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 J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI

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Rénatus Babec-Roumel
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Rénatus Babec-Roumel


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MessageSujet: J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI   J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI I_icon_minitimeSam 26 Jan 2019 - 10:45



An An 14 • XIe Cycle
Favrius de Printemps


Aujourd'hui, c'est la bonne humeur qui m'a tiré du lit je vous dis ! Bien heureuse qui comme l'Amant a égayé ma matinée et c'est donc d'un pas guilleret que je marche frais comme un gardon dans les ruelles qui sont pour moi seulement les couloirs de ma demeure, la ville de Thaar. Je me souviens des enculeurs de chèvres en pays de Diantra et franchement très peu pour moi les campagnes et leurs délires de consanguins, non je rigole hormis quelques exceptions, puis bon je suis un type d'la ville, c'est tout, et pardi que suis-je bien urbain !

« Lalalalala... » Je me gausse de tout, agite mes guibolles guindées, guidées dans l'espoir d'une journée bien remplie, et puisse ma bourse l'être tout autant ! Il y a de l'oseille facile à se faire ici... Je ne vole plus les gens à leur insu, trop dangereux... Trop de fichage... Désormais je me targue de le faire avec le sourire, les yeux dans les yeux, pour des sous dans la poche.
J'ai entraîné il y a plusieurs mois de cela quelques mômes, à rabattre quelque poire de ce monde bien urbain peuplant Thaar, et de ce fait je vais à leur rencontre présentement étudier notre organisation du jour... Comme d'habitude, après avoir trouvé la forme sur la Place des Aquarelles, les trois quatres bambins édentés qui m'appellent « Tontinou » et à qui je filerai plus tard quelques lourdes piécettes, se séparent de moi et moi d'eux, afin me retirer dans un trou histoire de me faire belle, authentique divinatrice... Sur l'Avenue des Barrières et Mûres ce sont mes enfants qui se déploient à la recherche de leurs proies... Moi je suis dans une piaule mal éclairée, assise à une table devant un tableau des plus ésotériques... Une boule de cristal reflète ma personne sous l'éclairage de quelques bougies... Mamma Vessûvia, une des meilleures voyantes du moment, rouquine effrayante à l'effarement maudit... Anciennement péninsulaire disent les gens, à l'accent du Sud il paraîtrait... Je tripote les cartes quelques instants, sur le point de m'impatienter, de plus l'alcool à son apogée me parcours sous forme de frissons ; je regroupe les cartes et les glisse dans mes frusques lorsque l'on toque à ma porte, toc toc toc... Bien. Je me glisse vers ladite porte qui s'entrouvre et je me cache de justesse derrière elle. La vieille dame est accompagnée de sa fille ; je les accueille promptement avec un « Bien le bonsôuaar mesdames, je me souviens de vous bien-sûr... » tandis que la porte se referme. « Venez, entrez, prenez place... Oui voilà... Comme ça, c'est bien. Alors alors dites-moi tout, s'est-il marié avec votre amie, l'homme de votre coeur ? Je parie que non ! » Elle sanglote, merde si... « Meer...e Néera, la salope ! Votre copine s'entend. Bon bon... Cartes ou Cristal, mesdames. » Elles répondent. « Mmhmmm... Cristal... Bon choix... Aux Dieux de l'univers, dédions cette lecture en faveur de ce pauvre cœur endiablé... » et ainsi de suite j'invoquai les forces de circonstance. Une main d'abord puis les deux sur la boule, ces dernières caressent l'objet précieux tandis que les deux idiotes le caressent des yeux... J'inspire... J'expire... Ma caboche tremble et mes yeux suivent un mouvement propre, visant quelque cible virevoltante, inexistante ! Je me gausse, je me gausse de leur étonnement, de leurs I
illusions, imbéciles, que leurs mires trahissent tant ! Ahah ! Les quelques verres que j'ai bu m'encensent et je débite à peu près tout ce qu'elles veulent entendre... Cependant je les instruit, aujourd'hui j'ai vu opaque, la copine doit avoir un marabout sur le coup... « La magie noire, vous savez... » Elles savent... Je leur conseille un « ami », moi-même mais « enfaitnon » car sous d'autres coutures je me présenterai à elles, dans quelque autre pièce louée que les mômes indiqueront à point nommé. À l'aide d'offrandes et autres rituels alambiqués, il pourrait contrer ce que le protecteur de la maudite... Blabla... Elles gobent tout, j'empoche les sous, les voilà parties plus légères, libérées de l'ignorance et des soupçons. Elles savent tout. Et ainsi soit-il...

Au bout des quatrièmes ou cinquièmes clients je sors dans la nuit vaani, profitant de la fraîcheur du soir...
C'est le printemps à Thaar, et je bosse dur... Surtout l'après-midi et le soir... La nuit je festoie, le matin je roupille, à midi je me requinque et c'est reparti ! Ma foi... Et puis ce soir, par hasard, je revois Zaahrian. Oups comment que vois-je, d'ici, déjà, la gueule de bois du lendemain, fatidique. Puis j'allais lui parler de mon plan !


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Zaahrian Las'Danir
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MessageSujet: Re: J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI   J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI I_icon_minitimeDim 27 Jan 2019 - 14:29


Zaahrian avait ce projet en tête depuis quelque temps. Une idée folle, mais l’assassin était reconnu pour ses plans grandiloquents au succès incertain, alors qu’il veuille fonder une guilde ne devrait pas étonner personne. Cela dit, cette idée ne lui était pas venue sur un coup de tête comme la plupart de ses plans. Non, c’était plutôt le fruit d’un long processus de réflexion motivé par le désir de faire la différence et de se prendre en main. Le retour à Thaar de Zaahrian fut brutal. Tout auréolé de gloire qu’il puisse être, il restait profondément meurtri. Il avait tout perdu dans une brève période de temps. D’abord Yenaël qu’il avait vraiment aimé avant de se juger indigne de lui. Puis Guilin dont il ne restait qu’un arc ébréché et enfin son père peu après l’avoir retrouvé. À cela s’ajoutait un profond malaise sur ce qu’il était. Zaahrian n’était pas profondément mauvais, bien au contraire. Il essayait très fort de convaincre du contraire, de se dire qu’il s’en moquait. Il essayait de ne penser qu’à lui et à ses propres intérêts, mais il ne pouvait pas. C’est pourquoi il lui arrivait souvent de se retrouver dans des situations potentiellement dangereuses pour lui en essayant d’aider quelqu’un. Chaque fois, il se maudissait, mais il recommençait toujours. Cette personnalité entrait en conflit direct avec ce qu’il était, un assassin. Gagner sa vie sur celle des gens… Certains diront : mais fait autre chose, apprend un autre métier! Plus facile à dire qu’à faire. Enfant, on l’avait rompu à cet entraînement. Il ne pouvait pas regarder quelqu’un sans que son esprit analyse toutes les façons de le priver de sa vie. C’est pourquoi il avait tué Daeron, pour se libérer de son emprise. Aujourd’hui il comprenait qu’il ne l’avait pas vraiment tué et qu’il vivait toujours en lui. Tant que Zaahrian vivra, Daeron vivra aussi. Il aura réussi son œuvre de former le meilleur assassin de l’Ithri’Vaan. En tuant Lœthwil, il confirmait son statut de légende. Oh, il s’en était souvent vanté, mais les mots n’ont pas véritablement d’emprise sans quelque chose pour les appuyer. Maintenant qu’il avait réussi l’impossible, la réalité de ce qu’il était devenait un peu trop lourde à porter. Malgré ses sourires et ses rires, Zaahrian se sentait sombrer. Il en avait bu de l’alcool après ça. À toutes les semaines, pratiquement tous les jours jusqu’à s’oublier.

Éventuellement, il réalisa à quel point il était stupide.

Zaahrian ne pouvait pas changer ce qu’il était. Alors, autant essayer de rendre cela positif, autant que possible. Être un assassin et faire le bien n’était pas nécessairement contradictoire à condition de respecter certaines règles. D’abord, il devait se reprendre en main. Du coup, après quelques années de beuveries répétées, il diminua sa consommation d’alcool. Il n’arrêta pas complètement, mais il s’obligea à rester sobre de plus en plus souvent. Naturellement, ça le mettait face à ses propres démons. Éventuellement, il apprit à faire la paix avec lui-même et avec ce qu’il avait perdu. Il dit adieu à ceux qu’il ne reverra jamais et il ouvrit grand les yeux pour ceux qu’il rencontrera éventuellement. La vie continuait. Zaahrian était un assassin et maintenant il allait fonder une guilde qui obéirait à un code strict. Zaahrian allait œuvrer à un monde plus juste. Il ne savait pas encore si la chose était possible, mais il allait essayer.

En ce beau soir de printemps, Zaahrian remontait une rue après avoir passé la journée à tenter de trouver un endroit où installer sa future guilde. Il connaissait l’existence d’une forteresse ayant jadis accueilli Les lames dansantes, une guilde d’assassin. Autant qu'il sache, elle s’était dissoute, mais les lieux étaient possiblement encore occupés par des membres restants ou même des mercenaires. Il fallait quelques heures à cheval depuis Thaar pour s’y rendre. Du coup, il était beaucoup trop tard ce soir pour penser y aller, mais demain, si tout allait bien, il irait visiter les lieux et peut-être faire une proposition aux éventuels occupants restants. Dans l’immédiat, Zaahrian souhaitait surtout rentrer chez lui, mais ce plan n’allait peut-être pas se réaliser alors qu’il reconnaissait la silhouette grimée de Léonie venant vers lui. « Alors, cette journée, productive? »
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Rénatus Babec-Roumel
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MessageSujet: Re: J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI   J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI I_icon_minitimeDim 3 Fév 2019 - 15:47







Voilà bientôt quatre ans que j'habite Thaar, et presque deux ans que je connais Zaahrian. Nous en avons vécu des choses ensembles... Beaucoup de fêtes, quelques disputes lors d'innombrables discussions... Un quotidien de citadins bavards et fêtards quoi... C'est évidemment là, une chose que nous adorons faire, la fête certes mais aussi discuter, palabrer, débattre à en gaspiller des litres puis des litres de salive, de quoi faire tourner plusieurs moulins, s'entend... Souvent pour rien ou pour trop peu. Prenons un exemple, le fou voulait que je sois à son instar, un de ces tueurs rémunérés à la tâche, un tueur à gage, appelez ce « métier » comme bon vous semblera, pour moi cela reste de l'assassinat pur et dur dirais-je bancalement... Une insulte envers la vie... Et comment vivre avec tant de trépas sur la conscience ! Moi je préfère tuer le temps perdu, cela dégouline moins de sang... Tuer pour se défendre, cela irait presque de soit... Le faire de sang froid, comme un boucher qui découpe sa viande ou un poissonnier qui vide son poisson... je ne me l'expliquerai jamais. Plutôt me tuer que de vivre de tueries avais-je un jour crié à mon ami. Alors, démontrant à Zaahrian que je pouvais gagner ma vie beaucoup mieux que lui, avec soit disant moins de risques et de trépas, j'en été arrivé au point ou je travaillais plus pour lui prouver mes conclusions, que pour manger... Car de l'or, je n'en avais jamais autant possédé. Pourtant il m'en fallait dix fois, cent fois, milles fois et même plus avant de pouvoir vivre honnêtement ; de fait je voulais blanchir un jour mon argent, et devenir autre chose que le malandrin que j'avais toujours voulu être, et que j'étais. Propriétaire, au mieux d'un théâtre, au pire d'un bordel, mais propriétaire pour de bon, d'une honnête affaire, voilà concrètement mes projets. Pour l'instant, j'amasse...

« Productive, productive... Je vais bientôt pouvoir acheter le palais des Vossula si ça continue... Et vivre comme un Prince... Ne suis-je pas digne de cette grandeur thaarie ? » Dis-je, taquinant, taquin. Inconsciemment, nos pas s'accordent en direction d'une de ces tavernes d'enfer ou l'alcool coule à flots du fait de la présence de marins, ironiquement. Je glisse mon bras sous le sien, il repose le sien sur mes épaules, bras dessus-dessous donc, nous avançons en direction d'un endroit comme celui évoqué, où nous pourrions nous abreuver. On dirait un vrai petit couple, plutôt un couple d'amis. Et s'il y a de l'attirance à n'en point douter, jamais encore n'avons nous conclut... L'amitié est sacrée... Pour rien au monde nous ne voudrions la gâcher... Alors, lorsqu'il le faut on se vide chacun dans nôtre coin, et lorsque l'on se croise on jubile, on s'exulte de folies, de nos bêtises.

« J'ai une de ces soifs mon Zaz. Allons y remédier ! » Je l'entraîne. « Et toi quoi de beau aujourd'hui ? » La taverne se profile à l'horizon, entre la populace qui s'agite. Je n'entends pas franchement sa réponse alors que dans ma tête je vis une première fois la mousse sur mes lèvres, les bulles qui chatouillent mes sinus, la gorgée réconfortante qui tombe, et le corps qui par magie se décontracte... Réflexion faite, la bière c'est magique, à n'en point douter ! Allons mettre cela en pratique.

Une fois la taverne pénétrée avec entrain par les joyeux lurons que nous sommes, j'exteriorise.

« La bière c'est magique ! Deux doses de magie par ici Janis ! »




_________________

« Un charlatan, sur un tréteau,
Pantalon rouge et vert manteau,
Vend à grands cris la vie;
Puis échange, contre des sous,
Son remède pour loups garous
Et l'histoire de point en point suivie,
Sur sa pancarte,
D'un bossu noir qu'il délivra de fièvre quarte. »

(Verhaeren, Les Villes tentaculaires, Les Campagnes hallucinées, 1895, p. 68.)

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Zaahrian Las'Danir
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MessageSujet: Re: J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI   J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI I_icon_minitimeMar 5 Fév 2019 - 1:16

Zaahrian savait et comprenait que Léonie n’aimait pas discuter des activités de l’assassin. Depuis qu’il avait proposé de le prendre comme apprenti et devant son refus catégorique, il n’avait pas insisté. Toutefois, il revenait régulièrement à la charge non pas pour le prendre sous son aile, mais au moins lui apprendre à se défendre en cas de pépin. Les activités de Léonie n’étaient pas sans risque contrairement à ce qu’il pensait. Un jour, il pouvait tomber sur un idiot un peu moins stupide que les autres qui voudra récupérer son argent. Une arme, même dans les mains d’un imbécile, reste dangereuse, alors autant apprendre quelques astuces pour rester en vie. « Je ne suis pas certain que Tibério Vossula apprécierait, mais oui, tu es absolument digne de la grandeur thaarie. Si tu veux avoir un toit décent sur la tête en attendant de t’acheter un palais, tu peux toujours t’installer chez moi. Ce n’est peut-être pas à la hauteur de la demeure Vossula, mais ma maison est dans les Soieries et j’ai même un ou deux esclaves à disposition. Ils sont doués pour les massages et très décoratifs aussi! »

Ah, les esclaves… Après sa victoire contre le destructeur de Thaar, on l’avait remercié avec une demeure, des esclaves et une somme d’argent très intéressante. Au départ, il avait sélectionné des esclaves mâles au physique agréable avant de se rendre compte que le fait de posséder quelqu’un le dérangeait plus qu’il ne l’aurait imaginé. Du coup, si l’un d’eux prenait la fuite, il n’essayait même pas de le retenir. Finalement, sur les 15 esclaves au départ, il lui en restait 2 qu’il payait maintenant pour s’assurer d’avoir au moins quelqu’un pour faire le ménage vu qu’il n’y avait plus personne dans les cuisines pour le nourrir. Il était peut-être le meilleur assassin à avoir foulé ces terres, il n’avait aucun talent dans la gestion d'une maisonnée.

Bras dessus bras dessous, le drôle de duo se dirigea vers une taverne non loin de là qu’ils fréquentaient régulièrement. Ils flirtaient volontiers ensemble. Ils se taquinaient et se chicanaient comme un vieux couple qui a tout vu et tout traversé. Pourtant, ils ne se sont jamais touchés. L’envie y était, mais ni l’un ni l’autre n’osait franchir le pas. Zaahrian s’était attaché à la présence de Léonie. Ses conversations sans fin, son audace ainsi que son humour acerbe le charmaient comme personne d’autre ne l’avait fait avant. Zaahrian ne disait rien et appréciait simplement le moment. Qui sait, les choses pourraient bientôt changer.

« Tu veux vraiment le savoir? » Lorsque Léonie lui demandait ce qu’il avait fait de sa journée, mais que ça concernait ses affaires d’assassin, Zaahrian répondait toujours par cette question. C’était sa façon de lui signaler qu’il n’aimerait peut-être pas la réponse et qu’il n’avait qu’à lui dire non pour que le blond change de sujet comme si de rien n’était. « Demain je vais être à l’extérieur de la ville pour quelques heures. Je devrai être de retour en début de soirée, si tout va bien. » Il ne savait pas si Léonie allait bien réagir s’il lui avouait son désir de fonder une guilde d’assassin. Le jeune homme se démenait déjà pour lui prouver qu’il est possible de bien gagner sa vie sans prendre celle des autres. « C’est vrai que c’est magique. On peut s’enivrer à un endroit et se réveiller à un autre sans se souvenir de comment on a fait pour s’y rendre. » Lorsque la bière arriva, il y trempa les lèvres avec un plaisir évident. Il n'avait pas l'intention de s’enivrer ce soir, mais il comptait bien profiter des quelques consommations qu'il allait prendre.
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Rénatus Babec-Roumel
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MessageSujet: Re: J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI   J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI I_icon_minitimeMar 12 Fév 2019 - 14:23




« Tu quittes Thaar pour la journée... ? Tu n'reviendra pas trop thard, hein p'tit chou ? » à la blague imbécile, je ris bêtement. Une lampée de bière écarte de là mon humour infâme, tandis que mon regard d'abruti change du tout au tout. Il se fait interrogateur. Investigateur. Scrutateur. Enfin, je cherche à capter l'attention de mon ami, car se sont ses mires virevoltantes qui ont abandonné les miennes, pour quelque petit cul serré, d'un client non loin accoudé. Mes prunelles bleues, telles les écailles d'un de ces reptiles légendaires, partent à la rescousse de l'être cher, posant pour se faire un regard affable sur la belle paire de fesses zurthanes. On les dévore du regard ; tels l'anableps – poisson à quatre yeux – nous fixons ledit postérieur, quelques instants avant de nous retourner, complices.

« Joli p'tit cul, negrillon, hé... » au petit gloussement coquin de ponctuer.

On sirote, on discute, les jolis petits culs défilent sous nos yeux, entre le divin alcool et les frimousses angéliques, on se délecte puis on se détend ; nous, nous qui remplissons notre part du marché, consommateurs et mondains, actifs, haussons le ton parfois hurlant nôtre dynamisme, chuchotant d'autres fois nôtre intimité...

« Autrement... Demain... Si tu as besoin de moi mon p'tit chou, ne te gêne pas... Tu sais que je peux toujours me libérer pour aider un ami, toujours. Demande mon aide, et je serai là... Refuse la, je ne t'en tiendrai nulle rigueur... » Je lui propose mon aide, précieuse, ou peut-être pas. J'ai toujours aidé les gens, quoique souvent pour profiter par la suite de ceux-là qui deviennent mes obligés... Dans le cas de Zaahrian c'était on ne peut plus sincère, je n'attendais rien d'autre en retour, rien que nôtre amitié inchangée, rien que ces moments agréables passés en sa compagnie.

« M'enfin, c'est comme tu veux... Saches que je respecte ce que tu fais... A l'instar du fameux “il faut de tout pour faire un monde”, je te soutiens... »

Bien-sûr Zaahrian pouvait refuser ma compagnie, tout comme j'essaierai de refuser la sienne plus tard... Pour l'heure j'attendais que le lieu soit un peu moins fréquenté ou que l'on finisse par rentrer chez nous tout en marchant tranquillement, afin de lui présenter mon fameux plan.


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MessageSujet: Re: J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI   J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI I_icon_minitimeDim 17 Fév 2019 - 15:13


Zaahrian eut du mal à cacher sa déception lorsque Léonie éclipsa totalement son offre de venir s’installer dans sa demeure. Il oubliait parfois à quel point Léonie est un esprit libre. Il voulait faire les choses à sa manière et à son rythme et la proposition de Zaahrian rendait peut-être les choses trop faciles à son goût. Il préféra ne pas trop y penser. Ce n’était pas comme s’il venait d’essuyer un refus catégorique, mais oui, ça remuait quelque chose en lui qu’il aurait préféré qu’on laisse tranquille. « Ah Ah! Je ne crois pas qu’elle ait déjà été faite, celle-là. » Souffla-t-il, l’ironie laçant chacun de ses mots. « Mais oui, si je suis capable de bouger mon cul avant que le soleil soit au zénith, je devrais revenir avant la tombée de la nuit. »

À ces mots, son regard dévia brièvement vers l’arrière-train d’un nouveau venu à quelques pas d’eux seulement. Il a été sage ces derniers temps au point qu’il se reconnaissait à peine, mais voilà comment était Zaahrian. Il avait en lui la discipline nécessaire pour se reprendre en main s’il le voulait. En diminuant l’alcool, il avait également mis de côté certains plaisirs qui lui manquaient à l’occasion. Cela dit, il se demandait si la diminution du nombre de ses amants n’avait pas quelque chose à voir avec Léonie. Il ne buvait presque plus pour garder l’esprit vif et le corps solide, mais le sexe et les flirts sans lendemain? Non, ça n’allait pas du tout! Il se posait beaucoup trop de questions inutiles. « Tu veux venir? Pourquoi pas ? Je ne refuse jamais un peu de bonne compagnie! Si tu veux connaître les détails, je vais visiter la forteresse d’une ancienne guilde d’assassins. La guilde n’est plus, mais le bâtiment m’intéresse. »

Il faut de tout pour faire un monde, comme si l’existence de Zaahrian était un mal nécessaire dans ce fragile équilibre. Encore une fois, Léonie ne disait pas cela pour lui faire de la peine. Il présentait les faits, tout simplement, et Zaahrian acceptait sa place, son rôle. Mieux encore, tout ce temps à flirter avec la mort lui donnait encore plus le goût d’apprécier les vivants et de les protéger. « J’ai l’intention de fonder ma propre guilde. » Dit-il après un moment. « Je veux faire ça dans les règles avec un code d’honneur et tout le blabla, mais pas une guilde comme tu pourrais le croire. Mes aptitudes, tout ce que l’on m’a appris — forcé à apprendre — je peux les utiliser pour protéger. Parfois, pour protéger, il faut aussi tuer. Il y a les mercenaires, bien sûr, mais ce sont souvent des brutes épaisses qui comptent sur leur force physique. Les mercenaires ne se cachent pas. Je n’ai pas l’intention d’être au premier plan. Je ne veux pas être vu, mais je veux que l’on sache que je suis là. Je me suis souvent retrouvé dans des situations merdique en aidant des gens. Pourtant, je recommençais toujours. Je me suis dit que je devais être con, mais en réalité… j’aime aider. Je veux donc réunir autour de moi des gens qui ont des aptitudes variées : assassins, espions, arnaqueurs et plus encore... De tous les milieux et de tous les genres, pour aider. Je ne sais pas si c’est possible, je ne sais même pas si les gens vont me suivre, mais voilà, je vais essayer. » Il but une gorgée de sa bière. « Alors, tu en penses quoi? Sur l’échelle des plans de fous, je suis à quel niveau? »L'échelle des plans de fou était une mesure qu'ils avaient établie pour évaluer les idées de l'un et l'autre. Elle s'étalait de 1 à 10. 1 étant une excellente idée alors que 10 représentait une mort certaine et la promesse de laisser le corps de celui ayant osé ignorer les mises en garde pourrir dans le fond d'une ruelle. Une idée de catégorie 5 n'était ni mauvaise ni bonne. Elle pouvait fonctionner et s'avérer très payante, mais l'échec risquait aussi de faire très mal.
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Rénatus Babec-Roumel
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MessageSujet: Re: J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI   J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI I_icon_minitimeLun 18 Fév 2019 - 18:44





Si j'avais plus tôt omis son offre, celle de m'installer chez lui en tout bien tout honneur, c'est que j'étais bel et bien ce genre de personne à qui l'on demande s'il a besoin d'aide et qui refuse catégoriquement sans cogitation préalable. J'étais fier comme un coq, un coquelet. Un petit poulet. Alors j'avais omis, encore une fois, de lui répondre. C'est que je ne pouvais point accepter, pour des raisons disons personnelles, car personne n'avait besoin de savoir que j'en avais pour ma dignité de... d'humain ! Et puis, pourquoi pas, peut-être un jour... Vivre avec un ami avait tout d'attrayant ! La cohabitation pouvait corser les choses... Et puis bon, pour l'heure j'avais besoin d'intimité, voilà tout.

Lorsque mon ami me conta les détails de son escapade prochaine, je retins un cri qui aurait aussitôt alerté certaines oreilles prêtes à rentrer dans les détails croustillants de nôtre conversation. Je me retins donc, avant de souffler entre deux gorgés. Puis  discrètement, jalousement, enthousiaste d'opiner.

« Putain, mais j'en suis. J'en suis ! Une forteresse... ? T'as quoi d'autre en réserve, bel éphèbe ? Ahah ! On va visiter une forteresse... Formidable, formidable. J'en suis, je te suis ! Ce sont des ruines, je parie ? Un  dédale, analogie de l'esprit mon ami ! »

Pour tout vous dire j'avais hâte. Pourquoi visiter un tel endroit, je lui demanderai le lendemain au moment propice, comme une théâtral approche de nôtre quotidien. Il fallait parfois faire durer le suspense, que l'on s'imposait soi-même ceci dit. Ainsi menais-je nos interactions, au profit de nôtre relation ; c'est dire si on s'éclatait à chaque fois que nos personnes et leurs humeurs se croisaient à Thaar et célébraient leur amitié, car oui, on était deux heureux amis aux histoires nombreuses à raconter. Ce soir-là nos discussions furent éclectiques mais souvent je revenais à la charge.

« Demain, hein ! Tu ne m'oubliera pas hein ? et On a pas précisé le lieu de rencontre et de départ ! Alors ? Où ? Où est-ce qu'on se retrouve, demain ? puis encore Une forteresse ayant appartenu à une guilde déchue... Pour y créer peut-être une nouvelle ? Du régal en perspective ! Oui j'adore l'idée puis ça me changera un peu... et quand-même En tout cas merci de m'accepeter demain, vraiment ! J'avais tellement besoin de souffler, tu vois ! Mais en fait... Je voulais attendre demain pour te poser la question, mais tu me connais je suis un diable d'impatience ! Pour quoi faire, du coup ?
J’ai l’intention de fonder ma propre guilde. Puis il m'expliqua le pourquoi du comment. Et me demanda mon avis.
Si c'est pour aider en plus, alors c'est parfait ! Sur une échelle de un à dix... je te donne un... Un ! Parce que ce n'est pas fou du touuut ! Ça va marcher ! Tu sais les gens ils préfèrent quand même les bonnes causes... Enfin, j'crois bien oui. Et je t'y vois déjà dans ta putain de forteresse avec tes héros vengeurs ! C'est une idée de génie, Zaz, vraiment. Je te soutiendrai corps et âme, sois en certain. Plutôt avec mes... petites mains de fées comme tu l'as dis le jour de nôtre rencontre, qu'avec une dague, mais je serai là pour te soutenir dans ton projet. Sois en sûr. Beh sûr. »

Je proposai, l'euphorie écartée, à Zaahrian de sortir se dégourdir les jambes après un dernier verre qui ne fut pas de trop, afin également de lui faire part d'un astucieux plan de cambriolage qui me taraudait depuis quelque temps et que j'avais peaufiné avec maestria... Avant de passer à l'acte cependant, il me fallait les conseils d'une personne tierce, et qui de mieux place que mon cher et tendre ami. C'était apparemment le soir des aveux, des lubies, je ne l'espèrais pas. Tout en marchant donc je lui fis part à mon tour de mon projet. Pour sûr le sien était plus grandiloquent... Plus glorifiant. Plus louable.

« Tu sais que j'ai mis en rogne une guilde majeure, de voleurs, les jours qui suivirent mon arrivée à Thaar... Et que le charlatanisme m'a permit de vivre depuis, honnêtement, sans voler ceux qui ne veulent pas se faire voler, pour ainsi dire... Et... Depuis ce passage à tabac, je l'ai de travers... »

Mon projet était plus mesquin... Me prendrait-il pour le môme orgueilleux que je n'étais pas ou bien verrait-il vraiment qu'était là un geste triomphal, comme un dernier mot, une dernière dose avant de se ranger.


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MessageSujet: Re: J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI   J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI I_icon_minitimeDim 24 Fév 2019 - 12:52

« Je ne sais pas dans quel état sera cette forteresse. Je ne peux pas dire si elle est abandonnée ou pas, mais il est probable que non. Si la guilde l’a déserté, quelqu’un d’autre aura sans doute pris sa place. Je n’ai pas l’intention de m’imposer, simplement d’aller jeter un coup d’œil. Il ne devrait pas y avoir de problèmes. » Parler avec Léonie était tellement facile. Les heures s’enfilaient les unes derrière les autres alors qu’ils discutaient de tout et de rien. Ils en avaient des histoires à raconter et Zaahrian était un bon conteur. Les petites choses de la vie prenaient souvent des allures d’aventures lorsqu’il y mettait sa touche personnelle. Parfois, il partageait des anecdotes sur ses premiers contrats, époque où Zaahrian n’était pas aussi habile qu’aujourd’hui. Il parlait sans honte et avec une pointe de nostalgie, car ces histoires lui rappelaient Guilin, un deuil difficile à surmonter.

À plusieurs reprises durant la soirée, Léonie revint à la charge sur la journée de demain, faisant sourire Zaahrian. « Non! Je ne vais pas t’oublier. Comment pourrais-je? Tu me le rappelles aux dix minutes depuis tout à l’heure! » Vivant, voilà ce qui décrivait parfaitement Léonie. Pas dans le sens d’avoir un cœur qui bat et les poumons pleins d’air. Non, vivant comme celui qui profite de la vie, qui déborde d’enthousiasme et qui, surtout, assume pleinement ce qu’il est. Pas étonnant que Zaahrian apprécie autant sa présence, même si parfois, il arrivait que le gamin ait juste trop d’énergie et que l’idée lui passe furtivement par la tête de l’attacher. Dans tous les cas, il était heureux d’avoir l’aval de Léonie pour son projet et ça l’enthousiasmait beaucoup. Il avait enfin un but, un plan certes encore à l’état d’ébauche, mais il fallait bien commencer quelque part et, apparemment, il n’était pas le seul à avoir une idée en tête.

Zaahrian écouta Léonie lui exposer ce qu’il avait en tête. Après des années à arnaquer les gens, il voulait faire quelque chose de plus gros. Il cherchait surtout à se prouver quelque chose. S’en prendre à des gens crédules en pleine rue n’avait rien de compliqué pourvu qu’on sache dire ce que les autres veulent entendre, mais se glisser à l’intérieur d’une maison… Ça ne se faisait pas sur un coup de tête et Zaahrian en savait quelque chose. Après avoir reçu autant d’éloges sur ses propres ambitions, l’assassin ne souhaitait pas être celui qui brime l’enthousiasme de Léonie, mais il avait quand même besoin de lui dire certaines choses. « Je comprends. » Répondit Zaahrian le regard rivé à celui de l’humain. « S’il y a quelqu’un dans cette ville qui comprend ce que tu vis, c’est moi. Je ne vais pas t’empêcher de faire ce que tu veux, mais tu dois comprendre qu’il y a une marge énorme entre arnaquer des idiots dans les rues et t’introduire dans une maison pour les dérober. Je sais que tu ne le feras pas sur un coup de tête, mais je te demande quand même d’être prudent. Je n’ai pas envie que quelque chose arrive. La prison ne me fait pas peur, j’irai te chercher… Ce qui m’inquiète, c’est les gens à l’intérieur de ces maisons et ce qu’ils pourraient te faire s’ils te mettent la main dessus. Je suis bien placé pour le savoir. » Il se sentait mal. Léonie avait réagi avec un tel entrain à son projet alors que lui-même n’avait que des mises en garde à lui offrir.
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MessageSujet: Re: J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI   J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI I_icon_minitimeMer 27 Mar 2019 - 13:59





« Oui, je sais, je sais, n'aies aucune crainte cependant mon Zazou, ainsi l'appelais-je depuis quelque temps, vraiment aucune crainte, comme tu le sais déjà, j'ai tendance à beaucoup réfléchir –, des fois pour pas grand chose, je l'avoue. Et il fallait l'avouer. Bon, bon... Plus précisément, je prévois de voler les bijoux de famille d'un certain crétin de la haute, un fils à papa qui a trop parlé. Un certain Stanislas. Figures-toi qu'un de ces soirs de débauche, endormi comme une vieille crevure alcoolique sur quelque surface de fortune, je me suis pourtant réveillé pour dégobiller et qui n'entendis-je pas parler donc, bien évidemment, ouvertement, afin d'agrémenter une blague, des bijoux de sa mère ! Stanischou ! Ce qui ne manqua pas de marquer mon esprit malgré la gigantesque cuite qui m'assaillait alors, mais tu me connais ; toujours est-il que je voulus en savoir un peu plus. Maintenant j'en savais un peu plus. Et voilà donc plusieurs enneades que le garçon est sous ma discrète surveillance. Je n'en savais nonobstant pas assez pour oser m'y atteler encore. Je prenais mon mal en patience. Puis je commençais à peine à élaborer un plan parfait. Je le fis savoir à Zaahrian. J'allais le temps d'un soir, prendre la place du bougre blond, et Zaahrian savait que j'étais un très bon acteur. Pour conclure, j'expliquai le fond de mes pensées. Eh. Quand on se fait tabasser, tu sais, il y a une sorte de rancœur qui commence à mijoter, et ça te prend jusqu'aux tripes... Grosso modo, j'ai envie d'avoir le dernier mot. J'ai pas aimé leur prétention... Je vais riposter avec mes propres moyens, et on verra qui encule qui dans l'histoire. Oh, ne me regarde pas avec ces yeux, je ne suis pas machiavélique ou un truc dans le genre, juste un homme comme un autre, qui cède à ses pulsions, loué soit pardi le Fripon ! Les parents du gamin n'y verront que du feu, je rentrerai ivre à sa place en criant aux domestiques, alors déguisé je ne craindrai plus rien à l'intérieur, au contraire tous voudront me fuir. Si je m'en sors, que je m'empare de ce butin sans que la guilde n'en sache jamais rien, crois-moi, je ne volerai plus jamais, fini, pour de bon et je saurai répondre par un niet ferme à la meilleure occasion qui puisse se présenter un jour, oui monsieur car je n'aie qu'une parole, et je vivrai richement grâce à mes revenus de charlatan, c'est que je suis bon à ça, un point c'est tout. » Je ne l'avais peut-être pas convaincu et il est fort probable que le fou me suive le jour où je passerai à l'acte, mais il n'était pas pas mère alors le jour venu je tenterai de le tromper lui aussi.

Sur ce nous nous mîmes à parler de choses moins sérieuses sur la route du retour, brebis autonomes rentrant​ à leurs bercails respectifs, mais en faisant un bout de chemin ensemble. À un moment je me mis à chanter une de ces histoires retenue d'une représentation du volatile Théâtre d'Arcam, où il était question d'une cigale qui ne crevait pas la dalle et elle le balançait à la gueule de la fourmi ouvrière qui elle trimait et trimait tant sous l'astre incandescent alors que l'autre dansait et chantait, et moi je me trompai allègrement comme à mon habitude, défigurant les paroles avec humour. Dans mon histoire il s'agissait d'une cigale fringante qui vivait de milles petits larcins, une arcaménite, et qu'après s'en être mis plein les poches des fruits du travail d'autrui, la cigale devenait Princesse Marchande et rassurait en passant la fourmi, car ce n'était pas parce qu'elle provenait des bas quartiers de misère et de fringale qu'elle était porteuse de parasites et de maladies. Nous nous quittames en riant à nos babillages, et c'est en riant que nous nous retrouvames le lendemain. Enfin, ce fût plus précisément le rire de Zaahrian qui m'accueillit, ou plutôt qui accueillit ma tenue. J'étais habillé de divers vieux cuirs rafistolés, de tissus froissés et foncés, et autres bouts de frusques dans une tentative de ressemblance de garde champêtre péninsulaire, de pacotille va sans dire et de surcroît, comme tout droit sorti d'une charbonnière car je m'étais un peu tartiné du noir autour des yeux.

« Bah, on y va comment alors ? Oh, non... Ça fait un bail que j'ai pas mis l'cul sur un cheval, puis j'ai jamais vraiment une bonne assiette... »

Zaahrian devant mon air renfrogné, l'enfoiré, riait encore.




Dernière édition par Rénatus Babec-Roumel le Sam 4 Mai 2019 - 9:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI   J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI I_icon_minitimeVen 5 Avr 2019 - 17:43

« Vieille crevure alcoolique endormie sur une surface de fortune… Ce n’est pas comme ça qu’on s’est rencontré ? Moi étant la vieille crevure, naturellement. S’en est suivie le lendemain une petite leçon d’autodéfense durant laquelle je me demande sincèrement comment j’ai fait pour rester debout tout ce temps. Je suppose que je voulais vraiment me faire un nouvel ami… » Il rit au ridicule de la situation. En tout cas, son souhait semblait s’être réalisé, car Leonie ne l’avait pas quitté depuis.

Il lui expliqua en détail ce qu’il souhaitait faire et pourquoi. Il semblait avoir parfaitement réfléchi à son plan. Zaahrian lui faisait confiance, mais il craignait tout de même que quelque chose lui arrive. « Tu fais ce que tu veux, hein. Je suis mal placé pour te faire la morale. Je veux simplement que tu fasses attention. Tu as confiance en ton plan, mais c’est bien, mais un excès de confiance pourrait aussi te causer des ennuis. Sois prudent et prépare-toi une porte de sortie si les choses ne vont pas comme prévu… Merde, je parle comme Guilin maintenant. Bref, s’il t’arrive quelque chose, je vais te botter le cul tellement fort que tu vas avoir du mal à t’asseoir correctement pendant toute une ennéade. »

Le lendemain, Zaahrian avait fait préparer deux montures louées à un homme du coin. Loin d’être de puissants destriers, ces cheveux devraient cependant les amener jusqu’à destination sans problème. L’assassin resserrait une sangle lorsque Leonie fit son apparition dans le plus étrange accoutrement qu’il ait vu. Pourtant, il était habitué depuis le temps à le voir dans des tenues parfois extravagantes. Il avait fait de ce monde une immense pièce de théâtre et, aujourd’hui, il prenait le rôle de l’explorateur, un explorateur ayant connu des jours plus glorieux. Zaahrian ne put s’empêcher de rire. « Où as-tu trouvé des vêtements pareils ? Tu les as volés à un sans-abri trouvé mort, c’est ça ? Allez, ne fait pas cette tête, je rigole. Je te laisse m’appeler Zazou, faut bien que je me venge d’une façon ou d’une autre. Bon, cesse de grogner et pose ton joli cul sur cette selle. On pourrait le faire à pied, mais comme je te l’ai dit, je ne veux pas rentrer trop tard. » Sur ces mots, il se mit lui-même en selle. « Si ça peut t’encourager, je n’aime pas non plus les chevaux. On n’a qu’à ne pas faire la course et ça ira. »

Dès que le gamin cessa ses tergiversations et qu’il fut lui aussi sur sa selle, le duo put enfin prendre la route. « J’ai amené ce qu’il faut pour manger sur la route et quelques trucs qui pourraient être utiles. J’ai des armes aussi, au cas où. As-tu pensé à amener un couteau ? Non ? Il faut toujours avoir un couteau sur soi, c’est plus important encore que le pantalon. » S’en suivit une longue discussion où Zaahrian avoua sans complexe qu’il pourrait aisément se priver de pantalon, mais ne pourrait en aucun pas se passer d’un couteau.« Trop de gens veulent ma peau de toute façon. »

Sur la route, le duo parlait de tout et de rien. Autant l’un que l’autre était des bavards accomplis et il en fallait peu pour relancer la conversation ou même la faire dérailler complètement. Ils aimaient particulièrement se délecter des dernières rumeurs très croustillantes qui circulaient en ville. Ils pouvaient vraiment parler de tout et de rien et Zaahrian ne cachait jamais rien. Éventuellement, la forteresse apparut dans leur champ de vision, une masse compacte construite il y a longtemps et dont l’architecture était dépassée, d’où le peu d’intérêt qu’elle suscitait. Elle n’était pas non plus située à un endroit particulièrement stratégique en cas d’attaque. En fait, on l’avait sans doute érigé à une époque où le tracé des frontières était très différent d’aujourd’hui. « C’est aussi sinistre que je l’avais imaginé… Tu crois qu’il y a des fantômes à l’intérieur ? »
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MessageSujet: Re: J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI   J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI I_icon_minitimeSam 4 Mai 2019 - 10:59





Il me fallut hisser mon corps prestement sur la diligente monture – majestueuse créature de surcroît, hélas elle m'était depuis longtemps étrangère – et elle me porta aussitôt à la suite de mon ami chéri, qui le pas équin avait déjà enclenché tout en louant l'importance du coutale, n'en déplaise au futale. Moi j'étais encore focalisé sur ce moyen de déplacement, beaucoup trop vivant à mon goût ; oh bien-sûr je savais monter à cheval, mais je n'avais jamais vraiment voulu  comprendre ou suivre les mouvements de ces bien utiles animaux domestiques, si bien que si nous ne nous blessames ni moi ni la jument ce jour-là, le contacte resta plutôt rêche sinon inconfortable.

Zaahrian devant moi menait rythme et cadence. Nous nous mîmes à palabrer avec délectation, si bien qu'au moment de casser la croûte nous étions déjà à mi-chemin de la forteresse, et mon fondement pour l'instant coriace ne me lancinait que gentiment. Une fois revigorés, pas plus que les chevaux cependant, que nous menions mollement et qui croyez le ou non avaient depuis le début du trajet le temps de s'alimenter par-ci par-là tout en cheminant – ma foi sûrement, et seul cela pour moi comptait –, une fois revigorés donc, sans encombre nous arrivâmes en vue de la masse compacte qu'était cette forteresse désuète pour ne pas évoquer une ruine, c'est que de loin elle paraissait pourtant bien conservée. Nous restames là à la contempler bêtement, comme si elle allait s'approcher de nous comme par magie. Bien-sûr, elle ne bougerait point de son versant, il nous fallait alors aller à sa rencontre.

La lumière puissante et impitoyable faisait se plisser nos yeux beaucoup trop clairs, contrastant avec la pierre de l'énorme édifice qui tendait plutôt vers un sombre envoûtant, alors que le ciel voilé faisait scintiller quelque pan du complexe bâtiment comme un souvenir de son éclat d'antan. Nous commençâmes par descendre à la recherche d'un passage, et c'est sur un sympathique petit pont que nous traversames. Le chemin que nous empruntames ensuite s'avéra être finalement bien plus pentu et tortueux que prévu. Il fallut remonter en direction de la forteresse que nous apercevions plus tôt d'en face, mais que désormais nous cherchions pour ainsi dire à l'aveuglette. C'est que la végétation avait petit à petit reprit ses droits sur la piste sinueuse qui remontait du vallon, la rendant également étroite si bien que nous dumes descendre de nos montures et les mener en longe jusqu'à l'aboutissement de ce couloir végétal, une clairière tout aussi rétrécie par les indomptées branches qui gagnaient la voûte céleste ou par les buissons rebelles qui grignotaient l'espace. Et encore fichtrement pentue.

« C'est que d'en face, ça paraissait plus... Ouvert. Par chance, j'ai compté les clairières et mémorisé leurs emplacements... »

J'avais également deviné des sentiers entre les clairières.

« Viens, dis-je avec assurance, laissons les canassons paître cette herbe fraîche, ils ne passeront pas davantage, trop sale, beaucoup trop sale... »

Une fois confortablement attachés à un arbre chacun, omettant les craintes équines et donc la possibilité qu'ils tirent au renard au risque de se blesser – mais de quoi avoir peur au juste, n'était-ce pas un endroit paisible, idyllique même tentais-je de me convaincre ? – je m'avançai vers les arbres, décelant un accès sous les frondaisons.

« Si t'as un couteau pour moi, finalement, j'veux bien... » Était-ce nonobstant utile contre les fantômes ? BAH, était l'onomatopée que j'avais plus tôt lâchée à Zaz lorsqu'il avait évoqué de possibles fantômes. Je restais sur mes positions blindées de scepticisme, malgré mes déglutitions et mon besoin d'équipement rassurant.


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MessageSujet: Re: J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI   J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI I_icon_minitimeMer 15 Mai 2019 - 9:57

Un sourire apparu sur le visage de Zaahrian alors qu’il plongeait une main dans sa botte pour en sortir un couteau qu’il donna à Léonie. Est-ce la crainte de voir apparaître un fantôme qui le motivait à s’armer? Zaahrian n’était pas un expert, mais il doutait qu’un couteau soit efficace contre une apparition. Cela dit, il y avait des chances que les lieux soient effectivement hanté, mais par des êtres de chair et de sang qui ne seront probablement pas ravis de les voir. Le seul moyen de le savoir était d’y entrer. « Ne t’inquiète pas, je suis là. Reste derrière moi par précaution. »

De près, la vieille forteresse était encore impressionnante. Ses murs portaient les traces d’anciens combats. Au sol, on pouvait facilement trouver des pointes de flèches et même une épée brisée. « À première vue, il n’y a personne, mais c’est peut-être ce qu’on veut nous faire croire. » Zaahrian longea les murs à la recherche d’un point d’entrée et ce ne fut pas tellement difficile, car l’accès principal était largement ouvert. La porte s’était effondrée, difficile de dire quand, mais elle avait fait l’objet de réparation. Quelqu’un avait essayé de la rafistoler en bouchant les trous avec des planches clouées. Zaahrian se pencha et examina les travaux. « Les clous sont rouillés, ça fait longtemps. En tout cas, faudra au moins réparer la porte. »

La cour n’était pas tellement en meilleur état. Contre l’un des murs se dressaient les vestiges d’un échafaud. Une corde pendait encore, se balançant sous l’effet de la brise. Une chance qu’il faisait jour, car à la tombée de la nuit, ça devait être un spectacle particulièrement sinistre. « Charmant. Cela dit, je suis maintenant à peu près certain que s’il y avait vraiment quelqu’un, on nous aurait déjà arrêtés. » Le donjon se dressait maintenant devant eux, une tour carrée imposante et trapue percée de fenêtres étroites. À sa base, une autre porte, elle aussi ouverte, dévoilant un accès sombre et béant vers ses profondeurs. « Tu te sens d’attaque pour aller explorer? T’inquiètes, j’ai amené ce qu’il faut pour faire une torche. On aura sûrement droit à des chauves-souris et des rats… Je préfère ça à un humain armé jusqu’aux dents. »
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MessageSujet: Re: J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI   J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI I_icon_minitimeDim 19 Mai 2019 - 12:35




J'arrachai des mains de Zaahrian le couteau qu'il me tendait en souriant, puis le remerciai, une grotesque grimace à la bouche. Connard.

« Ne t’inquiète pas, je suis là. Reste derrière moi par précaution.
Oui... Oui... Derrière toi... »

Aussitôt dit aussitôt fait je me plaçai derrière lui sans demander mon reste. Froussard.

M'inquiéter ? Nah ! Je suai de trouille pas d'inquiétude, cependant ce n'était qu'un détail, alors je laissai couler tout en emboîtant le pas au bel éphèbe. J'hésitai à aggriper ses frusques par derrière, mais pour qui m'aurait-il prit ? N'étais-je pas ce vaillant gamin qui l'avait charmé quelques années auparavant, par son audace, sa répartie, sa force de caractère ? Certes. Mais cette forteresse poquait le spectre, et moi qui adorait tant la vie, la mort et tout ce qui s'y apparentait me fichait carrément la chair de poule.

« T'as raison... Y a l'air d'avoir personne... » J'espérai que ce soit non seulement un air, mais un fait. Quoique, à mieux y réfléchir, je préférais tomber sur quelque rôdeur que mon coutale pourrait pourfendre, que sur une ombre qui sans l'ombre – ha ! – d'un doute, je ne pourrais même pas occire, peut-être juste traverser, avant de me faire ensevelir par d'infernales volutes. Que... Que m'arrivait-il pardi ! J'avais depuis le début de cette aventure, étrangement perdu beaucoup de mon assurance. Mais c'est que je délirais, alors qu'il faisait encore jour ! Puis, croyais-je seulement à toutes ces conneries d'esprits et compagnie ? Hmpf, éventuellement. En tout cas je n'en avais jusque là croisé aucun, peut-être que la ville était déjà par trop peuplée, et qu'ils venaient de tapir ici dans l'attente de proies insouciantes...

Une fois devant l'énorme porte que l'on avait semblait-il fut un temps barricadée, nous nous sentimes – moi, tout du moins – un peu rassuré, personne ne cherchait à défendre les lieux depuis des lustres, bien assez pour que des clous s'oxydent. Peut-être que les fantômes avaient eut raison des vivants ? Après quelques secondes d'hésitation, nous penetrâmes enfin la forteresse, pour déboucher sur une cour ma foi fort peu accueillante. Terrifiante même. Bizarrement, le spectacle me fit rire.

« Charmant oui ! Haha ! Mais... Mais on se croirait tout droit sorti d'un conte d'épouvante, Zaz, hein, qu'en penses-tu !? » Je sorti de nulle part une fiole, que je vidai à moitié avant de la proposer à mon ami. « Beh sûr, je suis d'attaque, atta, files-en encore une lichette ! Du courage en fiole pour une taffiole, crois-moi j'étais pas à l'aise au début... M'ça va mieux... Suis d'nouveau un homme un vrai... »

Une fois la torche de mon beau gaillard allumée, je m'en emparai avec aplomb – sans doute l'alcool titillant mon esprit, écartant mes affres –, et m'enfonçai dans ce terrible donjon, sans préambule, écartant l'obscurité armé de feu et de sang-froid.

« Allez, viens... » Était-je vraiment sûr de vouloir mener la danse ? Ma foi...

Je pénetrai en hurlant aux chauve-souris, elles plus surprises que moi-même que Zaahrian avait prévenu. Je ne craignais pas les bestioles, c'était déjà ça...


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MessageSujet: Re: J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI   J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI I_icon_minitimeMar 28 Mai 2019 - 0:09

Zaahrian peina pour ne pas éclater de rire devant Leonie qui, pour se donner du courage, se tourna vers l’alcool. Il en prit un peu aussi, pour la forme, car il ne refusait jamais un verre. Il était presque certain qu’ils ne craignaient rien, mais dans le noir, on ne sait jamais ce qui se cache. C’est pourquoi non seulement ils avaient une torche, mais que Zaahrian était aussi armé, au cas où.

La température tomba drastiquement dès qu’ils entrèrent dans la tour. Il faisait frais, presque froid, alors que dans la cour, le soleil les cuisait sur place. Après quelques pas seulement, ils étaient devant un escalier avec le choix de descendre ou de monter. « On va descendre. » Évidemment! Pourquoi aller dans la tour avec ses fenêtres quand on peut s’enfoncer encore plus dans les ténèbres ? L’escalier était en bon état, mais la pierre s’était légèrement creusée sous l’usure des pas, signe évocateur de l’âge du bâtiment. « Logiquement, ça doit être le chemin pour se rendre aux cuisines, peut-être au dépôt d’armes et évidemment les cachots. » Le couloir était étroit et suintant d’humidité. Au sol, il vit une forme bouger, un rat. Une désagréable odeur de moisissure flottait dans l’air. Ils passèrent devant une porte. Zaahrian l’ouvrit, confirmant du même coup ses propos. C’était une cuisine comme on peut en trouver dans toute bonne forteresse qui se respecte. Conçue d’abord pour être pratique avant d’être jolie, elle avait survécu à l’épreuve du temps, mais grouillait de vermines, probablement attirées par des vivres abandonnés par les anciens occupants. La lumière de la torche avait causé une véritable débandade. Il y en avait partout, autant des souris que des rats de bonnes tailles. « Je n’ai rien contre les rats normalement, mais quand il y en a beaucoup… Enfin. » Il referma la porte. « On fera le ménage plus tard. »

Un peu plus loin, ils découvrirent un dépôt d’armes complètement vide ainsi qu’une nouvelle volée de marche qui descendait encore plus profondément sous terre. « Je ne suis pas expert, mais je suis pas mal certain que nous ne sommes plus sous la tour. On a peut-être même dépassé les murs… » En bas de l’escalier, une autre porte. Zaahrian l’ouvrit et une odeur très reconnaissable lui monta au nez. « Ça sent la mort… Il y a un corps ici et pas très frais si tu veux mon avis. » C’était le cachot avec ses portes grillagées et son plafond bas. Zaahrian devait courber l’échine pour ne pas se cogner la tête. Tout ici était fait pour être oppressant. Devant chaque cellule, il s’arrêtait pour en examiner l’intérieur. Il s’arrêta à la dernière. Un cadavre presque entièrement décomposé gisait sur le sol tout près de la porte. Il s’y était blotti juste avant de mourir. Peu importe qui c’était, on l’avait laissé à son sort. « De mieux en mieux... »
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Rénatus Babec-Roumel
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MessageSujet: Re: J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI   J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI I_icon_minitimeMer 29 Mai 2019 - 10:20





« J'achète ! »

Mon trait d'humour résonna contre l'épaisse carapace des cachots, faite de terre et de pierre, avant peut-être de remonter par l'unique issue ? N'y en avait-il qu'une d'ailleurs, d'issue, l'escalier, et donc point d'aération qui vaille dans ces piteuses entrailles ? Malheur aux tristes hères qui avaient, fut un temps, séjourné en ce sordide trou à rat. Malheur à celui qui y était resté captif, comme un vestige de la cruauté humaine. Ou alors tout simplement comme un oubli, délaissé oui c'est cela, ils avaient dû – volontairement – omettre sa présence en abandonnant le fort. Était-il avant son terrible décès, quelqu'un de mauvais ? J'en doutai fortement, mais cela n'étant pas de mon ressort, la compassion et ses bagages s'entend, j'écartai mes pensées du morbide tableau. Cependant, je m'attardai devant la cellule, les yeux clos quelques secondes. Puis mon regard revint fatalement se poser sur le cadavre depuis belle lurette en décomposition. Il ne restait plus rien de sa chair ni de ses organes vitaux. Qu'un tas d'ossements encore bien agencés si ce n'est quelques carpes et métacarpes manquants, la faute à quelque rongeur ayant voulu se faire les dents. Voilà tout. J'aperçus un lambeau de peau, non, de cuir, où grouillaient encore quelques vers abjectes. Sans doute les plus acharnés qui decharnaient, avant d'aller se repaître plus goulûment ailleurs. Il ne resterait bientôt plus qu'un tas d'os que nous céderions aux chiens, au plus glauque, ou peut-être symboliquement inhumerions l'inconnu comme souffle de renaissance à ces lieux... J'osai demander à mon ami depuis quand estimait-il les lieux abandonnés.

« Depuis quand sont-ils partis, les anciens propriétaires, penses-tu ? Ça doit faire un bail, eh... ? Un sacré bail.»

Soudain, j'eternuai comme un goret, et c'est en reprenant un poil mon souffle que je refusai de rester ici plus longtemps.

« Et si nous montions prendre l'air ? Je préfère les rats et la poussière à l'humidité et la mort. Les cuisines aident d'avantage à l'imagination et à la projection que ce trou sordide, si tu veux mon avis. Remontons, remontons, allez, je commence à étouffer tout bonnement ! Braaaahhh ! »

Et d'entamer l'ascension sans demander notre reste. Ce faisant je lui posai quelques questions qui me taraudaient, écartant joyeusement les souvenirs des cachots.

« Comment as-tu entendu parler de ce fort ? » Puis, tout en piétinant la pierre froide qui nous hissait en escaliers jusqu'au rez-de-chaussée salvateur. « Est-ce possible légalement de te l'approprier ainsi d'ailleurs ? Je veux dire tu arrives tu t'installes, c'est à toi. » Puis après avoir dépassé les cuisines pour continuer vôtre inspection des lieux. « Avec un gros ménage on pourra déjà rendre le lieu fonctionnel... A voir encore si la toiture est en état... J'imagine qu'il y aura quelques travaux à faire... J'ai toujours voulu bricoler un endroit, et c'est qu'il va falloir fichtrement le rafraîchir çui-ci... Tu voudras bien de mon aide, hein ? J'en serai ravi !»

Nous foulames enfin les dernières marches, pour cette fois-ci peut-être explorer le haut de nôtre curieuse forteresse. Un bruit étrange vint interrompre nôtre élan. La lumière vacilla alors que Zaahrian me tendit la torche pour dégainer son arme. Je serrai mon coutale et me fit un devoir d'éclairer les quelques marches restantes avant de débouler dans le hall. Rien. Nerveusement, je questionnai mon ami.

« Que... Que... P'tain c'est quoi ce bruit... Ce... C'est... Pas... Commun... Je... » En effet l'espèce de rugissement s'intensifiant à mesure que nos pas se firent félins en direction de la source sonore, me titilla violemment la vessie.

Faut que je pisse, faut que je pisse ! pensai-je frénétiquement. Je dégainai mon lustré fidèle compagnon, sans plus réfléchir à la torche que je tenais encore d'une main vers le haut tendue, et entamai la vidange. C'est ce moment précis que la bête hargneuse et rugissante choisi pour se dévoiler à nos yeux, les miens ahuris. Je jetai avec force la torche vers la beste folle, c'est que mon arme improvisée ne nous était pour l'instant plus de grande utilité. Un rayon de soleil d'ailleurs éclaira le devant de la scène, était-ce ma torche ou le soleil ou les deux ? Bref, mon regard chercha celui de Zaahrian pour savoir quoi faire.



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MessageSujet: Re: J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI   J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI I_icon_minitimeMer 5 Juin 2019 - 19:13

« Ouais, tu as raison, sortons. J’ai vu tout ce que j’avais à voir. » Globalement, Zaahrian pouvait difficilement être plus satisfait par ce qu’il voyait ici. Certes, il aurait préféré ne pas retrouver de corps laissé à l’abandon, mais il n’était pas non plus surpris de la découverte. Compte tenu de son passé trouble, il s’attendait au pire. Aujourd’hui, pas de combat ou de sang versé, juste une agréable journée en bonne compagnie. « Cette forteresse appartenait à une guilde d’assassin. J’en ai entendu parler par l’un de ses anciens membres. Aujourd’hui, la guilde n’existe plus et la plupart de ses membres sont morts ou dispersés aux quatre vents. J’ai décidé de jeter un coup d’œil. Si d’anciens membres veulent se joindre à moi pour faire les choses différemment, ils sont les bienvenus. » En montant l’escalier, il ajouta. « Visiblement, les lieux n’ont plus leur fonction de défense. Cette forteresse est ancienne et désuète. Je ne dis pas qu’elle ne sera plus jamais utilisée. Qui sait ce qui peut arriver, mais dans l’immédiat, personne ne semble vouloir la reprendre, alors pourquoi on m’en empêcherait ? Oui, il y a du travail à faire et je serai plus que ravi d’avoir ton aide. Je n’ai pas l’intention de la reconstruire, cela dit. Les coûts seraient astronomiques. J’ai juste besoin d’un toit sur la tête, d’un endroit discret pour mener mes opérations. Faudra aussi réparer la porte, mais j’aime l’aspect un peu défraichit. J’ai pensé retrouver l’ancien domaine de Daeron, celui qui a fait de moi un assassin, mais il y a trop de mauvais souvenirs associés à cet endroit. Je laisse donc la nature le réclamer… » Parler de Daeron provoquait toujours des sentiments mitigés chez Zaahrian, même des années après les faits. Cela dit, après une longue période creuse où l’assassin a littéralement touché le fond du baril, aujourd’hui il était mieux que jamais. Il se sentait à nouveau lui-même et avait des projets plein la tête qu’il rêvait de mener à terme. Oh, il restait toujours insouciant et rien ne prouvait que toutes ses idées aboutiraient à quelque chose, mais Zaahrian voulait essayer. Il voulait profiter de la vie et de toutes les possibilités qu’elle lui offrait.

Naturellement, cette journée ne pouvait pas se passer sans le moindre encombre. En montant les marches, un étrange de rugissement les arrêta brusquement dans leur conversation. Zaahrian donna la torche à Leonie pour prendre son arme. Les combats à main nue contre les animaux sauvages, ce n’était pas trop son truc, surtout pas dans un escalier ascendant où il serait facilement déstabilisé et jeté dans le vide. « Reste près de moi… » Pas question de paniquer. Quel genre de bestiole pouvait-il y avoir dans le coin ? Ils ne sont quand même pas au milieu de la brousse ! À l’instant où il vit la créature apparaître, Léonie jeta la torche en sa direction. « Attends ! » Trop tard. Zaahrian s’élança vers l’avant. « Minet minet, viens ici chaton. » Il avait eu le temps de voir ce que c’était. Un nouveau rugissement. Zaahrian lâcha un juron et revint vers Léonie en tenant par la peau du cou un chaton miteux. « Voilà notre créature féroce. Prend garde, Léonie, ce chaton va te dévorer. » La pauvre bête faisait peine à voir et le rugissement était en fait un miaulement rauque. « Hum, il n’a pas l’air en grande forme, le pauvre. Allons dans la cour. » Il rengaina son épée et se dirigea vers la sortie.

À la lumière du soleil, le pauvre chaton était encore plus misérable. Zaahrian trouva un coin d’ombre et s’y assis, le dos à la paroi de pierre. « Je ne pense pas qu’il va survivre. » Il avait les yeux crottés et de la morve coulait de son nez. C’est sans parler des puces clairement visibles sur son pelage coloré de blanc, de noir et de roux. Difficile de déterminer son âge, mais il n’était pas très gros avec une tête triangulaire et des oreilles énormes, presque disproportionnées par rapport au reste. Zaahrian gratta son petit menton et, à sa plus grande surprise, le chaton ronronna avec une force étonnante. « Il a de la chance, il y a des rats plus gros que lui ici… »
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MessageSujet: Re: J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI   J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI I_icon_minitimeDim 4 Aoû 2019 - 5:48




Devant un Zaahrian hilare mais point moqueur, je me renfrognai tout de même, froissé, blessé dans mon amour propre. Enfoiré de chat qui avait mit à nu un de mes instincts instinct primaires, ma couardise, et n'oublions pas mes audacieux réflexes, si peu pragmatiques. Mais qu'il était mignon, malgré son poil terne et comme parsemé sur son épiderme mis à nu par de voraces parasites. En effet qu'il était mignon, malgré les puces qui le bouffaient tout cru, pauvre petit être esseulé, qui feulait au malheur de l'abandon.
Il avait quelque chose de bizarre, des oreilles un peu trop longues ou trop pointues que sais-je, puis une queue étrangement touffue malgré la pittoyable qualité de son pelage. Il ressemblait à un autre animal dont je ne pouvais trouver le nom tout en me grattant la tête – les puces déjà ?... Un... Fichtre, à quoi ressemblait donc ce bébé chat pardi !
J'allais faire part de mes considérations à Zaahrian lorsqu'un bruit devança une brume épaisse qui engloba aussitôt la cour. Et une voix tonitruante déclara :
Qui que vous soyez, posez cet animal à terre, et partez ! Ou vous essuyerez mon courroux car vôtre châtiment sera grand !

Zaahrian s'était remit sur ses pattes et dos à dos nous tournions dans l'épaisse purée de pois imposée – nul doute aucun – par un de ces sordides sorciers peuplant Miradelphia. Mais que nous voulait-il le bougre ? Rien ! Il en voulait au chat, apparemment. Il voulait le chat. Et puis pourquoi ! Pour s'en servir comme ingrédient pour une infâme potion de sorcier macabre ? Eh bien non ! Non, non et non ! Puis d'abord, j'avais toujours rêvé d'un chat pour compagnon, et qui sait peut-être pouvais-je comme un chien le dresser, afin qu'il agrémente mon quotidien par son besoin de tendresse et son lot de bêtises ? Et puis, une cartomancienne de renommée n'avait-elle pas justement besoin d'un chat bizarre, non, mystique, dans le but de troubler ses clients et s'enrichir davantage ? C'était une excellente conclusion ! Ni une ni deux, je ripostai verbalement, m'adressant au pédant personnage, toujours invisible.

« Jamais ! Il est à moi désormais ! Dis-je en tenant le chaton comme mon bien le plus précieux quitte à écoper de quelques puces. Qui laisserait à son triste sort – l'abandon – un pauvre petit chat sans défense, et viendrait le réclamer une fois celui-ci secourru par d'honnêtes gens – malgré ma profession je pensais être quelqu'un d'honnête oui, ou de bonne foi ou de pas trop méchant pour ainsi dire –, sinon un être dénué d'empathie, de jugeote, de fierté même, de, de, de... ! Mwarf ! Qui que vous soyez, montrez-vous à nous, ou la pointe de ma flèche ne saurait tarder parcourir la distance qui la sépare de vôtre œil gauche, le borgne, vous n'êtes pas le seul à être muni de ressources cachées, magicien ! Je suis Léonie tout court, et je n'aime point les artifices... Et vous, qui êtes vous ? Montrez-vous ! Se fourrer dans les embrouilles était chose faite. »

J'étais moi-même surpris par mon audace, encore une fois, mais la vue du petit être sans défense que l'on croyait pouvoir perdre, récupérer, posséder à sa guise, me révoltait. J'étais en colère, ce qui ne m'empêcha pas de penser dans un éclair de lucidité que s'en était peut-être fait de nous. Avec un peu de chance l'individu n'était pas plus magicien que moi, il y avait  bien diverses façons de créer de la fumée sans feu. Je me réconfortai dans l'idée que Zaahrian était tout de même assassin et moi, son élève au maniement des armes. Je me cru quelques secondes invincible. Mais le voile statique qui perdurait n'augurait rien de bon. Non, rien de bon.
Le brouillard mystique s'estompa enfin au bout d'une ou deux minutes, laissant apercevoir à l'orée de la végétation qui grattait peu à peu la cour, enfin, un homme de grande taille et ma foi fort pittoresque. C'est qu'il rivalisait avec mon propre accoutrement de circonstance imitant celui d'un garde forestier sans classe, à cela près que lui, portait élégamment bien le cuir et le tissu qui le vetissait en une toile anatomique exquise, un chapeau aux larges bords que la laine feutrée ondulait gracieusement, des plumes par-ci, des sacoches par-là et bien d'autres affaires agréablement agencées. Il avait un certain âge mais semblait étonnement agile, quand d'une main il envoya une pomme en l'air, la rattrapa et croqua dedans comme s'il arrachait d'un gigot un bon bout de viande. Un hybride peut-être.
Il mastiquait tranquillement tandis que Zaz et moi nous redressions, quelque peu déstabilisés par l'étrangeté de la situation.
Toujours est-il qu'il ne nous menaçait pas davantage que moi avec mon « arc » et la supposée flèche qui devait se ficher dans son œil. Par contre, lui, en possédait un magnifique en main, d'arc, puis un sourire aux lèvres il croqua une deuxième fois.
Il était borgne, fruit d'un spectaculaire hasard et de jeux de mots lâchés, mais qui laisserait planer des doutes, étais-je plus dangereux que j'en avais l'air. Clairement le combat était à exclure, lui, semblait réellement dangereux.
Il se présenta comme étant juste « un chasseur » et nous ne nous doutions pas une seule seconde qu'il ferait un jour partie de la guilde de Zaahrian. Pour l'heure, nous nous approchames progressivement de lui et lui de nous. J'élevai le chaton dans les airs d'un geste solennel, à hauteur de ses yeux – il était aussi grand que Zaz – et déclarai d'une voix forte.

« Que voulez-vous donc faire de lui, Chasseur , le châssser Parce que c'est un chââ ? Le manger p'tet ben don' ? Dis-je d'un ton moqueur. Je n'avais décidément peur de rien. Je refuse de vous le donner. Il est à moi. Repartez par là où v... »

Non. Ce n'est pas un chat. C'est un ghjattu-volpe... Un chat-renard...

« Un ch... Ah... Bah... Gatchou Vouplé ... Gnéh ? » Quelle était bonne celle-là !

Si tu le veux, il est à toi. Le protégera-tu ?

Je ? Quoi ?


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Puis échange, contre des sous,
Son remède pour loups garous
Et l'histoire de point en point suivie,
Sur sa pancarte,
D'un bossu noir qu'il délivra de fièvre quarte. »

(Verhaeren, Les Villes tentaculaires, Les Campagnes hallucinées, 1895, p. 68.)

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MessageSujet: Re: J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI   J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI I_icon_minitimeVen 25 Oct 2019 - 23:21

Zaahrian était déjà sur ses pieds lorsque la voix leur tonna de déposer le chat. Pourquoi un tel spectacle pour une bête possiblement mourante? Zaahrian sortit sa dague, Léonie était derrière lui. Dos à dos pour mieux assurer leur défense, la brume épaisse les empêchait de bien voir ce qui se passait.

« Ça devait être qu’une petite balade tranquille. » Assura Zaahrian à Léonie. Certes, on était jamais à l’abri d’une merde, surtout lui, mais jamais il n’aurait pensé être attaqué par un mage en visitant une vieille forteresse oubliée. Il haïssait tellement la magie… « Tu sais, si tu veux t’attaquer à nous, laisse tes tours de magie et montre-toi. Sois un homme et prend une épée! » Contre un mage bien entraîné, Zaahrian se savait vulnérable. Il n’avait même pas besoin de l’approcher pour le transformer en torche humaine ou lui faire subir d’autres joyeusetés du même acabit. Quelle merde ce type pouvait sortir de cet épais brouillard? Piqué au vif, Léonie décida d’en ajouter une couche comme si Zaahrian ne l’avait pas suffisamment provoqué. Bon, au point où ils en étaient de toute façon…

À sa grande surprise, le coup fatal ne vint pas. En fait, la brume finit par s’estomper et le soleil recommença à briller au-dessus de leur tête. Zaahrian put enfin voir l’auteur de ce tour de magie. L’inconnu devait être un hybride assez vieux et son apparence particulière correspondait à ce qu’il prétendait être. Zaahrian abaissa son épée. Malgré son coup d’éclat, le mage ne donnait pas l’impression d’être particulièrement menaçant, mais plutôt insolent, voire carrément moqueur. Oui oui, il avait bien réussi à leur foutre la trouille, inutile d’en faire tout un plat! Quand tu es un mage et que tu n’as pas besoin d’approcher ta cible, y’a pas tellement de mérite! Léonie semblait penser la même chose que lui, farouchement décidé à défendre le petit chat, ou peu importe la créature qu’il tenait dans ses bras. Zaahrian baissa les yeux sur l’animal. Honnêtement, il avait l’air d’un chat parfaitement normal, mais vu son état, il pouvait bien être ce qu’affirmait le chasseur. En tout cas, ce n’était pas un chien! Il avait entendu parler de ces créatures. Très rares, elles étaient très recherchées et certains étaient prêts à payer des sommes énormes pour en attraper un.

« Si c’est vraiment ce que tu dis, tu abandonnes plutôt vite je trouve. Remarque, tente encore quelque chose et je t’égorge. Ta présence ruine une journée parfaitement agréable. » Il marqua une petite pause et ajouta. « Dis-moi, serais-tu responsable du cadavre qu’on a trouvé dans les cachots? »
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MessageSujet: Re: J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI   J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI I_icon_minitimeSam 2 Nov 2019 - 9:40





Les choses ne semblaient guère prêtes à dégénérer, mais il fallait rester précautionneux tout de même. C'est que dans ce genre de situations, j'avais une fâcheuse tendance à réfléchir ultérieurement ; n'étais-je pas un impulsif éphémère prêt à tout sacrifier pour des idéaux qui subitement pouvaient me tenir à cœur ; au risque que l'on me les arrache, comme l'on arracherai une pauvre créature à la vie ?

Je commençais à douter, fortement, et c'est à ce moment que Zaahrian, sceptique à mon instar, commença à perdre patience devant son homologue. Contestant ses dires et menaçant le bougre d'une mort rapide, il fit une supposition, ma foi fort peu hasardeuse... Et si...?

« Le... le cadavre !? De quel cada... Oh. Il marqua une pause, un petit rictus accroché à son faciès. Oui, celui de Jacques Lagale je suppose... Bien-sûr, vous ressortez de la forteresse, suis-je bête... Bien... Écoutes mon gars, dit-il en s'adressant aussi familièrement que sincèrement à mon tendre Zaahrian, ton jeune ami semble sincère et il semble tenir à ce... chat, bien qu'il ne le soit qu'à moitié rappelez-vous... Sachez que... Les gatthu volpe sont... Ils sont sauvages, ils sont rares surtout... Et moi... Moi je m'occupe de cette espèce, j'en prends soin. Nombreux sont les braconniers qui viennent dans le coin, depuis plusieurs années déjà, dans le but non pas de les caresser comme vôtre... Téméraire compagnon, ça oui ! Ahah ! Un audacieux le bonhomme. Mais sachez également que... Je... Je ne cherche pas de problème, sang-mêlé... A moins que vous ne soyez braconniers, ce que vous n'êtes vraisemblablement pas. Venez, venez, asseyons-nous à cette vieille table, et réiterons l'approche si vous le voulez bien.
Hmpf, d'accord. Nous déciderons ensuite de ce que nous ferons de ce petit chatgouplé, puis bien entendu, de vous... Dis-je avec une confiance démesurée.
Héhé... Ça me va ça me va... Comprenez que j'utilise la dissuasion en premier recours, et... Mon petit tour de magie me permet de tâter le terrain. Il s'assit délaissant au sol armes et saccoches et nous invita à le rejoindre.
Ce n'est...
Bon, bon, bon... Par où commencer ? Nous avions fini par nous joindre à lui.
Par le début bien-sûr. Allais-je désespérer s'il n'en venait pas à bout.
Très juste jeune ami. Connaissez-vous l'histoire de cette forteresse ? »

Assis autour de la vétuste mais stoïque table en pierre, sur d'identiques sièges érodés par le temps et touchés de mousse, je me permis une réflexion sur la scène que nous vivions en ce cadre tellement bucolique, riant intérieurement car le contenu de nôtre interaction n'avait rien de bucolique, mais brillait par son invraisemblance. Bordel de... Mais... Qui était ce type ?






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MessageSujet: Re: J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI   J'suis une cigale, t'inquiète fourmi j'ai pas la gale • Zaz • 14.XI I_icon_minitimeJeu 7 Nov 2019 - 0:08

Tout au long de sa vie, Zaahrian s’était régulièrement retrouvé dans des situations invraisemblables dont plusieurs lui servaient aujourd’hui d’inspiration pour les histoires qu’il aimait tant raconter. L’assassin se retrouvait si régulièrement les deux pieds dans la merde qu’il en était venu à croire qu’il devait être béni des dieux ou un truc du genre, car il réussissait toujours à s’en sortir, parfois presque miraculeusement. Du coup, s’il devait qualifier cette rencontre plus tard, il dirait qu’elle entrait dans la catégorie des rencontres étranges. Ce n’était pas la première et probablement pas la dernière. Sa route croisait souvent celle de types douteux, parfois franchement dangereux et d’autres fois juste bizarre. Le métier voulait probablement ça, mais ça n’expliquait pas tout, car parfois une simple visite au marché pouvait se transformer en une improbable aventure. Là, il n’était pas certain de comprendre ce que faisait ce type ici. Il était là pour protéger le chat? Enfin, le truc que Léonie tenait farouchement dans ses bras. Et le pourquoi de son petit tour de magie, c’est qu’il les avait pris pour des braconniers? Lui, il n’a jamais vu Zaahrian chasser, car il n’aurait jamais dit ça de lui.

« Je peux être beaucoup de choses, mais je ne suis pas un braconnier. » Lui assura Zaahrian. À ses côtés, il ne doutait pas que Léonie soit aussi confus que lui même s’il le cachait plutôt bien.

Le quiproquo éclaircit, ils se retrouvèrent autour d’une table pour discuter. Honnêtement, le blond espérait partir au plus vite, mais il n’avait pas encore décidé si ce gars était vraiment dangereux ou pas. Lui tourner le dos maintenant n’était peut-être pas une bonne idée.

« Je ne sais pas… Les frontières étaient différentes avant, elle devait en protéger une. C’est à ça que servent les forteresses généralement. Enfin, on ne là pas construite là sans raison. »

Zaahrian ne s’intéressait pas tant à l’histoire des lieux qu’a l’utilité que pourrait avoir cet endroit pour ses futures activités. Les murs étaient encore solides, c’est tout ce qu’il demandait. En même temps, il ne pouvait pas être ici et ignorer tous ces gens qui l’ont habité. Le passé exerçait tout de même une certaine fascination chez lui. Le passé ancien, bien-sur, celui qui n’est qu’une vague rumeur dans les livres d’histoire. Il doutait que cette forteresse soit si ancienne que ça, mais qui sait? Peut-être qu’on l’avait érigé sur les fondations d’une fortification plus vieille encore. À ce moment, un coup de vent passa dans la cour et gémi par les meurtrières de la tour. Combien de souvenirs imprégnaient chacune de ces pierres? Combien de fantômes hantaient les lieux? Soudainement, Zaahrian avait l’impression qu’ils n’étaient pas seuls...
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