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 Tanquam ægri somnia.

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Lyorindel Minervia
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MessageSujet: Tanquam ægri somnia.   Tanquam ægri somnia. I_icon_minitimeMer 9 Jan 2019 - 18:45


3e ennéade de Karfias
12e année du Onzième Cycle
En suite à Un pari audacieux





Voilà, Artiön m'a passé sa manie de tourner en rond. J'ai déjà fait le tour de mon bureau un bon paquet de fois, je n'ai pas compté d'ailleurs. Impossible de fermer l’œil, pas après ce que m'a dit le roi. Mes paumes me démangent, la Symphonie me dit que ça ne va pas du tout. Je n'ai pas besoin de la sagesse de l'Anaëh pour ça, la réponse m'a été donnée par l'Heru Aran lui-même.

Abandonner Daranovar.

C'est impensable. Non il ne pouvait pas être sérieux. Il doit avoir prévu quelque chose pour s'assurer que la ville ne soit pas abandonnée. Non. Il était sincère. Il ne sait pas si notre ville natale se dépeuplera ou non et même s'il savait que ça allait être le cas il ne pouvait rien y faire. Comment pouvait-il faire quoi que ce soit pour protéger sa cité tout en disant à d'autres d'abandonner la leur? Pourtant je ne peux m'empêcher de penser qu'il a forcément prévu quelque chose d'indirect ; mais il m'en aurait parlé non? Après tout ça me touche aussi. J'arrête de tourner et me plante devant la fenêtre de mon bureau puis je regarde les plantes qui ont poussé le long des murs de la maison d'en face. A voir ce spectacle on pourrait croire à une sorte de symbiose, malheureusement Daranovar n'a pas eu cette chance et que dire de Lanthaloran? Pourquoi est-ce qu'Hiril Lothren s'est-elle montrée si dure avec Lanthaloran?

J'attrape mon manteau dont je m'étais débarrassé en le jetant sur mon siège à mon arrivé chez moi et je le ferme en marchant, je m'enfonce ensuite dans les rues d'Alëandir plongées dans les ténèbres par la nuit sans lune. Je resserre mon manteau sur mes épaules, j'aurai bien fait de la lumière mais je préfère me déplacer dans le noir. Les vieilles habitudes ont la vie dure que voulez-vous. Une fois arrivée au palais les gardes de nuit me saluent d'un hochement de tête mais ils sont surpris de me voir, surtout à cette heure. Je m'arrête pour discuter un peu. Y'en a un qui me dit qu'il a choisit le service de nuit malgré l'ennui pour pouvoir passer du temps avec sa fille la journée, Elincia qu'elle s'appelle. Elle a à peine soixante ans mais son tuteur a déjà décelé un bon potentiel magique. Vu que la discussion passe sur la magie j'en profite pour leur demander si le Artiön dort. Ils me répondent que non et malgré mon empressement je reste parler un moment avec eux, je profite d'un relâchement de la discussion pour leur souhaiter une bonne nuit et m'éclipser.

Se promener dans les couloirs du palais la nuit a quelque chose d'irréel, voir ces longs couloirs vides alors que d'ordinaire il y a toujours du monde ressemble bien trop à un présage à mon goût. Ça n'aide pas à apaiser mes craintes. Contrairement à ce que je pensais plus je m'approche de la chambre royale moins je croise de gardes jusqu'à n'en trouver qu'un seul. En lieu et place d'armes il a des couvertures dans les bras qu'il transporte des quartiers royaux jusqu'à une remise. Lorsque le son de mes bottes claquant sur le sol attire son attention je me rends compte que son casque est plus petit que ceux des autres gardes, son armure semble être une taille en dessous de celles réglementaires. Son visage marqué par la fatigue a deux grands yeux bleus innocents qui me demandent ce que je fais là et surtout pourquoi à cette heure. Je lui souris et m'en vais toquer à la porte d'Artiön dans l'espoir qu'il ne se soit pas couché entre temps.
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Artiön Laergûl
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MessageSujet: Re: Tanquam ægri somnia.   Tanquam ægri somnia. I_icon_minitimeJeu 10 Jan 2019 - 3:25


Ce soir encore tu serais seul avec toi-même. Glisser du rôle de Main Droite d’Ardamir à celui de Rîn Berith était loin d’être une mince affaire. L’excitation du mariage vous l’aurais presque fait oublier : il lui restait encore un nombre incalculable d’affaires à régler en tant qu’Ardamirie avant de s’adonner à quelque affaire royale. Il te faudrait encore probablement attendre une poignée d’ennéades avant de pouvoir retrouver Kaëlistravaë… et c’est qu’elle te manquait depuis l’apposition des tresses ! En tant qu’épouse autant qu’en tant qu’alliée.
Tu ne les comptes plus les doléances auxquelles tu sais pertinemment qu’elle aurait répondu bien mieux que toi, et bien plus efficacement que toi. Elle était plus douce, plus patiente, plus en touche avec les émotions des autres que toi. Pour que toi tu partages réellement quelque chose il faut que l’instant soit propice. Pour elle tous les instants étaient propices.

Alors comme d’habitude, lorsque la frustration te gagnait, tu allais l’expier les poings fermés sur la fonte. Dès lors que de Daranovar tu avais pu faire venir ton attirail, ta routine quotidienne avait repris bon train. Comme chaque jour passé loin du terrain, les collections de poids forgées par Cìryon se faisaient tes meilleures amies de quelques heures. Comme chaque jour passé loin du terrain, tu te renforçais les cales des mains à soulever de toutes les manières possibles et imaginables les masses de fonte jusqu’à ce que ton corps n’en puisse plus. Et puisqu’aujourd’hui la frustration était particulièrement grande, même après que ton corps ait abandonné la bataille, tu lui trouvas une pincée de forces supplémentaires.

Et même si ainsi t’épuiser ne t’était pas agréable, ce que tu en obtenais en valait la chandelle. Et si le corps puissant que tu te forgeais ainsi ne te suffisait pas, l’immense soulagement des bains d’après l’exercice pesait son poids dans la balance.
Ta peau frisonne de plaisir alors que tu te glisses dans l’eau froide. Tu soupires de satisfaction à gratter, armé de ton gant de toilette et de savon, la crasse accumulée durant la journée. Tu te laisses flotter parmi les arômes fleuris de tes huiles de bain, et tu t’endors à moitié, n’émergeant finalement que lorsque les humeurs commencent à redescendre. Ton rituel ne finis pas là cependant, s’allongeant de quelques minutes au moment où tu quittes le bain pour t’occuper de ta crinière adoucie par l’humidité.

Ensuite venaient les heures que tu réservais à l’étude. Le corps détendu et l’esprit clair, tu pouvais consciencieusement te plonger dans ce que tu avais pu récupérer des études de ta mère et de ses collègues Vitalistes du Peninor Angol. D’une part de longs traités sur l’innervation, sur les énergies du corps, sur l’importance du minéral dans le biologique. De l’autre des sujets plus sombres, de la toxine naturelle à la maladie au sein du peuple elfe. Des deux parts, des recherches aussi terribles que passionnantes, te forçant chaque fois que tu t’en appropriais un peu plus à mieux comprendre ce pourquoi elle avait refusé de se faire ta tutrice.

Aujourd’hui néanmoins ton labeur s’écourte plus abruptement qu’à ton habitude. À une heure trop tardive pour qu’il s’agisse de l’un des Conseillers du Trône, ta porte se plaint d’être passée à tabac. Tu souris, persuadé savoir de qui il s’agit. Et si depuis l’intérieur des appartements royaux tu t’annonces, tu as vite fait d’oublier que celui à qui tu pensais ne connaissait pas son Roi sous cet angle.

Et quel angle !

Tes cheveux d’un platine rosé, la frisure alourdie par l’humidité qui les imbibe toujours reposent mollement sur les épais trapèzes qui t’élargissent le cou. Et les plus longues d’entre tes mèches en se logeant entre tes clavicules guident le regard jusqu’à ton imposante poitrine, encore légèrement dilatée des suites de l’entraînement. Es-tu bien un elfe ? La rondeur de tes biceps – dont tu fis démonstration dans tous leurs stades de contraction au cours d’un long étirement de lassitude – pourrait bien faire croire le contraire ; mais la finesse de ta taille, et la longueur de tes jambes, malgré le musculeux galbe de tes cuisses, étaient sans équivoque.

- Ah Lyorindel ! Qu’est-ce qu’il y a pour toi ?

Un doux sourire venu apaiser un faciès découpé au couteau : pas plus de conventionalité dans tes salutations. Pas plus de conventionalité qu’il n’y en avait dans ta tenue très modeste - bien que ce qu’elle se veuille dissimuler soit tout sauf modeste. L’heure de ces choses était passée.

- Et… tu es toujours là toi ? tu lances à l’adolescent médusé, le rire aux lèvres Tu devrais aller te reposer, tu auras largement le temps de finir tout ça demain. ton attention se porte à nouveau sur ton ami épervier Je t’en prie Lyorindel, entre et une dernière fois sur le jeune blond et toi va te reposer !

Tu invites l’épervier à l’intérieur d’un large geste, et une fois ton ami entré, devant le jeune homme toujours paralysé, tes muscles roulent une dernière fois sous ta peau, lui offrant une vision d’un envers tout aussi impressionnant que ton devant juste avant que ta porte ne se referme.
Et le pauvre commis aux couvertures reprit finalement ses esprits, certainement pour se raisonner quant à si l’elfe qui venait de voir était bel et bien le Roi.

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MessageSujet: Re: Tanquam ægri somnia.   Tanquam ægri somnia. I_icon_minitimeJeu 10 Jan 2019 - 14:09


Je caches un sourire en me couvrant la bouche pendant un toussotement, bon ce n'est pas la faute d'Artiön, il ne peut pas savoir que derrière la porte se trouvait la dernière recrue de la garde ; au final le jeune elfe ferait mieux de s'habituer le plus tôt possible à voir son roi dans ces circonstances, surtout s'il est en poste dans cette aile du palais. Je rends son sourire au roi mais ce n'est pas un sourire doux comme le sien, c'est un sourire contrit, en tout cas un sourire que le jeune elfe ne peut pas voir. De toute façon il est obnubilé par la condition d'Artiön. Mais le pauvre n'arrive pas à détacher ses yeux du corps quasi-nu de son souverain, je ne sais pas si c'est à cause de la surprise, du choc, ou son orientation sexuelle, qui sait?

J’acquiesce lorsqu'Artiön me dit d'entrer et m'exécute. "Je te présente toutes mes excuses, je ne devrai pas venir te déranger à cette heure mais je dois absolument te parler d'un sujet grave, d'un sujet personnel." Je prends une grande inspiration avant de poursuivre. "Mais avant ça, est-ce que tu as quelque chose à boire?" Je regarde mon ami s'en aller vers ce que je pense être une carafe d'eau tandis qu'une petite voix au fond de moi me dit qu'il faut que je commence à parler avant de ne plus en avoir le courage. D'habitude je n'écoutes pas cette petite voix mais pour le coup elle a raison. Alors avant que l'Heru Aran n'ait atteint un petit buffet je commence à déballer ce que j'ai sur le cœur. "C'est à propos de Daranovar, tu n'étais pas sérieux ce matin?" J'ai un regard presque suppliant. Maintenant que nous ne sommes que tous les deux je n'ai plus aucun intérêt à cacher mes émotions comme lorsque nous étions dans la salle du trône.
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MessageSujet: Re: Tanquam ægri somnia.   Tanquam ægri somnia. I_icon_minitimeJeu 10 Jan 2019 - 20:03


- Pas de souci Lyo, les amis sont là pour ça.

Plutôt que de répondre en mots à la question de l’éclaireur, tu te diriges simplement vers ton espace cuisine. Tu tires deux verres d’un placard, et te saisis d’une carafe d’eau, que tu installes sur un plateau que tu te prépares à ramener à la salle de vie quand la détresse de Lyorindel te prend soudainement à la gorge. On dirait qu’un peu d’eau ne suffirait pas pour cette fois.

Tu laisses la carafe d’eau là où tu étais allé la chercher, et tu fouilles le buffet où tu ranges tes bouteilles à la recherche de quelque chose de plus approprié. C’est sur un cocktail de fruits sentant fort la pêche et la pomme que ton attention finit par s’arrêter, et c’est avec une attitude extrêmement sérieuse que tu installes ta table.

- Allez. Assieds-toi.

Tu tires une chaise au diplomate, et attends qu’il prenne place avant de vous verser à chacun un grand verre de liqueur, et t’installes à ton tour de l’autre côté de l’angle de la table. Tu inaugures la boisson, en coulant une grande gorgée avant de répondre, le regard dramatiquement vrillé dans celui de Lyorindel.

- Malheureusement si. ton visage s’adoucit, compatissant Ce ne serait pas juste de ma part de choisir de sauvegarder ma Cité d’origine alors que toutes les autres risquent leurs murs. J’aime Daranovar au moins autant que toi, et je dois bien t’avouer qu’après avoir autant lutté durant la dernière décennie pour qu’elle revienne sur ses rail, je serais plus que déçu d’avoir à l’abandonner.

Déçu, mais pas forcément aussi dévasté que d’autres pourraient l’être. Tu étais né de Lanthaloran. La Cité de ta jeunesse était déjà tombée. Que Daranovar suive et sa chute te serait certes douloureuse, mais ce ne serait pas la plaie déchirante qu’avait été la première fois.

- Mais si ça peut te rassurer, vu l’importance de la Cité des Armes dans l’histoire d’Anaëh, et surtout vu les dimensions de la Cité, je doute fort qu’elle soit choisie comme l’une de celles à abandonner.

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MessageSujet: Re: Tanquam ægri somnia.   Tanquam ægri somnia. I_icon_minitimeVen 11 Jan 2019 - 0:36


Je suis Artiön jusqu'à la table comme si je m'approchais de l'échafaud, avec des pas lents, la tête basse et un air fataliste. Alors je m'assoie. Je regarde mon verre plein et une fois qu'il s’empare du sien je l'imite et avale une gorgée. Je laisse l'alcool me réchauffer la gorge et le Souffle sans vraiment savourer le liquide qui est pourtant sûrement délicieux ; ce soir j'ai besoin des effets engourdissant de l'alcool et non pas du goût délectable d'une liqueur, il aurait pu me verser un verre d'eau forte que ça m'aurait allé tout pareil.

On repose nos deux verres d'une façon presque synchronisée et lorsque je croise son regard je me demande bien pourquoi je suis venu. Je sais déjà ce qu'il va me dire mais ce qui me détruit c'est qu'il a raison. Il a raison et il n'y a rien que je puisse y faire. La frustration bataille la tristesse sans qu'une des deux ne réussissent à prendre l'avantage et le contrôle de mon cœur. Enfin les mots que j'ai redouté toute cette journée tombent tel un couperet. Malheureusement si. C'est un horrible manque de tact, ça témoigne d'un défaitisme effroyable, d'une d'honnêteté insoutenable mais surtout: c'est vrai. J'aurai préféré mille fois un mensonge mais je sais que j'aurai préféré un mensonge pour quelques jours seulement avant de me sentir trahi. Je reprends une gorgée d'alcool alors qu'il se remet à parler, j'en ai besoin.

"Je sais..." Je termine mon verre d'une traite, ce n'est certes pas très protocolaire mais qu'I Thelan l'emporte ce foutu protocole, les dieux savent que les humains en ont besoin. Je remplis celui de mon ami à peine entamé avant de me resservir. "Encore une fois tu as raison et c'est bien ce qui me chagrine. Pourtant tu pourrai. Tu pourrai, maintenant tu as le choix. A quoi bon se faire appeler Aran Lîn si l'on ne peut pas sauver ce que l'on aime?" Je ponctue ma phrase d'une gorgée et je me lève, mon verre à la main, pour faire les cents pas. Mon regard embrasse l'entièreté de la pièce avant de me retourner vers le roi.

"Ne me fait pas croire que c'est là la seule chose que t'octroies le titre d'Heru Aran." Dis-je en englobant d'un mouvement de bras théâtrale les appartements royaux. Ce soir j'ai envie d'être stupide, d'être égoïste, d'être puéril. Après tout c'est injuste! Tu ne peux pas abandonner Daranovar! Trop sont mort en son nom pour protéger l'Anaëh." Ça sonne comme des reproches, comme une accusation, comme si l'abandon de Daranovar était déjà acté et qu'Artïon venait à peine de lire et d'appliquer la sentence et c'est là qu'est la véritable injustice. Je bois encore, je fermes les yeux et ignore les soubresauts de mon corps qui se révolte contre le débit d'alcool que je le force à ingérer. Je ne termine pas mon verre, pas encore. Je me rends compte de ce que je viens de lui dire et je retourne m’asseoir, en tout cas c'est ce que j'essaye de faire. Mes jambes s’emmêlent et je me rattrape à la chaise mais le verre que je tenais m'échappe des mains et se brise sur le sol. Je m’effondre sur la chaise et regarde mon ami comme lorsque j'avais soixante ans et que je venais de faire une bêtise, je le regarde avec un air pathétique.

"Pardon 'Tiön."
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MessageSujet: Re: Tanquam ægri somnia.   Tanquam ægri somnia. I_icon_minitimeVen 11 Jan 2019 - 2:53


Ta gorge aurait pu être drapée du sucre et de la chaleur de tous les alcools de ce monde que tes mots lui auraient paru froids comme les glaciers du Septentrion. Perdre son foyer, tu sais exactement ce que c’est. Sauf que contrairement à lui, ton foyer, tu t’étais retrouvé forcé de l’abandonner par des puissances au-delà de ton contrôle. Alors que Daranovar était à ta portée. À sa portée, et malgré tout, il devait se résoudre à ce qu’elle puisse disparaître demain. Et il porterait une partie du poids de sa disparition sur ses épaules, parce que c’était une décision à laquelle il avait activement participé.

Ton ami est confus, pris entre son devoir et ses sentiments. Perdu face à la relation presque fraternelle qu’il entretient avec celui qui détient maintenant les clefs de l’Anaëh. Et il s’en rend lui-même compte. Tu le connais assez pour le voir. Tu le connais assez pour savoir qu’il comprend la responsabilité que c’est que d’être Heru Aran. Le pouvoir que t’attribue ta charge, tu ne peux pas l’user à satisfaire ni à tes propres désirs ni aux siens. Le pouvoir que t’attribue ta charge est suffisant pour sauver Daranovar, et tu sais que sauver Daranovar serait la bonne chose à faire, pas seulement pour toi, mais pour tout le peuple Taledhel. Seulement, tu dois faire confiance au peuple Taledhel pour s’en rendre compte.

Tu es Seigneur-Protecteur d’Alëandir, et par la même occasion de tout Anaëh.

Tu dois à ton peuple de faire ce qu’il y a de mieux pour lui. Et parfois ce qu’il y a de mieux, c’est le laisser choisir.

Parfois pour protéger un homme il vaut mieux protéger son honneur.

Et en tant qu’ellon de ton peuple, et surtout en tant que ton ami, ta protection, Lyorindel risquait d’en avoir besoin dans l’immédiat. La tristesse et l’alcool ingéré trop vite ne font pas bon ménage, et le mélange est en train de le dévorer vivant. Tu te tiens sur le qui-vive, prêt à sauter de ta chaise, pour peu que l’épervier peine trop à trouver la sienne.
Quand le verre se brise au sol, c’est là que tu finis par craquer. Lyorindel se rattrape de peu à sa chaise, mais trop déséquilibré, il en soulève les pieds au même moment. Le pauvre s’effondre sur la chaise, mais la chaise s’effondre avec lui, et déjà résigné, perdu qu’il est dans ses pensées, il te regarde comme un animal battu en attendant la chute.

Tu le rattrapes de justesse, et sans qu’il n’ait le temps de demander son reste, tu le prends dans tes bras, comme l’enfant qu’il est, et a le droit d’être en ce moment. L’enfant que l’on arrache à son foyer, à ses racines, à l’endroit où il se sent en sécurité. Alors tu l’enveloppes, pour devenir cette sécurité pour un temps.

- Il n’y a pas de mal Lyo. l’oreille aussi proche de ta poitrine que l’était la sienne, s’il n’étendait pas ton cœur battre vite, il l’entendrait battre fort C’est juste un mauvais moment à passer.

Et Lyorindel était un militaire de formation, et d’éducation Daranovane en prime. Un homme entraîné à voir la mort en face. Un homme à qui l’on avait pris soin d’inculquer le sens du devoir. Et il était dévasté. Comment ? Tu n’oses même pas l’imaginer. Comment allais-tu faire, même avec le concours du culte de Kÿria, pour qu’un peuple entier ne se noie pas sous les larmes ?

- Tu verras. Au bout du compte tout ira bien.

D’entre toutes les Cités, Daranovar survivrait, tu en es convaincu. Quoi qu’en dise sa réputation, la Cité des Armes avait largement assez donné à travers les Cycles pour obtenir sa place parmi celles qui resteraient debout. Mais en attendant, tu reculais légèrement, ton ami toujours dans tes bras... le moment était particulièrement mal choisi pour risquer de marcher sur un bris de verre après tout.

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MessageSujet: Re: Tanquam ægri somnia.   Tanquam ægri somnia. I_icon_minitimeSam 12 Jan 2019 - 11:41


Le sol qui d'ordinaire est à l’horizontale tombe à la vertical à une vitesse alarmante ; jusqu'à ce que je m'arrête, à une poignée de centimètres du sol, mon œil pas bien loin d'un bout de verre. Puis je m'en éloigne, le monde retrouve son horizontalité, sans que j'ai quoi que ce soit à faire. Une force qui me tire vers le haut sans que je ne le demande mais une force dont j'ai besoin, cruellement besoin. Tout comme l'étreinte qui suit. C'est ce qu'il me faut et pourtant j'ai l'impression de le gêner. Si j'en étais capable j'aurai eu un sourire sardonique. Je suis sensé servir, aider, épauler l'Heru Aran. Pas l'inverse. Les battements de son cœur me bercent, me rappelant ma mère, c'est ce qu'elle faisait pour me calmer il y a près d'un demi millénaire. Ça et me chanter une chanson ou me raconter une histoire. Mes préférées étaient les aventures de Milia le petit Celmoth qui devait protéger sa famille contre Silius le méchant Nieläv. Silius est très méchant parce qu’il veut manger la famille de Milia et c’est pour ça qu’il ne faut jamais s’approcher d’un Nieläv et c’est à cause de Silius qu’il ne faut absolument pas sortir la nuit. J'en retomberai presque en enfance. Mais j'y suis sûrement retombé vu la façon que j'ai de me comporter ce soir.

J'ai bien le droit de faire un caprice après quatre siècles ininterrompu de loyaux services. J'ai conseillé lorsque l'on me l'a demandé, j'ai risqué ma vie lorsque c'était nécessaire, je n'ai jamais questionné mes supérieurs même lorsque j'en ressentais l'envie, j'ai sauvé mes camarades sans y réfléchir, je n'ai jamais pensé qu'au bien de l'Anaëh et du peuple dans son ensemble. Alors je pense pouvoir me permettre une soirée de faiblesse. Pourtant je ne peux m'empêcher de me sentir coupable. Que je pense avoir mérité cette soirée ou non je sais que le moment est extrêmement mal choisi. Nous sommes à l'aube d'un changement colossal et j'ai pris ce soir-là pour faiblir. Enfin je ne l'ai pas choisi mais pour Artiön ça revient au même. Je me sens comme un poids pour lui qui a sûrement tant à penser sans que je ne lui en rajoute.

Tu verras au bout du compte tout ira bien. Comme disais mon père: à la fin tout ira bien, si tout ne va pas bien c'est que ce n’est pas la fin. J'esquisse un sourire maladroit, un sourire stupide parce que je ne suis pas en état de faire mieux. Heureusement qu'il n'y a plus de gardes dans les parages sinon ils auraient sûrement rappliqué en entendant le bruit du verre se briser. C'est amusant comme l'esprit peut passer à des choses triviales, occultant le plus important. Comme le fait que mon ami me traîne. Enfin il ne me traîne pas mais c'est l'impression que ça me donne. Je tentes de me relever en prenant appui sur je ne sais pas trop quoi, je sais que c’est solide et que ça ne bouge pas. Un canapé peut-être. Peu importe. J’ai du mal à me hisser mais je n'y parviens que grâce à l’aide d’Artiön. Je m’assois sur ce qui était effectivement un canapé et je prends ma tête dans mes mains avant de la relever pour regarder mon ami.

« J’aurai dû en parler. J’aurai dû en parler mais je n’ai pas osé. Je me croyais plus fort que ça.» Je prends une grande inspiration, j’aurai bien repris une gorgée d’alcool mais la table est bien trop loin et mon verre est éparpillé sur le sol. « Durant le Voile… » les mots restent coincés dans ma gorge nouée, je déglutis assez bruyamment afin de la dégager dans l’espoir que le problème soit bel et bien physique alors que je sais pertinemment que ce n’est pas le cas. Un peu de cette liqueur m’aurait fait du bien mais j’en ai déjà bu plus que de raison même si ce soir j’ai abandonné depuis un moment d’être raisonnable. Je reprends une grande inspiration pour poursuivre. Je sais que je dois toute dire d'une traite sinon je n'arriverai jamais à tout raconter. « Ma mère a rejoint les Noss. Elle est parti et quelques ennéades plus tôt un collègue m’a annoncé que mon père est mort. Il a essayé de vivre sans celle qui a partagé l’entièreté de sa vie mais il n’a pas pu. Il est allé voir la prêtrise de Tirith pour l’accompagner dans ses derniers jours. » Durant mon récit ma voix n’a fait que baisser pour ne devenir qu’un souffle et finalement s’éteindre sur le dernier mot.
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MessageSujet: Re: Tanquam ægri somnia.   Tanquam ægri somnia. I_icon_minitimeSam 12 Jan 2019 - 16:22


Le premier canapé venu te paraît une véritable bénédiction. Y conduire Lyorindel pour qu’il y prenne appui et s’asseye convenablement t’aura – tant littéralement que figurativement – retiré un sacré poids des épaules. Accompagner tes hommes à travers des temps difficiles, les épauler dans leurs combats, te tenter à leur offrir des perspectives, chercher des solutions, tu étais doué pour ça. Mais consoler quelqu’un de déjà brisé… ça n’avait jamais été ton fort. À l’heure actuelle tu ne sais pas vraiment quoi faire ni quoi dire sinon simplement rester avec lui et lui offrir ta présence jusqu’à ce qu’il ait terminé d’expier. Et tu aurais aimé pouvoir soupirer de soulagement quand il fut bien assis, et à chaque fois qu’il réussit à s’arracher quelques mots, tu aurais aimé pouvoir lâcher du lest en même temps que lui, mais tu sens bien qu’à l’heure actuelle, le moindre signe de faiblesse t’est interdit.
Il se sent déjà un poids pour toi. Il se sent déjà hors de son devoir, en conflit entre ses responsabilités et des émotions qu’il devrait être en droit de pouvoir exprimer. Que ton langage corporel le conforte dans l’idée que cette situation est difficile pour toi ne ferait que l’accabler de trop. Alors tu gardes ton calme, tu restes cette imperturbable figure paternelle aimante, empathique mais pas emportée. Celui qui comprend les maux mais n’y succombe pas. Cette présence rassurante sur la berge, qui plonge tête la première au secours des noyés, et par quelque miracle quand il les ramène au sol, s’extirpe de l’eau sans même être mouillé.

- Je suis désolé Lyo. tu t’assieds à côté de lui, et passe ton bras autour de ses épaules Le Voile a été une épreuve traumatisante pour beaucoup d’entre nous. tu invites sa tête à reposer contre ton épaule Et je sais que c’est extrêmement dur à entendre lorsque l’on y a perdu des proches, des amis et des parents… mais notre peuple en ressort grandi. Plus fort. Notre foyer en ressort renouvelé, plus vivant que jamais. tu le serres un peu plus fort, frottant son épaule comme pour le réchauffer La mort de ton père a peut-être été tragique, mais il est mort un héros silencieux, et les héros silencieux, ceux que l’on ne célèbre pas, ce sont ceux-là les plus grands. tu le regardes, lui offre un paisible sourire et des yeux avenants, leur bleu pétillant comme le reflet du ciel dans la rosée du matin plutôt que comme la glace qu’ils sont habituellement La Symphonie regagne nos frontières. Les plaies d’Anaëh cicatrisent à une vitesse extraordinaire. Et malgré toutes les questions que se posent les Taledhels depuis cette dernière décennie, ils n’ont jamais été un peuple aussi fier et aussi proactif. L’Anaëh s’épanouit comme un jeune arbre au printemps, et ton père en est le terreau.

Mais pour peu que tu sois perspicace et pas simplement en train de faire d’inutiles bonds de logique vers de fausses conclusions, par-delà le Voile, c’est à sa mère qu’en voulait Lyorindel. En partant rejoindre les Noss elle avait livré son père à la mort après tout. Elle l’avait trahi et brisé leur foyer. Une fois. Elle l’avait forcé à reporter son affection sur ce qu’il lui restait de représentation familiale. Daranovar.

- Quand ta mère est partie, je suis certain qu’elle ne l’a pas fait de gaieté de cœur, je suis sûr que ça a été douloureux pour elle de séparer la famille. Comme je suis sûr que malgré la douleur, ton père a dû se refuser de la retenir. Parce qu’il y a de grandes chances qu’avec l’effet qu’a eu le Voile sur son Souffle, rester entre les murs ait tué ta mère. Et ton père l’aurait suivi en portant le poids de la culpabilité jusque dans la Tourmente.

Et c’est ce genre de poids qui empêchait les Souffles d’atteindre les Forêts d’Emeraude.

- Il en est de même pour Daranovar. Pour peu que l’on ne soit pas prêts à faire le choix difficile, et à risquer notre Cité natale, elle finirait rongée par l’amertume. Et au lieu de choir en héroïne, elle s’effondrerait sur elle-même et mourrait indigne. ton regard se porte dans le vide Que Daranovar tombe, et sa Légende survivra.

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MessageSujet: Re: Tanquam ægri somnia.   Tanquam ægri somnia. I_icon_minitimeDim 13 Jan 2019 - 4:15


Notre peuple ne ressort pas plus fort du Voile autrement l'abandon de cités ne serait même pas envisagé. Au final ce qui me touche c'est qu'il a abandonné son honnêteté tranchante pour me remonter le moral. Ce n'est pas un mensonge non plus, en tout cas ça deviendra vrai dans le futur, une fois cette histoire d'abandon acté et derrière nous, les taledhels seront unis et bien plus soudés que c'était déjà le cas. Mais encore fallait-il y arriver à ce point-là. Le point où enfin le Voile ne serait qu'un mauvais souvenir, que les cités se seraient reconstruites et que tous les elfes retourneraient à leurs racines traditionnelles. Il parait bien lointain ce point-là et en attendant d'y arriver je dois soutenir comme je peux le roi car il va en avoir besoin. Car je ne serai pas le seul à me retrouver dans cet état. Car la transition sera aussi difficile que douloureuse.

Je sors de mes pensées pour écouter Artiön, je l'écoute d'une traite, sans rien dire, sans rien faire, sans réagir. En même temps réagir aurait ruiné le discours, j'ai beau être imbibé d'alcool je n'en suis pas complètement stupide pour autant. L'intention du discours est louable certes mais la comparaison au terreau n'est pas vraiment judicieuse. Il est possible de l'interpréter d'une façon horrible: il est nécessaire de purger l'Anaëh pour que la civilisation elfe puisse renaître de ses cendres, que le corps d'elfes serve de terreau à une nouvelle société. Je sais que ce n'est pas ce qu'il veut dire mais je ne peux m'empêcher d'y penser, je ne peux m'empêcher de me demander comment est-ce que ses opposants vont bien pouvoir tordre ses mots pour les retourner contre lui. C'est ce qu'il faut pour le soutenir, c'est un peu de paranoïa qui me permet de le servir comme il se doit.

Je laisse échapper un gloussement une fois qu'il a terminé. Ce n'est pas pour me moquer, c'est juste que comparer mon père à un héro me fait rire, je sais c'est stupide. "Mon père était loin du héro au sens premier et principal du terme. Il était palefrenier pour les détachements de cavalerie de l'armée locale de Daranovar. Si tu l'as connu tu ne t'es sûrement pas souvenu de lui et c'est bien normal, c'était l'homme le plus discret au monde. A mon entrée chez les éclaireurs je lui ai demandé pourquoi est-ce qu'il n'usait pas de son talent pour servir la Cité. Il m'a répondu que même s'il était fier de moi, le métier des armes n'était pas un métier fait pour lui. Il était passionné par les animaux et je ne sais pas pourquoi il ne s'est pas fait druide. Pour ce qui est de ma mère..." La bienveillance dans ma voix s'évapore alors que le sujet change. Evidemment je lui en veux, elle a abandonné l'elfe qui elle a construit sa vie. "tu as raison je ne sais pas pourquoi elle est parti mais en tout cas elle s'en est allée. Je ne m'inquiète pas pour elle, elle était calamier, elle passait le plus claire de son temps dans la forêt à trouver des plumes alors elle sait très bien survivre en dehors des murs. Peut-être que j'aurai pu faire quelque chose pour l'empêcher de s'en aller, si j'avais été plus présent. Mais ça ne sert à rien d'y penser. C'est fait. Je ne serai sûrement pas le seul à me retrouver dans cet état-là mais contrairement à ce soir tu ne pourra pas soutenir tous les elfes individuellement."

Le silence débute puis s'installe alors que je cherche mes mots. Je dois dire quelque chose, je le sais, mais je n'arrive pas à trouver quoi. Puis ça me vient, à quoi bon l'éloquence lorsqu'un mot et un nom suffisent?

"Merci 'Tiön."

Je profites de quelques secondes de silence avant de reprendre en esquissant un sourire. "Tu as de l'eau?"
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MessageSujet: Re: Tanquam ægri somnia.   Tanquam ægri somnia. I_icon_minitimeDim 13 Jan 2019 - 18:26


Il parle, il se confie, et par la même occasion il digère l’empilement de nouvelles à sa manière. Et à l’écouter, à première vue, tu ne saurais vraiment dire s’il a besoin que tu réagisses en paroles ou pas. Alors quitte à ne pas savoir quoi dire, tu gardes le silence, te contentes de gestes. Une oreille attentive, la chaleur d’une affection paternelle, à l’image de celle qu’il a perdu – du moins, à l’image de celle qu’il aurait perdu si tu avais été son père – et la patience d’un ami.

Tu te félicites intérieurement lorsque le silence s’installe, et qu’au lieu que la tension monte, elle se désamorce d’elle-même. Entre tes bras Lyorindel se relaxe quelque peu, et sur quelques mots ô combien soulageants termine son allocution. Ta main vient lui frotter le dos autant pour terminer de le réconforter qu’en signe de remerciements.

- De rien. Je suis là pour ça.

Je silence se réinstalle, et très honnêtement, tu en profites peut-être même plus que lui. Tu t’autorises finalement un soupir, et quand tes muscles se relâchent, une partie de ton poids se déplace pour légèrement se reposer sur ton ami. Mais pas pour bien longtemps.

- Je vais te chercher ça. tu lui tapotes l’épaule en te levant et je te reprends un verre au passage tu rajoutes sur le ton de la plaisanterie.

Tu retournes à l’espace cuisine chercher le pichet que tu avais déjà sorti et un nouveau gobelet. Tu verses un large verre d’eau à Lyorindel avant de t’en retourner plus profond dans les appartements royaux. Tant qu’à être debout, tu en profites pour aller chercher un balai, que les restes de son premier verre ne restent pas au sol à menacer la plante de vos pieds. Une fois le sol nettoyé, tu retrouves ta place auprès de ton camarade, et ta main plonge dans sa chevelure pour la décoiffer, espérant que le chahutage fasse mieux passer les prochains mots.

- Je sens qu’il va me falloir préparer de sacré discours d’ici à ce que la nouvelle soit transmise au reste des Cités.

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MessageSujet: Re: Tanquam ægri somnia.   Tanquam ægri somnia. I_icon_minitimeLun 14 Jan 2019 - 17:03


Imaginer Artiön en psychologue me fait sourire, je ne suis pas certain qu'il soit très bon pour cette profession ; bon il serait injuste de dire qu'il serait mauvais mais en même temps ce n'est pas une boulot facile. Il n'aurait pas non plus les appartements royaux et ça c'est bien dommage, en parlant d'appartements je me demande si la reine se trouve dans le palais. La main de mon ami me tapotant l'épaule me sort de mes pensées alors je me réinstalle correctement sur le canapé, histoire d'être un minimum présentable au lieu d'être une grosse larve avachie.

"N'en prends pas un en verre." Je lui lance alors qu'il s'éloigne pour aller me chercher ce que je lui ai demandé. Je l'observe un temps alors qu'il balaie les restes du verre que j'ai détruit. Il y a quelque chose de marrant à se faire servir par le roi. Maintenant que j'y pense Artiön a toujours été mon supérieur et de loin. Il était commandant lorsque j'étais simple un Telarcar et désormais il est roi là où je ne suis qu'un Tel'soril. A croire qu'il s’efforce de garder une certaine distance de rang avec moi. Je sais que ce n'est pas le cas mais je ne peux m'empêcher d'y penser, en tout cas il aura du mal à s'élever davantage. Cela dit je ne suis pas jaloux car il le mérite et puis je me préfère dans le rôle de serviteur, je n'ai pas les épaules pour diriger, que ce soit une escouade ou l'Anaëh ; cette leçon je l'ai apprise à Uraal et ce soir n'est qu'une piqûre de rappel. Il faut croire que ce n'est pas donné à tous d'être un meneur d'elfe.

Je repasse une main dans mes cheveux pour tenter de leur redonner un semblant d'ordre puis j'avale une gorgée d'eau fraîche particulièrement rafraîchissante. Malheureusement il a raison et pour le lui dire je prends le sérieux de circonstance. "En effet tu ferai bien de te préparer, tu vas devoir écrire des discours. Et des bons. Tu vas devoir trouver un équilibre, si ton discours est trop spécifique il ne touchera personne mais s'il est trop vague il sonnera creux. Si tu as besoin je t'aiderai avec plaisir, c'est bien le moins que je puisse faire après... ça." Je montre vaguement l'endroit où quelques secondes plus tôt se trouvait des bouts de verre. "Et puis c'est un peu mon métier. Mais nous verrons ça demain, ce soir nous en avons assez parlé, tu ne crois pas? Racontes-moi plutôt comment s'est passé ton mariage, j'aurai tant aimé y assister. C'était en Annon non?"
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MessageSujet: Re: Tanquam ægri somnia.   Tanquam ægri somnia. I_icon_minitimeMar 15 Jan 2019 - 18:20


De la perspective de grandes migrations aux souvenirs de ton mariage, tu te demandes s’il est possible de faire deux événements qui te soient d’atmosphères aussi diamétralement opposées tout en étant aussi proches dans le temps. Mais l’idée de raconter les festivités te plaît beaucoup trop pour que tu te perdes à jauger d’autres mémoires pour en classer la compétition à ce jeu.
Ton visage s’illumine, et tes yeux pétillent. Ta main glisse de ses épaules et retombe jusqu’à côté de ta cuisse. Tu restes ainsi quelques secondes, les yeux perdus dans le vide, et puis tu te lèves brusquement.

- Viens, je vais te montrer plutôt.

Tu fais signe à Lyorindel de te suivre, et tu le guides plus profond dans les appartements Royaux, jusqu’à ce que vous arriviez dans une salle qui si elle ne te paraissait pas particulièrement grande, aurait occupé une part significative d’une plus petite demeure. Tu soulèves ton sceptre en direction du plafond de la salle plongée dans la pénombre, la magie te traverse, et à ton appel les champignons luminescents sous verre qui font tes lampes inondent la pièce d’une lumière tamisée d’un doux bleu pâle.
De longs rayonnages se dévoilent, portant tous des ensembles, des robes, des pantalons et des manteaux que l’œil même le moins aguerri aurait pu deviner fabriqués par des maîtres artisans comme il y en a bien peu en Anaëh. Des coupes pour la majeure partie cintrées, des ornementations osées, des motifs originaux, et des accessoires inattendus se partagent la place dans ce qui ressemblerait presque à un étalage de modèles expérimentaux d’un couturier-cordonnier-bijoutier… qui pourtant paraissaient si naturels lorsque toi tu les portais.

- Avant d’être marié par surprise à l’amour de ma vie dans le camp d’Annon que j’étais censé visiter en tant que Roi, on m’a offert et forcé à enfiler ça.

Quand on connait le culte que tu fais de ton corps, et ton goût des belles choses, il est facile de comprendre en quoi l’armure de rouge et d’or t’aura élevé l’humeur au moment où elle te fut offerte.

- Et très honnêtement, j’ai mis du temps à comprendre que ce n’était pas juste Cìryon qui célébrait le fruit de son travail. Il faut dire que j’avais autre chose en tête, alors me rendre compte qu’elle était aux couleurs d’Arcamenel…

Tu repenses au moment où tu l’as vue, ta fiancée, qui t’attendait sur le sanctuaire improvisé, le prêtre de Kÿria déjà à ses côtés. Et tu repenses aux sourires de tous ceux que tu avais dépêchés pour enquêter sur l’Annon, et qui au lieu de ça s’étaient fait complices des machinations de ton ami… cette sacré bande de serpents !

- Ils avaient fabriqué des arches de fleurs étranges, et puis ils avaient tellement bien réarrangés les tentes qu’on en oubliait totalement que c’était à l’origine un camp d’exploration. Et puis Kaëlistravaë, par le cœur du Grand Barde, si tu avais vu Kaëlistravaë dans sa robe… tu fais un pas chassé comme pour mimer le mouvement d’une robe que tu ne portes pas J’ai bien cru que je ne m’en remettrais pas.
Certes, entre mon arrivée après ma fiancée et nos costumes pas forcément très traditionnels, c’était assez peu orthodoxe comme cérémonie, mais au moment où la prêtresse d’Arcamenel a posé les tresses sur nos mains… je me suis rendu compte qu’ils avaient bien fait. J’ai vraiment des amis formidables.
un sourire magistral s’empare de ton visage Je pense très sincèrement que Cìryon et Maltlin se sont rendu compte avant moi que je n’en pouvais plus d’attendre.

Sans Cìryon et Maltlin pour t’organiser cette fête surprise, tu aurais certainement continué de te complaire dans le déni. À trop avoir envie de cette union, et à trop l’avoir repoussée, tu avais préféré en occulter la possibilité. Tu en avais fait un rêve impossible dans lequel tu te complaisais. Et comme ça, puisque tu la rêvais, elle pouvait être le parfait incipit d’une vie parfaite. Sauf que cette vie parfaite était loin de valoir la vie imparfaite et pleine de problèmes d’organisation que la nouvelle Rîn Berith et toi vivez actuellement.

- C’était intense… et je pense que ça l’a presque autant été pour les autres que pour nous. Du moins, au moins pour nos amis proches et nos familles. Enfin, tu connais un peu les Laergûl, on n’arrache pas un sourire à mon oncle si facilement, alors si même lui a été touché.

Tu t’étales, tu te perds en contes de ton bonheur, à décrire avec une précision ridiculement pointue les moindre faits et gestes de tes relatifs, des mimiques de ton cousin Uirphen aux soupirs de ton austère beau-père. Bien sûr, les anecdotes aux temps passés et aux souvenirs offrant quelque miroirs à ces instants de joie ne lui auront pas été épargné, mains à tes yeux, le temps ne semble pas passer le moins du monde.

- Et le comble, c’est que vu qu’elle n’avait pas encore eu l’occasion de lire mes dernières missives, ce n’est qu’après avoir entendu une bonne demi-heure les présents s’adresser à moi en tant qu’Aran Lîn qu’elle a compris que j’avais été intronisé. tu ris Autant dire que j’ai eu à faire mes preuves en tant qu’orateur avant que l’on se lance dans la restructuration d’Anaëh.

Malheureusement, tous les elfes ne t’aimaient pas comme ton épouse t’aime. Tous n’avaient pas son inconditionnelle confiance en toi. Le peuple Taledhel serait bien plus difficile à persuader et à rassurer que Kaëlistravaë.


Image non contractuelle de l'armure:
Image non contractuelle du masque qui va avec:

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MessageSujet: Re: Tanquam ægri somnia.   Tanquam ægri somnia. I_icon_minitimeJeu 17 Jan 2019 - 23:48

A voir le regard d'Artiön dans le vague alors qu'il se remémore cet instant sans doute magique, qui en plus est toujours récent, suffit à me faire penser que ce souvenir devait faire parti de ceux qu'il chérit le plus. Je me dis que c'est un sujet qui va faire parler mon ami pendant un bon moment, il va avoir l'éloquence et la verve de celui qui est passionné par son sujet. Ça ne me dérange donc nullement d'attendre quelques temps qu'il cherche les mots les plus justes pour retranscrire ce qu'il a vécu. Ainsi lorsqu'il se lève je le questionne du regard mais j'empresse de le suivre à travers les appartements royaux. En entrant dans cette grande salle qui fait la taille de mon salon, de ma cuisine et de mon bureau réunies je me dis que même si les responsabilités royales doivent peser lourd sur les épaules de l'Heru Aran il y a quand même quelques avantages. Je me prépare à former une boule de lumière pour voir plus aisément ce qu'il veut me montrer mais je me rends vite compte que ce n'est pas nécessaire alors que le roi commande à ses sujets fongiques d'éclairer l'endroit. J'imagine que la garde-robe qui se dévoile sous mes yeux est un autre avantage octroyé à la personne royale. Cependant à les observer individuellement il y a quelque chose d'étranges, même s'il s'agit très clairement du travail d'un maître ça n'empêche qu'il se dégage de ces œuvres d'art quelque chose qui me met mal à l'aise. Ma curiosité me pousse à m'approcher pour mieux les voir mais ce sentiment de malaise me retient. Ce sentiment disparaît alors que la voix d'Artiön me sort de cette étrange pensée et que mon attention se porte sur l'armure en question.

Mes yeux s'agrandissent devant le chef d'oeuvre qui m'est présenté. Je touche mon focaliseur et je force la lumière bleutée à se concentrer sur l'armure dorée, je crées ensuite un peu de lumière blanche et je l'ajoute au tout dans l'espoir de singer l'effet des reflets du soleil tel que je l'imagine. Cela dit imaginer tout ça est plus difficile que prévu car existe-t-il un endroit pire pour organiser un mariage que dans un camp militaire? Via la description du roi la pièce plongée dans cette lumière bleuté se voit ajouté ces fameuses arches de fleur, les tentes, l'autel etc... le tout avec Artiön comme épicentre. Je ris sous cape, pour ne pas l'interrompre, quand il parle du côté peu orthodoxe du mariage, je découvre chez lui un sens de la litote que je ne lui connaissais pas. Je continue de rire en cachette, quelques pas derrière mon ami, c'est vrai qu'imaginer l'oncle revêche sourire a de quoi surprendre. Cependant je n'arrive plus à rire discrètement en imaginant la tête que sa nouvelle épouse a pu faire en apprenant la nouvelle. J'essuie une larme.

"Pardon." Dis-je entre deux éclats de rire que je tente de contrôler. "Ça me rappelle une chanson qu'avait écrit un camarade de l'armée royale qu'on chantait toujours lorsqu'on marchait et plus particulièrement un couplet bien précis:
La belle Niphen devint ma femme
J'étais le maître à la maison
Au bout d'un mois changeant la gamme
Elle fut pire qu'un dragon."

Je chante mal pour un elfe et encore moins bien vu que je ne suis pas échauffé mais ce n'est pas ce qui compte, après tout l'air est simple et entraînant et les paroles le sont tout autant. En chantant j'ai relevé la tête et lorsque j'ai fini mon regard se repose sur l'armure qui est retombée dans la pénombre faute de ma magie pour l'illuminer. "J'ai un peu honte de te demander ça 'Tiön mais... est-ce que je peux la toucher?" Dis-je en montrant du menton l'armure. Je me dis que je n'aurai jamais l'occasion de le faire si je n'en profite pas maintenant, ou bien dans des circonstances largement moins heureuses que je n'ai pas envie d'envisager. Alors je m'approche lentement de ladite armure, une fois que je reçois l'aval de son possesseur, comme s'il s'agissait d'un dragon assoupi, avec crainte et solennité. Pendant ce qui me semble être une éternité je n'ose pas lever la main pour franchir les quelques centimètres qui me séparent de cet oeuvre d'art qui mérite d'être exposé à la vue de tous et de ne pas goûter à la boue d'un champs de bataille. Puis, finalement, je franchis le pas et ma main effleure la cuirasse. Je ne sais pas ce que j'espérais au final car rien d’extraordinaire ne se passe. Maintenant que je l'ai touché elle semble même avoir perdu un peu de sa magnificence. Je me retourne vers mon ami sans vraiment cacher ma déception.

"Je pries Hiril Lothren que jamais cette armure ne te soit d'une quelconque utilité, puisse l'Anaëh rester en paix."
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MessageSujet: Re: Tanquam ægri somnia.   Tanquam ægri somnia. I_icon_minitimeVen 18 Jan 2019 - 11:13


Quand il rit tu te contentes de sourire, mais après qu’il ait chanté tu ne tiens plus. Lyorindel ne faisait déjà pas grand effort durant son service à Daranovar, mais il semblerait que ses nouveaux camarades de l’Armée Royale se soit appliqués à le conforter dans cette voie. Ce n’est décidément pas à lui que l’on confierait les parties de solistes des chœurs militaires…

- Au moins de mon côté je pars sachant déjà que j’ai épousé une dragonne.

Une dragonne silencieuse. Ta taille, ta carrure, ton attitude très assurée, ton poste d’abord de Commandant et maintenant d’Heru Aran… tout portait à penser qu’au sein de ton couple, tu étais le plus rigide. Que c’était elle la plus douce, la moins inflexible. Erreur de débutant. Kaëlistravaë est plus empathique que toi à n’en point douter, elle est aussi plus timorée, moins démonstrative, seulement traduit à la vie de tous les jours ces qualités en font justement une elfe bien plus routinière que tu ne l’es.
Kaëlistravaë s’attache fort aux gens, aux lieux, et encore plus aux habitudes. Comme le dragon vert des légendes, elle est placide, ne faisant preuve que de peu d’agressivité… jusqu’à ce qu’elle sente une intrusion sur son territoire. Et pour Kaëlis, intrusion et perturbation étaient synonymes. C’est probablement pour cette raison qu’elle est aussi précautionneuse dans la préparation de son emménagement à Alëandir.

- Fais-donc. Ce n’est pas comme si tu risquais de la casser.

La question te sort de tes pensées, et inconsciemment te pousse à gonfler la poitrine de fierté. Ton meilleur ami était un forgeron d’assez de talent pour faire rêver les elfes à la vue de ses créations… et sa plus belle création à tes yeux tu avais été l’inspiration et le destinataire. Ce n’était pas peu de choses. Mais ça restait quelque chose qui te touchait toi plus que ça ne toucherait les autres. Pour l’instant. Un jour cette armure, tu te retrouverais forcé de la porter à la guerre. Les reflets de ta magie sur l’or et le cuivre deviendraient synonymes pour les soldats du nouveau souffle que tes arcanes leur offriraient. Ta légende commencerait là. Quand le retour du temps des Sombres rendrait nécessaire ta lumière.

- J’aurais aimé que ce soit le cas… mais du peu que je sais du fonctionnement de l’armée Noirelfe qu’il s’agisse de l’observation sur le champ de bataille ou des secrets qu’aura pu te dévoiler Haldren en te contant l’histoire de sa vie je suis certain que de nouvelles batailles éclateront d’ici avant la fin de cette décennie.

Ton sourire se pare de mélancolie, et ton regard se perd sur ton armure. Plus que jamais la protection de ton peuple reposait sur tes épaules. Sensation à la fois terriblement enivrante et terriblement intimidante. Paradoxe du guerrier. Fier d’aller au combat lorsqu’il le doit. Priant chaque jour de ne jamais avoir à y retourner par la suite.

- Mais pour peu que l’on fasse bonne utilisation de notre temps, je fais confiance aux nôtres pour que nous soyons prêts à les accueillir. tu fronces les sourcils, et ton regard s’éclaire de brûlantes flammes bleues Il est temps de faire comprendre aux Sombres que l’Œuvre n’est pas leur terrain de jeu.

Plus question que la mollesse des instances dirigeantes vous coûte des vies. Les elfes sous ton Règne feraient de l’Anaëh le digne bastion des Primes-Enfants.

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MessageSujet: Re: Tanquam ægri somnia.   Tanquam ægri somnia. I_icon_minitimeVen 18 Jan 2019 - 22:09


En effet jamais personne ne m'a proposé de rejoindre les Chœurs de l'Armée Royale et à raison même si j'admet que j'aurai aimé, ne serait-ce que pour flatter mon ego.

Je hausse les épaules à sa première remarque. C'est certain que les drows vont revenir, après tout je ne pense pas que j'abandonnerai à leur place. "Les daedhels reviendront toujours mais cette fois ils ne pourront plus nous surprendre. Le lac Uraal est surveillé, s'ils s'approchent d'un arbre la Symphonie nous préviendra et depuis Eraison nous gardons un œil sur le sol. A moins qu'il se mettent à voler, et encore, ils ne pourront nous surprendre.

J'ai quitté l'armée royale il y a un bon moment mais je suis certain qu'elle est restée le noyau professionnel autour duquel l'Anaëh organises ses troupes. De plus au vu de la distance qui sépare le Puy de la Première Œuvre la logistique sera leur premier obstacle majeur, avant même de croiser le fer ou de planifier quoi que ce soit. Je ne pense pas t'apprendre que gérer des lignes logistiques sur de tels distances est un véritable cauchemar et je ne parle pas de les protéger. Nous serons prêt à les accueillir, à condition qu'ils ne viennent pas trop tôt. Il faut simplement attendre quelques années que la transition se fasse, que tous s'habituent à... au nouveau mode de vie. Après ça l'Anaëh sera bien plus soudé. Je regrette, car ça me chagrine, de le penser mais un tel conflit serait sûrement le terreau qu'à besoin l'arbre de la concorde Taledhel. Quoi de mieux qu'un ennemi commun pour unifier ceux qui ont dû... partir?"


De là à provoquer les drows pour qu'ils passent à l'attaque il n'y a au final qu'un pas. Je franchis en une poignée d'enjambées la distance qui me sépare d'Artiön et je pose une main réconfortante sur son épaule.

"Je n'envie pas ton travail, loin de là même, tu vas avoir des décisions difficiles à prendre dans les années à venir. Tu vas devoir choisir arbitrairement qui vit ou meurt, qui reste ou qui part. Mais, comme à ton mariage, tu n'es pas seul. Ce que je dis est une évidence mais le fardeau du pouvoir rend souvent aveugle  à cette réalité pourtant si simple. Le pouvoir isole, ce qui n'est jamais bon pour un elfe. C'est là notre grand avantage sur les drows: nous sommes unis, nous pouvons subir bien plus de choses avant de nous briser que les daedhels. C'est ça que tu devrais rappeler à l'Anaëh, tu ferai d'une pierre deux coups: tu unis les elfes et tu rappelles en effet aux noirelfes que s'ils ont été rejeté il y a de cela sept mille ans c'est qu'il y a une raison.
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MessageSujet: Re: Tanquam ægri somnia.   Tanquam ægri somnia. I_icon_minitimeSam 19 Jan 2019 - 17:04


Alors il suffisait que le nom de Daranovar ne soit pas prononcé pour que Lyorindel comprenne exactement les enjeux d’une réorganisation de l’Anaëh à cette échelle. Ah… les elfes et leurs émotions. Mais tu le comprends. Il est toujours plus agréable de savoir son foyer une légende vivante qu’une légende sur laquelle on a bâti. Abandonner ce que l’on aime n’est pas aisé, seulement s’il s’écoutait lui-même il comprendrait ce qui était en jeu.


Une unité renouvelée des Cités d’Anaëh.

Une force dans le nombre et dans les liaisons.

Une arme puissante contre ceux qui seront vos ennemis de toujours.


En retour, c’est ton moral à toi qui aurait risqué de flancher si tu n’avais pas les épaules aussi solide. Parce que s’il voyait clair dans tes objectifs pour votre peuple, il voyait tout aussi clair dans ce qu’il te faudrait donner pour les atteindre. Et certes tu n’es pas seul. Et certes, le fardeau n’est pas seulement le tien. Mais tu es une figure de proue. Ce pouvoir, tu n’en es pas le détenteur, mais tu en es l’image. Tu en es le représentant. Le visage. Ce qu’il adviendra de l’Anaëh dans les prochaines années, que ce soit les conséquences de tes décisions directes ou de celles prises par le Conseil, c’est à ton Règne qu’on les attribuera. Là est toute la difficulté de la Royauté.

- Lyorindel, tu sais… tu lèves un sourcil je suis conscient de la chance que j’ai d’être entouré par autant de Souffles qui en veulent autant pour l’Œuvre.

Ton visage se tourne vers le sien. Ton menton pointe de manière appuyée vers le bas, et des yeux tu soulignes à quel point saugrenue est votre position actuelle. L’image de Lyorindel, de plutôt petite taille pour un homme de votre peuple, levant le bras pour te soutenir toi d’une main sur l’épaule était visuellement criante de paradoxe. Et à l’imaginer, tu regrettes que vous ne vous trouviez pas en face d’un miroir.

- Mais il me semble que tu étais venu trouver du réconfort non ?

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MessageSujet: Re: Tanquam ægri somnia.   Tanquam ægri somnia. I_icon_minitimeDim 20 Jan 2019 - 11:00


En effet la différence de taille est frappante et dans cette position elle est même ridicule. Je n'y peux rien si je suis petit, les dieux ont jugés bon de me faire ainsi. A moins qu'ils se soient dit que ce serait amusant de faire un petit elfe exactement pour ce genre de situation, si c'est bien le cas les dieux ont un sens de l'humour des plus cruel. Cela dit une bonne blague est toujours faite aux dépends de quelqu'un et là j'aurai sans doute au moins souris si j'avais vu deux autres personnes dans cette positon. Mais pour le moment je ne m'en suis pas encore rendu compte, trop absorbé que j'étais à déclamer mon soutien pour le roi. Evidemment il a fallu que ce dernier me le fasse remarquer.

Au moins il sait qu'il peut se reposer sur d'autres, qu'il n'est pas seul et c'est le principal, peu importe si je passe pour un idiot. Enfin si d'ordinaire ça importe mais pas là. Plus que le regard soutenu et l'expression qui en dit long d'Artiön c'est l'inconfort de la position qui me signale que c'est ridicule. Alors ma main glisse de son épaule et vient se rabattre contre mon flanc, là où elle est d'habitude. Je baisse légèrement la tête et je me racle la gorge dans l'espoir de me redonner une contenance plus ou moins sérieuse.

"Bon... si tu le sais c'est le principal. Et oui c'est bien moi qui suis venu ici pour... pour me rassurer sur une question qui me préoccupait mais maintenant que je suis rassuré rien ne m'empêche d'inverser les rôles." Je souris largement puis je saute, un saut exagéré, un saut de crapaud. Bon heureusement qu'il n'y a pas d'instructeurs dans le coin sinon je me serai fait reprendre à coup sûr vu que je ne maîtrise plus la technique à la perfection comme ce fut le cas auparavant. Une fois en l'air je passe une main dans la crinière de mon ami pour le décoiffer, une juste revanche en somme. Une fois que mes pieds touchent le sol je prends une pose théâtrale, comme un acteur qui s’apprête à réciter quelques vers grandiloquents.

"Laissez-moi vous conter la légende d'Artiön le Grand, d'Artiön le Bien Peigné, roi d'Anaëh et des Taledhel." Je fais une révérence pour saluer un public fantôme puis je regardes une nouvelle fois le roi avec des yeux rieurs. "Dans quelques siècles tu aura droit à ce genre de pièces de théâtre, en tout cas je l'espère, j'espère aussi qu'elles seront bonnes, ça serait dommage qu'une pièce te concernant soit un four." En tout cas j'espère sincèrement que les prochaines années donnent aux poètes de quoi écrire des épopées sur notre bon souverain et non des tragédies.
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MessageSujet: Re: Tanquam ægri somnia.   Tanquam ægri somnia. I_icon_minitimeDim 20 Jan 2019 - 23:11

Sacré Lyorindel. Toujours aussi doué pour passer du coq à l’âne. Et toujours aussi doué pour agrémenter ses sautes d’humeur de véritables sauts. Soit. Tu joues le jeu, et dans ton cas, jouer le jeu c’est le lui rendre plus difficile. Tu te hisses sur la pointe des pieds, te penches légèrement en arrière, essayant tant bien que mal de protéger ta crinière, mais hélas, le saligaud arrive à sa cible. Et la frisure que tu avais pris tant de temps à dompter pour qu’elle soit présentable le lendemain était à nouveau complètement chiffonnée. Ces elfes au cheveu droit ne comprendront donc jamais !

Tu ris, accompagnant ton ami dans ses mimiques dramatiques. Les yeux plissés, le menton haut, tu fais le paon en attendant qu’il commence à déclamer. Comme attendu, l’épervier donne son plus grand jeu d’acteur, et pour l’appuyer, pour être le Grand Artiön encore plus grand que nature, tu prends la pose.
Les yeux fermés, un genou en avant, le dos se pliant légèrement vers l’avant, un coude vers le haut un coude vers le bas tu contractes tes biceps en deux sphères massives. Puis tes paupières se soulèvent pour te laisser les yeux demi-ouverts, décorant l’intimidante expression prise par ton visage coupé au couteau. Tu te relèves dans un grand roulement d’épaules, et étirant tes bras vers l’avant, tu presses ensembles tes pectoraux, avant de poser tes mains sur tes hanches pour ouvrir ta poitrine dans toute sa formidable largesse. Tu contractes un pectoral, puis l’autre, puis les deux ensemble, et tu les laisses lourdement retomber, un sourire narquois au visage.

Le théâtre lancé par Lyorindel avait bon dos. En réalité, tu prenais vraiment beaucoup trop de plaisir à ce jeu.

- Quitte à ce que l’on veuille un jour conter ma légende, j’aimerais autant qu’elle reste hors du théâtre. tu ne peux t’empêcher un léger air suffisant Des elfes qui en ont assez là où il faut pour assumer mon rôle, je doute qu’il y en ait beaucoup en Anaëh.

Tu ne peux t’empêcher de discrètement réarranger tes sous-vêtements au même moment. Tu as cédé. Tu l’as dit. Tu t’étais promis pourtant que ce genre d’assertion de masculinité à la Daranovane ne quitterait pas le cadre de la milice de la Cité des Armes, mais bon… c’est la vérité voilà tout. Pour les railleries que ça t’avait valu durant ton adolescence, si tu ne te décidais pas à pleinement l’assumer…

- Ne me regarde pas comme ça, tu sais aussi bien que moi que c’est vrai. tu lèves un sourcil, dans une tentative désespérée de te rattraper, avant de complètement abandonner Bon, et bien c’est que je crois qu’il est temps que l’on se sépare !

Tu lances le mouvement à reculons, restant bras seulement moitié ouverts face à l’épervier pour le guider vers la porte des appartements Royaux. Pour une fois, la première depuis longtemps, tu paraissais gêné. Heureusement, passer l’encadrement de la porte aura miraculeusement évacué de la pression, comme si l’intérieur de tes appartements – pourtant loin d’être exigus – était devenu étouffant.

- Je suis content d’avoir pu te parler Lyo. Si jamais tu en ressens le besoin une autre fois, n’hésite pas à frapper à ma porte ta moue s’adoucit mais pour l’instant je pense qu’il serait temps que l’on aille dormir un peu.

Tu ouvres la porte, accompagnant ton ami quelques pas au dehors.

- Bonne nuit Lyo. Repose-toi bien. On en aura besoin.

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