Aerianna Hiisi
Ancien
Nombre de messages : 584 Âge : 31 Date d'inscription : 18/10/2018
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| Sujet: Geresh: Rêveries pourpres [Solo][Clos] Ven 8 Fév 2019 - 17:11 | |
| Deuxième jour de la troisième ennéade de Karfias, treizième année du onzième cycle.
Je n’avais pas eu de nouvelles de la part d’Aethka depuis une ennéade, j’étais convaincue qu’elle reviendrait donc je ne m’en formalisai pas. Malgré cette confiance en elle et en sa capacité à vivre sans ma protection, mon humeur me rendait presque inapprochable par tous ceux qui n’étaient pas prêts à me supporter. Cela ne laissait finalement que deux personnes de mon entourage, Esteldur et Magyaok. L’un acceptait les insultes et toutes les remarques injustes et revenait quand même vers moi, l’autre me servait en silence, comme si rien ne pouvait l’atteindre à travers sa carapace, et il n’apparaissait que quand j’avais besoin de lui. Et en ce jour, j’avais décidément besoin de ses services. Si je savais qu’elle reviendrait, elle me manquait, et il n’y avait qu’une personne qui pouvait me permettre de la voir aujourd’hui, si on omettait le quelque établissement – qui m’appartenait sûrement – où elle s’était cachée. Quand j’avais appelé Magyaok, il n’avait pas été surpris, et avait disparu quelques minutes pour préparer une expérience que je ne serais pas prête d’oublier. Les quelques minutes s’allongèrent jusqu’à ce que je me demande sérieusement ce qu’il faisait, mais après l’accident de la première fois, je ne pouvais me permettre de le brusquer. J’essayai régulièrement de m’assurer du contraire, mais il y avait bel et bien une part de moi qui pesait ce que j’avais à gagner ou perdre et qui modifiait mon comportement en fonction. C’était frustrant, surtout quand je m’en rendais compte. Accablée par tant de pensées je m’allongeai encore une fois au milieu de la pièce, sur le divan surplombé par cette coupole de verre et entouré de ces plantes exotiques qui profitaient de l’humidité coincée sous le dôme. Les minutes devinrent finalement des heures, et lorsque l’homme fut de retour, je m’étais endormie d’un sommeil profond. Il s’approcha quand même et me posa les mains sur les tempes, se demandant de manière distraite si les effets allaient être les mêmes. Si j’avais l’habitude de tomber dans de profonds sommeils sans rêves, celui là allait être l’exception. *** J’étais de retour dans cette soirée dans la haute ville de Thaar, avant qu’elle ne disparaisse. L’atrium des Vossula s’étendait devant moi, complètement vide, et j’étais seule. Il n’y avait ni festin, ni fruits, ni sons, ni eau dans le bassin central. La pièce semblait complètement morte, comme si elle n’avait jamais vécu. Je me déplaçai sur ce qui avait servi de piste de danse, allait jusqu’à ce pilier derrière lequel je m’étais retrouvée cachée, mais rien n’y faisait, il n’y avait personne. Puis, un clignement d’œil plus tard, la foule était apparue. Avec une particularité cependant, la foule n’était qu’une personne, et cette personne était Aethka. Tout semblait simple maintenant, elle était là, je n’avais qu’à tendre un bras pour attraper une Aethka, et si elle me relâchait, une autre était à portée de main. Elle me fit tournoyer comme un autre l’avait fait, elle me fit rire, comme une autre l’avait fait, et l’une d’elles s’approcha de mon cou pour y laisser une marque, comme quelqu’un d’autre l’avait fait. Le monde tournoya pour changer du tout au tout et je me retrouvai à nouveau derrière le pilier. Celle qui avait la bouche contre mon cou changea, elle aussi, et une crinière blanche remplaça l’originale. C’était Krish Al’Serat, et lorsqu’elle s’éloigna, me tournant le dos, je m’aperçus que toutes les Aethka me regardaient d’un regard blessé. L’une d’entre elle prit feu je ne savais comment et se rua vers la sortie alors que d’autres essayaient de l’éteindre, une autre décida de se jeter dans le bassin vide, et l’horreur de celles qui l’entouraient me fit comprendre qu’il était plus profond que dans mes sourires. Le monde tournoyait encore et je n’arrivais même pas à m’échapper. Krish avait disparu, mais mes cheveux ne voulaient plus recouvrir cette marque violacée qui s’étendait de plus en plus et aucune Aethka ne pouvait plus la louper. Elles mouraient toutes à gauche et à droite comme si me surprendre leur avait ôté toute raison de vivre, et du sang à la couleur de ma marque s’écoulait, remplissant peu à peu le bassin au centre de la salle. *** Le réveil fut précipité par des secousses, c’était Magyaok, il avait cessé au bout de quelques minutes alors que mon corps brillait de ses lumières bleutés. L’expérience avait à nouveau mal tourné, et il ne pouvait même pas savoir si c’était mon état mental, la magie que j’avais trop puisée ou simplement sa magie qui était allé beaucoup trop loin. J’étais tellement bouleversée par ce que je venais de vivre qu’au lieu de faire confiance à Aethka, j’étais maintenant complètement affolée quand à ce qu’il lui était arrivé. Me relevant d’un bond, je me ruai vers là où Esteldur m’attendait probablement, il fallait qu’il aille à sa recherche sans plus tarder.
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