Oësgard fait son Syrk : en Odélian [Terminé]

"On fait une pause ici." Déclare le vieux héraut à la petite troupe, tout en se tournant vers un homme conduisant un chariot à son coté. "Le temps pour vous de vous occuper de votre bestiole, et nous reprendrons la route."
L'homme acquiesce, et tandis que ses compagnons de route profitent de la halte pour laisser brouter leurs chevaux il se rend à l'arrière de son chariot. Là il découvre une volière, en vérifie le contenu. Satisfait de l'état de ses oiseaux l'animalier leur apporte un peu de l'eau fraîche contenu dans sa gourde, puis les observe se rafraîchir. Quel soulagement éprouve l'homme de voir que ses précieux compagnons supportent si bien le voyage, car sans  eux ce seraient des mois, et même des années d'entraînement qui seraient tout bonnement gâchés. Car ces oiseaux-là ne sont certes pas les seuls qu'il a entraîné, mais ils sont les plus obéissants. Et pour la superbe opportunité qui lui a été donné, le vieux "fauconnier" espère bien montrer les meilleures des prestations.

"C'est bon la troupe, en selle ! La cité d'Odélian n'est plus bien loin, mais je veux être sûr d'y arriver avant la tombée de la nuit. C'est qu'avec le confusion des derniers évènements, j'voudrai pas qu'on tombe sur des bandits."
Et la crainte du routier semble raviver la motivation de ses compagnons de route, car ces derniers s'empressent de se remettre en selle. L'homme aux oiseaux, lui aussi, reprend immédiatement sa place à l'avant du chariot, sans même prendre le temps de boire, s'étant trop extasié à observer l'un de ses oiseaux jouer dans sa cage. Et la troupe reprend son chemin, avançant d'une allure malgré tout modérée vers Odélian. Et sous son air abrupt, le héraut sent l'inquiétude monter. Comment convaincre le conseil de régence de s'intéresser au message qu'il apporte alors que Odélian a pour le moment d'autres préoccupations ? Alors même que l'ex-marquisat doit faire face au sort honteux qu'est de devoir revenir dans le girond de Serramire, comment les convaincre de venir s'intéresser à la folle idée du jeune Baron d'Oësgard ? Il faut espérer que la prestation du vieil homme et ses oiseaux soit convaincante, car sans cela la tâche risque d'être difficile. Car il en est conscient, le message seul qu'il transporte ne sera pas suffisant.

Le groupe de voyageurs oësgardiens avance tranquillement sur la route menant vers Alonna, les émissaires ayant accompli leur mission. Quoiqu'un peu déçu de ne pas avoir convaincu tous les seigneurs d'Odélian, le héraut est globalement satisfait du nombre de réponse favorables à l'invitation. Il faut avouer que la situation délicate de l'ex-marquisat tout juste revenu sous le girond de Serramire ne rend pas la chose plus facile, et la tension des châtelains odélians s'en est bien ressentie. De cela, le héraut pouvait bien le comprendre : quel intérêt d'aller voir une espèce de festival à spectacles en Oësgard quand les nobles ont plus important à faire, à devoir se trouver un nouveau baron ?

La tâche ne s'avérait donc plus que difficile, et pourtant des intérêts ont pu être piqués. Pour certains la simple curiosité a suffit. Pour d'autres, comme le seigneur de cette petite terre du sud, il a fallu faire preuve d'un peu plus d'éloquence. En effet, pour ceux-là dont la considération pour le spectacle de l'homme aux oiseau n'avait pas dépassé la vague distraction, il a fallu s'approché de leur goût pour l'exotisme et le danger. Ils se trouvèrent ainsi plus intéressés par la présentation des bêtes féroces et originales qui sont, ô heureux hasard, le but même de ce nouveau Syrk.

Pour certains, le héraut ne peut pas nier que le spectacle de l'homme aux oiseaux a aidé. Les foules ébahies et les enfants émerveillés, certains des seigneurs visités n'y ont pas été insensible. Il faut dire que les pirouettes et tours d'agilité du couple de meriales voletant au son du sifflement de leur dresseur était particulièrement beau, et leur chant n'est pas non plus désagréable. Un spectacle plus enchanteur qu'impressionnant, et qui pourtant aura fait son office.

Les restants des châtelains visités, quant à eux, n'ont pas pu être convaincus. Ni par le spectacle, ni par curiosité, ni par les arguments diplomatiques de l'émissaire. Cependant le héraut ne s'en formalise pas car il sait impossible de convaincre tout le monde. Plus de la moitié des seigneurs ont odélians ont manifesté leur intention de venir découvrir le Syrk, dont un qu'il sait faire partie du conseil de régence baronnial, et c'est déjà une bonne nouvelle pour la première d'un tel évènement. C'est donc réchauffés par la sensation d'une mission bien menée que le groupe d'émissaires foule du pas la fine couche enneigée du chemin, remontant joyeusement vers Oësgard.