapotant la bosse servant de poignée à son bâton, lissée par des années d'usage.

"Une petite-fille d'une servante de la DameDieu ?! Ah mais voilà qui est bien, très très bien ma petite, ô oui très bien ! Et ta mère, une servante d'Othar ? Hmmm... Moins bien, mais bien quand même. Oui, bien, bien ! Bonne petite !" fit-elle, faisant fi des nuances que l'enfant avait tenté d'apporter.

La vieille se permit de lui ébouriffer les cheveux de la main, dans son appréciation. Quand elle retira ses doigts crochus de la masse, ses yeux globuleux regardèrent sa main d'une autre manière, avant de la serrer précieusement contre sa poitrine, imperceptible sous son vêtement de tissu brute et rêche.

"Les couleurs sont la tentation mon enfant ! La tentation des viles pensées, des mensonges... De bien belles choses pour te faire oublier ce qui est juste et bon ! Elle tira sur ses manches pour faire sa démonstration, de petits fils raides en tombant. Regarde ça ! Pas de couleur ! Jamais ! Et j'ai bien vécu avec mon Arthus. Une larme vint naître au coin de ses yeux laiteux. Ah, mon Arthus ! Un peu trop versé sur la bouteille, mais tous les jours la prière. A chaque bouteille il priait. A chaque coup il priait. Ce n'était pas sa faute, c'est le vile Arcam qui l'appelait dans l'alcool. Malgré la dureté de la vie, nous avons bien vécue. J'ai pris soin de nos enfants, et il a bien cultivé la terre. Jusqu'à ce que la foudre le foudroie. Je m'en rappelle, il avait tenu à finir de labourer, près du vieil hêtre, tout dégarni, au fond du champ. Malgré l'orage. Dévoué à sa tâche. Et Arcam l'a frappé, je te dis ! Elle leva un doigt accusateur, et le dirigea vers les formes félines restées dans la pièce. Ses couleurs et sa joie ne sont que mensonges pour enivrer l'esprit, et détourner le pieux de son devoir envers la DameDieu et son seigneur !"

Dans l’excitation de son récit, la vieille en avait décollé son fessier osseux des coussins... Pour mieux y retomber dans un long soupir, sous le regard impassible des habitants félins.

"Et ma fille a cédé à son appel ! Elle le prie et le révère ! Quel déshonneur ! Se lamenta-t-elle, de grosses larmes menaçant de cavaler sur sa peau défraichie... Avant qu'elle ne s'écrie de sa voix criarde. Mais je ne la laisserai pas seule en cette horrible temple, ça non ! Je ne laisserai pas ma Mala au Menteur !"

Bien étrange façon de voir les choses. Ma mère n’aurait pas laissé le temps la vielle femme s’exprimer. Ma mère aurait été agacé par les paroles de cette femme. Ma mère aurait surement dit des phrases comme « Stupide soumise que tu es. » « Se faire frapper par un mari et trouver une excuse pour ne pas voir la vérité » Oui ma mère l’aurait brusqué. Elle n’était pas du tout tendre. Elle était capable d’encourager, de sourire et de rabaisser. Elle n’avait pas l’art des mots. Elle était direct. Elle était aussi fracassante que ces coups d’épée.

Moi, je ne sais pas quoi penser. J’admire la dévotion de la dame….Mais je n’aimerais pas qu’un homme me frappe. Ma mère qui était portant une femme accès à la violence, n’a jamais levé la main sur moi. Pourtant, je vous jure par la damedieu que ma mère a le don de vous créer une frayeur dans votre cœur. Je me souvins qu’une fois, un homme osait importuner ma mère, lui voler son argent. Un violent coup de pied percuta son visage et s’effondra sur le sol. Ni parole, ni avertissement. Un simple coup…

Je la regarde. Je baisse légèrement la tête, grimaçant un peu par une certaine gêne et l’indécision dans mes réponses. Galère ! Quelle galère ! Je ne sais pas quoi dire…je ne sais pas !

« Je comprends, madame…je comprends…Mais nous avons la chance d’avoir le choix. Peut être que votre fille a fait le choix de le suivre car elle a peut-être une vision différente. Ma grand-mère pense comme vous. Ma mère pense que les cinqs dieux ont une très grande importance et qu’on doit tous les honorer, absolument tous et suivre un dieu qu’on a le plus d’affinité. » je me gratte la joue, hésitante. « Pour ma part…je ne sais pas madame.Moi, je veux juste comprendre. Pourquoi suivre un seigneur ? Quand un seigneur ne suit pas les lois. Ma mère ….a…puni un noble qui s’octroyer le droit de toucher une femme roturière. On la jugeait comme criminel. Dans ce sens-là…respecter ma déesse oui…Honorer un seigneur, non. Tel que je connaissais ma mère, votre feu époux aurait été tabasser par ma mère »
De fil en aiguille, un raisonnement m’amène à cette question.

« Madame…Ma mère était dévouée…par sa passion de l’épée. Finalement, peut être Arcam a donné cette passion. Peut être que je devrais remercier arcam de permettre ma mère de m’aimer. Car, je sais que je suis née par accident. Je sais que mon père a fait du mal à ma mère. Pourtant, elle m’a aimé. Dois je dire qu’Arcam était méchant ? »

Ainsi, je la regarde. Comment peut-elle répondre à cette question ? Car finalement, est-il un mauvais dieu ou pas ?

Que la fillette se fut mise à cracher des flammes et invoquer des entités maléfiques n'eut pas tiré meilleure expression d'épouvante de la vieille, dont tout souffle sembla être aspiré par sa bouche édentée, alors que ses yeux menaçaient de s'éjecter de leur orbite. Subitement, elle se rappela comment faire usage de sa voie et s'époumona en invectives, repoussant l'enfant de son bâton.

"Indigne ! Indigne gamine ! Indigne mère ! Toucher un noble, ô quel malheur, mais quelle idée ! Et le Menteur, ah ! Penser à l'honorer, quelle infamie ! Et tu es un née d'un... Ah, mais qu'elle ignominie ! Sort d'ici, sors d'ici ! Vilaine fille ! Vilaine !" s'évertua-t-elle à piailler.

Selon toutes vraisemblances, elle était bien partie pour aller encore plus loin dans la répulsion, si ce n'était sans compter sur une brusque apparition à l'entrée de la pièce. D'une voix de velours, elle s'annonça.

"Oh Oma, pourquoi as-tu fait peur à Mimir ?" susurra la belle.

Et à n'en point douter, à de nombreux égards, elle l'était. Vêtue de voiles fins et de vêtements légers, qui dévoilaient certaines parties de son anatomie ô combien élégante pour mieux en cacher d'autres, la demoiselle qui tenait le "vilain" matou de tantôt dans ses bras, parcourus de tatouages colorés et de bracelets tintinnabulant légèrement à chaque mouvement, s'avançant avec lenteur dans la petite pièce pleine de cousins bigarrés.

"Ma Mala ! Ma Mala, tu es là ! Viens vite, vite ! Cette fille, elle...! soupira de tendresse la vieille avant de faire mine de s'énerver à nouveau.
- Moi c'est Alga, Oma... Mais c'est que tu n'aimes plus Mimir, Oma ? demanda avec tristesse la jeune femme, s'agenouillant auprès de son aînée. Excuse-moi, je croyais que tu appréciais la compagnie des félins, je ne voulais pas te laisser seule pendant que je dansais..
- Mais non mais... Tu ne... Enfin... Oh non, c'est qu'elles ne sont pas méchantes ces bestioles... Enfin... Pas trop... se mit à balbutier la vieille. Oh, tu as bien danser ? demanda-t-elle soudain, retournant sa veste sans prévenir, le visage plein d'espoir.
- Très bien, Oma." dit la danseuse, son visage s'illuminant alors qu'elle confiait le félin à son ancêtre, qui se mit à le caresse sans y prendre garde.

Pas revanchard, la bestiole se laissa faire, agrémentant bientôt la discussion de son ronronnement, rendu irrégulier par les gestes parfois brusques de l'ancêtre. Lui tenant la main et échangeant un sourire avec la vieille, la jeune femme finit par regarder en direction de l'autre personne présente.

"Excuse-moi pour tout ceci, mon enfant, c'est que ma Oma est... Fatiguée. Comprends-tu ? une certaine tristesse nimba ses traits, avant qu'elle ne reprenne avec bonne humeur. En tout cas, merci de lui avoir tenu compagnie. Je me somme Alga, et toi... ? Serais-tu perdue ?"

Son regard vindicatif, limite folle. En peu de temps, la femme a eu la volonté de me faire la peau, de lever sa main sur moi ou me traquer. Oui, elle se transforme en une horrible sorcière….Je dirais en une horrible fanatique qu’on voit dans le Nord qui pointe du doigt, qui traque les gens différent. Ma mère m’a dit…Les fanatiques sont pire que tous. Ils sont prêt à tuer leur propre enfant en les jetant dans le feu pour leur dévotion…Elle est terrifiante. Il ne faut qu’une seconde avant de partir en courant.
Puis, à l’arrivé d’une jeune femme élégante, la vielle femme change totalement. Je reste à l’écart des deux femmes me collant presque contre un mur. La vielle femme semble tout à fait soumise à la danseuse. Pire, elle est hypocrite et menteuse. Si, elle accuse Arcam comme un vil suppôt…Elle est en train de me mentir, de changer de veste…Quel vielle femme hypocrite ! Quel menteur ! Je fronce les sourcils, complètement contrarié. Ce n’est pas les dieux qui sont mauvais ! Mais des gens comme elle ! Des folles furieuses totalement dérangé !

Mais la jeune femme semble maitriser sa mère ? En cette instant, Alga maitrise complètement sa mère, avec douceur, elle soumet sa mère.. Comment faisait-elle ? La danseuse porte un vêtement très léger, le bras entièrement tatoué. Alga est mystérieuse…Si, elle est une prêtresse d’arcam, elle ne semble pas bien méchante. A sa manière de se comporter avec la vielle femme. Elle semble douce, lui confiant son chat. Tout de suite la vielle semble se concentrer sur le félin. Alga garde la main de la vielle femme. Puis, son regard se figea sur le mien. Elle semble me sourire…Je vois surtout de la curiosité sur son visage. Bizarrement, je ne ressens aucune méchanceté. Je vis de la bienveillance.

"Excuse-moi pour tout ceci, mon enfant, c'est que ma Oma est... Fatiguée. Comprends-tu ? une certaine tristesse nimba ses traits, avant qu'elle ne reprenne avec bonne humeur. En tout cas, merci de lui avoir tenu compagnie. Je me somme Alga, et toi... ? Serais-tu perdue ?"

J’hoche fébrilement la tête avant de répondre

« Je m’appelle Elia…tenir compagnie…je ne sais pas. J’ai juste été là par accident. Oui je me suis perdue. Je vous avoues…que j’ai un peu peur…»

Mon regard se porte sur le tatouage et l’extravagante tenue.

« Perdue oui et non…J’étais juste curieuse de connaitre ce dieu. Et ce temple. Je vous avoue que ça remet en cause pas mal de mes croyances. De là ou je viens, dans le nord, on le voit comme le mal absolue. Mais je ne comprends pas pourquoi ce « mal » est si joyeux..et si coloré. Je ne vois que des gens heureux et qui créait…J’aimerais comprendre, avoir de nouvelle réponse. Vous avez des réponses à mes question ? »

Je fixe Alga du regard, me méfiant tout de même de la vielle femme qui peut à tout moment me foutre une claque ou me taper avec un bâton. Je reste assez éloigner, tout en scrutant de bas en haut cette danseuse. Qu’est qu’elle était belle.

Faisant tintinnabuler les grelots qui ornent sa coiffe, la danseuse d'Arcam rit doucement, tenant toujours la main de son aînée.

"Ha ! Être là, c'est déjà beaucoup mon enfant. répondit-elle non sans amusement.
- Elle est née hors mariage, te rends-tu compte ?! C'est un sacrilège ! reprit soudain la vieille femme.
- Oh... Ne porte pas le blâme sur les enfants, Oma, tu sais bien que tu es injuste.
- Et sa mère, cette femme impure, elle s'en est prise à un noble ! Mauvaise mère, mauvaise fille, tu sais c'qu'on dit !
- Oma... Tu sais bien comme tu me rends triste quand tu es comme ça..." soupira la jeune prêtresse.

Face au regard doux et triste de sa petite-fille, la vieille se renfrogna, clignant de ses yeux globuleux, avant de baisser le nez, se concentrant sur le chat qu'elle caressa presque frénétiquement, transformant les ronronnements de contentement en des grondements moins appréciateurs. La jeune femme lui saisit alors délicatement la main, la posant calmement sur le dos de l'animal.

"Ne t'en fais pas Oma, je suis là pour toi.
- Mais tu t'en vas parfois... Oh, ma Mala... fit tristement la vieille.
- Et je reviens toujours. dit doucement la jeune. Allons, que dirais-tu de te reposer ? Je vais aider cette enfant à retrouver son chemin."

Avec un hochement de tête boudeur, la chose rabougrie se laissa mettre délicatement sur le flanc, au milieu des coussins, et lâcha son bâton, tandis que sa petite tirait une couverture d'entre deux poufs. En couvrant délicatement son ancienne, la prêtresse lui embrassa la main dans un tintement de grelots, échangeant quelques mots tendres avec sa grand-mère. Puis elle caressa le pauvre Mimir, qui s'était échappé de la prise de la vieille avant de s'installer non loin.

Se retournant, la jeune femme sourit à la petite égarée avant de la pousser tranquillement en direction de la sortie. En dehors de la pièce, leur nez fut libéré de l'odeur des félins, et un peu plus de luminosité les nimba.

"Le mieux que je puisse te répondre, mon enfant, est de chercher tes propres réponses. souffla la prêtresse. Ne te fit pas qu'à ce que les gens disent. Observe et pense par toi même. Comment est considéré le culte d'Arcam en Péninsule ? Comment l'est-il ici ? Les pensées changent, et les agissements des gens aussi. La vérité des uns n'est pas celle des autres. A toi de trouver la tienne. Elle lui fit un clin d’œil complice. Excuse-moi de ne pouvoir t'accorder plus de temps mais mes amis m'attendent. Je ne me suis absentée que le temps de voir ce qui avait fait fuir Mimir. D'où venais-tu ?"

Je la regarde un moment, appréciant la douceur de la jeune danseuse. Elle est si douce, agréable et joviale. Je suis la danseuse en question. Je l’écoute un moment et je me mets à réfléchir. Je dois moi-même définir le concept de mon dieu d’Arcam. Donc, je dois le chercher à comprendre. Je comprends à peut prêt ce qu’elle veut dire. Je lui adresse un sourire, j’apprécie beaucoup cette femme.

On se retrouve dans la pièce centrale du Temple. Dans ce même endroit, on retrouve les artistes qui semblent se partager les idées, discuter entre eux. Je tends au loin la grande place qui est devant le temple

« Je viens de l’Aurore à Naélis. Une guilde de mage. En ce moment, grâce à une personne qui me laisse le loisir de découvrir le temple, me fait visiter et découvrir la culture de l’Estrévent. Je suis de la Péninsule, au nord de la Péninsule. Cet endroit est vraiment différent…chaleureux »

Je prends doucement la main de la jeune femme, je me mets face à elle. Je pointe du doigt la grande place où les gens se mettent à danser tous ensemble. C’est sûrement dans cet endroit que la femme vient. Elle a du surement danser avec tout ces participants.

« S’il vous plait. Faites-moi découvrir à votre façon votre dieu ou j’aimerais participer avec vous la danse avec vos amis. J’ai envie de faire mon propre avis, j’aimerais connaitre à travers vous se culte. Puis..j’ai envie de m’amuser avec vous. » je me rectifie « si vous voulez…je ne veux pas importuner, juste découvrir. »

Alga écouta avec curiosité sa jeune visiteuse, salua sa demande avec un doux sourire.

"Eh bien... Tu peux venir regarder. Nous verrons avec mes amis s'ils sont d'accord pour que tu te mêles à notre danse. Non sans un sourire elle ajouta. ...L'imprévu peut toujours surprendre."

Sur ce, elle prit la direction que l'enfant avait montré du doigt, supposant fort justement, sa petite main dans la sienne.

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