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 L'amitié au goût de ton sang [Kahveka]

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L'Renor Crysto
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MessageSujet: L'amitié au goût de ton sang [Kahveka]   L'amitié au goût de ton sang [Kahveka] I_icon_minitimeDim 13 Jan 2019 - 18:53

Peu après sa nomination en tant que Phor’Dur, Verimios de la onzième année du onzième cycle

Un cri déchira l’air. De ceux qui vous transperce jusqu’à l’âme, lacérant de ses cordes vocales rompues les murs écaillés de la grande demeure. Comme si tout devenait soudainement plus dense mais si vide ; à en faire résonner dans chaque pièce l’écho sordide. Le cœur battant, le sourire de la Rose s’effaça alors que ses mirettes se baissèrent. Cela se passait sous ses pieds sans qu’elle ne put les voir. La petite eldéenne devenait boudeuse ; elle avait accouru dans la coquette demeure dès qu’elle l’avait pu – si bien qu’elle en avait oublié qu’elle arrivait certainement trop tôt. Mais cela importait peu. Elle méritait plus d’attention que le malheureux qui hurlait par-dessous.
« Monsieur est occupé ».
La voix timide s’éleva derrière elle une fois le calme revenu. Le couloir étroit était pourtant vide lorsqu’elle avait franchi le seuil, tirant la magicienne de ses fantasques rêveries avec dureté. Surprise, elle bondit presque pour faire face à la chétive silhouette rousse qui se tenait, yeux rivés sur ses pieds et mains jointes. Sa main partit à une vitesse folle, rencontrant la chair douce de la joue de la pauvresse. Crasseuse et meurtrie, les larmes inondèrent ses yeux sans qu’elle ne permette à une seule de rouler sur ses joues sales. Elle était sans nul doute une jeune femme très charmante, et elle comprenait que son ami s’accommode de sa misérable compagnie. Le picotement dans ses doigts s’estompa peu à peu alors qu’une nouvelle supplique ardente ébranla toute la maison. Son ventre se serra alors que sa mine se renfrognait encore un peu. Il s’amusait sans elle et cela l’ennuyait profondément.
« Depuis combien de temps lotha klez ? »
La petite servile s’occupait de l’intendance générale de la bâtisse : tous répondaient d’elle et elle devait répondre de tous. La Rose Noire ne comprenait pas pourquoi le Maître des Ombres avait décidé d’accorder quelque prestige à cette garce impie, mais elle se gardait bien de le questionner. Il n’aimait déjà guère qu’elle s’invite, il supporterait bien moins encore qu’elle s’occupe de la gestion de ses esclaves. Lui jetant un bref regard qui l’engageait à la suivre, la rousse s’avança jusqu’aux cuisines où brûlait déjà un feu. Une large corbeille de fruits attira la main chafouine de la mage qui s’en servit sans un mot. C’était cela qu’elle appréciait avec les gens de sa condition ; ils ne pouvaient répliquer sans l’approbation de leur maître. Et quel maître.
« Cela fait deux heures qu’il est en bas ».
« La cage aux oiseaux ». Elle retrouva un peu le sourire en évoquant l’endroit maudit. Bientôt il aurait fini et ces affreuses tirades cesseront de tirailler son envie irrépressible. Se hissant sur le plan de travail, elle regardait la petite s’affairer autour d’elle sans un mot. Elle maniait si bien le couteau… « Je reste ici ce soir ».
S’arrêtant dans son office, la crinière dansa un peu. « Monsieur le sait-il ? »
Elle rit. « Crois-tu que je lui laisse le choix ? ». Une langue gourmande passa sur ses babines alléchées tandis qu’elle retomba sur ses jambes dans un geste souple. Son corps s’approcha dangereusement du sien, jusqu’à le frôler, ses seins contre son dos alors qu’elle dégageait d’un mouvement délicat une mèche enflammée de son esgourde. Elle huma un instant son parfum, sentant le petit corps se tendre sous la peur. Ses lippes se décollèrent dans un chuchotis : « Je ne laisse jamais de choix ». Puis elle s’écarta reposant le fruit moitié dévoré. Les plaintes avaient cessé. « Je veux manger du foie ce soir ! ».
« Nous n’en n’avons pas… ».
« Et bien va donc en acheter ! Tu n’auras qu’à dire que ton maître règlera la prochaine fois. Il adore qu’on lui fasse crédit ».
Et à ces mots, elle trottina en chantonnant jusqu’à la trappe qui menait au sous-sol. Il s’y dégageait une odeur rance, amer, acide, terrible qui l’attirait malgré elle. Chaque pas dans cet escalier éclairé par quelques bougies faisait grandir en elle le monstre envieux qui se terrait dans ses entrailles. Elle en voulait, elle aussi. Elle voulait du sang. Elle ne prêta qu’un maigre regard au corps étendu là, préférant se jeter au cou de son ami ; Kahveka était poisseux, ses cheveux blancs tâchés çà et là de quelques fluides indéfinis. Il puait la mort, et pourtant, l’autre vivait encore.
« Ssinjin Ssinssrigg ! Te voilà gâteux pour laisser un de tes petits en vie ? ». Ses quenottes se dévoilèrent dans un sourire macabre. « Et moi qui attend depuis des siècles là-haut… ».


Dernière édition par L'Renor Crysto le Mer 16 Jan 2019 - 16:15, édité 1 fois
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Kahveka Ner'Val Do'Vehera
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MessageSujet: Re: L'amitié au goût de ton sang [Kahveka]   L'amitié au goût de ton sang [Kahveka] I_icon_minitimeLun 14 Jan 2019 - 22:04




Moi-même je commençais à me sentir étourdi par l’étouffante chaleur de cet incendie de fortune. Ou était-ce cette oppressante boucane que je respirais depuis plusieurs heures déjà ? Ma tête et mes poumons pouvaient bien me maudire dans de creuses quintes de toux et un début de migraine à m’en faire sortir les yeux de leurs orbites : rien n’était plus doux que le spectacle qui se déroulait devant mes yeux. Chaque secousse de détresse ou le moindre glapissement sortant de cette cage réconfortait mes maux et cela était d’un apaisement tel, que l’espace d’une seconde, durant le fragment d’un moment, j’en oubliais pourquoi ce piaf obèse gisait, jambes et bras au travers les barreaux de sa prison suspendue, le souffle à peine perceptible.

Pour bien comprendre le pourquoi du comment, il vous faut savoir que mon patrimoine est composé d’une pléiade d’asservis, d’un panel élargi d’esclaves de toutes sortes et que d’entre eux, j’ai naturellement sut m’éprendre d’attachement pour quelques têtes. Parmi elles, une en particulier sut sortir du lot. C’était une tigresse, dont le passe-temps favori était de faire ses griffes sur les autres de sa condition. Elle mettait au pas la chair fraîche, leur inculquant les bases de leur nouvelle condition tout en s’assurant qu’icelles n’en viennent à décevoir les attentes de leur nouveau propriétaire. Une sang-mêlé aux oreilles saillantes, dotés d’yeux ponctués d’un morne reflet rougeâtre et d’une peau aussi rosée que celles des humains. Sans en oublier ses intéressants atouts féminins, la créature s’en voyait d’autant plus alléchante lorsqu’on lui adressait la parole : un délectable amalgame de soumission et d’émancipation.

Elle était ma favorite … Jusqu’à ce qu’on me l’abîme de trop.


« Toi qui te plaignait tantôt d’avoir trop froid, te sens-tu désormais à l’aise ? Mhm ? Quoi que, c’est peut-être trop chaud, maintenant. » Je m’approchai des braises crépitantes et tendis le bras, jusqu’à atteindre les rebords de cette cage où agonisait silencieusement ma costaude prise. Au bord de l’évanouissement, d’inquiétantes sueurs perlaient au front du soudard, secoué parfois fois de quelques faibles toussotements plaintifs. Ses cordes vocales n’en pouvaient plus et, c’était tout à fait adéquat lorsqu’on jetait un coup d’œil au tableau. Sa peau d’origine ébène atteignait désormais un autre niveau de noir : un calciné plus que … calciné. Rôti de manière inégale, on devinait que l’homme en proie des flammes s’était longuement débattu pour s’enfuir des braises qui tantôt devaient très certainement être de prospères et chaleureuses langues enflammées. La peau pelait d’elle-même à certains endroits, tandis qu’à d’autres ses muscles étaient dénudés de toute chaire pour les protéger.

Et pourtant il vivait.

Nulle déception ne ponctuait son regard, pas plus que de peur ou de peine. Une ultime et dernière brise de vie animait son regard, comme s’il patientait que la mort vienne le chercher. Pas maintenant. Pas toute suite … Ma main vint lui saisir la mâchoire et je crispai mes doigts contre ses joues rougies par la chaleur. La sensation que sa peau allait me rester collée aux doigts me fit sourire et ce ne fût que quelques secondes après avoir admiré ses paupières luttant pour rester ouvertes, que j’ouvris la cage pour l’en tirer de là. Et même, dans toute ma mansuétude, je lui accorde un sursis et le dépose contre le sol sans le moindre heurt. Plus loin, je me dirige contre la table où mes outils poisseux patientaient d’être réutiliser. Plutôt, c’est d’un cruchon d’eau que je me saisis pour m’en envoyer une rasade afin de me rincer la tronche. Pour ce qui était du restant, une douche ne serait de trop pour garder éveiller mon poulet rôti. N’était-ce là guère de bon usage, que de saucer la volaille pendant la cuisson ?

Mais il fallut qu’on vienne me déranger … À peine eu-je le temps de déposer mon cruchon, que je me vis enserrer de deux bras maigrelets. Intoxiqué par la fumée, par l’âpre odeur de la mort et des supplices, il était impensable voire même improbable que je ne sache reconnaître son parfum.

La Rose Noire.

Ma main noircie de cendre et de la fumerolle de mon âtre de fortune s’en alla cueillir le front tout propre de L’Renor, y dégageant au passage d’une mignardise une mèche de sa tignasse de neige. Je profitai de cet instant pour humer derechef de son enivrant parfum et laissa dans le sillage de ma caresse le poisseux passage de mes doigts. J’abaissai le nez pour mieux l’admirer et lui répondit calmement, bien que mon souffle n’avait plus de sa naturelle constance, accablé par l’air surchargé de poison :
« Tu aurais dû rester encore un siècle de plus. » Et aussitôt je m’empara de sa nuque pour la secouer un peu, comme pour lui témoigner de mon agacement.

Elle sourit, évidemment. Je la déteste.

Puis je la relâche aussitôt en prenant un pas de distance, reprenant de mon attitude usuelle.
« Tu sais comme il me plait de te voir, mais la punition de cet heureux nigaud achève et là, toute suite, tu gâches le paysage. Tu m’attends en haut, tu seras gentille, entendu ? » Ce fût à mon tour de lui sourire, m’attendant à ce qu’elle n’obéisse évidemment pas.


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MessageSujet: Re: L'amitié au goût de ton sang [Kahveka]   L'amitié au goût de ton sang [Kahveka] I_icon_minitimeLun 14 Jan 2019 - 22:50


L’air était emplit d’un délicat fumet de cochonnaille grillée, si bien qu’elle se demanda même si son ami n’avait point entamer le repas sans en avertir ses cuisines. Secouée mais pas déçue de son accueil, elle laissa s’échapper un petit rire. Le son fluet filait entre ses dents, dans une mine goguenarde – satisfaite sûrement de son entrée. Depuis combien de siècle ces deux-là jouaient-ils le même jeu ? La Rose Noire n’en avait même plus souvenance ; l’on aurait pu se lasser de se connaître par cœur, mais chaque jour apportait son renouveau : chacun veillait assidûment à surprendre, dans la bienveillance que conférait leur rare – mais néanmoins réelle – amitié. Comme un homme que l’on aurait coupé trop tôt, le pauvre Kahveka se retrouvait insatisfait avec un problème qui, bien décidé à l’ennuyait, ne comptait pas se résoudre de sitôt.

Soudain éloigné de son corps, elle tourna finalement la tête pour observer le courtaud gibier. Tout cramé, tout cassé, le pourceau gémissait à peine. Observant l’œuvre du Maître des Ombres, L’Renor s’approcha avec les sourcils froncés. Là, ce n’était pas joli, non pas joli du tout. Kahveka n’avait jamais été doué pour faire de l’Art, comme elle. Il était bien trop gauche. Elle ricana en s’asseyant à califourchon sur le corps meurtris. S’il essaya de s’en plaindre, on n’entendit dans la pièce qu’un glouglou moite qui la fit frissonner. Le sang s’épanchait presque plus de ses plaies cautérisées, laissant l’hémomancienne un peu perplexe. Il n’y comprenait vraiment rien à rien ! Lentement, dans un geste presque langoureux, elle attrapa ses joues et inspecta son visage amoché. Difficile sous le cuir tanné de reconnaître les traits de l’homme. « Tu l’entends Dula ? Gâcher le paysage… Quand on fait un travail aussi médiocre… ».

Elle savait pertinemment qu’il l’entendait, et peut-être même qu’il s’était rapproché d’elle mais la malice qui luisait dans son regard trahissait son envie profonde de l’énerver. Les yeux du malheureux peinaient à s’ouvrir, et il planait entre l’état de conscience et d’inconscience si bien que le jeu ne valait plus rien. Elle continuait son inspection détaillée, avec minutie, comme s’il s’agissait d’un maître jugeant du travail de son protégé. « Et puis ta rouquine m’ennuie. Elle n’est pas d’aussi bonne compagnie que toi, tu sais ? ».
Visiblement agacé par ses remarques, l’eldéen se gratta la tempe. Voilà qu’elle savait s’y prendre avec lui pour obtenir ce qu’elle souhaitait. « C’est qu’il faut la caresser dans le sens du poil ».
S’arrêtant derechef, la magicienne porta un regard lubrique vers son compagnon. « J’y veillerai la prochaine fois, mais ne viens pas te plaindre si elle s’y abîme un peu ». Laissant exploser à nouveau son hilarité, la Puysarde posa un doigt dans une plaie. Bientôt, les gargouillis s’intensifièrent jusqu’à ce qu’il se mette à cracher un sang presque noir, coagulé. Ses jambes convulsaient sous elle, alors que déjà le fluide s’échappait de chacun de ses orifices. « Là… Oui là… C’est bien mieux ainsi… ».
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Kahveka Ner'Val Do'Vehera
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MessageSujet: Re: L'amitié au goût de ton sang [Kahveka]   L'amitié au goût de ton sang [Kahveka] I_icon_minitimeMar 15 Jan 2019 - 13:43




C’était tout à fait son genre que de la regarder tourmenter du regard ses presque-cadavres. De les analyser avec tous les scrupules du monde pour enfin, délicatement, y apposer sa griffe. Ou du moins dans ce cas-ci, y enfoncer. Et bien qu’il s’en aurait complut en d’autres circonstances, il ne sut à ce moment retenir un grommellement irrité. Elle désirait lui subtiliser son jouet et comme le gamin qu’il était en sa présence, s’il fallait jouer du coude pour le récupérer, il ne saurait hésiter. Ainsi il s’approcha d’elle et de sa monture, redressa sa botte qu’il déposa en toute délicatesse contre la clavicule de sa consœur, puis la chassa d’un mouvement sec. Désarçonnée tout en cessant immédiatement l’usage de son sortilège, elle ne fit ni une ni deux pour reprendre équilibre sur ses guibolles afin d’affronter l’assassin de sa sempiternelle bouille facétieuse et prompte à la bravade.

« Je t’ai connu meilleur que ça. »
À son tour il soutint son regard. Elle l’emmerdait, vraiment. Et pourtant il ne pouvait se résoudre à se débarrasser d’elle comme il l’aurait fait de quiconque l’aurait escagacé de la sorte. Une poignée de secondes s’écoula à s’ausculter, à mâchouiller sa langue de sorte à ne pas l’incendier de tous les mots, jusqu’à pousser un râle furibond de tous les diables et puis de se saisir d’un de ses poignards par la lame et le faire voler d’un coup de poignet jusque dans l’échine du macchabée en devenir. À contre cœur, il venait de délivrer la lamentable âme de sa langoureuse agonie.

« J’espère que tu es satisfaite! Contente ?! » À mesure qu’il s’enivrait de hargne, elle, jubilait en gloussant de le voir ainsi. Elle s’approcha sur la pointe des pieds, faussement prudente, puis courba le rachis de manière exagérée tout en mettant en évidence la chute de ses hanches, puis vint tremper son index dans le sang de sa victime pour en déguster un échantillon.

« Oui, très. » Son petit jeu ne fit pas mouche, car Kahveka cracha le plus écœurant glaviot de l’histoire à quelques pouces seulement du cadavre. Enfin, sans un mot, il fit volte-face et conquit les quelques pas qui menèrent jusqu’à la table d’outillage, emportant avec lui involontairement la présence de l’hémomancienne. Il se saisit d’un linceul et vint torcher à peu près sa bouille couverte de suie et de sang séché. Les bras de la sorcière à l’instar de deux vicieuses vipères vinrent s’immiscer autour de sa taille, l’enlaçant affectueusement tout en apposant la marque de ses dents contre la peau nue de son épaule.

« Tu n’as pas le droit de faire la tête, pas aujourd’hui. » Il tenta de capter l’un de ses regards du coin de l’œil, froissa son nez d’agacement et tenta de la chasser mollement du coude, de suite après avoir essuyé l’un de ses couteaux les plus poisseux contre la cuisse de L’Renor.

« Eh! » L’averti-t-elle, tout en venant lui assener une claque à l’arrière du chef. Elle fronça sévèrement des sourcils, puis vint se saisir de sa main armée, lui tordant le poignet de sorte à ce que l’arme en vienne à se poser sous la gorge de l’assassin. La lame frôlait de peu la peau nacrée de suie et de sueur du maître des lieux et bien qu’elle fût son amie, personne en ce monde n’était moins à l’abri de ce poignard que lui-même. Elle lui devait après tout plus du trois quart des cicatrices que son corps musculeux arborait … Et il lui en était bien reconnaissant. Il déglutit lourdement, le poignet toujours à l’envers et douloureusement tordu, sans bouger d’un poil.

« J’ai dit … On. Ne. Fait. Pas. La. Tête. » Elle le lui avait soufflé au creux de l’oreille d’un ton de voix mielleux et à la fois satisfait.

« Tu voudrais peut-être que je te remercie ? Des heures que ça durait, avant que tu viennes tout gâcher. » Subtilement, sa main libre glissa, cherchant à se saisir de la ceinture de sa tourmenteuse, mais il s’en vit d’autant plus acculé contre la table, la lame cette fois léchant carrément le derme de son cou.

« Ça va … T’emballes pas. »


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MessageSujet: Re: L'amitié au goût de ton sang [Kahveka]   L'amitié au goût de ton sang [Kahveka] I_icon_minitimeMar 15 Jan 2019 - 16:57

Le souffle s’écourtait à mesure que le dangereux contact s’affermissait. Il était bien l’un des seul à savoir de quoi était capable la Rose Noire, et peut-être était-ce l’excitation de la peur qui lui intimait alors de ne point lâcher prise. Sous la lame encore crasseuse, sa peau se tendait à un rythme régulier alors que les mirettes andrinoples ne parvenaient à se détacher de la jugulaire offerte. Elle la voyait battante, palpitante au gré des inspirations de sa proie. Bientôt, elle sentait presque l’odeur de son sang. Un fumet délicieux qui lui était particulièrement familier et qui savait éveiller en elle ses plus bas instincts. « Excuse toi ». La phrase lâchée avec aplomb, n’avait rien pour faire rire car derrière le sourire torve se muait une envie impérieuse de le voir abdiquer, une fois de plus.
Pauvre Kahveka qui, tendant une gorge blanchît, tenta mollement de s’éloigner du contact froid de l’objet tranchant. Ne savait-il pas Dula qu’elle ne cèderait pas ? Il buta bientôt son crâne contre le torse de la matrone alors que ses muscles se crispaient subtilement, juste assez pour éveiller le doute de l’eldéenne qui demeura prudente. « M’excuser ? Tu serais pas un peu timbrée ? »
« N’est-ce pas pour cela que tu m’aimes ? »
Son sourire s’élargit encore un peu, ses lèvres frôlant une peau échaudée par la menace alors que sa main libre vint à se saisir de la blanche tignasse, dégageant son visage. Elle appréciait d’autant plus qu’il était à sa merci, esseulé sous la poigne de fer de la mage qui n’en avait guère fini avec lui. Ce petit jeu l’amusait. Oh oui, elle aimât s’amuser à cela avec lui, se remémorant de ses râles essoufflés et de ses cris. Grimaçant un peu sous la douleur qui commençait à poindre, les lippes du Maître des Ombres s’étirèrent, faisant écho au minois de sa tortionnaire. « C’est bien pour cela que je ne t’ai jamais tuée, oui ».
Finalement, L’Renor relâcha sa prise soulagée alors que son rire cristallin emplit la pièce sombre une fois encore. L’endroit était parfaitement approprié : ici ils avaient à la fois la tranquillité et les outils à porter de main. Elle eut beau l’observer, son esprit s’égarait dans de macabres lubricités, si bien qu’elle ne parvenait plus à freiner sa respiration. La tension montait, inéluctablement et la cave paraissait chaque fois plus petite – une promiscuité sordide qui resserrait l’étau autour de l’eldéen. Elle se déplaça dans un mouvement souple, se hissant sur la table à laquelle il était affairé. Il trainait là-dessus un charmant rassemblement de pinces en tout genre, de lames et d’autres objets dont elle ignorait même le nom – pourvu que cela fasse mal. « Tu n’en aurais pas le cran ». Son regard inquisiteur roula sur son ami avec dureté et une lueur étrange valsait, tel un brasier qu’il ne pouvait plus éteindre à présent.
« Non, c’est l’envie qui manque. »
Sans plus de cérémonie, il s’immisça entre ses gambettes couvertes, rapprochant les corps. Kahveka avait toujours été bien plus physique qu’elle ne l’était, mais leur intimité ne la dérangeait guère, pour peu que l’homme se plie à ses envies démesurées. C’était sûrement ce fragile équilibre qui maintenait leur lien avec la même ferveur depuis tous ces siècles. Ses paluches encore sales se posèrent, impérieuses, sur ses cuisses alors que lentement elle sentit la pression se faire du bout de ses doigts. Toujours armée, la belle Sanguine passa le plat de sa lame sur la joue glabre de l’hôte, délicatement à la manière d’une caresse froide et sensuelle. Puis la caresse glissa jusqu’à ses lèvres offertes, puis revint à son cou battant. « Je viens d’être nommée Phor’Dur ». Si la nouvelle avait de quoi mériter quelques félicitations, elle préféra garder le ton de leur conversation dans un autre registre, se pourléchant les babines avides. « Je mérite bien une petite récompense… ».
Si elle ne l’eût aussi bien connu, elle ne se serait même pas aperçu du changement dans son faciès grisâtre. Etait-ce de la fierté qu’elle y voyait ? « Le genre de récompense qu’on reçoit, ou qu’on prend de force ? ».
Son visage devint carnassier alors que son ventre se réveillait en un chatouillement bien connu. La lame quitta son cou et la pointe usée se faufila sous l’ongle de son index droit – juste assez pour laisser une douleur lancinante s’emparer de lui. « Commençons par l’un et finissons par l’autre. Nous avons assez d’une nuit pour nous satisfaire ». La Rose Noire l’avait à peine murmuré, comme si les murs étaient capables de l’entendre.
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MessageSujet: Re: L'amitié au goût de ton sang [Kahveka]   L'amitié au goût de ton sang [Kahveka] I_icon_minitimeMar 15 Jan 2019 - 22:26




Pendant que certains croiraient que « donner » relevait d’avantage de gâteries offertes physiquement à sa compagne, Kah lui, « donnait » littéralement son corps. Sa main se crispa aussitôt qu’elle appuya contre le poignard niché entre son ongle et sa peau, le bougre étouffant ses complaintes d’une grimace à peu près dissimulée. Pour autant qu’il fût porté en souffrance, il ne chercha guère à s’esquiver. Sa main fit la statue, bien qu’elle se retrouvât raffermie contre la cuisse de sa tourmenteuse, comme pour s’y ancrer solidement de sorte à ne pas déchoir face à la douleur. Il s’approcha de son faciès encore un peu plus et lorsqu’il se trouva à quelques centimètres de ses lèvres déjà rougies par le sang de l’autre macchabée, il chercha à lui voler un baisé bien vite réprimé par sa tortionnaire. D’un mouvement du poignet, elle fit une légère torsion à sa lame, délicatement … Mélangé au travers la douloureuse complainte de l’assassin, du sang nouveau vint se mêler aux souillures du poignard, tandis qu’il déposa son front contre son épaule d’un spasme incontrôlé, comme fouetté par le supplice. Il retint son souffle, trois seconde peut-être, jusqu’à laisser entendre résonner dans cette étouffante cave la rapidité de son souffle cadencé.

Ses ongles, bien que fort bien raccourcis, cherchèrent à se terrer dans la peau de sa cuisse, tant l’envie de s’esquiver du poignard commençait à se faire attrayante. Dans la chute de son visage contre l’épineuse rose, sa tignasse plus tellement immaculée vint couvrir sa bouille, cherchant avec le temps à dompter la douleur. Son souffle soutenu y jouait certes un rôle dominant, mais avant tout ce fût le plaisir d’être soumis à sa volonté qui l’encouragea à poursuivre. Souffreteux de ces prémices de torture, il laissa filer d’entre ses lèvres le début d’un rire sardonique.

« Tu te fane déjà, zik'anon ? » Lui murmura-t-il d’une voix légèrement étouffée par l’affliction, le front luisant d’une prime gouttelette de sueur. Les bases de leur jeu étaient maintenant posées ; il souffrait et elle s’en délectait. Et c’est particulièrement pourquoi ils s’entendaient si bien ; ces manœuvres n’avaient pour but que de faire plier l’un ou l’autre à leur volonté, cherchant à chaque fois quelques moyens plus imaginatifs pour arriver à leur fin.

Nulle réponse autre qu’une pression supplémentaire au poignard ne vint de la belle. Cette fois pour ne pas faire raisonner contre les parois de la salle de torture l’étendue de son tourment, il vint refermer ses dents contre le cou de son amante, évidemment plus fermement que le doux passage des usuels baisés amoureux. Ses yeux se fermèrent pour mieux préserver son calme, mais sa mâchoire crispée n’en démordait pas. Il pourrait à son tour pleinement la goûter, tant sa prise était féroce. Et ce ne fût pas tant en guise de revanche que par fierté qu’il s’y maintint. Sa poigne quant à elle, s’en vit si crispée que L’Renor dût très certainement ressentir le muscle de sa cuisse comprimée par l’étau qu’était devenue sa paluche. Les voilà les risques de la torture, lorsqu’on laisse à notre proie un trop plein de liberté …

Il arrache à son encas un frisson palpable, la sentant se courber à son tour jusqu’à nicher la pointe de son joli nez dans ses cheveux empoissé par la sueur et la suie. Mélangé aux souffles plaintifs, il la sent jubiler chaque seconde un peu plus en d’interminables et langoureux soupirs. Mais il fallut qu’elle cherche d’avantage, elle désirait le voir céder … Et elle y parvint. Son poignet se tordit encore un peu, laissant la pointe de la dague complètement disparaître sous l’inondation de sang qui s’échappa de son index et en fit finalement décoller partiellement son armure. Kah mordit si fortement qu’il aurait passé pour un cannibale et par céder, c’est que sa main fuit lâchement sa cuisse pour venir se placarder sauvagement contre sa gorge. Il relâcha sa bouchée et pressa tout son corps pour la soumettre à sa volonté, lui plaquant la tête contre le bureau dans un fracas sans pareil.

Il en tremblait, de tout son corps, tant la sensation d’euphorie lui secoua l’estomac. Aux dépends de la douleur qui lui incendiait toujours la main, il avait enfin sa chance de reprendre position. Il passa sa langue contre sa lippe devenue rouge pivoine et raffermit sa poigne meurtrie contre l'oesophage de son amie, dans l’idée de la stranguler si fort qu’elle en soit privée de tout air. Il la surplomba, la domina, puis approcha son visage du sien et n’avait plus cure des traitements qu’il lui réservait : ils n’en n’étaient plus là.


« Tu es si belle quand tu te tortilles … »

Spoiler:


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L'Renor Crysto
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MessageSujet: Re: L'amitié au goût de ton sang [Kahveka]   L'amitié au goût de ton sang [Kahveka] I_icon_minitimeMar 15 Jan 2019 - 23:59

Son ventre papillonnait à mesure que les chairs se délitaient, formant un canyon parfait où s’écoulait tranquillement une rivière rougeâtre. Elle le sentait à présent, dégoulinant sur sa cuisse dans une pisse chaude et épaisse. C’était enivrant : son parfum avait des allures d’extases et le coutelât plongé profondément dans la main l’aurait presque secoué de spasmes. N’y avait-il pas meilleur apothéose pour une journée si réussie ? Là, vibrant d’un pareil accord, son corps se convulsait contre son gré tandis que ses doigts abimés laissaient une emprunte presqu’aussi indélébile que la marque qu’il lui porta au cou. La douce morsure – qui s’était depuis longtemps raffermit – pinçait délectablement dans une torture plus douce que ce qu’elle lui infligeait là. Il céderait plus tôt qu’il n’y croyait, bien que sa ténacité l’avait toujours impressionné. Oh Kahveka ! Si seulement il se trouvait être plus docile, les choses n’en seraient que plus simple – ou plus ennuyante.

Mais il n’y avait chez le maître des Ombres aucune routine, et même après des siècles il trouvât toujours le moyen de renverser les situations pour le plus grand plaisir de la Rose Noire. Car voilà qu’une fois son geste à son paroxysme, sa main blessée quitta son nichoir pour se placarder contre la gorge de la belle. Elle sentait le fluide couler contre sa peau, lui tirant des frissons tandis que, basculant, les rôles s’inversaient. Il savait qu’il lui couterait un pareil geste, mais son regard valait bien quelques rébellions : au fond des mirettes de son ami ne luisait plus que cette envie malsaine, et terriblement dangereuse. Voilà comment elle aimait à le voir ; bien loin de ses apparences, avec elle il se permettait de lâcher prise, ouvrant la cage à un monstre qui trouvait son écho parfait dans les yeux andrinoples de la magicienne.

L’air lui manqua. Elle suffoquait. Et plus la pression se faisait grande, et plus le sang jaillissait dans un flot continu. Si elle tenta de parler, les poumons privés d’air ne permirent qu’un soupir muet alors que déjà la panique s’emparait de son être. Au bord d’un précipice, le Geôlier avait le pouvoir de l’y pousser. Il n’aurait fallu qu’un geste. Et c’est sûrement cette sensation de perdition qui excita d’autant plus la petite eldéenne ; elle avait le goût du risque. Elle flottait dans un univers de plus en plus flou, à mesure que sa respiration se faisait sifflante. Fermant les paupières, elle suivit les ténèbres de ses instincts.
Là, dans le noir, elle ne voyait plus le visage lubrique de son tortionnaire. Elle ne sentait plus la main et n’entendait plus les sons provenant du haut des escaliers. Il ne demeurait dans ce monde vide qu’une odeur et une sensation humide. Oui, c’était cela. Elle s’approchait dans ce flot ténébreux, tirant sur une corde qu’elle ne pouvait distinguer, ne sachant pas même ce qui était l’endroit de l’envers. Là, dans ce vide parfait, elle l’attrapa avec force et s’en imprégna toute entière. Le flux la transperça, la pénétra, si bien qu’on eut pu entendre un gémissement de plaisir. Elle le tenait, elle le sentait. Elle le possédait.

Et le Malheureux en découvrit l’amertume lorsque ses pupilles dilatées s’ouvrir à nouveau. Sous la douleur et la surprise, il relâcha sa poigne alors qu’elle le repoussa vivement d’un coup de pied dans l’estomac. Reculant de quelques pas, le solide gaillard laissa juste assez de place pour qu’elle descende de son piédestal, lui faisant face. Elle était bien plus petite que lui, mais elle saurait le mettre à genoux. Elle y parvenait souvent. Le sortilège fût levé presque aussi vite qu’il n’était apparu mais cela avait suffi. Pleine d’orgueil, elle le dévisagea sans crainte alors que, le souffle court, ses quenottes se dévoilaient dans une moue terrifiante. « A genoux ».

Et s’il s’exécuta, elle pouvait sentir sur son minois qu’il se faisait violence ; il aurait été facile de se refuser, mais le souhaitait-il seulement ? Une fois sur ses rotules, elle prit le temps de faire le tour de son compagnon, détaillant chaque muscle pour mieux s’inspirer. Le petit feu de fortune brûlait toujours, et lui tournant le dos, elle examina les instruments à disposition. Les caressant d’un doigt distrait, elle plongea finalement un tisonnier dans les flammes alors que son autre main se saisit de la même petite lame qui avait ôté à son doigt la protection kératineuse. Cela lui suffirait bien assez pour faire son office. Revenant auprès de lui, elle attrapa ses cheveux une fois encore pour faire basculer sa tête alors qu’elle dévorait ses mirettes avec envie. « Alors Kahveka, tu te défies de moi ? ». Elle se pencha un peu, délicieusement troublante. « Prends cette lame et ouvre-toi sous la troisième côte droite ». Un rire mutin lui échappa alors que déjà sa langue glissa sur ses lèvres avec impatience. Elle comptait s’amuser ce soir.
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Kahveka Ner'Val Do'Vehera
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MessageSujet: Re: L'amitié au goût de ton sang [Kahveka]   L'amitié au goût de ton sang [Kahveka] I_icon_minitimeMer 16 Jan 2019 - 15:23




Son absence de respire, ses grognements asphyxiés, son corps qui commençait délicieusement à se tendre, à se tortiller sous le manque d’air, puis ses yeux même, qui se révulsaient sous la pression de sa main à sa gorge …

Exquise … C’est ainsi qu’il la préférât, silencieuse et … agonisante. De la savoir soumise à sa poigne, l’imaginant se demander quand achèverait son calvaire, quand allait-il avoir pitié d’elle ou faire preuve de miséricorde lui indiqua un chemin tout tracé vers l’extase. Elle ne l’avait pas touché depuis son index meurtri et pourtant, à mesure qu’il la sentit perdre connaissance, son souffle se précipita, il se hâta à mesure qu’il la tuait à petit feu. Son sourire était désormais total, ses joues rehaussées jusqu’aux esgourdes, tant il trouva cet instant savoureux : son vît pouvait s’en faire garant, il s’en régala. Cet exquis goût de sadisme, de torture, voir même d’amour alambiqué était le nerf de leur relation et les limites, les barrières séparant acceptable et irraisonnable, se repoussaient à chacune de leurs séances. C’en était si vrai, que l’irraisonnable n’avait entre eux désormais que peu de place. Seuls quelques règlements inviolables étaient établis. Son majeur dextre, par exemple, ne pouvait en aucun cas être approché ni même violenté, celui-là même qui arborait son focaliseur. Quant à leur visage, là aussi il y avait gêne à les abîmer. Du moins, pas sévèrement …

Un sablier d’une minute s’était égrainé depuis le début de sa strangulation et bientôt, il s’en en serait fait de son amante … Un sommeil profond, très profond : voilà l’état dans lequel la rose serait contrainte à être plongée, tandis que son agresseur jouirait pleinement. « … Une nuit pour nous satisfaire … », se souvint-il alors que son souffle se coupa net. Il sentit l’équivalent d’un poignard au travers du cœur, lui élançant le poitrail et l’empêchant à son tour de tout souffle. Sa patte inquisitrice lâcha aussitôt la pauvre gorge rougie de sa victime pour mieux se crisper contre son pectoral gauche. Il tituba de deux pas, ses rubis incandescents s’écarquillèrent et il tenta par trois coups à se frapper la poitrine comme s’il chercha à faire passer le mal. Son cœur, sans doutances, lui jouait de mauvais tours et ce fût, il en était certain, bien contre son gré. Bientôt la vilaine bouille de Kah se tordit, inspirant si douloureusement qu’il dût se maintenir contre la table d’une main. Et avant qu’il n’en ait connaissance, ses yeux rencontrèrent derechef ceux de son amante, qui s’était bellement remise de son état second. Un coup de botte vint sauvagement s’imprimer à l’estomac de Kah, le forçant à reculer de quelques foulées, mais le délivra de cette atroce affliction.


« À genoux. » Lui avait-elle ordonné, toute suite après avoir retrouvé l’équilibre sur ses courtes béquilles. L’instruction sonna entre ses deux oreilles comme le début de sa revanche et non la sucrerie qu’elle était venue quêter suite à sa nomination. Kah lui en voulait un peu, là toute suite, de lui avoir privé de l’apothéose de son moment de soumission. C’est là que l’on pouvait pleinement constater la complexité de leur relation et de leurs jeux. Selon les moments, l’égoïsme se montrait lui aussi dominant, surplombant de loin l’envie de satisfaire son partenaire. Et lorsqu’on ne pouvait avoir accès à l’un, l’autre profitait et se manifestait de plus belle.

Voilà pourquoi Kah se résigna et posa un genou, puis l’autre, presque dans une pieuse révérence. Il resta à la suite bien immobile et tout aussi muet, patientant la prochaine instruction. Il n’était à ce moment plus qu’une pièce de viande livrée pour elle, vêtu seulement que d’une paire de botte et de son pantalon. Quant au haut de son corps, il s’était départi de ses vêtements depuis si longtemps, qu’il s’en retrouva nippé unique que de sueur, de sang et de suie. Ses cicatrices –au compte de plusieurs dizaines- en étaient à peine perceptibles. Au moins pouvait-elle se régaler de sa musculature sèche, dénudé de gras et bellement mise en valeur par leur relief rehaussé de scarifications.

Elle tourna autour de lui comme un vautour, écumant d’ores et déjà à la vue de son plat prochain. À la fin de son petit manège, elle décida de noyer un tisonnier au travers les braises. Kah inspira profondément, sachant très bien que tôt ou tard, il aurait à faire avec le baisé ardent de cette tige de métal. Cette douleur, il la connaissait désormais trop bien et ce n’était évidemment pas ça qui l’angoissait le plus. Lorsqu’elle lui ordonna de s’entailler le flanc, il dévisagea la lame posée au sol. Il grinça des dents. La lame –qui était la sienne- était volontairement émoussée et de surcroît, le fil de celle-ci en était à quelques endroits brisé, rendant le tout fort bien peu efficace à la coupe. Et elle le savait pertinemment. De sa main la plus adroite –et celle encore intacte-, il se saisit fermement du poignard et l’approcha de son flanc. Il y déposa langoureusement l’arme blanche, y apposa une pression conséquente, souffla tout bas « Oui, Jabress. », puis commença la boucherie. Un trait sec et vif, voilà comment il aurait dût s’y prendre. Mais jamais son amante n’en aurait été satisfaite et jamais elle n’aurait sût pleinement savourer son présent. Or, il continua, langoureusement, écorchant la chair comme une scie aurait misère à couper du bois, laissant en son sillage s’égoutter le long de son flanc son sang offert pour elle. À s’exécuter de la sorte, il avait les airs d’un fanatique qui se sacrifiait pour une déité quelconque. Son corps entier se tendait sous la douleur, étouffant dans la prison de ses dents ses douloureuses complaintes. Sa mâchoire, crispée comme jamais, en laissait percevoir la pression au travers ses joues blanchies par l’effort. Plusieurs sueurs vinrent s’écouler contre son front partiellement couvert de sa tignasse, tandis qu’il acheva sa crasseuse besogne en laissant finalement tomber dans un tintement métallique l’arme du crime contre le sol.

Et pendant le sacrifice, elle continuât à vironner autour de lui, à serpenter silencieusement comme une araignée qui guettait ses quatre heures, prisonnier par sa toile. Il sentit son regard malsain le guetter, son sourire s’egayer à mesure qu’elle constatât son mal. Du coin de l’œil, il la vit se saisir de sa poupée, qu’elle chifonna distraitement, un peu comme elle avait habitude de faire avant de lancer l’un de ses sortilèges. L’angoisse de l’assassin gagna un cran supplémentaire, de même que le fit son excitation.


« Reprends-la. » Ordonna-t-elle aussitôt, d’un air impérieux. Et il ne s’y fait guère prier par deux fois pour s’exécuter ; il empoigna la dague, bien que sa prise fût moins certaine. Son doigt l’incendiait toujours de douleur et son sang s’écoulait à rythme régulier en une multitude de coulisses limpides. Il inspirait désormais plus laborieusement et redressa le nez, pour croiser le regard de sa tourmenteuse d’un seul de ses yeux. À nouveau, il la vit satisfaite du spectacle. Elle s’approcha et lui récupéra le poignard, puis se faufila à son dos pour tracer quelques arabesques du bout des doigts contre la peau de ses épaules carrées. Si le contact lui parut doucereux au départ –et il l’était-, les chatouillis se transformèrent et mutèrent sauvagement en une atroce sensation. À leur passage, il sentit ses muscles s’endolorir comme si on l’avait violement molesté. Des ecchymoses zébraient bientôt la surface de son derme foncé : l’hémomencienne y veillait. Elle se cambra, immobilisa la pointe de ses doigts et approcha son visage de son oreille. Elle prit tout le temps nécéssaire à ce qu’il puisse profiter de sa proximité, lui délivrant même une concise caresse à la nuque, celle-ci dénudée de toute douleur.

« Je veux t’entendre. » Lui chuchota sa geôlière au creux de l’oreille. Et rien ne vint. Pour elle, Kah pouvait souventefois arborer le chef de servile esclave, mais il se faisait encore point d’honneur à ne pas lui rendre la tâche trop aisée. La poitrine de son amante se souleva d’un rictus concis et, avant qu’il ne la voie venir, elle enfonça son pouce dans la plaie qu’il s’était fait. Là, très certainement, elle eut ce qu’elle désira. L’ensemble de sa musculature se crispa et même, son rachis se cambra sous la douleur lancinante, laissant s’échapper d’entre ses lèvres un premier cri de douleur. Une plainte qui avait tout pour la satisfaire, tant l’écho fut prodigieux.

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MessageSujet: Re: L'amitié au goût de ton sang [Kahveka]   L'amitié au goût de ton sang [Kahveka] I_icon_minitimeMer 16 Jan 2019 - 16:46


Suspendue dans une seconde irréelle, elle regarda filer le sang le long de sa main. Les gouttelettes furieuses vinrent s’exploser au sol dans un mutisme parfait alors qu’il lâcha enfin son premier cri. Pour sûr, on l’eut entendu jusqu’au-dessus, et provoquant un frisson incontrôlable. Son ventre se retournait dans une exquise excitation alors que l’air sembla lui manquer, laissant s’échapper un râle de plaisir, mirettes closes. Cet instant était parfait, symphonie cruelle et pourtant si belle. Elle était subjuguée par la voix meurtrie et le liquide chaud qui fuyait son corps, allant s’enrouler sur sa peau demandeuse, vieil ami pourléchant les dernières barrières de son âme torturée. Ainsi mêlés, ils ne faisaient qu’un. Ses humeurs lui appartenaient, son cœur et sa vie entre les doigts de la Macabre Poupée. Son pouce se glissa plus en avant dans la fente, tâtonnant d’abord les chairs, déchirant les ligaments, jusqu’à buter sur le premier organe dans une caresse délicieuse. Elle l’aimait de l’intérieur.

La langue de la terrible amante passa sur son lobe tandis que sa main libre, tenant toujours la maudite poupée, se faufila dans un mouvement spasmodique à travers ses propres chausses. Là s’en vint à caresser l’aqueuse entrée – qui envieuse de tant de suppliques -, ne lui laissait point de congé. Et à mesure qu’elle se caressait avec la même douceur qu’elle le faisait crier, l’envie se faisait plus grande et le souffle plus rauque. Bientôt son corps entier se colla à son dos musclé, frottant avec régularité dans un geste équivoque qui ne laissait pas de place à l’interrogation. Et tandis qu’il souffrait avec constance, le bellâtre sentait tout contre lui le plaisir qu’elle y prenait. Le jeu pervers était d’une telle satisfaction qu’elle s’obligea à arrêter, retirant ses mains des plaies humides et introduisant la plus mutine dans la bouche de son ami alors qu’elle se réserva la meilleure, suçant frénétiquement ses doigts rougis.

Si d’abord il s’en accapara avec violence, il relâcha la pression alors que quittait les derniers flots de douleur. Insidieusement sa langue s’immisçait avec rigueur, nettoyant chaque parcelle au goût du plaisir. « Je sais te récompenser quand tu es sage ». Elle gloussa avant de se relever en filant vers la table. Elle chantonnait avec légèreté alors que, se saisissant du tison, elle approcha l’ardente ferraille vers son amant. La pointe était blanchie, laissant quelques fumerolles de chaleur s’échapper en volutes transparente dans l’air pesant de la pièce. Se plantant devant lui, elle le toisa un instant. Il était si beau lorsqu’il lui était soumis… Un rictus déforma de nouveau le visage porcelaine : « M’appartiens-tu ? »
« Oui Jabress ». Il n’osa même pas lever les yeux, préférant fixer la pointe qui bien assez tôt viendrait brûler ses chairs. Et non mécontente de sa réponse, elle allait lui donner pleine satisfaction.

« Lève le bras ». S’il s’exécuta, ce n’était pas dans une pointe d’amertume. Il était vrai qu’elle s’amusait particulièrement ce soir, mais il aurait tôt fait d’être récompensé dans peu de temps. Plus tôt qu’il ne le pensait. Alors dansa la braise rouge, jusqu’à rencontrer sa peau immaculée dans un cri de douleur toujours aussi déchirant. Et sa langue passant sur ses lippes asséchées par l’envie, elle laissa sa main sûre guider la tige jusqu’à tracer deux lettres parfaites. L. R. Marqué profondément, il se dégageait à présent un fumet de muscles grillés alors que, fière, elle se recula pour observer son œuvre. Elle venait enfin, au bout de tant de siècles, de poser une marque indélébile. Il lui appartenait et ce, jusqu’à la fin de ses jours. Laissant choir le bâton dans un bruit métallique, elle rangea la poupée de chiffon en le poussant délicatement. Il retomba sur son cul et, sans lui laisser un instant, elle s’installa à califourchon, suivant les contours tranchés de ses cicatrices qu’elle ne connaissait que trop bien. Là, ravie, elle roula des hanches alors que ses lèvres souillées par le sang cherchèrent les siennes.
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Kahveka Ner'Val Do'Vehera
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MessageSujet: Re: L'amitié au goût de ton sang [Kahveka]   L'amitié au goût de ton sang [Kahveka] I_icon_minitimeMer 16 Jan 2019 - 21:29




Son cerveau était en détresse, c’en était trop. Son doigt, l’intolérable passage de sa lame émoussée et piquetée de rouille et maintenant, ce corps étrange qui remuait entre ses cotes. Un voile se déposa devant ses yeux, sombrant dans un état second où pour seul exutoire, seules ses cordes vocales se tendaient à outrance pour s’échapper de cette affliction. Il hurlait à en faire secouer la trappe de bois franc séparant la cave au rez-de-chaussée, à en réveiller les âmes en quête de repos, à en faire jouir sa maîtresse. Alors il oublia tout ; ce qui l’entourait, les regards qui l’attendaient lorsqu’il retournerait en surface, son amante qui prenait son pied à son dos … La douleur le fouettait et le martyrisait comme si ce fût Kiel elle-même qui manipula la cravache. Tout, il perdit tout, jusqu’à ces reflexes les plus primaux. Il ne chercha pas d’un poil à s’extirper de sa mauvaise condition, il subissait, tout simplement.

Puis, à l’instar de la plus extraordinaire des délivrances, son mal s’atténua, lui redonnant de fait un brin de lucidité. Reprenant peu à peu contact avec la réalité, il vit l’ombrage flou de son immodeste bourreau. Elle souriait, il en était certain. Il chercha à mieux la distinguer en papillonnant des cils, en vain. Elle restait toujours nippée d’une garde-robe brumeuse et nébuleuse, incapable de s’illustrer d’avantage ses airs. L’effort fournit pour rester sur place pendant son supplice l’avait bellement ébranlé et il ne pouvait désormais plus s’en dérober. Aussi chercha-t-il à s’exprimer pour la première fois depuis la fin de sa tourmente, poussant d’un ton de voix enroué et amenuisé par l’éreintement.


« Je t’ai connue plus douce … » Et en retour, pour seule réponse il entendit un autre commandement : celui de lever son bras au ciel. Il soupira, chancela, mais s’exécuta. Les sueurs perlaient désormais à son front en belle quantité et le tout n’était guère cause que de la chaleur étouffante de ce trou à rat, sa santé était menacée. Pour autant qu’elle le remarque, cela ne freina guère L’Renor à poursuivre son piquant traitement. Elle ferma un œil pour mieux viser, puis vint estampiller au fer ses initiales contre son flanc, mimant à toute chose près le sort que l’on réservait au bétail. À nouveau, l’horreur. Il cria, hurla, aboya son mal aussi intensément qu’à l’instant, endurant l’incendie qui calcinait ses chairs.

Il avait chaud, atrocement chaud. Son visage en était la preuve évidente : ses joues s’étaient empourprées sous la pression de ses plaintes, sous la chaleur de l’environnement et surtout, à la morsure ardente du tisonnier. Sa main, son poitrail, ses côtes et même ses épaules souffraient. Peu importe la position, il souffrirait autant et aussi longtemps que son corps le déciderait. C’est ce qui était beau en ces jeux, lorsqu’ils sortiraient, là-haut à la surface, ils redeviendraient eux-mêmes. Elle, l’impétueuse Phor’dur et lui, le sadique et manipulateur maître des ombres. Pourtant, tous deux emporteraient autant physiquement que mentalement les souvenirs de leur séance.

Elle le repoussa du pied et il s’écroula tout simplement sur le dos, sans lutter le moindre du monde. En cet état, il n’avait de différence entre le ténébreux assassin et le macchabé à ses côtés que son souffle, car il n’était plus à même de lutter à quoi que ce soit. L’Renor monta en selle en passa ses genoux à califourchon de parts et d’autres son étalon. En bonne amazone, elle apprivoisa l’animal en trémoussant ses hanches, de sorte à dénicher la position idéale. Et il fallait dire qu’elle prit bien son temps pour y parvenir, car elle dansa aussi langoureusement que délicieusement contre le poteau affaissé de son asservi.

Sa récompense, il y goûta, un peu, enfin. Elle se cambra et vint épouser ses lèvres aux siennes dans un baisé enfiévré, qui n’eut guère besoin d’avantages d’ambages pour se montrer aussi sulfureux que la morsure du fer à ses côtes. Pendant les sévices, le pauvre s’était mordu involontairement la langue pour réprimer ses primes plaintes. Or la succube qui la dominat s’en vit d’autant plus encouragée à poursuivre, inspirée par le goût ferreux de son sang. Qu’Isten en soit témoin, il aurait savouré chaque partielle de seconde de cette débauche, si l’inconscience ne le guettait pas de si près. Ses mains manquaient de force aux hanches de sa belle, ses lèvres de fougue et ses paupières s’étaient drôlement alourdies durant le processus.

Il partait lentement, mais sûrement, sur le point de trouver un prompt repos dans cette marre de sang qu’était la sienne.



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MessageSujet: Re: L'amitié au goût de ton sang [Kahveka]   L'amitié au goût de ton sang [Kahveka] I_icon_minitimeMer 16 Jan 2019 - 23:31


Le baiser enfiévré puait la sueur, le sang et la douleur. Ce savoureux mélange laissait à ses lèvres un goût incomparable dont il lui était impossible de se soustraire ; farouchement accrochée à un ballet sophistiqué de leurs langues abimées – l’un de morsures, l’autre de ne l’avoir fait plus tôt – elle laissait leurs souffles envieux se mêler avec la même intensité. Et elle eut beau sentir toute la fougue qu’il ressentait comme un écho parfait à ses propres désirs, il s’éteignait. Sa respiration se faisait précaire et ses yeux se fermaient jusqu’à en faire pâlir son teint. Oui, elle avait touché la limite et cela ne la freina pas tout au contraire : galvanisée de l’avoir amené jusqu’à l’apothéose, elle raffermit sa prise avant de quitter à regret sa bouche mollassonne et refroidie.
Ni une ni deux, l’index et le majeur pénétrèrent la prison de ses dents jusqu’à toucher sa glotte, alors qu’elle le surplombait sévèrement. Il ne fallut pas longtemps pour qu’il revienne à lui, tiré par les contractions involontaires de son estomac. Il n’y avait chez les souffreteux pas meilleur remède que le mécanisme vomitif. Le tirant avec violence des limbes, elle planta son regard fiévreux dans le sien alors que sa main retomba lourdement sur sa joue dans une gifle qui termina de l’éveiller. Sa poitrine se soulevait chaotiquement, animée par la seule envie de l’avoir pour elle un instant encore.
Une minute.
Une nuit.
L’éternité.

« On n’en a pas fini, nous deux ». Se concentrant un instant, elle appliqua ses doigts sur la plaie de ses côtes. Si ce n’était guère sa spécialité, elle était tout de même capable de quelques réparations sommaires, et veilla à stopper le saignement – juste assez du moins pour qu’il ne sombre pas à nouveau. Elle n’aimait pas cela ; la Rose Noire avait l’impression de bafouer son œuvre, mais à choisir elle préférait mieux l’avoir à disposition. Elle pourrait à l’occasion lui rouvrir les chairs si cela lui coutait trop de voir une si belle pièce raturée. Et à mesure que les fils magiques s’agitaient, il toussa grassement, la secouant un peu. Bientôt, il était certain qu’il avait repris conscience mais ses yeux semblaient encore aveugles, trop fatigués pour voir à nouveau. Et la magicienne s’en irrita. « Je te pensais plus résistant que cela Ssinjin Ssinssrigg ». La mine déçue, elle laissa glisser sa paume jusqu’à son ventre et plus bas encore. Elle n’était pas prête à abandonner, pas si vite.
« Ton jouet est bien usé par le temps Jabress ». Sa voix était tremblante, à peine murmuré tant il lui coutait d’articulé, prêt à retourner dans les ombres qu’il chérissait tant. Et L’Renor rit en entendant la dernière supplique. Elle n’était pas beaucoup plus jeune qu’il ne l’était, bien que son apparence sibylline en trompait certains. Mais elle le comprenait. Il n’avait plus la splendeur de la jeunesse. Il s’était apprivoisé et les corps poussés à leurs limites commençaient à peser lourd dans la balance. Elle resta perchée un moment encore en le détaillant, soudainement refroidie. Qu’à cela ne tienne, elle savait qu’il serait plus coopératif dans peu de temps. D’un bond elle se dressa sur ses gambettes et s’en alla chercher sa chemise abandonnée dans un coin avant de la lui donner.

« Enfile ça et lève-toi zhuanth nesst. Ta rouquine a préparé le dîner, cela te remettra sur pieds ». En vérité, si elle lui accordait ce répit c’est qu’elle savait qu’il était moins coûteux de le laisser se sustenter pour mieux profiter dans la soirée, plutôt qu’il ne lutte et n’en devienne aussi ennuyeux que le cadavre qui gisait non loin d’eux. L’aidant à se relever, elle le supporta tant bien que mal alors qu’ils gravissaient les marches de la cave. Au dehors vibrait une animation qui ne lui avait pas manqué. Kahveka aimât à être entouré, autant qu’elle aimait la solitude. Aussi se croisait là des oiseaux en tout genre dont elle ne connaissait pas la moitié. « J’espère que tu aimes le foie d’ailleurs ». Autour d’eux, les gens dévisageaient le maître de maison, ignorant la belle eldéenne qu’il repoussa pour maintenir les apparences. Leur visage ne cachait pas l’incrédulité face au tissu tâché et à l’allure poisseuse. Il fallut de longue seconde pour que chacun s’affaire à sa tâche en baissant les yeux, se rappelant soudainement de leur place ici.
« Tu me coupes l’appétit ».
L’hémomancienne pris un air faussement blessé alors qu’ils arrivaient bientôt dans les cuisines d’où s’échappait une douce odeur. Nul doute que celle qui s’agitait là-dedans était une émérite. « Tu es piquant mon ami. J’aurais pu te couper autre chose et c’est comme ça que tu me remercies ? ». Elle secoua la tête en réprimant un sourire narquois. Les mèches rousses dansaient tout en dressant la table. « Il serait dommage de ne pas goûter le plat pour lequel tu t’es endetté, n’est-ce pas ? ». Le fuit à moitié mangé avait disparu et, à ces mots l’esclave rougit en baissant la tête. Se sentait-elle coupable ?
« Préparez une table pour mon invitée ». Elle hocha du chef et commença à débarrasser les seconds couverts avant que la main impérieuse de la Rose Noire ne l’empêche d’aller plus loin.
« Laisse ça là ». Elle était menaçante, et Kahveka ne se déroberait pas. Il fallait qu’il reprenne des forces. Sa réparation de fortune ne ferait pas tout. Lançant un regard appuyé à son ami, il relâcha le pauvre poignet. « Ton maître dévorera ce que tu nous as préparé ».
L’homme serre les dents en jetant un regard mauvais. Il n’appréciait pas son ton et elle le sentait bien, pour autant elle était attentive d’avantage à sa santé qu’à son courroux. Il aurait bien du temps pour lui faire payer son emportement, si tant est qu’il se nourrisse pour avoir assez de force pour le faire. Et peut-être qu’elle pria qu’il garde cette tension pour plus tard, éveillant les papillons dans le ventre. S’il abdiqua, il se retourna vers son asservie : « Ne mange pas tout de suite, j’ai à te parler ensuite ».
La voix était lourde de sens alors que la petite s’éclipsa en retenant des larmes d’angoisses. Il était un autre homme à présent. Il était celui qui dominait, le Maître des Ombres.
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Kahveka Ner'Val Do'Vehera
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MessageSujet: Re: L'amitié au goût de ton sang [Kahveka]   L'amitié au goût de ton sang [Kahveka] I_icon_minitimeDim 20 Jan 2019 - 19:28




Ainsi les avait-on laissés à eux-mêmes au travers les crépitements incessants des âtres réchauffant la boustifaille de toute la maisonnée. Sur une haute table, deux assiettes ainsi que leurs couverts furent disposés en toute hâte après que l’aille fortement suggéré l’invitée du maître des lieux. L’effroi d’être injustement puni pour manque d’efficacité se montra sans doutances le meilleur des moteurs, car un claquement de doigt eut suffit pour que leur goûté soit prêt a être dévoré. Sans autres ambages, Kah se hissa sur son siège non sans difficultés, puis examina le contenu de son assiette sans adresser à sa compagne le moindre des regards. Voilà qui sut faire saliver nos deux héros, tant la tambouille sembla bien apprêtée. Né loin de ceux que l’on affuble de fausse pate, c’est via les cinq doigts de sa dextre mitaine qu’il usait des couverts pour mieux becqueter. Hélas, mais au grand plaisir de son invitée, le tyran de la maison dut s’en remettre à sa jumelle pour parvenir à ses fins, tant son index à l’ongle martyrisé le harassait. À peine chercha-t-il à commettre une fluette pression qu’il chercha à grincer des dents dans une aberrante mélodie. Or, c’est maladroitement qu’il coupa et apporta à son gosier les rognures de barbaque. Il n’était guère question qu’il s’en plaigne et encore moins qu’il n’en quémande aide de sa tourmenteuse et elle le savait bien trop, voilà pourquoi elle se permettait de le dévisager sans le mot, tout sourire au visage.

« - Et comment tu la prends, cette promotion ? Ça t’enchante d’être enfin récompensée ?, lui dit-il, de suite après avoir passé le revers de son poignets contre ses deux lèvres couvertes par le sang de son carcan de bidoche.
- Je ne suis pas certaine. Tu sais comme je n’apprécie pas les changements, répondit-elle en plissant le regard d’une étincelle enjaillée.
- Il lui aura fallut un peu moins d’une éternité à Khernal pour se rendre compte de ton talent, c’est bien lui, ça.
- Il ne cherche peut-être pas à s’entourer de gens trop doué, tu vois? Se ceinturer d’alliés trop compétents, c’est leur donner une chance d’être détrôné, répondit-elle en ne sachant réprimer un rictus. Je ne sais pas ce que le  Ditrown Da’re a derrière la tête, mais ça ne présage rien de bon.
- J’ai une petite idée, moi, affirma Kah en esquissant l’ombre d’un premier sourire en coin depuis le début de leur repas.
- C’est bien ce qui me fait peur, termina la Drow en perdant l’éclat de son sourire, cette fois s’en voyant obligée de froncer les sourcils d’une mine tourmentée. »

Le restant de leur graille se termina sans accroc, à l’exception fait de quelques moqueries sournoises en provenance de la sorcière, qui ne manqua aucune occasion à rappeler le piteux état dans lequel elle avait plongé son pauvre ami. Enfin, ils déposèrent à l’unisson leurs couverts, déclarant forfait devant un si copieux repas. Il resta au fond de leur écuelle quelques restants qui feraient, il en était sûr, le plaisir de ses cabots. Il fallait dire que partout chez lui, qu’importe la demeure où les corvéables qui arborait la toque du maître queux, tous les repas étaient à l’image de sa fortune : foisonnante et surabondante.

« - Tu vois que tu te sens mieux, maintenant ?
- Je n’entends plus à m’assoupir, mais je peine à bouger le moindre petit doigt, répondit-il sans la regarder, bien que son sourire fût présent. Il aimait à la ravir de ce genre de commentaire.
-Bien, rétorqua l’hémomancienne en dévoilant ses quenottes blanches d’un sourire plus éclatant encore que tantôt, se pourléchant d’avance les lèvres d’envie. Nous allons pouvoir reprendre. Ou cela te chante, mais tu as tout intérêt à te hâter, finit-elle en repoussant du séant son assise pour mieux se redresser. »

Kah mesura alors la situation en allant sonder le sérieux qui planait dans les mires de son amante. Elle avait certes laissé des restants dans sa gamelle, mais avait bu jusqu’à la dernière goutte le breuvage de son godet : elle avait encore grande soif et cela n’augurait rien de reluisant pour le maître des lieux. L’assassin se redressa à son tour, rassura L’Renor d’un regard entendu, puis quitta les cuisines en lui demandant d’un index à patienter. Enfin, quelques minutes plus tard, il revint avec au doigt l’anneau qui ornait l’esgourde de la rouquine et avec icelle à sa suite. À défaut d’être munie d’une laisse, ce bijou pouvait s’avérer fort adéquat comme remplacement! Kahveka lui accorda à nouveau pleine liberté et s’approcha d’où ils avaient cassés la croûte plus tôt. Il empoigna les deux écuelles et n’en forma qu’une seule, puis dévida l’une dans l’autre afin que tous les restants en forment une pleine assiettée.

« -Je voulais les donner aux molosses, mais je suis si satisfait par ton coup de cuillère, qu’il m’a prit l’idée de te les donner. Dis-moi Ryanne, qu’est-ce que tes yeux ont vus quand je suis monté au bras de L’Renor ?, affirma Kah tout en désignant sa propre assise, comme s’il lui indiqua de s’approcher et d’y poser sa croupe.
-J’y ai vu..., la crainte de la réprimande lui foutait une frousse sans pareille. Je ne sais pas. Vous, bat…, elle ne termina même pas sa phrase.
- Tu vas t’asseoir, manger et regarder. Et je te reposerai la question ensuite. »

La petiote s’exécuta avec les yeux de celle qui n’allait vraiment pas se régaler.


« Commençons. » L’assassin sourit cette fois pleinement vers son amante. La leçon qu’il s’apprêtait à enseigner à son esclave lui avait redonné cœur au ventre.


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MessageSujet: Re: L'amitié au goût de ton sang [Kahveka]   L'amitié au goût de ton sang [Kahveka] I_icon_minitimeDim 27 Jan 2019 - 2:48


L’eldéenne ricana, dévoilant ses quenottes blanches alors qu’elle quittait son siège. Bondissant sur ses pieds, alerte, elle accorda à la petite rousse un long regard. La pauvresse ne savait où poser les yeux, préférant fixer le sol plutôt que son maître. Elle entendait son cœur battre à tout rompre au fond de sa poitrine, s’imaginant sûrement des scénettes horribles. Non contente de sentir la terreur l’envahir peu à peu, la délicieuse sorcière se glissa agilement auprès d’elle, caressant sa coiffe volcanique, humant son parfum, jusqu’à effleurer son cou. Les caresses étaient sensuelles, mais outrageusement dangereuse ; l’esclave le savait, priant à voix basse que la Rose Noire se détourne de son jeu. Mais la taquine magicienne n’en démordait pas, embrassant à présent sa peau chauffée par la peur, plantant ses mirettes andrinoples dans celles de son ami. Elles brillaient d’une lueur perverse, alors que naissait au fond de son estomac quelques chatouillis plaisant. Le repas lui avait le plus grand bien, et elle eût espérée qu’il en était de même pour lui.

« Tu t’entoures bien Kahveka… Toutes jeunes et jolies. Immaculée… ». Les doigts de la magicienne vinrent faire glisser de son épaule la manche du souillon, dévoilant une pâle épaule et l’ébauche d’une poitrine encore pudiquement cachée. Sa frimousse se plissa avec amusement. L’œil du Maître des Ombre était vif, luisant de malice face à l’emphase dont faisait preuve L’Renor. Cela lui plaisait-il ?
« Avant d’être mignonne, elle est surtout adroite marmitonne. Et puis, si en plus de cela elles peuvent être désirables… ». Elle gloussa en faisant tomber la seconde manche, dévoilant les seins de la rouquine. A moitié nue, elle tenta vainement de se cacher, mais la main impérieuse de l’eldéenne l’arrêta. Ainsi dévoilée devant son maître, elle rougit, baissant les yeux pour ne fixer plus que le sol. Se saisissant de sa bouille, elle le lui redressa dare-dare afin qu’elle affronte l’appréciation du tenancier ; car voilà qu’elle prit un malin plaisir à la décontenancer.
« Tu te caches devant ton maître ? Allons… Ce n’est pas ce que tu as toujours voulu ? Qu’il te regarde comme ça ? ». Elle caressa ses cheveux, un sourire accroché aux lèvres alors que sa voix se faisait plus douce que du miel. « N’en as-tu jamais rêvée ? ». La magicienne lui croqua l’oreille doucement, tandis que la jeunette s’empourprait encore un peu plus, ne pouvant plus se dérober aux yeux inquisiteurs. « Déshabille-toi ». L’ordre avait été donné dans le creux de son oreille. Il ne s’agissait pas plus qu’un souffle et pourtant, le cœur battant la chamade, elle ne sut s’y dérober. Se levant de son siège, la docile créature mis à bas sa bure, laissant apparaître une peau tachetée et une toison aussi rousse que celle de sa chevelure. C’était peut-être là l’une des forces de l’Hémomancienne : nul ne résistait bien longtemps. Doucement, elle la bouscula vers l’avant, la poussant un peu plus près de son maître. Toujours derrière, lorsqu’elle fût à moins d’une distance de bras de l’homme, elle posa sur son épaule une main impérieuse. « A genoux ».

Qu’il était délectable de voir ses guibolles trembler et ses yeux mouillant. Qu’il était délectable de satisfaire Kahveka qui, toujours confortablement assis, profitait du spectacle qu’elle lui offrait. Ryanne ne savait pas ce qui l’attendait ce soir-là, et peut-être qu’elle regretterait jusqu’à son dernier souffle de les avoir croisé, au sommet des escaliers. « Alors, qu’est-ce qui te ferait plaisir Ssinjin Ssinssrigg ? »
Il dévorait l’esclave des yeux. Il profitait presque autant qu’elle de la voir ainsi tremblotante. Il maintint son menton entre ses doigts, la fixant juste assez pour renforcer le malaise. « C’est toi qui pourrait me faire plaisir zik'anon «. S’il ne se détourna de la rouquine, c’était à la Rose Noire qu’il s’adressa.
« Comment ? ».
« Viens rejoindre ma jolie cuisinière ».

Si elle leva un sourcil, elle abdiqua bien vite. Bientôt, elle s’agenouilla à son tour, levant ses yeux andrinoples vers son ami. Attrapant un couteau de boucher non loin de lui, il lui tendit avec soin et lui intima de se dévêtir avec. D’abord frileuse, elle obtempéra. Leurs jeux étaient ainsi faits, aussi laissa-t-elle filer le tranchant sur sa tunique, déchirant le tissu. Le Blessé ne tarda guère à appuyer sur son poignet. Serrant les dents, son corps se tâcha bientôt de sang, là où la caresse du métal laissait une empreinte indélébile. Le souffle un peu plus court, elle se mordillait dans la lèvre dans une mimique involontaire. C’était de bonne guerre. Nue et nimbée de coupures, elle était à sa merci. A côté, l’esclave étouffait presque sous son effroi. Elle suait de peur, jetant quelques œillades discrètes et dégoutées. Et avant que L’Renor n’eut le temps de faire quelque remarque acerbe, Kahveka lui agrippa la tignasse blanche à la nuque et la força à une torsion violente. Trouvant sa bouche, il l’embrassa sans ménagement, alors que ses mains inquisitrices s’en allèrent étaler les gouttelettes carmines. Soumise à son bon vouloir, son dos devint douloureux à mesure qu’elle perdait le souffle dans leur embrassade effrénée.

Finalement, usant un peu de sa défiance, elle lui attrapa une lèvre et la mordit assez fort pour que jaillisse un filet chaud, où se mêlait leurs salives. Et presque aussitôt s’abattit le couperet de la punition : la main impérieuse s’abattit avec force, entraînant dans son élan sa tête. Une marque se dessina sur sa joue alors que naissait dans son ventre les prémices de l’excitation. « J’aurais pris bien plus cher si les rôles avaient été inversés ». Il n’avait en rien perdu de sa superbe.
Crachant à son pied une glaire ensanglantée, elle rit. « C’est que tu as encore des choses à apprendre ».
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Kahveka Ner'Val Do'Vehera
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MessageSujet: Re: L'amitié au goût de ton sang [Kahveka]   L'amitié au goût de ton sang [Kahveka] I_icon_minitimeMar 29 Jan 2019 - 16:21




Des choses à apprendre ? Il est vrai que lorsqu’il s’empoignait de la cravache aux dépends de son amante, il avait tendance à laisser plus souvent qu’autrement s’exprimer ses plus bas instincts. À contrario, lorsqu’elle empoignait à son tour l’aiguillon, elle ne pouvait s’empêcher de tout orchestrer de sorte à ce que tout lui paraisse comme harmonieux. Un art, selon elle, qui demandait autant de doigté que d’imagination. Le corps de son amant était d’ailleurs, selon elle, l’une de ses plus belles créations. La charpente de l’assassin démontrait des centaines de marques éparpillées sur chacun de ses membres et étaient, en majorité, issues majoritairement de leurs ébats plus que de ses affrontements ou combats du passé. Aujourd’hui ne saurait différer de l’ordinaire, car Kah entendait bien lui donner ce qu’elle attendait de lui : que le tout lui paraisse doux à l’œil ou pas.

Le sourire de Kah s’aiguisa tout en dévoilant ses quenottes barbouillées par le sang qui s’écoulait toujours de sa lippe. Ses mires se plissèrent en empruntant une mine plus vicieuse et méchante, il entendait clairement à lui faire disparaître ce sourire qu’elle avait également peint à sa bouille. Il tendit le pied et essuya sa botte contre la cuisse de la juvénile Drow. L’assassin étira le bras pour se saisir d’un haillon servant à torcher la vaisselle et indiqua à sa concubine de reprendre équilibre sur ses pattes. Elle s’exécuta, mais son sourire de défi n’en démordit pas. Elle n’avait pas peur de son courroux et même, le souhaitait très certainement. Kahveka pencha en toute délicatesse son chef de sorte à venir déposer un baisé contre l’épaule nue de L’Renor, laissant à leur passage une empreinte d’hémoglobine. Qu’elle profite de cette tendresse, parce que c’était probablement la dernière marque qu’elle recevrait ce soir.

Sa patte se déposa durement contre cette même épaule afin d’y appuyer si fort, qu’elle dut se résoudre à suivre le mouvement en se retournant vers la table où ils avaient cassé la croûte plus tôt. Quand ce fût fait, c’est d’une poigne inquisitrice, empreinte d’une hargne certaine qu’il la soumit à embrasser la table. Avant que la pression contre sa tête n’en vienne de trop à la déranger, la pauvresse put ressentir un chatouillement en bas de son dos : le haillon qu’il avait saisi plus tôt en frôla sa peau en quelques froissements.
« Tu veux sourire. Tu aimes sourire, te moquer, pas vrai ? » Il lui avait chuchoté ces paroles d’un ton de voix pincé, les dents serrées d’une rage latente. À peine eût-il terminé de lui parler, qu’il s’affaira à saisir les poignets de son amante pour les menotter à son dos à l’aide dudit tissus. « Ne bouge surtout pas. » Il la laissa sur place comme un morceau de viande prêt à être dévoré, affalée sur la tablée, sa pudeur humiliée par sa croupe mise en valeur.

« Ryenne, apportes-moi le couteau, tu seras gentille. » Il était posé là, tout près d’elle, portant encore le vermeil de son amante. Dans son regard, il vit qu’elle était bien tentée par l’idée de ne pas simplement lui obéir … D’une aisance déconcertante, il lui était possible de s’en saisir pour assaillir un coup à son fol dingo de maître … Elle ferait couler le sang, une fois, uniquement, et elle achèterait sa liberté. C’était une aubaine, c’était moins chère que gratuit! Alors pourquoi hésiter ? Elle mit sa mitaine toute tremblotante contre le manche de l’arme blanche puis toisa le regard brillant de son maître. Sa peau était déjà blanchie par le lugubre spectacle auquel elle avait tantôt assisté, mais là, elle frôlait le teint maladif. La pauvresse s’en vit paralysée par la crainte, la peur et l’effroi. Elle redouta tellement de manquer son coup, qu’elle ne sut simplement que s’exécuter, rapportant comme un bon chien l’objet des désirs de son maître. « Merci, Ryenne. » Lui dit-il, alors qu’il lui arracha des doigts le couteau de boucher. « Maintenant va t’asseoir et mange, comme je t’ai demandé tantôt. » Le banc sur lequel elle devait poser son fion était directement devant la figure de L’Renor, qui se fit une joie monstre de la dévisager. Elle était soumise, disposée comme la plus vulgaire des esclaves et pourtant, son air supérieur ne s’en voyait jamais vaincu.

Enfin, Kah ôta ce qui lui restait de vêtement, exposant à son esclave son corps mutilé par sa séance de tantôt. Là, clairement, ce fût le haut le cœur et elle s’empêcha in extremis à ne pas renvoyer de bile à la tronche de la jeune Drow. Il se positionna à l’ombre de son amante, se saisit de sa masculinité et s’introduit en elle sans autres ambages. Son mouvement quoique d’abord assez lent –entendons-nous, ce fût d’avantage pour son propre confort que le sien-, gagna prestement en rythme. Il abusa de son corps comme on l’eut fait d’une putain des bas quartiers ou pis encore, de la plus misérable des engeances. Sa main était appuyée contre son chef, la contraignant de tous mouvements et pourtant, il entendit un rire fuser d’entre ses lèvres.

C’est exactement ce qu’il attendit d’elle. Il s’arrêta, sans pour autant se retirer, apporta le fil de la lame aux devants de sa belle, puis rapprocha le tranchant de sa gueule de sorte à ce qu’elle en vienne mordre le métal. Alors seulement, il aborda de nouvelles allées et venues, plus lente, plus langoureuses, libérant sa tête de la pression de sa main pour que les coups qu’il lui donna, l’oblige à frôler chaque fois un peu plus le coupant.


« Toi qui aimes tant sourire, je ferai de toi la femme au plus grand sourire du Puy. » En avertissement, il lui donna un coup sec du bassin, forçant l’arrête de ses lèvres à se buter contre la lame et du coup, venir l’entailler superficiellement.


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MessageSujet: Re: L'amitié au goût de ton sang [Kahveka]   L'amitié au goût de ton sang [Kahveka] I_icon_minitimeJeu 31 Jan 2019 - 21:31


Le souffle était court, brûlant même. Des gouttelettes de sueur venaient à perler sur son front alors que ses prunelles, elles, jamais ne vacillèrent. Un air de défi y luisait, flamme irascible que nulle tempête n’aurait pu éteindre. Car là, alors que sa peau caressait la froide saleté de la table, alors que ses doigts n’avaient d’emprise que sur l’air, alors que son cœur bondissait à chaque ruade, elle lui était entièrement dévouée. Si d’aucun n’aurait su la complexité de leur affection, il en allait ainsi ; quand la promiscuité se faisait malaise, quand la douceur se faisait douleur, là elle avait foi en lui, plus que jamais. Car s’ils cherchaient depuis des années déjà leurs limites, ils se connaissaient certainement mieux que quiconque. Ils n’avaient d’ailleurs pas souvent besoin de parler pour se comprendre : une œillade, une respiration, une caresse. Non, la rouquine ne pouvait pas comprendre combien chaque tension musculaire était douce et violente. Comment chaque râle supplicié était délectable. Comment ces instants éthérés lui étaient bénéfiques. Il était tout à elle.

Et la morsure de l’acier lui coupa la respiration une fois encore. Elle grogna, gardant les yeux rivés sur la pauvresse qui – forcée à manger – avait bien peine à déglutir. Ses jambes se contractèrent sous l’adrénaline, et ses poignets cherchèrent une liberté illusoire. Le chiffon avait été noué si serré qu’il lui était désormais impossible de s’en défaire. Les premières coulées carmines ne tardèrent guère à s’écouler jusqu’à son menton avant de s’écraser mollement sur la surface.  Les plocs réguliers venaient habiller le concert de gémissement douloureux, que le couteau et sa volonté étouffait malhabilement. Sa joue s’entaillait lentement, dans une douleur lancinante qui faisait écho à la chaleur qui envahissait son bas ventre. Et chaque secousse raclait un peu plus son âme, dont la splendeur trouvait sa noblesse dans le subtil mélange de haine et d’amour. Oui, elle le haïssait, lui qui brandissant quelque masculinité se pensa supérieur à elle. Oui, elle l’aimait aussi, cet être si torturé, blessé par le monde et les attentes des uns et des autres.  

Ses dents rencontrèrent le fil de la lame. Attrapant l’objet de leur jeu, elle l’empêchait de courir plus profondément, bien que très vite, sa bouche entière se baigna dans le mélange délicat de salive et de ferraille, empâtant ses gencives et laissant un filet dense chatouiller le plan de travail. Elle ne l’avait pas lâché des yeux, la petite créature qui manqua de gerber une fois encore. Elle était blême, fragile. Si jolie quand la peur transpirait par ses yeux écarquillés. Oui, c’était cela. Elle l’entendait penser, prier pour que jamais pareil sort ne lui arrive. Mais savait-elle seulement combien cela comblait la petite eldéenne ? Ô Dula, quelle tristesse que tu ne sois là, enchaînée toi aussi dans les turpitudes de ce couple douloureux. Et, sans vraiment s’en rendre compte elle se concentra. Juste assez pour que le flot s’interrompe peu à peu. Elle n’était pas douée pour ce genre de réparation – plus prompt à la destruction – et pourtant, machinalement son corps résistait. Comme toujours.

Puis bientôt, ce furent les lacérations de son ami qui devinrent piquantes. Si elles ne se réouvraient pas, la terrible hémomancienne s’amusait à lui rappeler qu’il n’était pas l’homme de puissance en ces lieux. Qu’il lui appartenait. Que cet instant était un bout de leur éternité, et que jusque dans le monde maudit de Teiweon, elle irait le hanter. Chaque jour serait nuit, et chaque soleil se tâcherait de sang. La respiration se faisait haletante. L’extase, enfin. Un moment parfait où la symphonie des corps s’accordait. La sueur lustrait son corps mis à nu alors que les yeux de la métisse se noyaient de larmes. Et pendant ce moment tragique, elle s’imaginait le corps constellé de son amant. La beauté, l’œuvre d’une vie entière qui s’acharnait à lui donner ce qu’elle avait toujours voulu. Elle aurait voulu lui dire, elle aurait voulu lui crier.
Fais-moi mal, putain. Montre-moi que tu es à moi.
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MessageSujet: Re: L'amitié au goût de ton sang [Kahveka]   L'amitié au goût de ton sang [Kahveka] I_icon_minitimeMar 5 Fév 2019 - 14:35




Avant longtemps son euphorie frôlerait son paroxysme. Au service de son excitation, tout autour de lui le stimula de sorte à ce que cette expérience lui paraisse idéale. Il prit sur sa maîtresse une revanche méritée, lui faisant subir autant de supplices que de délices. Aussi pâlotte qu’un cul, son esclave dévisageait avec horreur le macabre spectacle auquel elle dût involontairement faire don de ses encouragements. La scène arracha pratiquement à la pauvresse une série de tressaillements, tant elle craignait qu’ils arrêtent tout pour enfin s’occuper d’elle. Et que dire de l’effroi qui flottait en son regard, fixée par le chimérique regard de L’Renor … Non, tout cela enchanta Kah comme nulle débauche auparavant. La douleur lancinante qui élançait son index de même que celle à son flanc lui paraissaient désormais bien illusoires, tant il se trouva inspiré par la concupiscence qu’il éprouva en l’égard de son amante tourmentée.

Au travers les gémissements étouffés par le métal, les râles bestiaux que poussait par intermittence le maître des lieux et les fluets hauts le cœur de l’asservie, une cinglante fessée vint s’abattre contre la croupe de sa matrone, cherchant à la fois à mettre en souffrance autant son amante que la spectatrice, qui placarda aussitôt une mitaine contre sa bouche de sorte à retenir un petit cri hagard. Puis il réitéra. Encore et encore et encore, jusqu’à ce qu’au travers la noirceur de son derme, une teinte rosée viennent démarquer cette zone violentée. Et à mesure qu’il la claquait, qu’il la frappait même, son plaisir s’accentua. Mais il fallut que son regard glisse sur son flanc, apercevant du coin de l’œil qu’une simple coulisse de sang s’extirpait de sa plaie. L’effort ? L’emballement ? Alors quoi ?

C’était elle … La pute … Même les pattes étroitement menottées, la gueule gavée de fer et soumise comme la plus abjecte des putains, elle savait faire usage de son art.

Inspiré d’un élan colérique, un rugissement naquit du fond de sa gorge, l’intimant à plus de brutalité. Il allongea le bras, lui ôta d’entre les lèvres son bâillon métallique, puis de son autre bras, lui placarda la joue violement contre le chêne de la table. Si elle n’en fut guère sonnée, c’est qu’elle avait la caboche aussi dure que l’acier qu’elle bouffait depuis de longues minutes. La maintenant contre ladite table, sa joue droite exposée, il se saisit du couteau de boucher d’une main ferme et résolue.

« Ne bouge pas trop, je ne voudrais pas défigurer ton joli minois... » Et pendant qu’il lui légua de sa sagesse légendaire, ses coups de boutoir ne cessaient, cherchant à chaque coup à se faire plus envahissant et plus dominant. Alors il se pencha, approcha la lame de sa peau d’ébène et vint l’entailler grossièrement d’un trait. L’âme loin d’être artistique, il lui lacéra la peau de sorte à y faire une petite croix, un X sanguinolent et imprécis, causé par les allées et venues exubérantes de sa masculinité. Son œuvre achevée, il souleva son bras et fît s’abattre sauvagement le couperet à quelques pouces de son nez. Il rafla même au passage quelques pointes de ses cheveux immaculés.

Cadencé tout le temps de leur ébat, son souffle se serra enfin et s’étriqua. Aux dépends de sa vigueur, il poussa enfin un ultime râle de contentement, resserra autant ses griffes contre les cheveux de son amante que contre la peau rosie de son fessier. Il se cramponna comme jamais, alevina sa belle sans se retirer de ses entrailles, puis se relaxa tout à fait pour s’écrouler contre elle d’éreintement. Il sentit les doigts agiles de sa mie s’agiter sous la pesanteur de son corps brûlant, réclamant silencieusement qu’on la libère.

Il ne sut lui refuser, elle l’avait bien méritée.


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L'Renor Crysto
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MessageSujet: Re: L'amitié au goût de ton sang [Kahveka]   L'amitié au goût de ton sang [Kahveka] I_icon_minitimeJeu 7 Fév 2019 - 17:37

De l’art et de la splendeur. Ils étalaient là, dans la cuisine qui n’accueillait plus qu’un mélange sale de râles et de pleurs, toute la violence de leurs sentiments. Un entrelacs complexe, oscillant entre amertume et amitié, amour et haine que seule pouvait expier la violence des corps martyrs. Devant la symbiose cadavérique, nul n’aurait pu douter de l’extrême force du lien qui les unissaient : mi amant mi soumis, ils se retrouvaient tous deux esclaves d’une relation ambigüe qu’ils n’avaient jamais jugé utile de verbaliser. Elle était et c’était tout. Que l’on s’en accommode au dehors ! Car si souvent l’on trouva cela étrange – une amitié ! -, il n’y avait rien de plus sincère que la profonde confiance qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre. Elle était là, à la merci de sa fureur et de son obnibulante force et pourtant jamais elle ne l’avait moins craint ; elle savait qu’elle souffrirait mais que jamais il n’irait à lui faire du mal sciemment. Parfois, oui parfois leurs jeux allaient trop loin et alors ils prenaient soin de l’autre. Ils avaient l’étrange symbiose. Si bien que le Maître des Ombres était devenu l’air indispensable à ses humeurs, et sûrement peut-être – elle l’espéra – qu’il en était de même pour lui. Ces parenthèses tendues à l’extrême étaient une délivrance quant dans ses mains, il lui enseigna le lâcher-prise.

Car la Rose Noire apprenait chaque jour encore, même après sept siècles. Il lui offrait par quelques attentions des leçons sur elle-même. Grâce à ses doigts experts et aux heures perdus, elle savait peu à peu qui elle était vraiment. Loin des jeunesses perdues. Elle s’ouvrait enfin, fleur délicate que Kiel avait caressé de sa lame. Et bientôt, alors que les derniers assauts douloureux lui étaient donné avec déférence, le goût ferrugineux emplit sa bouche. Et bientôt, elle sentit la meurtrissure piquante sur sa joue. Elle l’avait mérité, pour sûr. Pourtant elle en voulait plus, beaucoup plus. Elle le voulait entier, dominant puis soumis et servile. Elle voulait qu’il lui offre le monde et, en retour, lui offrir jusqu’à sa vie. L’Renor désirait Kahveka en cet instant plus qu’en tout autre, maudissant par tous les Dieux. Qu’il se consume donc à se refuser. Qu’il meurt de sa main s’il ne s’abandonnait pas. Qu’il lui appartienne à jamais..

Vaillance au cœur, il se tût dans un dernier râle, l’étouffant de son poids alors qu’au-devant d’eux la rouquine ne sut retenir le dernier haut-le-cœur ; la gamine dégobilla ses tripes, livide. Elle ne regardait même plus l’empilement de ces corps mutilés, cherchant à faire obéir ses jambes tremblotantes. Elle voulait partir, s’enfuir et oublier. Au lieu de cela elle gisait sa souillure, incapable de rien. Une bien mauvaise fuyarde, que le courage même avait déserté. Rompue à son propre sort, elle commença à pleurer follement. Ses pommettes rougissaient sous la peur, tandis que roulaient les vaillantes traces aqueuses, s’écrasant à un menton balbutiant. Les prunelles de la Thaumaturge, une fois libérée de l’emprise, ne réussirent à quitter ce petit corps chétif et apeuré. Elle était belle ainsi. Un revers de la main vint tâter la croix à son visage, grimaçant au passage de ses doigts ; la plaie quoique peu profonde laissait un goût amer. Il s’était réellement lâché, lui aussi.

Alors se détournant de la pauvresse qui aurait assez à intégrer pour l’heure, elle attrapa la tignasse de son ami et d’un geste impérieux, un peu chancelante par le goût de l’effort et le coup asséné plus tôt, le bouscula pour le tirer de ses rêveries. Le jetant presque à son devant, elle avait le minois dur et clos de ceux qui n’en n’avait guère fini pour l’heure. Sa poigne fine lui attrapa la gorge, sans hésiter, alors même que l’eldéen tenta de l’en dissuader. Elle grogna son mécontentement. Ses doigts se serrèrent un peu alors qu’elle lui intima de s’agenouiller à nouveau. Mais cette fois, point de lame à l’horizon ; seulement leurs corps usés par les sévices. Lorsqu’il fut tout à fait stable, elle le relâcha, le toisant de toute sa taille. Doucement, elle s’approchait, laissant leur peau s’effleurer en une prometteuse caresse. « Fais amende honorable pour avoir atteint à mon visage, Ssinjin Ssinssrigg. Tu ne voudrais pas me fâcher, n’est-ce pas ? ». Et si elle exposa cette raison, il la connaissait assez pour entendre qu’il en allait autrement. Ce qu’elle souhaitait, c’était de lui faire sentir une fois encore qu’ils étaient liés. Lui faire goûter les fluides mélangés, lui rappeler par cette ultime union qu’il lui appartenait.
« Montre donc à ton esclave quel maître magnanime tu es ». Elle en voulait plus de lui. Toujours plus.
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MessageSujet: Re: L'amitié au goût de ton sang [Kahveka]   L'amitié au goût de ton sang [Kahveka] I_icon_minitimeMar 12 Fév 2019 - 16:55




Il effleura de la pointe des doigts les voluptés de la Reine Ambitieuse … Son corps s’était écrasé contre la frêle charpente de son amante et ce, sans même considérer qu’elle put s’en sentir étouffée sous le poids. Ce ne fût qu’après avoir dégusté une poignée de savoureuses secondes de béatitude, qu’il se redressa pleinement pour redonner liberté à la sanguine. Son sourire revint arpenter les reliefs de son visage médaillé de ridules, alors qu’il contempla avec ravissement l’air anéanti de son asservie. Ainsi, il l’adora plus qu’à tous autres instants : ses fines lèvres tremblotantes, prêtes à chouiner, son teint blafard et fiévreux, puis son regard effaré … Non, pour rien au monde il ne l’aurait échangé : elle était belle à croquer et il n’était pas improbable que Kah se prenne d’affection pour l’état d’âme qui tourmentait la belle rouquine.

Entre-temps, son amante s’était redressée, sauf que celle-ci vit son envie de sourire mourir plus prématurément que son amant. Elle aussi s’était bien quelques secondes délecté de cette majestueuse fresque, mais son sérieux la regagna bien assez vite lorsqu’elle constata les dégâts contre sa joue. Au travers la plaie toute fraîche, de longues coulisses d’hémoglobine tapissaient son teint et bien qu’elle s’en aurait usuellement contenté, l’idée de préserver contre sa bouille juvénile une charmante balafre lui déplaisait amèrement. De son mécontentement, L’Renor reprit pleine possession de ses moyens et de ses biens : sa poigne vint se saisir de la tignasse du coupe-jarret, l’intimant à occire sans respit son petit air mutin. C’était là le propre de leur relation : à peine remise sur ses petons, même après avoir consentit à subir –non, à souhaiter- le talion de son amant pour ses primes supplices, se soumettant autant d’âme que de corps à lui, elle trouvait moyen à échanger derechef leurs rôles.

Et il aimait ça. Toute sa vie ne fût que domination. Son éducation, son travail, ses occupations, l’essence même de son caractère l’intimait à chaque seconde de son interminable vie à dominer son prochain. Mais lorsqu’il était en sa présence, qu’elle lui sourît ou qu’elle l’exècre, qu’elle lui soit tendre ou cruelle, de chaque situation il savait en tirer son bonbon. Alors, son irrépressible besoin de dominance n’avait plus sa raison d’être. En le dominant, L’Renor nourrissait l’âme vengeresse de son amant, la faisant enfler en la torturant, encore et encore et encore … Jusqu’à ce qu’elle n’éclate, évacuant rage et fureur contre sa mie et ce, à son contentement. C’était le cœur de leur complicité.

Avant qu’il ne s’en rende compte, il fût projeté un peu plus loin de leur tablée, là où une marmite fumait désormais plus qu’à peine au-dessus d’un petit tas de braises mourantes. Il retomba durement sur ses genoux et s’agrippa d’une main contre la hanse de la marmite, question de reprendre équilibre sur ses jambes. Si elle eût désiré se débarrasser de sa mine naturellement amusée, c’était pour l’heure loin d’être gagné. « Tu n’en as pas eu assez, ma rose noire? »

Il aurait dû l’achever, se dit-il, alors qu’il la vit s’approcher d’un pas empressé. Ses serres se refermèrent contre sa gorge et vinrent aussitôt y effectuer une pression qui n’avait rien d’une farce : la douleur fût d’ailleurs si vive, que l’assassin n’eut d’autres réflexes que ceux prompt à la libération. Ses mains vinrent refermer leur emprise contre son avant-bras, secouant ce dernier de sorte à ce qu’elle le libère de ce calvaire. La patte seconde de sa maîtresse se posa contre son crâne, lui ordonnant silencieusement à ployer les deux genoux et ainsi, lui vouer allégeance. Ce ne fût qu’une fois les genoux derechef écrasés contre la pierre humide de ce sol de cuisine, qu’il put à nouveau respirer adéquatement. La manœuvre lui tira une quinte de toux bien rauque, déformant son visage à chaque respire. Il redressa le nez et vit L’Renor s’adresser à conquérante à lui, mais eut le sentiment qu’en vérité, ses ordres lancés furent d’avantage pour les esgourdes de la rouquine…

Sale puterelle dévergondée … Lui qui s’était évertué à dominer sur tous les plans l’hémomancienne de sorte à ce qu’un message soit lancé à son esclave, s’en allait perdre tous ses efforts en lui obéissant. Les billes rougies du maître des ombres déviât entre les deux échasses de la sorcière, croisant au passage ceux de la cuisinière. Il ne sût dire, mais jusqu’à maintenant, il ne se souvint pas d’un seul moment où il s’était soumis sous les yeux observateur de quelqu’un d’autres que L’Renor. Incapable de tirer le moindre plaisir de cette situation qui normalement, l’aurait enjaillé de plus belle, il resta là, planté comme un piquet aux devants de sa tourmenteuse.

Avant longtemps, sa patience atteignit sa limite. Ce ne fût pas une, mais ses deux pattes qui se saisirent des cheveux du bretteur, s’en servant comme de poignés pour le forcer contre son gré à la basse besogne. Contraint à la tâche, la cruelle dame rouge vit sa demande comblée : son amant s’affaira à la combler autant de plaisir que de bonheur, sans plus pouvoir piper le moindre mot autres que les certains bruissement d’étouffement et de déglutitions. À vouloir certainement s’extirper de ce cuisant avilissement, ses deux pattes vinrent se cramponner contre les cuisses dénudées de sa geôlière, les cinglants et les excoriant comme ses ongles pouvaient creuser sa peau. Plus encore que le stupre dans lequel il était involontairement plongé (littéralement), l’humiliation lui laissa en bouche l’un des plus goût les plus saumâtre en carrière.

Et la torture, car oui, s’en était pour lui toute une, perdura jusqu’à ce que sa belle en décide autrement, soit lorsqu’elle fût secouée et complètement satisfaite de l’orgasme qu’elle retira de son servile homme.


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MessageSujet: Re: L'amitié au goût de ton sang [Kahveka]   L'amitié au goût de ton sang [Kahveka] I_icon_minitimeVen 1 Mar 2019 - 22:08

Le souffle court, succinct, presque manquant. La logorrhée lascive, les yeux à mi-clos, alors qu’un sourire habillait son visage. Elle dardait tant qu’elle le pouvait des prunelles ardentes, dominatrices et terriblement satisfaites. Sa main chafouinait avec délectation la blanche chevelure alors que son ventre se contractait au rythme indécent de ses lippes avares. Ses muscles se tendaient tant sous les délicieuses vagues que sous les griffes mécontente de sa proie. Aussi, la mélodie parfaite se mêlait à la stupeur et au dégoût. La cuisine s’emplissait d’un tout autre air, bien moins violent que le précédent mais pourtant bien pire à tous les égards. Agenouillé, parfaitement docile, elle l’asservissait une fois encore et pourtant elle en voulait plus, toujours plus. Elle voulait qu’il lui appartienne, corps et âme, maintenant et à jamais. Mais si ce sentiment existait déjà auparavant, la présente situation ne faisait que l’enorgueillir ; grossissant comme un besoin intestin, une gangrène qui rongeait son âme et qui devenait impérieuse. Elle avait besoin de lui. Besoin de ses conseils, de sa bouche, de son corps et de sa peau. Il était une pâle lueur dans les ténèbres et les tourments de sa vie. Il était le battement impulsif de son cœur face à ses démons intérieurs. Car lui mieux que quiconque savait ce qui la terrorisait. Loin des peurs courantes de ses pairs, elle ne craignait qu’elle-même.

Puis, dans un dernier souffle incandescent, un râle de satisfaction fendit l’air alourdie. Derrière, elle entendait les sanglots de la rousse qui s’était réfugié dans un coin à l’abris de leur vigilance. Les cuisses humides, meurtries par les doigts plantés de son amant, elle haletait. Peu à peu ses yeux s’ouvrir pleinement alors qu’elle reprenait conscience du monde qui l’entourait. Sa main quitta la tignasse pour venir lui offrir une caresse sur la joue. La récompense – quoique maigre- était somme toute le premier geste tendre depuis leur entrevue. Elle signait le glas de leur combat d’égo pour laisser place à toute l’amitié qu’ils pouvaient éprouver l’un pour l’autre. Les différences se gommaient alors, laissant à leurs blessures la promesse d’une cicatrice de plus. L’envie muette d’être marqué par l’autre. Si bien qu’elle ne tarda guère à l’aider à se relever pleinement, déposant au passage un bref baiser sur ses lèvres usées. Mollement, elle se revêtue, triste d’abandonner son plus simple appareil au profit de la tenue qui scellait le trépas de leurs ébats – pour l’instant.

Et tandis qu’ils s’échangeaient quelques œillades complices, la Rose Noire entendit la rouquine fouiller un meuble à sa proximité. Dans un bond souple, presque trop vif, elle fit volte-face. La petite, tremblante et la terreur accrochée aux tripes, tenait en sa main dextre un couteau effilé. La garce avait profité du répit. Comme une biche acculée par les loups, elle tentait un dernier éclat pour s’extirper du pétrin dans lequel elle s’était fourrée bien malgré elle. Sans laisser le temps à Kahveka d’intervenir, la Sanglante lui avait déjà brisé le poignet et la tenait à la gorge. La petite salope allait vivre, et elle s’assurerait qu’elle vive avec l’angoisse pour seconde peau, elle qui avait osé les menacer. La voix fluette s’éleva faiblement, susurrant quelques mots à son oreille – tout juste assez fort pour qu’il parvienne à son maître : « Si tu as peur de ton Maître, n’oublie jamais ce que moi je suis capable de faire ». Lentement elle renifla la chevelure volcanique. « Fais-toi pardonner à présent, ou je te soumettrai à ton tour ». Un sourire macabre s’étira sur ses lèvres alors que sa langue, comme à son habitude, vint à les pourlécher avec envie. Peut-être n’était-elle pas encore aussi rassasiée qu’elle l’eut cru ?
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